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Une faille sur le portail cloud de SonicWall expose les pare-feu

Une attaque par force brute a compromis le portail MySonicWall.com, exposant des fichiers de configuration de pare-feu et mettant en cause la sécurité interne du fournisseur lui-même.

SonicWall a confirmé une attaque contre son portail cloud MySonicWall.com ayant exposé des fichiers de configuration de pare-feu appartenant à ses clients. Moins de 5 % des installations seraient concernées, selon l’entreprise. Les cybercriminels ont obtenu ces données via une série d’attaques par force brute ciblant les comptes clients. Si les mots de passe étaient chiffrés, les fichiers contenaient aussi des informations sensibles sur l’architecture réseau, ouvrant la voie à de futures exploitations. Cet incident souligne les faiblesses structurelles de SonicWall, déjà critiqué pour des vulnérabilités à répétition. L’affaire illustre un risque systémique : la compromission directe d’un système géré par un fournisseur de cybersécurité, avec des répercussions sur la confiance de tout son écosystème.

Systèmes compromis chez le fournisseur

L’attaque ne visait pas directement les équipements installés chez les clients, mais le portail MySonicWall.com. Ce point change la nature du problème : le défaut ne provient pas d’un produit exposé en périphérie réseau, mais d’un service centralisé sous la responsabilité de SonicWall. Selon Bret Fitzgerald, directeur de la communication mondiale, les attaquants ont exploité une série d’attaques par force brute compte par compte pour accéder à des fichiers de sauvegarde stockés en ligne. Moins de 5 % de la base installée de pare-feu était concernée.

Ces fichiers contenaient des mots de passe chiffrés, mais aussi des détails sur la configuration des réseaux, les règles de sécurité et les politiques appliquées. Pour des attaquants, ces informations constituent une cartographie technique facilitant des intrusions futures. Une compromission du fournisseur lui-même affecte directement la confiance des clients dans l’ensemble de son écosystème.

Des risques durables pour les clients

SonicWall a rapidement désactivé la fonctionnalité de sauvegarde cloud et engagé une société de réponse à incident pour analyser l’attaque. L’entreprise affirme n’avoir détecté aucune fuite publique des fichiers compromis, mais reconnaît un risque en aval pour les organisations concernées. Les clients impactés sont invités à réinitialiser leurs identifiants, contenir toute activité suspecte et renforcer leur surveillance des journaux d’événements.

DataSecurityBreach.fr rappelle que les informations dérobées peuvent rester exploitables sur le long terme. Même si les mots de passe sont modifiés, la connaissance de l’architecture réseau, des politiques de filtrage et des règles internes fournit aux adversaires un avantage tactique. Pour Sanchez, la simple réinitialisation de comptes ne suffit pas à réduire la portée d’un tel vol d’informations.

L’entreprise assure avoir notifié les autorités, ses clients et ses partenaires. Elle insiste sur une politique de transparence totale et promet de nouvelles communications à mesure que l’enquête progresse.

Un historique de vulnérabilités récurrentes

Cet incident survient dans un contexte défavorable pour SonicWall. Depuis fin 2021, ses produits figurent à 14 reprises dans le catalogue des vulnérabilités activement exploitées de la CISA américaine. Neuf de ces failles ont été associées à des campagnes de rançongiciel, dont une vague récente attribuée au groupe Akira avec environ 40 attaques recensées.

Ces antécédents renforcent les doutes sur la solidité des pratiques de sécurité internes de SonicWall. Les cybercriminels n’exploitent plus seulement des failles logicielles présentes dans les équipements, mais cherchent désormais à infiltrer directement les services opérés par le fournisseur. Cette évolution accentue la pression sur un acteur déjà fragilisé par les critiques répétées de la communauté cybersécurité.

La question dépasse le cas SonicWall. De nombreux fournisseurs proposent à leurs clients de stocker leurs configurations dans des portails cloud pour des raisons de commodité. Cette centralisation offre aussi une surface d’attaque supplémentaire, qui peut transformer un service de gestion en vecteur d’exposition massif.

La compromission du portail MySonicWall met en lumière une faille critique : lorsque la vulnérabilité se situe au cœur d’un service opéré par le fournisseur de cybersécurité, l’ensemble de la chaîne de confiance s’en trouve menacé. La vraie question est désormais de savoir si SonicWall, et d’autres acteurs du secteur, sauront instaurer des garde-fous solides pour protéger les données qu’ils centralisent eux-mêmes.

