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Hippon, solution française dédiée au chiffrement

La société Hippon propose une solution 100% française. Innovante, elle permet de se créer son réseau confiance pour ses échanges confidentiels.

Voilà une nouvelle solution à suivre de près. Son nom, Hippon. Cette solution de chiffrement et bien plus que cela. Hippon propose un réseau fermé dans lequel vous allez pouvoir échanger des tchats avec vos correspondants en ligne; diffuser des messages à un ou plusieurs destinataires; permettre la diffusion de pièces jointes. L’ensemble des échanges sont chiffrés. Cela permet ainsi de renforcer la confiance et la collaboration avec vos partenaires en vous prémunissant contre le vol ou l’interception de vos échanges sensibles. Un outil collaboratif qui permet de travailler dans une réelle fluidité. Le nombre des intervenants importe peu. L’utilisateur peut déployer son réseau de confiance et se prémunir contre le vol ou l’interception de ses échanges confidentiels.

Il suffit d’intégrer les personnes habilités à rejoindre le groupe. Un clic et la personne à révoquer ne peut plus joindre les informations et les interlocuteurs. Autant les utilisateurs commencent à faire (plus ou moins) attention à leurs données personnelles, autant ils considèrent que c’est à l’entreprise de le faire sans pour autant accepter de changer leurs habitudes. Hippon semble répondre à cette problématique. Une version test de 14 jours est disponible. En mode de test, Hippon est compatible uniquement dans les environnements de Microsoft.

Le système fonctionne parfaitement sur OSX sous virtualisation parallèle et est accessible en mode streaming vidéo depuis les tablettes IOS ou Android. A noter que comme l’exige la loi, les services SaaS proposés par la société Hippon étant fondés sur des clés composites de cryptage et compte tenu des contraintes inhérentes à la sécurité, conformément aux lois en vigueur en matière de moyens et de prestations de cryptologie, le Licencié (le client utilisateur, ndr) est informé que les autorités peuvent demander que les informations du Licencié hébergées par la société Hippon soient décryptées.

Énorme faille de confidentialité découverte dans les réseaux de téléphonie mobile

Deux chercheurs allemands, spécialisés dans la sécurité informatique, ont découvert ce qui semble être un cas grave de fuite concernant les téléphones portables.

D’après Tobias Engel et Karsten Nohl, la faille pourrait permettre à des criminels et des agences de renseignement d’espionner les appels téléphoniques privés et les messages texte transmis via les réseaux cellulaires.

Le problème apparaît dans le système de signal 7 (SS7), un réseau mondial de télécommunications dont vous n’avez très certainement jamais entendu parlé. Sept permet aux opérateurs de téléphonie de faire transiter les messages et les SMS à travers le monde. Le Washington Post a rapporté que les chercheurs ont découvert des trous de sécurité dans certaines des fonctions SS7 normalement utilisées. SS7 a été conçu dans les années 1980. Il est évident que ce dernier soit criblé de vulnérabilités qui portent atteinte à la vie privée des milliards d’utilisateurs de cellulaires de part le monde.

Les failles peuvent permettre de localiser les appelants, n’importe où dans le monde, écouter les appels, les enregistrer. Il serait également possible de frauder les utilisateurs, ainsi que les opérateurs de téléphonie mobile en utilisant certaines fonctions SS7. Deux commandes semblent être particulièrement intéressantes.

La première pourrait permettre de détourner un téléphone portable en interceptant les appels qu’il reçoit. Une sorte de Man-in-middle. Avec un tel système en place, les appels peuvent être enregistrés secrètement. Deuxième commande, un pirate situé à proximité de sa cible pourrait utiliser des antennes radio pour intercepter les appels et les SMS traversant la zone « d’écoute ». Il faut une clé temporaire SS7 pour déchiffrer les communications enregistrées.

La semaine dernière, Nohl a mis ses découvertes en pratique en démontrant le danger à un sénateur allemand en déchiffrant ses SMS.

Pour se protéger, il est fortement conseillé d’utiliser des outils tels que FaceTime (Apple), Signal (Whisper System) ou RedPhone qui permettent d’avoir une communication sécurisée sur un canal non sécurisé.

Le paradoxe de la sécurité

Les salariés adoptent des pratiques à risques, alors qu’ils s’estiment sensibilisés sur la sécurisation des données.

