Archives de catégorie : Mise à jour

Des millions de SMS retrouvés dans un cloud de la société Voxox

Un chercheur en sécurité révèle que la société Voxox a exposé des dizaines de millions de SMS en le stockant sur un serveur cloud non protégé.

Voxox est une société de communication VoIP. Une sorte de Skype allemand. Voxox a oublié les bases de la sécurité du cloud. Bilan, ce fournisseur de services vocaux et SMS a exposé des données sensibles telles que les codes 2FA, les mots de passe en texte clair, les numéros de téléphone, les codes de réinitialisation de mot de passe, les notifications d’expédition et les codes de vérification à un accès public. C’est un chercheur en sécurité basé à Berlin, Sébastien Kaul, qui a découvert la faille via le moteur de recherche spécialisé dans la sécurité informatique, Shodan. La base de données de messages SMS identifiée par Kaul est facilement accessible. Elle offre une vue presque en temps réel des informations transitant par la passerelle SMS de Voxox. Comment est-ce possible ? La société américaine n’a pas protégé son serveur … avec un mot de passe. No comment !

Avant sa fermeture, plus de 26 millions de messages texte stockés dans la base de données. Cependant, il semble tout à fait probable que le chiffre soit plus important. Le volume de messages étant énorme, chaque minute. Il est à noter que chaque enregistrement a été étiqueté et détaillé avec précision. Il incluait le numéro de contact du destinataire, le client Voxox qui avait envoyé le message et le contenu du message. (TechCrunch)

Microsoft confronté au RGPD en raison d’une collecte de données via Word, Excel, PowerPoint et Outlook

Le gouvernement néerlandais vient de rendre public un rapport commandité à la Privacy Company et ayant pour mission de montrer du doigt la collecte de données appartenant aux utilisateurs de Word, Excel, PowerPoint et Outlook.

Selon le rapport de The Privacy Compagny, Microsoft, via Office 365 et Office 2016, collecterait des données sans l’autorisation de ses utilisateurs. Commandité par le gouvernement néerlandais, l’enquête a eu pour mission de démontrer une sauvegarde d’informations personnelles sur des serveurs américains, ce qu’interdit le Règlement Général de la Protection des Données. Seconde plainte, les utilisateurs dans l’ignorance de cette collecte. De plus, Microsoft refuse d’indiquer le contenu de cette collecte via Word, Excel, PowerPoint ou encore Outlook.

« Microsoft collecte systématiquement et à grande échelle des données sur l’utilisation individuelle de Word, Excel, PowerPoint et Outlook. Indique The Privacy Company. Et elle le fait en catimini, sans en avertir les utilisateurs. Microsoft ne précise absolument pas la quantité de données. L’entreprise ne permet pas non plus la désactivation. De savoir quelles informations sont collectées, car le flux des données est chiffré. ». Selon l’enquête, le géant américain mettrait à jour entre 23 000 et 25 000 « events » (sic!). 20 à 30 équipes d’ingénieurs travailleraient avec ces données. Windows 10 ne collecterait « que » 1 000 à 1 200 events.

Microsoft a rappelé qu’il existait une version d’Office sans le moindre transfert de données. Une mise à jour, prévue en avril 2019, doit corriger la collecte incriminée par TPC.

Sofacy, un groupe de pirates omniprésent sur la toile

L’Unité42, unité de recherches de Palo Alto Networks, dévoile aujourd’hui une nouvelle étude sur le groupe Sofacy et le nouveau malware utilisé par le groupe pour mener des attaques de cyber-espionnage contre différentes agences gouvernementales partout dans le monde.

Sofacy continue ses attaques mondiales et sort un nouveau cheval de Troie « Cannon ». Découverte d’un nouveau malware « Canon », un cheval de Troie pour donner un accès distant (RAT pour Remote Access Trojan) : ce nouveau malware a été utilisé par Sofacy pour mener des attaques de cyber-espionnage. Ce groupe continue aussi à utiliser Zebrocy (un RAT déjà connu) dans leurs attaques. Utilisation de diverses techniques pour éviter d’être détecté et analysé : 1) au lieu d’inclure le code malicieux en pièce jointe, Sofacy le télécharge à distance à l’ouverture du document, 2) le groupe utilise des courriels pour envoyer et recevoir des instructions et 3) le groupe utilise également des macros spécifiques pour détourner les tentatives d’analyse du code malicieux. Ingénierie sociale : Sofacy a utilisé le récent crash aérien affectant Lion Air comme leurre dans l’une de leurs attaques — ce qui est un exemple de leur volonté permanente d’utiliser l’ingénierie sociale pour déployer leur malware.

Sofacy, l’ogre à données piratées

Depuis la fin du mois d’octobre 2018, Unit 42 a intercepté une série de documents vérolés en utilisant une technique qui fait appel à des modèles de mise en page distants contenant des macros dangereuses. Ce genre de document infecté n’est pas rare.

Les systèmes d’analyses automatisés ont plus de mal à les identifier comme dangereux en raison de leur nature modulaire. La particularité de cette technique est la suivante : si le serveur C2 (ou C&C pour Command and Control, le serveur utilisé par les cybercriminels pour finaliser l’infection et contrôler les machines infectées) n’est pas disponible au moment de l’exécution, le code malicieux ne peut être récupéré, et les documents délivrés sont alors sans danger.

Documents infectés

Ensuite, ces documents infectés ciblaient différentes agences gouvernementales à travers le monde, y compris en Amérique du Nord, en Europe, ou dans un des États de l’ancienne URSS. Heureusement, les serveurs C2 de plusieurs de ces documents étaient encore opérationnels, ce qui a permis de retrouver les macros dangereuses et les téléchargements qui y sont liés. L’analyse a révélé que le premier téléchargement lié était le cheval de Troie bien connu Zbrocy. D’autres données collectées ont dévoilé un deuxième téléchargement que l’Unit42 a surnommé « Canon ». Enfin, canon n’avait jusqu’ici pas encore agi via le groupe Sofacy, il contient une nouvelle voie de communication avec les serveurs C2 en passant par la messagerie électronique.

crash list(Lion Air Boeing 737).docx

Pour conclure, l’activité concerne plus précisément deux documents infectés bien spécifiques qui partage des données communes comme une adresse IP commun pour le serveur C2, un nom d’auteur commun, et des tactiques communes. Des données complémentaires ont révélé une campagne d’attaque importante associée avec le cheval de Troie Canon sur lequel l’Unit42 reviendra dans un prochain billet de blog. Un des aspects les plus intéressants des documents les plus récents utilisés par l’adversaire pour son infiltration était le nom du fichier : crash list(Lion Air Boeing 737).docx. Ce n’est pas la première fois qu’un groupe ennemi utilise les événements récents comme un leurre. Il est intéressant de voir que ce groupe essaie de miser sur des événements catastrophiques pour lancer leurs attaques. (U42)

DeepMasterPrints : Des chercheurs réussissent à hacker des systémes biométriques

DeepMasterPrints : Des chercheurs de la New York University et de l’Université du Michigan ont trouvé le moyen de piéger des systèmes biométriques à partir de 6 000 empreintes digitales existantes.

DeepMasterPrints, le doigt dans l’œil de la biométrie. Des chercheurs (New York University et Université du Michigan) trouvent le moyen de piéger des systèmes biométriques. Comment ? à partir de 6 000 empreintes digitales existantes. Les étudiants ont créé à partir de ces 6 000 vraies empreintes, des empreintes digitales artificielles. Elles ont pu tromper les systèmes de sécurité proposés dans les ordiphones (smartphones). Une attaque baptisée « DeepMasterPrints ».

L’étude explique que les empreintes digitales inventées pour l’occasion font illusion une fois sur cinq. Leur « passe-partout » est capable d’usurper plusieurs personnes à la fois, alors que la biométrie est sensée être unique pour chaque individu. La société Counterpoint Research explique que 50% des smartphones vendus 2017 étaient équipés d’un systéme biométrique. 7 téléphones sur 10 seront « biométrie » d’ici la fin d’année 2018. Soit plus d’un milliard de téléphones portables intelligents.

La société expliquait l’année dernière que la fiabilité du capteur d’empreintes digitales était un problème majeur. « la plupart des capteurs d’empreintes digitales capacitifs sont faillibles.« . Cependant, avec les derniers capteurs d’empreintes digitales, avec une détection directe des doigts ou utilisant la technologie de détection par empreinte digitale à ultrasons pour créer une image 3D des empreintes digitales sont potentiellement plus efficace.

DeepMasterPrints

Pour fonctionner, les DeepMasterPrints tirent parti de deux propriétés des systèmes d’authentification par empreintes digitales. La première est que, pour des raisons ergonomiques, la plupart des lecteurs d’empreintes digitales ne lisent pas l’ensemble du doigt en même temps, mais plutôt la numérisation de la partie du doigt qui touche le scanner.

La seconde est que certaines caractéristiques des empreintes digitales sont plus courantes que d’autres. Cela signifie qu’une fausse empreinte contenant de nombreuses caractéristiques très communes est plus susceptible de correspondre à d’autres empreintes digitales que le pur hasard ne le laisserait penser.

Six étapes pour empêcher la perte ou le vol de données

Avec le déclin du périmètre réseau traditionnel, il est désormais essentiel d’adopter une stratégie de sécurité axée sur les données afin de protéger les informations de l’entreprise contre la fuite ou le vol.

Nous assistons depuis plusieurs années à la dissolution du périmètre réseau identifiable. Le personnel mobile et les télétravailleurs, qui ont besoin d’un accès universel aux informations et aux ressources pour organiser leur collaboration, ont rendu entièrement obsolète le concept de périmètre réseau traditionnel — celui qui était auparavant défini par les limites géographiques et technologiques des serveurs et appareils de l’entreprise. L’écosystème mondial de l’information se bâtit désormais sur un modèle de collaboration ouverte, de confiance et de flux constants d’informations — précisément les caractéristiques qui sont actuellement exploitées par les cybercriminels.

Dans un monde numérique sans frontières, il est impératif de redéfinir l’approche de la sécurité. Il est important de s’éloigner d’une simple protection du périmètre réseau pour se concentrer sur la sécurisation des données, où qu’elles passent et où elles se trouvent. Voici six étapes permettant de mener cette opération à bien avec efficacité.

1. Identifier et classer les données sensibles

La première étape de toute stratégie de sécurité des données efficace consiste à déterminer la sensibilité de vos données et à repérer où elles résident, que ce soit dans le cloud, sur des disques partagés, des bases de données ou les trois à la fois. Il vous faut ensuite décider si ces données nécessitent une protection ou pas, et dans quelle mesure. La classification des données sert tout d’abord à identifier les données, où qu’elles se trouvent. Elle trie ensuite les données dans des catégories appropriées, en fonction de leur sensibilité et d’autres critères, et crée des politiques pour déterminer qui sont les employés autorisés à accéder à ces données, et les façons dont ils peuvent les utiliser. La classification des données peut constituer une aide précieuse pour les entreprises en matière de gouvernance, de conformité et de mandats de réglementation tels le PCI DSS et le RGPD, ainsi que dans le cadre de la protection de la propriété intellectuelle.

2. Attention à la menace interne accidentelle

Les employés font peser un grand risque sur les données internes, en dépit de la classification des données et des contrôles d’accès en vigueur. Les équipes informatiques doivent mener un audit et mettre en place une approche visant à définir un niveau de risque associé à chaque employé en fonction de ses possibilités d’accès aux données de l’entreprise. En effet, certains employés présentent un risque supérieur aux autres. Par exemple, les employés possédant des identifiants d’administrateur réseau posent un risque bien plus élevé que ceux qui n’ont qu’un accès utilisateur local. Les employés des services financiers, d’un autre côté, peuvent constituer une cible tentante pour les cybercriminels en raison des données lucratives qu’ils traitent. Comprendre quels employés posent les plus grands risques pour vos données et adapter vos défenses en fonction peut permettre à vos équipes informatiques de réduire considérablement la menace interne.

3. Ne pas se fier qu’à des technologies ponctuelles

La plupart des outils de sécurité actuels sont axés sur la visibilité et cherchent à faire barrage au point d’entrée pour protéger les systèmes. Ils balaient les fichiers à un moment précis pour déterminer s’ils sont malveillants. Mais des attaques avancées peuvent survenir à tout moment du jour ou de la nuit et en quelques secondes, exposant les actifs les plus sensibles des entreprises. Des technologies de détection en temps réel fournissent une vigilance constante et démontrent le sérieux de la stratégie mise en œuvre en matière de protection des données.

