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À partir du 10 janvier, Windows 7 ne recevra plus de correctifs pour les vulnérabilités critiques

Les versions de Windows 7 Professionnel et Entreprise à partir de demain ne recevront pas de correctifs pour les vulnérabilités critiques et dangereuses.

Le programme de support supplémentaire pour ces systèmes d’exploitation – Extended Security Update (ESU) – touche à sa fin. L’ESU était d’ailleurs la dernière opportunité pour les fans de l’ancien Windows 7. Rappelons que la sortie du système a eu lieu en octobre 2009. En janvier 2015, Microsoft a annoncé la fin du support de Windows 7, et début 2020, la période de support étendu (EOS) a pris fin.

Le 10 janvier 2023 sera également le dernier jour d’EOS pour Windows 8.1, sorti en novembre 2013. « La plupart des ordinateurs exécutant Windows 7 ne répondent pas aux spécifications matérielles requises pour passer à Windows 11. Alternativement, nous pouvons proposer aux propriétaires de tels appareils de passer à Windows 10, après avoir acheté au préalable une licence complète pour le système d’exploitation« , explique Microsoft.

Cependant, avant d’acheter Windows 10, veuillez noter que cette version du système d’exploitation ne sera plus prise en charge après le 14 octobre 2025.

Selon Statcounter GlobalStats , Windows 7 tourne actuellement sur 11% des PC dans le monde.

La part de Windows 8.1 est bien moindre – seulement 2,59%.

Les développeurs de navigateurs ont également annoncé la fin du support de Windows 7.

Par exemple, Microsoft Edge 109 sera la dernière version à être « amie » avec Windows 7 et Windows 8/8.1.

Et la version de Google Chrome 110 devrait sortir sans prise en charge de ces versions d’OS.

Patch Day : 62 CVE, dont 9 sont jugées critiques et 53 importantes

Ce mois-ci, Microsoft a corrigé quatre vulnérabilités de type « zero-day », les quatre étant exploitées dans la nature, bien que l’une d’entre elles ait été divulguée avant que les correctifs ne soient disponibles. Pour rappel, un 0Day est une vulnérabilité qui n’est pas publique, mais exploitée par des pirates.

CVE-2022-41073 est une vulnérabilité d’élévation de privilège dans Windows Print Spooler. Les vulnérabilités de Print Spooler ont gagné en notoriété suite à la divulgation des failles PrintNightmare en juin (CVE-2021-1675) et juillet (CVE-2021-34527). Bien que plusieurs vulnérabilités liées à Print Spooler aient été divulguées par des chercheurs en sécurité depuis l’année dernière, il semble que CVE-2022-41073 soit la première vulnérabilité de Print Spooler depuis PrintNightmare à être exploitée dans la nature par des attaquants. Nous avons longtemps mis en garde contre le fait qu’une fois la boîte de Pandore ouverte avec PrintNightmare, les failles de Windows Print Spooler reviendraient hanter les entreprises, et si l’on se base sur le succès que les groupes de ransomware et d’autres acteurs de la menace ont eu avec PrintNightmare, une attention continue sur la nature omniprésente de Windows Print Spooler en fait l’une des cibles les plus attrayantes pour l’escalade des privilèges et l’exécution de code à distance. Sa découverte a été attribuée au Microsoft Threat Intelligence Center.

CVE-2022-41128 est une vulnérabilité d’exécution de code à distance dans les langages de script de Windows. Plus précisément, elle affecte le langage de script JScript9 de Microsoft. L’exploitation nécessite une interaction avec l’utilisateur, de sorte qu’un attaquant devrait convaincre une victime exécutant une version vulnérable de Windows de visiter un partage de serveur ou un site Web spécialement conçu, par le biais d’un type d’ingénierie sociale. Selon Microsoft, cette faille a été exploitée dans la nature et divulguée par Clément Lecigne du Threat Analysis Group de Google.

CVE-2022-41125 est une vulnérabilité d’élévation de privilège dans l’API de chiffrement de Windows : Next Generation (CNG) Key Isolation Service, un service d’isolation de clés privées hébergé dans le processus Local Security Authority (LSA). L’exploitation de cette vulnérabilité pourrait accorder à un attaquant des privilèges SYSTEM. Elle a été exploitée dans la nature par des attaquants et est attribuée à la fois au Microsoft Threat Intelligence Center et au Microsoft’s Security Response Center.

