Archives de catégorie : santé

L’Insee et la Drees ouvrent le code source d’Ines

L’Insee et la Drees mettent leurs données à disposition depuis de nombreuses années. Le 14 juin, ils iront encore plus loin et partageront le code source d’un de leurs outils de simulation, le modèle Ines, qui fête ses 20 ans cette année.

Cette ouverture sera précieuse pour tous ceux qui souhaitent utiliser un modèle fiable et éprouvé, afin de mener des évaluations de politiques publiques. Elle le sera également pour l’Insee et la Drees qui pourront améliorer le modèle grâce aux contributions libres.

Mais qu’est Ines ?
Créé en 1996, Ines est l’acronyme d’« Insee-Drees », les deux organismes qui développent conjointement le modèle. Le modèle Ines simule les prélèvements sociaux et fiscaux directs et les prestations sociales à partir de données représentatives de la population française que fournit l’enquête Revenus fiscaux et sociaux. Il est largement mobilisé par l’Insee et la Drees pour éclairer le débat économique et social dans les domaines de la redistribution monétaire, la fiscalité ou la protection sociale.

A partir d’Ines, l’équipe Insee – Drees  publie chaque année un dossier dans France Portrait Social qui décrit l’impact des mesures fiscales et sociales de l’année précédente sur le niveau de vie moyen et les inégalités.   Ines permet également l’estimation des indicateurs avancés du taux de pauvreté monétaire et des inégalités.  Il est aussi utilisé comme outil d’appui à la réflexion, notamment en réponse aux sollicitations des ministères de tutelles, de divers Hauts Conseils, ou d’organismes de contrôle (IGF, Cour des Comptes, Igas).

Pour en savoir plus sur le modèle Ines .

Que pourra-t-on faire à partir du code source d’Ines ?  
Mener des travaux de recherche à partir d’un outil performant et éprouvé. Fort de ses vingt ans d’existence, le modèle Ines est un modèle de référence en matière de simulation des prélèvements obligatoires et des prestations sociales. Le mettre à disposition, c’est permettre aux  équipes de recherche ayant accès aux données sur lesquelles s’appuie le modèle, de mener des travaux pointus et approfondis, notamment à des fins d’évaluation de politiques publiques.  De plus, l’Insee et la Drees joignent au code source une documentation très complète et continuellement alimentée via un wiki, pour permettre à chacun une utilisation autonome du modèle.

Contribuer à l’amélioration du modèle
L’Insee et la Drees se réjouissent de pouvoir bénéficier ainsi des contributions d’experts extérieurs à la conception du modèle Ines. Un dispositif sera mis en place dès le 14 juin pour recueillir les propositions d’amélioration. Les utilisateurs pourront communiquer entre eux et s’adresser à l’équipe qui administre le modèle pour signaler des erreurs dans le code et/ou proposer des améliorations, via un forum dédié. Ces propositions seront étudiées par l’équipe Insee – Drees et pourront être intégrées au modèle.

Vivre et mourir à travers le regard des autres : Suicide en direct sur Périscope

Suicide en direct sur Périscope – Le grand public a découvert l’application Periscope après la médiatisation de la vidéo du footballeur de l’équipe de France Serge Aurier insultant Laurent Blanc en réponse à des questions posées par des internautes. Cette application permet en effet de retransmettre en direct ce qu’on filme et les autres utilisateurs peuvent commenter tout autant en direct ce qu’ils voient, et c’est un suicide ils ont pu assister ce mardi 10 mai.

Après avoir annoncé qu’elle allait faire quelque chose de choquant et demandé aux mineurs de ne pas regarder -ce qui a dû en attirer plus d’un- une jeune femme a annoncé avoir été violée et a désigné nommément de son agresseur. Afin de faire passer selon ses dires « un message », elle s’est ensuite jetée sous un RER C en direct sous les yeux d’une centaine d’utilisateurs. Elle avait moins de 20 ans.