4. Comprendre les subtilités de la DLP

Bien que les cybercriminels représentent effectivement une menace pour les entreprises, le risque de perte de données accidentelle n’est pas à sous-estimer. Prenez par exemple un employé qui envoie un email confidentiel au mauvais destinataire, ou oublie une clé USB dans un train. Sans la DLP, ces actions pourraient entraîner une fuite de données et une violation des normes de conformité. Les technologies de DLP sécurisent les données en fonction des politiques prédéfinies et de la sensibilité des données. Si les données sont extrêmement sensibles et qu’un employé ne possède pas les autorisations d’accès nécessaires, il ou elle ne pourra pas copier ces données. Si la copie est autorisée, les données seront chiffrées pour garantir leur sécurité, où qu’elles soient transportées.

La DLP vient compléter la stratégie de sécurité d’une entreprise. L’approche réseau suffisait jusqu’ici. Maintenant que les informations voyagent sur de grandes distances, il est beaucoup plus facile de pénétrer à l’intérieur du périmètre étendu d’une entreprise. Sans la DLP, l’attaquant aurait accès à une manne de données sensibles. Avec la DLP en place, même en cas de faille dans le périmètre, l’attaque a bien moins de possibilités de nuire et de voler des données sensibles, ou quoi que ce soit d’ailleurs. En associant la sécurité réseau, la DLP et des mesures de sécurité comme la protection avancée contre les menaces, une entreprise peut rendre le vol de ses données presque impossible.

5. Au-delà de la conformité

Bien que de nombreuses industries et régions soient soumises à des exigences de conformité, notamment HIPAA, PCI et RGPD, ces normes ne sont qu’une première étape dans la protection des données sensibles. Elles forment une base solide, mais il faut poursuivre la démarche pour assurer la sécurité des données sensibles critiques, au-delà des numéros de cartes bancaires et de sécurité sociale. Pour véritablement vous assurer que la sécurité de vos données est parfaitement étanche, vous devez penser la conformité et la sécurité au-delà de simples cases à cocher.

6. Comprendre la diversité des menaces ciblant les données

Les outils que vous choisissez pour la sécurité doivent être réactifs et tenir compte des menaces externes comme les programmes malveillants et les attaques par force brute. Beaucoup de solutions de DLP se concentrent sur les fuites de données accidentelles — la menace interne — mais n’ont pas la possibilité de prendre en compte les menaces externes qui font également peser un risque sur les données. Les solutions de DLP intelligentes tiennent compte de la possibilité de vol d’identifiants par des attaques externes pour pénétrer le réseau sous l’identité d’un employé. Il devient capital de bénéficier d’un service de renseignement sur les menaces. Supposons qu’un pirate corrompe le compte d’un administrateur. Une solution intelligente et complète empêchera l’administrateur de déplacer des données ou du moins les chiffrera, en raison du caractère inhabituel de ce comportement ou de l’emplacement d’où a lieu la connexion.

Beaucoup de produits de sécurité prétendent protéger les données alors qu’ils ne sont pas dynamiques et ne tiennent pas compte du contexte.

Pour empêcher la perte ou le vol des données, il convient de prendre en compte l’évolution du périmètre réseau traditionnel et adopter une combinaison de solutions de sécurité régies par politiques et de sensibilisation des employés. En identifiant les emplacements où résident les données sensibles, en définissant des politiques pour les gérer et en mettant en œuvre des contrôles d’accès appropriés, les entreprises se placent en position de force pour se défendre contre les menaces internes et externes. Avec le déclin du périmètre réseau traditionnel, il est essentiel d’adopter une solution de sécurité avec un axe sur les données pour protéger les informations de l’entreprise contre la fuite ou le vol. (Par Jan van Vliet, Responsable EMEA, Digital Guardian)

Les cyberattaques ciblant Android en hausse

Les analystes de G DATA ont comptabilisé plus de 3,2 millions de nouvelles applications malveillantes à la fin du troisième trimestre 2018. Cela représente une augmentation de plus de 40 % par rapport à la même période en 2017. Les cybercriminels se concentrent sur les appareils mobiles, en particulier sous le système d’exploitation Android. La raison : huit personnes sur dix dans le monde utilisent un appareil Android.

À la fin du troisième trimestre, les analystes de G DATA ont recensé près de 3,2 millions de nouvelles applications malveillantes Android sur l’année, soit en moyenne 11 700 nouveaux dangers par jour. Il s’agit d’une augmentation de plus de 40 % par rapport à la même période de l’année précédente. En termes de sécurité, Android doit également lutter contre les équipements obsolètes. Dès 2017, Google a réagi avec le Project Treble, une fonctionnalité sous Android 8 qui permet une distribution plus rapide des mises à jour. Mais Android 8 est pour le moment dans un peu moins d’un appareil sur cinq – plus d’un an après son lancement en août 2017. Quant à la version actuelle 9, sa diffusion est inférieure à 0,1 % du parc.

Distribuer plus rapidement les mises à jour de sécurité

L’une des clés d’une meilleure protection réside dans la distribution rapide de mises à jour de sécurité. Selon « The Verge », depuis cet été Google oblige contractuellement les fabricants de smartphones sous Android à fournir des mises à jour de sécurité pour au moins deux ans. En détail, les appareils doivent recevoir au moins quatre mises à jour de sécurité Google au cours de la première année. Au cours de la deuxième année, les fabricants doivent assurer une fréquence de mise à jour qui permet de protéger les appareils des vulnérabilités datant de plus de 90 jours.

Un contrat qui comporte toutefois certaines limites. Seuls les smartphones de 100 000 utilisateurs concernés. En outre, l’accord ne s’applique qu’aux équipements mis sur le marché à partir de février 2018, avec une certaine tolérance admise jusqu’au 31 janvier 2019.

Le risque des logiciels espions

Les fonctionnalités étendues des logiciels espions ciblant le système Android sont une source d’incertitude. Ces codes malveillants rivalisent de techniques pour accéder au contenu des appareils. Dernièrement, les analystes de G DATA détaillaient le fonctionnement d’un trojan capable de lire les conversations WhatsApp. Les Smartphones contenant un nombre croissant d’informations sensibles, les attaquants ont bien compris l’intérêt de ces types de codes malveillants.

Virus Bulletin : Google parle d’Android

Lors de la conférence Virus Bulletin qui s’est tenue à Montréal en octobre, des chercheurs de Google ont fait deux présentations qui montrent que la sécurisation de la plateforme Android est un défi quotidien. L’analyste Maddie Stone a par exemple présenté une application malveillante qui déploie un niveau inhabituellement élevé de techniques pour ne pas être détecté par les systèmes automatisés de Google.

L’expert en sécurité Łukasz Siewierski a quant à lui présenté une campagne de logiciels malveillants préinstallés sur les smartphones Android. Selon son analyse, le malware était déjà installé pendant la phase de développement. G DATA a traité d’un sujet similaire lors du Virus Bulletin 2015 et pour la première fois en 2014.

Craquer un mot de passe Wi-Fi WPA2 n’a jamais été aussi facile

Il n’est pas toujours facile de sécuriser un réseau domestique, même quand toutes les précautions possibles sont prises. Beaucoup de facteurs entrent en jeu et l’un d’entre eux est bien sûr le routeur. Jusqu’à présent, tout ce qu’il vous fallait était un mot de passe assez fort et un chiffrement WPA2. Mais les choses ont changé. Les chercheurs ont découvert un nouveau moyen apparemment très facile de pirater les réseaux Wi-Fi compatibles WPA/WPA2 PSK.

Cette nouvelle méthode de piratage des mots de passe Wi-Fi a apparemment été découverte par hasard : les chercheurs en sécurité travaillant sur Hashcat, un outil de craquage de mot de passe très populaire, essayaient en fait de trouver de nouvelles façons de craquer le protocole de sécurité sans fil WPA3 lorsqu’ils sont tombés sur cette nouvelle méthode WPA2. La nouvelle méthode pourrait permettre aux pirates d’obtenir la clé pré-partagée (pre-shared key, PSK) pour le Wi-Fi, ce qui leur donnerait accès au réseau. La grande différence par rapport aux méthodes précédentes est apparemment que les cybercriminels n’ont pas besoin de capturer un 4-Way Handshake complet. Au lieu de cela, la nouvelle attaque est menée sur le RSN IE (l’élément d’information réseau de sécurité robuste) d’une seule trame EAPOL.

Selon les chercheurs, l’attaquant qui communique maintenant directement avec le point d’accès n’a plus besoin qu’un utilisateur se connecte au réseau cible pour capturer ses données de connexion (ce qui était nécessaire auparavant). Cette attaque sans client apporte quelques autres avantages : plus d’éventuels mots de passe invalides, plus de trames EAPOL perdues à cause d’un point d’accès trop éloigné des cybercriminels, plus de formats de sortie spéciaux pour les données finales.

La plupart des routeurs modernes sont vulnérables

Bien que les chercheurs ne sachent pas encore avec certitudes quels fournisseurs et quels modèles de routeurs seront affectés par cette technique, les perspectives ne sont pas réjouissantes : tous les réseaux 802.11i/p/q/r avec des fonctions d’itinérance activées pourraient être sensibles à la nouvelle attaque ; par conséquent, cela affecterait la plupart des routeurs modernes. Malgré cette triste réalité, il y a deux choses que vous pouvez faire pour vous assurer de rester le plus en sécurité possible jusqu’à l’arrivée sur le marché de WPA3, qui est immunisé contre cette attaque :

Utiliser un mot de passe fort : Même avec cette attaque, le pirate devra attaquer votre mot de passe en force brute. Choisissez donc un mot de passe Wi-Fi fort, très fort. En cas de doute, vous pouvez toujours compter sur un gestionnaire de mots de passe pour faire le travail à votre place. Mettre à jour votre routeur : Mettez à jour votre routeur dès que des mises à jour sont disponibles. Si vous avez un très vieux routeur qui ne reçoit plus de mises à jour, il est recommandé d’en acheter un nouveau, au plus tard dès que les nouveaux routeurs WPA3 seront disponibles. (Par Nicole Lorenz, Avira)

Pirater des cerveaux pour manipuler et voler des souvenirs : la technologie de base existe

Organe en perpétuelle évolution, le cerveau et son fonctionnement posent de nombreuses questions. Ainsi, les scientifiques travaillent sur la découverte du mode de création des souvenirs dans le cerveau pour pouvoir les cibler, les restaurer et les enrichir au moyen d’ implants, et les technologies nécessaires existent d’ores et déjà sous la forme de dispositifs de stimulation profonde du cerveau.

Néanmoins, à l’avenir, des cyberattaques pourraient exploiter des implants mémoriels pour voler, espionner, modifier ou contrôler des souvenirs humains, même si les menaces les plus extrêmes ne se profileront pas avant plusieurs décennies. Il existe donc, dans les logiciels et le matériel connectés, des vulnérabilités qu’il importe de traiter pour nous préparer aux menaces qui nous attendent, selon une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de Kaspersky Lab et le Groupe de neurochirurgie fonctionnelle de l’Université d’Oxford, publiée à l’occasion du sommet annuel Kaspersky NeXT à Barcelone.

Des implants de stimulation cérébrale, utiles à la médecine, mais vulnérables aux cyberattaques.

Les chercheurs ont associé une analyse pratique et théorique afin d’explorer les vulnérabilités actuelles des implants utilisés pour la stimulation cérébrale profonde. Appelés générateurs d’impulsions implantables (IPG) ou neurostimulateurs, ces dispositifs envoient des impulsions électriques vers des cibles spécifiques dans le cerveau pour le traitement de troubles tels que la maladie de Parkinson, le tremblement essentiel, la dépression majeure ou les TOC (troubles obsessionnels compulsifs). La dernière génération en date de ces implants s’accompagne de logiciels de gestion pour les médecins comme les patients, installés sur des tablettes et smartphones professionnels. La connexion entre les différents appareils repose sur le protocole standard Bluetooth.

Les chercheurs ont établi un certain nombre de scénarios de risques existants et potentiels, dont chacun pourrait être exploité par des attaques :
· Exposition des infrastructures connectées : les chercheurs ont découvert une vulnérabilité grave et plusieurs mauvaises configurations préoccupantes dans une plate-forme de gestion en ligne très répandue parmi les équipes chirurgicales, des failles susceptibles de conduire un intrus vers des données sensibles et des procédures de traitement.

· Le transfert de données non sécurisées ou non cryptées entre l’implant, le logiciel de programmation et les réseaux associés pourrait permettre la manipulation malveillante des implants d’un patient, voire de groupes entiers de patients connectés à la même infrastructure. Il risquerait d’en résulter la modification de réglages entraînant une douleur, une paralysie ou encore le vol de données personnelles, privées et confidentielles.

· En raison de contraintes de conception, la sécurité des patients prend le pas sur celle des données. Par exemple, un implant médical doit pouvoir être contrôlé par les médecins dans les situations d’urgence, notamment lorsque le patient est hospitalisé loin de son domicile. Cela exclut l’utilisation de tout mot de passe qui ne soit pas largement connu du personnel médical. En outre, cela implique que ces implants soient dotés par défaut d’un « backdoor » (un accès dérobé).

