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OpenDNS coupé en Belgique : une bataille entre justice, streaming et liberté numérique

Depuis le 11 avril 2025, OpenDNS n’est plus accessible aux internautes belges, conséquence d’une décision judiciaire liée à la lutte contre le piratage. En toile de fond : DAZN, le streaming sportif et la neutralité technologique.

Le bras de fer entre les ayants droit du sport et les services de contournement numérique franchit une nouvelle étape en Belgique. OpenDNS, service alternatif de résolution DNS appartenant à Cisco, a suspendu ses activités dans le pays suite à une décision du tribunal de commerce francophone de Bruxelles. En cause : une plainte déposée par la plateforme DAZN contre des centaines de sites de streaming illégaux, accusés de diffuser sans autorisation des contenus sportifs. Cette décision judiciaire impose désormais à des services technologiques comme OpenDNS d’empêcher l’accès à ces plateformes illicites. Face à cette injonction, Cisco a choisi de retirer complètement son service DNS du territoire belge, soulignant un débat crucial sur la neutralité du Net.

DNS : la boussole d’Internet que l’on oublie trop souvent

Pour comprendre l’affaire, il faut d’abord saisir ce qu’est un DNS. Le Domain Name System (DNS) est un système fondamental d’Internet créé par David Ulevitch il y a bientôt 20 ans : il convertit les noms de domaine que nous tapons — comme datasecuritybreach.fr ou netflix.com — en adresses IP, compréhensibles par les machines. En d’autres termes, il s’agit d’un annuaire géant qui permet à nos navigateurs de retrouver les sites web. Sans DNS, il faudrait mémoriser les séries de chiffres correspondant à chaque site, une tâche irréalisable pour la plupart des internautes.

Traditionnellement, les fournisseurs d’accès à Internet (FAI) proposent leurs propres serveurs DNS. Mais de nombreux utilisateurs, pour des raisons de performance, de sécurité ou de confidentialité, préfèrent des services alternatifs comme OpenDNS, Cloudflare ou Google DNS. Ces services, souvent plus rapides, filtrent aussi les contenus malveillants, protègent contre les attaques et permettent de contourner certaines restrictions géographiques.

OpenDNS, racheté par Cisco en 2015 pour 635 millions de dollars (environ 595 millions d’euros), offrait une alternative rapide et sécurisée aux serveurs DNS traditionnels.

OpenDNS, justement, se distingue depuis sa création en 2006 par sa capacité à sécuriser les connexions et à accélérer la navigation. Depuis son acquisition par Cisco, géant américain des infrastructures réseau, le service est resté gratuit pour les particuliers. Mais c’est cette même accessibilité qui le rend aujourd’hui problématique dans le contexte juridique belge.

La plainte de DAZN : une lutte contre le piratage massif

DAZN, plateforme spécialisée dans la diffusion de compétitions sportives, a porté plainte devant la justice belge contre plusieurs centaines de sites diffusant illégalement ses contenus. Pour les ayants droit, ces plateformes représentent une perte de revenus colossale et menacent le modèle économique des retransmissions sportives, où les droits audiovisuels se chiffrent en milliards. Dazn a déjà agi, avec plus ou moins de réussites, en France, en Espagne, Etc.

C’est dans ce cadre que le tribunal a rendu une ordonnance obligeant les fournisseurs d’accès, mais aussi certains services de résolution DNS, à bloquer l’accès à une longue liste de sites jugés illégaux. Concrètement, cela signifie que des entreprises comme Cisco doivent manipuler leur infrastructure DNS pour empêcher les utilisateurs belges de se connecter à ces sites.

Or, pour Cisco, cette demande va à l’encontre de la neutralité technologique. Dans un communiqué, l’entreprise a exprimé son désaccord avec cette approche. Elle estime que la responsabilité d’un tel blocage devrait incomber aux hébergeurs ou aux plateformes de contenu, pas aux intermédiaires techniques comme les services DNS.

Plutôt que de modifier ses services pour répondre à cette obligation spécifique à la Belgique, Cisco a fait le choix radical de suspendre complètement l’accès à OpenDNS dans le pays. Une décision inédite, qui suscite de nombreuses réactions, tant sur le plan juridique que technologique.

Pour les défenseurs des libertés numériques, cette affaire illustre les dérives potentielles d’une régulation trop intrusive. Le fait qu’un service mondial soit contraint de modifier son fonctionnement à l’échelle d’un pays, voire de cesser ses activités, pose la question de la souveraineté numérique mais aussi de l’universalité d’Internet. À l’inverse, les ayants droit et les acteurs de l’audiovisuel saluent une décision qui donne enfin des moyens concrets pour lutter contre le piratage.

Dans les faits, cette suspension d’OpenDNS crée une zone grise pour les internautes belges. Beaucoup se tournent désormais vers d’autres services DNS ou utilisent des VPN pour contourner cette nouvelle restriction. Une ironie, puisque la mesure censée freiner l’accès au contenu illégal pourrait, à terme, encourager encore davantage les pratiques de contournement.

Un précédent inquiétant pour les technologies neutres ?

Le cas belge pourrait-il devenir un cas d’école ? C’est l’une des préoccupations majeures des acteurs du numérique. Si chaque pays peut exiger d’un prestataire DNS ou d’un autre service technique d’intervenir dans le filtrage du web, cela ouvre la porte à une fragmentation d’Internet. Un Internet à plusieurs vitesses, où l’accès aux services dépendrait de critères géopolitiques ou juridiques.

