Un ingénieur découvre une porte dérobée dans des cartes sans contact d’un fabricant chinois

Quarkslab, une entreprise française spécialisée dans la cybersécurité offensive et défensive, a annoncé la découverte d’une porte dérobée présente dans des millions de cartes sans contact fabriquées par Shanghai Fudan Microelectronics Group Co. Ltd., un des principaux fabricants de puces en Chine. Les cartes concernées sont largement utilisées dans les transports publics et l’industrie hôtelière à travers le monde.

Les cartes MIFARE* sont une marque bien connue pour une large gamme de produits de circuits intégrés sans contact, produits et licenciés par NXP Semiconductors N.V. (NASDAQ: NXPI). Les circuits intégrés sans contact MIFARE ont une distance de lecture/écriture typique de 10 cm et sont utilisés dans plus de 750 villes, dans plus de 50 pays, et dans plus de 40 applications différentes à travers le monde, y compris les paiements sans contact, la billetterie de transport et le contrôle d’accès. La gamme de produits a rencontré un immense succès, avec plus de 12 milliards de cartes sans contact et à double interface vendues, selon le vendeur.

Dès 2010, plus de 3,7 milliards de cartes avaient été fabriquées et déployées à travers le monde.

Selon NXP en 2019, lors de son 25e anniversaire, plus de 1,2 milliard de personnes dans plus de 750 villes à travers le monde utilisaient quotidiennement des produits MIFARE.

La famille de cartes MIFARE Classic*, lancée à l’origine en 1994 par Philips Semiconductors (aujourd’hui NXP Semiconductors), est largement utilisée et a été soumise à de nombreuses attaques au fil des années. Les vulnérabilités de sécurité permettant des attaques dites « card-only » (attaques nécessitant l’accès à une carte mais pas au lecteur correspondant) sont particulièrement préoccupantes car elles peuvent permettre aux attaquants de cloner des cartes, ou de lire et de modifier leur contenu, simplement en se trouvant à proximité physique d’elles pendant quelques minutes. Au fil des années, de nouvelles versions de la famille MIFARE Classic* ont été développées pour contrer les différents types d’attaques découvertes par les chercheurs en sécurité.

En 2020, le FM11RF08S, une nouvelle variante de MIFARE Classic*, a été lancée par Shanghai Fudan Microelectronics, le principal fabricant chinois de puces « compatibles MIFARE » non licenciées. Cette variante comporte des contre-mesures spécifiques conçues pour déjouer toutes les attaques « card-only » connues et gagne progressivement des parts de marché à l’échelle mondiale. De nombreuses organisations utilisent ces cartes sans savoir qu’il s’agit de produits Fudan, car elles sont étiquetées MIFARE.

Lors de recherches en sécurité, Philippe Teuwen, chercheur en sécurité chez Quarkslab, a identifié des caractéristiques idiosyncratiques intéressantes des cartes FM11RF08S. Tout d’abord, il a découvert une attaque capable de casser les clés des cartes FM11RF08S en quelques minutes si elles sont réutilisées sur au moins trois secteurs ou trois cartes. Des recherches supplémentaires ont révélé une porte dérobée matérielle qui permet l’authentification avec une clé inconnue.

Il a ensuite utilisé cette nouvelle attaque pour obtenir (« craquer ») cette clé secrète et a découvert qu’elle est commune à toutes les cartes FM11RF08S existantes. Avec la connaissance de la porte dérobée et de sa clé, il a conçu une méthode pour casser toutes les clés d’une carte FM11RF08S en environ 15 minutes si les 32 clés sont diversifiées, beaucoup moins de temps si seulement quelques clés sont définies. Ensuite, il a trouvé une porte dérobée similaire, protégée par une autre clé, dans la génération précédente de cartes (FM11RF08). Après avoir également craqué cette seconde clé secrète, il a découvert que cette clé est commune à toutes les cartes FM11RF08, ainsi qu’à d’autres modèles du même fabricant (FM11RF32, FM1208-10), et même à certaines anciennes cartes de NXP Semiconductors N.V. (NASDAQ: NXPI) et d’Infineon Technologies AG (FSE: IFX / OTCQX: IFNNY).

