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Cybersécurité : les imprimantes, une faille trop ignorée

L’imprimante, ce périphérique banal du quotidien professionnel, devient une porte d’entrée inattendue pour les cybercriminels. Un oubli stratégique qui expose gravement les entreprises françaises.

 

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Une étude paneuropéenne dévoile une menace largement négligée : les imprimantes. En France, seuls 7 % des salariés formés à la cybersécurité ont reçu une sensibilisation spécifique à ces équipements. Tandis que 59 % des entreprises n’appliquent aucune mesure de protection dédiée, les comportements à risque s’accumulent. Impression de documents depuis des comptes électroniques personnels, fichiers web non sécurisés, ou encore documents oubliés dans les bacs de sortie, sans parler des sauvegardes sur les disques durs de certaines imprimantes : autant d’angles morts exploités par les cyberattaquants. Pourtant, à peine 5 % des salariés français considèrent les imprimantes multifonctions comme une menace. DataSecurityBreach.fr tire la sonnette d’alarme à quinze jours de la rentrée : la sécurité des imprimantes ne peut plus être laissée de côté.

Une faille invisible dans la routine des bureaux

Tout commence par un geste simple. Appuyer sur « imprimer ». Ce geste quotidien, anodin pour la plupart des salariés, dissimule pourtant un risque stratégique majeur. Dans les open spaces comme dans les bureaux à distance, les imprimantes sont devenues des périphériques essentiels… et vulnérables. L’étude européenne menée par Sharp Europe auprès de 11 000 employés de PME dans 11 pays révèle une donnée frappante : seuls 7 % des salariés français ayant suivi une formation en cybersécurité ont été sensibilisés aux risques liés aux imprimantes. C’est deux fois moins que la moyenne européenne (15 %). Une lacune qui en dit long sur la place accordée à ces équipements dans les politiques de sécurité informatique.

Ces chiffres pointent une réalité : les imprimantes sont vues comme inoffensives, voire obsolètes dans l’imaginaire cyber. Pourtant, elles disposent d’un système d’exploitation, sont connectées au réseau, stockent temporairement des données et offrent parfois une interface web. Tous les ingrédients d’un vecteur d’attaque sont réunis.

Le virage numérique accéléré par la pandémie a bouleversé les usages professionnels. Si la cybersécurité a gagné en importance, certaines zones restent dans l’ombre. Les imprimantes en font partie. Le travail à distance a modifié les comportements, sans forcément élever le niveau de vigilance.

L’étude souligne que 28 % des salariés français interrogés impriment au bureau des fichiers envoyés par e‑mail depuis leur domicile. Pire encore, 18 % impriment des fichiers téléchargés directement depuis des sites web, sans même s’interroger sur leur fiabilité. Ces gestes, anodins en apparence, sont des cadeaux offerts aux cybercriminels : fichiers vérolés, scripts malveillants, ou simples failles réseau peuvent être injectés par le biais d’un périphérique non sécurisé.

Autre constat alarmant : seuls 15 % des salariés sont conscients qu’abandonner un document dans le bac de sortie d’une imprimante multifonction représente une faille de sécurité. Ce chiffre traduit une méconnaissance profonde des usages à risque. Dans les entreprises manipulant des données sensibles, santé, finance, juridique, un document oublié peut suffire à compromettre la confidentialité de centaines de dossiers.

L’étude révèle également une inadéquation criante entre le niveau de menace réel et la perception des salariés. En France, seuls 5 % considèrent les imprimantes comme la plus grande menace cyber dans leur environnement de travail, contre 10 % à l’échelle européenne. Une différence révélatrice d’un décalage culturel dans la façon d’appréhender la sécurité numérique.

Une stratégie de cybersécurité à reconstruire

Les entreprises françaises accusent un net retard. 59 % d’entre elles n’ont mis en place aucune mesure spécifique de protection des imprimantes, contre 38 % en moyenne en Europe. Un écart de 21 points qui soulève une question cruciale : pourquoi ce désintérêt face à une menace connue ?

