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Le diffuseur de Gozi / Zeus / SpyEte condamné à trois ans de prison aux États-Unis

Un hacker malveillant roumain a été condamné à trois ans de prison fédérale aux États-Unis pour avoir dirigé l’infrastructure derrière plusieurs souches de logiciels malveillants.

Mihai Ionut Paunescu, âgé de 39 ans, était un acteur clé d du site PowerHost[.]ro, un service d’hébergement pas comme les autres. La spécialité de Power Host, permettre de stocker et déployer des codes malveillants. Un bulletproof hosting ! Parmi les codes pirates diffusés par ce biaias, le virus Gozi, le cheval de Troie Zeus, le trojan SpyEye et le logiciel malveillant BlackEnergy.

Paunescu louait des serveurs et des adresses IP auprès de fournisseurs internet légitimes. Puis, via son « bulletproof hosting« , il mettait ces outils à la disposition des cybercriminels, leur permettant de rester anonymes et de lancer des attaques. En plus de ces activités, Paunescu a été accusé d’avoir permis des attaques par déni de service distribué (DDoS) et des campagnes de spam. Les serveurs de son bulletproof hosting offrant la possibilité à d’autres pirates d’installer leurs script DDoS ou encore de phishing. Selon le procureur américain Damian Williams, « Paunescu permettait aux cybercriminels d’acquérir une infrastructure en ligne pour leurs activités illégales sans révéler leur véritable identité« .

Paunescu, surnommé « Virus », a été arrêté en juin 2021 à l’aéroport international El Dorado de Bogota, en Colombie, après avoir été initialement arrêté en décembre 2012 à Bucarest, en Roumanie. Les autorités américaines l’avaient inculpé en janvier 2013 pour son rôle dans la distribution du logiciel malveillant Gozi, qui était essentiel pour le vol de données bancaires électroniques par des cybercriminels, mais elles n’avaient pas réussi à obtenir son extradition de la Roumanie.

Le Gozi malware a infecté plus de 40 000 ordinateurs aux États-Unis, y compris ceux de la National Aeronautics and Space Administration (NASA) ainsi que d’autres en Europe. Les responsables américains ont déclaré que ce logiciel malveillant avait permis aux pirates de voler des dizaines de millions de dollars à des particuliers, des entreprises et des entités gouvernementales en raison de sa capacité à échapper aux logiciels antivirus.

Bien qu’il ait été impossible d’extrader Paunescu de Roumanie après son arrestation en 2012, les procureurs américains l’ont surveillé jusqu’à son arrestation en Colombie. Initialement passible de 65 ans de prison, il a plaidé coupable de chefs d’accusation moins graves le 24 février. Paunescu a déjà passé 14 mois de sa vie en détention en Roumanie et en Colombie avant d’être extradé aux États-Unis.

Lors de son procès, la juge de district américaine Lorna G. Schofield a déclaré que Paunescu avait facilité la diffusion de « certains des logiciels malveillants les plus virulent de l’époque » et qu’il en avait tiré « beaucoup d’argent » : parmi ces logiciels on retrouve Zeus ou encore SpyEye ». Les deux autres responsables du Gozi sont Nikita Kuzmin, un Russe arrêté en Californie en 2013 et libéré en 2016, et Deniss Calovskis, arrêté en Lettonie mais jamais extradé.

Le code source du logiciel malveillant a été diffusé en ligne en 2013. Il a servi de base à plusieurs souches utilisées pour attaquer les clients de banques.

Gozi, gozi !

Le code malveillant Gozi, également connu sous le nom de Gozi Virus, est un logiciel malveillant largement utilisé par des cybercriminels pour voler des informations financières et commettre des fraudes en ligne. Il a été actif entre 2007 et 2013 et a causé des dommages considérables à de nombreux utilisateurs d’Internet, notamment aux États-Unis et en Europe.

Gozi est un cheval de Troie bancaire, ce qui signifie qu’il est spécifiquement conçu pour cibler les informations financières des utilisateurs, telles que les identifiants de connexion, les numéros de carte de crédit et les mots de passe liés aux services bancaires en ligne. Le logiciel malveillant a été conçu pour infecter discrètement les ordinateurs des victimes et de permettre de siphonner les fonds des comptes bancaires des victimes. Une des caractéristiques principales de Gozi aura été sa capacité à éviter la détection par les logiciels antivirus. Il utilisait des techniques sophistiquées pour se dissimuler et modifier régulièrement son code afin d’éviter d’être détecté par les outils de sécurité informatique.

