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Faille de sécurité pour Bitcoin ?

L’existence d’une faille de sécurité potentielle dans la monnaie virtuelle Bitcoin inquiète le web… ou pas ! Alors que le Bitcoin rencontre un succès mondial, des chercheurs de l’université Cornell viennent de révéler l’existence d’une faille de sécurité potentielle dans la monnaie virtuelle. Sergey Lozhkin, chercheur senior en sécurité chez Kaspersky Lab, explique : “Comme pour chaque découverte scientifique, les recherches concernant une potentielle vulnérabilité du Bitcoin doivent être revues et analysées par la communauté. Cependant, nous pouvons d’ores et déjà noter que la vulnérabilité dont il est question ici relève davantage de l’économie que de la technologie. Même s’il était possible pour certains groupes de personnes (ou plus probablement une entité gouvernementale disposant d’un pouvoir informatique illimité) de disposer d’un contrôle sur le processus de ‘mining’ de Bitcoin, cela n’entrainerait pas forcément la chute et la disparition de la monnaie virtuelle. » L’agitation autour de ces recherches est donc injustifiée, bien que compréhensible. Actuellement, le Bitcoin est davantage menacé par des risques politiques que technologiques.

Pendant ce temps, en Australie, le responsable du site internet Inputs.io a déposé plainte après avoir été ponctionné d’un million de dollars de Bitcoin. L’atteinte à la sécurité de cette « banque » Bitcoin aurait eu lieu les 23 et 26 Octobre derniers. Les pirates auraient réussi à voler 4.100 bitcoins. Un porte-parole de la police fédérale australienne a déclaré au Daily Mail qu’un vol de bitcoin n’a jamais été étudié par ses services. Les serveurs étaient basés aux USA. Sur son site web, le responsable d’Inputs indique « Je sais que cela ne signifie pas grand-chose, mais je suis désolé, et dire que je suis très triste de ce qui s’est passé est un euphémisme. »

La vulnérabilité des systèmes SCADA, une découverte mondiale et une réalité française

La semaine dernière aux Etats-Unis, des chercheurs ont identifié 25 vulnérabilités zero-day (des exploits qui utilisent une faille jusqu’ici méconnue) dans des logiciels de contrôle industriel d’une seule entreprise, et plus précisément au sein de ses systèmes de gestion SCADA. Bien qu’aucune faille détectée n’ait pu permettre une prise de contrôle totale des serveurs, les chercheurs ont pu ainsi prouver que cette possibilité existait bel et bien, et que des pirates pourraient utiliser ce biais pour prendre contrôle de l’ensemble du système.

En France, Patrick Pailloux, Directeur Général de l’ANSSI, s’est exprimé lors des dernières Assises de la Sécurité  sur le besoin urgent pour les entreprises et les organismes gouvernementaux de s’assurer un haut niveau de sécurité inhérent aux systèmes industriels critiques. Le gouvernement vient appuyer le positionnement de l’ANSSI face à cette vulnérabilité des systèmes de contrôle-commande industriels via un projet de loi prévoyant que l’Etat puisse règlementer la protection des systèmes d’information critiques des Opérateurs d’importance vitale (OIV), c’est-à-dire les hôpitaux, les banques ou encore les acteurs dans le secteur de l’énergie (nucléaire, eau, électricité, etc.), des télécoms et des transports.

Jean-Pierre Carlin, Directeur Europe du Sud chez LogRhythm, commente à dataSecurityBreach.fr : « Les cyber-attaques sur les systèmes de gestion SCADA sont rares si nous les comparons aux nombreux incidents touchant des applications Internet ou encore les réseaux informatiques d’entreprise, mais les dommages causés sont bien plus graves. Il suffit que les systèmes SCADA en charge de la télégestion de l’infrastructure critique nationale soient vieillissants ou bien peu protégés pour que les hackers puissent en prendre le contrôle via un simple virus informatique. Dès lors, ils peuvent altérer les opérations au sein des usines de production d’eau, d’électricité ou des réseaux d’énergie. L’ampleur des dégâts liés aux cyber-attaques peut être colossale : elles peuvent non seulement entrainer la perte des données, lourdes de conséquences sur les entreprises et leurs clients, mais aussi engendrer des dommages sur le monde physique, avec un réel impact sur la population. »

Les systèmes SCADA sont beaucoup plus vulnérables face aux cyber-attaques dans la mesure où ils ont été développés à l’époque où Internet n’était pas encore un outil indispensable et omniprésent au quotidien, tant sur le plan professionnel que personnel. La conception du système de contrôle de sécurité s’est donc limitée aux accès physiques, ne prenant ainsi pas en compte le risque de cybermenaces.  Les plus virulentes cyber-attaques expérimentées au cours de ces dernières années, telles que les virus Stuxnet ou encore Flame, ont été initiée par le biais de systèmes SCADA, il est donc évident que de telles attaques peuvent encore frapper aujourd’hui, notamment en raison d’un niveau de sécurité insuffisant. Avec la découverte régulière de nouvelles vulnérabilités, les organisations et les gouvernements doivent prendre conscience qu’il est important et désormais urgent de renforcer la sécurité inhérente aux systèmes industriels critiques.

« Les outils traditionnels de cyber sécurité tels que les antivirus ont prouvé leurs limites à maintes reprises. Le virus Flame par exemple, a réussi à contourner le système de détection de 43 antivirus et il a fallu plus de deux ans avant qu’il ne soit identifié. Les entreprises et organismes gouvernementaux doivent donc mettre en place des solutions d’investigation, de détection et de prise en charge de toutes les menaces et vulnérabilités évoluées, avec davantage de précision et des mesures en temps réel. Pour y parvenir, une analyse permanente et complète de tous les logs générés par les systèmes informatiques est indispensable. Avec la forte augmentation de l’informatisation, les infrastructures critiques nationales deviennent de plus en plus vulnérables, il est devenu indispensable de s’équiper avec des niveaux de protection avancés, il en va de l’intérêt général. »

Intercepter les données du dossier public de DropBox… facile

Le dossier Public de DropBox, un peu trop libre pour les personnes non autorisées à le consulter. Dropbox est une société bien connue spécialisée dans les solutions de cloud computing. La société annonce des centaines de millions d’utilisateurs, avec des pétaoctets de données stockées. Aujourd’hui, beaucoup utilisent Dropbox pour partager quoi que ce soit en famille ou entre amis. Cet usage semble parfaitement raisonnable si les données partagées ne sont pas sensibles, mais Dropbox est aujourd’hui aussi largement utilisé par les entreprises. DropBox remplace même parfois le service de Backup ou autres moyens de partager des fichiers entre collègues. Il parait que cela permet d’économiser de l’espace disque, du temps. Mais côté confidentialité, il faudra repasser, surtout si vous utilisez le dossier « Public ».

Notre ami Jean-Pierre Lesueur (DarkCoderSc) vient de nous montrer comment les fichiers DropBox dans le dossier « Public », normalement sécurisés et non accessibles aux personnes non autorisées, sont en fait parfaitement libres d’être consultés par des personnes extérieures. Pour cela, rien de plus simple. Il faut posséder un compte DropBox valide, une petite application python du nom de wfuzz et … c’est tout.

L’outil va égrener les noms de fichiers qui peuvent se trouver dans le dossier Public d’un compte DropBox ciblé. Bref, arrêtez de penser que le dossier « Public » n’est pas accessible aux personnes non autorisées. Démonstration en vidéo, ci-dessous.