Cela s’est produit vers 16h30 à la gare d’Egly en Essonne. La jeune femme avait quelques minutes auparavant annoncé son geste à l’un de ses proches par sms. Ce dernier comme les ‘’spectateurs’’ n’ont rien pu faire, si ce n’est appeler les pompiers qui ont ramassé le téléphone puis retiré sa batterie pour mettre fin à la vidéo. Le téléphone a été saisi par les enquêteurs d’une brigade de recherche et une enquête a été ouverte par le parquet d’Evry et de nombreuses personnes appellent à la fermeture de l’application via les réseaux sociaux.

Suicide en direct sur Périscope : l’illustration tragique des dérives de l’exposition de soi sur les réseaux
Comment a-t-on pu en arriver là ? Quel a pu être le raisonnement de cette jeune fille ? Elle a affirmé dans une de ses vidéos que « tant qu’on ne tape pas dans la provoc’ les gens de comprennent pas ». Elle a donc estimé que le seul moyen d’exprimer sa détresse due au viol dont elle aurait été victime était de partager son suicide avec des inconnus. Se jeter sous un RER est malheureusement devenu courant chez les jeunes, comme l’avais montré le suicide de deux élèves de Polytechnique en février et mars 2016.

Récemment les médias ont dénoncé une nouvelle mode consistant à tabasser un inconnu dans la rue de manière totalement gratuite et aléatoire, et ce en direct sur Periscope. Cette application tend à devenir le moyen de communication privilégié des comportements les plus noirs de notre société. Est-ce que le suicide de cette jeune femme va être une source d’inspiration pour d’autres personnes ? Nous ne l’espérons pas et plaidons en faveur d’une fermeture préventive de l’application devenue malgré elle malsaine.

L’éthique douteuse de Baidu mise en lumière après la mort d’un internaute
Baidu a été fondé en 2000 et est aujourd’hui le plus grand moteur de recherche Chinois, ce qui en fait le 5ème site le plus consulté au monde. A l’instar de Google avec son système AdWords, Baidu se finance grâce à la sponsorisation des liens internet. Or, les publicités médicales représentent environ 20% des revenus de son moteur de recherche. Début janvier, on a découvert que Baidu avait supprimé les messages négatifs de la part d’internautes de forums de santé sur des contenus sponsorisés de médicaments et hôpitaux. Ce n’était que les prémices d’une dénonciation des pratiques commerciales du groupe par l’autorité de régulation administrant l’internet chinois, la CAC.

Les dérives de l’utra-sponsorisation en matière médicale
Wei Zewi, un étudiant chinois de 21 ans diagnostiqué d’une forme rare de cancer a fait une recherche sur Baidu concernant sa maladie et les premiers résultats ont mis en évidence une immunothérapie expérimentale par un hôpital pekinois. Ce traitement très onéreux s’est révélé totalement inefficace et, avant de mourir, le jeune homme a écrit une lettre accusant Baidu de tromper ses usagers en classant les résultats selon les recettes publicitaires. L’émotion qu’il a suscité sur les réseaux sociaux a attiré l’attention des médias et autorités, jusqu’à faire dégringoler le cours du groupe chinois à la Bourse de New York.

L’enquête du régulateur de l’internet chinois révèle que « le mécanisme utilisé par Baidu pour classer les résultats dépend de façon excessive du prix payé et les contenus sponsorisés ne sont pas clairement signalés ». La CAC insiste sur le fait que ce système « influence l’impartialité et l’objectivité des résultats obtenus et contribue facilement à induire en erreur les internautes ». Ces remarques sont vraies dans tous les secteurs, mais les conséquences peuvent-être particulièrement désastreuses en matière médicale comme l’a montré le cas Wei Zewi. Ainsi, sans être des professionnels de la santé, on peut dire que les moteurs de recherche devraient respecter d’eux-mêmes une forme d’éthique médicale vis-à-vis de ses internautes malades.

Enfin une remise en cause du modèle économique biface des moteurs de recherche gratuits ?
Suite à cette affaire, Baidu a pris divers engagements. Il a assuré avoir supprimé les résultats sponsorisés de la part de plus de 2500 établissement médicaux ou entreprises de santé et a annoncé la mise en place d’un fonds d’indemnisation des usagers victimes de résultats publicitaires trompeurs de l’équivalent de 135 millions d’euros. De manière plus concrète, Baidu s’est engagé à signaler ostensiblement les contenus sponsorisés à l’aide de marqueurs et avertissements et les limitera à 30% de chaque page de résultat affiché.

