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Les failles invisibles : la menace persistante des vulnérabilités zero-day

Les failles zero-day continuent de menacer la cybersécurité mondiale : en 2024, 75 vulnérabilités inédites ont été exploitées, principalement à des fins de cyber espionnage, selon Google Threat Intelligence Group.

Alors que la technologie progresse à une vitesse fulgurante, les failles de sécurité persistent, souvent invisibles jusqu’à ce qu’elles soient utilisées pour infiltrer des systèmes critiques. Dans son dernier rapport, le Google Threat Intelligence Group (GTIG) tire la sonnette d’alarme : 75 vulnérabilités zero-day ont été activement exploitées en 2024.

Ce chiffre marque une baisse par rapport à l’année précédente, qui en avait comptabilisé 97, mais il reste supérieur aux 63 failles de 2022. Plus inquiétant encore, plus de la moitié de ces vulnérabilités ont été utilisées à des fins de cyber espionnage, soulignant la manière dont les conflits géopolitiques se transposent désormais dans l’espace numérique.

La vulnérabilité zero-day, rappelons-le, désigne une faille de sécurité logicielle inconnue du développeur au moment de son exploitation. Elle offre aux attaquants une opportunité précieuse : agir sans être détectés, avant même qu’un correctif ne soit envisagé. Ce type d’attaque est particulièrement prisé des groupes étatiques et des acteurs sophistiqués, car il permet un accès furtif et souvent prolongé à des systèmes informatiques sensibles. Le rapport de GTIG met en évidence une tendance qui ne faiblit pas : les attaques par zero-day, bien qu’en légère baisse cette année, suivent une courbe ascendante sur le long terme, signe d’une menace de plus en plus structurée.

Plus de la moitié des failles exploitées pour l’espionnage numérique

En 2024, 56 % des exploits zero-day visaient des plateformes destinées aux utilisateurs finaux : navigateurs, appareils mobiles et systèmes d’exploitation de bureau. Les pirates informatiques exploitent ces points d’entrée pour accéder aux informations personnelles, aux communications sensibles et aux environnements professionnels. Malgré une diminution notable des attaques ciblant les navigateurs (passées de 17 à 11) et les appareils mobiles (de 17 à 9), les systèmes d’exploitation de bureau, en particulier Windows, sont de plus en plus exposés, avec 22 failles contre 17 l’année précédente.

Cette évolution n’est pas anodine. Comme le souligne le rapport de GTIG, Windows reste omniprésent dans les usages domestiques et professionnels, faisant de lui une cible de choix pour les attaquants. La popularité d’un logiciel devient alors sa faiblesse, car elle garantit aux pirates un champ d’action étendu et des bénéfices potentiels considérables.

« Les vulnérabilités zero-day ne sont pas seulement des anomalies techniques, elles sont devenues des armes numériques dans des conflits à grande échelle. »

Le lien entre les failles zero-day et le cyber espionnage est aujourd’hui largement établi. En 2024, cinq vulnérabilités ont été attribuées à des groupes liés à la Chine, cinq autres à des groupes nord-coréens, tandis que les clients de fournisseurs commerciaux de logiciels espions ont exploité huit failles. Ces chiffres mettent en lumière une collaboration croissante entre acteurs privés et étatiques dans le domaine de l’espionnage numérique. La frontière entre cybercriminalité et guerre de l’information devient de plus en plus floue, et les vulnérabilités zero-day en sont les instruments principaux.

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Des cibles de plus en plus professionnelles

L’autre constat marquant du rapport réside dans la proportion croissante de failles visant spécifiquement les environnements professionnels. Sur les 75 failles recensées, 33 (soit 44 %) ciblaient des outils et infrastructures utilisés en entreprise. Parmi celles-ci, 20 vulnérabilités touchaient directement des logiciels de sécurité ou des périphériques réseau, comme les firewalls ou les passerelles VPN. Ces systèmes jouent un rôle central dans la protection des données et l’isolation des réseaux d’entreprise. Leur compromission offre aux attaquants une porte d’entrée directe et souvent difficile à détecter vers l’ensemble d’un système.

