Un concours pour combattre la fraude au clonage vocal

La Federal Trade Commission (FTC) invite désormais les candidats à participer à un concours innovant. Son objectif ? Stimuler le développement de solutions et de politiques pour protéger les consommateurs contre l’usage malveillant de la technologie de clonage vocal, une branche de l’intelligence artificielle en pleine expansion.

Ce concours s’inscrit dans les efforts de la FTC pour promouvoir des approches multidisciplinaires visant à surveiller et prévenir l’exploitation frauduleuse du clonage vocal. Les candidatures, ouvertes depuis quelques jours, devaient être soumises avant le 12 janvier. Tous les détails de participation sont disponibles sur le site de la FTC. À la clé pour le gagnant : un prix de 25 000 dollars.

Si le clonage vocal offre des bénéfices légitimes, comme l’aide aux personnes ayant des difficultés de parole ou la commodité pour les conducteurs utilisant des dispositifs mains libres, il présente également un risque d’usurpation d’identité vocale. En mars, la FTC a mis en garde contre l’utilisation de cette technologie par des escrocs pour extorquer de l’argent et des informations personnelles.

Jusqu’à présent, la FTC n’a pas encore traité d’incidents impliquant explicitement le clonage vocal. Cependant, certaines victimes ne réalisent pas que cette technologie a été utilisée contre elles.

Les propositions pour le concours doivent aborder des aspects spécifiques : comment empêcher l’utilisation frauduleuse de logiciels de clonage vocal, améliorer la capacité des consommateurs à détecter le clonage vocal en temps réel et fournir des moyens pour identifier les voix clonées dans les enregistrements audio.

« Nous utiliserons tous les moyens à notre disposition pour prévenir les préjudices liés à l’abus de la technologie de clonage vocal« , a déclaré Samuel Levine, directeur du Bureau de protection des consommateurs de la FTC, lors du lancement du concours en novembre. « Notre objectif est d’intervenir avant que ces dommages n’atteignent le marché et d’appliquer la loi en cas d’infraction.« 

La FTC a déjà organisé des concours similaires pour lutter contre les appels automatisés et les failles de sécurité dans les appareils connectés à Internet.

En lançant ce défi, la FTC souligne que les problèmes posés par l’IA et le clonage vocal ne peuvent être résolus uniquement par des moyens technologiques. L’agence envisage d’utiliser son pouvoir réglementaire et ses capacités d’application de la loi pour protéger les consommateurs contre les fraudes basées sur l’IA.

NotPetya, six ans après : Merck et ses assureurs trouvent un accord !

Six ans après la redoutable cyberattaque NotPetya, le géant pharmaceutique Merck a conclu un accord significatif avec ses assureurs. Cet arrangement, non divulgué mais initialement rapporté par Bloomberg Law, marque la fin d’une bataille juridique intense qui a captivé les secteurs de la cybersécurité et de l’assurance. Au cœur du débat : la définition des ‘actes de guerre’ dans le cyberespace.

En 2017, suite à l’attaque NotPetya, Merck, basée aux États-Unis dans le New Jersey, s’est vu refuser une couverture d’assurance pour près de 700 millions de dollars. La raison invoquée était une clause d’exclusion pour les ‘actes de guerre’. NotPetya, un logiciel malveillant d’envergure, a initialement ciblé des logiciels de comptabilité ukrainiens avant de s’étendre à l’échelle mondiale, affectant plus de 40 000 appareils du réseau de Merck. On soupçonne des pirates russes d’être à l’origine de cette attaque.

Début 2022, la justice du New Jersey a statué que la clause d’exemption pour guerre ne s’appliquait pas dans ce cas. Cette décision, confirmée en appel en 2023, a conduit les assureurs à faire appel une dernière fois. Toutefois, selon Bloomberg Law, un accord ‘de dernière minute’ a été conclu juste avant l’audience prévue devant la Cour suprême du New Jersey.

Dans sa décision initiale, le tribunal a souligné que, bien que le paysage cybernétique ait évolué avec l’implication croissante d’acteurs étatiques dans des activités malveillantes, il était évident pour les deux parties que les cyberattaques, qu’elles soient privées ou d’origine étatique, sont de plus en plus courantes. Le tribunal a critiqué les assureurs pour n’avoir pas actualisé le libellé de leur clause d’exclusion, laissant ainsi Merck dans l’incertitude quant à la couverture des cyberattaques.

Depuis NotPetya, des efforts ont été déployés pour clarifier les types d’attaques couverts par les exemptions. Lloyd’s de Londres, un acteur majeur du marché de l’assurance, a annoncé en 2022 de nouvelles directives exigeant des souscripteurs d’exclure les cyberattaques liées à des conflits étatiques ou à des incidents compromettant significativement la fonctionnalité d’un État.

Dans un cas similaire, lié à l’attaque NotPetya, le géant de l’agroalimentaire Mondelez a également trouvé un accord en 2022 avec l’assureur Zurich, après que celui-ci ait refusé une demande d’indemnisation de 100 millions de dollars pour des raisons comparables.