CVE-2022-41091 est l’une des deux vulnérabilités de contournement de la fonctionnalité de sécurité dans Windows Mark of the Web (MoTW). MoTW est une fonctionnalité conçue pour signaler les fichiers qui ont été téléchargés depuis Internet, en invitant les utilisateurs à afficher une bannière d’avertissement de sécurité, leur demandant de confirmer que le document est fiable en sélectionnant Enable content. Bien qu’elle n’ait pas été attribuée à un chercheur en particulier, cette vulnérabilité a récemment été découverte comme étant exploitée dans la nature par le groupe de ransomware Magniber sous forme de fausses mises à jour logicielles, selon des chercheurs de HP. L’autre contournement de la fonction de sécurité dans MoTW, CVE-2022-41049, a été révélé à Microsoft par le chercheur Will Dormann.

« Heureusement, souligne Satnam Narang, de chez Tenable, Microsoft a corrigé les deux CVE-2022-41040 et CVE-2022-41082, également connus sous le nom de ProxyNotShell, lors du Patch Tuesday de ce mois-ci. Cela fait plus d’un mois que ces failles ont été divulguées. Bien que l’impact de ProxyNotShell soit limité en raison de l’exigence d’authentification, le fait qu’elle ait été exploitée dans la nature et que les attaquants soient capables d’obtenir des informations d’identification valides en font des failles importantes à corriger.« 

Une faille dans Python

Une vulnérabilité vieille de 15 ans dans le langage Python refait surface et risque d’affecter plus de 350 000 projets open source.

Une vieille faille dans un langage très couru, voilà qui n’arrange pas les affaires des codeurs et concepteurs de projets sous Python.
Un récent rapport de Trellix détaillant la présence d’une vulnérabilité de traversée de répertoire non corrigée vieille de 15 ans (CVE-2007-4559) dans le module tarfile de Python, une bibliothèque utilisée pour lire et écrire des fichiers archivés sur bande (tar), expose potentiellement plus de 350 000 dépôts open source qui l’utilisent dans leurs projets.

Cette situation rappelle les défis que pose l’intégration de code source ouvert dans les projets logiciels, en particulier ceux utilisés dans les environnements d’entreprise. « Alors que les retombées de la découverte de Log4Shell dans la bibliothèque Log4j remontent à près d’un an, les chercheurs continuent d’identifier des faiblesses dans la chaîne d’approvisionnement, ce qui souligne le besoin continu de ressources supplémentaires pour aider à identifier et à traiter les vulnérabilités dans certaines des bibliothèques et des logiciels les plus courants utilisés aujourd’hui par les organisations. » indique Satnam Narang, Senior Staff Research Engineer chez Tenable.

Des initiatives telles que les niveaux de la chaîne d’approvisionnement pour les artefacts logiciels (SLSA) et l’inventaire logiciels (SBOM), ainsi que des projets tels qu’Alpha-Omega sous l’égide de l’Open Source Security Foundation, sont conçus pour combler le fossé de la sécurité au sein de la communauté open source, car de nombreux développeurs sont souvent des contributeurs non rémunérés qui donnent de leur temps.

Il n’existe pas de solution unique pour résoudre le problème de la sécurité de la chaîne d’approvisionnement des logiciels, mais les propositions ci-dessus offrent la possibilité de contribuer à faire une différence significative.

Des rapports comme celui-ci ne seront certainement pas les derniers, c’est pourquoi la poursuite des initiatives est cruciale.

40 000 informaticiens en moins, en Russie

Pour le premier semestre 2022, environ 40 000 informaticiens ont quitté la Russie.

Un second effet à la guerre lancée par Vladimir Poutine, en Ukraine, les emplois spécialisés disparaissent. Après les craintes visant les mises à jour de logiciels, le blocage des smartphones sous Android et iOS, voici venir la nouvelle crainte high-tech sur le territoire Russe.

La Russie a perdu (ou va perdre) 40 000 informaticiens. Des employés de centres de développement d’entreprises étrangères, dont les maisons « mères » ont décidé de fermer leurs bureaux en Russie. Une second trimestre qui va faire de gros dégâts, la Russie n’étant pas capable de remplacer ces personnels partis.

La seconde fuite de cerveau est celle des entreprises russes qui travaillaient sur les marchés étrangers. Les informaticiens Russes vivant à l’étranger sont censés rentrer dans leur pays avant la fin de l’année.