La neutralité du Net, un principe fondateur d’Internet, en sort fragilisée. Ce principe veut que tous les flux de données soient traités de manière égale, sans discrimination ni interférence. En demandant à un service neutre comme OpenDNS d’exclure certains sites, la justice belge brouille cette ligne de séparation entre contenu et infrastructure.

Mais les défenseurs du droit d’auteur rappellent que l’impunité ne peut plus durer. Le streaming illégal prive les créateurs de revenus légitimes, et les plateformes comme DAZN ont besoin de recours concrets pour protéger leurs investissements.

Le Centre pour la Cybersécurité Belge ne voit pas de menaces pirates venues d’Asie

Il y a quelques jours, le CCB, le Centre pour la Cybersécurité en Belgique, Un ANSSI Royal, a présenté les risques cybers visant le pays. Russie et Chine ne sont pas montrés du doigt.

Voilà qui change ! Les pirates informatiques de la Russie et de la Chine ne sont pas montrés du doigt par le Centre pour la Cybersécurité Belge (CCB). Alors que les Américains et le Royaume-Unis, repris en force par la presse mondiale, affichent la Chine et la Russie comme les premiers « gêneurs »  numériques du monde, le CCB affiche un calme olympien face à ces ennemis 2.0. « Il n’y a actuellement aucun danger concret en provenance de Chine » souligne le CCB lors de sa dernière conférence de presse en date. « Il n’existe pas suffisamment de preuves concrètes susceptibles de causer du souci à la Belgique » confirme Miguel De Bruycker, directeur du CCB.

En ce qui concerne la Russie, le directeur du CCB a été des plus clair dans les colonnes de Le Vif :  « Il y a une grande différence entre une attaque d’un groupe de pirates ordinaire et la cybercriminalité organisée à partir d’un pays« .

Le CCB, à l’image de l’Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI) va lancer son propre système d’alerte. D’ici la fin 2018, les entreprises dites d’importance vitale (OIV) recevront alertes et avertissements plus « poussés » via le « Early Warning System » Belge.

En 2017, deux tiers des entreprises belges auraient été  victimes de la cybercriminalité selon l’entité royale.

Fraude au président ? une banque belge piégée à hauteur de 70 millions d’euros

La banque coopérative Crelan vient de révéler un piratage qui lui a coûté 70 millions d’euros.

Ca n’arrive pas qu’aux autresLa fraude au président, DataSecurityBreach.fr vous en parle malheureusement très souvent. L’idée, voler de l’argent à une entreprise en l’incitant à faire volontairement le virement. Les pirates, derrière ce type d’attaque, collectent un maximum d’informations sur leur cible. Identité, adresse, documents, postes occupés par les salariés… même les répondeurs des boites mails peuvent servir de source d’information.

La banque coopérative belge Crelan vient de goûter à ces escrocs particulièrement chevronnés. D’abord parce qu’ils ont la connaissance technique de l’environnement de l’entreprise qu’ils vont attaquer. Ensuite, ils ont l’aplomb pour appeler au téléphone, mettre la pression aux interlocuteurs par courriels. Ils se font passer pour un créancier, un client de la société et incitent un employé à valider des virements. Pour cette banque aux 288.000 clients, les pirates ont réussi à se faire virer pour 70 millions d’euros. « Aucun client n’a été touché. » confirme la banque à la presse Belge. C’est une enquête interne qui a découvert le pot aux roses. Il était malheureusement bien trop tard. L’enquête du parquet a été lancé. Il va falloir remonter à l’argent perdu entre la Moldavie, la Chine, Israël et les poches des voyous. Crelan indique avoir « renforcé les procédures de sécurité interne« .

Facebook ne doit plus suivre les Belges à la Trace

Un tribunal a donné 48 heures à Facebook pour arrêter le suivi de ses utilisateurs Belges.

La CNIL Belge [Commission de la vie privée belge], par le biais d’un tribunal local, vient de gagner une bataille intéressante face à Facebook. Le portail communautaire doit stopper le suivi des internautes du royaume. Fini le cookie inquisiteurs qui dure 5 ans. Facebook a interjeté l’appel de la décision.

Le tribunal belge a déclaré que le géant américain doit obtenir le consentement des internautes afin de recueillir les données collectées par le cookie. Pour les juges, ce cookie et son contenu sont considérés comme des données personnelles. Facebook risque 250.000 euros d’amende, par jour, si le problème n’est pas corrigé. Facebook a précisé qu’il « utilisait le cookie DATR pendant plus de cinq ans pour garder Facebook sécurisé pour 1,5 milliard de personnes à travers le monde« .

Les plus bidouilleurs garderont un petit sourire aux lèvres en se souvenant d’une méthode du « cookie stealing » permettant de prendre la main sur un compte Facebook en interceptant le précieux document. Il suffisait alors de Wireshark et cookie injector pour devenir Kalif à la place du Kalif. Il fallait, certes, être sur le même réseau que la cible, mais soyons honnête, un détail… que ce détail.

L’aéroport de Charleroi touché par un code malveillant

Voici venir le virus dans l’avion, du moins aux portes de ce dernier. L’agence Belga indique qu’un logiciel malveillant a contaminé plusieurs ordinateurs du réseau informatique de l’aéroport de Charleroi. Heureusement, on voit mal le gouvernement Belge dire le contraire, le trafic aérien n’a pas été perturbé par cette intrusion. Les machines ont été utilisées comme zombies pour lancer d’autres attaques. Heureusement que les pirates n’analysent pas tant que ça les machines malmenées. Bref, pas rassurant ! Les ordinateurs en question n’étaient pas mis à jour.