Les opérateurs téléphoniques refusent de fournir des données de sécurité à l’armée américaine

Les opérateurs téléphoniques américains refusent de partager avec le Pentagone les résultats de tests de sécurité, invoquant le secret professionnel.

Le refus des opérateurs téléphoniques de partager les résultats de tests de sécurité avec le Pentagone soulève des préoccupations majeures en matière de cybersécurité nationale.

Le 4 décembre 2024, une lettre révélait que des entreprises de télécommunications américaines refusaient de fournir au Département de la Défense les résultats de leurs tests et audits de sécurité numérique, invoquant le privilège avocat-client. Cette situation a suscité l’indignation de sénateurs, qui estiment que le Pentagone, en tant que l’un des plus grands acheteurs de services téléphoniques sans fil aux États-Unis, devrait exiger des normes de cybersécurité plus strictes de la part de ses fournisseurs.

Un refus justifié par le secret professionnel

Selon les informations divulguées par Reuters, le Pentagone a sollicité les résultats de tests et d’audits de sécurité numérique auprès des opérateurs téléphoniques avec lesquels il contracte pour des services de télécommunications. Cependant, ces entreprises ont refusé de partager ces informations, arguant qu’elles sont protégées par le privilège « avocat-client« . Cette position a été confirmée par des réponses fournies au sénateur démocrate Ron Wyden [lire].

Les réponses du Département de la Défense n’ont pas nommé spécifiquement les opérateurs concernés. Cependant, il est connu que des entreprises telles qu’AT&T, Verizon et T-Mobile fournissent des services sans fil commerciaux pour des usages non classifiés au sein du gouvernement. Ces entreprises n’ont pas immédiatement répondu aux sollicitations pour commenter cette affaire.

Une cybersécurité nationale en question

La sécurité des télécommunications américaines, en particulier via des opérateurs commerciaux, est devenue une préoccupation majeure après une série d’intrusions attribuées à des hackers chinois. Des responsables américains ont précédemment allégué qu’un groupe de hackers, surnommé « Salt Typhoon », avait dérobé des enregistrements audio téléphoniques limités, ainsi qu’une grande quantité de données d’appels. Ces enregistrements concernaient principalement des personnes dans la région de Washington.

Les autorités chinoises ont qualifié ces allégations de désinformation, affirmant que Pékin « s’oppose fermement et combat les cyberattaques et le cybervol sous toutes ses formes ». Le jeudi suivant la révélation de cette affaire, les sénateurs devaient recevoir un briefing confidentiel sur « Salt Typhoon » et son impact sur les données américaines.

Dans une lettre co-signée avec le sénateur républicain Eric Schmitt, le sénateur Wyden a exprimé son mécontentement face à cette situation. Ils ont souligné que, bien que le Pentagone soit l’un des plus grands acheteurs de services téléphoniques sans fil aux États-Unis, il n’a pas utilisé son pouvoir d’achat pour exiger des défenses cybernétiques et une responsabilité accrues de la part des opérateurs.

Implications pour la sécurité nationale

Le refus des opérateurs de partager des informations cruciales avec le Département de la Défense soulève des questions sur la capacité du gouvernement à protéger ses communications sensibles. Cette situation met en lumière la nécessité d’une collaboration renforcée entre le secteur privé et les agences gouvernementales pour assurer la sécurité des infrastructures critiques.

Les opérateurs de télécommunications ont l’obligation de protéger les données de leurs utilisateurs. En France, par exemple, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) impose aux opérateurs de mettre en place des mesures techniques et organisationnelles pour assurer la sécurité des données personnelles. Ils doivent également notifier toute violation de données à la CNIL dans les 72 heures et, si nécessaire, informer les personnes concernées.

L’accès des autorités publiques aux données conservées par les opérateurs téléphoniques est encadré par la loi. En France, par exemple, l’accès aux données de trafic des communications électroniques par les autorités publiques constitue une ingérence dans les droits fondamentaux, qui doit être proportionnée et justifiée par des motifs légitimes, tels que la prévention et la répression des infractions pénales. En France, les opérateurs de télécommunication sont tenus de conserver les données de connexion de leurs utilisateurs pendant un an à des fins de lutte contre la criminalité et le terrorisme. Cette obligation a été confirmée par le Conseil d’État, qui a jugé que la conservation généralisée des données est justifiée par la menace existante pour la sécurité nationale.

La réticence des opérateurs téléphoniques américains à partager des informations de sécurité avec le Département de la Défense met en lumière les défis complexes de la cybersécurité nationale. Il est essentiel que les entreprises et les gouvernements collaborent étroitement pour protéger les infrastructures critiques et les données sensibles. Les exemples internationaux, tels que les réglementations européennes sur la protection des données, peuvent offrir des perspectives sur la manière de concilier la sécurité nationale et la protection des droits individuels.

L’ambiance est-elle que même le FBI incite à l’utilisation de messageries chiffrées ! Dans une alerte de ce 4 décembre, la CISA (Cybersecurity and Infrastructure Security Agency), la NSA (National Security Agency), le FBI (Federal Bureau of Investigation), le Centre australien de cybersécurité (ACSC), le Centre canadien pour la cybersécurité (CCCS), et le Centre national de cybersécurité de Nouvelle-Zélande (NCSC-NZ) alertent sur une vaste campagne d’espionnage menée par des acteurs affiliés à la République populaire de Chine (RPC). Ces derniers auraient compromis les réseaux de grands fournisseurs mondiaux de télécommunications pour accéder à des informations sensibles. Cette alerte vise à fournir des pratiques exemplaires pour protéger les infrastructures et équipements critiques, tout en renforçant leur visibilité et leur durcissement face aux menaces.