Le code source de Gozi a été divulgué en ligne en 2013, ce qui a permis à d’autres cybercriminels de l’utiliser comme base pour développer de nouvelles souches de logiciels malveillants. Depuis lors, différentes variantes du code Gozi ont été détectées, chacune avec des fonctionnalités légèrement différentes, mais toutes dans le même but : voler des informations financières sensibles.

Nymaim est une variante de Gozi qui a été découverte pour la première fois en 2013. Il est principalement utilisé pour diffuser d’autres logiciels malveillants, tels que des ransomwares et des chevaux de Troie bancaires. Également connu sous le nom de Gozi-ISFB, Ursnif est une autre variante de Gozi (2014). Il est spécialisé dans le vol d’informations bancaires et est souvent distribué via des campagnes de phishing et des spams. L’Interactive Service For Banking (ISFB) est une autre variante de Gozi (2012) aprés un retro ingeenering de la concurence. Il est utilisé pour infecter les navigateurs web des utilisateurs et voler des informations de connexion aux services bancaires en ligne une fois que l’internaute se connecte à son site bancaire. GozNym est une combinaison du code Gozi et du code Nymaim. Cette variante a été découverte en 2016.

CommonMagic et PowerMagic voleurs de données

Des chercheurs ont découvert une nouvelle campagne d’espionnage ciblant les agences gouvernementales et les organisations opérant dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie.

Qui sont les pirates cachées derrière des cyber attaques visant les entreprises et les agences gouvernementales basées sur les territoires Ukrainiens occupés par la Russie ? Alliés de l’Ukraine ? Espion Chinois ? « Simple » malveillant à la recherche de données à revendre ? Les pirates ont utilisé des souches de logiciels malveillants jusqu’alors inconnues, appelées CommonMagic et PowerMagic, pour dérober des données sur les appareils de leurs cibles.

La campagne a débuté en septembre 2021. Selon des chercheurs locaux, elle continue encore aujourd’hui et cible principalement les régions de Donetsk, Lougansk et de Crimée. Des régions ukrainiennes annexées par la Russie en 2014. Des agences gouvernementales, ainsi que des organisations agricoles et de transport, ont été visées par des courriels piégés. La première pensée est de ce dire qu’étant donné le conflit militaire dans cette région, il est probable que cela fasse partie d’une cyberguerre. Mais qui ? C’est une autre question.

Rien de sophistiqué, mais efficace

Les logiciels malveillants et les techniques utilisées ne sont pas particulièrement sophistiqués. En octobre, des logiciels malveillants avaient déjà été installés sur les machines des victimes, indiquant que certaines attaques avaient réussi. Les pirates ont distribué des logiciels malveillants via des e-mails d’hameçonnage (phishing) contenant un lien vers une archive .zip hébergée sur un serveur Web. Bref, du grand classique. L’archive contenait un document déguisé en décret officiel du gouvernement Russe et un fichier .lnk malveillant qui, une fois ouvert, exécutait le logiciel pirate et infectait l’ordinateur.

Au début de l’attaque, les pirates ont utilisé une porte dérobée basée sur PowerShell nommée PowerMagic. Toutes les victimes de PowerMagic ont également été infectées par CommonMagic, un logiciel malveillant plus complexe et inédit. Les attaquants ont probablement utilisé la porte dérobée PowerMagic pour installer CommonMagic sur les appareils ciblés. Le groupe derrière cette attaque est inconnu, mais ses objectifs sont clairs : voler des données. Une fois le réseau infiltré, les pirates peuvent extraire des documents et faire une sauvegarde des données affichées à l’écran de l’ordinateur de la victime toutes les trois secondes.

Guerre 3.0

Au cours des dernières années, plusieurs virus informatiques ont ciblé la Russie et l’Ukraine, deux pays souvent associés aux cyberattaques. Ces attaques ont été menées par des groupes de cybercriminels, des gouvernements étrangers et même des groupes terroristes.

Depuis des années, les cyber attaques visant l’Ukraine se sont enchaînées. En 2017, un virus informatique appelé NotPetya a infecté des milliers d’ordinateurs en Ukraine avant de se propager à travers le monde. Bien que NotPetya ait été conçu pour ressembler à un ransomware, il a rapidement été découvert que son véritable objectif était de causer des dommages permanents aux systèmes infectés. Le virus a effacé les disques durs des ordinateurs infectés, causant des dommages considérables aux entreprises touchées. Les dommages causés par NotPetya ont été estimés à plusieurs milliards de dollars, faisant de cette attaque l’une des plus coûteuses de l’histoire.

