Le fondateur de Group-IB, Ilya Sachkov, a été condamné à 14 ans de prison pour trahison d’État

Le tribunal de Moscou a condamné le fondateur de l’entreprise Group-IB, Ilya Sachkov, à 14 ans de prison. Il purgera sa peine dans une colonie pénitentiaire à régime strict.

Il est précisé que le temps qu’il a passé en détention provisoire a été pris en compte dans sa peine, chaque jour de détention étant équivalent à un jour en colonie. Sachkov est en détention depuis le 21 septembre 2021, après avoir été arrêté à Moscou le même jour et transféré à Lefortovo. En plus de sa peine de prison, Sachkov a été condamné à un an de privation de liberté et à une amende de 500 000 roubles. Le procureur avait réclamé une peine de 18 ans.

La situation a été commentée par l’entreprise F.A.C.C.T. (c’est le nom de la marque Group-IB en Russie). Ils ont déclaré que la défense de Sachkov avait l’intention de faire appel du verdict et prévoyait de s’adresser au président russe. « C’est un moment difficile pour nous tous et un jour sombre pour le marché de la cybersécurité. Ilya Sachkov, mon ami, mon collègue, fondateur de l’une des entreprises les plus prospères dans le domaine de la cybersécurité, a été envoyé en colonie à la suite d’un procès expéditif. » a déclaré Valery Baulin, directeur général de F.A.C.C.T.

Sachkov a été accusé de Trahison d’État. Toutes les audiences ont eu lieu à huis clos, les documents de l’affaire criminelle ont été classés secrets. Selon certaines sources, les témoignages contre lui ont été fournis par l’ancien chef de la 2e division du Centre de sécurité de l’information du FSB, Sergei Mikhailov, qui purge, lui aussi, une peine de prison pour la même accusation. Mikhailov a affirmé que Sachkov aurait transmis au FBI des informations sur des cybercriminels russes et d’autres données constituant un secret d’État.

Un avocat veut savoir quel est le pays Européen a aidé le FBI à mettre le monde sur écoute

Au cours de l’opération spéciale Trojan Shield, le Federal Bureau of Investigation (FBI) des États-Unis contrôlait secrètement les téléphones cryptés Anom. Les avocats de plusieurs criminels arrêtés demandent que soit nommé le pays qui a aidé les agents à intercepter les messages.

Voilà une affaire étonnante. Une plainte a été déposée contre le FBI par des avocats de criminels arrêtés lors de l’opération Trojan Shield. La plainte déposée contre le FBI est la première et la plus importante en son genre concernant les départements technologiques du Bureau fédéral.

Elle pourrait remettre en question les réalisations « numériques » des enquêteurs. Pour rappel, Trojan Shield a permis d’arrêter plus d’un millier de présumés criminels, saisi des tonnes de drogues et des centaines d’armes grâce à une smartphone chiffré, l’Anom. Derrière cette entreprise, les limiers du FBI. « La réalité est que notre gouvernement savait que l’introduction et la diffusion de téléphones espions étaient anticonstitutionnelles. C’est pourquoi il a secrètement inclus un pays européen parmi les participants de l’opération, essayant de contourner les lois sur la confidentialité en vigueur aux États-Unis. Maintenant, le gouvernement refuse de nommer ce pays« , a déclaré Patrick Griffin, l’un des avocats à l’origine de la plainte.

Le journal américain Vice indique que la législation américaine garantit à tous les accusés un procès équitable. En conséquence, Griffin est convaincu que le nom du pays sera révélé, permettant ainsi à la défense de mieux planifier sa stratégie lors des audiences judiciaires. « Sans l’information demandée, les parties au procès ne peuvent pas commencer à enquêter sur la légalité de la mise sur écoute des accusés, ni vérifier la fiabilité et l’authenticité des preuves présentées, y compris celles qui forment la base de cette affaire. De plus, la défense ne peut pas demander des documents supplémentaires d’un pays qu’elle ne connaît pas, chercher à obtenir des témoignages de certains acteurs étrangers ou embaucher des enquêteurs étrangers », est-il mentionné dans la déclaration, qui note également que le gouvernement a refusé de fournir les informations demandées hors procédure judiciaire.

De 2018 à 2021, le FBI a secrètement contrôlé le réseau de téléphones cryptés Anom. Avec le temps, ce téléphone est devenu une partie intégrante du monde criminel. Des criminels le distribuant sans savoir qu’il s’agissait d’un cheval de Troie. La légende d’un soi-disant chiffrement de bout en bout a permis aux enquêteurs de suivre en temps réel les communications des figures clés des leaders du crime mondial.

En juin dernier, on apprenait que le FBI offrait 5 millions d’euros pour arrêter un administrateur d’Anom, un Suédois de 40 ans.

Versioning : une méthode pirate qui a fait ses preuves

Les logiciels malveillants Android utilisent la technique de « versioning » pour contourner les scanners du Play Store.

Les cybercriminels utilisent la technique de « versioning » pour contourner les mécanismes de détection des applications malveillantes dans la boutique officielle Google Play Store. C’est ainsi que les malfaiteurs introduisent des chevaux de Troie bancaires et d’autres malwares sur les appareils Android. Même les experts de Google Cybersecurity Action Team (GCAT) ont reconnu ce problème dans leur rapport d’août (PDF). La technique de « versioning » n’est pas nouvelle, mais elle n’en demeure pas moins dangereuse.