Près de 3/4 des actifs interrogés se considèrent bien sensibilisés à la protection des données professionnelles, pourtant une majorité d’entre eux ont toujours des pratiques risquées. Les techniques de protection sophistiquées (changement de mot de passe régulier, système de cryptage des données) ne concernent qu’une moitié des actifs interrogés équipés d’un appareil mobile et seulement 30% disposent de ce type de protection sur l’ensemble de ces appareils fournis par leur entreprise. Le partage de fichiers en ligne via un service de cloud n’est pas jugé dangereux par la majorité des répondants (54%). Bien que les mots de passe soient imposés dans la majorité des entreprises (9/10), on observe de grandes disparités quant à leur élaboration et leur mise à jour, 63% laissent leur ordinateur allumé lorsqu’ils quittent le bureau en fin de journée ou ne le verrouillent pas en quittant leur poste.

De nombreuses études confirment l’influence des appareils mobiles sur le rétrécissement des frontières entre les sphères professionnelles et personnelles. Mais qu’en est-il de leur impact sur la sécurité des données des entreprises ? Les salariés sont-ils suffisamment sensibilisés sur les risques inhérents à ces nouveaux usages et mettent-ils en pratique les règles de sécurité ? Hiscox, en collaboration avec l’institut IFOP, s’est penché sur le sujet et les résultats de cette étude illustrent un important décalage entre le sentiment de connaître les consignes de sécurité et des pratiques à risques largement répandues dans les entreprises.

Des pratiques jugées sans risque par les salariés, mais qui exposent la sécurité de l’entreprise
72% des actifs interrogés se considèrent bien sensibilisés quant à la nécessité de protéger les données professionnelles. Ces actifs sont pourtant les mêmes à adopter des pratiques qui peuvent s’avérer dangereuses pour les données de l’entreprise. Les salariés équipés d’au moins un appareil mobile professionnel sont les plus concernés par ces pratiques risquées puisqu’ils sont 77% à déclarer transporter des fichiers professionnels sur une clé USB ou un disque dur externe (contre 63% pour l’ensemble du panel) et la moitié (53%) partage des fichiers en ligne via un service de cloud (contre 39% pour l’ensemble du panel).

Ces usages ne sont pourtant pas jugés risqués par les répondants : en effet, 54% estiment que le partage de fichiers via le cloud n’a pas d’incidence sur la sécurité et 57% ne voient aucun danger à transporter des données professionnelles sur une clé USB. De même, 63% des actifs laissent leur ordinateur allumé lorsqu’ils quittent le bureau ou ne le verrouillent pas en quittant leur poste. Moins de la moitié seulement perçoit cette pratique comme potentiellement imprudente.

Les petites entreprises plus vulnérables… Et friandes de solutions mobiles
Les salariés des petites entreprises (0 à 49 employés) font partie des publics qui identifient le moins ces pratiques comme pouvant mettre en péril la sécurité des données des entreprises. Des attitudes pourtant risquées quand on sait que les travailleurs « mobiles » et les salariés des très petites entreprises (moins de 10 salariés) sont également ceux disposant de la plus grande latitude en termes d’achats et d’opérations bancaires impliquant l’entreprise. 65% des employés travaillant dans des structures de moins de 10 salariés sont en effet amenés à effectuer des achats en ligne à titre professionnel contre 46% pour l’ensemble des actifs interrogés.

L’utilisation des appareils professionnels dans la sphère personnelle est un autre vecteur de menace pour la sécurité des données des entreprises. Les salariés des petites structures (moins de 10 employés) sont les mieux équipés en appareils mobiles. Ils font aussi partie de ceux  qui utilisent le plus leur matériel professionnel à titre personnel. 82% des salariés de ces entreprises se connectent à Internet au moins une fois par semaine pour des raisons personnelles à partir de leur appareil professionnel (contre 72% de l’ensemble des actifs).

Des usages qui pèsent d’autant plus sur la sécurité de ces entreprises qu’elles ne disposent pas de services informatiques ou de services généraux pour assurer le contrôle et la gestion des appareils mobiles.