La réponse se trouve peut-être dans la perception de l’imprimante comme un outil « passif ». Un terminal qui ne génère pas de données, qui ne stocke que brièvement des fichiers, et dont l’interface semble rudimentaire. Or, cette vision est fausse. Les imprimantes multifonctions modernes disposent de capacités avancées : connexion sans fil, gestion à distance, synchronisation avec le cloud… Elles sont, en réalité, des ordinateurs à part entière.

Roland Singer, vice-président des services informatiques chez Sharp Europe, le souligne : « Les imprimantes sont perçues comme inoffensives. C’est précisément ce qui en fait une cible idéale pour les cybercriminels. »

La sécurisation de ces équipements passe par plusieurs leviers essentiels que DataSecurityBreach.fr vous propose. D’abord, l’intégration dans les audits de sécurité : toute stratégie de cybersécurité doit inclure les périphériques, y compris les imprimantes, dans sa cartographie des risques. La formation des collaborateurs. Sensibiliser les salariés aux bonnes pratiques comme, par exemple, ne pas laisser de documents traîner, ne pas imprimer des fichiers non vérifiés, utiliser des connexions sécurisées, ne pas jeter ce que l’on considère comme mal imprimé. Autre élément souvent mis de côté car sous-traité : la sécurisation logicielle et réseau. La mise à jour régulière des firmwares, chiffrement des données, désactivation des ports inutiles, gestion des accès utilisateurs par authentification ou badge ne doivent pas être ignorés. Une gouvernance transversale avec les équipes IT, le service achat et les utilisateurs finaux. Une collaboration qui doit intégrer des critères de cybersécurité dès l’acquisition des imprimantes.

Cette étude, même si cette dernière est mise en place par un vendeur d’imprimante et de solution d’impression, agit comme un révélateur. Les imprimantes ne sont pas des périphériques du passé. Elles sont au cœur des usages quotidiens et, de fait, au centre des enjeux de cybersécurité modernes. Elles incarnent ces zones grises, souvent oubliées, qui fragilisent l’édifice numérique de nombreuses entreprises. Tant que les imprimantes resteront perçues comme des accessoires anodins, elles continueront à représenter des portes d’entrée béantes pour les cyberattaquants. Or, dans un monde numérique en tension constante, chaque faille est une opportunité pour celui qui sait l’exploiter.

Comment protéger son réseau et ses imprimantes professionnelles en 5 étapes ?

Les entreprises de toutes tailles doivent relever un certain nombre de défis pour assurer la sécurité de leurs réseaux. Pourtant, les vulnérabilités liées aux MFP et imprimantes connectées d’aujourd’hui sont souvent sous-estimées. Voici comment protéger votre réseau en 5 points.

Désormais, les pirates se servent des systèmes multifonction (MFP) et imprimantes des organisations pour dérober des informations confidentielles stockées sur des disques durs et d’autres périphériques connectés aux réseaux professionnels. Ces cybercriminels provoquent d’importants dégâts et perturbent les activités des entreprises. Selon un rapport d’IDC, 25 % des failles de cybersécurité à corriger impliqueraient des imprimantes. L’impact sur la productivité et la rentabilité des entreprises est donc énorme, alors même que risque lié aux MFP et imprimantes non sécurisés est souvent méconnu et ignoré.

1 : l’identification des utilisateurs et la gestion des autorisations

L’une des solutions les plus importantes pour sécuriser les réseaux consiste à n’autoriser que les utilisateurs connus à accéder aux périphériques tels que les imprimantes. Cet objectif peut être atteint grâce à une administration et à une gestion des autorisations cohérentes.

