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Banque JP Morgan : Arrestation d’un 3ème pirate

Un troisième suspect présumé responsable de la violation des données de JP Morgan Chase, en 2014, arrêté à l’aéroport de New York.

En 2014, la banque JP Morgan subissait l’un des plus importants piratages informatiques de ces dernières années. 76 millions de clients et sept millions d’entreprises se retrouvaient dans les mains de malveillants. Deux ans plus tard, le FBI et l’US Secret Service New York Field Office (USSS) de l’Oncle Sam continuent de traquer les pirates. Deux sont déjà sous les verrous. Gery Shalon et Ziv Orenstein ont été arrêtés en Israël en juillet 2015. Un troisième vient d’être arrêté par les autorités américaines à l’aéroport JF Kennedy (New York).

Joshua Samuel Aaron, 32 ans, connu sous le pseudonyme de Mike Shields, pouvait rester en Russie et échapper à l’extradition. Ressortissant américain, il a préféré se rendre « pour répondre de manière responsable aux accusations » annonce son avocat. Il a été inculpé de fraude et piratage en novembre 2015. Gery Shalon signait ses fraudes, dont en France, sous les pseudonymes de Garri Shalelashvili, Gabi, Philippe Mousset et Christopher Engeham. Ziv Orenstein utilisait aussi des pseudonymes, dont John Avery et Aviv Stein.

Aaron risque 5 ans de prison pour piratage informatique, 5 ans pour conspiration numérique, 5 ans pour piratage, 5 ans pour fraude, 20 ans pour « Securities Market Manipulation Scheme« , 20 ans pour vol, 20 ans pour fraude, 15 ans pour vol de documents, 2 ans pour vol d’identité et 20 ans pour manipulation bancaire illégale. Bref, Aaron et ses amis risquent 117 ans de prison ferme !

Un cheval de Troie a leurré les clients de 18 banques françaises

Les Français sont de plus en plus mobiles et veulent pouvoir effectuer certaines activités quotidiennes où qu’ils se trouvent. Par exemple, selon un récent sondage du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), 92 % des personnes possédant un téléphone portable l’utilisent pour consulter leurs comptes bancaires. Bien que ces applications soient utiles à de nombreux égards, elles représentent aussi des portes dérobées pour les hackers à l’affût de données sensibles.

D’ailleurs, une déclinaison du cheval de Troie GM Bot, appelé aussi Acecard, Slembunk et Bankosy, vise actuellement les clients de plus de 50 banques dans le monde, dont 18 en France, y compris BNP Paribas, la Société Générale ou encore Le Crédit Agricole. Rien que le trimestre dernier, GM Bot a pris pour cible des centaines de milliers d’utilisateurs de portables. Nikolaos Chrysaidos, Responsable des menaces et de la sécurité mobile chez Avast, revient sur les procédés de ce malware nuisible et sur les façons de s’en protéger : « GM Bot est un cheval de Troie qui ressemble, à première vue, à une application inoffensive. Il est surtout téléchargeable sur des plateformes tierces de téléchargement d’applications qui disposent de contrôles de sécurité bien moins pointus que sur ceux des stores d’Apple et de Google. GM Bot se déguise souvent en une application dont le contenu est réservé aux adultes ou à un plug in, comme Flash ».

Une fois téléchargée, l’icône de l’application disparait de la page d’accueil de l’appareil, mais cela ne signifie pas pour autant que le programme malveillant a quitté le terminal. L’application demande alors constamment des identifiants de connexion divers et variés. S’il parvient à se les procurer, le malware peut rapidement causer de sérieux dégâts.

Doté des identifiants de connexion, GM Bot peut contrôler tout ce qui se passe sur l’appareil infecté. Le malware s’active quand une application préalablement listée s’ouvre, liste comprenant principalement des services bancaires. Lorsque l’utilisateur ouvre l’une de ces applications, GM Bot affiche un cache ressemblant à la page d’accueil au lieu d’ouvrir la page de l’appli légitime. Berné, la victime rentre ses identifiants sur ce cache, et ses informations sont directement envoyées aux cybercriminels. Cette technique d’ingénierie sociale est très souvent utilisée pour tromper l’utilisateur et l’inciter à révéler ses données personnelles.