« Les technologies de communication en champ proche (NFC) sont largement déployées dans le monde entier et ont de nombreuses utilisations aujourd’hui. Elles sont la pierre angulaire de certaines applications critiques telles que les transports publics, l’identification personnelle, le contrôle d’accès physique et les systèmes de paiement, et elles sont omniprésentes dans l’industrie hôtelière. Mais même des technologies matures qui ont été étudiées pendant des décennies et dont la sécurité a été améliorée au fil du temps peuvent être sujettes à des attaques ou à des manipulations par différents types d’acteurs malveillants« , a déclaré Fred Raynal, PDG de Quarkslab. « La découverte de Philippe réaffirme la nécessité pour les organisations de réaliser régulièrement des audits de sécurité approfondis des technologies sans contact qu’elles utilisent. Ce besoin est particulièrement aigu pour les organisations ayant des chaînes d’approvisionnement complexes, où les attaques sur la chaîne d’approvisionnement peuvent représenter une menace sérieuse dans leur modèle de menace.« 

Bien que, sans accès préalable à une carte affectée, la porte dérobée nécessite seulement quelques minutes de proximité physique avec la carte pour mener une attaque, une entité en position de réaliser une attaque sur la chaîne d’approvisionnement pourrait exécuter de telles attaques instantanément et à grande échelle.

Quarkslab a publié un résumé des conclusions sur le blog de l’entreprise. La nouvelle attaque et toutes les découvertes associées ont été révélées dans un article de recherche publié vendredi dernier, le 16 août, sur l’archive de cryptologie ePrint de l’International Association for Cryptologic Research (IACR).

Les outils associés ont été intégrés dans le projet open-source Proxmark3, permettant aux utilisateurs potentiellement affectés de tester leurs cartes.

Ma classe à la rentrée ? Le reveal piégé !

Une escroquerie en ligne, loin d’être nouvelle, cible les parents et les élèves impatients de découvrir avec qui ils partageront leur prochaine rentrée scolaire. Le site « RevealClasse » se présente sous une apparence trompeuse, reprenant les codes visuels des sites gouvernementaux français, notamment l’utilisation des couleurs tricolores et des logos similaires à ceux de la police.

La Gendarmerie Nationale a alerté, en plein été 2024, l’apparition d’un site frauduleux exploitant la curiosité des futurs collégiens et lycées. Une arnaque qui fait son apparition chaque année. La référence des blogs sur la cybersécurité, ZATAZ.COM, en révèle chaque année depuis plus de 20 ans ! Voici trois exemples en 2017 ; 2019 ou encore 2023.

Le faux site repéré par la Gendarmerie.

La Gendarmerie rappelle que ce faux site à trois missions :

  1. Collecte d’informations : Les utilisateurs sont invités à saisir leurs nom, prénom, ville et nom de l’établissement scolaire. Cette étape donne l’illusion de légitimité et de sécurité.
  2. Vérification fallacieuse : Une fois les informations saisies, une liste partielle apparaît, avec des noms floutés. Pour accéder à la liste complète, les utilisateurs doivent prouver qu’ils ne sont pas des robots en accomplissant des « missions » comme l’installation d’applications ou la participation à des jeux-concours.
  3. Escroquerie finale : Malgré toutes ces étapes, les utilisateurs ne reçoivent jamais la liste attendue. À la place, leurs informations personnelles sont volées, les exposant à divers types de fraudes.

La jeune génération : une cible facile

Contrairement aux idées reçues, une étude britannique récente a révélé que les jeunes de moins de 20 ans sont plus vulnérables aux arnaques en ligne que les personnes de plus de 55 ans. Bien que cette génération soit fortement connectée aux réseaux sociaux et aux outils numériques, elle ne détecte pas toujours les pièges en ligne. Il est crucial de ne jamais divulguer d’informations personnelles sur des sites suspects. En cas de doute, contactez votre brigade de gendarmerie ou la brigade numérique. Vous pouvez également signaler ces arnaques sur le site officiel : www.internet-signalement.gouv.fr. La vigilance est de mise pour éviter de tomber dans les pièges tendus par ces cyberdélinquants, surtout lorsque cela concerne la sécurité des informations personnelles des enfants.

Signal, Instagram et Roblox interdits sur Internet

Le ministère des télécommunications Russe fait interdire l’utilisation de la messagerie Signal sur le territoire Russe. Roblox et Instagram en Turquie.