Les vulnérabilités dans des produits tels qu’Ivanti Connect Secure VPN, Cisco Adaptive Security Appliance ou encore PAN-OS de Palo Alto Networks illustrent à quel point même les outils censés protéger les entreprises peuvent devenir leurs points faibles. La sophistication des attaques ne cesse d’augmenter, les pirates misant sur des exploits uniques, courts et efficaces, qui leur évitent de devoir construire des chaînes d’attaque complexes.

Plus de 60 % des failles zero-day ciblant les entreprises en 2024 ont été trouvées dans des logiciels de sécurité ou des équipements réseau.

Selon Casey Charrier, analyste senior chez GTIG, « l’exploitation des vulnérabilités zero-day continue de croître à un rythme lent mais régulier« . Toutefois, il souligne également un élément encourageant : les efforts des fournisseurs semblent commencer à porter leurs fruits. De nombreux produits autrefois très ciblés par les attaquants sont aujourd’hui moins vulnérables, preuve que les investissements dans la détection proactive et les audits de sécurité portent leurs fruits. Cette tendance positive reste cependant fragile, car les attaquants adaptent rapidement leurs méthodes pour contourner les nouvelles protections.

Les logiciels espions commerciaux, un marché en expansion

Un facteur préoccupant réside dans l’implication croissante de fournisseurs de logiciels espions commerciaux. Ces acteurs privés proposent des outils puissants à des clients qui n’ont ni les ressources techniques ni l’expertise nécessaires pour développer leurs propres solutions de piratage. Ce modèle commercialise la cyberattaque, la rend accessible et démultiplie les risques.

En exploitant des failles zero-day, ces clients peuvent surveiller des cibles politiques, économiques ou personnelles sans laisser de traces apparentes. Le marché des logiciels espions, souvent légitimé sous couvert de sécurité nationale ou de lutte contre le crime, échappe encore à une régulation efficace à l’échelle internationale. Cette absence de cadre juridique clair alimente l’impunité de nombreux acteurs.

Le marché des logiciels espions commerciaux facilite l’accès aux failles zero-day pour des acteurs non étatiques, rendant les cyberattaques plus fréquentes et plus difficiles à attribuer.

À mesure que les attaques gagnent en discrétion et en sophistication, la détection des failles devient une course contre la montre. Une vulnérabilité zero-day peut rester indétectée pendant des semaines, voire des mois, pendant lesquels les attaquants peuvent siphonner des données sensibles ou cartographier les réseaux entiers. Une fois révélées, ces failles doivent être comblées en urgence, mais le délai entre la découverte et le déploiement du correctif laisse souvent un espace d’exploitation critique.

Un équilibre fragile entre progrès technologique et sécurité

La baisse modérée du nombre total de vulnérabilités zero-day exploitées en 2024 ne doit pas masquer la réalité : la menace reste constante, alimentée par des enjeux géopolitiques, économiques et technologiques. Les acteurs malveillants n’ont jamais été aussi nombreux, ni aussi bien équipés. La multiplication des objets connectés, la complexité croissante des infrastructures logicielles et la dépendance numérique des entreprises rendent la tâche des défenseurs toujours plus difficile.

Pourtant, des signes encourageants apparaissent. Les fournisseurs redoublent d’efforts pour renforcer leurs produits, intégrer la sécurité dès la phase de conception, et réagir plus rapidement aux menaces émergentes. L’analyse proactive des comportements suspects, le partage d’informations entre chercheurs en cybersécurité et la transparence des éditeurs en matière de failles corrigées sont autant de leviers à développer.

Reste à savoir si ces efforts suffiront à endiguer la prochaine vague d’attaques.

Face à une menace aussi insidieuse que les failles zero-day, comment les entreprises et les gouvernements peuvent-ils bâtir une cybersécurité réellement résiliente ? En France, une école, l’OTERIA Cyber School, a lancé un cursus dédié aux failles et à la recherche de solution. Idée à suivre !

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Chrome sous attaque : une faille critique exploitée dans une campagne de cyber espionnage

Une faille zero-day dans Google Chrome a été découverte par Kaspersky. Exploitée dans une campagne d’espionnage en cours, elle permet de contourner les protections de sécurité du navigateur.

