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Télétravail & confinement : la sauvegarde et la protection des données doivent aller de pair

Nous devons faire à nouveau face à une période difficile de confinement. Malgré une généralisation du télétravail sur l’ensemble du territoire, beaucoup d’entreprises se déchargent encore de la responsabilité du respect de la protection des données des télétravailleurs. Grâce à des formations, à des règles claires et à certaines mesures IT, les risques liés au télétravail peuvent être considérablement réduits.

En France, les départements IT de nombreuses entreprises ont fait passer les collaborateurs en télétravail dans un délai particulièrement court. Cependant, la hâte avec laquelle ces équipes ont dû développer de nouvelles méthodes de travail à partir de rien a généré de nouveaux risques numériques pour les employés et leurs données. Par conséquent, deux tendances ont émergé suite à la mise en place du télétravail. Premièrement, le nombre d’attaques visant les nouveaux modèles de travail sont de plus en plus nombreuses[1]. Ensuite, les responsables chargés de la protection des données indiquent que les télétravailleurs respectent rarement les règles dédiées à la protection de données que ce soit par volonté ou encore par manque de moyens techniques.

En effet, leur domicile devenant leur nouveau lieu de travail, certains collaborateurs n’ont pas les ressources nécessaires pour stocker, sécuriser, ou encore transférer les données. De plus, il leur est parfois difficile de respecter les réglementations mises en place par les entreprises en matière d’emplacement de sauvegarde des données ou de gestion de données confidentielles dans un contexte familial, par exemple. Le manque de connaissance des risques et des règles montre que les employés ne sont ni suffisamment informés de la marche à suivre, ni formés aux bonnes pratiques.

Comme il est impossible pour les entreprises de contrôler le comportement de leurs collaborateurs en télétravail, des formations, un rappel des règles clair et la mise en place de solutions techniques simples semblent être les outils les plus appropriés pour assurer une bonne gestion de données. Car en effet, rappelons que l‘entreprise reste responsable du respect de la protection des données et des exigences légales (RGPD) et peut être condamnée à une amende en cas de violation.

Des improvisations qui ouvrent la voie aux attaques

Le manque de temps et d’équipements (en ordinateurs portables notamment) ont obligé les entreprises à tolérer la connexion d’appareils privés au réseau de l’entreprise. Mais cela n’est malheureusement pas sans conséquences. En effet, le niveau de sécurité des appareils privés est généralement inférieur à celui du réseau d’entreprise, notamment parce que les logiciels et le matériel n’y sont pas normalisés et que les programmes ne font pas l’objet de correctifs ou de mises à jour uniformes. De plus, milieu professionnel et privé ont désormais des frontières bien plus floues : les employés utilisent des données et des services privés en parallèle de ceux mis à disposition par l’entreprise sur les dispositifs professionnels, qui plus est sur des dispositifs généralement situés en dehors de l’environnement sécurisé. Dans ces conditions, le risque d’infection et de perte de données est plus important.

Une récente mise en garde communiquée par Interpol souligne l’intérêt des hackers à utiliser le contexte du coronavirus et du télétravail pour arriver à leurs fins. Ils utilisent par exemple des noms trompeurs et en lien avec l’épidémie dans le titre des pièces jointes pour inciter les collaborateurs à cliquer et à ouvrir la porte à un logiciel malveillant comme un ransomware. Les acteurs malveillants recherchent spécifiquement les points faibles des nouveaux outils de communication afin d’attaquer les systèmes des entreprises, des autorités et des universités. Avec un nombre de télétravailleurs plus important que jamais, les services informatiques sont à nouveau fortement sollicités et réagiront certainement plus lentement en cas d’urgence, malgré les apprentissages tirés de la première vague de l’épidémie – et du premier confinement.

Chaque nouvelle application numérique génère un nombre important de nouvelles données et duplique par conséquent la quantité de lieux de stockage. Cet aspect, loin d’être anodin, a d’importantes conséquences sur l’IT : l’absence de règles claires concernant l’endroit et la manière de stocker les données combinés à un concept de gestion et à une sécurité des données non adaptés – induisant une grande disparité des lieux de stockage de données, favorisent l’apparition d’angles mort au sein du paysage informatique.

À l’heure actuelle, une entreprise ne connaît le contenu que d’environ la moitié de ses données. Alors, il y a de fortes chances que cette même entreprise ne soit pas en mesure d’identifier celles ayant pu lui être volées en cas d’attaque. Pour éviter une telle situation, quelques de règles de bases sont à mettre en place :