Des disparités dans la mise en place des techniques de sécurisation
Pour se prémunir des risques auxquels elles sont exposées et assurer la protection de leurs ordinateurs fixes, 9 entreprises sur 10 s’appuient sur la mise en place d’un mot de passe. Cependant, la fréquence de mise à jour exigée n’est pas la même partout. Seuls 18% des actifs doivent changer leur mot de passe tous les mois quand 34% déclarent devoir le changer moins de 2 fois par an. Une disparité également observée dans son élaboration : 62% des entreprises imposent un nombre minimum de caractères, 56% demandent à leurs salariés de choisir un mot de passe incluant des chiffres et des caractères spéciaux et 57% interdisent de réutiliser un ancien mot de passe. De manière globale, 70% des entreprises imposent au moins une règle à leurs salariés pour le choix du mot de passe mais cette proportion chute à 51% dans les structures de moins de 10 salariés.

Parmi les autres techniques, 35% des actifs interrogés déclarent disposer d’outils de cryptage des données mais 22% ne savent pas s’ils peuvent bénéficier de cette technique dans leur entreprise. De même, si les accès au réseau sont contrôlés dans 61% des entreprises, 16% des actifs ne connaissent pas la politique utilisée par leur entreprise dans ce domaine.

Sur les appareils mobiles, le mot de passe est également le mode de protection le plus répandu. Il concerne en effet 81% des actifs disposant d’appareils mobiles. Les techniques plus sophistiquées (changement de mot de passe tous les 3 mois, système de contrôle d’accès renforcé de type Token, données cryptées non accessibles) ne concernent qu’une moitié des actifs interrogés équipés d’un appareil mobile et seulement 30% disposent de ce type de protection sur l’ensemble des appareils que leur fournit leur entreprise.

Au delà de revoir leur méthode de sensibilisation des salariés aux risques informatiques, les entreprises doivent également faire évoluer leurs dispositifs techniques de sécurité pour les adapter aux nouveaux usages.

« L’explosion des appareils et solutions mobiles dans les entreprises soulève plus que jamais des problématiques de sécurité importantes. La mesure préventive la moins onéreuse consiste à sensibiliser le personnel à l’importance de la sécurité des données. Les connaissances en la matière sont souvent limitées, surtout dans les petites entreprises, et le recours à un expert pour en expliquer les bases peut représenter l’un des meilleurs investissements d’une entreprise » conseille François Brisson, Responsable marché Technologie-Média-Télécom chez Hiscox. « Néanmoins en cas de problème, les sociétés doivent disposer d’un plan de réaction rapide afin de limiter les dommages et de prouver qu’elles prennent toutes les mesures nécessaires. Dans ce cadre, elles sontparfois amenées à faire appel à des spécialistes en gestion de crise, voire à des conseillers en relations publiques. Notre assurance Data Risks permet de couvrir ces coûts et de réduire les conséquences d’une violation de données ».

Nécessité d’inspecter le trafic chiffré en entreprise

Aujourd’hui Internet est le principal vecteur de menaces pour l’entreprise, qu’il s’agisse de menaces massives ou ciblées. Cela concerne toutes les formes d’utilisation d’Internet, aussi bien les sites web classiques, l’Internet 2.0 avec des pages web dynamiques, les applications web et utilisant le Cloud, les réseaux sociaux etc…

L’usage d’Internet évolue avec les nouvelles technologies, les employés utilisent de plus en plus de solutions liées au Cloud, des applications web, des terminaux mobiles et même leur propre équipement informatique. L’Internet mobile représentait 40% des connexions à Internet selon la dernière étude de l’INSEE. Quelques soient ces évolutions et les suivantes, tous ces usages utilisent les flux Internet, et donc le vecteur de propagation des menaces ne change pas.

Toute entreprise devrait être en mesure de protéger ses actifs. Pour cela, elle se doit d’être capable d’analyser la totalité des flux transitant par Internet pour pouvoir bloquer les menaces connues et identifier les objets qui pourraient être des menaces inconnues. Elle doit donc pouvoir inspecter 100% du trafic.

L’accroissement du trafic chiffré

On constate une augmentation importante du volume des flux chiffrés sur Internet. On estime, en moyenne, que le trafic chiffré représente déjà entre 25 et 35% du trafic web entrant dans les entreprises. Hors si auparavant le trafic chiffré était à l’initiative de l’utilisateur qui souhaitait garantir la confidentialité de ses informations lorsqu’il se connectait à certains sites comme les sites bancaire, l’administration, un paiement en ligne… désormais ce n’est plus le cas. Le plus simple exemple est de taper l’adresse http://www.google.fr dans votre navigateur. Surprise, c’est l’adresse https://www.google.fr  qui apparaîtra quand la page va s’afficher. C’est le serveur de Google qui a lancé le chiffrement de cette connexion, sans que vous l’ayez demandé.