Mi-mars 2025, une nouvelle offensive sophistiquée vient ébranler les défenses du navigateur le plus utilisé au monde. L’entreprise de cybersécurité Kaspersky a levé le voile sur une vulnérabilité critique dans Google Chrome, identifiée sous le nom de CVE-2025-2783. Cette faille, jusqu’alors inconnue, permettait aux attaquants de s’affranchir des mécanismes de protection de la sandbox, cette zone sécurisée censée contenir les menaces. Mais plus inquiétant encore : elle faisait déjà l’objet d’une exploitation active dans le cadre d’une opération d’espionnage ciblée.

Les chercheurs ont observé une vague d’infections débutant par des courriels d’hameçonnage savamment personnalisés. Une simple interaction — cliquer sur un lien — suffisait à déclencher l’enchaînement de l’attaque. Aucun téléchargement, aucune installation requise. En un clic, le système de la victime était compromis.

Baptisée « Operation ForumTroll« , cette campagne visait des profils bien définis : journalistes, chercheurs universitaires et membres d’institutions gouvernementales russes. Le subterfuge ? Des invitations à consulter le forum géopolitique « Primakov Readings« , un événement réel, dont les organisateurs n’avaient évidemment rien à voir avec l’affaire. Les liens piégés redirigeaient d’abord vers une version malveillante du site, avant de renvoyer — une fois l’exploit terminé — vers la véritable page. Discrétion assurée, détection contournée.

« Une sophistication rare, digne d’acteurs étatiques »

L’analyse du code malveillant laisse peu de place au doute : l’attaque ne visait pas à propager un rançongiciel ou à voler des données financières. Il s’agissait clairement d’un outil de surveillance avancé, typique d’une opération de cyber espionnage menée sur le long terme. Dans le jargon, on parle d’APT — Advanced Persistent Threat —, des menaces conçues par des groupes très organisés, souvent liés à des États.

« Cette vulnérabilité se distingue des dizaines de failles que nous avons découvertes au fil des ans« , souligne Boris Larin. Ce dernier insiste sur la capacité inédite de l’exploit à désactiver les barrières de la sandbox de Chrome sans laisser de trace visible. Une prouesse technique rare, nécessitant des moyens considérables. L’exploitation de la faille n’était qu’une pièce d’un puzzle plus vaste, impliquant au moins un autre exploit, encore non identifié, permettant l’exécution de code à distance (RCE).

L’un des aspects les plus troublants de cette attaque réside dans sa capacité à se fondre dans le décor numérique. Les liens malveillants étaient éphémères, générés de manière à ne rester actifs que quelques minutes après l’envoi du mail. Ce système rendait leur détection extrêmement difficile, même pour les logiciels de sécurité les plus performants. La charge utile (le malware) était livrée discrètement, sans déclencher d’alerte visible pour l’utilisateur.

Un correctif publié, mais l’enquête se poursuit

L’équipe de sécurité de Google a publié un correctif en date du 25 mars 2025, corrigeant la vulnérabilité CVE-2025-2783.

Ces attaques successives mettent en lumière une réalité préoccupante : les navigateurs web sont devenus l’un des vecteurs d’attaque privilégiés par les cybercriminels. Leur omniprésence sur les ordinateurs, combinée à leur accès aux données sensibles (identifiants, historique, sessions ouvertes), en fait des portes d’entrée idéales. Et bien que Google Chrome bénéficie d’un système de sécurité parmi les plus avancés, aucune solution n’est infaillible face aux menaces de niveau étatique.

L’apparition de failles zero-day — ces vulnérabilités inconnues des éditeurs et non encore corrigées — est particulièrement redoutée. Exploitées dans le silence, elles permettent des attaques fulgurantes, souvent indétectables jusqu’à ce qu’un expert lève le voile sur leur existence. Des 0day qui connaissent un vrai business, souvent orchestré dans l’ombre des claviers comme pour cette recherche d’un « jour zéro » pour Telegram pour 4 millions de dollars.

Les zero-days sont des armes numériques de haute précision. Lorsqu’elles sont déployées dans un contexte d’espionnage, elles ne visent pas nécessairement la quantité, mais la qualité des cibles. On cherche à infiltrer les bonnes personnes, pas les masses.

Un jeu d’échecs numérique aux ramifications géopolitiques

Si aucune attribution officielle n’a encore été formulée concernant l’Operation ForumTroll, les indices pointent vers un groupe disposant d’une expertise technique rare et d’un objectif clairement défini : surveiller certaines élites intellectuelles et administratives russes. Ce type de ciblage ciblé, couplé à une infrastructure très éphémère, est typique des opérations étatiques cherchant à éviter tout retentissement médiatique.