Le modèle économique de Baidu est dit « biface » car on a d’un côté les internautes, qui ne payent pas et de l’autre coté les annonceurs, qui eux payent pour être mis en avant. Cette seconde face finance le moteur de recherche à concurrence de 84% du chiffre d’affaire. C’est donc de manière indirecte que les usagers de Baidu, Google, Ebay et de la multitude d’autres sites en apparence gratuits peuvent prendre le statut de consommateur. Ce statut permettrait aux internautes d’être protégés plus efficacement contre les abus des moteurs de recherche et de leurs partenaires annonceurs pour les inciter à se tourner vers tel ou tel produit ou service.

Mais le droit de la consommation ne s’est pas encore à proprement parler emparé de la question du modèle biface et de ses conséquences pour les internautes-consommateurs. Par exemple, le cheval de troie des attaquants du service AdWords de Google devant la Cour de justice de l’Union Européenne le 23 mars 2010 a été le droit des marques et la lutte contre la contrefaçon sur internet. Les mésaventures de Baidu catalyseront peut-être une prise de conscience collective des risques liés à l’influence des résultats de recherche sur les choix de consommation des internautes, particulièrement concernant leur santé.

Antoine CHERON, avocat associé, est docteur en droit de la propriété intellectuelle, avocat au barreau de PARIS et au barreau de BRUXELLES et chargé d’enseignement en Master de droit à l’Université de Assas (Paris II). Il est le fondateur du cabinet d’avocats ACBM (http://www.acbm-avocats.com)

Google s’ouvre les portes de centaines de milliers de dossiers de santé

Un accord signé entre Google et le National Health Service (NHS) britannique va permettre à Google d’accéder à plus de 1,6 millions de dossiers médicaux.

Le National Health Service (NHS) est le système de la santé publique du Royaume-Uni. Sa mission, permettre aux britanniques de se soigner dans les meilleures conditions. Quatre NHS régissent le système de santé publique des Écossais, Britanniques, Irlandais et Gallois. Les sujets de sa gracieuse majesté vont adorer apprendre que le NHS a signé un accord avec une filiale de Google, DeepMind. Finalité de ce partenariat, comprendre la santé humaine. Sauf qu’il semble que ce contrat passé en 2014 vient de prendre une nouvelle tournure plus intrusive.

DeepMind a dorénavant un accès complet à 1,6 millions de dossiers de patients britanniques. Des dossiers de patients passés par les trois principaux hôpitaux de Londres : Barnet, Chase Farm, et le Royal Free. En février, la filiale de Google dédiée à l’intelligence artificielle a indiqué avoir mis en place une application appelée Streams. Elle est destinée à aider les hôpitaux à surveiller les patients atteints de maladie rénale. Cependant, il vient d’être révélé que l’étendue des données partagées va beaucoup plus loin et inclut des journaux d’activité, au jour le jour, de l’hôpital (qui rend visite au malade, quand…) et de l’état des patients.

Les résultats des tests de pathologie et de radiologie sont également partagés. En outre, DeepMind a accès aux registres centralisés de tous les traitements hospitaliers du NHS au Royaume-Uni, et cela depuis 5 ans. Dans le même temps, DeepMind développe une plate-forme appelée Rescue Patient. Le logiciel utilise les flux de données de l’hôpital. Des informations qui doivent permettre de mener à bien un diagnostic. New Scientist explique que l’application compare les informations d’un nouveau patient avec des millions d’autres cas « Patient Rescue pourrait être en mesure de prédire les premiers stades d’une maladie. Les médecins pourraient alors effectuer des tests pour voir si la prédiction est correcte« .

Fuite de données santé pour 1.400 institutions

Fuite de données santé – Les tests de la mise à jour d’un logiciel américain dédié aux études cardiovasculaires effectués avec de vraies données de patients. 1.400 institutions de santé américaines alertées par l’American College of Cardiology.

