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RGPD : Comment les entreprises réagissent face au cadre réglementaire lié à la protection des données ?

A la lumière des récentes attaques et de l’évolution du paysage réglementaire en matière de protection des données, McAfee publie un nouveau rapport intitulé : ‘Do you know where your data is? Beyond GDPR : Data residency insights from around the world’ qui met en évidence l’approche des entreprises en matière de localisation, de gestion et de protection desdites données.

Comment les entreprises appréhendent-elles, au niveau mondial, la dizaine de réglementations (11) relatives à la sécurité des données, dont fait partie le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) de l’Union Européenne ? A compter du 25 mai 2018, ce texte renforcera et simplifiera les lois protégeant les données personnelles pour plus de 500 millions d’Européens.

« Aujourd’hui, les entreprises ont pris conscience que des réglementations plus strictes envers la protection des données profitent aussi bien à leurs résultats qu’aux consommateurs. Cependant, plusieurs ont des obstacles à surmonter à court terme pour se conformer à aux prochaines législations en vigueur. C’est notamment le cas pour la réduction du temps nécessaire au signalement d’un vol de données induit par le RGPD, par exemple« , commente Raj Samani, Chief Scientist – McAfee.

Les principaux enseignements du rapport ‘Do you know where your data is? Beyond GDPR : Data residency insights from around the world’ de McAfee portent sur :

La délocalisation du lieu de stockage des données. Près de la moitié (48 %) des entreprises migreront leurs données vers un nouvel emplacement en raison d’un cadre législatif jugé plus contraignant. Pour 70 % des décideurs interrogés, l’implémentation du RGPD permettra à l’Europe de s’affirmer comme un leader en termes de protection des données. Les États-Unis restent toutefois la destination de stockage de données la plus populaire au monde, plébiscitée par près de la moitié des répondants.

En comparaison, la plupart des entreprises sont incertaines de l’endroit où leurs données sont stockées. Seules 47% connaissent, en temps réel, leur emplacement.

Le potentiel commercial offert par la confidentialité. Trois-quarts des décideurs (74 %) estiment que les entreprises qui appliqueront à la lettre ces lois/règlements attireront davantage de nouveaux clients.

Les règlements et les mesures sont un frein à l’acquisition et à l’investissement technologiques. Environ deux tiers des répondants disent que le RGPD (66 %), les politiques américaines (63 %) et le Brexit (63 %) ont déjà ou auront une incidence sur les investissements de leur entreprise en matière d’acquisition technologique. La moitié (51 %) est convaincue que leur société est freinée dans sa modernisation en raison des réglementations externes inhérentes à la protection des données.

L’opinion publique est essentielle à la prise de décision en matière de données. Une grande majorité des entreprises (83 %) prend en compte le sentiment public en matière de confidentialité de la donnée avant de choisir leur emplacement de stockage.

Les entreprises mettent en moyenne 11 jours à signaler une faille de sécurité (vol de données, intrusion, etc.).

Les fournisseurs de services Cloud inspirent confiance. Huit sociétés sur dix prévoient, au moins en partie, de s’appuyer sur leur fournisseur de services Cloud pour les accompagner dans leur mise en conformité en matière de protection des données.

Seulement 2 % des managers comprennent véritablement les lois qui s’appliquent à leur entreprise, bien que la majorité des répondants (54 %) est persuadée que leur Direction a une « compréhension complète » des règles inhérentes à la protection des données.

Le rapport révèle, dans son ensemble, des convictions opposées quant aux réglementations relatives à la protection des données. D’un côté, les événements mondiaux (cyber et généraux) et le renforcement des politiques de protection des données font réfléchir les décideurs au moment d’investir technologiquement. De l’autre, la plupart des entreprises cherchent à stocker ces mêmes données dans les pays ayant les politiques de protection les plus strictes. « De toute évidence, les lois en matière de conformité, aussi contraignantes soient-elles, sont bénéfiques, tant pour les clients que pour la rentabilité d’une entreprise. A l’avenir, une sensibilisation et une compréhension accrues des données devraient conduire à une meilleure utilisation et à une meilleure protection », ajoute Fabien Rech, Directeur Régional McAfee France.