Force est de constater que la majorité des sites et applications sur Internet chiffrent leur trafic sans que l’utilisateur en ai fait la demande. Et ce phénomène ne va aller qu’en s’accélérant. Pour preuve, Google a récemment annoncé qu’il référencerait mieux dans son moteur de recherche les sites utilisant un trafic chiffré. Quand on connait l’importance d’avoir un bon référencement dans le premier moteur de recherche du monde, on comprend aisément que la majorité des sites web vont accélérer leur passage au trafic chiffré ! Autre donnée qui va dans le même sens, le laboratoire indépendant NSS Labs estime que le trafic chiffré connait actuellement une croissance de 20% chaque année.

Même si l’utilisation du SSL est censée accroitre la sécurité des données qui transitent, cela pose un vrai problème pour les entreprises. Car dans ces 25 à 35% des flux Internet qui sont chiffrés, les outils de sécurité déployés par l’entreprise ne peuvent pas effectuer leurs missions correctement, quel que soit l’outil utilisé : un anti-virus, un IPS, du contrôle de contenu, un SIEM…

On estime que 80% des attaques complexes (APT – Advanced Persistent Threat) utilisent les connections SSL. La découverte de la faille HeartBleed a montrée au grand jour à quel point un problème sur le trafic chiffré pouvait toucher les entreprises. La grande majorité des entreprises ont dû prendre des dispositions suite à cette découverte.

Que doit faire l’entreprise pour garantir sa sécurité face à la croissance des flux chiffrés ?

Pour garantir le même niveau de sécurité, il faut que l’entreprise soit capable de déchiffrer les trafics SSL, et la technique existe depuis plusieurs années, le « Man in the Middle ». Cela n’est pas si simple à mettre en œuvre. D’abord, l’entreprise doit respecter les réglementations et donc elle doit mettre en place des politiques de déchiffrement, c’est-à-dire définir ce qui doit être déchiffré et ce qui ne doit pas l’être, avec la mise en place de catégories de sites, de type de profils d’utilisateurs etc… Il faut également que le processus de déchiffrement n’ai pas d’impact sur l’expérience utilisateur, hors cela consomme beaucoup de ressources de déchiffrer un flux Internet.

Une étude récente du NSS Labs (un test sur 7 firewalls de dernière génération) montre que l’impact sur le déchiffrement est double :

– En premier lieu cette opération entraine une diminution drastique de la capacité de traitement globale et une baisse des performances de 74% ! Et ces résultats ne concernent que les sites web utilisant une clé de chiffrement de 512 ou de 1024 bits. La chute des performances atteint 80% lorsque les clés de chiffrement utilisées sont de 2048 bits.

– Deuxièmement, l’étude constate également une diminution très important du nombre de transactions traitées par ces firewalls, pourtant de nouvelle génération, la baisse allant de 86,8% (avec des clés de 512 bits) jusqu’à 92.28% pour des clés de 2048 bits.

Il faut prévoir que cette baisse de performances va être accentuée dans les déploiements de l’infrastructure de sécurité « en silo » c’est à dire où chaque outils de sécurité fonctionne indépendamment.

Que faire ?

Dans un monde idéal, l’entreprise doit pouvoir bénéficier d’une technologie haute performance capable de d’effectuer du déchiffrement à haute vitesse (40 Gbits), sur laquelle l’entreprise sera en mesure de mettre en place une politique de déchiffrement basé sur le contexte (catégorie de site, provenance, destination, profil d’utilisateur…) et qui devra être en capacité d’alimenter différentes solutions de sécurité afin de garantir qu’une fois déchiffré, le trafic bénéficie du même niveau de contrôle que le trafic en clair. (Par Dominique Loiselet, Blue Coat)

WordPress 3.7 se met à jour… seul

Voilà une idée qu’un grand nombre d’utilisateurs de WordPress attendait le pied ferme. Dorénavant, vous n’aurez plus à lever le petit doigt pour appliquer une mise à jour de maintenance ou de sécurité de votre WordPress. La plupart des sites sont maintenant capables d’appliquer ces mises à jour automatiquement, sans que vous n’ayez à cliquer sur le moindre bouton. Vous noterez cependant que certaines configurations ne permettent pas cette automatisation, mais elles sont rares. Si c’est votre cas, pas de panique, la mise à jour pourra toujours se faire d’un simple clic de souris.