· Comportement non sécurisé du personnel médical : des logiciels critiques conservent souvent leurs mots de passe par défaut, utilisés pour l’accès à Internet ou à des applications complémentaires téléchargées.

Des méthodes scientifiques et médicales en perpétuelle évolution, qui nécessitent un accompagnement en cybersécurité

Il est indispensable de remédier à ces vulnérabilités car les chercheurs estiment qu’au cours des prochaines décennies, des neurostimulateurs plus avancés et une compréhension plus approfondie de la formation et de la mémorisation des souvenirs dans le cerveau humain vont accélérer le développement et l’utilisation de ce type de technologies et susciter de nouvelles possibilités de cyberattaques.

Dans les cinq années à venir, des scientifiques pensent pouvoir enregistrer sous forme électronique les signaux cérébraux qui créent les souvenirs, puis les enrichir voire les réécrire avant de les réimplanter dans le cerveau. D’ici une dizaine d’années pourraient apparaître sur le marché les premiers implants commerciaux destinés à stimuler la mémoire et, dans une vingtaine d’années, la technologie pourrait avoir suffisamment progressé pour permettre une prise de contrôle poussée des souvenirs.

Parmi les nouvelles menaces qui en découleront pourrait notamment figurer la manipulation de masse de populations par l’implantation ou l’effacement de souvenirs relatifs à des événements politiques ou à des conflits, tandis que des cybermenaces « réorientées » pourraient cibler de nouvelles opportunités de cyberespionnage ou bien le vol, la suppression ou le « verrouillage » de souvenirs (par exemple pour l’extorsion d’une rançon en échange de leur déblocage).

Au sujet des résultats de l’étude, Dmitry Galov, chercheur junior en sécurité au sein de l’équipe GReAT de Kaspersky Lab, commente : « Les vulnérabilités actuelles sont à prendre au sérieux car la technologie existant aujourd’hui préfigure ce qui verra le jour à l’avenir. Même si aucune attaque visant des neurostimulateurs n’a encore été observée, il existe des faiblesses qui ne seront pas difficiles à exploiter. Il nous faut réunir les professionnels de santé, les spécialistes de la cybersécurité et les fabricants pour étudier et corriger toutes les vulnérabilités potentielles, qu’elles soient déjà visibles actuellement ou qu’elles apparaissent dans les années à venir. »

Laurie Pycroft, chercheuse doctorale au sein du Groupe de neurochirurgie fonctionnelle de l’Université d’Oxford, ajoute : « Les implants mémoriels sont une perspective bien réelle et passionnante, offrant des bienfaits considérables pour la santé. Si l’idée de pouvoir modifier et enrichir nos souvenirs à l’aide d’électrodes paraît relever de la science-fiction, elle repose sur des fondements scientifiques solides qui existent dès à présent. L’arrivée de prothèses mémorielles n’est qu’une question de temps. La collaboration afin de cerner et de traiter les risques et vulnérabilités qui arrivent, et ce alors que cette technologie est encore relativement neuve, se révèlera payante à l’avenir. »

L’étude, intitulée The Memory Market: Preparing for a future where cyber-threats target your past, est disponible ici.

P4R4Risque, un support ludique dédié à la sensibilisation cybersécurité

C’est à Quebec que j’ai rencontré Christopge Jolivet le concepteur d’un support de sensibilisation à la cybersécurité baptisé P4R4Risque. Un support de sensibilisation sous la forme d’un jeu de plateau efficace.

S’il fallait définir rapidement P4R4Risque, je pourrai le traduire comme un jeu de plateau dédié à la cybersécurité. Des cases, des pions, des cartes et des dés. Mais la comparaison s’arrêtera là.

Christophe Jolivet indique que son support est dédié à la sensibilisation par le jeu. Un mode ludique pour parler d’une thématique cybersécurité au sein de son entreprise. « Par des séances de sensibilisation, explique l’auteur, vous stimulerez l’interaction entre les participants en les confrontant à des situations réelles« . Et c’est toute la force de P4R4Risque.

Des questions reprenant des situations que peuvent vivre les entreprises, les salariés, … Les participants sont dans la peau d’une compagnie fictive qui possède des actifs. Parmi ces actifs, l’information stratégique ou confidentielle (renseignements personnels) des clients. L’objectif est de protéger adéquatement l’information de votre compagnie contre les scénarios de risques qui se présenteront à vous à tour de rôle par l’acquisition et la mise en place de mesures stratégiques, tactiques, opérationnelles et complémentaires.

22 scénarios proposés. Ils regroupent 7 familles de risques d’affaires. Il n’y a pas de gagnant ni de perdant ! La finalité étant que ce support ludique déclenche des échanges entre les employés. L’auditoire comprend ce qu’est la gestion de risques (accepter, mitiger, transférer). Il comprend que ces mesures S/T/O/C atténuent les risques et qu’elles ne sont pas gratuites.

Une vision internationale de la gestion de risques basée sur ISO27005 et ISO31000. Vous pouvez y retrouver aussi, par exemple, une version RGPD ou encore PCI-DESS. P4r4risque est commercialisé à partir de 99 $ canadiens (66€).

RGPD : la CNIL précise les compétences du DPO

Le RGPD est entré en vigueur depuis plus de 5 mois et le ratio du nombre d’entreprises en conformité serait encore faible (inférieur à 25%) en France, si l’on en croit différentes études récentes et non-officielles. On sait en revanche que la CNIL, garante de la protection des données des citoyens français, a reçu 13 000 déclarations de DPO, soit seulement 16% des 80 000 estimées nécessaires. Le Délégué à la Protection des Données est pourtant considéré par la CNIL comme la clé de voûte de la conformité au règlement européen.

Pour mémoire, le RGPD est la nouvelle réglementation mise en place le 25 mai 2018 par l’Union Européenne pour contraindre toutes les organisations à garantir leur contrôle sur la collecte, le stockage et l’utilisation des données à caractère personnel des ressortissants européens. Les conséquences peuvent être très lourdes pour les entreprises, avec des amendes pouvant atteindre 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires annuel mondial. Sans compter bien sûr le risque sur la réputation de la société, sa perte de clientèle, les frais de procédures en cas de plaintes, etc.

RGPD et DPO : quelles sont les obligations de l’entreprise ?

Pour être en mesure de tenir leurs engagements, les entreprises doivent donc se doter d’un DPO, dont les missions sont stratégiques : conseils organisationnels, techniques et juridiques sur la bonne sécurité des données, relations avec la CNIL et les autres DPO, gestion des demandes d’exercice des droits, du respect des règles (Accountability) et des risques encourus.

D’après la CNIL, dans le cadre de la mise en application du RGPD, l’entreprise a l’obligation de :
Choisir son DPO en fonction de son expertise.
Veiller à ce que son expert reçoive la formation et les moyens matériels, financiers et intellectuels nécessaires pour mener à bien sa mission.
Veiller à ce que son DPO exerce ses activités sans conflit d’intérêts, en toute indépendance, qu’il puisse rendre compte de son action au plus haut niveau de l’entreprise.

Le choix du DPO doit être pris en fonction de ses compétences, mais aussi de son expérience de la protection des données, selon l’exposition aux risques identifiés de l’entreprise (classement risques EBIOS) :
Exposition basse : un minimum de 2 ans d’expérience peut être suffisant.
Exposition très haute : un minimum de 5 à 15 ans d’expérience peut s’avérer nécessaire.

Si l’on considère la pénurie actuelle de DPO et le caractère récent du métier, ces exigences d’expérience peuvent apparaître compliquées à remplir par tous.

Compétences et savoir-faire du DPO

Pour répondre aux nombreux questionnements des entreprises, la CNIL a publié au Journal Officiel le 11 octobre un référentiel listant les 17 critères cumulatifs auxquels un DPO doit pouvoir répondre pour être certifié par un organisme certificateur. Une démarche d’autant plus attendue que les profils ont été jugés très hétérogènes parmi les 13 000 DPO déclarés à la CNIL. Les compétences et savoir-faire que les DPO doivent satisfaire peuvent être regroupés en trois catégories, organisationnelle, juridique et technique :

Les savoirs organisationnels : le DPO conseille l’entreprise dans l’élaboration de procédures et politiques, ce qui induit des connaissances en gouvernance des entreprises. Par ailleurs, il est en mesure de mener un audit de conformité et de proposer des mesures de réduction ou gestion des risques, de les évaluer et d’en surveiller la mise en œuvre.

Les savoirs techniques et informatiques : le DPO doit mettre en œuvre les principes de minimisation ou d’exactitude, d’efficacité et d’intégrité des données et pouvoir exécuter les demandes de modification et d’effacement de données, ce qui impacte les systèmes et solutions de l’entreprise. Le DPO doit être ainsi force de conseils et de recommandations pour la mise en œuvre du « Privacy by Design » dans l’entreprise.

Les savoirs juridiques

Le DPO est un expert en protection juridique et règlementaire des données à caractère personnel. Outre le RGPD, il peut conseiller l’entreprise en cas de conflit de lois. Il participe à l’élaboration des contrats avec les partenaires, peut négocier avec le DPO du partenaire les clauses de protection de données personnelles. Il a également un rôle essentiel à jouer en matière de contentieux : il est l’interlocuteur de la CNIL et il instruit les plaintes des personnes concernées.

Avec ce référentiel de certification, l’entreprise dispose donc désormais d’éléments pour vérifier l’adéquation des savoirs en place en interne. Et force est de constater que le DPO doit faire figure de super-héros multi-compétences aux expertises transverses dans de nombreux domaines. Par ailleurs, il s’avère dans la pratique que la seule connaissance du texte de loi est insuffisante pour être en mesure de répondre à ces exigences.

La nécessaire montée en expertise du DPO

L’entreprise qui constate ne pas être en capacité à répondre aux critères du référentiel se trouve dans une position potentiellement à risque. Si elle dispose déjà d’un DPO en place, déclaré à la CNIL ou pas encore, il s’agit de mesurer l’écart d’expertise à combler et de l’accompagner en mettant à sa disposition les moyens matériels, financiers et intellectuels pour lui permettre d’atteindre les objectifs.

Selon l’exposition aux risques identifiées par l’entreprise, elle peut faire le choix d’une montée en expertise dans les catégories prioritaires pour elle. Par exemple, si l’organisation a une part importante de son activité en gestion par des prestataires externes. Elle devra les auditer régulièrement et réviser sa politique contractuelle. Le DPO, très attendu sur les aspects juridiques et audits. Il pourra alors avoir besoin d’un soutien sur des points précis tels que : auditer un traitement ou une conformité, mener un DPIA et gérer les risques, élaborer une procédure…

Le référentiel de la CNIL fixe le plancher des connaissances au suivi d’une formation de 35h sur le RGPD, afin d’en avoir une vision synthétique. Cela pourra s’avérer insuffisant tant la plupart des missions du DPO requiert des expertises fines dans des domaines très divers.

En prenant en compte l’isolement du DPO dans ses fonctions du fait de leur nature, et que la collaboration ou l’émulation avec des profils plus seniors dans l’entreprise est donc rarement possible, il n’est effectivement pas simple d’organiser un accompagnement dans sa montée en compétence. La CNIL encourage donc les DPO à s’organiser en groupes de travail réunis par secteurs d’activité, territoires ou même pour les indépendants à mutualiser leurs fonctions pour plusieurs entreprises. Cette approche ne produira néanmoins des résultats qu’à moyen terme et remplacera difficilement un transfert de savoir-faire par des DPO seniors.

Le choix de l’externalisation

Si l’entreprise ne dispose pas encore de DPO, ou si l’écart d’expertise à combler est trop important, l’externalisation totale ou partielle des fonctions de DPO peut être une option viable. Pour une entreprise de petite ou moyenne taille qui ne souhaite pas disposer d’un DPO en interne, avoir recours à des services extérieurs mutualisés est une des possibilités les plus pertinentes. Mais une externalisation partielle présente aussi l’avantage d’accompagner le DPO interne dans une partie de ses activités, avec un partage des pratiques professionnelles à l’aune des contraintes de l’entreprise. Une approche qui gagnera en efficacité si elle envisage un plan global de formation du DPO. (Par Patricia Chemali-Noël, Expert en Protection des Données chez Umanis)

La sécurité de l’IoT souffre encore de failles majeures

Si personne ne remet en cause l’intérêt et la rapidité des progrès de l’Internet des Objets (IoT), la sécurité des objets connectés, elle, continue d’inquiéter. Il est en effet relativement simple de les pirater et les nombreuses cyberattaques récentes ont montré les dangers d’un réseau globalisé.

La transformation numérique du monde progresse, avec dans son sillage, de plus en plus d’appareils intelligents qui communiquent entre eux (y compris dans des secteurs sensibles) afin de nous faciliter la vie. Mais l’IoT a aussi des faiblesses évidentes de sécurité.

