YesWeHack lève 4 millions d’euros et entend révolutionner le marché de la cybersécurité en Europe

YesWeHack, la première plateforme européenne de Bug Bounty annonce aujourd’hui une levée de fonds de 4 millions d’euros auprès d’Open CNP, programme de corporate venture de CNP Assurances, et de Normandie Participations. L’opération a pour objectif de renforcer le développement de l’entreprise en France et d’accélérer sa présence à l’international, notamment en Europe et en Asie.

Fondé en 2013, YesWeHack propose aux entreprises une approche innovante de la cybersécurité, grâce au Bug Bounty (récompense à la vulnérabilité), en mettant en relation plus de 7 000 experts en cybersécurité (hackers éthiques) répartis dans 120 pays, et des entreprises pour sécuriser leurs périmètres exposés et rechercher les vulnérabilités (bugs) de leurs sites web, applications mobiles, infrastructures et objets connectés.

Avec cette levée de fond, YesWeHack entend jouer un rôle décisif dans la révolution que constitue le développement en Europe d’une approche agile de la sécurité, accélérateur de la transformation digitale. Le Bug Bounty participe ainsi à la tendance DevSecOps (développement-sécurité-opérations), pour intégrer la sécurité des systèmes de façon plus proactive, dès la genèse des projets.

YesWeHack étoffe son conseil stratégique avec l’arrivée de Laurent Seror, président d’Outscale, Eric Leandri, PDG de Qwant, Charles Beigbeder et Jonathan Denais d’Open CNP.
Avec cet investissement, CNP Assurances poursuit ses objectifs d’investissements et de partenariats avec des start-up innovantes en réalisant ainsi le 7èmeinvestissement d’Open CNP, son programme de corporate venture. Créé en 2016, il a pour objectif d’accompagner financièrement la croissance de start-up innovantes tout en développant avec elles des solutions avancées dans des domaines porteurs : fintech, assurtech, e-santé et autres technologies, lui permettant de mieux servir ses clients. CNP Assurances est depuis juillet 2018 utilisateur de la plateforme YesWeHack et a mis en place son programme de Bug Bounty.

Normandie Participations participe au dynamisme du territoire aux côtés des autres acteurs locaux du financement. Sur un principe de co-investissement avec des acteurs privés, Normandie Participations, doté d’un capital 100 % Région Normandie, s’adresse aux entreprises dans les champs de l’amorçage, l’innovation, le développement, la création, la transmission et le rebond. Le fond régional a réalisé 38 participations pour 30 M€ d’investissements en un peu plus de 2 ans.

Cybersécurité : la DGSI communique sur l’ingérence économique

La Direction Générale de la Sécurité Intérieur, la DGSI (ex. DST), vient de publier un flash évoquant l’ingérence économique dont des sociétés françaises sont régulièrement victimes. Les chasseurs d’espions de la République reviennent sur plusieurs exemples qui additionnent malveillances, mails et informations d’entreprises emportées par des sous-traitants.

Dans son flash du mois de février 2019, la Direction Générale de la Sécurité Intérieur (DGSI) montre du doigt un problème récurent qu’il est possible de croiser dans de nombreuses sociétés : les consultants extérieurs. « De nombreuses entreprises ont recours à des consultants externes à l’entreprise aux fins de sous traiter des missions de conseil dans des domaines spécifiques (ressources humaines, management, finances, RSSI, réorganisation, etc.). » indique la DGSI. Les missions de ces consultants peuvent parfois se dérouler au sein de sociétés stratégiques ou innovantes. « Certains consultants, totalement intégrés aux équipes et présents au sein de l’entreprise pendant plusieurs mois, voire parfois plusieurs années, peuvent néanmoins avoir accès à des informations sensibles, induisant une potentielle vulnérabilité pour le patrimoine informationnel de la structure hébergeante« .

Sous-traitants malveillants !

Parmi les exemples, une entreprise spécialisée dans le transport de matières premières qui découvre qu’un ingénieur consultant, prestataire pour le compte d’une société de conseil, avait exfiltré des données confidentielles portant sur des technologies innovantes. Un autre cas, un téléphone portable volé au sein d’une unité à accès réglementé d’une grande entreprise française. Dans le smartphone, une carte « micro SD » contenant des informations et des logiciels portant sur une technologie innovante de l’entreprise.

Une IA pour combattre le harcèlement sexuel et la discrimination au travail

Les solutions d’Intelligence Artificielle (IA) dédiées aux ressources humaines, que la plupart des entreprises d’envergure internationale développent ou utilisent, sont régulièrement pointées du doigt pour leurs systèmes jugés discriminatoires. A contrario à la Direction des Ressources Humaines du comté de Los Angeles, l’IA est du côté de ceux qui croient en l’équité.  Au cours du 1er trimestre de 2019, un système d’enquête basé sur l’IA, capable de détecter les comportements d’employés suggérant un risque futur, en termes de harcèlement sexuel et de discrimination en entreprise, sera déployé dans le comté de Los Angeles.

La DRH du comté de Los Angeles travaille sur la mise à jour de ses normes et procédures relatives aux relations interpersonnelles, afin de protéger ses 111 000 employés contre tout préjudice. « Nous souhaitons déployer l’Intelligence Artificielle et l’automatisation des processus pour obtenir des informations sur les problèmes comportementaux », explique Murtaza Masood, DHR Assistant Director au comté de Los Angeles. « Mais l’objectif n’est pas le suivi et le profilage individualisés, et c’est là que se croisent les lignes éthique et juridique. La technologie n’est pas encore là pour prédire le comportement individuel », ajoute-t-il.

L’objectif de cette IA est de rechercher les facteurs qui contribuent à certains comportements, de détecter des schémas comportementaux, ainsi que la formation de tendances au fur et à mesure qu’elles apparaissent, afin d’être proactif et de réagir avant, et non pas après le méfait. A terme, cela permettra de créer des normes et des formations internes visant à encourager les bons comportements et à minimiser les mauvais.

Pour ce faire, le comté suit l’activité des employés sur leurs ordinateurs professionnels et leurs e-mails, grâce à la technologie d’OpenText. « L’intelligence artificielle et l’automatisation des processus peuvent réellement aider les enquêteurs – entreprises ou forces de l’ordre – à mieux comprendre et identifier les schémas comportementaux. Cependant, le suivi personnalisé dépasse la technologie disponible et créerait des problèmes éthiques. OpenText collabore avec le comté de Los Angeles afin d’appliquer des analyses permettant d’améliorer les enquêtes sur le harcèlement, d’accélérer le processus de résolution et de donner au comté le pouvoir d’agir de manière plus proactive pour éviter les situations problématiques, » exlique Zachary Jarvinen, head of technology strategy for AI and analytics, OpenText.

Ce système va permettre de migrer entièrement en ligne les enquêtes sur le harcèlement sexuel et la discrimination, et de les analyser par voie numérique. En effet à ce jour, certains dossiers existent uniquement sous format papier.  Il s’agit d’une application conçue sur mesure, fondée sur la plateforme OpenText Documentum xCP intégrant sa technologie Brava!.