Ce n’est pas la première fois qu’un tel cas est découvert. J’ai bien peur que cela ne soit pas le dernier. L’American College of Cardiology vient d’alerter 1.400 institutions américaines de santé après la découverte d’une fuite de données de patients pas comme les autres.

L’American College of Cardiology indique que des informations de patients ont pu être compromises après que les dites informations se soient retrouvées dans une base de données utilisées lors du test d’un logiciel professionnel. Des dossiers médicaux datant de 2009 et 2010.

C’est lors de la refonte du logiciel du registre des données cardiovasculaires national ACC, qu’une table de la base de données (BDD) officielle a été copiée. L’incident a été découvert en Décembre 2015. Les hôpitaux ont reçu l’alerte deux mois plus tard. Dans les données de la BDD malmenée : noms, dates de naissance, numéros de sécurité sociale et les numéros d’identification des patients.

In-Q-Tel : Un fabricant de cosmétique attire la CIA pour prélever l’ADN

Étonnante révélation concernant le fabriquant de cosmétique Skincenial Sciences. La CIA, via sa société de capital-risque In-Q-Tel, s’est rapprochée du vendeur de créme qui adoucit la peau… pour collecter l’ADN.

La société américaine Skincential sciences est une petite PME proposant des crèmes pour la peau suffisamment efficace pour attirer les regards des professionnels de la mode, des blogueuses et de stars de la TV US. La créateur de crème qui adoucit la peau a aussi attiré un autre partenaire étonnant, la CIA. La Centrale Intelligence Agency, via sa société de capital-risque In-Q-Tel, s’est penchée sur Skincential sciences pour financer des recherches sur la collecte de l’ADN. Cette relation contre nature a été révélée par des documents diffusés par The Intercept. L’entreprise de cosmétique a créé un produit étonnant qui intéresse la CIA. Finesse de l’invention, être capable de retirer une mince couche externe de la peau, révélant des biomarqueurs uniques qui peuvent être utilisés pour une variété de tests, y compris la collecte d’ADN.

In-Q-Tel est un investisseur fondé en 1999 par l’ex-directeur de la CIA, George Tenet. Sa mission, identifier une technologie de pointe qui permettra à la CIA, et aux autres agences américaines, de peaufiner et moderniser leurs missions. In-Q-Tel assure le financement des recherches afin de faire croître les entreprises de haute technologie qui développent les solutions qui attirent la CIA. Pour l’agence, la peau humaine est une source peu exploitée.

Logiciel pour identifier des victimes de la guerre du Vietnam

Un projet d’identification des victimes de la guerre du Vietnam va utiliser le logiciel de comparaison des profils ADN Bonaparte.

SMART Research BV a signé un contrat pour la fourniture du système logiciel de comparaison des profils ADN Bonaparte et de services de soutien connexes avec le gouvernement du Vietnam. Cette fourniture s’inscrit dans le cadre d’un projet d’une durée de 10 ans qui vise à identifier au moins 80 000 des 650 000 victimes non identifiées de la guerre du Vietnam.

Initié par le Premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung, « Project 150 » sera le plus important projet d’identification d’ADN jamais mené. Trois laboratoires seront modernisés avec des technologies de police scientifique de pointe provenant de fournisseurs tels que Qiagen et Eppendorf, tandis que des services de conseil et de formation seront fournis par BioGlobe et la Commission internationale des personnes disparues (ICMP) en Bosnie. Avec la signature de ce contrat, SMART Research BV est fière de rejoindre désormais l’équipe du projet.

Les algorithmes de comparaison indirecte à la pointe de la technologie du système Bonaparte fourniront aux laboratoires du gouvernement vietnamien les puissantes capacités de recherche familiale et axée sur le lien de parenté nécessaires à cet ambitieux projet. Le système Bonaparte permet d’identifier des dépouilles inconnues en se basant sur l’ADN de référence des membres de la famille à l’aide d’arbres généalogiques arbitraires.