Quand des cybercriminels détectent des équipements IoT vulnérables, il leur suffit souvent d’actions basiques pour les pirater. Les moyens les plus simples demeurent l’attaque par force brute pour trouver un mot de passe ou encore l’utilisation des identifiants de connexion par défaut, configurés en mode usine. Car il est malheureusement clair que, pour des raisons de coût, de nombreux fabricants utilisent les mêmes données de connexion standards pour tous leurs appareils, au lieu de définir un mot de passe distinct pour chacun. En utilisant des Botnets récupérés sur le Darknet, il devient ainsi possible d’infecter des milliers d’équipements d’un seul coup.

Un état des lieux alarmant

La vérité, c’est que les objets connectés n’ont jamais vraiment été sûrs, et il est évident que certains risques vont s’intensifier. L’une des plus graves menaces de ces dernières années a été le Botnet Mirai, qui a provoqué des attaques DDoS massives à l’aide d’identifiants de connexion standards. Il a permis de mettre en évidence que des produits chinois bon marché, tels que des webcams, figurent parmi les équipements IoT les plus vulnérables, qui ne devraient être utilisés que dans des environnements isolés.

Depuis que le code source de Mirai a été publié, pratiquement tout le monde peut faire fonctionner son propre Botnet IoT ou réécrire le code de programmation à sa façon, ce qui a permis à de nombreuses mutations de Mirai de voir le jour.

Les autres moyens d’infecter un objet connecté étant plus sophistiqués et onéreux, ils sont moins répandus. C’est le cas par exemple de l’ingénierie inverse des firmwares ou des systèmes d’exploitation, qui requiert des connaissances techniques pointues et beaucoup de temps. Des stratégies de sécurité peuvent néanmoins s’appliquer dans ce domaine.

En finir avec les mots de passe standards

Une solution possible et efficace pour améliorer la sécurité dans l’IoT, permettre aux utilisateurs de modifier facilement leurs identifiants de connexion. Certes, cette stratégie n’aurait d’efficacité que sur les méthodes d’infiltration les plus élémentaires, mais le jeu en vaut la chandelle puisque ce sont les plus répandues.

Les fabricants pourraient ainsi « forcer » leurs clients à modifier leurs identifiants de connexion en rendant obligatoire la saisie d’un mot de passe unique et fort lors du démarrage initial de l’appareil. Les fabricants pourraient également attribuer un mot de passe unique généré aléatoirement à chaque périphérique et l’envoyer au client avec l’objet connecté.

En pratique, le changement d’identifiants de connexion limiterait nettement le nombre d’appareils vulnérables et compliquerait la tâche des hackers et bots qui essaient d’en prendre le contrôle.

Le problème des clés de chiffrement

Les fabricants peinent à concevoir des objets qui intègrent d’office des mécanismes de sécurité. Ces équipements destinés aux particuliers ou aux entreprises. C’est notamment le cas pour le chiffrement.

Dans les faits, rien n’empêche de chiffrer les données qu’un objet connecté recueille et transmet à un autre périphérique ou vers le cloud pour analyse. Il est ainsi possible de trouver de très bons conseils à propos des algorithmes. Il existe plusieurs solutions de chiffrement Open Source.

Mais c’est au niveau de la protection et de la gestion des clés de chiffrement que le bât blesse. Or, ces carences retirent toute efficacité au processus de chiffrement. Une clé mal gérée peut rendre le chiffrement inutilisable, si par exemple elle n’est pas rendue disponible dans un processus d’authentification. Le nombre de périphériques dans l’IoT exacerbe ainsi de manière exponentielle les défis du chiffrement et de la gestion des clés.

S’ajoute à cela le fait que beaucoup d’objets connectés n’ont pas les capacités techniques requises pour chiffrer les données efficacement. Dotés d’un espace de stockage limité, ils ne peuvent généralement pas intégrer une connexion SSL digne de ce nom. Les fabricants d’objets connectés, en particulier ceux destinés au grand public, continuent ainsi de commercialiser des appareils dont la sécurité est légère, sinon inexistante. Et nous ne pouvons pas y faire grand-chose.

La cybersécurité est l’affaire de tous

Si le public est de plus en plus sensible aux failles des objets IoT, cette prise de conscience est pour l’heure insuffisante. Pas d’impact sur les décisions d’achat. Les facteurs déterminants restent les fonctionnalités et le prix. Pour preuve, le succès actuel des Amazon Echo et Google Home auprès des consommateurs.

Ainsi, s’il est vrai que la première grande vague d’attaques, avec le Botnet Mirai en tête, n’a pas manqué d’attirer l’attention des spécialistes de la cybersécurité, le consommateur lambda, lui, n’a pas encore conscience de l’ampleur du problème.

Ceci étant, on assiste à l’émergence d’une petite, mais croissante, fraction de consommateurs qui s’inquiètent vraiment de la sécurité des objets connectés, en particulier celle des enceintes intelligentes capables d’écouter tout ce qui se dit à proximité d’elles. La pression sur les fabricants augmente donc et avec elle, la demande de meilleures mesures de sécurité et de protection des données. (Tribune de Christophe da Fonseca, Sales Development Manager France chez Paessler AG envoyée à toutes les rédactions web)

Espionnage des conducteurs de voiture via leur autoradio

Les habitudes d’écoute de milliers de conducteurs de voitures surveillées, sans consentement, durant 3 mois. But final, diffuser des publicités ciblées !

Environ 90 000 conducteurs de véhicules General Motors ont été surveillés par le constructeur de voitures. Les propriétaires et leurs passagers ont été surveillés durant 3 mois alors qu’ils voyageaient sur les routes de Chicago et de Los Angeles. C’est l’équipe Detroit Free Press qui a révélé cet espionnage qui s’est déroulé en 2017. General Motors a confirmé cette « écoute » qui aurait été mis en place dans le cadre de son programme de suivi de radio. La société a reconnu collecter des données afin de les utiliser manière intelligente. Bref, traduisez par la diffusion de publicités ciblées. Vous comprenez maintenant pourquoi le fait de savoir que Renault a choisi Google comme moteur de recherche peut inquiéter les utilisateurs. Google connaîtra l’ensemble des comportements des conducteurs de voiture de la marque française. Qwant aurait été parfait pour éviter ce ciblage.

Via le Wi-Fi des voitures

Pour général Motors, lors de son test de trois mois, l’espionnage a utilisé le Wi-Fi proposé dans les voitures pour suivre les habitudes de certains de ses conducteurs dans l’espoir de voir s’il existait un lien entre ce que les conducteurs écoutent et ce qu’ils achètent. GM, avec 10 millions de voitures en circulation, est l’un des premiers constructeurs à entreprendre une telle étude. A noter que les 90 000 conducteurs de Los Angeles et de Chicago impactés avaient accepté de participer à une « proof of concept » sans connaitre la finalité de cette preuve de concept. « Les données sont ensuite agrégées et anonymisées. Les résultats obtenus sur un très grand échantillon et n’incluent aucune information personnellement identifiable » indique General Motors.

Espionnage dans nos voitures

L’espionnage, via les automobiles, n’est pas une nouveauté. Je vous passe les contenus que sont capables de stocker les « clés » sans fil des voitures. En 2015, Chevrolet proposait aux parents un logiciel d’espionnage, Teen Driver, intégré dans ses voitures. Raison invoquée, permettre aux parents de suivre leurs enfants conducteur ! Mais aussi être averti si la vitesse est dépassée (vitesse choisie par les parents). Recevoir des rapports sur les véhicules. Limiter le volume audio de l’auto radio.

Californie : une loi interdit les mots de passe trop légers

Finis les mots de passe de type 123456, password, admin, 000 … C’est ce que vient de décider l’Etat de La Californie via une loi qui contraint les entreprises à fournir des mots de passe sérieux dés la sortie d’usine.

La Californie vient de décider que toutes les entreprises capables de proposer des objets connectés (IoT) seront dans l’obligation de le faire avec un mot de passe sérieux dès la sortie d’usine. A partir de 2020, ce qui laisse le temps aux sociétés locales de régler leurs configurations respectives, fini les mots de passe de type 123456, 0000, admin, welcome, password ou… rien.

Les nouvelles règles de ce projet de loi décidé par le gouverneur Jerry Brown indiquent que chaque appareil sera équipé d’un mot de passe unique, préprogrammé. L’autre option, la plus rapide à mettre en place, obliger les utilisateurs à mettre en place un mot de passe fort.

Peu de détails supplémentaires sur la façon dont spécifiquement les vendeurs vont devoir s’y prendre pour sécuriser leurs produits. Petit détail, de taille, la loi n’oblige pas les fabricants à publier de nouvelles améliorations pour accroître la sécurité de leur technologie, par exemple en envoyant régulièrement des correctifs de sécurité faciles à installer pour les vulnérabilités connues.

Pour conclure, saluons quand même ce premier pas vers une sécurisation des comportements des consommateurs qui oublient bien trop souvent de modifier leurs identifiants de connexion.

Parmi les autres obligations, la Loi sur l’amélioration de la cybersécurité de l’internet des objets, qui obligerait les entreprises à fournir certaines assurances quant à la sécurité des appareils IoT vendus au gouvernement fédéral. En 2016, la société GData avait analysée 12 000 routeurs domestiques en 2016 a démontré que 15% des périphériques utilisaient des mots de passe particulièrement faibles.

Piratage de Facebook : 400 000 infiltrations + 400 000 + 400 000 …

Facebook vient d’expliquer le piratage qu’a subi la plateforme de réseautage. Il n’y aurait eu que 400 000 personnes impactées. vraiment ?

Facebook a diffusé, ce 13 octobre, un communiqué de presse expliquant son piratage. Si la société avait annoncé entre 30 et 50 millions de comptes impactés, Facebook parle aujourd’hui de 400 000 utilisateurs véritablement infiltrés. Les pirates ont pu se servir de leur compte personnel.

15 millions d’utilisateurs ont perdu leur véritable identité et coordonnées. Pour 14 millions de personnes, les assaillants ont eu accès aux deux mêmes types d’informations, ainsi qu’à d’autres détails figurant dans leur profil. Cela incluait le nom d’utilisateur, le sexe, le lieu / la langue, le statut de la relation, la religion, la ville d’origine, la ville actuelle déclarée, la date de naissance, les types d’appareils utilisés pour accéder à Facebook, au travail, les 10 derniers lieux dans lesquels ils ont ouvert ou ajouté des tags, site Web, les personnes ou les pages qu’ils suivent et les 15 recherches les plus récentes.

Pour 1 million de personnes, les attaquants n’ont eu accès à aucune information.

400 000 + 400 000 + 4000 000 …

En lisant le communiqué de presse, la formulation est floue. Un flou qui ne semble pas être un hasard. Je m’explique. En comptant tous les amis, le nombre de conversations accessibles, … on se retrouve avec des millions de personnes impactés. Bien plus que les 30 millions indiquées. Le paragraphe concernant l’accès aux messages devrait faire réfléchir : « Message content was not available to the attackers, with one exception. If a person in this group was a Page admin whose Page had received a message from someone on Facebook, the content of that message was available to the attackers. » Bref, les amateurs de fractals commencent à comprendre mon interrogation. Cela en fait des informations et des messages « privés » si j’additionne les amis, des amis, des amis de mes amis !

Dernier point, il est intolérable que les pages « sécurité » dont celle dédiée à ce piratage ne soient pas traduite dans les langues des utilisateurs. De nombreuses personnes inquiètes ne comprennent ni le vocabulaire « juridique » employé, ni la langue de Shakespeare.

Xbash, le futur Petya ?

Xbash : dans la lignée de NotPetya, une nouvelle menace et famille de malware ciblant les serveurs Windows et Linux risque de faire grand bruit.

L’Unit42, unité de recherches de Palo Alto Networks, a découvert cette menace qui a toutes les caractéristiques de NotPetya. Baptisé Xbash, cette menace est un malware destructeur de données qui se fait passer pour un ransomware. Il combine des fonctions de cryptomineur, de ransomware, de botnet, d’auto propagation et se répand en visant les mots de passe à faible niveau de sécurité et les failles non-patchées

XBash, nouvelle menace aux allures de Petya

Les chercheurs de l’Unité 42, unité de recherches de Palo Alto Networks  ont découvert une nouvelle famille de malware qui ciblent les serveurs Windows et Linux. Nous pouvons lier ce malware, que nous avons baptisé Xbash, à Iron Group, un groupe de cybercriminels qui s’est fait connaître par des attaques de type ransomwares.

Xbash est un ransomware et un cryptomineur. Il a également des capacités d’autopropagation (c’est-à-dire qu’il est des caractéristiques d’un vers semblable à WannaCry ou Petya/NotPetya). Il a également d’autres capacités non encore implémentées qui, quand elles le seront, pourraient lui permettre de se répandre très rapidement dans le système d’information d’une entreprise (là encore, tout comme WannaCry ou Petya/NotPetya).

Xbash se répand en visant les mots de passe faibles et les failles non-patchées. 