Le Congrès américain veut prolonger la loi clé sur le partage cyber

Une commission du Congrès a validé la prolongation de la loi de 2015 sur le partage d’informations cyber, outil central pour sécuriser les échanges entre entreprises privées et gouvernement.

La loi américaine sur le partage d’informations cyber, adoptée en 2015 après le piratage massif de l’Office of Personnel Management, arrive à expiration le 30 septembre. Une commission de la Chambre a approuvé son renouvellement via le WIMWIG Act, qui prolongerait le dispositif de dix ans. Le texte protège les entreprises de poursuites lorsqu’elles transmettent des renseignements sur des menaces informatiques aux autorités fédérales. S’il est jugé crucial pour la coopération public/privé, le processus de révision suscite des critiques sur la transparence et alimente un débat politique autour du rôle de l’agence CISA, accusée par certains élus républicains de censure en matière de désinformation.

Un cadre légal en sursis

Adoptée en 2015, la loi Cybersecurity and Information Sharing Act (CISA) autorise les acteurs privés à transmettre des renseignements sur des cybermenaces aux autorités fédérales sans crainte de poursuites. Elle devait expirer le 30 septembre. La commission de la Sécurité intérieure de la Chambre a validé mercredi une extension baptisée WIMWIG Act, pour Widespread Information Management for the Welfare of Infrastructure and Government. Cette reconduction de dix ans doit désormais être examinée en séance plénière.

L’adoption initiale de la loi avait marqué un tournant après l’onde de choc provoquée par la fuite massive des données de l’Office of Personnel Management en 2015, qui avait exposé les informations de plus de 21 millions de fonctionnaires. L’affaire avait levé les dernières résistances nées des révélations d’Edward Snowden en 2013 sur les abus de surveillance. Depuis, la loi a permis d’ancrer une coopération jugée essentielle entre infrastructures critiques et gouvernement fédéral.

Des amendements techniques contestés

Le renouvellement du texte a été examiné sans opposition frontale sur le fond. Mais le démocrate Bennie Thompson, élu du Mississippi et chef de file minoritaire, a dénoncé une procédure expéditive. Selon lui, le président de la commission Andrew Garbarino, républicain de New York, a « écourté inutilement » les discussions, la version publique n’ayant été dévoilée que deux jours avant l’examen.

Plusieurs amendements techniques ont été intégrés sans provoquer de débat majeur. Les critiques se sont concentrées sur la méthode, révélant les tensions partisanes autour du dossier, plus que sur la substance du dispositif de partage d’informations lui-même.

Le sujet le plus sensible reste le rôle de l’agence Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA). Certains élus républicains redoutent que cette structure fédérale, au cœur du dispositif, ne serve d’outil pour limiter la liberté d’expression. Ces craintes, relayées par le sénateur Rand Paul, président républicain de la commission sénatoriale de la Sécurité intérieure, pourraient peser lors de l’examen au Sénat. Paul, défenseur intransigeant du premier amendement, a annoncé vouloir insérer des garanties interdisant toute action assimilée à de la censure.

Les critiques s’appuient sur les campagnes menées par la CISA autour des élections de 2020, lorsqu’elle avait travaillé avec les plateformes en ligne pour contrer la désinformation. Pour ses détracteurs, ces actions auraient exercé une pression inconstitutionnelle sur des entreprises privées, aboutissant à la suppression de contenus jugés favorables aux conservateurs. Garbarino a confirmé avoir échangé avec Paul sur un texte en préparation visant directement l’agence, sans préciser s’il s’agissait d’un amendement au WIMWIG Act ou d’une proposition distincte.

Le renouvellement du cadre de partage d’informations cyber reste perçu comme indispensable pour protéger les infrastructures critiques. Mais les débats sur le rôle de la CISA et la crainte d’une dérive vers la censure pourraient-ils freiner l’adoption finale d’un dispositif pourtant jugé vital par les acteurs du renseignement et de la cybersécurité ?

Nicholas Andersen prend la tête de la cybersécurité de la CISA

Nicholas Andersen succède à Chris Butera et devient directeur exécutif adjoint chargé de la cybersécurité de la CISA. Son arrivée marque une étape clé pour l’agence au moment où les menaces contre les infrastructures critiques se multiplient.

