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Protection numérique : Google renforce la sécurité des jeunes

Google amorce une révolution dans la protection des mineurs en ligne : l’intelligence artificielle détecte l’âge pour bloquer contenus sensibles et pubs ciblées, sans intervention des éditeurs.

Google déploie une nouvelle technologie d’estimation d’âge par intelligence artificielle pour protéger les mineurs aux États-Unis. Grâce à un système d’apprentissage automatique, l’âge des utilisateurs connectés est évalué afin d’appliquer automatiquement des restrictions. Les publicités personnalisées sont désactivées, les catégories sensibles interdites, et plusieurs fonctionnalités limitées. Ce changement concerne les plateformes publicitaires Google (AdSense, AdMob, Ad Manager) sans aucune action requise des éditeurs. Ce dispositif répond à des exigences réglementaires croissantes tout en respectant la vie privée. L’initiative pourrait être étendue à d’autres pays, alors que les législateurs mondiaux s’attaquent à la question de la protection des jeunes en ligne. Un tournant stratégique majeur dans le paysage numérique.

Une IA pour protéger les jeunes : l’approche inédite de Google

Depuis juillet 2025, Google expérimente un modèle d’intelligence artificielle inédit pour estimer l’âge des utilisateurs connectés aux États-Unis. L’objectif ? Identifier automatiquement les personnes de moins de 18 ans afin d’activer des protections renforcées, sans collecte intrusive ni vérification manuelle préalable. Ce système s’applique en priorité à ses services publicitaires (AdSense, AdMob, Ad Manager), ainsi qu’à des plateformes comme YouTube, Google Maps et Google Play. Une technique qui n’est pas nouvelle, des sites comme TikTok vous propose aussi de vérifier votre âge à grand coup de biométrie !

Le modèle s’appuie sur les données comportementales associées au compte Google : types de recherches, historique de navigation, vidéos visionnées ou interactions avec des contenus spécifiques. En détectant qu’un utilisateur a probablement moins de 18 ans, Google désactive plusieurs fonctions : Suppression des annonces personnalisées ; Blocage des catégories publicitaires sensibles : alcool, tabac, jeux d’argent, perte de poids, etc. ; Désactivation de Timeline dans Google Maps ; Limitation des recommandations sur YouTube ; Activation automatique des rappels de pause et de coucher.

Ces mesures s’inscrivent dans une logique proactive, sans nécessité pour l’utilisateur ou l’éditeur de modifier ses paramètres. Lorsqu’un compte est classé comme « mineur probable« , le système applique instantanément des restrictions conformes aux standards en vigueur en matière de sécurité numérique des mineurs.

Aucun changement requis chez les éditeurs : Google centralise la régulation

Pour les éditeurs de contenus utilisant les services publicitaires Google, cette évolution ne requiert aucune configuration manuelle. Le déploiement de cette fonctionnalité se fait entièrement côté serveur, sur la base des données associées au compte utilisateur connecté. Le système détecte localement si un compte doit être traité comme appartenant à un mineur, et modifie en conséquence les flux publicitaires.

Les éditeurs doivent cependant être conscients des impacts potentiels : une baisse possible des revenus peut survenir dans les segments où les annonces personnalisées généraient historiquement de meilleures performances. Les créations publicitaires contenant certains mots-clés ou images peuvent aussi être bloquées si elles correspondent à des catégories jugées sensibles. En clair, les mineurs ne verront plus certains types de campagnes, et la monétisation de ces impressions pourrait être affectée.

Google précise que cette technologie s’applique exclusivement lorsque l’utilisateur est connecté à son compte Google. Si l’utilisateur navigue anonymement ou en mode invité, ces protections ne s’activent pas automatiquement.

Pour les internautes mal catégorisés — par exemple, un adulte considéré comme mineur — une procédure permet de vérifier son âge : pièce d’identité, carte bancaire (pour 0,50 $ soit environ 0,46 €), ou selfie biométrique traité localement. Aucune donnée n’est conservée après vérification.

Ce mouvement stratégique répond à une pression réglementaire croissante dans plusieurs pays. En Europe, le Digital Services Act impose des garde-fous stricts sur la collecte de données des mineurs et le ciblage algorithmique. Le Code britannique pour la conception adaptée à l’âge, en vigueur depuis 2021, oblige les entreprises numériques à minimiser les risques pour les moins de 18 ans. L’Irlande et la France suivent des lignes similaires.

