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Les écoutes de la NSA : rien de nouveau sous les drapeaux

La NSA a toujours été à l’écoute de ses alliés et des pays non alliés dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Rappelons que lors de la découverte du programme Echelon en 2000, la classe politique française et européenne avait été choquée par cette découverte. Voyons messieurs les politiciens ! Echelon surveillait tout et tout le monde bien avant les années 2000, entre autres : les communications téléphoniques, les fax et les communications électroniques, celles qui transitent par ondes radio, voies hertziennes, satellites, câbles, fibres optiques, sans oublier, bien sûr, les réseaux informatiques.

Et les services français ne sont pas en reste. A la même époque, ils avaient développé leur propre système d’écoute, basé également sur Echelon, mais ne disposaient pas des mêmes moyens pour avoir une panoplie d’outils aussi large. Les entreprises comme Airbus, Thomson-CSF, Siemens, Wanadoo, Alcatel-Lucent et autres, ont toujours subi ce genre d’espionnage industriel. A l’heure où la France lance rapports sur rapports, livres blancs sur la défense et la sécurité nationale (2008 et 2013), tous abordant les questions concernant notre capacité de cyber défense, notre allié a affiné son programme d’écoute Prism et s’adapte aux nouveaux outils technologiques disponibles dans le monde. Il a ainsi créé un ensemble d’outils lui permettant d’effectuer des recherches de masse avec son moteur XKeyscore, alimenté par les différents programmes développés par la NSA (FairView, Evilolive, Prism), associés à sa capacité de surveillance des câbles sous-marins grâce à Upstream.

La NSA possède cette capacité phénoménale d’enregistrer l’ensemble du trafic mondial sur ses propres data center, lui donnant la possibilité de stocker ainsi cinq zettaoctets de données dans un seul de ses centres basé dans l’Utah. Pour comparaison, cela qui équivaut à la capacité de stockage de 250 milliards de DVD. Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir ce qui est écouté, mais de mettre en évidence l’ensemble des techniques utilisées dans le cadre de l’espionnage ; les implications réelles des constructeurs et éditeurs de solution IT, et des opérateurs de télécommunications ; l’implication des sociétés de services de type Skype, Google, Facebook, Microsoft, etc. Avec l’avènement du Cloud Computing et du Big Data, des questions doivent être posées sérieusement.

Après les révélations d’espionnage, le Parlement demande la suspension temporaire de l’accord SWIFT. Après les tergiversations du Parti Populaire Européen qui a demandé un report du vote sans l’obtenir, les eurodéputés ont finalement adopté à une courte majorité (280 pour, 254 contre) une résolution demandant la suspension de l’accord SWIFT avec les États-Unis. En vertu de l’accord UE/États-Unis sur le Programme américain de pistage des financements terroristes (TFTP), approuvé en juillet 2010 par le Parlement européen, les autorités américaines peuvent avoir accès aux données bancaires européennes stockées sur le réseau de la société SWIFT (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication), aux seules fins de lutte contre le terrorisme et dans le respect de certaines exigences de protection de la vie privée des citoyens.

Les médias brésiliens ont révélé le 8 septembre dernier que la NSA est capable d’entrer dans le système SWIFT depuis 2006, malgré les cryptages et les pare-feu. À l’occasion du débat du 9 octobre dernier en plénière, la Commission avait indiqué ne pas souhaiter, à ce stade, demander la suspension de l’accord SWIFT, car elle estimait qu’elle ne disposait d’aucune preuve selon laquelle les États-Unis auraient frauduleusement accédé à ce système.

Pour Françoise Castex, c’est inacceptable: « Il existe, selon nous, des indications claires selon lesquelles la NSA pourrait récupérer des informations relatives à nos entreprises et à nos concitoyens sur le serveur SWIFT et les détourner. Nous appelons les 28 à suspendre cet accord, le temps de faire toute la lumière sur cette affaire. Nous demandons, en outre, à EUROPOL d’ouvrir une enquête sur l’accès non autorisé aux données financières de paiement. »

Pour l’eurodéputée socialiste: « A partir du moment où votre partenaire vous espionne, la confiance est rompue. » Avant d’ajouter: « Depuis avril, je demande la suspension des accords PNR et SWIFT avec les USA. L’Europe devrait aller plus loin en gelant les négociations sur l’accord de libre-échange avec les États-Unis! ». De conclure: « Le respect des droits fondamentaux des citoyens européens doit être une condition préalable à tout accord! ». (Par Jean-François Beuze, Président de Sifaris et Madame La Député Françoise Castex pour DataSecurityBreach.fr)

X-Keyscore, l’outil d’analyse des services de renseignements US

Il est logique que la NSA utilise les ambassades américaines basées à l’étranger en tant qu’outil collecteur pour le système d’analyse d’information X-Keyscore, moissonneuse batteuse révélée par le nouveau russe (pour un an, ndlr datasecuritybreach.fr) Snowden. Les ambassades ont toujours été utilisées pour l’espionnage local, pour la « veille » militaire, politique, économique, sociale. Son option cyber était inévitable.