Pire encore ! GM Bot peut intercepter les SMS et est donc en mesure de voler les codes d’authentification à deux facteurs lors d’une transaction sans que le propriétaire ne s’en rendre compte. Ainsi, le malware récupère et partage des informations tels que le cryptogramme de sécurité au verso de la carte bancaire, les codes reçus par SMS, ou encore les numéros de téléphones.

Le code source du cheval de Troie GM Bot a fuité en décembre 2015, il est donc désormais à la portée de n’importe qui possédant quelques notions d’informatique.  Les cybercriminels peuvent même aller plus loin et ajuster le code du malware afin d’obtenir plus d’informations. Cela signifie que de nouvelles versions aux capacités changeantes sont constamment créées. Dans certains cas, par exemple, les hackers infiltrés demandent aux victimes d’envoyer les scans recto-verso de leur carte d’identité.

Heureusement, il existe des solutions efficaces qui détectent et bloquent le cheval de Troie et tout type de logiciel malveillant avant que celui-ci ne compromette l’appareil de l’utilisateur. Toutefois, il est également crucial de télécharger toutes ses applications depuis des plateformes sûres et sécurisées, telles que l’App Store d’Apple et le Play Store de Google. Les autres sources proposent certes des applications qu’on ne trouve pas toujours sur les plateformes de confiance ou offrent des applis habituellement payantes, mais cela est bien souvent trop beau pour être vrai. Enfin, les utilisateurs doivent être vigilants et ne pas donner les droits administrateurs de leurs applis à n’importe qui. Cette mesure est capitale car la personne qui détient ces droits est alors en mesure de contrôler l’appareil via l’appli en question.

La sécurité des données des services financiers passera par le cloud

Le secteur des Services financiers se tourne progressivement vers le cloud afin de proposer de nouveaux produits, services et offres personnalisées sans avoir à concéder d’investissements initiaux de capitaux. Malgré cela, l’idée de céder le contrôle de son infrastructure et de ses données clients sensibles à des fournisseurs de services cloud suscite encore des inquiétudes, notamment vis-à-vis des risques de conformité et de sécurité. On constate néanmoins les prémices d’un changement.

Suite à la dernière décision de la Competition and Markets Authority (CMA) visant à stimuler la concurrence dans le secteur bancaire, les établissements sont désormais tenus de numériser complètement leurs systèmes d’ici 2018. Ce jugement intervient après que la Financial Conduct Authority (FCA) a ouvert la voie pour que l’ensemble du secteur puisse tirer parti du cloud tant que les « mesures de protection appropriées » seront en place. Le cloud computing est donc amené à occuper une place de choix dans l’avenir de l’industrie bancaire.

En revanche, son adoption non sécurisée présente des risques énormes pour les sociétés de services financiers, avec notamment des dégâts potentiels considérables aux niveaux opérationnel et de leur réputation. Près de 20 millions de documents financiers auraient ainsi fait l’objet de fuites en 2015. Pour tirer pleinement parti de solutions cloud, les organisations du secteur et leurs clients doivent avoir l’assurance que leurs données sensibles soient en sûreté. Les premiers avertissements sont d’ailleurs clairs : le dernier rapport Shadow Data de Blue Coat a révélé que 87 % des applications cloud utilisées par les entreprises ne chiffrent pas correctement leurs données. Cela pose un problème de taille pour le secteur des services financiers, dont 85 % des données sensibles sont stockées dans les nuages. Pour tirer pleinement parti de ces solutions, ces organisations et leurs clients doivent avoir l’assurance que leurs données sensibles soient en sûreté.