Dans le contexte actuel de tensions géopolitiques croissantes, l’usage de cyberattaques comme outils d’influence, de renseignement ou de déstabilisation est désormais monnaie courante. Les forums internationaux, les think tanks et les médias indépendants deviennent des cibles autant que des vecteurs d’information. Et dans ce paysage mouvant, chaque faille non corrigée devient une opportunité pour ceux qui savent la manier.

Alors que les failles zero-day deviennent des instruments d’espionnage de plus en plus perfectionnés, une question demeure : combien d’entre elles sommeillent encore dans le code de nos navigateurs préférés, prêtes à être exploitées dans l’ombre ?

Une faille critique dans 7-Zip expose les utilisateurs à des logiciels malveillants

Une vulnérabilité critique a été découverte dans le célèbre archiveur 7-Zip, permettant à des attaquants d’installer des logiciels malveillants tout en contournant le mécanisme de sécurité Mark of the Web (MoTW) de Windows.

Des chercheurs du Zero Day Initiative ont identifié une faille (CVE-2025-0411) dans 7-Zip, un outil largement utilisé pour compresser et extraire des fichiers. Cette vulnérabilité a reçu un score de 7 sur l’échelle CVSS, la classant comme modérément critique. Découverte mi-2022, cette faille exploite une faiblesse dans la gestion des archives, exposant ainsi les utilisateurs à des risques importants.

Le mécanisme MoTW, introduit par Windows, est conçu pour avertir les utilisateurs lorsqu’ils ouvrent des fichiers téléchargés depuis des sources non fiables. Cependant, dans les versions vulnérables de 7-Zip, ce système peut être contourné. Les fichiers extraits d’archives malveillantes ne portent pas la marque du Web, privant ainsi l’utilisateur d’un avertissement crucial.

Comment fonctionne cette faille ?

La faille repose sur la manipulation des archives. Lorsqu’un utilisateur extrait des fichiers depuis une archive spécialement conçue, 7-Zip ne leur applique pas la marque de sécurité MoTW. Cela signifie qu’un fichier potentiellement dangereux peut être exécuté sans que l’utilisateur ne reçoive d’alerte de sécurité.

Selon Trend Micro, cette faille peut être exploitée pour exécuter du code malveillant dans le contexte de l’utilisateur actuel. En d’autres termes, un attaquant peut utiliser cette vulnérabilité pour déployer des logiciels malveillants sur l’ordinateur de la victime.

Les mesures prises par 7-Zip pour corriger la vulnérabilité

Face à cette faille, les développeurs de 7-Zip ont rapidement réagi. Une nouvelle version de l’archiveur, numérotée 24.09, a été publiée. Cette mise à jour inclut un correctif pour le CVE-2025-0411, rétablissant la sécurité des utilisateurs.

Les utilisateurs qui n’ont pas encore installé la dernière version de 7-Zip restent vulnérables. Ignorer cette mise à jour expose les systèmes à des cyberattaques potentielles, en particulier si des fichiers sont téléchargés depuis des sources non vérifiées.

Le correctif a renforcé la gestion des fichiers extraits. Désormais, 7-Zip applique correctement le marquage MoTW, garantissant ainsi une protection accrue. Il est conseillé de télécharger la version 24.09 directement depuis le site officiel de 7-Zip pour éviter les versions compromises.

Cette vulnérabilité souligne une fois de plus l’importance de maintenir ses logiciels à jour. Elle illustre également comment des failles dans des outils couramment utilisés peuvent avoir des répercussions importantes sur la sécurité des utilisateurs.

Une vulnérabilité zero-day pour des caméras en vente

Les « inventeurs » de 0day préfèrent vendre leurs créations directement dans le dark web plutôt que de passer par des brokers ou des programmes de bug bounty. Une vulnérabilité pour caméra IP est vendue 400 000 dollars.

Il y a quelques semaines, la référence de l’actualité dédiée à la cybersécurité et au monde des pirates informatiques ZATAZ.COM, expliquait l’apparition de vendeurs de 0day dans le dark web et le web de maniére moins discrète qu’à l’accoutumé. D’habitude, ces « inventeurs » de failles inconnues se voulaient plus cachés, préférant passer par des brokers (Zerodium, Operation Zero, etc.) ou des programmes de bug bounty pouvant rémunérer à hauteur de dizaines de milliers de dollars la faille.

