Paquet Télécom: « Internet n’est pas privatisable! »

La Député Socialiste Françoise Castex s’indigne du vote de la Commission Industrie du Parlement européen qui a écarté le volet « neutralité du net » du paquet télécom. Mardi 18 mars, les membres de la Commission de l’industrie, de la recherche et de l’énergie (ITRE) du Parlement européen ont adopté (30 pour, 12 contre, 14 abst.) le rapport Pilar Del Castillo (ES, PPE) relatif au marché unique européen des communications électroniques. Françoise Castex, qui avait contesté dès janvier 2013 les propositions de Neelie Kroes[1], s’indigne que ses collègues parlementaires n’aient pas voté un texte fort et contraignant sur la neutralité du net.

En cause, notamment, l’alinéa 2 de l’article 23 (voté par 33 membres de la Commission ITRE contre 23) de la proposition de règlement concernant la fourniture de services spécialisés d’un niveau de qualité supérieure. « Avec ce texte, les opérateurs en ligne pourront lier l’accès des utilisateurs à la toile au subventionnement de « services spécialisés« , souligne Françoise Castex. « C’est la porte ouverte à des offres différenciées d’accès à Internet, à un Internet bridé par des fournisseurs d’accès devenus eux-mêmes fournisseurs de contenus. »

Avant d’ajouter: « C’est la menace d’une transformation de la ressource publique mondiale que constitue Internet en un réseau de distribution privé pour le seul bénéfice de quelques acteurs. »

« Cela risque de détruire la concurrence et de favoriser les monopoles extracommunautaires déjà en place, comme Google et Facebook », poursuit l’eurodéputée Nouvelle Donne. »

La Commission ITRE a rejeté à une voix près le mandat de négociation interinstitutionnel (30 pour, 26 contre, 1 abst.). Tout se jouera donc lors de la mini-plénière de Bruxelles le 3 avril prochain. Sur Twitter, l’eurodéputée du Sud-Ouest a d’ores et déjà appelé les internautes à se mobiliser et à interpeller leurs eurodéputés: « Au-delà des libertés fondamentales, cette remise en cause du principe de neutralité du net, combinée à l’accord de libre-échange avec les États-Unis, pourrait avoir des lourdes conséquences sur l’économie européenne. » met en garde Françoise Castex.

Plus de 500 000 ordinateurs infectés chaque jour par 25 000 serveurs UNIX piratés par un Trojan

L’équipe de chercheurs en sécurité d’ESET, en collaboration avec le CERT-Bund (Allemagne), l’agence nationale suédoise de recherche sur les infrastructures réseau (SNIC) et d’autres agences en sécurité, ont découvert une vaste campagne d’attaques cybercriminelles qui a pris le contrôle de plus de 25 000 serveurs UNIX dans le monde entier.

Baptisée « Windigo » par les experts en sécurité informatique cette campagne d’une ampleur inédite a généré l’envoi de millions de pourriels par les serveurs infectés. Le piratage de ces serveurs n’est en réalité que la 1ère étape de cette opération complexe qui a pour finalité l’infection et le vol d’information des ordinateurs qui s’y connectent. Parmi les victimes de Windigo, on compte notamment cPanel et Kernel.org.

L’équipe d’experts en sécurité d’ESET qui a mis à jour cette vaste campagne publie aujourd’hui un document technique détaillé présentant leur découverte ainsi qu’une analyse du malware. Ce document donne également la marche à suivre pour détecter si votre infrastructure est infectée et indique la procédure permettant de supprimer le code malveillant.

OPERATION WINDIGO : 3 ANNEES SOUS LES RADARS DES EXPERTS
Malgré la détection parcellaire de Windigo par certains experts en sécurité, cette vaste campagne cybercriminelle, en raison de son ampleur et de son architecture complexe, est parvenue à déjouer la vigilance de la communauté d’experts.

« Depuis 2 ans et demi, Windigo s’est renforcé en prenant le contrôle de 10 000 serveurs, sans être détecté par la communauté d’experts en sécurité » constate Marc-Etienne Léveillé, chercheur en sécurité chez ESET. « Plus de 35 millions de pourriels sont envoyés chaque jour à d’innocentes victimes, encombrant leur boîte de réception et menaçant la sécurité de leur ordinateur. Pire encore, chaque jour, plus d’un demi-million d’ordinateurs sont menacés par la simple visite d’un site Internet dont le serveur est infecté. L’internaute est alors redirigé vers des malwares ou des annonces publicitaires. »

Il est intéressant de noter que la menace varie en fonction du système d’exploitation de l’utilisateur. Ainsi, pour un ordinateur sous Windows visitant un site infecté, Windigo, tente d’installer un malware via un kit d’« exploit ». En revanche, Windigo affiche des publicités de sites de rencontres pour les utilisateurs sous MAC OS. Les possesseurs d’iPhone, quant à eux, sont redirigés vers des contenus pornographiques.
 