Xbash est dangereux pour les données ; il détruit les bases de données sous Linux dans le cadre de son action de ransomware. De plus nous n’avons trouvé aucune fonctionnalité au sein de Xbash qui pourrait permettre la restauration des données après paiement de la rançon. Cela signifique que, comme NotPetya, Xbash est un malware destructeur de données qui se fait passer pour un ransomware.

Les entreprises peuvent se protéger de Xbash en :

  1. Changer les mots de passe par défaut et utiliser des mots de passe forts
  2. Faire régulièrement les mises à jour de sécurité
  3. Installer des outils de sécurités sur les terminaux d’accès sous Linux et Windows
  4. Empêcher l’accès à des hôtes inconnus sur internet (pour bloquer l’accès aux serveurs C&C — Command and Control — établis par les cybercriminels)
  5. Implanter et maintenir des procédures de sauvegarde et restauration strictes et efficaces

Les particularités de Xbash 

Pour conclure, Xbash combine des fonctions de cryptomineur, de ransomware, de botnet et d’autopropagation. Les systèmes basés sous Linux sont visés par ses capacités de botnets et de ransomware. Les systèmes basés sous Windows sont visés par ses capacités d’autopropagation et de cryptomineur. La composante ransomware cible les bases de données sous Linux et les détruit. À ce jour, 48 transactions entrant sur ces wallets pour un revenu total de 0,964 bitcoin. 48 victimes ont payé près de 6000 dollars (ou près de 5209 euros) au total, à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Iron Group

Toutefois il n’y a aucune preuve que les rançons payées ont permis aux victimes de récupérer leurs données. Aucune fonctionnalité pour rendre cette restauration possible tout au long du processus de paiement de rançon. Les analyses estiment que c’est surement l’œuvre du Iron Group, un groupe déjà publiquement lié à d’autres campagnes de rançonnage y compris celles incluant l’utilisation du RCS (Remote Control System) dont le code source aurait été volé à la HackingTeam en 2015.

61 Vulnérabilités corrigées en septembre

Le Patch Tuesday de ce mois corrige 61 vulnérabilités dont 20 classées comme critiques. Parmi ces dernières, la plupart sont liées aux navigateurs tandis que les autres concernent Windows, Hyper-V et l’infrastructure .Net. Une vulnérabilité (CVE-2018-8475) d’exécution de code à distance divulguée publiquement. Elle peut apparaître sous la forme d’un fichier image compromis. En outre une vulnérabilité (CVE-2018-8457) dans le moteur de script.

Correctifs pour les postes de travail

Les patches destinés aux navigateurs et au moteur de script doivent être déployés en priorité sur tous les systèmes bureautiques qui utilisent un navigateur pour accéder à la messagerie et à Internet. La visionneuse PDF, le système d’analyse des images de Windows, l’infrastructure .Net et la bibliothèque de polices Windows bénéficient aussi de patches pour des vulnérabilités basées sur l’interaction de l’utilisateur avec un site ou un fichier malveillant. Deux de ces vulnérabilités étant divulguées publiquement, il est important de définir les priorités pour le déploiement des correctifs sur les postes de travail Windows.

Attaque Escape dans l’hyperviseur Hyper-V

Deux vulnérabilités avec exécution de code à distance (RCE) sont corrigées dans l’Hyper-V. Elles permettaient à un utilisateur authentifié sur un système invité d’exécuter du code arbitraire sur le système hôte. Microsoft signale que l’exploitation de cette vulnérabilité est moins probable, mais ces patches restent tout de même une priorité pour les systèmes Hyper-V.

FragmentSmack

Même si cette vulnérabilité n’a pas été corrigée, Microsoft a publié des recommandations pour la vulnérabilité FragmentSmack qui est un déni de service contre la pile IP.

Vulnérabilité 0-Day ALPC

La menace 0-Day mentionnée hier dans le billet de blog a été corrigée dans la publication de ce mois-ci. Cette vulnérabilité entraînait une élévation de privilèges locaux, des attaques actives ont été lancées à l’aveugle en s’appuyant sur cette vulnérabilité.

Adobe

Adobe publie des correctifs pour Flash et Coldfusion. Tandis qu’Adobe classe la CVE-2018-15967 comme une élévation de privilèges « importante » contre Flash, Microsoft indique cette vulnérabilité comme critique, elle est identifiée comme exécution de code à distance (RCE). Concernant les patches Coldfusion, 9 vulnérabilités CVE sont traitées dont 6 classées critiques. Fin août, Adobe a également publié des patches en urgence pour Adobe Photoshop CC et Creative Cloud. Deux vulnérabilités CVE dans Photoshop sont classées critiques et une vulnérabilité dans Creative Cloud est classée comme importante. (Par Jimmy Graham dans The Laws of Vulnerabilities pour DataSecurityBreach.fr)

Menace : les documents Office peuvent être dangereux

Nous utilisons quasiment tous des documents Microsoft Office. Qu’il s’agisse de documents de travail, de reçus électroniques ou du bail d’un nouvel appartement, les documents Office sont utiles à chacun d’entre nous et c’est en partie la raison pour laquelle nous sommes susceptibles de les ouvrir lorsque nous en recevons en pièce jointe d’un e-mail. Connaissant la propension de nombreux utilisateurs à ouvrir la quasi-totalité des documents, même ceux provenant d’une source non fiable, des individus malintentionnés choisissent couramment ces fichiers pour attaquer et infecter un système.

Nous allons ici passer en revue cinq techniques différentes permettant de détourner les documents Office pour en faire des armes d’attaque et d’infection des postes de travail Windows. Nous en avons déjà évoqué certaines précédemment, tandis que d’autres sont nouvelles.

Macros

Les macros sont le moyen le plus simple pour un assaillant d’infecter des documents Office. Les applications Office intègrent un moteur de scripts capable d’exécuter le langage VBA (Visual Basic for Applications). Du code malveillant contenu dans ces scripts peut ainsi s’exécuter sur le système dès l’ouverture du document, sans aucune intervention de l’utilisateur (à condition toutefois que ce dernier ait au préalable activé les macros). Si l’utilisateur n’a pas activé les macros, un message apparaît pour lui demander s’il souhaite le faire. Il s’agit de l’un des divers mécanismes de sécurité mis en place par Microsoft afin d’atténuer le risque présenté par les macros. Microsoft impose également une autre extension de nom de fichier (.docm au lieu de .docx pour les nouveaux documents contenant des macros). En dépit de ces mesures de sécurité, des utilisateurs décident néanmoins d’ouvrir ces fichiers et d’activer leur contenu, de sorte que les macros demeurent un vecteur courant, aussi bien pour des attaques vastes et simples destinées à propager un ransomware, telles que Emotet, que pour des campagnes élaborées, à l’image de Sofacy.

Comme l’illustre cet exemple, les auteurs des attaques tentent de convaincre les utilisateurs de désactiver les mécanismes de sécurité mis en place par Microsoft. Ils usent, pour ce faire, de techniques d’ingénierie sociale, persuadant l’utilisateur d’activer le contenu afin de pouvoir consulter l’intégralité du document. Dans l’exemple Sofacy, les assaillants ont simplement coloré le texte en blanc, de sorte que celui-ci était bien présent avant que l’utilisateur n’active les macros, mais invisible.

Fichiers Flash incorporés

En dehors des fonctionnalités intégrées telles que les macros, les documents Office peuvent aussi incorporer des objets externes, par exemple des fichiers Adobe Flash. Ces objets étant transmis au logiciel approprié pour leur traitement, toute vulnérabilité éventuellement présente dans ce logiciel peut également être exploitée par son incorporation dans le contenu Adobe Flash à l’intérieur du document Office. Un exemple de ce vecteur d’attaque est la faille Zero Day CVE-2018-4878dans Adobe Flash Player, exploitée par l’incorporation de fichiers SWF malveillants dans des documents Excel. Dans les attaques de ce type, le document Excel infecté incorpore un contenu Adobe Flash capable de déclencher la vulnérabilité Flash et d’exécuter du code shell intégré.

Editeur d’équations Microsoft

Comme pour les fichiers Adobe Flash incorporés dans un document Office, il est également possible d’insérer dans des documents des équations mathématiques qui seront interprétées par l’Editeur d’équations Microsoft, un outil ayant pour vocation de faciliter leur écriture :

Comme dans notre exemple précédent, des vulnérabilités dans l’éditeur d’équations s’exploitent par l’intermédiaire de documents Office malveillants. Nous en avons observé des cas tout récemment lorsque la faille CVE-2017-11882 a été exploitée, ouvrant la voie à d’autres, telles que CVE-2018-0802. Toutes deux touchent l’éditeur d’équations, ce qui permet d’amener l’utilisateur à ouvrir un document Office pour l’exécution de code à distance. Des vulnérabilités similaires dans l’Editeur d’équations Microsoft, telles que CVE-2018-0807 et CVE-2018-0798, identifiées par les chercheurs de l’Unité 42.

Il est à noter que, l’Editeur d’équations Microsoft s’exécutant sous la forme d’un processus distinct (eqnedt32.exe), les protections spécifiques à Microsoft Office, telles que EMET et Windows Defender Exploit Guard ne sont pas efficaces par défaut, car elles protègent uniquement les processus Microsoft Office (par exemple winword.exe).

Objets OLE et handlers HTA

Les objets OLE et les handlers HTA sont des mécanismes pour les documents Office. Ils font référence à d’autres documents inclus dans leur contenu. Ils peuvent servir à infecter un poste de travail de la manière suivante :

Un objet OLE2 (lien) s’incorpore dans un document Microsoft Word. Une fois le document ouvert, le processus Word (winword.exe) envoie une requête HTTP à un serveur distant afin de télécharger un fichier HTA contenant un script malveillant. Winword.exe recherche alors dans le handler le type « application/hta » via un objet COM, ce qui entraîne le chargement et l’exécution du script malveillant par l’application Microsoft HTA (mshta.exe).

Cette fonctionnalité a été exploitée dans la vulnérabilité CVE-2017-0199, permettant l’exécution de code à distance dans Microsoft Office/WordPad et corrigée par Microsoft en septembre 2017. Diverses campagnes y ont eu recours, par exemple OilRig.

Aux côtés des vulnérabilités OLE et HTA décrites plus haut, les auteurs des attaques ont découvert que des fichiers RTF peuvent également exécuter des objets OLE de type mime « text/html », au moyen de MSHTML. Cela signifie que les documents RTF présentent la même vulnérabilité aux attaques qu’Internet Explorer.

CVE-2018-8174

L’exploitation de cette vulnérabilité logique, nommée CVE-2018-8174, permet aux auteurs d’attaques d’exécuter du code HTML/JavaScript/VBScript arbitraire. Tandis que le code exécuté de cette façon se place dans une « sandbox » (où il ne peut lancer de nouveaux processus, écrire dans le système de fichiers ou effectuer d’autres opérations) à l’instar de tout autre code exécuté à partir d’Internet Explorer. Cette faille peut servir à en exploiter d’autres, par exemple une vulnérabilité UAF de corruption de mémoire dans le moteur VBScript, pour permettre l’exécution de code arbitraire dans le cadre de l’application Word (winword.exe) et la prise de contrôle du système.

Tandis que les attaques utilisant des documents comme vecteur sont courantes depuis plus d’une dizaine d’années, nous observons une augmentation récente de leur fréquence et de leur complexité. Cette tendance pourrait s’expliquer par la difficulté croissante d’exploiter les vulnérabilités des navigateurs, en raison du renforcement de leur protection par leurs développeurs. Quoi qu’il en soit, il est important pour les entreprises de savoir comment se défendre.

Cybermenaces : Le navigateur web, cible de toutes les attaques

Le rapport sur les cybermenaces du 1er semestre 2018 montre une évolution des types de dangers. Si avec plus de 2 millions de nouveaux types de logiciels malveillants, la tendance est à la décroissance sur les malwares classiques, les attaques web dites « sans fichiers » explosent. Autre information notable du rapport : avec 7,5 attaques bloquées par mois et par utilisateur, G DATA situe la France au 8éme rang mondial de son indice de dangerosité.

Le développement de nouveaux types de logiciels malveillants a légèrement diminué au cours du premier semestre par rapport à l’année précédente. Au total, G DATA Security Labs a classé 2 396 830 nouveaux échantillons comme nocifs. En moyenne, environ 13 000 nouveaux échantillons de logiciels malveillants ont été détectés chaque jour, soit environ 9 par minute.

Le développement des familles de logiciels malveillants actuelles et leur utilisation sont soumis à de fortes fluctuations. Neuf des dix menaces les plus courantes pour les utilisateurs de PC au cours de l’année écoulée ne figurent plus parmi les dix principales menaces évitées au cours du premier semestre 2018.