Patch Tuesday – Août 2022

Un mois d’août 2022 très chargé pour Microsoft avec 121 vulnérabilités dont 17 critiques corrigées.

En résumé ce mois, Microsoft a corrigé 121 vulnérabilités, dont 17 vulnérabilités classées Critiques, car facilitant une élévation de privilèges (EoP) et une exécution de code à distance (RCE). Correctifs disponibles pour 2 vulnérabilités Zero-Day, l’une étant activement exploitée lors d’attaques (CVE-2022-34713, CVE-2022-30134). Microsoft a également publié 20 mises à jour de sécurité pour Microsoft Edge (basé sur Chromium) afin de résoudre des vulnérabilités d’élévation de privilèges (EoP), d’exécution de code à distance (RCE) et de contournement de fonctions de sécurité, affichant une sévérité respectivement faible, modérée et importante.

Microsoft a corrigé plusieurs failles dans ses logiciels, y compris des vulnérabilités de déni de service (DoS), d’élévation de privilèges (EoP), de divulgation d’information, d’exécution de code à distance (RCE), de contournement des fonctions de sécurité et d’usurpation, ainsi que dans Microsoft Edge (basé sur Chromium).

De nombreuses vulnérabilités corrigées ce mois-ci sont associées à une exécution de code à distance, mais aucune exploitation active (en mode aveugle) n’est signalée, à l’exception de la CVE-2022-22047, une vulnérabilité d’élévation de privilèges dans le composant CSRSS de Windows.

Remarque : Les vulnérabilités dans Microsoft Edge sont présentes dans chacune des catégories : Élévation de privilèges / Faible, Exécution de code à distance / Modérée et Contournement de fonctions de sécurité / Importante

Principales vulnérabilités Microsoft corrigées

CVE-2022-34713 | Vulnérabilité d’exécution de code à distance dans l’outil de diagnostic du Support Windows (MSDT)

Cette vulnérabilité affiche un score de sévérité CVSSv3.1 de 7,8/10.

En mai dernier, Microsoft a publié un article avec des recommandations pour une vulnérabilité dans l’outil MSDT et des mises à jour pour résoudre cette vulnérabilité. Cette vulnérabilité CVE est une variante connue publiquement sous le nom de Dogwalk.

Évaluation d’exploitabilité : Exploitation détectée

CVE-2022-30134 | Vulnérabilité de divulgation d’informations dans Microsoft Exchange

Cette vulnérabilité affiche un score de sévérité CVSSv3.1 de 7,6/10.

Elle n’est exploitée que si l’utilisateur s’appuie sur une version affectée d’Exchange Server et accède à un serveur malveillant. L’attaquant doit au préalable avoir hébergé un serveur partagé ou un site Web malveillant. N’ayant aucun moyen de contraindre des utilisateurs de visiter ce serveur partagé ou ce site Web malveillant, l’attaquant devra convaincre ces derniers de se rendre sur le serveur partagé ou le site Web en question, généralement en les y invitant au moyen d’un message électronique ou dans le cadre d’une discussion en ligne.

Pour plus d’informations, reportez-vous à Exchange Server Support for Windows Extended Protection et/ou au blog sur Exchange.

Évaluation d’exploitabilité : Exploitation improbable

Corrections des vulnérabilités de contournement de fonctions de sécurité

Il existe des mises à jour de sécurité autonomes. Ces packages doivent être installés au dessus des mises à jour de sécurité classiques pour protéger pleinement contre cette vulnérabilité.

Cette actualisation exige une mise à jour de la pile de maintenance (SSU) pour des numéros KB spécifiques. Les packages ont une logique pré-requise intégrée qui garantit un certain ordre.

Les clients Microsoft doivent s’assurer d’avoir installé la toute dernière version de la mise à jour de la pile de maintenance avant d’installer ces mises à jour de sécurité autonomes. Pour plus d’informations, se reporter à ADV990001 | Latest Servicing Stack Updates .

Un attaquant parvenant à exploiter l’une de ces trois vulnérabilités pourrait contourner un Démarrage sécurisé.

CVE-2022-34301 | CERT/CC: CVE-2022-34301 – Contournement du chargeur de démarrage Eurosoft

Évaluation d’exploitabilité : Exploitation plus probable

CVE-2022-34302 | CERT/CC: CVE-2022-34302 – Contournement du chargeur de démarrage New Horizon Data Systems Inc.