Il a été déployé à de nombreuses occasions dans des travaux d’identification dans le monde réel, et a joué un rôle important dans l’identification des victimes de la catastrophe aérienne de 2010 à Tripoli et de celles du vol MH17 de Malaysia Airlines en Ukraine en 2014.

Le système Bonaparte a été commandé en 2007 par l’Institut de police scientifique des Pays-Bas (NFI), avant d’être davantage développé et amélioré par SNN et sa filiale SMART Research BV, en étroite collaboration avec le NFI.

SMART Research BV est l’entreprise commerciale dérivée de SNN, la Fondation néerlandaise pour les réseaux neuronaux de l’université Radboud de Nimègue, aux Pays-Bas. SMART Research prend en charge le développement, le maintien et l’assistance pour Bonaparte. SMART Research se spécialise dans l’application de technologies avancées d’apprentissage statistique et d’intelligence artificielle pour résoudre des problèmes dans le monde réel. Ces technologies constituent également la base du système Bonaparte.

Nagerfit, Plaquerfit, SauterFit, hackerFit !

Le piratage de données de clients des produits connectés FitBit se précise.

Pourquoi s’attaquer aux clients des montres et bracelets connectés FitBit ? Malheureusement, simple et facile. Une fois qu’un pirate a mis la main sur un compte, il peut tenter de piéger la société en se faisant envoyer un produit de remplacement encore sous garantie. Au pirate de trouver le moyen de se faire communiquer le produit qu’il revendra ensuite.

Depuis plusieurs semaines, la communauté Fitbit vibre. Des dizaines de clients font état d’une modification de leur page d’administration Fitbit. La société a confirmé le problème et annonce se pencher sur la chose. Des pirates qui ont, via cet accès, aux informations GPS, et toutes autres données sauvegardées sur les serveurs de la marque de produits high-tech pour sportifs.

Le pirate a changé les informations de connexion

D’après BuzzFeed, toujours le même pseudo caché derrière ces piratages annoncés : « threatable123 ». Un bot serait-il utilisé par le malveillant ou alors ce dernier est trop feignant pour se cacher ? Plusieurs clients reprochent à FitBit de faire la sourde oreille et de les accuser de ne pas avoir prêté attention à leurs identifiants de connexion. Alors attaque sur la base de données ou simple phishing ? A suivre…

Sécurité informatique : recommandation pour les fabricants de dispositifs médicaux

L’US Food and Drug Administration a publié un document décrivant les étapes importantes qui doivent suivre les fabricants de dispositifs médicaux afin de régler les risques en matière de cybersécurité.

Comme je vous l’expliquais il y a peu, l’US Food and Drug Administration, l’agence chapeautée par le ministère américain de la Santé et des Services sociaux, a fait interdire du matériel médical car considérés comme trop facilement manipulable par un pirate informatique. La FDA vient de diffuser un document, baptisé « Draft Guidance for Industry andFood and Drug Administration Staff » décrivant les étapes importantes qui doivent suivre les fabricants de dispositifs médicaux afin de régler les risques en matière de cybersécurité.

Ce projet d’orientation détaille les recommandations de l’Agence pour la surveillance, l’identification et le traitement des vulnérabilités en matière de cybersécurité dans les dispositifs médicaux une fois que les machines sont sur le marché. Le projet d’orientation fait partie des efforts en cours de la FDA pour assurer la sécurité et l’efficacité des dispositifs médicaux, à tous les stades de leur cycle de vie.

« Tous les dispositifs médicaux qui utilisent un logiciel et qui sont reliés à un réseau ont très certainement des vulnérabilités que nous ne pouvons protéger de manière proactive » souligne Suzanne Schwartz de la FDA. Pour la directrice adjointe du secteur contre-mesures médicales, ce projet de directives doit protéger les patients contre les menaces cybernétiques en recommandant aux fabricants de dispositifs médicaux de renforcer leur surveillance.