  • Les collaborateurs ont besoin de règles claires quant au lieu et à la manière dont ils doivent stocker les données importantes. Ils comprendront, notamment au cours de formations dédiées, qu’il est indispensable de stocker les données de valeur sur des systèmes de stockage mis en place par l’entreprise dans le cloud et que celles-ci ne doivent être conservées que dans des endroits sécurisés.
  • Il n’existe pas d’alternative à la connaissance des employés sur les risques d’attaque par ransomware et à celle de la conduite à tenir dans ce type de situationLes attaques évoluant de façon perpétuelle, ces connaissances doivent être actualisées à intervalles réguliers.
  • Les hackers arrivent parfois à leurs fins, malgré un système de défense rodé et perfectionné. En connaissance du risque, les équipes IT doivent avoir une réelle visibilité et connaissance des données, leur lieu de stockage et selon quelles exigences réglementaires elles doivent être conservées. Ces aspects sont d’autant plus importants que l’environnement est de plus en plus numérique et que le télétravail favorise les échanges de données en dehors du réseau de l’entreprise.
  • Un système de restauration est indispensable, que ce soit pour palier une attaque ou encore une mauvaise manipulation des employés (suppression, falsification, etc.). Une sauvegarde des données menée par une plateforme unique permettra la prise en compte de l’ensemble des dispositifs de stockage et par conséquent une récupération des données plus efficace. (par Jean-Pierre Boushira, Vice President South Region chez Veritas Technologies)

Faire face à l’augmentation des attaques par ingénierie sociale visant les télétravailleurs

Avec le reconfinement et le télétravail à nouveau imposé aux entreprises par le gouvernement au minimum jusqu’au 1er décembre prochain, la deuxième vague de la pandémie réunit une nouvelle fois les conditions propices à différents types d’attaques d’ingénierie sociale. En France et au niveau international, de nombreux rapports et avertissements d’organismes publics et d’entreprises privées réputées font état de l’augmentation des attaques liées au coronavirus, allant du phishing au vishing (hameçonnage par téléphone), en passant par le ransomware, alors que le monde entier évolue vers le télétravail et s’adapte aux risques qui y sont associés.

Les attaques deviennent de plus en plus sophistiquées, cependant les cybercriminels capitaliseront toujours sur le facteur humain. L’incertitude, la peur, la distraction, l’isolement et la confusion sont autant de facteurs qui contribuent à accroître la vulnérabilité des utilisateurs. Et tandis que l’actualité évolue rapidement, il est difficile, voire impossible, d’anticiper le prochain rebondissement de la pandémie ou événement majeur que des pirates informatiques opportunistes exploiteront.

Les experts s’attendent à ce que la distanciation sociale se poursuive et que les interactions virtuelles se multiplient bien après la fin de la crise sanitaire. Cela signifie que les entreprises doivent s’appuyer sur une authentification forte pour se prémunir contre l’augmentation des attaques par ingénierie sociale. Par ailleurs, avec un environnement de travail de plus en plus décentralisé et la baisse de confiance dans les systèmes de sécurité, il est essentiel de regagner la confiance des utilisateurs.

Dans ce contexte, bien qu’elle soit essentielle, la sensibilisation des employés à la détection des escroqueries liées au Covid-19 ne constitue pas une réponse pleinement satisfaisante. Quel que soit le degré de sensibilisation des utilisateurs au phishing ou à l’ingénierie sociale, certains cybercriminels parviendront tout de même à leurs fins. Tant que la participation des utilisateurs sera nécessaire et que l’on comptera sur eux pour identifier le phishing et les attaques de type « man-in-the-middle » (qui a pour objectif d’intercepter les communications entre deux parties, sans que ni l’une ni l’autre ne puisse se douter de la compromission du canal de communication), les vulnérabilités continueront à poser problème.

Des solutions modernes d’authentification forte capables de réduire à zéro l’impact d’attaques de type phishing existent, telles les clés de sécurité basées notamment sur l’usage de clés asymétriques, sujettes ni à la fatigue de l’utilisateur ni à son niveau de sensibilisation à la cybersécurité. C’est la raison pour laquelle les organisations ont tout intérêt à revoir leur stratégie d’authentification. Elles ne peuvent en effet plus se permettre de reposer éternellement la sécurité des réseaux via de simples mots de passe, des questions de récupération ou une authentification de base à deux facteurs pour se protéger contre de futures attaques d’ingénierie sociale. Ces méthodes ont prouvé à maintes reprises qu’elles n’étaient pas à la hauteur face aux logiciels malveillants mobiles, au SIM Swapping ou encore aux attaques de phishing. Les cybercriminels sont aujourd’hui de mieux en mieux préparés, et les entreprises doivent suivre la même voie.

De plus, l’expérience de l’utilisateur est essentielle pour garantir la sécurité d’une organisation. Dans un monde où les télétravailleurs se trouvent physiquement éloignés de leurs collègues et de l’équipe IT, et où ils essayent de concilier vie professionnelle et vie privée, l’authentification forte doit fonctionner sur une multitude d’appareils, d’applications métiers critiques et dans différents environnements. En effet, plus l’expérience de l’utilisateur est optimale, plus il est facile de déployer et de sécuriser l’entreprise — contrairement aux solutions ponctuelles complexes qui ne protègent qu’un ensemble d’utilisateurs.

Ainsi, la recrudescence des attaques liées au Covid-19 représente un danger réel et bien présent. Toutefois, il ne s’agit pas seulement de menaces temporaires ou propre à la pandémie. Il est aujourd’hui davantage question de prendre des mesures opérationnelles et matérielles afin de limiter au maximum les vulnérabilités malgré l’intensification des attaques d’ingénierie sociale. (Par Laurent Nezot, Sales Director France chez Yubico)