Toujours en 2017, un virus informatique appelé Bad Rabbit a infecté des milliers d’ordinateurs en Russie et en Ukraine. Le virus a été distribué via des sites web compromis, et il a été conçu pour se propager rapidement à travers les réseaux d’ordinateurs. Bien que le virus ait été conçu pour ressembler à un ransomware, il a été découvert que son véritable objectif était de voler des données sensibles des ordinateurs infectés.

En 2015, un groupe de hackers appelé Sandworm a lancé une attaque contre le réseau électrique ukrainien. Les hackers ont utilisé un virus informatique appelé BlackEnergy pour prendre le contrôle des ordinateurs du réseau électrique, coupant l’électricité dans plusieurs régions du pays. L’attaque a été considérée comme l’une des premières attaques réussies contre une infrastructure critique, et elle a soulevé des inquiétudes quant à la capacité des hackers à perturber les systèmes de contrôle industriels.

En 2014, un groupe de hackers appelé Dragonfly a lancé une série d’attaques contre les sociétés d’énergie en Europe et aux États-Unis. Le groupe a utilisé un virus informatique appelé Energetic Bear pour accéder aux systèmes des sociétés d’énergie, volant des données sensibles et prenant le contrôle de certains systèmes.

2017, un virus informatique appelé Bad Rabbit a infecté des milliers d’ordinateurs en Russie et en Ukraine. Le virus a été distribué via des sites web compromis, et il a été conçu pour se propager rapidement à travers les réseaux d’ordinateurs. Bien que le virus ait été conçu pour ressembler à un ransomware, il a été découvert que son véritable objectif était de voler des données sensibles des ordinateurs infectés.

Ukraine: Campagne de spear-phishing BlackEnergy

L’équipe GReAT (Global Research & Analysis Team) de Kaspersky Lab a détecté des signes d’attaques jusque-là inconnues lancées par le groupe russophone APT BlackEnergy. Un document de spear-phishing découvert par les experts de la société mentionne le parti nationaliste ukrainien d’extrême droite « Secteur droit » et paraît avoir été utilisé dans une attaque contre une chaîne de télévision très regardée en Ukraine.

BlackEnergy est une menace extrêmement dynamique et les récentes attaques en Ukraine indiquent qu’elle a pour principal objectif des actions destructrices, en plus de l’infection d’installations de contrôle industriel et du cyberespionnage. Utilisant au départ des logiciels d’attaques DDoS, BlackEnergy s’est développé pour devenir un vaste arsenal d’outils. Ceux-ci ont été employés pour diverses activités de type APT (menaces persistantes avancées), notamment des opérations géopolitiques telles qu’une vague d’attaques sur plusieurs secteurs critiques en Ukraine à la fin de 2015.

Bien que démasqué à de multiples reprises, le groupe BlackEnergy poursuit ses activités et représente un danger majeur.

Depuis la mi-2015, le groupe APT BlackEnergy utilise activement des e-mails de spear-phishing contenant des documents Excel malveillants, avec des macros destinées à infecter les ordinateurs sur un réseau ciblé. Cependant, en janvier de cette année, les chercheurs de Kaspersky Lab ont découvert un nouveau document malveillant qui infecte le système avec un cheval de Troie BlackEnergy. A la différence des documents Excel employés dans les attaques précédentes, il s’agit cette fois d’un document Microsoft Word.

À l’ouverture du document, l’utilisateur voit s’afficher une boîte de dialogue recommandant d’activer les macros pour pouvoir visualiser le contenu. L’activation des macros déclenche en fait une infection par le malware BlackEnergy.

Une fois activé sur l’ordinateur d’une victime, le malware envoie des informations de base sur la machine infectée à son serveur de commande et de contrôle (C&C). L’une des informations transmises par le programme malveillant est une suite de caractères qui semble identifier la victime. Le document analysé par les chercheurs de Kaspersky Lab contenait l’identifiant « 301018stb », dans lequel « stb » pourrait faire référence à la chaîne de télévision ukrainienne STB. Cette dernière avait précédemment été citée parmi les victimes des attaques BlackEnergy Wiper en octobre 2015.