Les ambassades ont de multiples réseaux de communications. Il est intéressant de « suivre » certains « employés » sur LinkedIn et autres médias sociaux. De nombreux militaires et anciens espions cherchant désormais une plus grande rémunération, sont en « awares » pour toutes propositions sonnantes et trébuchantes. Une recherche rapide par Cryptome sur LinkedIn a de quoi faire sourire : AGILEVIEW, AGILITY, AIRGAP/COZEN, AIGHANDLER, ANCHORY/MAUI, ARCANAPUP, ARTEMIS, ASSOCIATION, AUTOSOURCE, BEAMER, BELLVIEW, BLACKPEARL, CADENCE/GAMUT, CHALKFUN, CINEPLEX, CLOUD, COASTLINE, COMMONVIEW, CONTRAOCTAVE, CONVERGENCE, COURIERSKILL, CREEK, CREST, CROSSBONES, CPE, CULTWEAVE, CYBERTRANS, DISHFIRE, DOUBLEARROW, DRAGONFLY, WEALTHYCLUSTER (EWC), ETHEREAL (logiciel open source network d’analyse, ndlr datasecuritybreach.fr), FASCIA, FASTSCOPE, FOREMAN, GAMUT/UTT, GISTQUEUE, GJALLER, GLAVE, GLOBALREACH, GOLDMINER, GOLDPOINT, GOSSAMER, GROWLER, HERCULES (CIA database, ndlr datasecuritybreach.fr) HIGHTIDE/SKYWRITER, HOMEBASE, INFOSHARE, JOLLYROGER, KINGFISH, LIQUIDFIRE, MAINWAY, MARINA, MASTERLINK, MASTERSHAKE, MAUI/ANCHORY, MESSIAH, METTLESOME, NEWHORIZONS, NIGHTSURF, NORMALRUN/CHEWSTICK/FALLENORACLE, NUCLEON, OCTAVE, PATHMASTER/MAILORDER, PINWALE, PANOPTICON, PRESENTER, PROTON, RAVENWING, RENOIR, ROADBED, SCORPIOFORE/CPE, SHARKFINN, SKOPE, SKYWRITER, SNAPE, SPOTBEAM, STINGRAY; SURREY, TAPERLAY, TAROTCARD, TEMPTRESS, TRACFIN, TRAILMAPPER, TREASUREMAP, TRICKLER, TUNINGFORK/SEEKER, TURMOIL, TUSKATTIRE, TWISTEDPATH, UIS/PINWALE, UTT, WEALTHYCLUSTER, WIRESHARK (logiciel open source network d’analyse, ndlr datasecuritybreach.fr) WITCHHUNT, XKEYSCORE, YELLOWSTONE/SPLITGLASS.

Selon un document que Cryptome a diffusé, 150 sites et plus de 700 serveurs seraient employés pour X-Keyscore. Etonnant, un serveur est basé à Moscou, un autre à Pékin. Les ambassades sont donc montrés du doigt. Etonnamment, la station NSA à Hawaï, où Edward Snowden a travaillé, n’apparaît pas sur la carte. 25 points sont affichés le long de la côte Antarctique. La France est affichée, pas la Belgique,  ni la Suisse ou encore le Luxembourg. A noter que des offres d’emplois affichent très clairement les ambitions de XKeyscore… avant la « pseudo » révélation de Snowden.

Sur Saic.com par exemple, le 03 juillet, la recherche d’ingénieurs systèmes familier de « VMware ESXi 3.5, 4.1 et 5.0.« , sachant manipuler « des logiciels avec des langages de script Java, C et Bourne shell » et pythonner dans la joie et la bonne humeur. L’heureux gagnant, qui travaillera à Columbia, dans le Maryland, fournira un soutien technique pour les systèmes qui englobent les systèmes SKIDROWE. Mais qui est donc ce mystérieux Skidrowe qui va obliger notre demandeur d’emploi de passer sous l’égide du « Top Secret » et du « SCI with Polygraph » ?