La Russie a annoncé l’interdiction de la messagerie Signal, qui utilise un chiffrement de bout en bout rendant les communications entre utilisateurs inaccessibles aux autorités. Cette mesure s’inscrit dans un renforcement de la législation russe visant à contrôler les services internet étrangers. Roskomnadzor, l’autorité de régulation, a déclaré que Signal enfreint les lois en ne se conformant pas aux exigences de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme.

Suite à cette annonce, de nombreux utilisateurs en Russie ont signalé que le service était devenu indisponible. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, Roskomnadzor a déjà bloqué des milliers de sites internet non approuvés par le gouvernement, renforçant ainsi son contrôle sur l’accès à l’information en ligne. L’interdiction de Signal s’ajoute à cette liste croissante de services restreints en Russie, accentuant la censure et limitant les moyens de communication sécurisés pour les citoyens.

A noter que Signal fonctionne parfaitement, avec un VPN.

De son côté, Telegram fonctionne toujours sur le sol Russe.

Pendant ce temps, en Turquie, Instagram vient d’être de nouveau autorisé après une dizaine de jours de blocage. « À la suite de nos négociations avec les responsables d’Instagram, nous débloquerons l’accès […] après qu’ils se soient engagés à répondre à nos demandes« , indique le ministre des Transports et des infrastructures sur son compte X. Instagram avait été accusé de plusieurs « maux » allant de « censure » en passant par diffusion de « contenus illicites ».

Une autre plateforme ludique et communautaire a été bloquée en Turquie : Roblox. Selon le ministre turc de la Justice, Yilmaz Tunç, il existe un risque d’incitation à la maltraitance des mineurs sur ce jeu vidéo.

« Comme l’exige notre constitution, l’État est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger nos enfants. L’utilisation de la technologie à des fins négatives ne peut être acceptée », a déclaré le ministre turc de la Justice. Parent, jouez au jeu avec vos enfants, cela vous donnera une vraie idée du contenu et des interactions avec la communauté locale. Cela pourrait éviter de colpoter de fausses informations de « sortie d’école » comme ce fût le cas, en 2018, avec un faux message de la police du Kent trés largement diffusé et déformé.

Les opérateurs téléphoniques inclus dans la lutte contre la fraude bancaire en Russie

Depuis le 25 juillet 2024, les banques russes ont commencé à restituer aux clients les fonds volés par les fraudeurs dans le cadre d’un nouveau système antipiratage de carte bancaire. Les opérateurs téléphoniques sont impliqués dans la chasse aux pirates.

Les banques russes ont l’obligation, depuis le 25 juillet, de rembourser les fonds volés par des pirates informatiques dans les 30 jours suivant la réception de la demande correspondante du client. Comme l’a expliqué un représentant de la Banque centrale, l’objectif principal est de lutter contre le vol de fonds, notamment en utilisant des techniques et des méthodes d’ingénierie sociale. Il a ajouté que le document établit un ensemble de mécanismes visant à encourager les banques à améliorer la qualité de leurs systèmes antifraude. Ainsi, selon la Banque centrale, en 2023, les banques n’ont restitué à leurs clients que 8,7 % des 15,8 milliards de roubles volés (plus de 170 millions d’euros).

Comment se déroulera le remboursement ? Si un client de la banque (particulier) a détecté un vol de fonds, il doit le signaler à la banque. La banque de l’expéditeur doit alors vérifier la demande et restituer le montant total des fonds volés dans un délai de 30 jours après réception de la demande du client dans les cas suivants :

  • si la banque a autorisé le transfert de fonds vers un compte frauduleux, qui se trouve dans la base de données spéciale de la Banque de Russie « Sur les cas et tentatives de transfert de fonds sans le consentement du client ». La Banque centrale collecte cette base de données sur la base des données reçues des banques et autres opérateurs de systèmes de paiement. Elle contient des informations sur les transactions terminées, les payeurs et les destinataires des fonds. Dans le même temps, les établissements de crédit ont trouvé dans cette base de données des données provenant de magasins légaux, y compris des chaînes de vente au détail fédérales et régionales, et ont averti la Banque centrale du blocage forcé des paiements qui leur étaient destinés ;
  • si la banque n’a pas envoyé de notification au client concernant le virement, qui a été effectué sans le consentement du client ;
  • si le client a perdu la carte ou si elle a été utilisée sans son consentement, la banque doit restituer les fonds à condition que le client ait été informé de ces faits. Si le client n’a pas averti la banque de la perte de contrôle de la carte, la banque ne pourra pas rembourser les fonds. Dans ce cas, le délai de retour d’un virement transfrontalier est également précisé – 60 jours.