Source : veillezataz.com

Les créateurs de 0day préfèrent, dorénavant, vendre directement. Sur le forum BreachForums par exemple, après la vente d’un présumé exploit pour Android, voici la vente d’une vulnérabilité pour les caméras IP de la société Dahua. Ce fabricant est le plus grand en Chine, et ses produits sont largement vendus dans le monde.. « La vulnérabilité permet un accès illimité à toutes les fonctions de la caméra, y compris la possibilité de gestion et de contrôle complets« , indique ce commerçant malveillant. Ce vendeur réclame au minimum 400 000 dollars pour cette « rare opportunité d’accéder à une solution clé sur le marché de la surveillance« . Il est également prêt à fournir aux acheteurs potentiels une description technique détaillée et une preuve de concept fonctionnelle. Difficile de savoir si ces ventes de 0day ont un véritable intérêt ou ne sont que des escroqueries.

Source : veillezataz.com

Pirater des caméras, pourquoi ?

En janvier 2024, des hackers russes ont piraté des webcams résidentielles à Kyiv pour recueillir des renseignements sur les systèmes de défense aérienne de la ville avant de lancer une attaque de missiles. Les pirates ont manipulé les angles des caméras pour surveiller les infrastructures critiques et ont diffusé les images en direct sur YouTube. Cet incident a conduit l’Ukraine à ordonner aux opérateurs de webcams de cesser les diffusions en direct​.

Source : veillezataz.com

En 2016, le fabricant suédois de caméras de sécurité Axis Communications a subi une attaque cybernétique majeure. Les pirates ont exploité une faille dans le logiciel des caméras pour accéder de manière non autorisée aux flux vidéo.

L’accès non autorisé aux flux de caméras peut entraîner des violations importantes de la vie privée, avec des séquences pouvant être utilisées pour le chantage ou d’autres fins malveillantes. Comme vu dans l’incident de Kyiv, des caméras compromises peuvent fournir des renseignements précieux à des acteurs hostiles, impactant ainsi la sécurité nationale. La correction des vulnérabilités et la mitigation des dommages causés par ces attaques peuvent être coûteuses pour les entreprises et les gouvernements. De telles violations peuvent entraîner une perte de confiance dans la sécurité et la fiabilité des systèmes de surveillance.

Source : veillezataz.com

L’EXPLOIT PERMETTANT DE CONTOURNER WINDOWS DEFENDER SMARTSCREEN DIVULGUÉ

Le code d’exploitation de démonstration (preuve de concept, PoC) d’une vulnérabilité critique dans Windows Defender a été rendu public.

Cette vulnérabilité, identifiée sous le nom de CVE-2023-36025, permet aux pirates informatiques de contourner efficacement la fonction de sécurité SmartScreen de Windows. Autant dire que cela risque de devenir un sérieux problème si vous n’avez pas encore mis en place le patch qui corrige cette faille.

Microsoft, conscient de l’urgence, a répondu rapidement en déployant un correctif dans sa mise à jour de novembre. Cependant, il est alarmant de constater que, avant même la publication de ce correctif, la vulnérabilité CVE-2023-36025 était déjà exploitée activement dans des cyberattaques, lui conférant ainsi le statut redouté de vulnérabilité « zero-day« .

L’exploit zero-day en question permet aux attaquants d’insérer du code malveillant en déjouant les contrôles de Windows Defender SmartScreen, sans déclencher d’alertes de sécurité. Le vecteur d’attaque implique l’utilisation de raccourcis Web (.url) spécialement conçus ou de liens vers de tels fichiers, nécessitant la participation active de la victime, souvent par le biais de clics imprudents. Un hameçonnage [du Social Engineering via un phishing] aux couleurs de votre entreprise par exemple !