Ces logiciels malveillants sont difficiles à détecter parce qu’une application tout à fait sûre est soumise à la vérification du Google Play Store. Puis, lors d’une mise à jour ultérieure, l’auteur ajoute simplement son code malveillant. Pour ce faire, ils utilisent une méthode appelée « dynamic code loading » (DCL), qui transforme essentiellement un logiciel inoffensif en porte dérobée, un outil d’espionnage installé, directement, dans notre poche.

À titre d’exemple de ce comportement, citons l’application iRecorder – Screen Recorder. Un autre exemple est le cheval de Troie bancaire SharkBot. Les auteurs peuvent publier plusieurs applications simultanément sous différents comptes de développeurs. Seule l’une de ces applications sera malveillante, les autres étant des réserves que les criminels activeront en cas d’échec du premier logiciel. « Cette tactique permet aux cybercriminels de mener des campagnes assez longues et de réduire au maximum le temps nécessaire pour publier un nouveau chargeur. » confirment les chercheurs.

Blocage de Telegram en Irak, Xiaomi bloque la messagerie en Chine

Les autorités occidentales souhaitent se rapprocher de Telegram pour traquer les cyber criminels, en Iraq et en Chine, la méthode est plus expéditive.

Telegram, la messagerie Russe dont l’auteur a délocalisé son business à Dubaï, fait couler beaucoup d’encre. Il faut dire aussi que les malveillants 2.0 et la guerre Russo-Ukrainienne ont fait migrer des millions de personnes sur cette message qui se veut sécurisée. Le blog spécialisé ZATAZ expliquait dans cet article comment les autorités occidentales tentent de se rapprocher de Telegram pour nouer des partenariats afin de bloquer et traquer les cyber criminels.

En Iraq, le ministère des Communications a annoncé le blocage de Telegram par le gouvernement pour des raisons « liées à la sécurité nationale« . Le Service Veille ZATAZ nous a fourni des captures écrans de vente de BDD irakiennes qui ont pu motiver le blocage de Telegram dans le pays.

Le message indique que le gouvernement a tenté à plusieurs reprises de contacter l’équipe de Telegram dans le but d’établir une coopération, mais n’a jamais reçu de réponse. Un fait que de nombreux pays reprochent à Telegram. « Nous respectons les droits des citoyens à la liberté d’expression et de communication sans porter atteinte à la sécurité de l’État, et nous sommes convaincus que les citoyens comprennent cette mesure [le blocage de Telegram] », ajoute le ministère des Communications d’Irak.

Telegram gagne rapidement en popularité, évinçant les produits de Facebook (WhatsApp, Messenger, Instagram Direct). A noter que Telegram abrite des représentations officielles d’organismes gouvernementaux irakiens qui continuent de publier des actualités sur la plateforme… malgré le blocage. Un blocage qui est facilement contourné par des VPN et des proxies.

A noter que des internautes Turcs et Géogiens se sont étonnés d’être, eux aussi, bloqués. Il est tout à fait possible que les réseaux des fournisseurs d’accès à Internet des pays voisins soient étroitement liés et que le blocage dans un pays ait des répercussions sur les autres.

L’une des principales raisons présumées du blocage de Telegram est la fuite de nombreuses données personnelles des citoyens irakiens à partir des bases de données gouvernementales. Le Service Veille ZATAZ a repéré de nombreuses fuites de données concernant le pays, comme celle visant l’université de technologie spatiale et l’université technique du Nord de l’Irak, ou encore la diffusion, il y a peu, des données des électeurs iraquiens ou d’une base de données baptisée : Sécurité Nationale Iraq. « Elles ont été volées à partir des dispositifs du ministère et n’ont pas été obtenues par des méthodes via le web, souligne le voleur. Les données contiennent toutes les informations sur les citoyens irakiens. »

Pendant ce temps, en Chine, le fabriquant de téléphone Xiaomi désactive Telegram pour les Chinois. Les résidents de Chine ne peuvent plus installer l’application de messagerie Telegram sur leurs smartphones. Selon Bleeping Computer, le système d’exploitation MIUI du géant technologique classe l’application comme dangereuse et la bloque. L’interface maison MIUI en est à sa quatorzième version (Android 13).

« Cette application est frauduleuse et son utilisation peut comporter le risque de devenir une victime d’escroquerie. Par mesure de sécurité, il est recommandé de prendre des mesures de protection pour éliminer la menace des applications dangereuses« , indique le message affiché pour les résidents de Chine lorsqu’ils essaient de lancer le programme. L’article établit un lien direct entre cet événement et l’ajout d’une fonctionnalité à MIUI 13 en 2022, qui permet de marquer les applications malveillantes et de les bloquer.

Suite à cela, l’entreprise a été soupçonnée de surveillance potentielle des utilisateurs et de préparation à des actes de censure. Ces soupçons se sont renforcés après que MIUI ait commencé à bloquer les applications qui permettaient aux utilisateurs de modifier les paramètres réseau en dehors des valeurs par défaut. Dans de tels cas, le système d’exploitation, comme c’est le cas actuellement avec Telegram, bloquait les applications qui ne lui plaisaient pas et essayait même de les supprimer de l’appareil.