Reconnu dans les milieux de la défense et de la cybersécurité, Nicholas Andersen a pris ses fonctions le 2 septembre 2025. La CISA, bras armé de Washington pour la protection numérique et physique des infrastructures vitales, mise sur son profil hybride – militaire, gouvernemental et privé – pour renforcer son dispositif face aux cyberattaques. L’agence veut ainsi accroître la résilience nationale, affiner sa coopération avec les acteurs stratégiques et répondre à l’évolution rapide des menaces, qu’elles soient étatiques ou criminelles.

Un profil taillé pour la cybersécurité nationale

Ancien officier des Marines, décoré pour son engagement en renseignement, Andersen s’est imposé comme une figure de référence dans la cybersécurité. Sa carrière illustre un parcours mixte : il a dirigé la sécurité de grandes entreprises tout en occupant des postes stratégiques dans l’appareil fédéral. Washington Executive l’avait désigné parmi les dix responsables sécurité à suivre.

Au sein du privé, il a été président et directeur opérationnel d’Invictus, supervisant la cybersécurité et l’intégration de solutions technologiques pour des clients fédéraux et commerciaux. Chez Lumen Technologies, il a conçu une stratégie de cybersécurité globale et développé des offres sécurisées pour le secteur public, renforçant ainsi les partenariats critiques avec l’État.

Expérience fédérale et réponse aux crises

Entre 2019 et 2021, Andersen a piloté la cybersécurité énergétique au Département de l’Énergie. D’abord adjoint principal, puis secrétaire adjoint par intérim, il a coordonné la protection des infrastructures face aux menaces iraniennes, aux crises énergétiques et aux catastrophes naturelles. Son action a notamment été décisive lors de la reconstruction du réseau électrique de Porto Rico après les ouragans.

Ce parcours l’a amené à défendre la notion de résilience intégrée, combinant réponse opérationnelle rapide, anticipation stratégique et coopération étroite avec le secteur privé. Autant d’éléments que la CISA veut aujourd’hui systématiser.

Transition interne et continuité opérationnelle

Avec l’arrivée d’Andersen, Chris Butera, jusqu’ici directeur exécutif adjoint par intérim, devient directeur exécutif adjoint suppléant. Cette transition interne garantit la continuité des opérations de cybersécurité de l’agence, tout en préparant le terrain au leadership renforcé d’Andersen.

La CISA, qualifiée d’« agence de cyberdéfense nationale », reste en première ligne pour protéger les réseaux, systèmes et infrastructures essentiels. L’arrivée d’Andersen intervient dans un contexte de menaces accrues : attaques de groupes étatiques, campagnes de ransomware contre les services publics et exploitation des dépendances critiques.

Avec Nicholas Andersen, la CISA mise sur un stratège aguerri, à la croisée du renseignement, de l’industrie et de la défense nationale. Reste une question centrale : comment son expérience conjointe public-privé sera-t-elle exploitée pour contrer l’évolution des attaques hybrides sur les infrastructures critiques américaines ?

Arnaque au faux ransomware : des lettres physiques ciblent les cadres dirigeants​

Des escrocs envoient des lettres physiques à des cadres dirigeants, prétendant appartenir au groupe de ransomware BianLian, pour extorquer des rançons allant jusqu’à 500 000 dollars.​

Une nouvelle escroquerie cible les cadres dirigeants en leur envoyant des lettres physiques prétendant provenir du groupe de ransomware BianLian. Ces lettres affirment que des données sensibles ont été volées et menacent de les publier si une rançon, payable en Bitcoin, n’est pas versée dans les dix jours. Les montants exigés varient entre 250 000 et 500 000 dollars. Les autorités américaines, notamment le FBI et la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA), alertent sur cette menace et recommandent aux entreprises de rester vigilantes face à cette tentative d’extorsion.​

Un mode opératoire inédit

Contrairement aux méthodes traditionnelles des cybercriminels qui privilégient les courriels ou les messages électroniques pour leurs tentatives d’extorsion, cette arnaque se distingue par l’utilisation de lettres physiques envoyées par la poste. Les enveloppes, marquées « Time Sensitive Read Immediately » (Lecture urgente), sont adressées directement aux cadres supérieurs, souvent à leurs domiciles personnels ou professionnels. Elles contiennent une lettre prétendant que le groupe « BianLian » a infiltré le réseau de l’organisation et a dérobé des milliers de fichiers sensibles. La menace est claire : si une rançon n’est pas payée en Bitcoin dans un délai de dix jours, les données seront publiées sur des sites de fuite associés à BianLian. ​