Les codes utilisés changent, mais la manière dont ils sont diffusés se confirment mois après mois. Aujourd’hui, les attaques sont lancées pour la majorité à partir de sites Web, les attaquants délaissant la diffusion par fichiers exécutables.

Indice de dangerosité stable avec 3 attaques par mois par utilisateur

Le nombre de nouveaux spécimens de programmes malveillants apporte un premier niveau d’information, mais n’indique pas l’activité réelle de ces codes : un seul code aux méthodes de diffusion innovantes ou à la technicité supérieure peut causer plus de dégâts que des milliers. Pour définir cet indice de dangerosité, les attaques détectées chez les utilisateurs des solutions G DATA sont comptabilisées. La moyenne mondiale des attaques sur le premier semestre 2018 pour 1000 utilisateurs est de 94,29. Autrement dit, chaque jour dans le monde un utilisateur d’une solution G DATA sur 10 est confronté à une attaque bloquée. Cela représente en moyenne 18 attaques par utilisateur sur les 6 premiers mois de l’année 2018. 

La France dans le top 10 avec 7,5 attaques par mois ! 

Avec 250 attaques bloquées pour 1000 utilisateurs, la France arrive en 8eme position de ce classement : chaque jour en France, un utilisateur d’une solution G DATA sur 4 est confronté à une attaque bloquée. Cela représente en moyenne 7,5 attaques bloquées par utilisateur par mois. 

La grande tendance du cryptojacking
Durant le premier semestre, le Cryptojacking – minage des monnaies virtuelles à l’insu de l’internaute – se révèle être l’activité principale des cybercriminels. Sur les 6 premiers mois de l’année, les Cryptomineurs ont inondé le Web. 4 cryptomineurs sont dans le Top 10 mondial des codes nuisibles détectés par G DATA. Ils sont 5 dans le Top 10 français ! Cachés sur de nombreux sites Internet Web, ces cryptomineurs téléchargent des scripts sur l’ordinateur de l’utilisateur et minent des cryptomonnaies à l’insu de l’utilisateur. Face à la difficulté technique de miner des bitcoins (trop de ressources de calcul nécessaires), c’est le minage de Monero qui est maintenant privilégié.

Le Webassembly, aussi pour les malwares
Le standard bytecode Webassembly est généralement utilisé comme langage par les cryptomineurs pour s’intégrer dans les navigateurs Internet. Webassembly est un supplément à Javascript supporté par tous les navigateurs. Avec Webassembly, les développeurs web peuvent réaliser une exécution de code plus rapide dans le navigateur : une technologie idéale pour les cryptomineurs… Ce qui est nouveau, c’est que Webassembly n’est plus seulement utilisé dans les cryptomineurs. Il est aussi utilisé par les codes malveillants.

PUP ou Malware ? 
Classer la dangerosité des codes a toujours été une tâche difficile. À partir de quel niveau d’ingérence, un logiciel publicitaire devient-il nuisible ? Cette question se pose également avec les cryptomineurs : il n’est pas toujours clair si les utilisateurs ont accepté ou non l’installation du mineur dans leur navigateur. Ce critère de dangerosité est représenté dans deux catégories de classement : Malware et PUP (programme potentiellement indésirable). Les chiffres globaux du 1er semestre montrent cette ambivalence : 3 cryptomineurs sont parmi le top 10 des malwares et 4 sont dans le top 10 des PUP.

Faits marquants du premier semestre

Forte croissance des attaques à l’escroquerie au support technique en juillet
Au mois de juillet, une série de scripts trojan spécialisés dans l’affichage de fausses alertes dans les navigateurs est arrivée à la cinquième position des dangers détectés. Sous prétexte d’infection, des fenêtres invitent l’utilisateur à contacter un support technique. À l’autre bout du fil, un arnaqueur attend sa victime…

Fortnite au coeur de toutes les attentions

L’arrivée poussive de Fortnite sur Android fut une aubaine pour les cybercriminels. Surfant sur cet engouement, de nombreuses fausses APK du jeu ont vu le jour. Vol d’identifiants et abonnement SMS coûteux étaient au programme pour les plus impatients. Piqué au vif pour ne pas avoir été choisi comme store officiel pour l’application, Google pointe publiquement la faille de sécurité (corrigée depuis) présente dans l’application officielle disponible chez l’éditeur EPIC.

 

OpenSSH faillible depuis 20 ans ?

Toutes les versions d’OpenSSH, publiées au cours des 20 dernières années, sont soumises à une vulnérabilité dangereuse. Compte tenu de la large diffusion d’OpenSSH, cela peut représenter des milliards de périphériques vulnérables.

Les chercheurs en sécurité de la société Qualys ont remarqué une vulnérabilité dans OpenSSH. La faille permettrait à un pirate de deviner les connexions enregistrées sur les serveurs OpenSSH. Une action possible à distance.

Le problème (CVE-2018-15473) touche toutes les versions du client OpenSSH publiées au cours des 20 dernières années. Compte tenu de la large diffusion d’OpenSSH, cela peut représenter des milliards de périphériques vulnérables – des serveurs cloud aux équipements IoT -. La correction du problème risque de prendre du temps. Le correctif correspondant est cependant disponible.

Mode d’attaque

Pour attaquer avec succès, un pirate qui tente de s’authentifier sur un serveur vulnérable, va communiquer une demande d’authentification spécialement conçue. Le serveur peut répondre à la requête de deux manières différentes: la connexion n’existe pas, le serveur répondra par un message d’erreur. Si un nom d’utilisateur existe, la connexion quitte sans réponse. C’est ce dernier comportement qui permet à un malveillant de deviner les connexions valides enregistrées sur le serveur SSH. Il n’a plus qu’à sortir le dictionnaire de mots de passe.

Correctif

La vulnérabilité corrigée avec la sortie de versions stables d’OpenSSH. Les experts publient un code PoC pour vérifier la présence de vulnérabilités sur les serveurs (ici et ). Les chercheurs ont notamment présenté des instructions détaillées sur la manière de tester la présence d’un problème sur les serveurs.

Un ancien hacker de la NSA démontre une faille majeure dans macOS

La société Apple est généralement considérée comme étant une marque fiable, proposant une sécurité accrue. Un ancien hacker de la NSA démontre une faille majeure dans macOS. Elle permet le contournement des mécanismes de sécurité !

Faille majeure pour Apple ! Lors des conventions de cybersécurité Def Con/Black Hat qui se sont tenues à Las Vegas, début août, Patrick Wardle, un ancien Ninja de la NSA, fondateur de la société DigitaSecurity, a présenté des exemples d’attaques visant les produits Apple, et plus précisément macOS.

D’abord, Patrick Wardle est aussi généreux que doué. Il a expliqué comment un pirate pouvait contourner la plupart des mécanismes de sécurité mis en œuvre par Apple pour protéger macOS.

Wardle explique que les logiciels malveillants peuvent échapper aux méthodes de sécurité en les ciblant au niveau de l’interface utilisateur.

Chez Apple, les avertissements et autres autorisations à la moindre action font partis de l’écosystème des produits de la firme Californienne. Un mécanisme de défense contre les clics indésirables.



Faille majeure

Ensuite, Wardle affirme qu’il est possible d’exploiter ces avertissements en modifiant la façon dont macOS convertit les clics de clavier en clics de souris. Étant donné que macOS interprète deux actions de la souris comme équivalant à cliquer sur OK, il est donc possible d’écrire une ligne de code supplémentaire pour éviter qu’un avertissement n’apparaisse à l’écran. En abusant des nombreuses interfaces de macOS, un code peut s’executer via un code malveillant qui permettra d’ignorer les avertissements. Wardles a baptisé cette action « Synthetic Click ». Des attaques que l’ancien hacker de la National Security Agency a expliqué lors de la Def Con via des attaques automatisées visant macOS Sierra.

Cependant, Wardle a déclaré que les exploits ne permettent pas à un pirate d’accéder initialement à un appareil Mac, mais qu’ils pourraient exploiter efficacement le sandboxing.

Une possibilité qui laisserait aux applicationx malveillantes de quoi obtenir des autorisations de niveau supérieur. De son côté, Apple a confirmé les correctifs adequates dans son nouveau OS, macOS Mojave.

Pour conclure, Patrick Wardle propose, via sa société, l’outil Do Not Disturb. Une application qui permet d’avertir le propriétaire d’un MacBook en cas d’accès non autorisé. L’application tourne sous iPhone.

Elle permet de surveiller votre ordinateur portable afin de détecter les événements ouverts et vous avertir en temps réel, via une photographie par exemple.

L’audit de fichier : quel rôle pour une bonne conformité ?

Les mandats de conformité ont tous un point en commun, la volonté de sécuriser des données protégées. Pour ce faire, il ne faut permettre l’accès à certaines données qu’à ceux qui en ont besoin pour des raisons professionnelles. Pour pouvoir prouver aux auditeurs que c’est le cas pour les données protégées de votre organisation, il faut avoir une certaine visibilité sur qui a accès, qui utilise l’accès, et quelles actions sont effectuées sur les données protégées. Comment utiliser l’audit de fichier pour la conformité ? La société IS Decisions revient sur cette problématique en plusieurs questions comme « Faut-il utiliser une solution tierce ou un outil natif ? » ou encore « Comment garantir la conformité« .

HMA! renforce la vie privée des internautes et permet l’accès à du contenu restreint en ligne

Quand le RGPD restreint la liberté d’expression ! En mai dernier, le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) est entré en vigueur, offrant plus de transparence sur la collecte des données et des droits plus importants en termes de vie privée pour les Européens. Pourtant, comme le révélait alors une récente étude menée par HideMyAss!, près de la moitié des français (48 %) ne considèrent pas la vie privée comme un droit fondamental.

Le RGPD restreint la liberté d’expression ? Ils sont cependant 66 % à penser que le gouvernement, les fournisseurs d’accès à internet et les services de police peuvent accéder, à leur insu, à l’historique des sites qu’ils ont visité, et de leurs activités en ligne.

Pour répondre aux besoins des consommateurs soucieux du respect de leur vie privée, HMA! propose une couche d’anonymat supplémentaire lors de la navigation en ligne via son service gratuit Proxy Web. Cette fonctionnalité permet de masquer l’adresse IP d’un internaute et de lui en attribuer une nouvelle, afin d’acheminer le trafic web vers d’autres serveurs et adresses IP. Cela signifie que son adresse IP, qui représente également son identité en ligne, devient beaucoup plus difficile à repérer ou à suivre. En outre, la toute dernière version de HMA! est fournie via le protocole HTTPS, garantissant ainsi le cryptage des activités en ligne.

Elle permet également d’accéder à du contenu restreint. Un citoyen Européen pourra par exemple lire le Los Angeles Times, le New-York Daily News ou encore le Chicago Tribune, grâce à l’utilisation du Proxy Web. Impossible en effet de faire sans, car ces médias ont bloqué l’accès aux internautes basés en Europe, suite à l’entrée en vigueur du RGPD.

Un Proxy Web n’a cependant pas les mêmes fonctions qu’un réseau privé virtuel (VPN). Ce dernier devra en effet être envisagé par un internaute s’il recherche un anonymat en ligne avancé et une protection contre les regards indiscrets. En revanche, dans le cas où il veut se procurer un outil lui permettant de contourner la « censure locale » et de bénéficier d’un niveau convenable de confidentialité lors de sa navigation sur Internet, un Proxy Web constitue un bon point de départ.

Malware Zacinlo : outil pour fraude publicitaire

Un nouveau malware appelé Zacinlo, spécialisé dans la fraude publicitaire découvert. Il infecte le PC de l’utilisateur pour ensuite ouvrir des sessions de navigateur invisibles dans le but de charger des bannières publicitaires et de simuler des clics sur ces dernières, ou encore remplacer les publicités naturelles dans le navigateur par celles du pirate pour détourner les revenus publicitaires générés.

