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YesWeHack rejoint les autorités CVE

YesWeHack devient autorité de numérotation CVE. L’entreprise française de Bug Bounty et de gestion des vulnérabilités obtient le statut CNA et peut désormais attribuer des identifiants CVE et publier les enregistrements associés.

YesWeHack, plateforme mondiale de Bug Bounty et de gestion des vulnérabilités, annonce son autorisation officielle par le programme CVE en tant qu’autorité de numérotation CVE (CNA). Cette nomination fait de YesWeHack la huitième organisation française à accéder à ce rôle. Elle confirme la place croissante de la France dans la gouvernance technique de la cybersécurité. En qualité de CNA, YesWeHack peut dorénavant assigner des identifiants CVE aux failles découvertes et publier les informations correspondantes dans les enregistrements CVE.

Cap sur la nomenclature des vulnérabilités

L’information est factuelle, l’enjeu est structurant. YesWeHack, plateforme fondée par des hackers éthiques en 2015, annonce à Paris, le 23 septembre 2025, son accréditation comme autorité de numérotation CVE. Devenir CNA, c’est obtenir le droit, et la responsabilité, d’assigner des identifiants CVE aux vulnérabilités identifiées dans le cadre de ses activités et de publier les enregistrements correspondant à ces failles. Cette avancée place YesWeHack à un point de jonction où la découverte, la normalisation et la diffusion se rejoignent.

Au cœur du dispositif, le programme CVE fédère la communauté autour d’un identifiant unique, le Common Vulnerabilities and Exposures. Cet identifiant est devenu la clé de voûte d’un écosystème où chercheurs, éditeurs, intégrateurs et équipes de sécurité doivent parler le même langage. La normalisation aide à corréler des indices dispersés dans les systèmes internes, à distinguer les doublons et à activer les bons leviers de correction.

YesWeHack revendique une approche complète de la gestion des vulnérabilités. Sa plateforme rassemble Bug Bounty, politique de divulgation (VDP), gestion des rapports de test d’intrusion, cartographie d’exposition (ASM) et formation au hacking éthique avec le Dojo. Cette offre, articulée autour d’API, vise la rapidité et la traçabilité, de la découverte à la remédiation. L’entreprise insiste sur des garanties de sécurité et de conformité, de la certification ISO aux choix d’hébergement privé en Europe, conforme au RGPD.

L’obtention du statut CNA ajoute une brique d’infrastructure. Elle rapproche la nomenclature CVE de la source primaire d’information : la découverte sur le terrain, souvent issue d’un programme de Bug Bounty. En intégrant l’attribution CVE au cœur du flux opérationnel, YesWeHack promet de limiter les frictions et de raccourcir les délais. Le message est expressément formulé par Guillaume Vassault-Houlière, CEO et co-fondateur : l’entreprise se dit « honorée » et met en avant des « processus éprouvés » pour sécuriser l’écosystème numérique. L’objectif affiché est d’accélérer coordination, remédiation et attribution.

Le registre CVE n’est pas un décor. Il est un outil de renseignement technique. En proposant une référence unique et mondiale, il permet aux équipes de sécurité d’aligner priorisation et communication. Pour les RSSI, un numéro CVE fait gagner du temps : il canalise la recherche d’indicateurs, déclenche les scénarios de patch management et encadre l’information à destination des métiers.

Une gouvernance au service de la remédiation

Le rôle de CNA n’est pas une simple délégation. C’est un cadre. Être autorité de numérotation suppose la capacité à vérifier la matérialité d’une vulnérabilité, à éviter les chevauchements, à produire un enregistrement clair et exploitable. Dans la pratique, cela signifie des processus rigoureux, une relation suivie avec les chercheurs, et une articulation fluide avec les éditeurs concernés. YesWeHack met en avant sa légitimité sur ce terrain : l’entreprise opère des programmes publics et privés qui exposent la plateforme à une diversité de cibles, de contextes et de modèles de divulgation.

La proximité avec les chercheurs éthiques constitue un avantage opérationnel. Sur un programme de Bug Bounty, la chaîne de valeur est courte : découverte, reproduction, qualification et correction se succèdent rapidement. L’attribution d’un CVE dans cette continuité augmente la clarté du signal. Elle évite des retards qui, ailleurs, peuvent transformer une découverte en incident mal géré. L’accès direct à la numérotation soutient aussi la transparence : il devient plus simple de publier un enregistrement utile, avec un niveau de détail proportionné et des informations synchronisées avec les échéances de correction.

La France consolidée dans la cartographie CVE est une donnée de souveraineté appliquée. Huit organisations y détiennent désormais une autorité de numérotation.

Le registre CVE, conçu pour être public et exploitable, se trouve au carrefour de la technique et du renseignement. Chaque enregistrement associe une description normalisée, des références, et nourrit des outils d’analyse. Dans les équipes de réponse à incident, il sert de pivot entre intelligence technique, détection et remédiation. Inscrire le geste de découverte dans ce cadre, au plus près du terrain, est stratégique : l’information circule vite, mieux, et avec moins d’ambiguïtés.