Aux États-Unis, des États comme la Louisiane, l’Arkansas ou l’Utah imposent déjà des vérifications d’âge obligatoires pour accéder à certains réseaux sociaux. Le Kids Online Safety Act (KOSA), en discussion au Sénat, pourrait imposer ces standards à l’échelle fédérale. En réponse, les grandes plateformes cherchent à automatiser la détection d’âge sans collecter de documents sensibles en amont.

Google opte pour un compromis innovant : un modèle probabiliste, non intrusif, capable d’identifier des signaux d’âge sans traitement biométrique systématique. Cette méthode « privacy-friendly » s’inscrit dans une stratégie plus large visant à réconcilier régulation, rentabilité et protection de la vie privée. Le système est testé auprès d’un petit échantillon d’utilisateurs avant extension progressive aux États-Unis, puis, sans doute, au reste du monde.

À moyen terme, cette politique pourrait être déclinée dans tous les produits Google, y compris Gmail, Discover et Chrome, et redessiner les contours de la publicité en ligne à l’ère des régulations générationnelles.

L’Albanie suspend TikTok pour un an : une décision face à un drame social

L’Albanie suspendra TikTok dès 2025, après un drame impliquant des adolescents. Une mesure radicale pour protéger la jeunesse face aux dérives des réseaux sociaux.

Le gouvernement albanais a pris une décision sans précédent : suspendre TikTok pendant un an à partir de 2025. Cette annonce fait suite à un tragique événement survenu près d’une école à Tirana, où un élève de 14 ans a été tué et un autre blessé dans une rixe liée à des conflits sur les réseaux sociaux. Selon le premier ministre Edi Rama, TikTok représente une menace majeure pour les jeunes en raison de son contenu jugé nocif et de son impact sur le comportement des adolescents. En parallèle à cette suspension, des initiatives éducatives seront déployées pour sensibiliser les familles et les élèves à une utilisation responsable du numérique. Une action qui s’inscrit dans un contexte global de critiques contre TikTok, accusé de propager des contenus toxiques et de jouer un rôle problématique dans les sociétés occidentales.

TikTok : une suspension pour protéger les jeunes Albanais

Le gouvernement albanais a surpris le monde entier en annonçant la fermeture temporaire de TikTok, à partir de 2025. Cette mesure, motivée par le décès tragique d’un adolescent de 14 ans, reflète une inquiétude croissante face aux dérives des réseaux sociaux parmi les jeunes.

Edi Rama, le premier ministre, a qualifié TikTok de « voyou du quartier », soulignant le contraste entre le contenu éducatif proposé en Chine et celui, souvent jugé vulgaire ou inapproprié, diffusé ailleurs. « Pourquoi avons-nous besoin de cela ? », a-t-il interrogé devant des enseignants et des parents réunis à Tirana. Cette critique vise non seulement les contenus, mais aussi l’algorithme opaque de TikTok, accusé de piéger les utilisateurs dans des silos de contenus problématiques.

Cette fermeture s’accompagnera d’une stratégie nationale visant à promouvoir une éducation numérique plus saine. Des programmes seront mis en place pour aider les parents et les enseignants à mieux comprendre et accompagner les jeunes dans leur usage des nouvelles technologies.

Un drame social déclencheur : la jeunesse face aux réseaux

Le drame ayant conduit à la suspension de TikTok est révélateur d’un problème plus large : l’impact des réseaux sociaux sur les jeunes. La rixe mortelle entre adolescents à Tirana, initiée sur ces plateformes, a déclenché un vif débat en Albanie.

Les psychologues et éducateurs locaux mettent en garde contre les effets néfastes d’une surconsommation de contenu en ligne. TikTok, avec ses vidéos courtes et addictives, capte l’attention des utilisateurs pendant une durée moyenne de 34 heures par mois (selon We Are Social en 2024). Cette surexposition engendre des tensions et des comportements parfois violents chez les jeunes, insuffisamment encadrés par les parents et les institutions.