Des indices révélateurs d’une escroquerie

Plusieurs éléments laissent penser que ces lettres sont l’œuvre d’escrocs usurpant l’identité du véritable groupe BianLian. Tout d’abord, les lettres contiennent une adresse de retour basée à Boston, Massachusetts, ce qui est inhabituel pour un groupe de ransomware généralement associé à des acteurs internationaux. De plus, aucune preuve concrète de vol de données n’est fournie dans les lettres, et aucun moyen de contacter les auteurs pour négocier n’est mentionné, ce qui est contraire aux pratiques habituelles des groupes de ransomware. Les autorités n’ont pas identifié de lien entre les expéditeurs de ces lettres et le groupe BianLian connu. ​

Cibles privilégiées et montants exigés

Les lettres ont principalement été envoyées à des cadres du secteur de la santé aux États-Unis, avec des demandes de rançon variant entre 150 000 et 500 000 dollars. Dans certains cas, les lettres incluent un mot de passe compromis dans la section « How did this happen? » (Comment cela est-il arrivé ?), probablement pour ajouter de la crédibilité à leur revendication. Cependant, aucune activité indicative d’une intrusion par ransomware n’a été détectée dans les organisations ciblées, ce qui suggère que cette campagne vise à exploiter la peur pour inciter les organisations à payer une rançon pour une intrusion qui n’a jamais eu lieu. ​

Les lettres contiennent une adresse de retour basée à Boston, Massachusetts, ce qui est inhabituel pour un groupe de ransomware généralement associé à des acteurs internationaux.​

Recommandations des autorités

Il est recommandé aux entreprises de prendre les mesures suivantes pour se protéger contre cette escroquerie :​

Sensibilisation interne : Informer les cadres et les employés de l’existence de cette arnaque afin qu’ils soient vigilants s’ils reçoivent de telles lettres.​

Vérification des systèmes : S’assurer que les défenses du réseau sont à jour et qu’aucune activité malveillante n’est en cours.​

Signalement : En cas de réception d’une telle lettre, contacter immédiatement les autorités de votre pays (Police Nationale, Etc.).​

Les autorités insistent sur l’importance de ne pas céder à la panique et de ne pas effectuer de paiement sans avoir vérifié la véracité des allégations. Il est essentiel de suivre les protocoles de réponse aux incidents et de collaborer avec les forces de l’ordre pour gérer la situation de manière appropriée. ​

Le véritable groupe BianLian

Le groupe BianLian est un développeur de ransomware et un groupe cybercriminel spécialisé dans l’extorsion de données, probablement basé en Russie. Depuis juin 2022, le FBI a observé que le groupe BianLian a affecté des organisations dans plusieurs secteurs d’infrastructures critiques aux États-Unis.

En Australie, l’ACSC a observé que le groupe BianLian cible principalement des entreprises privées, y compris une organisation d’infrastructure critique. Le groupe BianLian employait initialement un modèle de double extorsion dans lequel ils exfiltraient des fichiers financiers, clients, commerciaux, techniques et personnels à des fins de levier et chiffraient les systèmes des victimes. En 2023, le FBI a observé que le groupe BianLian s’est principalement orienté vers l’extorsion basée sur l’exfiltration, laissant les systèmes des victimes intacts. ​

Cette nouvelle méthode d’escroquerie souligne l’ingéniosité des cybercriminels pour exploiter la peur et l’urgence chez leurs victimes. Le Social Engineering (Ingénierie sociale), une méthode qui est vieille comme le monde est plus efficace encore grâce au numérique. Il est crucial pour les organisations de rester informées des menaces émergentes et de renforcer les protocoles de sécurité. La vigilance, la sensibilisation et la collaboration avec les autorités sont essentielles pour contrer ces tentatives d’extorsion.

CISA et FBI alertent sur les bonnes pratiques sécurité dans les logiciels

Le monde numérique repose sur une infrastructure vaste et complexe de logiciels qui régissent presque tous les aspects de la vie moderne. Cependant, cette dépendance croissante aux produits logiciels expose également les infrastructures critiques, les entreprises et les particuliers à des risques de sécurité potentiellement dévastateurs.

