Fausse musique et hack de streaming pour 10 millions de dollars !

Les autorités américaines ont récemment inculpé Michael Smith, 52 ans, pour avoir orchestré une fraude aux services de streaming d’une valeur de plus de 10 millions de dollars. Smith aurait utilisé des technologies d’intelligence artificielle (IA) pour générer des centaines de milliers de chansons et les diffuser via des plateformes telles que Spotify, Apple Music, YouTube Music et Amazon Music.

Smith fait face à plusieurs chefs d’accusation, notamment fraude électronique, complot en vue de commettre une fraude électronique et blanchiment d’argent. Chaque accusation pourrait entraîner jusqu’à 20 ans de prison s’il est reconnu coupable. En plus de produire de la musique via IA, Smith aurait manipulé le nombre d’écoutes à l’aide de robots, ce qui lui a permis de percevoir des redevances frauduleuses sur les diffusions.

Selon les autorités, cette fraude aurait duré de 2017 à 2024. Smith aurait utilisé des milliers de comptes fictifs créés à partir d’adresses électroniques achetées pour mettre en œuvre son stratagème. À l’aide d’un logiciel développé en interne, il diffusait en continu ses propres compositions générées par IA, en imitant l’activité de véritables utilisateurs répartis dans plusieurs régions afin de ne pas éveiller les soupçons.

Pour rendre son opération plus crédible et passer sous le radar des plateformes de streaming, Smith a mis en place une stratégie méticuleuse. Il veillait à ne jamais diffuser un morceau trop de fois et choisissait soigneusement des noms d’artistes et de chansons générés par IA afin qu’ils se fondent dans la masse des véritables groupes musicaux. Parmi les exemples cités, des artistes fictifs comme Callous Post et Calorie Screams ont vu leurs morceaux, aux titres étranges tels que Zygotic Washstands et Zymotechnical, inonder les plateformes de streaming.

Les documents d’enquête révèlent que Smith avait commencé en téléchargeant ses propres compositions originales sur les services de streaming, mais ses revenus modestes l’ont incité à passer à la musique générée par IA. En 2018, il s’est associé à un dirigeant anonyme d’une société spécialisée en musique IA et à un promoteur de musique pour créer une vaste bibliothèque de contenu musical produit artificiellement. Bien que les documents judiciaires ne détaillent pas précisément la technologie utilisée pour générer ces morceaux, il est clair que Smith a exploité la flexibilité et la rapidité de production de l’IA pour contourner les systèmes de détection de fraude.

Des millions d’écoutes et des millions de dollars

Le stratagème s’est avéré extrêmement lucratif. Dans des messages internes, Smith a affirmé qu’il pouvait diffuser ses morceaux jusqu’à 661 440 fois par jour, générant ainsi potentiellement 3 307,20 dollars quotidiennement, soit environ 1,2 million de dollars par an. Au plus fort de son activité, Smith contrôlait plus de 1 000 comptes automatisés, chacun hébergeant plusieurs bots destinés à augmenter artificiellement les écoutes de ses morceaux.

En juin 2019, Smith gagnait environ 110 000 dollars par mois, partageant une partie de ces revenus avec ses complices. En 2023, il se vantait d’avoir accumulé 4 milliards de streams et récolté un total de 12 millions de dollars de royalties depuis 2019. Smith a réussi à tromper les services de streaming pendant plusieurs années en manipulant leurs algorithmes et en exploitant les failles de leurs systèmes de surveillance. Cependant, en 2018, lorsque qu’une société de distribution de musique a commencé à signaler des abus dans l’industrie du streaming, Smith a nié toute implication, affirmant qu’il n’y avait « absolument aucune fraude ».

Le procureur Damian Williams a condamné les actions de Smith, déclarant que son stratagème frauduleux lui avait permis de percevoir des millions de dollars de redevances qui auraient dû revenir aux musiciens, auteurs-compositeurs et détenteurs de droits d’auteur légitimes. Un détournement des ressources et des revenus des artistes et créateurs respectant les règles du jeu.

Remplacer les mots de passe tous les mois ? Plus utile selon le NIST

La sécurité des mots de passe reste un enjeu majeur dans la protection des systèmes numériques et des données sensibles. Le guide du NIST, « Special Publication 800-63B », aborde en détail les pratiques à suivre pour garantir une gestion et une utilisation des mots de passe conformes aux normes de sécurité modernes.

Le National Institute of Standards and Technology (NIST) est l’autorité fédérale américaine. Sa mission, mettre en place des normes technologiques qui s’appliquent aux entreprises américaines. Ses recommandations dépassent les frontière et font, la plupart du temps, référence à l’échelle mondiale. Le guide SP 800-63B du National Institute of Standards and Technology place l’authentification au cœur de la protection des systèmes d’information avec quelque chamboulement. Le NIST rappelle que l’authentification est subdivisée en trois niveaux d’assurance, appelés AAL (Authentication Assurance Levels), qui varient en fonction du niveau de sécurité nécessaire :

AAL1 : Authentification à faible niveau d’assurance, généralement un mot de passe seul.
AAL2 : Authentification nécessitant au moins deux facteurs (par exemple, mot de passe et un facteur physique comme un smartphone ou une clé de sécurité).
AAL3 : Authentification à très haut niveau d’assurance, requérant des méthodes robustes et cryptographiquement sécurisées.