Les opérateurs téléphoniques en appui Les banques devront également bloquer les transactions suspectes pendant deux jours et pendant ce temps contacter le client pour s’assurer qu’il effectue un transfert d’argent volontairement et non sous l’influence de fraudeurs. Sont considérées comme transactions suspectes celles qui sont effectuées sur un compte ou un appareil à partir de la base de données de la Banque centrale si les paramètres du transfert d’argent sont atypiques pour le client (par exemple, le volume des fonds envoyés, le lieu de la transaction, etc.).

Depuis le 25 juillet, de nouveaux signes de transferts suspects se sont ajoutés. L’un de ces facteurs est l’information des opérateurs mobiles sur les conversations téléphoniques périodiques et longues, ainsi que l’augmentation du nombre de SMS avant l’envoi d’un transfert. Un transfert d’argent vers un compte depuis la base de données de la Banque centrale sera bloqué strictement pendant deux jours, même si le client a confirmé la transaction. Autrement dit, la banque ne pourra traiter le virement qu’après l’expiration de ce délai. Dans tous les autres cas, la banque est tenue d’effectuer le virement immédiatement après avoir reçu la confirmation du client.

Arnaques crypto : nouvelle méthode de drainage des fonds sur le réseau TON

Les arnaques en crypto-monnaies continuent d’évoluer, exploitant la confiance des utilisateurs et les technologies de pointe pour dérober des fonds.

Une nouvelle méthode de détournement de crypto-monnaies sur le réseau TON a récemment été mise en lumière, utilisant une technique connue sous le nom de « drainer ». Voici comment fonctionne cette arnaque et les précautions à prendre pour se protéger.

Le « drainer » est une technique simple mais efficace pour détourner des fonds en crypto-monnaies. Le processus commence lorsque la victime, souvent appelée « mammouth » dans le jargon des arnaqueurs, se connecte à une application ou un site web malveillant. Ce site peut sembler légitime et demande à l’utilisateur de connecter son portefeuille crypto, tel que Tonkeeper ou @wallet.

Une fois le portefeuille connecté, l’application demande à l’utilisateur d’approuver une transaction. Cette demande d’approbation est souvent masquée ou déguisée pour ne pas éveiller de soupçons. L’utilisateur, pensant qu’il s’agit d’une action bénigne, donne son accord. En réalité, il autorise le transfert de tous ses fonds vers le portefeuille des arnaqueurs. (Exemple d’arnaque dans la vidéo ci-dessous).

Exemple récent d’arnaque

Dans le nouveau rapport lié au cybercrime diffusé par le Ministère de l’Intérieur Français, le 30 juillet, le « drainage » est dans le collimateur des autorités. Récemment, une telle arnaque a permis de détourner 50 000 dollars en quelques clics. Les fonds volés comprenaient des tokens ANON, Gram, et un numéro virtuel acheté deux semaines auparavant pour 12 000 dollars. Vous pouvez voir les détails de la transaction sur le réseau TON via ce lien. Les Etats-Unis, par exemple et comme a pu vous le révéler DataSecuritybreach.fr, viennent de condamner un milliardaire Chinois, en exil aux USA, pour escroquerie à la cryptomonnaie.

Les arnaqueurs derrière cette méthode cherchent actuellement à étendre leurs opérations et recrutent de nouveaux partenaires. Ils proposent de collaborer sans nécessiter d’investissements initiaux ou de vendre des « drainers » prêts à l’emploi pour ceux qui souhaitent se lancer dans cette activité illicite. Ils opèrent principalement sur des forums de la dark web avec un garant pour assurer les transactions. « Nous invitons chacun à rejoindre notre équipe et à gagner de l’argent sans investissement dans le projet scam le plus prometteur du web3. » a pu lire le blog ZATAZ, le spécialiste mondialement reconnu sur toutes les questions de lutte contre le cybercrime.

Comment fonctionne le Drainer ?

