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Les e-mails contrefaits mis en péril : DMARC

Pour lutter contre les fraudes par les e-mails, des technologies d’authentification ont été mises en place. Dans cet article, nous parlerons de l’une des technologies d’authentification les plus utilisées : le DMARC.

Le DMARC : qu’est-ce que c’est ?

DMARC est l’acronyme anglais pour Domain Based Authentication, Reporting, and Conformance. C’est une technologie mise en place afin de lutter contre les fraudes par e-mail. Il s’agit entre autres des e-mails contrefaits, des spams, du phishing, etc.

Petit historique de DMARC : des débuts à nos jours

Sous l’égide de dmarc.org et dmarc.fr, plusieurs organisations se sont mises ensemble pour élaborer le DMARC. On les catégorise en deux groupes : les émetteurs et les destinataires.

Au niveau des émetteurs, nous avons : Facebook, PayPal, Twitter, LinkedIn, Fidelity Investments, American Greetings, Bank of America, JPMorganChase, etc. Quant aux destinataires, il s’agit de Google, Yahoo, Microsoft, Yandex, AOL, Mail.Ru, Netease, Comcast.

Dès son élaboration, le DMARC a mis du temps à décoller. Les grandes entreprises sont longtemps restées réticentes quant à son adoption. Il s’agit notamment de certaines entreprises du Fortune 500, de Chine et bien d’autres à travers le monde.

Cependant, force est de constater qu’on assiste depuis quelques temps à une certaine prise de conscience, certes lente, des entreprises. En effet, le taux d’adoption de DMARC au niveau des entreprises a connu un regain ces deux dernières années.

Le taux d’adoption, aujourd’hui, est nettement supérieur à celui des années antérieures.

DMARC : comment marche ce processus d’authentification ?

DMARC est une spécification qui complète SPF et DKIM. Ainsi, elle entre en œuvre en cas d’échec de ces deux protocoles et permet de déterminer la meilleure politique à appliquer. Il existe 3 politiques parmi lesquelles DMARC identifie les cas de non-correspondance des e-mails :

None/aucun : dans ce cas, aucune action spécifique n’est recommandée. La politique locale est donc appliquée. L’e-mail est reçu et traité comme il le serait s’il n’y avait pas DMARC ;

Quarantine/quarantaine : L’e-mail est reçu par le destinataire, mais n’est pas directement placé dans la boite de réception. Il est plutôt placé dans les spams ou courriers indésirables ;

Reject/rejet : l’e-mail est tout simplement rejeté ou détruit par le serveur destinataire.

Comment configurer DMARC ?

Pour pouvoir configurer les paramètres d’authentification DMARC de votre domaine, il vous faut vous assurer que SPF et DKIM sont bien implémentés. Après cela, vous devez accéder aux enregistrements DNS de votre compte d’hébergement.

À ce niveau, il vous faut ajouter ou modifier l’enregistrement DNS auprès de votre fournisseur. Cela se présente sous la forme d’une ligne de texte de format .TXT dans laquelle vous définissez laquelle des 3 politiques doit être appliquée.

DMARC : importance et avantages

Le DMARC est une spécification technique qui fait suite à DKIM et à SPF. En effet, mettre en place le DMARC offre de multiples avantages aussi bien pour les expéditeurs que les destinataires. Il existe plusieurs niveaux de configuration du DMARC, et chaque niveau a ses avantages.

Lorsque DMARC n’est pas configuré sur votre domaine, ce dernier est vulnérable aux attaques des pirates et autres individus malintentionnés. Ils pourront alors facilement s’introduire dans votre réseau pour effectuer leurs méfaits.

Ils pourront, par exemple, se faire passer pour vous ou l’un des membres de votre organisation auprès de vos employés, de vos clients, de vos fournisseurs, etc.

DMARC vous permet de limiter les risques d’hameçonnage, de spams et de faux positifs pour le destinataire. Pour cela, il indique au destinataire la bonne conduite de sécurité à tenir en cas de doute sur la fiabilité du message. De plus, DMARC est gratuit et facile à configurer.

En quoi DMARC permet-il de lutter contre les e-mails contrefaits et les fraudes ?

Contrairement à ses prédécesseurs (SPF et DKIM), DMARC prend en compte dans son processus des informations sur les domaines des destinataires. Cela lui permet d’être plus efficace et de renforcer la sécurité lors des échanges d’e-mails.