Des données personnelles prêtes pour le cloud
Les sociétés de services financiers se tournent aujourd’hui vers le cloud pour remplacer leurs systèmes traditionnels et optimiser leurs opérations. Beaucoup sont actuellement en train d’y migrer différentes fonctions de manière à bénéficier de fonctionnalités de pointe, et d’une évolutivité et d’une flexibilité de premier plan. Ces organisations espèrent en effet profiter de l’association de fonctionnalités internes et propriétaires avec des systèmes cloud grâce à des API dernier cri.

Compte tenu des enjeux, nombreuses sont celles qui font preuve de prudence à l’idée de céder les données clients sensibles actuellement sur leurs systèmes locaux traditionnels à des fournisseurs de services cloud. Elles s’interrogent notamment et à juste titre sur la capacité de ces derniers à gérer de façon adéquate l’emplacement destiné au stockage et au traitement de ces données.

Toute incapacité à garantir leur sécurité des données nuit en effet considérablement à la confidentialité, et augmente les risques de sécurité informatique et de conformité. Les fuites et les incidents de sécurités concernant des données réglementées peuvent aussi être à l’origine de coûts élevés, de sanctions et de risques pour la réputation des entreprises. Selon l’enquête 2016 Cost of Data Breach Study pubiée par Ponemon, le coût moyen d’une fuite par document dans le secteur financier s’élève à 221 $, soit plus que les 158 $ perdus en moyenne par les autres secteurs. En outre, de nouvelles réglementations, comme le Règlement général européen sur la protection des données (GDPR), obligent les sociétés du secteur à alerter les clients affectés par une fuite de données. Les dégâts causés à ces marques peuvent alors se traduire en pertes de bénéfices et de capitaux.

Sécuriser les données sensibles dans le cloud
Les organisations souhaitant sécuriser leurs informations clients sensibles de façon optimale doivent identifier celles pouvant résider sans problème dans le cloud. Les données sensibles ou réglementées doivent ainsi être classées en vertu de leurs niveaux de sensibilité. Des audits peuvent être effectués par la suite afin de confirmer que les stratégies de sécurité et de maîtrise des risques proposées ont été mises en place. Cependant, les organisations doivent pour cela s’assurer d’avoir une visibilité, et le contrôle des données dans le cloud. Mais la plupart d’entre elles n’ont malheureusement pas les ressources techniques nécessaires. Impossible de réaliser des audits ou d’effectuer des classifications de données lorsque l’on n’est même pas en mesure de déterminer quelles données sont envoyées vers le cloud.

Il est nécessaire de définir les règles et de gérer l’accès aux données sensibles issues des systèmes, processus et individus. Pour sélectionner les systèmes de contrôle appropriés et assurer ainsi la protection des données confidentielles accédées via le cloud, les équipes informatiques et de conformité doivent établir le parcours des informations tandis qu’une variété d’applications et d’individus y accèdent et les traitent à différentes fins.

Enfin, toutes les organisations devraient avoir des stratégies de confidentialité et de sécurité concises, afin notamment de distinguer les données à protéger des autres. Il est par ailleurs crucial que ces pratiques internes, conçues pour garantir le contrôle des données, ne soient pas contournées ou compromises, en particulier lors du partage via un fournisseur de services cloud.

Plus qu’un effort symbolique
Les données doivent impérativement être sécurisées lors de leur transit vers et en depuis le cloud, ainsi que lors de leur traitement dans le cloud, comme c’est généralement le cas. Elles doivent également l’être pendant qu’elles sont « au repos » (stockées) et « en mouvement » (en transit entre l’utilisateur et l’application cloud). La principale problématique pour les entreprises réside souvent au niveau du service lui-même. Mais les organisations doivent malgré tout s’assurer que les données envoyées vers le cloud soient protégées « en mouvement », avec des technologies de chiffrement et de tokénisation tout au long du traitement dans les nuages.