Évaluation d’exploitabilité : Exploitation plus probable

CVE-2022-34303 | CERT/CC: CVE-20220-34303 – Contournement du chargeur de démarrage Crypto Pro

Évaluation d’exploitabilité : Exploitation plus probable

CVE-2022-35794, CVE-2022-35794 | Vulnérabilité d’exécution de code à distance dans le protocole SSTP (Secure Socket Tunneling Protocol) de Windows

Cette vulnérabilité affiche un score de sévérité CVSSv3.1 de 8,1/10.

Un attaquant non authentifié peut envoyer une requête de connexion malveillante à un serveur d’accès à distance (RAS), ce qui peut entraîner une exécution de code à distance sur la machine hébergeant le serveur RAS.

Évaluation d’exploitabilité : Exploitation moins probable

CVE-2022-30133, CVE-2022-35744 | Vulnérabilité d’exécution de code à distance dans le protocole PPP (Point-to-Point Protocol) de Windows

Cette vulnérabilité affiche un score de sévérité CVSSv3.1 de 9,8/10.

Elle ne peut être exploitée qu’en communiquant via le port 1723. Une solution de contournement temporaire, avant d’installer les mises à jour corrigeant cette vulnérabilité, consiste à bloquer le trafic via ce port pour rendre la vulnérabilité inexploitable. Avertissement : Désactiver le Port 1723 peut affecter les communications sur votre réseau.

Évaluation d’exploitabilité : Exploitation moins probable

CVE-2022-34691 | Vulnérabilité d’élévation de privilèges sur les services de domaine Active Directory

Cette vulnérabilité affiche un score de sévérité CVSSv3.1 de 8,8/10.

Elle ne peut être exploitée qu’en communiquant via le port 1723. En guise de solution de contournement temporaire, un utilisateur authentifié peut manipuler des attributs sur des comptes informatiques qu’il possède ou administre et obtenir ainsi un certificat auprès des Services de certificats Active Directory, ce qui pourrait entraîner une élévation de privilèges au niveau Système.

Pour savoir comment protéger votre domaine, reportez-vous aux modifications de l’authentification à base de certificat sur les contrôleurs de domaine Windows.

Évaluation d’exploitabilité : Exploitation moins probable

CVE-2022-33646 | Vulnérabilité d’élévation de privilèges sur l’agent de nœud d’Azure Batch

Cette vulnérabilité affiche un score de sévérité CVSSv3.1 de 7,0/10.

Pour que l’exploitation de cette vulnérabilité réussisse, l’attaquant doit préparer l’environnement ciblé pour améliorer la fiabilité de l’exploit.

Évaluation d’exploitabilité : Exploitation plus probable

(Par Debra M. Fezza Reed, Ingénieur de l’équipe Recherche sur les vulnérabilités et les menaces, Lab Qualys.)

70% des cyber-incidents dus à l’hameçonnage et aux vulnérabilités logicielles

Un rapport sur la réponses aux incidents révèle les tendances et les implications futures et propose des recommandations basées sur les données recueillies au cours d’une année entière d’enquêtes. 7 cas sur 10 de cyber attaques dus à l’hameçonnage et aux vulnérabilités logicielles.

Selon un nouveau rapport de Palo Alto Networks, l’utilisation intensive des vulnérabilités logicielles est le reflet du comportement opportuniste des acteurs de la menace, qui écument l’Internet à la recherche de failles et de points faibles à exploiter. Le rapport 2022 des équipes de l’Unit 42 offre un très large éventail d’informations extraites du travail sur la réponse aux incidents. S’appuyant sur un échantillon de plus de 600 cas de réponse aux incidents étudiés, le rapport a pour but d’aider les RSSI et les équipes de sécurité à comprendre les principaux risques de sécurité auxquels ils sont confrontés, et à déterminer les domaines auxquels affecter en priorité des ressources pour limiter ces risques.

Dans ce rapport, les secteurs de la finance et de l’immobilier figuraient parmi ceux qui recevaient les montants moyens de demandes de rançon les plus élevés : en moyenne, environ 8 millions et 5,2 millions de dollars, respectivement. Dans l’ensemble, les ransomware et la compromission des emails professionnels (BEC) ont été les deux principaux types d’incidents que l’équipe de réponse aux incidents a dû gérer au cours des 12 derniers mois. Ils représentent environ 70 % des cas de réponse aux incidents.

