Archives par mot-clé : BEC

Les attaques de messagerie professionnelle en hausse : Microsoft met en garde contre l’augmentation des attaques de type BEC

Microsoft a récemment signalé une augmentation alarmante des cyberattaques utilisant la technique baptisée Business Email Compromise (BEC). Cette méthode d’hameçonnage consiste en des attaquants se faisant passer pour des dirigeants ou des partenaires d’entreprises, cherchant à convaincre les employés de transférer de l’argent ou de divulguer des informations confidentielles.

Selon les données de Microsoft, le nombre d’attaques BEC (Business Email Compromise) a augmenté de 250 % en 2022 par rapport à l’année précédente. De plus, les attaquants ont développé des méthodes de tromperie de plus en plus complexes et sophistiquées. Par exemple, ils peuvent usurper des domaines ou des adresses e-mail pour donner l’illusion que leurs messages sont légitimes. Ils peuvent également compromettre de véritables comptes et envoyer des e-mails de phishing au nom des victimes.

Les petites et moyennes entreprises sont particulièrement ciblées par les attaques BEC, car elles ont souvent des mesures de cybersécurité moins avancées et un personnel moins formé. Microsoft estime que les dommages moyens causés par une attaque BEC réussie s’élèvent à environ 75 000 $.

Afin de se protéger contre les attaques BEC, Microsoft recommande aux entreprises d’utiliser des mesures telles que l’authentification multifacteur, le chiffrement des e-mails, la sensibilisation des employés à l’hygiène de la cybersécurité et l’authentification de domaine. Ces précautions peuvent contribuer à renforcer la sécurité des systèmes de messagerie professionnelle et à réduire les risques d’attaques BEC.

70% des cyber-incidents dus à l’hameçonnage et aux vulnérabilités logicielles

Un rapport sur la réponses aux incidents révèle les tendances et les implications futures et propose des recommandations basées sur les données recueillies au cours d’une année entière d’enquêtes. 7 cas sur 10 de cyber attaques dus à l’hameçonnage et aux vulnérabilités logicielles.

Selon un nouveau rapport de Palo Alto Networks, l’utilisation intensive des vulnérabilités logicielles est le reflet du comportement opportuniste des acteurs de la menace, qui écument l’Internet à la recherche de failles et de points faibles à exploiter. Le rapport 2022 des équipes de l’Unit 42 offre un très large éventail d’informations extraites du travail sur la réponse aux incidents. S’appuyant sur un échantillon de plus de 600 cas de réponse aux incidents étudiés, le rapport a pour but d’aider les RSSI et les équipes de sécurité à comprendre les principaux risques de sécurité auxquels ils sont confrontés, et à déterminer les domaines auxquels affecter en priorité des ressources pour limiter ces risques.

Dans ce rapport, les secteurs de la finance et de l’immobilier figuraient parmi ceux qui recevaient les montants moyens de demandes de rançon les plus élevés : en moyenne, environ 8 millions et 5,2 millions de dollars, respectivement. Dans l’ensemble, les ransomware et la compromission des emails professionnels (BEC) ont été les deux principaux types d’incidents que l’équipe de réponse aux incidents a dû gérer au cours des 12 derniers mois. Ils représentent environ 70 % des cas de réponse aux incidents.

« A l’heure actuelle, la cybercriminalité est une activité dans laquelle il est facile de se lancer, en raison de son faible coût et de sa rentabilité souvent élevée. Dans ce contexte, des acteurs de la menace novices et non qualifiés peuvent très bien se lancer grâce à des outils tels que le hacking-as-a-service (piratage en tant que service), qui connaissent une popularité grandissante et sont disponibles sur le dark web, explique Wendi Whitmore, responsable de l’Unit 42. Les auteurs des attaques par ransomware ont en outre perfectionné leur organisation, en proposant un service client et des enquêtes de satisfaction lorsqu’ils interagissent avec les cybercriminels et les organisations victimes. »

Ransomware

Le nom d’une nouvelle victime des ransomware est publié sur les sites de fuite toutes les quatre heures. Il est vital pour les entreprises d’identifier très tôt l’activité des ransomwares. En général, les acteurs des ransomwares ne sont découverts qu’après le chiffrement des fichiers, l’entreprise victime recevant alors une demande de paiement de rançon. L’Unit 42 a constaté que le temps d’infiltration médian – c’est-à-dire le temps que les acteurs de la menace passent dans l’environnement ciblé avant d’être détectés – observé pour les attaques par ransomware était de 28 jours. Les demandes de rançon ont atteint jusqu’à 30 millions de dollars et le montant record des paiements effectivement réalisés par les victimes est de 8 millions de dollars, soit une augmentation constante par rapport aux conclusions du rapport 2022 de l’Unit 42 sur les ransomware. De plus en plus souvent, les entreprises touchées peuvent également s’attendre à ce que les acteurs de la menace utilisent la double extorsion, en menaçant de diffuser publiquement leurs informations sensibles si elles refusent de payer la rançon.