Le chiffrement encode les données de sorte que seules les parties autorisées puissent les lire. Il s’agit de la technologie standard de protection des données. Bien qu’il ne permette pas d’éviter leur interception, le chiffrement renforcé empêche aux individus non autorisés de les visualiser. Afin de respecter les meilleures pratiques en la matière, les organisations doivent adopter une forme de chiffrement reconnue et établie. Enfin, bien que les données chiffrées soient protégées, les organisations doivent tenir compte du fait que la nature réversible de ce processus permet de dévoiler les valeurs des données originales en cas de compromission de la clé de chiffrement.

Avec la tokénisation, les champs des données se voient attribuer une valeur de substitution appelée token (jeton). Lorsque les données doivent être lues, ce jeton est de nouveau remplacé par la valeur à laquelle elles sont associées. Le principal avantage de la tokénisation est qu’elle supprime entièrement les données originales du document ou de la forme une fois qu’elles quittent le réseau. Tout lien mathématique entre la valeur du jeton de remplacement et les données sensibles originales est ainsi supprimé. Contrairement aux données chiffrées, il est impossible d’intercepter des données dans le cloud et de pirater un jeton afin d’en révéler le contenu, car les données ne sont en réalité pas présentes. Cette approche offre également d’énormes bénéfices en matière de respect des règles de conformité sur la localisation des données.

Faire face aux problématiques actuelles
Beaucoup de sociétés de services financiers semblent hésiter à tirer parti des nouvelles fonctionnalités d’applications cloud de premier plan par crainte à l’idée de laisser le contrôle de leurs données sensibles et précieuses à un tiers. Il est aisé de comprendre pourquoi compte tenu des répercussions potentielles. Les solutions de sécurisation des applications cloud (CASB) et les plateformes de protection des données cloud telles que Blue Coat Elastica (qui appartient désormais à Symantec) aident à apaiser certaines de ces inquiétudes.

Ces plateformes constituent une solution de sécurité flexible grâce à laquelle les entreprises peuvent protéger leurs informations sensibles avant qu’elles ne quittent leur réseau. Elles leur permettent également d’identifier et de contrôler les données partagées dans l’ensemble de leur organisation par leurs salariés au sein d’applications cloud. Les solutions de protection des données cloud en assurent la sécurité en chiffrant et en tokénisant les informations sensibles. En les associant à d’imposants protocoles de sécurité dédiés, les organisations seront en mesure de maintenir leurs services cloud et de faire preuve de l’évolutivité réclamée par leurs utilisateurs. Il est difficile de prédire l’avenir, mais une chose est sûre : celui des banques passera par le cloud. (Par Robert Arandjelovic, directeur de la stratégie de sécurité de Blue Coat)

Lurk : business des codes malveillants

Pourquoi le groupe cybercriminel Lurk monétise l’exploit kit Angler, son outil le plus puissant ? Bienvenue dans le business des codes malveillants !

Au début de l’été, Kaspersky Lab a participé à l’arrestation de membres du gang Lurk, suspectés d’avoir dérobé plus de 45 millions de dollars, grâce à des codes malveillants, auprès d’un certain nombre d’entreprises et de banques en Russie. Il s’agit du plus grand groupe cybercriminel financier capturé ces dernières années. Cependant, il ne s’agissait pas du seul méfait de Lurk. D’après l’analyse de l’infrastructure informatique qui se cache derrière le malware du même nom, ses auteurs ont développé et louent leur kit d’exploitation de vulnérabilités à d’autres cybercriminels. Le kit Angler est un jeu de programmes malveillants capable d’exploiter les failles de sécurité de logiciels répandus afin d’installer en toute discrétion des malwares supplémentaires sur les PC.