Le drainer fonctionne de manière assez simple : sous n’importe quel prétexte (air drop, loterie, etc.), la personne lance un bot Telegram, connecte son portefeuille via le protocole Ton Connect, par exemple Tonkeeper. Le drainer des voyous 2.0 prend en charge n’importe quel portefeuille. Ensuite, une transaction est envoyée, elle peut être acceptée ou refusée. « Si vous confirmez, vous envoyez les TON et tous les autres actifs cryptographiques au portefeuille du propriétaire du drainer. […] Notre objectif est d’attirer la personne dans notre bot, qui peut être déguisé en n’importe quoi : une copie d’un projet célèbre existant, l’obtention d’un actif précieux, des distributions, etc. Lorsque la personne appuie sur le bouton, une approbation lui est demandée, et après sa confirmation, tous les actifs nous sont transférés. » indiquent les pirates.

Comment se Protéger

Vérifiez les applications et sites web
Avant de connecter votre portefeuille crypto à une application ou un site web, assurez-vous qu’ils sont légitimes et bien réputés. Recherchez des avis et des témoignages d’autres utilisateurs.

Lire attentivement les demandes d’approbation
Ne vous précipitez pas pour approuver des transactions ou des demandes d’accès à votre portefeuille. Lisez attentivement ce qui est demandé et assurez-vous de comprendre les implications.

Utilisez des portefeuilles sécurisés
Préférez les portefeuilles avec des mesures de sécurité avancées et des options de validation multiple des transactions.

Méfiez-vous des offres trop belles pour être vraies
Les arnaques proposent souvent des gains rapides et faciles. Soyez sceptique face à ces offres et ne partagez jamais vos informations sensibles.

Éducation et vigilance
Restez informé des dernières arnaques en crypto-monnaies et éduquez-vous sur les pratiques de sécurité. La vigilance est votre meilleure défense contre les arnaques.

Un Milliardaire Chinois en exil reconnu coupable d’escroquerie 2.0

Guo Wengui, un milliardaire chinois exilé aux USA connu pour ses virulentes critiques du Parti communiste chinois et ses liens étroits avec les conservateurs américains, a été reconnu coupable escroqué ses abonnés en ligne de centaines de millions de dollars.

Guo, également connu sous les noms de « Miles Kwok » et « Ho Wan Kwok », a attiré un nombre conséquent d’abonnés en ligne grâce à ses vidéos YouTube où il critiquait le gouvernement communiste chinois. Les procureurs fédéraux de Manhattan l’ont accusé d’avoir amassé plus d’un milliard de dollars en promettant à ses abonnés qu’ils ne subiraient aucune perte s’ils investissaient dans ses nombreuses entreprises et projets de cryptomonnaie.

Les accusations portées contre Guo détaillent comment il aurait utilisé cet argent pour financer un style de vie opulent, incluant l’achat d’une maison dans le New Jersey, d’une Lamborghini rouge et d’un yacht de luxe. Après un procès de sept semaines, Guo a été reconnu coupable de neuf des douze chefs d’accusation, incluant le complot de racket et la fraude électronique. Le procureur américain Damian Williams a déclaré que Guo risque plusieurs décennies de prison, avec une sentence prévue pour le 19 novembre 2024 par la juge de district américaine Analisa Torres.

Une Fraude de Grande Envergure

Guo a été arrêté en mars 2023 à New York, accusé d’avoir mené un « stratagème tentaculaire et complexe » de 2018 à 2023. Les procureurs ont affirmé que Guo et son partenaire commercial Kin Ming Je avaient sollicité plus d’un milliard de dollars d’investissements en faisant de fausses déclarations. Ils ont promis des retours sur investissement démesurés aux victimes qui investissaient dans des entités telles que GTV Media, Himalaya Farm Alliance, G|CLUBS et Himalaya Exchange.

Les fonds récoltés ont été utilisés comme une « tirelire personnelle » par Guo pour maintenir son style de vie extravagant aux États-Unis. Des achats somptueux incluaient une maison, une Bugatti personnalisée pour 4,4 millions de dollars, une Ferrari à 3,5 millions de dollars, un yacht de 37 millions de dollars.

Kin Ming Je, un citoyen de Hong Kong et du Royaume-Uni, est toujours en fuite, accusé de 11 chefs d’accusation similaires à ceux de Guo, et risque jusqu’à 20 ans de prison supplémentaires pour obstruction à la justice. Yanping Wang, une autre co-conspiratrice connue sous le nom de « Yvette Wang », a également été arrêtée et inculpée de fraude électronique, de fraude en valeurs mobilières et de blanchiment d’argent.