Le renseignement technique comme fil conducteur

Le CVE est une pièce de renseignement. Il ne suffit pas à lui seul, mais il organise la lecture des autres. Un numéro CVE permet d’agréger des indicateurs, de retrouver des signatures, de corréler des observations, puis de trier l’urgent du secondaire. Les SOC s’en servent pour structurer des alertes, les équipes de patch management pour planifier des déploiements, les auditeurs pour vérifier la complétude d’un cycle de correction.

La plateforme positionne le Bug Bounty comme un capteur de réalités. Les programmes publics, comme ceux conduits pour sa propre plateforme, tracent une ligne de conduite : exposer, tester, corriger. L’intégration CNA ajoute un point d’impact supplémentaire. Le chercheur soumis à un programme peut voir sa découverte entrer rapidement dans le référentiel mondial, sans détour inutile. Les organisations concernées disposent d’un identifiant commun pour orchestrer les étapes suivantes. Dans les cas sensibles, la disponibilité d’un enregistrement clair canalise la communication et réduit le risque de malentendus.

YesWeHack insiste sur la collaboration avec les institutions. Le rôle d’une CNA suppose des échanges réguliers avec le programme CVE et les autres parties prenantes. La standardisation ne vaut que si elle est partagée. La plateforme se présente comme un relais prudent et efficace, apte à traiter des signalements variés, à en vérifier la substance, et à publier des enregistrements exploitables, ni lacunaires ni bavards.

L’enjeu dépasse la seule technique. La capacité d’un écosystème à produire, à jour, des références publiques de vulnérabilités, exprime un niveau de maturité. La cohérence entre hébergement européen, conformité RGPD et certifications renforce cette lecture. La chaîne, de la découverte à la publication, se construit sur des garanties vérifiables.

Patch Tuesday : 51 nouveaux correctifs pour juin

Le Patch Tuesday de juin est plus léger que ceux des mois précédents, avec 51 CVE uniques résolues dont 11 classées comme critiques. Adobe a également publié la semaine dernière une mise à jour urgente pour une vulnérabilité qui affecte Flash Player, qui est activement exploitée.

Speculative Store Bypass Microsoft a publié des correctifs pour Speculative Store Bypass lors de son patch Tuesday, une vulnérabilité également dénommée Variante 4 de Spectre. Ces patches déploient une protection Speculative Store Bypass Disable (SSBD) pour les processeurs Intel. Le nouveau microcode Intel devra être pleinement protégé contre la Variante 4. Microsoft a publié un article contenant des actions recommandées.

Windows DNSAPI Des patches ont été publiés pour des vulnérabilités détectées dans la bibliothèque DLL DNSAPI de Windows. Ces dernières peuvent permettre à un attaquant de compromettre un système via un serveur DNS malveillant. Les postes de travail mobiles se connectant à des points wifi non fiables sont à risque. Ce patch est donc une priorité pour eux.

Protocole HTTP Une faille critique dans le fichier HTTP.sys de Microsoft est également corrigée dans le Patch Tuesday de juin. HTTP.sys « écouteur en mode noyau » utilisé par IIS et différents services Windows. Un attaquant qui exploite cette vulnérabilité peut prendre le plein contrôle de la machine ciblée. Ce patch doit être déployé de manière prioritaire sur tous les systèmes, serveurs et postes de travail Windows.

Navigateurs et moteur de script Les autres patches Microsoft critiques de ce mois-ci sont destinés principalement aux navigateurs, au moteur de script Windows et à Windows Media Foundation. Ces correctifs doivent être déployés en priorité sur les équipements de type poste de travail.

Adobe Adobe a donc publié la semaine dernière une mise à jour non programmée pour une vulnérabilité découverte dans son module Flash Player. Selon Adobe, cette vulnérabilité est exploitée activement et doit être corrigée en priorité sur les équipements de type postes de travail. En mai dernier, une autre mise à jour en urgence avait déjà été publiée pour Adobe Reader qui faisait aussi l’objet d’un exploit disponible publiquement. Ce patch est également une priorité pour les postes de travail impactés. (Par Jimmy GrahamThe Laws of Vulnerabilities)

L’OS d’Apple, le logiciel le plus vulnérable aux pirates en 2015

Les temps changent ! Apple OS X aurait été l’environnement informatique le le plus vulnérable en 2015, selon le CVE.

Le CVE détails est la référence dédiée aux alertes liées aux vulnérabilités visant les logiciels que nous utilisons. Les données CVE sont collectées à partir du National Vulnerability Database (NVD), projet par l’institut National des Standards et de la Technologie. D’autres sources telles que les éditeurs eux-mêmes, ou encore Exploit DB, viennent peaufiner les bulletins d’informations.

Comme chaque année, CVE propose son top 50. Cette année, 6 412 vulnérabilités ont été annoncées par CVE. DataSecurityBreach.fr a remarqué qu’il y avait eu 1 534 failles de moins qu’en 2014. Une année qui avait été la plus chargée en alertes, avec 7 946 cas.

En 2015, le grand vainqueur en a étonné plus d’un : l’OS d’Apple avec 384 vulnérabilités. Windows 10 se placent en 35ème position avec 53 alertes. Alors que nous aurions pu penser que Flash caracolerait en tête, le format media d’Adobe ne s’est contenté « que » de 314 alertes. De son côté, Android affiche, à la 20ème place, 130 failles. Internet Explorer 231 failles. Chrome, 187 et Firefox, 178.