Identification des utilisateurs : il s’agit du processus grâce auquel les administrateurs ne donnent de droits d’accès aux MFP et imprimantes qu’aux utilisateurs enregistrés. Ces derniers peuvent être identifiés en interne en s’appuyant sur la liste d’utilisateurs locaux, ou via le réseau grâce à un serveur d’authentification. Les administrateurs doivent également décider qui appartient à quel groupe en créant un nom d’utilisateur et un mot de passe, et en mettant en place une stratégie de gestion de mots de passe sur mesure/unique.

Autorisation des utilisateurs : ce processus a pour but d’autoriser l’accès aux ressources des réseaux des organisations, et d’en contrôler l’utilisation. En fonction des identifiants de chaque utilisateur, il est possible de limiter l’accès à certains individus, le restreindre à certaines fonctions, ou le bloquer entièrement. L’administrateur peut également configurer l’accès aux périphériques à l’aide de cartes d’accès contenant des informations d’identification uniques pour chaque individu.

2 : sécuriser le réseau

L’ensemble des périphériques connectés au réseau sont aussi sécurisés que le point le plus vulnérable de ce réseau. Il est donc très important de contrôler l’utilisation des ports et protocoles. Grâce à une configuration intelligente, les administrateurs peuvent bloquer les activités indésirables et les attaques potentielles sur l’infrastructure. Parmi les techniques permettant de sécuriser les communications entre les périphériques du réseau :

Utiliser des fonctions de filtrage pour limiter l’accès à des adresses IP et MAC (Media Access Control) spécifiques. Le réseau et les canaux de communication sont ainsi protégés en limitant l’accès aux adresses ou plages d’adresses spécifiées.

Désactiver les ports non utilisés (afin que seuls ceux qui sont nécessaires fonctionnent) pour bénéficier d’une couche de sécurité supplémentaire et de davantage de contrôle sur le réseau en bloquant les accès non autorisés vers l’ensemble des actifs connectés.

S’assurer que les protocoles IPSec (le protocole Internet pour un échange de données sécurisé et chiffré de données), TLS (le protocole de sécurité de la couche de transport, qui chiffre la transmission de données) et HTTPS (le protocole de transfert hypertexte sécurisé, qui sécurisé les communications sur le réseau) sont configurés pour offrir le niveau de protection le plus élevé.

3 : protéger les données

Il y a deux façons de s’assurer que les données stockées sur les disques durs des MFP et imprimantes soient en permanence sécurisées :

Le chiffrement des données est la procédure ou fonctionnalité cryptant les documents à l’aide d’un algorithme complexe à 256 bits.

L’écrasement des données, qui permet d’effacer le disque dur d’un appareil. Cette stratégie garantit l’effacement définitif de l’ensemble des données déjà stockées sur le disque et des documents numérisés après avoir qu’elles aient été écrasées jusqu’à 10 fois.

4 : imprimer des informations confidentielles de façon sécurisée

Les documents confidentiels doivent être imprimés en suivant une procédure sécurisée évitant les accès et copies non autorisées. Ainsi, lorsqu’une tâche d’impression est soumise, elle est conservée sur le disque dur de l’appareil jusqu’à ce que l’utilisateur saisisse un code PIN, ou présente un jeton ou une carte d’authentification configurés au préalable. Une fois le document imprimé, l’ensemble des données sont automatiquement effacées du disque dur.

5 : assurer une supervision et un contrôle à distance

Mis en place correctement, les outils de sécurité des réseaux offrent aux administrateurs informatiques un contrôle total sur l’ensemble des appareils connectés au réseau, et ce directement depuis leurs postes de travail. Ils peuvent ainsi contrôler un parc entier de MFP et d’imprimantes, et découvrir et gérer à distance la plupart des menaces de sécurité potentielles. Le clonage des appareils permet également de rationaliser le travail des administrateurs, et offre encore plus de sérénité, tout changement au niveau des paramètres d’un équipement pouvant ainsi être reproduit sur l’ensemble du parc. (Par Tomasz Stefanski – Solutions and Applications Specialist chez Sharp Europe).