« A l’heure actuelle, la cybercriminalité est une activité dans laquelle il est facile de se lancer, en raison de son faible coût et de sa rentabilité souvent élevée. Dans ce contexte, des acteurs de la menace novices et non qualifiés peuvent très bien se lancer grâce à des outils tels que le hacking-as-a-service (piratage en tant que service), qui connaissent une popularité grandissante et sont disponibles sur le dark web, explique Wendi Whitmore, responsable de l’Unit 42. Les auteurs des attaques par ransomware ont en outre perfectionné leur organisation, en proposant un service client et des enquêtes de satisfaction lorsqu’ils interagissent avec les cybercriminels et les organisations victimes. »

Ransomware

Le nom d’une nouvelle victime des ransomware est publié sur les sites de fuite toutes les quatre heures. Il est vital pour les entreprises d’identifier très tôt l’activité des ransomwares. En général, les acteurs des ransomwares ne sont découverts qu’après le chiffrement des fichiers, l’entreprise victime recevant alors une demande de paiement de rançon. L’Unit 42 a constaté que le temps d’infiltration médian – c’est-à-dire le temps que les acteurs de la menace passent dans l’environnement ciblé avant d’être détectés – observé pour les attaques par ransomware était de 28 jours. Les demandes de rançon ont atteint jusqu’à 30 millions de dollars et le montant record des paiements effectivement réalisés par les victimes est de 8 millions de dollars, soit une augmentation constante par rapport aux conclusions du rapport 2022 de l’Unit 42 sur les ransomware. De plus en plus souvent, les entreprises touchées peuvent également s’attendre à ce que les acteurs de la menace utilisent la double extorsion, en menaçant de diffuser publiquement leurs informations sensibles si elles refusent de payer la rançon.

BEC (Compromission des emails professionnels)

Les cybercriminels ont utilisé toute une variété de techniques pour compromettre les emails des entreprises dans le cadre de fraude par courrier et de fraude électronique. Les formes d’ingénierie sociale, telles que le hameçonnage, sont un moyen facile et rentable de se procurer un accès secret, avec un faible risque d’être détecté. Selon le rapport, dans de nombreux cas, les cybercriminels se contentent de demander à leurs cibles involontaires de leur communiquer leurs informations d’identification, ce qu’elles font. Une fois l’accès obtenu, la durée médiane d’infiltration des attaques de type BEC est de 38 jours, et le montant moyen dérobé est de 286 000 dollars.

Les secteurs touchés

Les attaquants ciblent les secteurs d’activité lucratifs. Néanmoins, de nombreux attaquants sont des opportunistes et scrutent tout simplement l’Internet à la recherche de systèmes leur permettant d’exploiter des vulnérabilités connues. L’Unit 42 a identifié les secteurs les plus touchés parmi ses cas de réponse aux incidents : finance, services professionnels et juridiques, fabrication, soins de santé, haute technologie, commerce de gros et de détail. Les organisations de ces secteurs stockent, transmettent et traitent de gros volumes d’informations sensibles et monnayables qui attirent les acteurs de la menace.

Patch Tuesday Juillet 2022

Microsoft corrige 84 vulnérabilités dont 4 critiques, ainsi que 2 concernant Microsoft Edge (basé sur Chromium). Adobe publie 4 avis de sécurité et corrige 27 vulnérabilités dont 18 critiques.

Microsoft a corrigé en ce mois de juillet 2022 pas moins de 84 vulnérabilités. Quatre sont classées comme critiques car facilitant une exécution de code à distance (RCE).

La mise à jour cumulative de Windows dans le cadre du Patch Tuesday de ce mois comprend le correctif pour une vulnérabilité Zero-Day (CVE-2022-22047) activement exploitée. Le 06 juillet 2022, Microsoft a également publié deux mises à jour de sécurité pour Microsoft Edge (sur Chromium) .

Microsoft a corrigé plusieurs failles dans ses logiciels, y compris des vulnérabilités de déni de service (DoS), d’élévation de privilèges, de divulgation d’informations, d’exécution de code à distance (RCE), de contournement des fonctions de sécurité et de falsification ainsi que dans Microsoft Edge (sur Chromium).