Un personnage controversé

Guo Wengui était autrefois l’une des personnes les plus riches de Chine avant de quitter le pays en 2014 pour demander l’asile aux États-Unis, accusant les responsables chinois de corruption. Il a gagné une large audience en ligne en alignant ses déclarations politiques contre le régime chinois avec des opportunités d’investissement attrayantes. En 2017, il a demandé l’asile aux États-Unis, ses avoirs ayant été saisis par les gouvernements chinois et hongkongais dans le cadre d’enquêtes pour blanchiment d’argent.

Guo est également connu pour ses liens avec Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump. Bannon a été arrêté en août 2020 sur le yacht de Guo dans une affaire de fraude non liée, avant d’être gracié par Trump. Plus récemment, Bannon a commencé à purger une peine de quatre mois de prison pour avoir défié une assignation à comparaître de la commission de la Chambre enquêtant sur l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021. (USA Today)

Au cours des cinq dernières années, 100 milliards de dollars de cryptomonnaies illicites ont transité

Depuis 2019, les échanges de cryptomonnaies ont reçu au moins 100 milliards de dollars provenant d’adresses liées à des activités illégales.

La conclusion à laquelle sont parvenus les chercheurs de la société Chainalysis, a de quoi laisser pantois. Ils ont découvert que les sites dédiés aux échanges de cryptomonnaies ont reçu au moins 100 milliards de dollars provenant d’adresses liées à des activités illégales. Un tiers de ce montant s’est retrouvé sur des plateformes faisant l’objet de sanctions internationales, y compris Garantex.

Garantex est une plateforme d’échange de cryptomonnaies fondée en 2019 et initialement enregistrée en Estonie. Elle permet le trading de diverses cryptomonnaies, y compris Bitcoin, Ether, et des stablecoins comme USDT et USDC. La plateforme offre aux utilisateurs la possibilité d’acheter et de vendre des actifs numériques en utilisant des devises fiduciaires telles que les roubles, les dollars et les euros, avec des services comme des plateformes P2P et des options de dépôt/retrait en espèces sans commission​.

Cependant, Garantex a été impliqué dans des controverses importantes et des problèmes juridiques. En avril 2022, l’Office of Foreign Assets Control (OFAC) du département du Trésor des États-Unis a sanctionné Garantex pour ses liens avec des activités illicites, notamment la facilitation d’opérations de blanchiment d’argent pour le blackmarket Hydra (aujourd’hui fermé), le plus grand marché darknet mondial de biens et services illégaux. Hydra était connu pour ses opérations étendues dans la cybercriminalité, le trafic de drogue et d’autres activités illicites, utilisant souvent des cryptomonnaies pour les transactions​.

Les sanctions contre Garantex faisaient partie d’un effort plus large visant à perturber les réseaux de cybercriminalité et de financement illicite opérant depuis la Russie. La plateforme d’échange a été accusée de permettre des transactions pour des groupes de ransomware et d’autres entités criminelles, avec plus de 100 millions de dollars de transactions liées à des activités illicites. Cela incluait des fonds provenant d’opérations de ransomware et de marchés darknet comme Hydra​.

Selon les chercheurs, ce chiffre témoigne d’un manque de coopération internationale dans la lutte contre le blanchiment d’argent. Chainalysis a également souligné que ces données pourraient ne représenter que la partie émergée de l’iceberg, car elles incluent uniquement les sommes totales transférées de sources illégales vers des services d’échange de cryptomonnaies. Le volume des transactions entre intermédiaires ne peut pas être calculé. L’entreprise affirme qu’une part significative de l’argent sale est désormais stockée et transférée non pas en cryptomonnaies traditionnelles comme le Bitcoin ou l’Ethereum, mais en stablecoins. Ces derniers représentent la majorité du volume total des transactions illégales. Les stablecoins sont devenus le moyen privilégié pour ces transactions illicites, malgré la capacité des émetteurs à geler les fonds, comme l’a fait Tether avec environ 1,5 milliard de dollars d’USDT.

L’année 2022 a enregistré le montant le plus élevé, avec 30 milliards de dollars de cryptomonnaies illicites.