Angler : un outil puissant pour la propagation de tous types de malwares
Le kit d’exploitation Angler est, depuis plusieurs années, l’un des outils les plus puissants disponibles sous le manteau pour les pirates. La dernière fois que l’on a entendu parler d’Angler remonte à la fin de 2013, lorsque le kit a été proposé en location. Plusieurs groupes cybercriminels s’en sont servi pour propager différents types de malwares : adwares, malwares bancaires, ou ransomwares. Ce kit d’exploitation a été utilisé activement par le groupe à l’origine de CryptXXX, l’un des ransomwares les plus virulents et dangereux sur Internet, de TeslaCrypt et d’autres menaces. Angler a également été utilisé pour la propagation du cheval de Troie bancaire Neverquest, conçu pour attaquer près d’une centaine de banques différentes. Les activités d’Angler se sont interrompues juste après l’arrestation du groupe Lurk.

Les services de banques en lignes principalement visés par des codes malveillants
Comme l’a montré l’étude réalisée par les experts en sécurité, le kit Angler a été créé à l’origine dans un unique but : fournir au groupe Lurk un moyen de diffusion fiable et efficace, lui permettant de cibler les PC à l’aide de son malware bancaire. Etant un groupe très fermé, Lurk s’est efforcé de conserver la maîtrise de son infrastructure cruciale au lieu d’en sous-traiter certaines parties à l’instar d’autres groupes. Cependant, en 2013, la situation a changé et la bande a ouvert l’accès à son kit pour tous ceux disposés à payer.

Nous supposons que la décision de Lurk d’ouvrir l’accès à Angler a été en partie motivée par une nécessité financière. A l’époque où le groupe a mis Angler en location, la rentabilité de sa principale activité – le cybervol d’entreprises – était en baisse sous l’effet d’une série de mesures de sécurité mises en place par les développeurs de logiciels de banque à distance, ce qui a rendu la tâche beaucoup plus difficile pour ces pirates. Or, à cette même époque, Lurk devait entretenir à ses frais une infrastructure réseau et un “personnel” considérables. Le groupe a donc décidé d’élargir ses activités et y est parvenu dans une certaine mesure. Tandis que le cheval de Troie bancaire Lurk menaçait exclusivement des entreprises russes, Angler a été employé dans des attaques visant des utilisateurs du monde entier. Son développement et son support – n’était que l’une des facettes de l’activité de Lurk. En l’espace de plus de cinq ans, le groupe est passé de la création de malware très puissant pour le vol automatisé de fonds avec des logiciels de banque à distance, à des stratagèmes évolués impliquant des fraudes à base d’échange de carte SIM et des spécialistes du piratage de l’infrastructure interne des banques.

Renforcer la cybersécurité des organismes financiers

La société financière SWIFT a publié très récemment un communiqué visant à sensibiliser ses 11 000 banques clientes à relever le niveau de sécurité lors de l’utilisation de leur système de transfert. Cette recommandation fait suite à la cyberattaque perpétrée contre la Banque Centrale du Bangladesh (BCB) ayant conduit au vol de 81 millions de dollars via un système de transfert de fonds Swift.

Dans ce contexte de sensibilisation accrue et de transformation digitale des entreprises, les cyberattaques perpétrées contre les organismes financiers démontrent le besoin global de revoir la place de la sécurité dans les stratégies des organismes financiers et des entreprises, aux plus hauts niveaux de ces dernières. C’est d’autant plus essentiel à l’heure où les dommages collatéraux tels que l’impact sur le cours de la bourse et sur les investissements semblent inévitables.

Jean-François Pruvot, Regional Director France chez CyberArk, commente à Data Security Breach : « La cybersécurité doit irrévocablement être considérée comme une priorité par les entreprises car les répercussions immédiates d’une faille de sécurité concernent directement, et en premier lieu, leurs dirigeants qui sont porteurs de ces questions et sont donc tenus pour responsables du moindre incident. Dans le cas d’une cyberattaque de grande ampleur, cela aboutit la plupart du temps au renvoi ou à la démission quasi immédiate du PDG, comme ce fût le cas, par exemple, de la Banque Centrale du Bangladesh. Des mesures souvent radicales qui s’expliquent par des arguments économiques et stratégiques« .