De nombreuses vulnérabilités corrigées ce mois-ci sont associées à une exécution de code à distance, mais aucune exploitation active (en mode aveugle) n’est signalée, à l’exception de la CVE-2022-22047, une vulnérabilité d’élévation de privilèges dans le composant CSRSS de Windows.

Classement des vulnérabilités corrigées par Microsoft en juillet 2022

Déni de Service

5

Importante

5

Élévation de privilèges

50

Importante

50

Divulgation d’informations

11

Importante

11

Microsoft Edge (basé sur Chromium)

2

N/A

2

Exécution de code à distance

12

Critique

4

Importante

8

Contournement des fonctions de sécurité

4

Importante

4

Falsification

2

Importante

2

CVE-2022-22047 Vulnérabilité d’élévation de privilèges dans le composant CSRSS Windows

Cette vulnérabilité affiche un score de sévérité CVSSv3.1 de 7,8/10. Élévation de privilèges – Important – L’attaquant qui parvient à exploiter cette vulnérabilité peut obtenir des privilèges SYSTEM (Article 5015874). Évaluation d’exploitabilité : Exploitation détectée

Zoom sur les vulnérabilités Microsoft critiques et importantes

L’avis de sécurité du mois concerne de nombreuses familles de produits Microsoft, dont Azure, le navigateur, les mises à jour de sécurité étendue (ESU), Microsoft Dynamics, Microsoft Office, System Center et Windows. Au total 63 produits/versions Microsoft sont concernés. Les téléchargements concernent Monthly Rollup (Déploiement mensuel), Security Only (Sécurité uniquement) et Security Update (Mise à jour de sécurité).

CVE-2022-30221 | Vulnérabilité d’exécution de code à distance dans le composant graphique de Windows

Cette vulnérabilité affiche un score de sévérité CVSSv3.1 de 8,8/10. Pour l’exploiter, l’attaquant doit d’abord convaincre l’utilisateur ciblé de se connecter à un serveur RDP malveillant. Au moment de la connexion, le serveur malveillant exécutera du code sur le système de l’utilisateur ciblé. Seuls Windows 7 Service Pack 1 et Windows Server 2008 R2 Service Pack 1 sont affectés par cette vulnérabilité si RDP 8.0 ou RDP 8.1 est installé. Si aucune de ces deux versions de RDP n’est installée sur Windows 7 SP1 ou Windows Server 2008 R2 SP1, vous n’êtes pas concernés par cette vulnérabilité. Évaluation d’exploitabilité : Exploitation moins probable

CVE-2022-22029 | Vulnérabilité d’exécution de code à distance dans le système de fichiers réseau (NFS) de Windows

Cette vulnérabilité affiche un score de sévérité CVSSv3.1 de 8,1/10. Cette vulnérabilité peut être exploitée sur le réseau en lançant un appel malveillant et non authentifié auprès d’un service NFS pour déclencher une exécution de code à distance (RCE). Pour que l’exploitation de cette vulnérabilité réussisse, l’attaquant doit s’investir dans des tentatives d’exploitation répétées dans le temps en envoyant des données en mode permanent ou intermittent. Évaluation d’exploitabilité : Exploitation moins probable

CVE-2022-22038 | Vulnérabilité d’exécution de code à distance au niveau du runtime d’appel de procédure à distance (RPC)

Cette vulnérabilité affiche un score de sévérité CVSSv3.1 de 8,1/10. Pour que l’exploitation de cette vulnérabilité réussisse, l’attaquant doit s’investir dans des tentatives d’exploitation répétées dans le temps en envoyant des données de manière permanente ou intermittenteÉvaluation d’exploitabilité : Exploitation moins probable

CVE-2022-22039 | Vulnérabilité d’exécution de code à distance dans le système de fichiers réseau (NFS) de Windows

Cette vulnérabilité affiche un score de sévérité CVSSv3.1 de 7,5/10. Pour que l’exploitation de cette vulnérabilité réussisse, l’attaquant doit gagner une situation de course. Cette vulnérabilité peut être exploitée sur le réseau en lançant un appel malveillant et non authentifié auprès d’un service NFS pour déclencher une exécution de code à distance (RCE). Évaluation d’exploitabilité : Exploitation moins probable

Autres vulnérabilités Microsoft majeures

Début juillet, Microsoft a publié des correctifs pour les vulnérabilités CVE-2022-2294 et CVE-2022-2295 dans Microsoft Edge (sur Chromium). La vulnérabilité attribuée à chacune de ces CVE est présente dans le logiciel Open Source (OSS) Chromium utilisé par Microsoft Edge. Elle est décrite dans le guide des mises à jour de sécurité pour signaler que la toute dernière version de Microsoft Edge (sur Chromium) n’est plus vulnérable. Pour plus d’information cf Security Update Guide Supports CVEs Assigned by Industry Partners

WordPress force la mise à jour en corrigeant une faille critique

Il y a quelques jours, le géant de l’Internet WordPress imposait une mise à jour d’un plugin populaire Ninja Forms. Une action salvatrice qui pose cependant question.