Les systèmes affectés incluent Windows 10, Windows 11 et Windows Server 2008, avec une mention particulière dans l’ensemble de correctifs de novembre en raison de sa haute priorité. Le PoC récemment publié est en soi un simple fichier de raccourci Internet, mais représente un outil puissant pour exploiter la faille CVE-2023-36025. Le spécialiste à l’origine de cette publication met en garde : « Bien que ce fichier .URL conduise à un site malveillant, il peut être déguisé en raccourci inoffensif. Les attaquants peuvent distribuer un tel fichier via des e-mails de phishing ou des ressources Web compromises.« 

L’exploitation de cette vulnérabilité pourrait ouvrir la voie à une distribution massive de logiciels malveillants, des attaques de phishing réussies et diverses autres cybermenaces comme un rançongiciel [ransomware].

Zimbra demande de corriger manuellement une vulnérabilité

Les développeurs de Zimbra demandent aux administrateurs de corriger manuellement une vulnérabilité zero-day qui est déjà activement exploitée par des pirates pour compromettre les serveurs de messagerie Zimbra Collaboration Suite (ZCS).

Comme il n’y a pas encore de correctif, les administrateurs sont priés de se protéger temporairement manuellement. Actuellement, la vulnérabilité n’a pas encore reçu d’identifiant CVE, mais on sait qu’il s’agit d’un bogue XSS découvert par des spécialistes du Google Threat Analysis Group. Bien que Zimbra ne signale pas que le problème est déjà utilisé dans des attaques, Maddie Stone de Google TAG met en garde à ce sujet. Selon elle, la vulnérabilité XSS a été découverte par des spécialistes lors de l’étude d’une cyberattaque ciblée.

Exploitation d’une faille zero-day dans MOVEit Transfer

Des hackers exploitent une nouvelle vulnérabilité zero-day affectant un outil populaire de transfert de fichiers, MOVEit Transfer, utilisé par des milliers de grandes entreprises.

MOVEit Transfer, un outil a été créé par Progress Software, a publié un avis sur une faille 0Day utilisé contre son logiciel et les usagers. « Il a été découvert une vulnérabilité dans MOVEit Transfer qui pourrait entraîner une élévation des privilèges et un accès non autorisé potentiel à l’environnement. Si vous êtes un client de MOVEit Transfer, il est extrêmement important que vous preniez des mesures immédiates telles que décrites afin de protéger votre environnement MOVEit Transfer, en attendant que notre équipe publie un correctif », a déclaré l’entreprise.

La société a exhorté les clients à désactiver tout le trafic HTTP et HTTPS vers leur environnement MOVEit Transfer. Elle a également indiqué que les clients devraient être vigilants quant aux téléchargements de fichiers inattendus et volumineux, ainsi qu’à la création de fichiers inattendus dans certains dossiers sur toutes leurs instances MOVEit Transfer, y compris les sauvegardes.
La société a déclaré que des correctifs pour la faille sont actuellement en cours de test et seront publiés dès que possible.

Caitlin Condon, directrice principale de la recherche sur les vulnérabilités chez Rapid7, a déclaré qu’au 31 mai 2023, il y avait environ 2 500 instances de MOVEit Transfer exposées sur Internet public, la majorité étant aux États-Unis.

Le chercheur en cybersécurité Kevin Beaumont a partagé des images d’au moins une instance connectée au Département de la Sécurité Intérieure des États-Unis. « Chaque instance en ligne est toujours vulnérable. Cela inclut certaines grandes banques, etc. – Les webshells ont commencé à être implantés il y a quelques semaines, plusieurs incidents se sont produits dans différentes organisations pendant cette période où des activités ont été détectées.« 

Condon a expliqué qu’il y avait des preuves que les hackers avaient déjà automatisé l’exploitation de la faille, et BleepingComputer a rapporté que les hackers ont déjà commencé à télécharger en masse des données provenant des entreprises affectées. L’attaque contre MOVEit serait la dernière en date visant un outil populaire de transfert de fichiers utilisé par de grandes organisations cette année.

En février 2023, des groupes de ransomwares, dont Cl0p, ont exploité une vulnérabilité affectant le produit de transfert de fichiers GoAnywhere MFT de Fortra. Les gouvernements de Toronto et de Tasmanie avaient été touchés par cet incident, aux côtés de géants de l’entreprise tels que Proctor & Gamble, Virgin et Hitachi. Une faille pourtant corrigée 1 an auparavant.

Le groupe de ransomwares derrière cette exploitation, Cl0p, était déjà responsable d’une attaque généralisée contre un autre outil de transfert de fichiers en 2021, Accellion. A l’époque, l’Université du Colorado, Kroger, Morgan Stanley et Shell avaient été impactés.

