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Lurk, le pirate russe derrière Wannacry

Retour sur le ransomware Wannacry. Un pirate Russe a avoué être derrière cette attaque, lui et son groupe Lurk.

Les chantages informatiques pullulent sur la toile. Mission clairement énoncée par les pirates et leurs outils malveillants, gagner un maximum d’argent et un minimum de temps. Il y a quelques semaines, un pirate Russe, fraichement arrêté, a avoué être l’auteur du rançonnage 2.0 du mois de juin 2017.

Konstantin Kozlovsky, le pirate en question, a expliqué, que lui et son groupe, Lurk Team, était l’auteur de Wannacry.

L’information n’étonne pas vraiment. On sait que les pirates Russes sont avides d’argent. L’homme a été arrêté dans la banlieue d’Ekaterinbourg. Kozlovsky avait déjà expliqué au mois d’aôut 2017, être le pirate derrière l’attaque informatique ayant visé le parti politique Démocrate américain. Une cyberattaque pour le compte du FSB, le service de renseignement Russe.

Lors d’une interview à la télévision locale (Dozhd), le pirate a confirmé avoir reconnu des bouts de code d’un autre logiciel pirate créé par son Crew, Lurk. D’ici là que les services de renseignement Russe se sont servis des 0day et autres exploits du groupe Lurk après l’arrestation de Kozlovsky, il n’y a qu’un pas. Le pirate a indiqué que les attaques à l’encontre d’entreprises Russes, telles que Rosneft et GazProm n’étaient rien d’autres… que des tests pour valider le code malveillant.

Kozlovsky rajoute une couche en expliquant que les tests ont été lancées depuis les machines de la société Samolet. « Le virus a été testé sur des ordinateurs de la société Samolet Development. Une société spécialisée dans les logements sociaux, à Moscou ». Dans les « buts » avoués, Lurk avait pour projet de pirater le réseau informatique de Novolipetsk Steel et de tenter d’arrêter ses hauts fourneaux. Voilà qui démontre que personne n’est capable de connaitre un assaillant avant de lui avoir mis la main dessus.

La Corée du Nord n’est pas coupable !

Pour rappel, l’Oncle Sam indiquait par communiqué de presse, en février 2017, avoir les preuves du créateur de Wannacry : la Corée du Nord. Une information qui leur avait été fournie par Kaspersky Lab et Symantec. Les sociétés de sécurité informatique soupçonnaient le groupe Nord Coréen Lazarus d’être derriére le ransomware. « Cette vaste attaque a coûté des milliards et la Corée du Nord en est directement responsable« , écrivait alors le conseiller à la sécurité intérieure de Donald Trump, Tom Bossert. Des propos tenus dans le Wall Street Journal.

Le gang Lurk était connu dans l’écosystème cybercriminel pour avoir développé le kit exploit Angler. Une enquête conjointe menée par la police russe et le laboratoire de Kaspersky avait permis d’identifier les personnes à l’origine du malware Lurk. Les membres de Lurk ont ??été arrêtés par les forces de l’ordre russes à l’été 2016. Selon les autorités, Lurk a pu voler 45 millions de dollars US aux institutions financières locales. A noter qu’un agent du FSB, Dmitri Dokouchaïev, un employé du Centre de Sécurité de l’Information du FSB, serait le donneur d’ordre. Il a depuis été arrêté dans une affaire de haute trahison.

Pendant ce temps, un ancien fonctionnaire du FSB, le lieutenant-général Vladimir Skorik, a intégré la 15e entreprises mondiales de technologie de pointe, SAP CIS. Cette entreprise est spécialisée dans la création de logiciels d’entreprise. le lieutenant-général Vladimir Skorik était le directeur du Centre de Sécurité de l’information du service de renseignement Russe jusqu’en 2009.

Lurk : business des codes malveillants

Pourquoi le groupe cybercriminel Lurk monétise l’exploit kit Angler, son outil le plus puissant ? Bienvenue dans le business des codes malveillants !

Au début de l’été, Kaspersky Lab a participé à l’arrestation de membres du gang Lurk, suspectés d’avoir dérobé plus de 45 millions de dollars, grâce à des codes malveillants, auprès d’un certain nombre d’entreprises et de banques en Russie. Il s’agit du plus grand groupe cybercriminel financier capturé ces dernières années. Cependant, il ne s’agissait pas du seul méfait de Lurk. D’après l’analyse de l’infrastructure informatique qui se cache derrière le malware du même nom, ses auteurs ont développé et louent leur kit d’exploitation de vulnérabilités à d’autres cybercriminels. Le kit Angler est un jeu de programmes malveillants capable d’exploiter les failles de sécurité de logiciels répandus afin d’installer en toute discrétion des malwares supplémentaires sur les PC.

Angler : un outil puissant pour la propagation de tous types de malwares
Le kit d’exploitation Angler est, depuis plusieurs années, l’un des outils les plus puissants disponibles sous le manteau pour les pirates. La dernière fois que l’on a entendu parler d’Angler remonte à la fin de 2013, lorsque le kit a été proposé en location. Plusieurs groupes cybercriminels s’en sont servi pour propager différents types de malwares : adwares, malwares bancaires, ou ransomwares. Ce kit d’exploitation a été utilisé activement par le groupe à l’origine de CryptXXX, l’un des ransomwares les plus virulents et dangereux sur Internet, de TeslaCrypt et d’autres menaces. Angler a également été utilisé pour la propagation du cheval de Troie bancaire Neverquest, conçu pour attaquer près d’une centaine de banques différentes. Les activités d’Angler se sont interrompues juste après l’arrestation du groupe Lurk.

Les services de banques en lignes principalement visés par des codes malveillants
Comme l’a montré l’étude réalisée par les experts en sécurité, le kit Angler a été créé à l’origine dans un unique but : fournir au groupe Lurk un moyen de diffusion fiable et efficace, lui permettant de cibler les PC à l’aide de son malware bancaire. Etant un groupe très fermé, Lurk s’est efforcé de conserver la maîtrise de son infrastructure cruciale au lieu d’en sous-traiter certaines parties à l’instar d’autres groupes. Cependant, en 2013, la situation a changé et la bande a ouvert l’accès à son kit pour tous ceux disposés à payer.

Nous supposons que la décision de Lurk d’ouvrir l’accès à Angler a été en partie motivée par une nécessité financière. A l’époque où le groupe a mis Angler en location, la rentabilité de sa principale activité – le cybervol d’entreprises – était en baisse sous l’effet d’une série de mesures de sécurité mises en place par les développeurs de logiciels de banque à distance, ce qui a rendu la tâche beaucoup plus difficile pour ces pirates. Or, à cette même époque, Lurk devait entretenir à ses frais une infrastructure réseau et un “personnel” considérables. Le groupe a donc décidé d’élargir ses activités et y est parvenu dans une certaine mesure. Tandis que le cheval de Troie bancaire Lurk menaçait exclusivement des entreprises russes, Angler a été employé dans des attaques visant des utilisateurs du monde entier. Son développement et son support – n’était que l’une des facettes de l’activité de Lurk. En l’espace de plus de cinq ans, le groupe est passé de la création de malware très puissant pour le vol automatisé de fonds avec des logiciels de banque à distance, à des stratagèmes évolués impliquant des fraudes à base d’échange de carte SIM et des spécialistes du piratage de l’infrastructure interne des banques.