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Espionnite au Royaume-Unis et en Nouvelle-Zélande

D’ici quelques mois, les britanniques seront obligés d’installer un logiciel afin de contrôler la visite d’un site pornographique. Une décision à la Big Brother pour un filtre anti-pornographie censé proteger les enfants. Si l’idée est bonne, qui ne souhaite pas protéger un enfant, l’excuse numérique laisse un léger mal de crâne aux défenseurs des droits de l’homme sur la toile.

Si un britannique adulte souhaite visiter un site coquin, il devra l’indiquer dans le logiciel espion. L’Open Rights Group, une ONG qui tente de protéger les droits en ligne des consommateurs, indique que le gouvernement britannique va étendre cette cyber-surveillance à la violence, à l’anorexie, aux troubles de l’alimentation, au suicide, au fait de fumer, à la consommation d’alcool.

D’après l’ORG, les forums peuvent aussi être « bloqués ». A l’internaute de tripatouiller dans la configuration de son logiciel. Bref, voilà aussi une excellente idée pour les « majors » du web qui, elles, ne seront pas filtrées et s’offriront de la page vue supplémentaire. Ca va être marrant de voir des émissions de télé réalité, comme celle proposée en 2012 par Channel 4, bloquer l’intégralité du site web de la chaîne en raison de l’accumulation de drogue, violence, … A noter que Google a prouvé, zataz.com vous l’a révélé en juillet, qu’il était tout à fait possible de bannir du web un site Internet.

En Nouvelle-Zélande, le parlement veut voter une loi qui donnerait plus de possibilité d’espionnage au Government Communications Security Bureau. La DGSE locale, est un service de renseignement extérieur. Sauf que les « élus » locaux veulent élargir la surveillance des communications à l’ensemble des Néo-Zélandais (soupçonnés de porter atteinte à la sécurité nationale ou non, ndlr datasecuritybreach.fr).

Bref, des 007 censés s’occuper hors des murs du pays veulent aussi s’occuper de leurs citoyens. Bilan, attaques DDoS et autres barbouillages de sites, comme le site du Premier Ministre John Key par Anonymous, chauffent le web local.

Un règlement dépouillant les citoyens de leur droit à la vie privée

Une coalition d’organisations internationales et européennes, dont Access, Bits of Freedom, Digitale Gesellschaft, EDRI, La Quadrature du Net, Open Rights Group, et Privacy International, démarre une campagne commune et un site Internet, nakedcitizens.eu. Ce site permet aux citoyens de contacter leurs représentants au Parlement européen pour les appeler à protéger leur droit fondamental à la vie privée.

Un règlement dépouillant les citoyens de leur droit à la vie privée Des organisations citoyennes exigent que les membres du Parlement européen protègent la vie privée des citoyens. Depuis son lancement, la révision de la législation européenne encadrant la protection des données donne lieu à une campagne de lobbying sans précédent de la part d’entreprises privées et de gouvernements étrangers. Le Parlement européen examine en ce moment le texte proposé par la Commission européenne, et envisage d’y faire de dangereux amendements. Selon une coalition d’organisations citoyennes, si ces amendements étaient adoptés, ils dépouilleraient les citoyens de leur droit à la vie privée. Cette affirmation est basée sur l’analyse des 4 000 amendements actuellement examinés par le Parlement européen.

« Sans une protection efficace de nos données, nos vies privées sont mises à nu, pour être utilisées et exploitées abusivement par des entreprises privées et des gouvernements. » déclare Joe McNamee de l’organisation citoyenne European Digital Rights (EDRI) et porte-parole de la coalition. « Nous appelons les membres du Parlement européen à faire primer les droits des citoyens et à rejeter ces propositions dangereuses. »

En prévision du vote final de la commission « libertés civiles » le 29 mai, la coalition de la société civile met en lumière les cinq amendements les plus dangereux proposés par les membres du Parlement européen pour modifier le règlement encadrant la protection des données. Le règlement proposé par la Commission européenne a pour objectif de renouveler et de moderniser le cadre législatif existant pour l’adapter à l’ère numérique, et de conférer aux citoyens un plus grand contrôle sur leurs données personnelles. Le lobbying démesuré venant de grandes entreprises et de gouvernements risque au contraire de réduire à néant ce cadre juridique. Les citoyens doivent pouvoir faire confiance aux services en ligne qu’ils utilisent. Le niveau de confiance exceptionnellement bas rapporté par des études tant européennes qu’américaines n’est tout simplement pas viable, tant pour les citoyens que pour les entreprises. La confiance doit être reconstruite en rendant aux citoyens le contrôle de leurs données grâce aux droits : (1) d’accéder à leurs données personnelles et de les supprimer, (2) de transférer simplement leurs données d’un service à un autre, (3) d’être assurés que leurs données personnelles ne seront utilisées que pour la finalité précise et limitée à laquelle ils ont consenti, (4) d’être assurés que leurs données sont à l’abri des gouvernements étrangers, (5) d’être assurés qu’en cas de faille de sécurité impliquant leurs données, les entreprises responsables les en informeront.

* Références * 1. https://www.accessnow.org/

2. https://www.bof.nl/

3. https://digitalegesellschaft.de/

4. http://www.edri.org/

5. http://www.openrightsgroup.org/

6. https://www.privacyinternational.org/

7. https://nakedcitizens.eu/

8. https://www.laquadrature.net/fr/un-reglement-depouillant-les-citoyens-de-leur-droit-a-la-vie-privee