Faille Microsoft exploitée par des pirates informatiques

En février 2023, a été identifié une attaque exploitant une vulnérabilité zero-day dans le Common Log File System (CLFS) de Microsoft. La faille a été exploitée par les pirates informatiques de Nokoyawa.

Les pirates rançonneurs du groupe Nokoyawa ont exploité, en février, un 0Day que Microsoft vient de corriger. La faille a été attribuée à la CVE-2023-28252. Les cybercriminels ont utilisé un exploit développé pour s’adapter à différentes versions du système d’exploitation Windows, y compris Windows 11, et ont tenté de déployer le ransomware Nokoyawa.

Bien que la plupart des vulnérabilités découvertes exploitées par des groupes APT, cette attaque a été menée par un groupe sophistiqué de cybercriminels qui ont utilisé des exploits similaires mais uniques du Common Log File System.

Le groupe de cybercriminels qui a mené cette attaque se distingue par l’utilisation d’exploits similaires mais uniques du Common Log File System (CLFS) – Kaspersky en a relevé au moins cinq. Ils ont été utilisés dans des attaques ciblant divers secteurs, tels que le commerce de détail et de gros, l’énergie, l’industrie manufacturière, les soins de santé et le développement de logiciels. Bien que ces vulnérabilités soient souvent exploitées par des groupes APT, ce groupe de cybercriminels a prouvé qu’il était également capable d’utiliser des vulnérabilités zero-day pour mener des attaques par ransomware.

La CVE-2023-28252 a été repérée pour la première fois lors d’une attaque visant à déployer une nouvelle version du ransomware Nokoyawa. Les anciennes variantes de ce ransomware n’étaient que des variantes revisitées du ransomware JSWorm, mais dans l’attaque citée ici, la variante Nokoyawa est très différente de JSWorm en termes de code base.

Les attaquants ont utilisé la vulnérabilité CVE-2023-28252 pour élever les privilèges et voler des informations d’identification dans la base de données SAM (Security Account Manager).

Microsoft a corrigé la CVE-2023-28252 lors du Patch Tuesday d’avril 2023. Cette CVE a été la seule faille exploitée par des pirates. Sur les 97 CVE corrigées ce mois-ci, Microsoft a classé près de 90 % des vulnérabilités comme étant moins susceptibles d’être exploitées, tandis que seulement 9,3 % des failles ont été classées comme étant plus susceptibles d’être exploitées.

Le CVE-2023-28252 et le second 0day d’élévation de privilèges du CLFS exploité cette année, et du quatrième au cours des deux dernières années. Il s’agit également du deuxième 0Day CLFS divulgué à Microsoft par des chercheurs de Mandiant et DBAPPSecurity.

D’autres pirates exploitent des 0day, comme ce fût le cas, en février 2023, avec les pirates informatiques du groupe Cl0P. Plusieurs dizaines d’entreprises vont se faire piéger.

https://msrc.microsoft.com/update-guide/en-US/vulnerability/CVE-2023-23376

https://msrc.microsoft.com/update-guide/en-US/vulnerability/CVE-2022-37969

https://msrc.microsoft.com/update-guide/en-US/vulnerability/CVE-2022-24521

WordPress force la mise à jour en corrigeant une faille critique

Il y a quelques jours, le géant de l’Internet WordPress imposait une mise à jour d’un plugin populaire Ninja Forms. Une action salvatrice qui pose cependant question.

Le populaire plugin WordPress Ninja Forms souffrait, il y a encore quelques jours, d’une vulnérabilité critique. Une faille activement utilisée par les pirates informatiques.

Cet exploit malveillant permettait d’injecter du code arbitraire dans un site. L’espace web ainsi piégé pouvait permettre l’infiltration des machines des visiteurs, etc.

La vulnérabilité a été corrigée dans sa version 3.6.11.

Jusqu’ici, rien de bien nouveau ? Une faille et sa correction rapide.

Mais ce n’est pas la chose la plus intéressante et/ou inquiétante. Cette mise à jour forcée pour tous les utilisateurs montre aussi que WordPress aura été capable de prendre la main sur plus de 730 000 sites sans l’accord des administrateurs.

