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Des pirates mettent la main sur des mises à jour du logiciel ASUS

Des pirates informatiques ont réussi à s’infiltrer dans les mises à jour du constructeur Coréen ASUS. Ils ont installé, durant plusieurs semaines, des backdoors sur des milliers d’ordinateurs.

Imaginez, 12% des ordinateurs ASUS en France seraient concernés par cette infiltration. Selon des chercheurs de la société de cybersécurité Kaspersky Lab, « des pirates ont réussi l’année dernière à installer des logiciels malveillants à plus d’un million de propriétaires de PC de la marque ASUS – l’un des plus grands fabricants d’ordinateurs au monde –« . Ils auraient exploité le système de mise à jour logicielle du fabricant. Le fichier malveillant a été signé avec des certificats numériques ASUS légitimes pour donner l’impression qu’il s’agit d’une mise à jour logicielle authentique de la société.

Les certificats de signature de code utilisés pour savoir quelles sont les mises à jour à faire et quelles sont les machines à qui nous pouvons faire confiance. Ils sont dans les applications qui alimentent les voitures, les ordinateurs portables, les avions et plus encore. Presque tous les systèmes d’exploitation dépendent de la signature de code, et nous verrons beaucoup plus de certificats dans un avenir proche en raison de l’essor des applications mobiles, des DevOps et des périphériques IoT. « Cependant, les cybercriminels considèrent les certificats de signature de code comme une cible précieuse en raison de leur puissance extrême. explique à Data Security Breach Kevin Bocek, VP security strategy and threat intelligence chez Venafi. Avec un certificat de signature de code, les hackers peuvent donner l’impression que leurs logiciels malveillants sont dignes de confiance et échapper aux systèmes de protection contre les menaces.« 

Infiltration et manipulation

Malheureusement, dans de nombreuses organisations, la protection des processus de signature de code incombe principalement aux développeurs qui ne sont pas prêts à défendre ces actifs. En fait, la plupart des équipes de sécurité ne savent même pas si leurs développeurs utilisent la signature de code ou qui peut avoir accès au processus de signature de code. « Il est impératif que les organisations sachent quels certificats de signature de code elles utilisent et où, d’autant plus qu’il est probable que des attaques similaires se produiront à l’avenir.« 

Cette nouvelle attaque utilisant le matériel ASUS est parfaitement emblématique du nouveau cyber-monde dans lequel nous vivons. Elle présente toutes les caractéristiques d’une opération précise : ciblée, exige beaucoup de ressources et presque impossible à détecter. « Tout acteur menaçant aurait besoin de ressources et d’un soutien considérables pour acquérir les certificats authentiques d’ASUS afin de faire son entrée dans la chaîne logistique. Ceci initie bien sûr le jeu qui consiste à deviner qui pourrait être derrière la campagne et il n’est pas exagéré de prétendre que des États manquant de lois sur les cyber-infractions et hébergeant des réseaux internationaux de cyber-crimes pourraient être à l’origine de cette activité. » indique Justin Fier, de chez Darktrace.

Ciblage !

Mais la nature très ciblée de l’attaque est peut-être encore plus alarmante: c’est là que nous devrions concentrer notre attention. Dans le monde entier, ces pirates ne ciblaient que 600 machines. Ce n’est qu’une question de temps avant que nous apprenions que ces machines ou ces personnes ciblées ont un fil conducteur unique les reliant entre elles. Pour l’instant, la question pour toutes les entreprises utilisant du matériel ASUS devrait être d’identifier si l’une de leurs machines se trouvait dans la cible. Et au-delà de cela, toutes les organisations doivent réaliser qu’ASUS n’est qu’une seule entreprise. Y aura-t-il des attaques similaires contre Dell et Apple ?

Voler des certificats authentiques et les utiliser pour signer des codes malveillants ne fait que renforcer les arguments en faveur de technologies d’IA sophistiquées capables d’identifier même les plus petites anomalies indiquant une menace. Ce type de comportement serait si proche de la normale que seule l’IA pourrait comprendre la différence entre normal et malveillant. En luttant contre des attaques aussi sophistiquées que celles-ci, les approches traditionnelles deviendront inefficaces: la cyber IA doit être la voie à suivre.

L’impact des clés et certificats non protégés

Un nouveau rapport de Ponemon pointe la perte de clientèle que subissent les entreprises françaises pour cause de clés et certificats non protégés.

Ponemon Institute et Venafi, éditeur de premier plan spécialisé dans la protection de nouvelle génération des infrastructures de confiance dont le slogan « The Immune System for the Internet™ » est à l’origine du concept de système immunitaire pour Internet, publient ce jour de nouvelles données sur l’incidence économique directe, pour les entreprises françaises, de la non-sécurisation des clés cryptographiques et certificats numériques dans l’étude 2015 Cost of Failed Trust Report: When Trust Online Breaks, Businesses Lose Customers.