D’un point de vue économique, les cybermenaces doivent aujourd’hui être considérées comme un risque systémique. En effet, les attaques contre les organisations financières impactent directement les investissements et le cours de la bourse, ce qui contribue à inciter les agences de notation et les organismes de contrôles financiers, qui jusqu’à présent ne prenaient pas en compte le risque cyber dans leurs analyses, à l’intégrer de plus en plus, à l’instar d’analystes financiers tels que Moody’s. L’adoption de cette démarche anticipative leur permet entre autres d’éviter que les investisseurs ne se retournent contre eux dans le cas d’un décrochage boursier causé par une cyberattaque.

Relever le niveau de sécurité

Par ailleurs, dès lors que les investissements et/ou le cours de la bourse sont impactés, les organisations doivent prendre conscience de l’effet « boule de neige » d’une cyberattaque, d’un point de vue stratégique. En effet, en attaquant l’entreprise, elle touche en premier lieu la direction, suivi du comité de direction et par extension atteint le conseil d’administration. Cela conduit à la nécessité de développer en amont un plan d’urgence, tenant compte des répercussions sur l’image et la réputation, pour faire face à l’éventualité d’une cyberattaque. Mais ce qui aura le plus de poids est sa manière d’appréhender une telle crise auprès de ses clients, partenaires et investisseurs et surtout sa capacité à recouvrer le business suite à une compromission. Par exemple, le renvoi effectif d’un dirigeant, ou sa démission, reste à l’heure actuelle quasiment inévitable car il démontre une volonté de l’entreprise d’aller de l’avant et de ne pas reproduire les mêmes erreurs : il envoie un message de renouveau à l’opinion.

Cependant, avant d’en arriver là, les hauts dirigeants, qui ont en majorité pris conscience de la menace du risque lié à la cybersécurité, doivent à présent s’atteler sérieusement à la mise en place et au verrouillage d’un plan de sécurité de l’information au sein de leur organisation, et ce, au-delà des investissements financiers dans les technologies. Pour y parvenir, ils doivent indiscutablement impliquer l’ensemble des départements de l’entreprise afin d’adresser à l’unisson, et en priorité, le problème central des pirates informatiques qui trouveront le moyen de s’introduire dans le périmètre de sécurité, et de détourner et d’abuser d’identifiants afin d’accéder à des informations sensibles ou de perpétrer des transactions frauduleuses dont les conséquences risquent de marquer l’organisme au fer rouge pour de longues années.

Fraude au président ? une banque belge piégée à hauteur de 70 millions d’euros

La banque coopérative Crelan vient de révéler un piratage qui lui a coûté 70 millions d’euros.

Ca n’arrive pas qu’aux autresLa fraude au président, DataSecurityBreach.fr vous en parle malheureusement très souvent. L’idée, voler de l’argent à une entreprise en l’incitant à faire volontairement le virement. Les pirates, derrière ce type d’attaque, collectent un maximum d’informations sur leur cible. Identité, adresse, documents, postes occupés par les salariés… même les répondeurs des boites mails peuvent servir de source d’information.

La banque coopérative belge Crelan vient de goûter à ces escrocs particulièrement chevronnés. D’abord parce qu’ils ont la connaissance technique de l’environnement de l’entreprise qu’ils vont attaquer. Ensuite, ils ont l’aplomb pour appeler au téléphone, mettre la pression aux interlocuteurs par courriels. Ils se font passer pour un créancier, un client de la société et incitent un employé à valider des virements. Pour cette banque aux 288.000 clients, les pirates ont réussi à se faire virer pour 70 millions d’euros. « Aucun client n’a été touché. » confirme la banque à la presse Belge. C’est une enquête interne qui a découvert le pot aux roses. Il était malheureusement bien trop tard. L’enquête du parquet a été lancé. Il va falloir remonter à l’argent perdu entre la Moldavie, la Chine, Israël et les poches des voyous. Crelan indique avoir « renforcé les procédures de sécurité interne« .