L’expéditeur met en place le DMARC tout en précisant au destinataire la réaction à avoir vis-à-vis de tout e-mail qui ne respecterait pas ses normes (l’expéditeur). Il peut s’agir de la destruction ou de la mise en quarantaine de l’e-mail en question.

Cette politique permet également aux destinataires d’envoyer un rapport au domaine de l’expéditeur pour spécifier que les e-mails passent ou non.

Les compagnies aériennes face à l’usurpation d’identité par courriel

La pandémie de COVID-19 a entraîné l’arrêt brutal des voyages internationaux et, bien qu’un certain nombre de pays tentent d’assouplir leurs mesures, les restrictions restent encore majoritaires. Si le secteur du tourisme a toujours été une cible privilégiée pour les cybercriminels, la pandémie a offert de nouvelles raisons de cibler les voyageurs du monde entier : informations sur leurs réservations, recherche de nouveaux vols et conditions d’annulation. Les cybercriminels ont pu tirer parti de cette incertitude mondiale pour mettre en œuvre de nouvelles menaces.

L’email étant le principal vecteur utilisé par les cybercriminels pour propager une cyberattaque, vérifier le niveau de sécurité de ce canal est un bon indicateur du niveau de protection et du risque encouru pour une marque. Et le moyen le plus efficace pour contrôler ce niveau de sécurité consiste à observer la mise en œuvre du protocole DMARC (Domain-based Message Authentication, Reporting & Conformance) au sein des organisations à étudier.

Standard DMARC

Ce standard DMARC est l’équivalent d’un contrôle de passeport dans le monde de la sécurité des emails. Il vérifie que vous êtes bien celui que vous prétendez être en authentifiant correctement les expéditeurs par rapport aux normes DKIM (Domain Keys Identified Mail) et SPF (Sender Policy Framework) établies. Cette authentification protège les employés, les clients et leurs partenaires, contre les cybercriminels qui cherchent à usurper l’identité d’une marque de confiance.

Des employés de chez Proofpoint ont mené une analyse DMARC sur les 296 compagnies aériennes membres de l’Association internationale du transport aérien (IATA) – représentant 82 % du trafic aérien total, révèle aujourd’hui qu’une majorité de ces compagnies est fortement exposée au risque de cyberattaque :

61 % des compagnies aériennes n’ont pas de registre DMARC publié, les rendant plus vulnérables aux cybercriminels qui usurpent leur identité et augmentant le risque de fraude par email visant les consommateurs.

93 % des compagnies aériennes n’ont pas mis en œuvre l’intégralité de la protection DMARC, ce qui signifie que seuls 7 % des compagnies aériennes protègent de manière proactive leurs clients des emails frauduleux usurpant leur nom de domaine. L’email reste le vecteur principal de menace employé par les cybercriminels. Pourtant, l’ensemble des compagnies aériennes ne mettent pas suffisamment de moyens pour se protéger, s’exposant aux attaques de phishing ou campagnes d’usurpation d’identité.

A l’échelle mondiale

La Chine et l’Asie du Nord ont le plus faible niveau d’adoption du DMARC : 85 % des compagnies aériennes de ces régions n’ayant aucun nom de domaine enregistré, donc aucune visibilité sur l’utilisation non autorisée de leurs domaines. Viennent ensuite l’Asie Pacifique (70 %), l’Europe et le Moyen-Orient et l’Afrique (57 % dans les deux régions) et les Amériques (43 %).
En ce qui concerne la protection proactive de leurs clients contre la fraude par email, la Chine et l’Asie du Nord sont les plus mal loties, 100 % des transporteurs n’ayant pas mis en place la politique DMARC la plus stricte. Viennent ensuite l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique (93 % dans les deux régions), et l’APAC et les Amériques (89 % dans les deux régions).

En Europe

Seules 43 compagnies sur 101 ont une politique DMARC publiée (43%), ce qui signifie que 57% n’ont aucune protection DMARC en place.
Seules 7 compagnies sur 101 (7 %) ont la mise en œuvre complète recommandée de DMARC pour protéger leurs clients contre les emails frauduleux usurpant leur nom de domaine. Cela signifie qu’un pourcentage alarmant de 93% n’a pas la sécurité requise en place pour empêcher les attaques frauduleuses d’atteindre les utilisateurs.

Il est primordial pour les compagnies aériennes et tous les autres secteurs de continuer leurs efforts pour sécuriser leur infrastructure et de mettre en place des défenses solides afin d’empêcher l’arrivée de nouvelles menaces.