Les critiques de TikTok ne se limitent pas à l’Albanie. Partout dans le monde, l’application est accusée de propager de la désinformation et d’exposer les utilisateurs à des contenus inappropriés. Des pays comme l’Inde ont déjà banni la plateforme, tandis que des enquêtes sont en cours en Europe pour déterminer son rôle dans des affaires d’ingérence politique.

Une décision qui s’inscrit dans une tendance mondiale

La suspension de TikTok par l’Albanie reflète une méfiance mondiale croissante envers cette plateforme. En Australie, l’application a été interdite pour les adolescents, et aux États-Unis, elle est régulièrement accusée d’espionnage au profit de la Chine. En Europe, les autorités s’inquiètent de son influence dans des affaires politiques sensibles, comme l’annulation de l’élection présidentielle en Roumanie.

Malgré ces polémiques, TikTok reste un leader incontesté des réseaux sociaux, avec plus d’un milliard d’utilisateurs actifs dans le monde. La question se pose donc : comment concilier les aspects positifs de cette application avec les risques qu’elle engendre ?

Pour l’Albanie, la réponse semble claire : une pause pour évaluer l’impact réel de TikTok et développer des solutions éducatives adaptées. Ce choix audacieux pourrait inspirer d’autres pays à prendre des mesures similaires face aux dangers des réseaux sociaux.

La suspension de TikTok en Albanie illustre un défi mondial : protéger la jeunesse dans un environnement numérique en constante évolution. Cette initiative pourrait servir de modèle pour d’autres nations confrontées aux mêmes problématiques. Reste à savoir si un équilibre pourra être trouvé entre liberté numérique et responsabilité éducative.

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Identité numérique européenne : Le futur de la vie privée en ligne

En 2024, tous les pays européens devront mettre à la disposition de leurs citoyens un Digital ID Wallet. Grace à ce portefeuille électronique, ils pourront, depuis leurs terminaux électroniques, stocker et gérer leur identité numérique, et partager leurs attributs personnels vérifiés. Utilisable partout en Europe, il placera les citoyens au centre du contrôle de leurs données personnelles et garantira un très haut niveau de sécurité.

Louer un appartement, acheter une voiture, ouvrir un compte en banque, contracter un prêt bancaire, donner son consentement pour un acte médical, s’inscrire dans une université… Des démarches aujourd’hui dématérialisées qui nécessitent de renseigner des dizaines de formulaires, de prouver son identité, de s’authentifier sur une multitude de services numériques (site e-commerce, services publics…) et parfois de transmettre des captures de justificatifs papier par email, sans sécurité particulière, lors de la transmission puis du stockage, et contenant souvent beaucoup plus d’informations que nécessaire. Autant d’opérations complexes et chronophages pour tous les usagers, notamment ceux pour qui la protection des droits et données personnelles et la maitrise des outils numériques et solutions de sécurité ne coulent pas de source.

C’est pourquoi l’Union européenne, dans sa politique de la « Décennie numérique« , a notamment demandé aux États membres de proposer un Digital ID Wallet. Elle souhaite offrir à tous les citoyens les moyens de stocker et gérer leurs identité numérique, identifiants et attributs personnels depuis un portefeuille électronique hébergé sur leurs terminaux personnels (smartphone, tablette, portable).

Disponible à partir de 2024, ce portefeuille électronique pourra contenir les éléments vérifiés de la carte d’identité nationale biométrique (empreintes digitales, photographies, informations textuelles), des attributs personnels authentifiés et certifiés (permis de conduire, acte de naissance, carte bancaire, justificatif de domicile, fiche d’imposition, diplômes, feuilles de paie, documents de santé…).

Reprendre le contrôle de ses données personnelles

En deux décennies, nos usages se sont profondément numérisés. Les données personnelles qui permettent d’identifier tout ou partie d’une personne – données d’état civil, adresse email ou postale, mots de passe, fiches d’impôt, salaire, facture EDF, sans oublier la transmission de données personnelles qui ne sont pas encore numérisées, telles que diplômes, factures et justificatifs en tout genre – sont communiquées à des tiers (services publics, entreprises privées) et stockées dans d’immenses et innombrables bases de données. Une centralisation de données personnelles qui présente des risques de cyberattaques, des risques d’utilisation peu scrupuleuse de données personnelles à des fins commerciales mais aussi des problématiques énergétiques de stockage.

