Malware NotCompatible : le retour

En mai 2012, Data Security Breach revenait sur l’annonce de Lookout avec l’apparition de NotCompatible, un programme malveillant diffusé par des sites web piratés. Une fois installé, NotCompatible fait office de serveur proxy, permettant à l’appareil qui l’héberge d’envoyer et de recevoir des données relatives au réseau. Pour la première fois, des sites web piratés ont servi de tremplin pour cibler et contaminer des appareils mobiles spécifiques. Depuis les premiers cas mis au jour, nous avons détecté une activité de NotCompatible faible à modérée par moments, avec des pics. La situation est toute autre depuis plusieurs jours : le réseau de surveillance de Lookout concernant les menaces mobiles (Mobile Threat Network) a détecté une hausse soudaine du nombre de cas qui atteint 20 000 par jour entre dimanche et lundi dernier.

Les nouveautés

NotCompatible n’a guère changé sur le plan de ses capacités techniques et de sa conception depuis les premiers cas décelés, en mai 2012. C’est en revanche son mode de diffusion qui diffère désormais : le programme circule principalement via des messages spam envoyés par des comptes de messagerie Email piratés.

Android dans le collimateur

Les premières campagnes d’infection de NotCompatible visaient spécifiquement les utilisateurs d’appareils sous Android, en repérant la présence d’un en-tête (header) contenant le mot « Android » dans le navigateur : sa détection commandait alors le téléchargement du programme malveillant. Désormais, les liens contenus dans le spam en question utilisent une tactique semblable. La tactique est similaire dans les nouveaux cas. En cliquant sur un lien présent dans un spam, sous Windows, iOS et OSX, l’utilisateur est redirigé vers un article prétendument publié sur Fox News relatif à la perte de poids.

Si l’on clique sur le lien à partir d’un appareil sous Android, le navigateur redirige vers un « site de sécurité pour Android », en vue d’une mise à jour. En fonction de sa version d’Android et du navigateur, l’utilisateur peut être poussé à effectuer un téléchargement, à son insu dans un grand nombre de cas. DataSecurityBreach.fr vous explique souvent ce tour de passe-passe via des kits pirates. Le programme se glissera alors dans le dossier des téléchargements. Dans le cas de Chrome, l’utilisateur verra s’afficher une demande de confirmation du téléchargement.

C’est le cas pour une écrasante majorité des cas détectés lors du récent pic d’activité. Le programme a été installé dans seulement 2 % des cas. Comment s’en prémunir ?  Evitez d’ouvrir des mails de spam. Des messages surprise de vieux amis perdus de vue ayant pour objet « hot news », « Last all Night » ou encore « You Won $1000 », montrent clairement qu’il s’agit d’un spam.

·        Le bon sens doit être de mise avant de cliquer sur un lien. Si le nom du site web vers lequel il pointe ne vous dit rien, mieux vaut s’abstenir. La prudence doit particulièrement être de mise dans le cas de liens au format abrégé tel que bit.ly ou ABCD, car il est encore plus difficile de juger de l’honnêteté du site en question.

·        Si votre appareil mobile lance subitement le téléchargement d’un fichier sans aucune action de votre part, ne cliquez surtout pas dessus et supprimez-le immédiatement.

·        Téléchargez une application de protection mobile qui passe au crible les contenus à la recherche de programmes malveillants éventuels.