Pour anticiper ces défis, il est essentiel de rester informé et de mettre en place des stratégies de défense modernes et adaptatives. Rejoignez la newsletter de ZATAZ MEDIA et le Groupe WhatsApp pour ne rien manquer des actualités et des conseils en cybersécurité.

2025 : IA et ingénierie sociale aux mains des hackers ?

Alors que 2024 s’achève, voici les prédictions de Data Security Breach pour 2025, une année où l’Intelligence Artificielle (IA) et les attaques sur les identités promettent de redéfinir le paysage de la cybersécurité. Avec une sophistication accrue des cybermenaces, les entreprises et individus devront redoubler de vigilance face aux nouvelles formes d’ingénierie sociale et d’attaques assistées par IA.

Les plateformes cloud comme AWS, GCP, et autres environnements similaires, devenues indispensables pour les entreprises, continuent d’être des cibles de choix pour les cybercriminels. La stratégie des attaquants n’a jamais été aussi claire : compromettre des identités plutôt que des systèmes.

Les vulnérabilités liées aux identités, telles que :

Comptes à privilèges excessifs avec identifiants faibles.
Comptes d’anciens collaborateurs désactivés mais non sécurisés.
Accès dormant laissé actif après une démission.
permettent aux attaquants de s’infiltrer sans déclencher d’alertes. Une fois un compte compromis, ces acteurs malveillants peuvent « se connecter » aux ressources sensibles, sans effort ni piratage technique complexe. La sécurisation des identités devient ainsi une priorité absolue pour les entreprises en 2025.

L’IA : entre innovation et menace

Une IA plus avancée pour la détection des menaces. En 2025, les systèmes d’IA devraient atteindre de nouveaux sommets. Des modèles avancés permettront :

Une détection améliorée des menaces internes avec une précision inégalée.
Une prédiction proactive des cyberattaques, limitant leur impact avant qu’elles ne se concrétisent.
La collaboration mondiale d’IA pour instaurer des standards de sécurité réactive et proactive.

La répression de l’IA générative

Toutefois, les entreprises seront également confrontées à un revers de la médaille. En 2025, les dirigeants comprendront que l’IA générative n’apporte pas que des avantages. Nous pourrions voir apparaitre un usage restreint et contrôlé autour de cas spécifiques ayant prouvé leur utilité. Les applications non essentielles seront limitées pour éviter des dérives coûteuses et risquées. Cependant, le contrôle s’annonce déjà très compliqué et potentiellement liberticide.

Ingénierie sociale et arnaques avancées : des outils plus puissants

Ingénierie sociale sophistiquée. L’ingénierie sociale, une méthode classique d’exploitation des comportements humains, continuera d’évoluer en 2025 grâce à l’IA générative. Cette dernière permettra de :

Créer des contenus réalistes (textes, images, voix, vidéos) pour tromper les cibles.
Améliorer la personnalisation des attaques, rendant les campagnes de phishing presque indétectables.
Les acteurs malveillants pourront exploiter ces outils pour produire des contenus sophistiqués à faible coût, augmentant l’impact psychologique sur leurs victimes.

Les arnaques vocales (vishing) et les vidéos générées par IA (deepfakes) deviendront encore plus convaincantes en 2025. L’une des innovations les plus inquiétantes sera la combinaison de voix synthétiques et de deepfakes vidéo lors d’appels en temps réel. Cette technologie permettra aux cybercriminels :

D’interagir directement avec leurs victimes en simulant l’apparence et la voix d’un proche ou d’un supérieur hiérarchique.
De manipuler des employés pour autoriser des transferts de fonds ou divulguer des informations sensibles.
Multiplication des menaces assistées par IA

L’IA générative permettra des campagnes de phishing d’une précision jamais vue. Les attaques utiliseront des données publiques ou compromises pour créer des e-mails, messages ou appels authentiques et ciblés.

Exploitation des vulnérabilités à distance

Les cyberattaques à distance, comme le minage illicite de cryptomonnaies, resteront un vecteur de menace majeur. Couplées à l’IA générative, ces attaques deviendront plus complexes, contournant les mesures de sécurité traditionnelles et nécessitant des contre-mesures sophistiquées.

Se préparer aux défis cybersécurité de 2025

Les prévisions du Threat Labs soulignent que 2025 sera une année charnière pour la cybersécurité. Les entreprises et les individus devront investir dans des technologies modernes et repenser leurs stratégies pour contrer ces nouvelles menaces. Quelques axes clés pour se préparer :

Renforcer la gestion des identités et des accès : Supprimer les comptes dormants, implémenter des politiques robustes de mots de passe et activer une authentification multifactorielle.
Investir dans l’IA pour la sécurité : Intégrer des systèmes capables de détecter et de prévenir les comportements anormaux.
Sensibiliser les employés : Former les collaborateurs à reconnaître les tactiques d’ingénierie sociale, même lorsqu’elles sont sophistiquées.
Collaborer à l’échelle mondiale : Participer à des initiatives internationales pour établir des standards de sécurité contre les menaces générées par l’IA.

En 2025, le paysage de la cybersécurité sera marqué par des avancées technologiques et des menaces inédites. L’IA générative, bien qu’offrant des opportunités de protection sans précédent, sera également exploitée par des cybercriminels toujours plus inventifs.

Pour anticiper ces défis, il est essentiel de rester informé et de mettre en place des stratégies de défense modernes et adaptatives. Rejoignez la newsletter de ZATAZ MEDIA et le Groupe WhatsApp pour ne rien manquer des actualités et des conseils en cybersécurité.