Le 26 octobre 2024, la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA) des États-Unis, en collaboration avec le Federal Bureau of Investigation (FBI), a dévoilé une série de recommandations sur les pratiques de sécurité à éviter dans le développement des produits logiciels, appelées « mauvaises pratiques » (« Bad Practices »). Ces pratiques représentent des faiblesses importantes dans les produits finaux et compromettent leur sécurité et leur fiabilité.

Dans un contexte où la cybersécurité est un impératif pour le bon fonctionnement des infrastructures critiques, la CISA et le FBI invitent le public, les professionnels de la cybersécurité, et les fabricants de logiciels à contribuer en partageant leurs commentaires et suggestions sur ce document de bonnes pratiques. Cette initiative, intitulée « Secure by Design », vise à encourager une approche proactive où la sécurité est intégrée dans les produits dès leur conception.

Les « Mauvaises Pratiques » Identifiées

Les directives mises en avant par la CISA et le FBI identifient des pratiques courantes dans le développement de produits, qui sont souvent négligées en matière de sécurité et exposent les systèmes à des vulnérabilités graves. L’une des principales préoccupations est la manière dont les développeurs abordent la sécurité au cours du cycle de vie des produits, en particulier les choix de conception, les configurations par défaut et les failles de sécurité non corrigées.

Les pratiques jugées comme les plus risquées incluent :

Absence de sécurisation par défaut : Dans de nombreux cas, les produits logiciels sont expédiés sans configuration de sécurité active par défaut, laissant ainsi aux utilisateurs la responsabilité de mettre en place eux-mêmes des paramètres de sécurité adéquats.
Stockage et Transmission des Données Non Sécurisées : L’utilisation de méthodes non sécurisées pour le stockage ou la transmission de données sensibles, telles que des mots de passe ou des informations d’identification personnelle, ouvre la porte aux cyberattaques.
Absence de Mises à Jour Automatiques ou de Patches Réguliers : Les produits qui ne disposent pas de mécanismes automatiques pour les mises à jour de sécurité sont particulièrement vulnérables, car les utilisateurs ne sont souvent pas informés des mises à jour critiques, augmentant ainsi les risques d’attaques réussies.
Les Dangers pour les Infrastructures Critiques
Ces pratiques concernent en premier lieu les infrastructures critiques, un ensemble de systèmes essentiels pour le bon fonctionnement d’une société, comme l’approvisionnement en énergie, les télécommunications et les soins de santé. Les cyberattaques ciblant ces infrastructures peuvent entraîner des conséquences potentiellement désastreuses, y compris des pannes de courant, des interruptions de services de communication, et des atteintes à la sécurité des patients dans les hôpitaux. La CISA et le FBI soulignent que les produits logiciels destinés à ces infrastructures devraient bénéficier d’une attention de sécurité renforcée.

Ces mauvaises pratiques représentent également un risque pour les petites et moyennes entreprises (PME) qui, souvent, n’ont pas les ressources pour se protéger efficacement des menaces de cybersécurité. En utilisant des produits vulnérables, les PME exposent non seulement leur propre système, mais peuvent également servir de point d’entrée pour des attaques de plus grande ampleur visant des entreprises partenaires ou des réseaux plus larges.

« Secure by Design » : Intégrer la Sécurité dès la Conception

La campagne « Secure by Design » de la CISA et du FBI met l’accent sur une approche proactive de la sécurité dans la conception des produits. Cette approche incite les développeurs à prévoir des mesures de sécurité dès le début du processus de création d’un produit. L’idée est de ne pas considérer la sécurité comme une simple mise à jour ou un patch appliqué en fin de cycle, mais comme un élément fondamental intégré dans chaque phase de développement. Les recommandations encouragent les entreprises technologiques et les développeurs à adopter des pratiques comme :

Des Paramètres de Sécurité par Défaut : Assurer que les produits sont configurés de manière sécurisée dès l’installation, pour éviter que les utilisateurs finaux n’aient à modifier manuellement ces paramètres.
Des Protocoles de Chiffrement Solides : Utiliser des méthodes de chiffrement de pointe pour le stockage et la transmission des données sensibles, réduisant ainsi le risque de compromission.
Des Mises à Jour Automatisées et Simples d’Accès : Faciliter la gestion des mises à jour de sécurité en intégrant des processus automatisés qui alertent les utilisateurs en temps réel des correctifs nécessaires.
En agissant ainsi, la CISA et le FBI espèrent que les produits sécurisés dès la conception deviendront une norme, non seulement pour les infrastructures critiques, mais aussi pour tous les secteurs qui reposent sur des technologies numériques avancées.