À la suite de l’infection, des modules malveillants supplémentaires peuvent être téléchargés. Leurs fonctions peuvent varier selon la version du cheval de Troie, allant du cyberespionnage à l’effacement de données.

« Par le passé, nous avons vu le groupe BlackEnergy cibler des entités en Ukraine par le biais de documents Excel et PowerPoint. L’utilisation de documents Word était également attendue et ne fait que confirmer nos soupçons. D’une manière générale, nous observons l’utilisation croissante de documents Word comportant des macros dans le cadre d’attaques APT. Par exemple, nous avons récemment constaté l’emploi par le groupe APT Turla de documents avec des macros pour le lancement d’un type d’attaque similaire. Cela nous amène à penser que bon nombre de ces attaques sont couronnées de succès, ce qui explique leur recrudescence », commente Costin Raiu, Directeur de l’équipe GReAT de Kaspersky Lab.

Piratage : Coupure de courant en Ukraine à la suite d’un acte 2.0 contre une centrale

Coupures de courant en Ukraine à la suite de l’attaque informatique à l’encontre d’une centrale électronique.

Les professionnels de la sécurité des systèmes d’information alertent depuis quelques années sur les vulnérabilités, les failles et les défauts de sécurisation dans les systèmes industriels. L’attaque Stuxnet en 2010 a non seulement démontré que ce genre d’attaque pouvait endommager un système SCADA mais a aussi généralisé l’outillage et le mode opératoire, pour être exploitable par des non experts.

Le 23 décembre 2015, une variante du logiciel malveillant Black Energy a paralysé plusieurs centrales électriques Ukrainiennes, causant une coupure électrique dans une des régions du pays. Avec cette attaque et 5 ans après Stuxnet, on voit bien que la menace ciblant les systèmes industriels SCADA est plus que jamais présente et constitue un risque réel pour les infrastructures vitales d’un pays.

Conçu au départ en 2007 comme Cheval de Troie pour mener des attaques en Déni de Service Distribués (DDOS), BlackEnergy a mué au fil du temps en un outil modulaire et sophistiqué, capable de passer inaperçu et conçu comme une boite à outil pour contourner les antivirus, mener des campagnes de fraude sur les banques en ligne ou des attaques ciblées.

La Loi de Programmation Militaire aborde ces aspects de protection contre les cybermenaces et liste les mesures de sécurité à mettre en œuvre en vue de protéger les infrastructures vitales. Afin de se préparer au mieux contre des attaques visant des OIV (Opérateur d’Importance Vitale), il faut effectivement mettre en place des mécanismes de protection et de cloisonnement entre les réseaux SCADA et les autres réseaux ; mais encore faut-il avoir la visibilité et l’intelligence pour détecter les intrusions au niveau applicatif.

La solution pourrait venir de l’Analyse Comportementale ou des “Analytics” qui consistent à agréger, corréler et interpréter des informations issues des infrastructures réseaux et applicatives. La société F5 Network propose ce type d’outil, capable de détecter différent types de malwares qu’ils soient génériques ou ciblés. En novembre dernier, le HackFest Canada 2015, proposait un concours de hacking éthique sur le thème, entre autres, du piratage d’infrastructures SCADA.

En France, la licence CDAISI (Licence Professionnelle Cyber défense, anti-intrusion des systèmes d’information) de Maubeuge apprend aux informaticiens (à partir de bac +2) à réfléchir comme un pirate informatique afin de mieux les contrer propose des cours sur ce thème.

Dans le cas des centrales électriques Ukrainienne, le cheval de Troie BlackEnergy a ciblé et exploité des postes de travail des opérateurs, donc « légitimes », en utilisant des vulnérabilités connues comme vecteurs d’attaques. Une fois installé sur le poste de l’opérateur, Black Energy a eu le champ libre pour intercepter les crédentiels (couples nom d’utilisateurs / mots de passes) utilisés par les opérateurs en charge des systèmes SCADA. Rien de magique. Un pirate malin, un courriel bien ciblé, des ordinateurs nons sécurisés, ni mi à jour et le tour était joué. la cible est moins conventionnelle.

Face à ce mode opératoire, la solution est de mettre en place des technologies de protection contre la fraude qui permettent d’avoir une visibilité sur les activités frauduleuses initiées depuis le poste de l’opérateur d’un système SCADA. L’objectif étant de détecter les comportements identifiables d’un malware et de brouiller, par exemple, les crédentiels collectés lors de l’utilisation d’un navigateur Web, comme le fait BlackEnergy.