Cet adware a plusieurs caractéristiques qui ont attiré l’attention  :

  • Zacinlo contient un driver de type rootkit, qui se protège lui-même ainsi que ses autres composants. Celui-ci peut stopper des processus jugés dangereux pour le fonctionnement de l’adware, tout en empêchant son arrêt ou sa suppression. Les chercheurs ont également relevé la présence de fonctionnalités « man-in-the-browser » qui interceptent et déchiffrent les communications SSL. Cela permet à l’adware d’injecter du code JavaScript personnalisé dans les pages Internet visitées par l’utilisateur. Les malwares basés sur des rootkits sont EXTRÊMEMENT rares, et constituent généralement moins de 1% des menaces habituelles. Ils sont également très difficiles à éliminer car ils s’intègrent profondément au système d’exploitation.
  • Zacinlo inclut un programme de nettoyage d’adware, utilisé pour éliminer la « concurrence » potentielle pour l’espace publicitaire. Il est plutôt générique et ne cible pas de famille ou de type d’adware en particulier.
  • Il collecte des informations à propos de l’ordinateur infecté. Par exemple, si un logiciel antivirus est installé ou non (et si oui, lequel), quelles applications se lancent au démarrage, etc.
  • Il prend des captures d’écran et les envoie au serveur de commande et contrôle pour analyse. Cette fonctionnalité menace la vie privée des victimes car les captures d’écran peuvent contenir des informations sensibles telles que des e-mails, des conversations privées, des identifiants ou des coordonnées bancaires.
  • Il peut faciliter l’installation de quasiment n’importe quel nouveau logiciel de manière transparente, sans arrêter de fonctionner et ainsi étendre ses fonctionnalités.
  • Il ajoute ou remplace des publicités lors de la navigation en cherchant des objets de type « DOM » par taille, par style, par classe ou expressions régulières spécifiques.
  • Il extrait des publicités de plusieurs plateformes, dont Google AdSense.
  • Il ouvre des pages Internet en arrière-plan dans des fenêtres cachées, et interagit avec elles comme un utilisateur normal : en les faisant défiler, en cliquant et en utilisant le clavier. Il s’agit d’un comportement typique des fraudes publicitaires, qui inflige d’importants dommages financiers aux plateformes publicitaires en ligne.
  • Zacinlo utilise énormément de projets et de bibliothèques Open-Source (ex : chromium, cryptopop, jsoncpp, libcef, libcurl, zlib).
  • Il utilise des scripts Lua pour télécharger différents composants (très certainement afin de passer inaperçu aux yeux de certains programmes antivirus qui détectent les téléchargements suspects et les bloquent).
  • Il dispose d’un design extrêmement paramétrable et hautement modulaire, ce qui lui permet d’étendre ses fonctionnalités grâce à des scripts et des fichiers de configuration disponibles via les infrastructures de commande et contrôle.

Ce malware est présent principalement aux États-Unis et semble avoir une certaine affinité pour Windows 10. La France et l’Allemagne font également partie des pays qui en sont victimes, bien que le nombre d’infections soit un peu plus bas qu’aux États-Unis jusqu’ici.  Un livre blanc édité par BitDefender détaille ce nouveau malware ICI .

Retour en force des attaques DDoS en Europe en 2018

Les attaques par déni de service, ou DDoS, avaient marqué les esprits à la fin de l’année 2016. Perpétrées grâce au botnet « Miraï », l’un des premiers « thingbots » constitué exclusivement d’objets connectés (Internet of Thing), les deux attaques de plusieurs Tbit/s lancées contre OVH et DynDNS, avaient ébranlé le web mondial.

De l’avis des experts, ce type d’attaques était voué à se multiplier en 2017. Il n’en fut rien et les attaques tant redoutées ne se sont jamais produites. Pourtant les pirates n’ont pas mis un terme à leurs attaques volumétriques massives. Ils n’ont simplement pas exploité au maximum de leurs capacités, les impressionnantes cyberarmes à leur disposition.

F5 fait état d’une véritable explosion des attaques DDoS depuis janvier 2018 :   

  • Le thingbot « JenX » proposant ses services pour mener des attaques DDoS (DDoS-for-hire) a tout d’abord été découvert en janvier. Celui-ci permet de lancer des attaques DDoS de 300 Gbit/s pour la modique somme de 20 dollars, plaçant ainsi la neutralisation d’une cible à la portée de tous.
  • En mars, c’est un nouveau record du monde qui a été établi : le site de développement collaboratif GitHub a été ciblé par une attaque DDoS d’une puissance sans précédent, atteignant un débit de 1,35 Tbit/s. Techniquement, l’attaque a été lancée depuis des systèmes de mémoire cache (« memcached ») non sécurisés.

Le centre des opérations de sécurité (SOC) de F5 Silverline fait état d’une véritable explosion des attaques DDoS en 2018. Jusqu’à présent, le SOC F5 a écarté des attaques volumétriques de haut débit comprises entre 100 et 300 Gbit/s. Les attaques volumétriques reviennent ainsi sérieusement jouer les trouble-fête.

F5 a observé plusieurs tendances dans les attaques menées à la fin de l’année 2016 et les nombreuses attaques réapparues lors du 1er trimestre 2018.

  • Les entreprises de la zone Europe, Moyen-Orient et Asie-Pacifique sont désormais toutes autant ciblées que leurs homologues nord-américaines.
  • Les établissements financiers et les hébergeurs continuent de figurer parmi les secteurs les plus ciblés. Mais sur le 1er trimestre 2018, ce sont les sociétés de jeu en ligne qui ont été particulièrement ciblées. A eux trois, ces secteurs ont subi 76 % des attaques DDoS au 1er trimestre 2018.
  • Cependant, avec la montée en puissance de ressources à la location, bon marché, qui facilitent le ciblage de tout type d’entreprise, l’écart se rétrécit entre ces secteurs historiquement ciblés et les autres.
  • Le SOC de F5 a commencé à neutraliser des attaques DDoS ciblant directement des applications (et non le réseau) au 3ème trimestre 2016, et cela risque de devenir un vecteur d’attaque en hausse à mesure que les entreprises évoluent vers des processus de virtualisation de services orientés applications.
  • Après un hiatus en 2017, les attaques volumétriques à haut débit ont repris au premier trimestre 2018. En mars 2018, le SOC de F5 a neutralisé une attaque multi-vecteurs de 325 Gbit/s, principalement issue de systèmes basés aux États-Unis.

Vincent Lavergne, expert attaques DDoS de F5 explique : « Avec l’explosion des objets connectés, du Cloud computing et des bases de données en ligne, les pirates disposent plus que jamais de systèmes plus vulnérables leur permettant de lancer des attaques DDoS dévastatrices ».

Rappel – Quelques bonnes pratiques pour se prémunir de ce type d’attaques :

  1. Ne pas exposer l’administration à distance à l’ensemble du réseau Internet, en particulier aux appareils IoT ou aux bases de données en ligne.
  2. Protéger ses systèmes au moyen de protocoles d’accès sécurisés, d’identifiants d’administration complexes (ou de clés SSH lorsque cela est possible), et ne pas laisser se produire des attaques par force brute.
  3. Appliquer régulièrement des correctifs sur tous les systèmes en contact avec Internet, et immédiatement dès la détection d’une faille dans l’exécution de code à distance ou d’un défaut de conception susceptible de conduire à une exploitation à distance.

L’analyse approfondie menée par F5 révèle également les enseignements suivants :

  • Croissance des attaques mondiales

Le nombre d’attaques neutralisées au niveau mondial par F5 entre 2016 et 2017 a augmenté de 26 %. Sur le premier trimestre 2018 (vs le 1er trimestre 2017), F5 a analysé une augmentation plus significative, de 33% du nombre d’attaques.

Toutes les zones observées par F5 ont connu une hausse constante des attaques depuis 2016, mais le nombre d’attaques DDoS commises contre des cibles dans la région Asie-Pacifique (APAC) augmente plus rapidement que dans n’importe quelle autre région du monde.

L’Amérique du Nord, historiquement la zone la plus touchée par les attaques DDoS, est depuis 2017 passées sous la barre des 50% du total d’attaques DDoS mondiales, alors que les attaques DDoS ciblant la région EMEA ont augmenté d’environ un tiers. La région APAC a, quant à elle, fait un bond de 8 % en 2016 à 17 % en 2017. Au premier trimestre 2018, les entreprises de la région APAC ont subi presque autant d’attaques que les entreprises situées en Amérique du Nord.

  • Répartition des attaques par secteur

Les hébergeurs Web et les établissements financiers ont toujours figuré parmi les principales cibles d’attaques DDoS, une tendance qui ne s’est pas démentie en 2017.

Vincent Lavergne explique : « Dans ces deux secteurs, tout temps d’arrêt se traduit directement en pertes financières. C’est pourquoi les attaques DDoS avec chantage à la clé sont très lucratives, car le fait de payer la rançon est pour les entreprises un moyen efficace de régler le problème ».

Le fossé se rétrécit entre les principales cibles traditionnelles et d’autres secteurs ; les profils des cibles sont variés et comptent notamment les fournisseurs de technologies, les FAI, l’univers du jeu en ligne et les fournisseurs de services aux entreprises.

Vincent Lavergne ajoute : « Chaque année, nous continuons à observer un plus large éventail de cibles d’attaques DDoS, en corrélation avec la hausse des services « DDoS for hire » à des prix extrêmement abordables et la mise à disposition des outils DDoS accessibles même aux néophytes ».

  • Origine des attaques

F5 a analysé un ensemble d’attaques de très fort débit, persistantes pendant 4 jours en mars 2018 et a observé que les 10 principaux pays à l’origine du trafic ont conservé le même débit tout au long des attaques, ce qui pourrait laisser entendre que ces attaques ont été lancées par les mêmes systèmes sur toute la durée de quatre jours. Ce type de comportement d’attaque cadre avec l’utilisation d’objets connectés, dans lesquels des failles et les attaques qui en découlent ne sont pas détectées, ou, dans un scénario moins probable, avec la compromission de systèmes appartenant à des entreprises (qui ne sont pas au courant de la faille) et qui sont utilisés pour lancer des attaques.

Fait inhabituel, la plus importante source de cette campagne d’attaques est venue des États-Unis. Cela indique qu’un nombre significatif de systèmes vulnérables (appareils IoT ou systèmes « memcached » potentiellement compromis) est ciblé aux États-Unis pour lancer des attaques DDoS.

Patch Tuesday : 51 nouveaux correctifs pour juin

Le Patch Tuesday de juin est plus léger que ceux des mois précédents, avec 51 CVE uniques résolues dont 11 classées comme critiques. Adobe a également publié la semaine dernière une mise à jour urgente pour une vulnérabilité qui affecte Flash Player, qui est activement exploitée.

Speculative Store Bypass Microsoft a publié des correctifs pour Speculative Store Bypass lors de son patch Tuesday, une vulnérabilité également dénommée Variante 4 de Spectre. Ces patches déploient une protection Speculative Store Bypass Disable (SSBD) pour les processeurs Intel. Le nouveau microcode Intel devra être pleinement protégé contre la Variante 4. Microsoft a publié un article contenant des actions recommandées.

Windows DNSAPI Des patches ont été publiés pour des vulnérabilités détectées dans la bibliothèque DLL DNSAPI de Windows. Ces dernières peuvent permettre à un attaquant de compromettre un système via un serveur DNS malveillant. Les postes de travail mobiles se connectant à des points wifi non fiables sont à risque. Ce patch est donc une priorité pour eux.

Protocole HTTP Une faille critique dans le fichier HTTP.sys de Microsoft est également corrigée dans le Patch Tuesday de juin. HTTP.sys « écouteur en mode noyau » utilisé par IIS et différents services Windows. Un attaquant qui exploite cette vulnérabilité peut prendre le plein contrôle de la machine ciblée. Ce patch doit être déployé de manière prioritaire sur tous les systèmes, serveurs et postes de travail Windows.

Navigateurs et moteur de script Les autres patches Microsoft critiques de ce mois-ci sont destinés principalement aux navigateurs, au moteur de script Windows et à Windows Media Foundation. Ces correctifs doivent être déployés en priorité sur les équipements de type poste de travail.

Adobe Adobe a donc publié la semaine dernière une mise à jour non programmée pour une vulnérabilité découverte dans son module Flash Player. Selon Adobe, cette vulnérabilité est exploitée activement et doit être corrigée en priorité sur les équipements de type postes de travail. En mai dernier, une autre mise à jour en urgence avait déjà été publiée pour Adobe Reader qui faisait aussi l’objet d’un exploit disponible publiquement. Ce patch est également une priorité pour les postes de travail impactés. (Par Jimmy GrahamThe Laws of Vulnerabilities)

14 failles de sécurité pour des modèles BMW

Des chercheurs en cybersécurité découvrent 14 failles de sécurité dans des modèles de la marque automobile BMW. Ces vulnérabilités permettraient d’intervenir à distance sur le fonctionnement interne d’une voiture ciblée.

Depuis plusieurs années déjà, de nombreux chercheurs ont mis en garde les constructeurs automobiles contre leurs systèmes électroniques qui sont souvent conçus sans qu’une profonde attention ne soit portée à la sécurité. On se rappelle notamment de Charlie Miller et Chris Valasek qui avaient montré en 2015 comment ils parvenaient à prendre le contrôle d’une Jeep alors que le véhicule roulait sur l’autoroute.

L’intérêt de telles démonstrations basé sur un scénario catastrophe a permis aux grand public mais surtout aux constructeurs, de prendre conscience du risque qui n’est plus du tout hypothétique. Dans le cas présent, BMW a travaillé conjointement avec ce groupe de chercheurs chinois et a reconnu leur effort pour, au final, améliorer la sécurité de ses voitures. « Il ne reste plus qu’à espérer que cette démonstration incite d’autres marques à faire de même. » confirme Jérôme Ségura, de chez Malwarebytes.