Et ce n’est pas la première fois. La faille d’un autre plugin, celui d’UpdraftPlus, avait été corrigée de la même façon avec l’injection du code corrigé sans l’accord des webmasters.

La question est de savoir maintenant s’il faut faire confiance dans un système qui, à tout moment, peut forcer des modifications et déployer du code dans des centaines de milliers de sites web de part le monde ?

A noter que j’ai repéré, dans un espace du darknet, une vente d’un 0day concernant un exploit pirate visant WordPress 5.9.0. « Cet exploit python permet l’exécution de code à distance, fonctionne avec les installations par défaut et ne devrait pas nécessiter d’authentification ou d’interaction avec l’utilisateur. » explique le pirate. Mise à prix de ce tour de passe-passe : 0.35 BTC. Un peu plus de 6 600 euros au moment de l’écriture de cet article.

Un 0day corrigé pour Windows 7

Des chercheurs ont récemment découvert un exploit Windows de type zero-day utilisé dans le cadre d’une attaque très ciblée en Europe de l’Est. Cet exploit reposait sur une vulnérabilité inédite d’escalade des privilèges locaux sur Windows.

La découverte a été signée par des chercheurs de l’éditeur de solutions de sécurité informatique ESET. L’exploit ne fonctionnait cependant que sur certaines versions plus anciennes de Windows. À partir de Windows 8, en effet, un processus utilisateur n’est plus autorisé à mapper la page NULL, ce qui est un prérequis nécessaire à la réussite de cette attaque. Mais cela n’empêche pas d’être face à une faille dangereuse. D’autant plus qu’il existe encore de nombreux utilisateurs de Windows 7 (le 0day fonctionne aussi sous Windows Server 2008) et que cette monture de l’OS de Microsoft ne sera plus sécurisé par des mises à jour d’ici le 14 janvier 2020. Les utilisateurs qui utilisent encore le Service Pack 1 de Windows 7 devraient envisager une mise à jour vers de nouveaux systèmes d’exploitation.

La vulnérabilité exploitée se trouve dans win32k.sys et, comme d’autres de la même famille, utilise le menu contextuel pour son déploiement. « Par exemple, l’exploit d’escalade des privilèges locaux du groupe Sednit que nous avons analysé en 2017 utilisait déjà des objets de menu et des techniques d’exploitation très similaires à celle-ci », explique Anton Cherepanov, le chercheur à l’origine de la découverte. La vulnérabilité a été référencée CVE-2019-1132.

A noter que Windows XP et Windows Server 2003 sont également vulnérables, mais ces versions ne sont plus supportées par Microsoft… et il serait fou de penser que des entreprises travaillent encore avec ces deux OS !

Buhtrap

Les pirates, derrière cette infiltration ? Le groupe APT « Buhtrap« , spécialisé dans les opérations d’espionnage en Europe de l’est et en Asie centrale. Le groupe Buhtrap est bien connu pour son ciblage d’institutions financières et d’entreprises russes. Cependant, depuis la fin 2015, nous assistons à une évolution intéressante : alors que les outils utilisés jusqu’à présent par le groupe n’avaient qu’une vocation purement criminelle (et lucrative, donc), ceux-ci ont été enrichis de logiciels malveillants dédiés à l’espionnage.

Il est toujours difficile d’attribuer une campagne à un acteur particulier lorsque le code source de ses outils est librement disponible sur le web. Cependant, comme le changement de cible s’est produit avant la fuite du code source, nous avons évalué avec une grande confiance que les personnes à l’origine des premières attaques contre les entreprises et les banques à l’aide du logiciel malveillant Buhtrap sont également impliquées dans le ciblage des institutions gouvernementales à des fins d’espionnage. « Il n’est pas clair si un ou plusieurs membres de ce groupe ont décidé de changer d’orientation et pour quelles raisons, mais c’est certainement quelque chose que nous sommes susceptibles d’observer plus régulièrement à l’avenir. » termine Jean-Ian Boutin, chercher en cybersécurité chez ESET.

En ce qui concerne cette campagne spécifique, le logiciel malveillant contenait un intercepteur de frappes clavier destiné à dérober les mots de passe, qui tente notamment de récupérer les identifiants des clients de messagerie, des navigateurs, etc. pour les envoyer à un serveur de commande et de contrôle. Ce logiciel malveillant offre également à ses opérateurs un accès complet au système compromis.