L’un des aspects critiques du SP 800-63B concerne la gestion des mots de passe à tous les niveaux d’authentification.

Traditionnellement, les politiques de sécurité exigeaient des mots de passe complexes, avec des règles telles que l’obligation d’inclure des caractères spéciaux, des chiffres et des majuscules. Le NIST recommande un changement d’approche radical. Plutôt que de forcer la complexité, le guide encourage à privilégier des mots de passe plus longs (au moins 8 caractères) qui sont plus faciles à retenir pour les utilisateurs mais plus difficiles à deviner pour les attaquants. Les mots de passe de 64 caractères ou plus sont autorisés, et les restrictions de complexité doivent être minimisées pour encourager l’utilisation de phrases de passe.

Une autre recommandation du NIST consiste à abandonner les politiques de changement de mot de passe régulier, qui peuvent avoir des effets contre-productifs. Lorsqu’on oblige les utilisateurs à changer leurs mots de passe trop fréquemment, cela les conduit souvent à choisir des mots de passe plus simples ou à réutiliser des variantes faciles à deviner. Bilan, le NIST préconise de ne pas imposer de changement de mot de passe à moins qu’il y ait une raison spécifique, comme la détection d’une compromission. Cela permet de diminuer le stress des utilisateurs tout en garantissant une meilleure protection des comptes.

Désactivation des contraintes inutiles

Le guide déconseille également l’utilisation de règles de composition restrictives qui refusent certains caractères ou qui exigent des combinaisons spécifiques. Cela inclut également la désactivation des systèmes qui empêchent les utilisateurs de copier-coller ou de générer automatiquement des mots de passe, une pratique courante avec les gestionnaires de mots de passe. Le but est de faciliter la création de mots de passe sécurisés tout en réduisant le fardeau cognitif sur les utilisateurs. Le NIST recommande que les mots de passe proposés par les utilisateurs soient vérifiés par rapport à des listes de mots de passe compromis, communément disponibles après des violations de données. Cela inclut les mots de passe courants, les mots de passe exposés et les termes prévisibles associés à des informations personnelles. En bloquant l’utilisation de ces mots de passe connus, le risque de compromission est considérablement réduit. A noter que le Service Veille ZATAZ, entreprise Française, est capable de vous alerter lors de la compromission des informations de votre entreprise, dont les mots de passe.

Les attaques par force brute, où un pirate (ou ses logiciels automatisés) tente d’essayer toutes les combinaisons possibles de mots de passe, restent une menace constante. Le NIST suggère des mesures pour limiter ces tentatives, comme l’introduction de temporisations après un certain nombre d’échecs de connexion. De nombreux sites utilisent cette solution, dont Data Security Breach. L’utilisation d’authentification multi-facteurs est également une défense efficace contre ces types d’attaques, car le hacker malveillant doit non seulement deviner un mot de passe, mais également obtenir un second facteur, ce qui est « quasiment » impossible rapidement et efficacement. Le NIST recommande l’authentification multi-facteurs (MFA) comme méthode essentielle pour garantir une sécurité accrue. Le MFA combine généralement un mot de passe avec quelque chose que l’utilisateur possède (comme un téléphone ou une clé de sécurité) ou quelque chose qu’il est (comme une empreinte digitale). Concernant la biométrie (contrôle par l’empreinte palmaire, l’iris, Etc), le NIST encourage à ne pas utiliser la biométrie comme unique facteur.

Algorithmes de hachage obsolètes

Le NIST déconseille de stocker les mots de passe en texte clair ou sous une forme faiblement protégée, comme les algorithmes de hachage obsolètes (par exemple, MD5 ou SHA-1). Il est essentiel d’utiliser des méthodes modernes de protection des mots de passe comme l’algorithme de hachage sécurisé PBKDF2 ou Argon2, qui ralentissent le processus de vérification hors ligne, rendant les attaques par force brute beaucoup plus difficiles. Les gestionnaires de mots de passe sont fortement recommandés par le NIST pour gérer la complexité de la création et de la mémorisation des mots de passe. Ces outils permettent aux utilisateurs de créer des mots de passe longs et uniques pour chaque service sans avoir à s’en souvenir, ce qui réduit le risque de réutilisation de mots de passe. Le guide suggère d’encourager les utilisateurs à adopter ces outils comme une solution viable pour renforcer leur sécurité personnelle.

Pour conclure, le NIST rappelle la base de la cyber : éducation ! L’un des éléments clés de la sécurité des mots de passe est la sensibilisation des utilisateurs. Les meilleures pratiques en matière de sécurité peuvent être inefficaces si les utilisateurs ne sont pas bien formés. Le NIST insiste sur l’importance de campagnes de sensibilisation pour encourager l’utilisation de phrases de passe, de gestionnaires de mots de passe et de l’authentification multi-facteurs. Il est également crucial que les utilisateurs comprennent les risques liés aux attaques par phishing et à la compromission de leurs identifiants.