Le populaire plugin WordPress Ninja Forms souffrait, il y a encore quelques jours, d’une vulnérabilité critique. Une faille activement utilisée par les pirates informatiques.

Cet exploit malveillant permettait d’injecter du code arbitraire dans un site. L’espace web ainsi piégé pouvait permettre l’infiltration des machines des visiteurs, etc.

La vulnérabilité a été corrigée dans sa version 3.6.11.

Jusqu’ici, rien de bien nouveau ? Une faille et sa correction rapide.

Mais ce n’est pas la chose la plus intéressante et/ou inquiétante. Cette mise à jour forcée pour tous les utilisateurs montre aussi que WordPress aura été capable de prendre la main sur plus de 730 000 sites sans l’accord des administrateurs.

Et ce n’est pas la première fois. La faille d’un autre plugin, celui d’UpdraftPlus, avait été corrigée de la même façon avec l’injection du code corrigé sans l’accord des webmasters.

La question est de savoir maintenant s’il faut faire confiance dans un système qui, à tout moment, peut forcer des modifications et déployer du code dans des centaines de milliers de sites web de part le monde ?

A noter que j’ai repéré, dans un espace du darknet, une vente d’un 0day concernant un exploit pirate visant WordPress 5.9.0. « Cet exploit python permet l’exécution de code à distance, fonctionne avec les installations par défaut et ne devrait pas nécessiter d’authentification ou d’interaction avec l’utilisateur. » explique le pirate. Mise à prix de ce tour de passe-passe : 0.35 BTC. Un peu plus de 6 600 euros au moment de l’écriture de cet article.

Managed Detection & Response pour entreprise

L’entreprise F-Secure, nouvellement baptisée WithSecure, renforce les solutions cybersécurité à destination des entreprises hexagonales. Rencontre avec Benoit Meulin, consultant. Depuis maintenant 2 années chez WithSecure, après de nombreuses années passées dans la cyber, il a en charge du portfolio de la BU Solution créé, cette année, par le spécialiste des solutions de protection numérique.

Les besoins pour protéger les entreprises se sont accentués ?

Ces besoins sont en constante évolution et la pression ne cesse d’augmenter sur les entreprises. L’accélération est très importante. Nous avons fait le choix de mettre en place une organisation spécifique afin de suivre cette accélération et toujours mieux protéger nos clients.

WithSecure propose de nouveaux services. Pouvez-vous nous les présenter ?

Nous disposions d’une offre de Managed Detection & Response (MDR) bien implantée en France qui s’appelle COUNTERCEPT. Nous avons décidé de soutenir cette offre de protection par une offre de gestion de la surface d’attaque (EASM : Enterprise Attack Surface Management) qui permet aux clients de mieux appréhender et maîtriser leur surface d’attaque externe et donc de la réduire. Nous proposons également dans le prolongement de ces offres des accompagnements à la préparation des incidents cyber ainsi que des services d’Incident Response.

Quelles seraient les priorités à mettre en place, pour une entreprise souhaitant prendre à bras-le-corps sa cybersécurité ?

Il me semble que la première marche à passer est celle du choix d’un partenaire pour accompagner ce gain en maturité. Commencer par la mise en place d’un MDR permet d’acheter du temps et de la sérénité pour démarrer des chantiers plus structurant autour des aspects de gouvernance et gestion de risque, qui sont les piliers d’une démarche efficace et qui permet à terme de faire les bons choix stratégiques. Je le dis souvent mais mon client idéal est celui qui trois années après avoir souscrit à notre offre MDR nous dit qu’il n’a plus besoin de nous car il est à un niveau de maturité suffisant pour assurer sa propre défense.

Que faut-il craindre, demain, des pirates ?