Pendant ce temps, la NSA, qui a fait parler son boss lors du Black hat de Las Vegas (hué, comme l’explique zataz.com), affiche dans la foulée son commentaire au sujet de XKEYSCORE. « Dire que la NSA collecte arbitrairement des informations est fausse. Les activités de la NSA sont ciblées et spécifiquement déployées contre – et seulement contre – des cibles de renseignement étrangers légitimes en réponse aux exigences de nos dirigeants qui ont besoin d’information pour protéger notre nation et ses intérêts. La publication de ces informations classifiées sur les systèmes de collecte de la NSA ne fait que mettre en péril les sources et les méthodes« . La NSA, qui n’a jamais autant « causé » depuis ces dernières semaines explique ne pas pouvoir en dire beaucoup plus sur X-Keyscore. « Accédez à XKEYSCORE, explique la NSA, ainsi qu’à tous les outils d’analyse de la NSA, est limité aux seuls employés légitimes. Ces personnes doivent suivre une formation appropriée avant de se voir accorder un tel accès – la formation est renouvelée régulièrement. Cette formation couvre non seulement la mécanique de l’outil mais aussi des obligations éthiques et juridiques de chaque analyste. En outre, il existe plusieurs échelons de vérifications afin d’éviter les abus délibérés« . D’après la NSA, depuis 2008, plus de 300 terroristes ont été capturés à l’aide de renseignements provenant de XKEYSCORE. en attendant, la NSA annonce remplacer beaucoup de ses analystes par des machines. Ca évite les fuite !? Pendant ce temps, dans l’Utah, le Data Center de la NSA sort du sol. Du moins le Bing Map de Microsoft est plus prolixe en image que Google map sur le sujet !

La NSA recrute ses tueurs numériques

La NSA recrute ses tueurs numériques La NSA recrute son armée numérique. Pendant ce temps, un hacktivistes passe par son espace privée dédié à l’emploi. « Notre pays est entré dans une ère nouvelle qui apporte de profonds changements » explique l’espace emploi de la NSA. Un espace publique qui annonce que la National Security Agency lance une série de recrutements de personnel qui sera intégré aux opérations de réseau informatique (CNO). « Cette mission très importante est composé de trois grandes parties: le réseau de défense, d’attaque de réseau, et de l’exploitation des réseaux informatiques. Afin de s’acquitter de ses missions, la NSA est à la recherche de personnes qui sont hautement qualifiées et passionnées pour gagner la guerre dans le cyberespace. »

Bon, ne courez pas proposer votre CV. La NSA ne recrute que de l’américain pur souche. Toujours est-il que les emplois sont « variés » demandant « une bonne connaissance des techniques de pénétration du réseau » (…) « Si vous avez l’habitude visiter les sites Web de sécurité de réseau, assister à des conférences, ou de maintenir votre propre réseau, nous aimerions vous parler ! » Comme le montre la capture écran de cet article, des postes partout aux USA, des employés pour le « computer Network Operation » ; des chercheurs informatiques ; descodeurs/programmeurs … et des pirates informatiques. Comme nous vous l’avons entouré, le poste « Intrusion Analyst Skill Developpement program ». du Ethical Hacking à la sauce « Homme en noir ».

A noter, d’ailleurs, que lors du Defcon 20 de Las vegas, un concours renvoyait les vainqueurs du « Capture the flag » sur un espace numérique du site NSA.GOV dédié : www.nsa.gov/careers/dc20/. A première vue, un poste qui n’a pas encore trouvé preneur. L’hacktiviste Sl1nk (En interview dans l’émission de janvier de zatazweb.tv) a réussi à s’inviter dans l’espace emploi du site officiel de la NSA. Une visite qui lui a permis de se créer un compte « utilisateur ». Nous vous laissons imaginer la suite !

Pendant ce temps, les grandes banques américaines se sont tournés vers la National Security Agency pour demander de l’aide à la suite de plusieurs attaques informatiques lancées durant les fêtes de fin d’année. Les banques ont demandé à la NSA de protéger leurs systèmes informatiques. Autant dire que l’idée est intéressante. Demander au plus gros espion de la planète de sécuriser des banques. vous commencez à sentir le souffle chaud de big brother dans sa belle chemise de « protection » contre les DDoS. Les attaques sur les sites bancaires, qui ont commencé il y a un an, et qui se sont intensifiées en Septembre, auraient connu une nouvelle sophistication inquiétante. La NSA, la plus grande agence mondiale d’espionnage électronique, a été priée de fournir une assistance technique pour aider les pauvres banquiers. En gros, entre les connexions pirates, mais aussi les légitimes, et les banques, il y aurait donc dorénavant les grandes oreilles de l’Oncle Sam. La NSA a refusé de commenter, sauf une déclaration lapidaire, une aide « en pleine conformité avec toutes les lois et réglementations applicables. ». Fermé le ban !