Le processus de mise à jour a été rendu encore plus sûr et sécurisé, avec des douzaines de nouvelles vérifications et de mesures de sauvegarde. Il vous faudra toujours cliquer sur le bouton « Mettre à jour maintenant » une fois que WordPress 3.8 sera sorti, mais l’idée va permettre de protéger un maximum les sites et les administrateurs un peu trop laxiste.

A noter qu’un outil permettant de tester votre mot de passe est aussi proposé, histoire de vous assurer que votre précieux ne finira pas cracké en quelques secondes.

Fuite de données : dîner de cons dans les ordinateurs des Hôtels

Durant mes différents déplacements à l’étranger, j’aime me promener dans les espaces informatiques mis à disposition par les hôtels. De beaux ordinateurs des hôtels connectés à Internet, gratuitement. Si l’idée est intéressante, elle permet de rester connecter avec la famille, ses emails, la dangerosité de l’occasion offerte est à rappeler. Depuis le mois de juin, j’ai eu la chance de me promener par « monts et par vaux » pour zataz.com, zatazweb.tv, datasecuritybreach.fr ou mes employeurs, de l’Espagne au Maroc en passant par la Tunisie, l’Angleterre, la Belgique ou encore l’Île Maurice et le Québec. Dans les hôtels qui ont pu m’accueillir, des connexions web (payantes et/ou gratuites) et des machines mises à disposition. PC ou Mac, bref, des liens de connexion avec son monde familial… ou professionnel. Aussi paranoïaque que je puisse éviter de l’être, il ne me viendrait pas à l’idée de me connecter à ces machines pour le travail. A première vue, beaucoup de « vacanciers » ou « d’employés » n’ont pas mes craintes.

Il est mignon Monsieur Pignon…

Du 1er juin 2013 au 24 octobre 2013 j’ai pu étudier 107 ordinateurs en accès libres. 37 Mac et 70 PC. J’ai pu mettre la main sur 25.811 documents que je considère comme sensibles. Sensibles car ils auraient pu permettre à un pirate informatique, je ne parle même pas de l’ambiance « Les services secrets étrangers nous surveillent », d’identifier et usurper une identité, une fonction, des projets professionnels.

Ci-dessous, quelques documents que j’ai pu croiser. Il s’agit, ici, de captures d’écrans effectuées avec mon appareil photo. L’ensemble des fichiers ont été effacés après mes découvertes et les directions des hôtels alertées, histoire de coller quelques affiches, ici et là, sur les mesures que les clients devraient prendre lors de leurs pérégrinations informatiques.

En déplacement, sortez armés lors de l’utilisation des ordinateurs des Hôtels

Je peux comprendre, je suis le premier concerné, qu’en déplacement, le besoin de rester connecter se fait rapidement sentir. Un petit coucou à la famille restée à la maison, aux courriels du patron ou quelques mises à jour sur son site web et autres blogs. Seulement, il n’est pas toujours évident de se promener avec son ordinateur portable sous le bras. Si c’est le cas, voyez nos méthodes de sécurisation physiques et numériques de votre – Précieux -. Prudence, aussi, aux connexions wifi offertes dans les hôtels. Dans la foulée de mes voyages, se promènent toujours avec moi, mes Pirates Box @zataz. Pourtant baptisées PirateBox, donc de quoi inquiéter ceux qui ne connaissent pas cette merveilleuse petite amie numérique, j’ai pu découvrir pas moins de 54.291 fichiers privés (80% de photos, ndlr) téléchargés par des inconnus. Je vous passe la possibilité malveillante d’une PirateBox Man-in-the-middle s’annonçant comme un « Hotel-Free-Wifi » ou « Starbux-Wifi-Free« . Il ne reste plus qu’à collecter les données sensibles transitant entre le « touriste » et le site qu’il visite. Pour éviter de se voir gober comme un gros Ananas, la sécurisation de vos connexions est une obligation. Un service VPN est indispensable en déplacement.

Nous utilisons pour ZATAZ, DataSecurityBreach ou pour mes autres employeurs l’excellent VyprVPN, ainsi que de nombreux systèmes d’anonymisation et chiffrement de données. Présent sur les 5 continents, plus de 200.000 IP et un pare-feu NAT loin d’être négligeable. Les pirates et les bots malveillants cherchent sur Internet les appareils non protégés qu’ils peuvent utiliser pour le vol d’identité et les messages indésirables. Ils accèdent à votre système par les connexions Internet qui sont ouvertes sur vos applications. En utilisant ces connexions, ils peuvent installer des malwares et voler vos informations personnelles. Le pare-feu NAT empêche leur recherche d’atteindre votre appareil ou ordinateur quand vous vous connectez avec VyprVPN. Autre service, celui-ci est Français, ActiVPN.