Le projet de directive recommande la mise en œuvre d’un programme de gestion des risques en matière de cybersécurité, structuré et systématique, et de répondre en temps opportun aux vulnérabilités identifiées. Bref, les fabricants doivent mettre en action les principes fondamentaux qui sont d’identifier, protéger, détecter, réagir et récupérer. La FDA demande aussi que des cellules de veille soient mises en place chez les constructeurs « Une surveillance des sources d’information liées à la cybersécurité afin d’identifier et détecter les vulnérabilités et les risques en matière de cybersécurité« . Parmi les autres propositions : adopter une politique de divulgation des vulnérabilités coordonnées.

Le public et les professionnels ont 90 jours pour commenter ce projet.

Tendances cybercriminalité pour 2016

L’éditeur d’antivirus Bitdefender dévoile ses prédictions en matière de menaces et leur impact sur les entreprises et les particuliers.

Le marronnier de fin d’année, la boule de cristal des éditeurs de solution de sécurité informatique, vient de toucher BitDefenders. La société, qui annonce protéger plus de 500 millions d’utilisateurs dans le monde entier, a publié ses prévisions en matière de sécurité. Cinq évolutions notables sont à noter. Elles impacteront notre façon de travailler, de jouer et de se sociabiliser sur Internet, au cours de l’année prochaine.

Malwares et adwares : des frontières de plus en plus floues
L’année 2016 verra un changement majeur dans la façon dont opèrent les cybercriminels. Le domaine probablement le plus impacté par cette refonte sera celui des PUA, dont l’activité s’est déjà accrue sur des plates-formes telles que Mac OS X et Android.

Suite aux nombreuses fermetures de réseaux de machines zombies et arrestations en 2015, les nouveaux cybercriminels transiteront probablement vers des systèmes de monétisation publicitaire spécifiques aux adwares agressifs, plutôt que de développer de nouvelles souches de malwares. Si pour le moment les botnets constituent toujours une partie importante de l’écosystème de la cybercriminalité, nous assisterons à une augmentation de la sophistication des PUA et des programmes incluant plus de greywares à l’installation.

La publicité sur le Web va également évoluer : étant donné le taux d’adoption ainsi que la popularité des bloqueurs de publicités, les régies publicitaires chercheront à utiliser des mécanismes plus agressifs afin de contourner ces blocages.

Les APT abandonneront le facteur de longévité
Les entreprises et les institutions gouvernementales feront toujours face à des attaques de ce type tout au long de 2016. Cependant, les APT (Advanced Persistent Threats, menaces persistantes avancées) mettront l’accent sur l’obfuscation et la récolte d’informations plutôt que sur la longévité. Les pirates ne s’infiltreront sur le réseau de l’entreprise que quelques jours, voire quelques heures.

Le monde de l’entreprise connaîtra une augmentation des attaques ciblées et des bots fortement obfusqués, avec une courte durée de vie et des mises à jour fréquentes, estime Dragos Gavrilut, Chef d’équipe au sein des Laboratoires antimalwares de Bitdefender. La plupart de ces attaques se spécialiseront dans le vol d’informations.

Également, l’évolution latérale de l’infrastructure des fournisseurs de services Cloud ira de pair avec l’avènement d’outils permettant aux pirates de compromettre l’hyperviseur à partir d’une instance virtuelle et de passer d’une machine virtuelle à l’autre. Ce scénario est particulièrement dangereux dans des environnements de « mauvais voisinage », où un tiers mal intentionné serait amené à partager des ressources sur un système physique avec un fournisseur de services ou une entreprise légitimes.

Des malwares mobiles de plus en plus sophistiqués
Du côté des particuliers, les types de malware sous Android sont désormais globalement les mêmes que sous Windows. Alors que les rootkits sont en perte de vitesse sur Windows, ils vont probablement devenir monnaie courante sur Android et iOS, car les deux plates-formes sont de plus en plus complexes et offrent une large surface d’attaque, affirme Sorin Dudea, Chef de l’équipe de recherche antimalwares. De nouveaux malwares mobiles, aux comportements similaires à ceux des vers, ou un réseau botnet mobile géant, sont deux autres possibilités envisagées pour l’année prochaine, selon Viorel Canja, Responsable des Laboratoires antimalwares et antispam chez Bitdefender. Ces attaques pourraient être la conséquence de techniques d’ingénierie sociale ou de l’exploitation de vulnérabilités majeures (telles que Stagefright) sur des plates-formes non patchées.