Commentaires Publics et Implication de l’Industrie

L’une des étapes clés de cette initiative est l’appel aux commentaires publics, ouvert jusqu’au 16 décembre 2024. Cet appel invite les fabricants de logiciels, les experts en cybersécurité, ainsi que toute partie prenante du domaine à examiner les directives publiées et à contribuer par des suggestions. L’objectif est de créer une base de pratiques sécurisées partagées et appliquées par l’ensemble de l’industrie.

Cet effort collaboratif vise à renforcer la sécurité à tous les niveaux, de la petite entreprise à la grande infrastructure critique, pour développer une cyber-résilience commune. L’implication de l’industrie dans ce processus est essentielle pour s’assurer que ces pratiques de sécurité soient non seulement adoptées, mais aussi constamment améliorées et adaptées aux menaces émergentes.

La Responsabilité Partagée pour un Futur Plus Sûr

En somme, la publication de ces mauvaises pratiques par la CISA et le FBI représente une étape significative vers un renforcement de la cybersécurité globale. En encourageant des pratiques sécurisées dès la conception des produits, cette initiative vise à réduire les risques auxquels les infrastructures et les utilisateurs sont confrontés. Les commentaires publics permettront d’enrichir et de peaufiner ces recommandations, et d’établir un consensus sur les meilleures pratiques en matière de développement de logiciels.

Pour les entreprises, développeurs, et utilisateurs finaux, cette démarche de la CISA et du FBI rappelle que la sécurité numérique est une responsabilité partagée. Le respect de ces directives contribuera à la construction d’un écosystème numérique plus sûr et plus résilient, dans lequel chaque acteur joue un rôle crucial pour se prémunir contre les cybermenaces.

Le FBI publie une alerte pour inciter les fabricants à éliminer les SQLi

La CISA et le FBI publient une alerte Secure by Design pour inciter les fabricants à éliminer les vulnérabilités d’injection SQL.

La CISA et le Federal Bureau of Investigation (FBI) ont publié une alerte conjointe Secure by Design, demandant l’élimination des vulnérabilités d’injection SQL dans les logiciels.

Cette alerte a été conçue en réponse à une exploitation récente et très médiatisée de défauts d’injection SQL (SQLi) dans une application de transfert de fichiers gérée qui a touché des milliers d’organisations, la faille MOVEit exploitée par les pirates, maîtres chanteurs CL0P.

Malgré une connaissance et une documentation généralisées des vulnérabilités SQLi au cours des deux dernières décennies, ainsi que la disponibilité de mesures d’atténuation efficaces, les fabricants de logiciels continuent de développer des produits présentant ce défaut, ce qui met de nombreux clients en danger.

La CISA et le FBI exhortent responsables des entreprises de fabrication de technologies à organiser un examen formel de leur code afin de déterminer sa vulnérabilité aux compromissions SQLi. S’ils sont jugés vulnérables, les dirigeants doivent s’assurer que les développeurs de logiciels de leur organisation commencent immédiatement à mettre en œuvre des mesures d’atténuation pour éliminer toute cette classe de défauts de tous les produits logiciels actuels et futurs.

Les chercheurs en cyber sécurité en danger aux USA ?

Un sénateur remet sur le devant de la table des amendements au projet de loi CISA qui rendrait illicite l’utilisation d’un logiciel d’audit de sécurité informatique et la moindre révélation lors d’une conférence.

L’idée du Sénateur Sheldon Whitehouse est-elle de faire peur à l’ensemble de la communauté des chercheurs américains ? Espérons que le politique ne souhaitait que voir son nom affiché dans la presse afin de montrer aux électeurs qu’il travaille ? Toujours est-il que le sénateurs vient de remettre sur le tapis ses amendements, dont le 2626, qu’il souhaite rajouter dans la CISA, la Cyber Information Sharing Act.

Comme le rappel l’EFF, l’Electronic Frontier Foundation, le sénateur veut faire interdire les outils permettant les audits de sécurité informatique et la moindre révélation traitant d’une faille informatique. Des sociétés comme Salesforce, Apple, Microsoft, IBM, Adobe… ont rejoint le CISA. Pour rappel, la loi CISA doit permettre aux Etats-Unis une surveillance de masse des entreprises technologiques sous l’excuse de regrouper dans une base de données centraliées les menaces numériques afin de les faire corriger plus rapidement.