Ordinateurs des Hôtels

Autres solutions, chiffrer vos informations communiquées. OpenPGP, GPG, … sont d’excellents outils qui en cas d’oubli de fichiers dans une machine étrangère (chose impensable, mais bon, ndlr datasecuritybreach.fr) évitera qu’un inconnu puisse y accéder. Nous finirons avec l’outil de la société française Gith Security Systems. Elle tente d’offrir une réponse en proposant «Gith», la première plateforme gratuite de communications sécurisées sur Internet, destinée au grand public, PME et professions libérales. Pour simplifier le processus, Gith se présente sous la forme d’une application à installer, disponible sous Windows, Mac OS, Linux et prochainement iPhone/Android. Gith permet d’échanger des Emails, partager des documents («Cloud sécurisé») et faire du chat avec les autres utilisateurs. Une sécurité bien présente, mais totalement invisible. Toutes les données sont chiffrées de bout en bout, avec les meilleurs algorithmes actuels (RSA 2048, AES 256). Même en cas de vol de votre ordinateur ou infection par un virus, vos données sont inaccessibles : elles sont stockées chiffrées sur votre machine. La sauvegarde de votre clef secrète de chiffrement sous forme de QRCode vous permet facilement d’importer votre compte sur un autre ordinateur ou votre smartphone ! Nous utilisons cette solution. Elle mérite clairement d’être découverte et exploitée. A noter que Gith a été sélectionné pour l’opération 101 projets de Xavier Niel, Marc Simoncini et Jacques-Antoine Granjon. Le 18 novembre, présentation de Gith, en 1 minute, et tenter de décrocher 25k € de financement.

Bref, mes solutions de protection de vos données, en déplacement, ne sont pas infaillibles, mais devraient vous rappeler que le libre accès n’est pas la meilleure idée pour vos données privées. Et les ordinateurs des Hôtels font parti de ces fuites potentielles.

Fuites de données : la réputation des entreprises en danger via les ordinateurs des Hôtels

La grande majorité des entreprises qui doivent faire face à un problème de sécurité sont contraintes de révéler publiquement cette information, comme le révèle l’étude Global Corporate IT Security Risks 2013 menée par Kaspersky Lab auprès de 2 895 organisations à travers le monde. Les résultats sont sans appel. 44% des entreprises ayant été victime d’une fuite de données sont dans l’obligation d’informer leurs clients de l’incident, 34% informent leurs partenaires, 33% informent leurs fournisseurs, 27% remontent les fais à un organisme de contrôle ou de régulation, 15% doivent en informer les médias. A l’échelle mondiale, les grandes entreprises seraient les plus touchées. La législation change en faveur des internautes comme nous la nouvelle directive européenne votée le 12 août dernier.

L’encadrement juridique de l’utilisation de leurs équipements personnels par les salariés

Le BYOD (« Bring your own device »), ou l’utilisation par les employés de leurs équipements personnels (smartphone, pc portable, tablette tactile…) dans un contexte professionnel, est aujourd’hui une pratique courante en entreprise, qui demeure pourtant peu encadrée juridiquement. Donatienne Blin, avocat au sein du département Informatique & Réseaux du cabinet Courtois Lebel, passe en revue, pour Data Security Breach,  les points de vigilance. L’accès immédiat et en toutes circonstances au système d’information de l’entreprise grâce aux BYOD améliore la réactivité et la productivité des employés.

Pourtant cette pratique souvent tolérée par les entreprises présente, en l’absence d’encadrement spécifique, des risques substantiels pesant sur la sécurité du système d’information, précisément sur la confidentialité et l’intégrité des données de l’entreprise : négligence de l’utilisateur (prêt ou perte du terminal), applications malveillantes téléchargées, virus ou failles de sécurité de l’OS (operating system) rendent possibles les accès frauduleux au système d’information par des tiers non autorisés. Chaque type de BYOD présente des risques particuliers qui devront être traités différemment.