APPEL AUX ADMINISTRATEURS SYSTEMES POUR ERADIQUER WINDIGO
Plus de 60% des sites Internet à travers le monde sont hébergés sur un serveur Linux. C’est pourquoi l’équipe de chercheurs en sécurité d’ESET lance un appel aux webmasters et administrateurs systèmes pour qu’ils s’assurent que leurs serveurs n’aient pas été compromis.

« Nous sommes conscient que les webmasters et les équipes techniques ont déjà leurs propres problèmes à gérer sans avoir à rajouter une charge de travail supplémentaire, mais Windigo pose une réelle menace. Tout le monde souhaite contribuer à un Internet meilleur. Vous avez à présent l’occasion d’y prendre part en protégeant de manière très concrète des millions d’internautes. » déclare Marc-Etienne Léveillé. « Face à une telle menace, ne rien faire c’est contribuer à l’expansion du malware et des pourriels. Quelques minutes de votre temps peuvent concrètement faire la différence. »

COMMENT SAVOIR SI VOTRE SERVEUR EST INFECTE PAR WINDIGO
Cette campagne a été surnommée « Windigo » en référence à la créature maléfique et cannibale de la mythologie des Amérindiens algonquiens.  Il est recommandé aux administrateurs systèmes sous UNIX et aux webmasters d’exécuter la ligne de commande suivante afin de vérifier l’intégrité de leur système :

$ ssh -G 2>&1 | grep -e illegal -e unknown > /dev/null && echo « System clean » || echo « System infected »

UN TRAITEMENT DE CHOC POUR LES VICTIMES DE WINDIGO
En réalité, la backdoor (porte dérobée) « Ebury » propagée par la campagne de cybercriminalité Windigo n’exploite pas une vulnérabilité de Linux ou d’OpenSSH. Elle est installée manuellement par les cybercriminels. Le fait qu’ils aient réussi à répliquer cette attaque sur des dizaines de milliers de serveurs différents est tout simplement effrayant. Si les solutions anti-virus et d’authentification forte sont désormais largement répandues sur les postes de travail, elles sont en revanche rarement employées pour protéger les serveurs. Ils sont, par conséquent, une cible vulnérable pour le vol d’identifiants et le déploiement de logiciels malveillants.  Si les administrateurs systèmes constatent que leurs serveurs sont infectés, il est alors recommandé de formater les machines concernées et réinstaller les systèmes d’exploitation et les logiciels. La sécurité des accès étant compromise, il est également essentiel de changer tous les mots de passe et clés privées. Il est recommandé d’intégrer des solutions d’authentification forte pour garantir un meilleur niveau de protection. « Nous sommes conscients que formater votre serveur et repartir de zéro est un traitement radical. Mais, si des hackers sont en possession d’un accès distant à vos serveurs suite au vol de vos identifiants administrateur, il ne faut prendre aucun risque. » explique Marc-Etienne Leveillé. « Malheureusement, certaines victimes avec qui nous sommes en contact savent qu’elles sont infectées mais n’ont pour l’instant rien fait pour nettoyer leurs systèmes mettant ainsi en danger toujours plus d’internautes. »

Un écureuil pour sécuriser vos connexions

Le projet SQRL permet de sécuriser une connexion sans taper le moindre mot de passe. Étonnante, mais néamoins très sympathique idée que celle proposée par Gibson Research Corporation. SQRL, que vous pouvez prononcer (en anglais, ndr) « squirrel » (Ecureuil), est un système de sécurité qui permet de se passer de mot de passe, de one-time-code authenticators à la sauce Google ou tout autre codes envoyés par SMS pour exploiter la double autentification d’un site Internet, d’une connexion à une administration ou tout autre espace sécurisé.

GRC explique que son idée élimine de nombreux problèmes inhérents aux techniques traditionnelles de connexion. Dans sa démonstration, l’utilisateur scanne le QRCode présent dans une page de connexion. Un espace qui réclame, à la base, login et mot de passe. Sauf qu’ici, l’utilisateur n’a pas à rentrer la moindre donnée. Il scanne et SQRL se charge de l’authentification et de la connexion.

Chaque QRCode contient un long chiffre aléatoire généré afin que chaque présentation de la page de connexion affiche un QR code différent. Une paire de clés publiques spécifiques au site est générée. Une clé privée, liée au site, se charge de sécuriser le tout. Bref, l’interaction avec le clavier disparait. Laissant plus aucune possibilité aux logiciels espions révant de vous voler vos « précieux ».

Voir aussi
http://xkcd.com