Nous avons en face de nous une R&D motivée par des sujets aussi bien géopolitiques que financiers. Ces innovations couvrent bien des domaines, de la technique à la stratégie. Nous avons vu évoluer les approches des cybercriminels pour augmenter leurs chances de gain financier lors des attaques, par de la méthode et de la technologie : voler de la donnée (commerciale, R&D etc…) avant de la rendre inaccessible et demander une rançon par exemple. Les supports disponibles pour attaquer une organisation sont de plus en plus nombreux (applications, mobiles, cloud etc…) et une fois de plus, la créativité des attaquants ne doit en aucun cas être sous-estimée. Nous monitorons les évolutions des attaques constamment pour être au plus près de la menace.

Bref, être pro actifs devient indispensable, que ce soit à l’extérieur, mais aussi et surtout à l’intérieur de l’entreprise ?

Je ne serais pas de ces gens qui disent que la faiblesse est entre la chaise et le clavier. L’intérieur de l’entreprise est un des rideaux de défense qui doit être pris en compte, aussi bien au niveau des postes des utilisateurs que des utilisateurs eux-mêmes. Cela passe par des couches de protections technologiques comme par des mesures de sensibilisation et de formation des collaborateurs. Que l’attaquant soit interne ou externe, il finira par essayer de se faire passer pour quelqu’un de légitime sur le réseau et il faudra s’assurer qu’on l’attrape à ce moment là.

Starlink interdit en France ?

Des associations environnementales françaises font interdire dans l’hexagone le service Starlink d’Elon Musk.

L’affaire pourrait prêter à sourire, mais démontre que les lobbyings de tous poils sont aux aguets dés qu’il s’agit de faire interdire des avancés technologiques qui ne vont pas dans leur sens. Alors que de nombreux français, en zones blanches (sans possibilités de connexion) ne peuvent exploiter le numérique, des services tels que ceux proposés par l’entreprise d’Elon Musk permettent de ne plus être hors du XXIe siècle.

Le 5 avril, le Conseil d’Etat a retoqué une décision de l’ARCEP (le gendarme des fréquences radios en France) datant de janvier 2021 qui permettait à Starlink de proposer ses accès Internet par Satellite. Le Conseil d’État a reproché à l’Arcep de ne pas avoir mis en place « une consultation du public » afin de faire jouer la concurrence. Bilan, il est reproché, non pas des ondes qui pourraient détruire la nature. Il est expliqué que cet accord était « susceptible d’avoir une incidence importante sur le marché de la fourniture d’accès à internet à haut débit, et d’affecter les utilisateurs« .

Les associations Priartem et Agir pour l’environnement vont demander, sept mois plus tard, l’annulation de l’autorisation ARCEP/Starlink. Ils vont mettre en avant un défaut de mise en concurrence pour faire couper Starlink. Les associations s’y prendront à trois fois. Après un refus, en septembre 2021, remise sur le tapis en décembre 2021, puis en mars 2022. La troisième sera la bonne ! Ces associations sont spécialisées dans « la prévention des risques liés aux technologies électromagnétiques ». Elles vont gagner en mettant en avant « Une incidence importante sur le marché de la fourniture d’accès à internet à haut débit […] sans avoir préalablement procédé à une consultation du public. »

Couper, pas couper ?

Couper Starlink Internet Services Limited, en France. Cela va surtout le rendre un peu plus lent. Les informations vont être routées, prendre d’autres chemins, sans passer par les vertes prairies locales. Le hic va surtout être pour les utilisateurs d’aujourd’hui. Vont-ils encore avoir le droit d’utiliser leur matériel et, dorénavant, les fréquences interdites ? J’imagine déjà la tête de nos amis frontaliers en Suisse, Belgique, … passant par la bande fréquence « Made in France » (0,95-12,70 GHz de haut en bas et 14,00-14,5 GHz de bas en haut). Le document du Conseil D’Etat semble préciser que l’interdiction vise les liaisons entre un satellite et le sol, et pas un satellite vers les paraboles Starlink au sol. Bref, c’est capillotractée.

Je suis impatient de voir venir des propositions alternatives françaises pour sortir du noir les zones blanches, avec l’aide de ces associations ! En attendant, Arianespace a signé un contrat avec Amazon pour envoyer vers l’infini et haut delà les satellites Kuiper. Mission, diffuser de l’Internet à haut débit d’ici à 2030.