L’Internet des Objets (IOT) et la vie privée
La façon dont nous gérons notre vie privée va aussi changer durant l’année 2016. En effet, les récents vols de données ont contribué à mettre une quantité importante d’informations personnelles en libre accès sur Internet, rendant ainsi le « doxing » (processus de compilation et d’agrégation des informations numériques sur les individus et leurs identités physiques) beaucoup plus facile pour des tiers.

Les objets connectés vont devenir de plus en plus répandus, donc plus attrayants pour les cybercriminels. Compte tenu de leur cycle de développement très court et des limites matérielles et logicielles inhérentes à ce type d’objet, de nombreuses failles de sécurité seront présentes et exploitables par les cybercriminels ; c’est pourquoi la plupart des objets connectés seront compromis en 2016, ajoute Bogdan Dumitru, Directeur des Technologies chez Bitdefender. Également, les réglementations de surveillance de type « Big Brother », que de plus en plus de pays essaient de mettre en place pour contrecarrer le terrorisme, déclencheront des conflits quant à la souveraineté des données et le contrôle de leur mode de chiffrement.

Les ransomwares deviennent multiplateformes
Les ransomwares sont probablement la menace la plus importante pour les internautes depuis 2014 et resteront l’un des plus importants vecteurs de cybercriminalité en 2016. Alors que certains pirates préfèrent l’approche du chiffrement de fichiers, certaines versions plus novatrices se concentreront sur le développement de « l’extortionware » (malware qui bloque les comptes de services en ligne ou expose les données personnelles aux yeux de tous sur Internet).

Les ransomwares visant Linux vont se complexifier et pourraient tirer parti des vulnérabilités connues dans le noyau du système d’exploitation pour pénétrer plus profondément dans le système de fichiers. Les botnets qui forcent les identifiants de connexion pour les systèmes de gestion de contenu pourraient aussi se développer. Ces identifiants pourraient être ensuite utilisés par les opérateurs de ransomwares visant Linux pour automatiser le chiffrement d’une partie importante d’Internet.

Enfin, les ransomwares chiffrant les fichiers s’étendront probablement aux systèmes sous Mac OS X, corrélant ainsi avec les travaux de Rafael Salema Marques et sa mise en garde illustrée autour de son ‘proof of concept’ malware nommé Mabouia. En effet, si le principe de conception de Mabouia reste pour le moment privé, il pourrait être créé par des cybercriminels enrichissant alors leurs offres orientées MaaS (Malware-As-A-Service).

Paralyser une voiture pour 90 euros

Via la prise USB d’une Toyota Corolla, un chercheur en informatique, bloque la voiture à coup de DDoS.

Le monde du « sans connexion » envahi nos vies. La marche de l’IoT est lancée et rien ne l’arrêtera vue les enjeux économiques. L’important, que le client achète, on verra ensuite pour sa sécurité. Du moins si le client est encore vivant.

Inoue Hiroyuki, professeur en informatique à la Graduate School of Information Sciences de l’université d’Hiroshima a expliqué comment il avait « planté » une Toyota Corolla avec 90€. Une clé USB trafiquée et un DDoS via le port USB de la voiture « Le pilote était incapable de bouger la voiture en appuyant sur l’accélérateur » explique-t-il dans le Japan Times. L’agrégé en informatique a indiqué avoir aussi été capable d’ouvrir et fermer les fenêtres de la voiture, afficher une lecture de compteur de vitesse incorrecte et geler l’accélérateur. Toyota a annonçait qu’il allait continuer « à faire des efforts » pour améliorer la sécurité de ses véhicules.

Il serait peut-être temps d’arrêter de nous prendre pour des idiots ? En juillet 2015, une Jeep Cherokee, et un mois plus tard, une Corvette étaient elles aussi malmenées. Le piratage des voitures ne fait que débuter ! Pour le moment, il ne se déroule officiellement que dans des laboratoires.