BEC (Compromission des emails professionnels)

Les cybercriminels ont utilisé toute une variété de techniques pour compromettre les emails des entreprises dans le cadre de fraude par courrier et de fraude électronique. Les formes d’ingénierie sociale, telles que le hameçonnage, sont un moyen facile et rentable de se procurer un accès secret, avec un faible risque d’être détecté. Selon le rapport, dans de nombreux cas, les cybercriminels se contentent de demander à leurs cibles involontaires de leur communiquer leurs informations d’identification, ce qu’elles font. Une fois l’accès obtenu, la durée médiane d’infiltration des attaques de type BEC est de 38 jours, et le montant moyen dérobé est de 286 000 dollars.

Les secteurs touchés

Les attaquants ciblent les secteurs d’activité lucratifs. Néanmoins, de nombreux attaquants sont des opportunistes et scrutent tout simplement l’Internet à la recherche de systèmes leur permettant d’exploiter des vulnérabilités connues. L’Unit 42 a identifié les secteurs les plus touchés parmi ses cas de réponse aux incidents : finance, services professionnels et juridiques, fabrication, soins de santé, haute technologie, commerce de gros et de détail. Les organisations de ces secteurs stockent, transmettent et traitent de gros volumes d’informations sensibles et monnayables qui attirent les acteurs de la menace.

Selon le FBI, les attaques BEC auraient coûté 26 milliards de dollars aux entreprises

Les attaques BEC auraient coûté 26 milliards de dollars aux entreprises entre juin 2016 et juillet 2019.

Plus de 99% des cyberattaques requièrent une action humaine pour se propager. Les attaques BEC reposent sur l’engagement des individus et les cybercriminels s’appuient sur la psychologie humaine en demandant des réponses urgentes à des sollicitations pour des virements ou l’envoi de données confidentielles, simulant souvent un besoin commercial immédiat mais fictif. Pour réduire les chances de succès de telles attaques, les entreprises doivent prendre des mesures rapidement, en sensibilisant leurs employés et en déployant des solutions qui placent l’individu au cœur de leur stratégie de sécurité.

Les BEC et les EAC (des attaques BEC lancées à partir de comptes internes compromis appartenant à des cadres – et donc plus difficiles à détecter) représentent des armes de choix car elles sont peu coûteuses et nécessitent plus de recherche que les infrastructures d’envoi.

L’envoi d’emails frauduleux est peu coûteux. Les messages n’exigent pas de logiciels malveillants coûteux ; pourtant, les attaques elles-mêmes sont très efficaces, entraînant des milliards de dollars de pertes.

E-mails frauduleux

L’exploitation du canal email par le biais de messages hautement personnalisés et conçus par ingénierie sociale permet aux cybercriminels d’usurper facilement l’identité d’un employé ou d’un partenaire de confiance. La prévalence et l’efficacité des stratégies de phishing et de vols d’identifiants alimentent également les attaques EAC, ouvrant aux attaquants un canal interne pour mettre en œuvre leurs cyberattaques.

« Ces systèmes d’ingénierie sociale vont devenir de plus en plus répandus et difficiles à identifier, à détecter et à combattre. Il est essentiel que les entreprises privilégient une approche de cybersécurité centrée sur les personnes qui protège toutes les parties (employés, clients et partenaires commerciaux) contre le phishing, la fraude par email, le vol d’identifiants et les attaques par force brute. » indique  Loïc Guézo de Proofpoint.

Des défenses à plusieurs niveaux au niveau de la périphérie du réseau, de la passerelle de messagerie, du cloud et des points d’accès, ainsi qu’une solide formation des utilisateurs afin d’offrir la meilleure défense contre ces types d’attaques.

D’autant plus malicieuses : le phishing n’est pas un virus. Le type de logiciel malveillant que détectent les antivirus par exemple.

Direction Hong Kong… mais pas que !

Sur la base des données financières, les banques situées en Chine et à Hong Kong restent les principales destinations des fonds frauduleux. Toutefois, le Federal Bureau of Investigation constate une augmentation du nombre de transferts frauduleux vers le Royaume-Uni, le Mexique et la Turquie.

Les statistiques BEC / EAC suivantes ont été rapportées à l’IC3 et proviennent de sources multiples. Notamment des données d’IC3 et de plaintes internationales en application de la loi, ainsi que des informations transmises par des institutions financières entre octobre 2013 et juillet 2019:

Les statistiques suivantes ont été rapportées dans les plaintes déposées par les victimes auprès de la CI3 entre juin 2016 et juillet 2019:

Incidents nationaux et internationaux: 166,349
Perte de dollars exposée aux niveaux national et international: $26,201,775,589
Les statistiques BEC / EAC suivantes ont été rapportées dans les plaintes des victimes déposées auprès de l’IC3 entre octobre 2013 et juillet 2019:
Total des victimes américaines: 69,384
Perte totale en dollars exposés aux États-Unis: $10,135,319,091
Total non-U.S. victims: 3,624
Perte totale en dollars exposés en dollars américains: $1,053,331,166
Les statistiques suivantes ont été rapportées dans les plaintes déposées par les victimes auprès de la CI3 entre juin 2016 et juillet 2019:
Total des bénéficiaires financiers américains: 32,367
Destinataire financier américain total exposé perte en dollars: $3,543,308,220
Total des bénéficiaires financiers non américains: 14,719
Total des pertes financières en dollars des bénéficiaires financiers autres que les États-Unis: $4,843,767,489

(FBI)