Ces nouvelles données, tirées d’une étude menée auprès de 339 professionnels de la sécurité informatique en France, indiquent à quel point des clés et certificats non protégés et mal gérés peuvent entraîner une perte de clientèle, d’onéreuses interruptions d’activité, des défaillances d’audit et des failles de sécurité.

En début d’année, Ponemon Institute et Venafi ont publié le résultat des travaux de recherche menés sur les risques encourus par les entreprises mondiales face à des attaques basées sur des clés et certificats dans l’étude 2015 Cost of Failed Trust Report: Trust Online is at the Breaking Point. Les participants à cette enquête en France -mais aussi en Australie en Allemagne, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis- ont unanimement admis que le système de confiance sur Internet a atteint son point de rupture. Des données inédites extraites de cette enquête sont à présent disponibles dans ce nouveau rapport qui montre à quel point les entreprises en France, et partout dans le monde, pâtissent des effets fâcheux de la non-sécurisation des clés et certificats.

En regardant les statistiques françaises

À partir du moment où la confiance en ligne est rompue, les entreprises perdent des clients – Près des deux tiers des sondés en France admettent avoir perdu des clients faute d’être parvenus à garantir la confiance en ligne instaurée par des clés et certificats, ce qui représente un coût moyen de 11 millions d’euros par interruption.

Les systèmes métiers stratégiques subissent des défaillances – En moyenne, chaque entreprise française a subi, depuis deux ans, trois arrêts intempestifs liés à des certificats. Ce nombre est nettement plus élevé que la moyenne mondiale qui est de deux arrêts intempestifs.

Les entreprises échouent aux audits – En moyenne, les entreprises françaises ont échoué à au moins deux audit SSL/TLS et à au moins deux audit SSH au cours des deux dernières années. Là encore, ce nombre est bien plus élevé que la moyenne mondiale qui elle est de un audit dans les deux cas.

« À partir du moment où les entreprises ne sécurisent ni ne gèrent correctement leurs clés et certificats, l’impact financier direct se traduit par une perte de clientèle et un manque à gagner », précise à DataSecurityBreach.fr Kevin Bocek, Vice President of Security Strategy and Threat Intelligence chez Venafi. « Dans leur activité, les entreprises sont toutes tributaires de la confiance instaurée par les clés et certificats, même si elles n’en sont pas conscientes. C’est pourquoi il est impératif que les équipes dédiées à la sécurité informatique et celles dédiées à l’opérationnel réalisent périodiquement des audits pour localiser la totalité des certificats et clés utilisés, établir les dates d’expiration, puis mettre en place des règles appropriées pour éviter le piratage de données, les arrêts intempestifs et les défaillances d’audits. ».

Depuis la banque en ligne et les applications mobiles jusqu’à l’Internet des objets, tout ce qui est basé sur IP fait appel à une clé et à un certificat pour établir une connexion digne de confiance, et cette dépendance vis-à-vis des clés et certificats ne fait que s’accentuer du fait du recours croissant au protocole SSL/TLS et des accès mobiles, WiFi et VPN. Elle accroît considérablement les risques en termes de disponibilité, de conformité et de sécurité, sachant que, dans ces domaines, l’importance des risques encourus n’est pas la même. Les risques liés à la sécurité sont presque huit fois plus importants que ceux liés à la disponibilité et à la conformité : ainsi, dans les deux ans à venir, le seul risque lié à la sécurité devrait peser 41 millions d’euros, contre 5 millions d’euros pour les risques conjugués de conformité et de disponibilité.

Interrogés sur les difficultés posées par la protection et la gestion des clés et certificats, 63 % de professionnels français de sécurité informatique affirment ignorer le nombre de clés en leur possession, l’endroit où elles se trouvent ou encore la façon dont elles sont utilisées. Encore une fois, ce chiffre est plus élevé que la moyenne mondiale établie à 54%. De même, 59% déplorent l’absence de règles et de correctifs pour les clés et certificats. Les entreprises se doivent impérativement de remédier à ces problématiques qui sous-tendent les risques de sécurité, de disponibilité et de conformité provoqués par des clés et certificats non sécurisés.

« Nous espérons que ce rapport aidera les équipes dirigeantes et celles en charge de la sécurité informatique à mesurer l’importance du risque majeur posé par des clés cryptographiques et certificats numériques non protégés et mal gérés », conclut Larry Ponemon, Chairman and Founder of The Ponemon Institute. « Les clés et certificats, largement déployés, sont essentiels à l’établissement de connexions dignes de confiance et à la sécurisation des activités. À l’évidence, les données figurant dans ce rapport sont symptomatiques d’une problématique de sécurité plus large : si vous ignorez où se trouvent vos clés et certificats, vous ne pouvez assurer leur suivi et êtes incapable d’automatiser leur cycle de vie ; en d’autres termes, vous ne parvenez tout simplement pas à les protéger. Raison pour laquelle, tôt ou tard, la confiance sur Internet est rompue. ».

Pour consulter ce rapport dans son intégralité : Venafi.com/BrokenTrust