Un nouveau malware qui cible les services financiers

Découverte par le SOC (Security Operating Center) de F5 Networks et détectée par les solutions de sécurité F5 WebSafe en novembre 2015, l’attaque Tinbapore représente un risque de plusieurs millions de dollars.

L’enquête des experts en sécurité de F5 révèle que Tinbapore est une nouvelle variante du malware Tinba qui avait jusqu’ici ciblé les organismes financiers en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique (EMEA) et aux US. Le malware Tinba original a été écrit en employant la programmation en langage assembleur et s’est fait remarqué pour sa très petite taille (20 Ko avec tous les Webinjects et la configuration). Le malware utilise principalement quatre bibliothèques du système lors de l’exécution : ntdll.dll, advapi32.dll, ws2_32.dll et user32.dll. Sa principale fonctionnalité est de se raccorder à tous les navigateurs de la machine infectée afin de pouvoir intercepter les requêtes HTTP et effectuer des injections web.

Les nouvelles versions améliorées du malware utilisent un algorithme de génération de domaine (DGA – domain generation algorithm), ce qui rend le malware beaucoup plus persistant et lui donne la possibilité de revenir en activité, même après que le serveur de commande et de contrôle (C&C) soit coupé. Cette nouvelle variante de Tinba – Tinbapore – créée désormais sa propre instance explorer.exe qui fonctionne en arrière-plan. Elle diffère de la plupart des versions précédentes car elle vise activement les organismes financiers de l’Asie-Pacifique (APAC), un territoire inexploré pour Tinba.

L’iris comme mot de passe pour retirer de l’argent

Le groupe bancaire américain CitiGroup teste des distributeurs de billets proposant le contrôle du client par l’iris.

La société bancaire Citigroup vient de lancer un test géant d’un système de biométrie équipant ses distributeurs de billets. Mission, plus de mot de passe à taper, mais montrer ses yeux, et plus précisément son iris pour être identifié. Une technologie proposée par Diebold.

Comme l’indique le Wall Street Journal, une sécurité plus fiable que l’empreinte digitale. Deux machines sont testées à New-York. Il faut posséder un téléphone portable et l’application de Citigroup. Une fois votre iris validé par votre téléphone, un QR code apparaît à l’écran de l’appareil qu’il faut ensuite présenter au distributeur de billets. Une technologie qui semble lourde pour quelques billets, mais qui ne réclame plus de cartes bancaires, de code à taper, … Elle a été baptisée Irving.

La seconde technologie, Janus, rajoute une communication d’information par courriel et/ou SMS. Pour rappel, Diebold propose aussi des urnes informatiques pour les élections… qui ont été montrées du doigt, en 2008, suite à des problèmes de sécurité.

https://www.youtube.com/watch?v=awIM_M00tSA

Le FBI lance une alerte sur les cartes à puce… puis la retire

Les banques, plus fortes que le FBI ? L’agence fédérale américaine a lancé une alerte au sujet des cartes bancaires à puce. Un message retiré à la demande des institutions financières.

Le FBI de San Diego a fait fort, vendredi 9 octobre. Une alerte publique, comme l’agence en produit très souvent, indiquait que les cartes bancaires avec puces pouvaient encore être la cible des pirates. Dans son document intitulé « Les nouvelles cartes de crédit avec micropuces peuvent encore être vulnérables face aux fraudeurs » [New microchip-enabled credit cards may still be vulnerable to exploitation by fraudsters] Mulder et Scully expliquaient simplement que le fait d’avoir une puce et un mot de passe ne devait pas empêcher les utilisateurs des nouvelles cartes bancaires (avec une puce et un mot de passe) de faire attention à leur bout de plastique. Les banques n’ont pas aimé l’alerte. Bilan, le FBI a retiré son avertissement et a été invité à revoir sa copie.