Les chercheurs ne sont pas à leur coup d’essai. Ils avaient déjà trouvé plusieurs vulnérabilités dans divers modules embarqués utilisés par Tesla. La société Allemande a confirmé les problèmes et leurs corrections en cours.

Cosiloon : les appareils Android livrés avec des malwares pré-installés

Cosiloon – Des chercheurs découvrent un adware pré-installé sur plusieurs centaines de modèles et de versions d’appareils Android différents, y compris ceux fabriqués par ZTE, Archos ou encore myPhone. La majorité de ces appareils ne sont pas certifiés par Google.

Le logiciel publicitaire en question porte le nom de « Cosiloon », et crée une superposition pour afficher une annonce sur une page web dans le navigateur de l’utilisateur. Des milliers d’individus sont touchés, et le mois dernier, Avast a identifié la dernière version de l’adware sur environ 18 000 appareils appartenant aux utilisateurs situés dans plus de 100 pays, dont la France, l’Italie, le Royaume-Uni, l’Allemagne ou encore la Russie parmi d’autres, ainsi que quelques cas aux États-Unis.

L’adware est actif depuis au moins trois ans, et s’avère difficile à supprimer. Il est en effet installé au niveau du firmware (ou micrologiciel) et utilise un code rendu impénétrable par procédé d’offuscation. Le géant du Web a ainsi pris des mesures pour atténuer les capacités malveillantes de nombreuses variantes d’applications sur plusieurs modèles d’appareils, en exploitant des techniques développées en interne.

Google Play Protect a été mis à jour pour garantir la protection de ces applications à l’avenir. Néanmoins, étant donné qu’elles sont pré-installées avec le firmware, le problème reste donc difficile à résoudre. Google a contacté les développeurs de micrologiciels pour les sensibiliser et les encourager à prendre des mesures pour y remédier.

Identifier Cosiloon

Au cours des dernières années, le Threat Labs d’Avast a régulièrement observé des échantillons Android à caractère étrange, dans sa base de données. Ils ressemblaient à n’importe quel autre échantillon, à l’exception que l’adware semblait pas disposer de point d’infection et présentait plusieurs noms de packages similaires, les plus communs étant :

  • com.google.eMediaService
  • com.google.eMusic1Service
  • com.google.ePlay3Service
  • com.google.eVideo2Service

La façon dont le logiciel publicitaire est arrivé sur les appareils n’est pas claire. Le serveur de contrôle était en service jusqu’en avril 2018, et les auteurs ont continué de le mettre à jour avec de nouvelles charges utiles. Les fabricants ont également continué d’expédier de nouveaux appareils avec l’injecteur (ou dropper, en anglais), également appelé « programme seringue » ou « virus compte-gouttes » qui est un programme informatique créé pour installer un logiciel malveillant sur un système cible.

Certaines applications antivirus signalent les charges utiles, mais l’injecteur les ré-installe et ne peut pas lui-même être supprimé. Ce qui signifie que le terminal aura toujours un dispositif permettant à un inconnu d’installer n’importe quelle application. Les chercheurs ont par ailleurs noté que l’adware permet d’installer le dropper sur les appareils, mais il est également en mesure de télécharger facilement un logiciel espion, un ransomware ou tout autre type de menace.

Avast a tenté de désactiver le serveur C&C (Command and Control) de Cosiloon en envoyant des demandes de retrait au registraire de noms de domaines et aux fournisseurs de serveurs. Le premier fournisseur, ZenLayer, a rapidement répondu et désactivé le serveur, mais il a été restauré après un certain temps par le biais d’un autre fournisseur. Le registraire n’a lui pas donné suite, ce qui signifie que le serveur fonctionne toujours.

Désactiver Cosiloon

Les utilisateurs peuvent trouver le dropper dans leurs paramètres (intitulé « CrashService », « meMess » ou « Terminal » avec l‘icône d’Android), et cliquer sur le bouton « désactiver » sur la page des applications, si disponible (selon la version Android). Cela désactivera l’injecteur qui ne reviendra pas.

Facebook annonce son entrée au conseil d’administration de l’Alliance FIDO

Alliance FIDO : Facebook rejoint d’autres grandes entreprises du secteur high-tech, de la finance et du commerce en ligne pour réduire la dépendance des utilisateurs vis-à-vis des mots de passe.

L’Alliance FIDO annonce l’entrée de Facebook au sein de son conseil d’administration. Le réseau social rejoint ainsi d’autres grands noms des secteurs des hautes technologies, des services financiers et du commerce en ligne, afin de concrétiser la vision stratégique de l’Alliance de réduire la dépendance des utilisateurs du monde entier vis-à-vis des mots de passe, grâce à une authentification plus forte et plus simple.

L’Alliance FIDO développe des spécifications d’authentification forte interopérables pour les plateformes informatiques, ainsi que les applications web et mobiles. Grâce à l’intégration de la technique de chiffrement à clé publique dans des outils d’authentification simples d’emploi, tels que les clés de sécurité ou la biométrie, l’approche proposée par l’Alliance FIDO se distingue par un plus haut niveau de sécurité, de confidentialité et de simplicité que les mots de passe et autres formes d’authentification forte.

« Les mots de passe faibles continuent de causer des problèmes inutiles qui pourraient être évités en déployant et en utilisant des techniques d’authentification forte sur une plus grande échelle. Nous sommes fiers de rejoindre le conseil d’administration de l’Alliance FIDO et d’aider ses membres à atteindre leur objectif : élargir et simplifier la disponibilité de l’authentification forte sur les navigateurs web, ainsi que sur les plateformes mobiles et de bureau », a déclaré Brad Hill, ingénieur logiciel, chez Facebook.

Malgré son arrivée toute récente au sein du conseil d’administration de l’Alliance, Facebook a joué un rôle actif en faveur de l’authentification préconisée par l’Alliance FIDO depuis janvier 2017 en permettant à ses 2 milliards d’utilisateurs quotidiens d’utiliser une clé de sécurité compatible FIDO pour s’identifier et accéder à leur compte.

Outre Facebook, de nombreux prestataires de services de premier plan, parmi lesquels Aetna, Google, PayPal, Samsung, Bank of America, NTT DOCOMO, Dropbox ou Github, mettent la technologie d’authentification FIDO à la disposition de leurs vastes bases d’utilisateurs. Le mois dernier, Google, Microsoft et Mozilla se sont ainsi engagés à prendre en charge la norme WebAuthn récemment annoncée dans leurs navigateurs, rendant l’authentification FIDO accessible aux internautes aux quatre coins du Web.

« Nous sommes heureux d’accueillir Facebook parmi les membres de notre conseil d’administration, a déclaré Brett McDowell, Directeur Exécutif de l’Alliance FIDO. Facebook est l’un des services web et mobiles les plus largement utilisés à travers le monde et, à ce titre, contribuera fortement à la mission de l’Alliance FIDO, à savoir proposer des expériences d’authentification à la pointe de l’innovation qui satisfont pleinement les utilisateurs, tout en résolvant les problèmes de sécurité liés à l’utilisation de mots de passe. »

Une exploit 0-Day pour Internet Explorer utilisée in the wild

Fin avril 2018, un exploit inconnu jusqu’alors détécté. Après analyse, il s’avère que cet exploit utilise une vulnérabilité zero-day CVE-2018-8174 pour Internet Explorer. L’exploit a été utilisé dans des attaques ciblées. Depuis le 8 mai, Microsoft propose la contre-mesure de sécurité.

Il est intéressant de noter que l’exploit Internet Explorer a été téléchargé au sein d’un document Microsoft Word. C’est la première fois que l’on note l’utilisation d’une telle technique. A noter également qu’une version de Microsoft Word entièrement patchée a été exploitée avec succès. Après cette découverte, Microsoft diffuse un patch disponible ici, depuis mardi 8 mai.

Un exploit est une forme de logiciel qui se sert des bugs ou des vulnérabilités d’autres logiciels pour infecter des victimes avec un code malveillant. Les exploits sont utilisés très largement par les cybercriminels à la recherche de profits mais aussi par des acteurs plus sophistiqués, qui disposent de soutiens étatiques, dans un but malveillant.

Dans ce cas particulier, l’exploit identifié se base sur le code malveillant exploitant la vulnérabilité zero-day – un bug typique « use-after-free » quand un code exécutable légitime, comme celui d’Internet Explorer, comporte une logique de traitement de la mémoire incorrecte. Cela conduit à la communication d’un code avec de la mémoire disponible. Alors que dans la plupart des cas, cela débouche sur un simple crash du navigateur, l’exploit permet aux attaquants de prendre le contrôle de l’appareil.

Des analyses approfondies de l’exploit ont permis de mieux comprendre la chaine d’infection :

  • La victime reçoit un document Microsoft Office RTF malveillant
  • Après avoir ouvert le document malveillant, la seconde phase de l’exploit est téléchargée – une page HTML avec un code malveillant
  • Le code déclenche un bug UAF de corruption de la mémoire
  • Le shellcode qui télécharge la charge malveillante est alors exécuté.

« Cette technique, jusqu’à ce qu’elle soit corrigée, permettait aux criminels de forcer le chargement d’Internet Explorer, peu importe le navigateur habituellement utilisé par la victime. Cela démultiplie le potentiel de l’attaque, pourtant déjà énorme. Heureusement, la découverte proactive de la menace a permis à Microsoft de sortir un patch correctif dans les temps. Nous invitons les organisations et utilisateurs à installer les patchs les plus récents immédiatement après leur disponibilité, car il ne faudra pas beaucoup de temps avant que les exploits de cette vulnérabilité ne trouvent leur place dans des kits d’exploits populaires et soient utilisés non seulement par les acteurs de menaces sophistiqués, mais également par des cybercriminels de plus petit calibre », explique Anton Ivanov, Security Researcher, Kaspersky Lab

ZooPark : une nouvelle campagne de malware Android propagée par l’infection de sites web légitimes

Des chercheurs en cybersécurité viennent de découvrir ZooPark, une campagne élaborée de cyberespionnage. ZooPark cible depuis plusieurs années les utilisateurs d’appareils Android dans divers pays du Moyen-Orient. Se servant de sites web légitimes comme sources d’infection, cette campagne paraît être une opération étatique visant des organisations politiques, des activistes et d’autres cibles dans la région.

Dernièrement, les chercheurs ont reçu ce qui semblait être un échantillon d’un malware Android inconnu. De prime abord, le malware ne paraissait guère sérieux, tout au plus un outil de cyberespionnage très simple sur le plan technique. Les chercheurs ont alors décidé d’enquêter plus avant et n’ont pas tardé à découvrir une version bien plus récente et complexe du même logiciel, qu’ils ont dénommé ZooPark. Sa cible : le Maroc, l’Egypte, le Liban, la Jordanie et l’Iran.

Certaines applications du code malveillant ZooPark sont diffusées à partir de sites d’actualités ou politiques très consultés dans certaines zones du Moyen-Orient. Elles se dissimulent sous la forme d’applications légitimes portant des noms tels que « TelegramGroups » ou « Alnaharegypt news ». Une fois l’infiltration réussie, le malware offre à l’auteur de l’attaque de nombreuse possibilités. Parmi les actes possibles : Exfiltration des contacts, identifiants de comptes, journaux et enregistrements audio des appels. A cela se rejoute les photos stockées sur la carte SD de l’appareil. Bien entendu, la localisation GPS. Les SMS. Les détails des applications installées, données du navigateur. Enregistrement des frappes clavier et contenu du presse-papiers. La backdoor peut envoyer, discrtement, des SMS. Téléphoner à des numéros, comme des lignes surtaxées.

Une autre fonction malveillante cible les messageries instantanées (Telegram, WhatsApp, IMO), le navigateur web (Chrome) et plusieurs autres applications. Elle permet au malware de dérober les bases de données internes des applications attaquées. Par exemple, dans le cas du navigateur, il s’agit des identifiants enregistrés pour d’autres sites web, susceptibles d’être infectés à la suite de l’attaque.

Les investigations laissent penser que les attaques ciblent en priorité des utilisateurs en Egypte, en Jordanie, au Maroc, au Liban et en Iran. En fonction des thèmes d’actualité choisis par les assaillants pour inciter par tromperie leurs victimes à installer le malware, des membres de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA) font partie des cibles potentielles de ZooPark.

« Les utilisateurs sont de plus en plus nombreux à se servir de leur mobile comme principal voire unique moyen de communication. Or cette tendance n’est certainement pas passée inaperçue aux yeux des acteurs malveillants étatiques, qui développent leur arsenal afin de le rendre suffisamment efficace pour pister les utilisateurs mobiles. La menace persistante avancée (APT) ZooPark, qui espionne activement des cibles dans des pays du Moyen-Orient, en est un exemple mais il n’est sans doute pas isolé », commente Alexey Firsh, expert en sécurité chez Kaspersky Lab. Au total, au moins quatre générations du malware espion lié à la famille ZooPark ont été détéctées depuis 2015.