En demandant aux États membres de proposer à leurs résidents un tel portefeuille numérique, l’UE permet à chaque citoyen de reprendre le contrôle et l’utilisation de son identité. Ainsi, il pourra, grâce aux technologies du wallet, circonscrire le partage de ses données aux seules nécessaires à la délivrance du service. Il pourra par exemple donner accès à son revenu d’imposition sans être contraint, comme c’est le cas actuellement, de délivrer l’intégralité de sa feuille d’impôts. Le citoyen pourra aussi récupérer ses données créées et vérifiées par des tiers sous forme d’attestations (Qualified Electronic Attribute Attestation – QEAA), les stocker dans son wallet, et les communiquer lorsque nécessaire. Via ce dispositif « zero knowledge proof », il pourra par exemple prouver sa majorité sans pour autant fournir sa date de naissance, car l’utilisation de son wallet garantira que l’information a été vérifiée par ailleurs.

Faire des citoyens les maîtres de leurs données d’identité

A l’heure actuelle, toutes les données personnelles de chaque citoyen sont stockées dans des bases de données privées et publiques. Elles seront, grâce à ce wallet, décentralisées et gérées individuellement par chaque citoyen européen. En devenant souverain de ses données, il pourra donc consciemment choisir de les partager sans peur et en toute sécurité. Il reprendra ainsi le contrôle de sa vie numérique, maitrisera ses données personnelles et la manière dont elles circuleront.

Prévu pour 2024, ce wallet sera fourni aux citoyens par leurs pays de domiciliation. Proposé par chaque État membre, il pourra être délivré par des établissements publics ou privés. Simple d’utilisation et interopérable, ce wallet devra répondre à des normes et spécifications techniques garantissant un haut niveau de sécurité. Si aucune obligation d’utilisation de ce portefeuille électronique européen n’est exigée, l’UE mise sur la fluidité et la simplicité d’un tel dispositif pour convertir tous les européens. (Par Stéphane Mavel, en charge de la stratégie Identité Numérique d’IDnow)

Le risque cyber pour les enfants sous-estimé par les parents

Le Global Online Safety Survey s’intéresse aux perceptions de la sécurité en ligne du point de vue des parents et des enfants. 59% des jeunes utilisateurs confrontés à un risque en ligne.

Cette édition 2023 du Global Online Safety Survey nous apprend notamment que 59% des personnes interrogées en France ont été confrontées à un risque en ligne au cours de l’année écoulée (contre 69% au niveau global). Parmi les risques les plus fréquemment encourus, arrivent en tête la désinformation et ce que l’on nomme les risques personnels : la cyberintimidation, les discours de haine et les menaces de violence.

Les parents sous-estiment la réalité des menaces encourues par leurs enfants en ligne

Cette édition met également en lumière la différence entre la réalité des menaces subies par les enfants et adolescents et la perception de celles-ci par leurs parents. En effet, si 74 % des adolescents au niveau global ont déclaré avoir été confrontés à un risque en ligne, leurs parents étaient 62 % à penser que leur enfant y avait été confronté, soit une différence de 12 points.

Les écarts les plus importants concernent les discours haineux : 32% des adolescents français y ont été exposés (vs 39% au global) mais seulement 22% des parents ont indiqué que leurs enfants avaient vécu une telle expérience (vs 29% au global). Suivent ensuite de près les menaces de violence, l’exposition à des contenus sur le suicide et l’automutilation, ainsi que la cyberintimidation et les abus. Côté désinformation, 46% des enfants et adolescents français y ont été exposés (vs 52% au global) alors que seuls 36% des parents ont indiqué que leur enfant y avait été confronté (vs 45%).

Des outils et des ressources pour protéger les plus jeunes

Si les parents peuvent sembler sous-estimer la réalité de l’exposition de leurs enfants à ces risques, ils ne minimisent pas du tout l’importance de la sécurité et du recours à des outils de sécurité qu’ils jugent efficaces : c’est pourquoi ils sont 75% en France à déclarer en utiliser au moins un (vs 81% à l’échelle mondiale). Plus précisément, les parents d’enfants plus jeunes, âgés de 6 à 12 ans, sont beaucoup plus susceptibles que les parents d’adolescents d’utiliser des outils de sécurité basés sur la plateforme et utilisent 4,4 outils par rapport aux parents d’adolescents (3,5). (Microsoft)