DNS et GDPR, ou quand sécurité et réglementation se retrouvent

Le nouveau GDPR (Règlement général sur la protection des données) est un règlement de l’Union européenne qui vise à renforcer la protection des données dans tous les Etats membres de l’UE, en remplacement de la Directive 95/46/CE de 1995.

Ce règlement – contrairement à une directive – n’a pas besoin d’être légiféré pour être adopté par les gouvernements. Plus important encore, il ne se limite pas à l’Union européenne – toutes les organisations non-UE qui partagent les données personnelles des citoyens européens sont également couvertes par la nouvelle loi. Cela inclut presque toutes les organisations ayant des clients, fournisseurs ou employés dans l’UE.

Quelles sont les mesures à mettre en place ?
En vertu de la nouvelle loi, adoptée par le Conseil de l’UE et le Parlement le 14 avril 2016, les organisations européennes seront tenues d’appliquer de nouvelles mesures, y compris des évaluations d’impact sur la protection des données, des normes de sécurité extrêmement exigeantes ou la mise en œuvre de politiques de confidentialité appropriées. Beaucoup seront tenues de nommer un délégué à la protection des données, et les ‘Processeurs de données’ et ‘Contrôleurs de données’ devront garder une trace de toutes les activités de traitement de données dans leurs entreprises.

Les ingénieurs impliqués dans la plupart des projets technologiques au sein de l’Union européenne devront se conformer dès la conception à une démarche de sécurité et de respect de la vie privée. Cela suppose que la confidentialité des données soit conforme aux plus hautes exigences. Quant aux paramètres de protection des données, ils devront être insérés dans tous les processus de gestion à un niveau élevé et par défaut. La sécurité des données jouera un rôle encore plus critique et devra être assurée de bas en haut. Cela comprend notamment la couche de DNS.

Les architectures de réseau devront décourager le détournement de DNS et l’utilisation des DNS pour l’exfiltration de données. Les principales difficultés ici ne concernent ni les hacktivistes ni les logiciels malveillants cherchant à vandaliser les systèmes, mais les attaquants sophistiqués qui savent quelles données spécifiques ils visent à exfiltrer.

Des conséquences déplorables en cas de non-conformité et d’attaques
Le GDPR impose une règle générale de notification de violation des données, et les organisations tous secteurs d’activité confondus devront suivre certaines procédures spécifiques si un tel événement se produit. Les Contrôleurs de Données n’auront que 72 heures pour informer les autorités compétentes de ce qui s’est produit et des volumes de données concernées. Dans le pire des cas, les organisations devront également informer le public de la violation ou vol de données, ce qui aura inévitablement des retombées négatives sur leur réputation.

Personne ne peut se permettre d’ignorer le GDPR. Ce règlement entrera en vigueur le 25 mai 2018, ce qui signifie que les organisations (et peut-être la vôtre !) ont moins de deux ans pour s’y conformer ; un délai relativement court au vu des différentes étapes préparatoires à suivre. De lourdes sanctions et des amendes élevées sont prévues en cas de perte de données : elles pourront en effet atteindre 20 millions d’euros ou 4% du chiffre d’affaires annuel mondial.

Il est maintenant temps de commencer à construire une infrastructure conforme au GDPR, qui assure la sécurité et le respect de la vie privée des données. Le fait de fournir une sécurité suffisante au niveau du DNS peut permettre aux entreprises de réaliser d’énormes économies et d’éviter les poursuites inutiles. Mais l’évitement des coûts ne doit pas être la seule motivation pour agir. La confiance des clients, des partenaires et des salariés dans la marque d’une entreprise est cruciale pour protéger l’activité de celle-ci, tant sur le court que sur le long terme.

Le trafic de DNS doit être soigneusement surveillé et analysé pour détecter les tentatives d’exfiltration de données cachées dans le trafic réseau. Les systèmes de filtration DNS qui fonctionnent comme la filtration web, peuvent contrôler la réputation des liens par rapport à une liste noire en temps réel et vérifier automatiquement si la requête DNS est digne de confiance ou si elle peut représenter un risque de vol de données.

La sécurité du DNS est un principe de base de la sécurité et du respect de la vie privée dès la conception d’une architecture. Les organisations désireuses d’être préparées au GDPR doivent se demander si elles ont un plan conforme pour protéger leurs réseaux, leurs données, leurs clients… et leur réputation. (Par Hervé DHELIN, EfficientIP)