L’utilisation des équipements personnels et l’anticipation des risques est donc une problématique majeure au sein de l’entreprise et précisément des directions juridiques et des directions des systèmes d’information. Toute perte ou altération des données personnelles peut provoquer des dommages économiques à l’entreprise, mais peut également engager sa responsabilité : l’article 34 de la loi n°78-17 Informatique, fichiers et libertés du 6 janvier 1978 impose au responsable de traitement de données personnelles de prendre toutes précautions utiles, au regard de la nature des données et des risques présentés par le traitement pour « préserver la sécurité des données et notamment, empêcher qu’elles soient déformées, endommagées, ou que des tiers non autorisés y aient accès.

Ainsi, dans le prolongement de la politique de sécurité mise en œuvre par les DSI (directions des systèmes d’information), les entreprises doivent encadrer l’utilisation des BYOD et garder en toutes circonstances le contrôle de l’accès au réseau et des données y étant accessibles. Cet encadrement devra se matérialiser par la mise en place d’une charte informatique, ou la mise à jour de celle-ci dès lors qu’elle serait existante, en vue d’y inclure les mesures propres à leur utilisation, applicables à l’ensemble des salariés.

Les problématiques suivantes devront y être abordées :

L’accès au système d’information de l’entreprise Compte tenu des risques (introduction de virus, fuite, perte, altération de données personnelles ou sensibles et confidentielles…) pesant notamment sur les données de l’entreprise, des règles d’accès au système d’information de l’entreprise via un équipement personnel devront être adaptées. On pourra prévoir que le salarié utilisant un équipement personnel soit obligé, préalablement à la connexion de son terminal au réseau de l’entreprise, d’avertir le DSI et de faire contrôler son équipement afin de s’assurer de sa conformité en termes de sécurité. De même, le salarié devra toujours disposer d’un équipement en état de fonctionnement, et systématiquement, télécharger les mises à jour proposées par les éditeurs (du système d’exploitation, des logiciels et des applications utilisés).

Il pourra également être imposé au salarié de protéger son équipement par mot de passe afin d’en interdire l’accès aux tiers. L’obligation de faire l’acquisition d’outils permettant de limiter les risques de sécurité pourra également être imposée au salarié : logiciel antivirus, de cryptage des données, ou encore dispositif permettant de supprimer les données à distance dès lors que les données seraient directement stockées sur l’équipement personnel du salarié. Afin d’éviter la perte définitive des données (les applications cloud le permettent, ndlr Datasecuritybreach.fr), il peut également être imposé au salarié d’installer des outils de sauvegardes journalières ou de synchronisation des données avec un autre appareil. En cas de vol, perte, ou constat quelconque d’intrusion frauduleuse sur l’équipement personnel, le salarié devra immédiatement prévenir le DSI afin qu’il prenne toutes mesures nécessaires pour protéger le système d’information de l’entreprise et les données y étant stockées.

La propriété et le contrôle des données accessibles via l’équipement personnel Il devra être précisé que toutes données professionnelles stockées ou accessibles via un équipement personnel demeureront la propriété exclusive de l’employeur. Les cas d’accès et de contrôle aux données stockées sur l’équipement personnel du salarié par l’employeur devront être précisément définis dans la charte.

Pour rappel, Data Security Breach vous énumère les règles à retenir : le salarié utilisant un équipement professionnel doit expressément identifier les éléments personnels comme tels ; à défaut d’identification explicite contraire, le contenu est considéré comme ayant un caractère professionnel et son employeur peut dès lors y accéder.

L’employeur ne peut accéder aux fichiers personnels expressément identifiés comme tels par son salarié hors la présence de ce dernier, et ce sauf risque ou évènement particulier. Il devra être imposé au salarié, en cas de départ de l’entreprise, de transférer à son supérieur hiérarchique l’ensemble des données professionnelles éventuellement stockées sur son équipement personnel. En cas d’application cloud, l’accès doit être coupé au jour du départ.

La problématique du coût ou la participation de l’entreprise aux frais payés par les salariés Dans le cas des BYOD, le coût des équipements personnels utilisés à des fins professionnelles et les éventuels frais annexes (assurance, maintenance, anti-virus, forfait téléphone/internet, logiciels indispensables à l’activité, tel que le Pack Office de Microsoft) sont de fait déportés chez les salariés. Certains coûts pourraient être partiellement pris en charge par les entreprises, dès lors qu’il est raisonnable de considérer que le salarié n’aurait pas fait l’acquisition de ces différents outils, imposés par l’entreprise, dans le cadre d’une utilisation strictement personnelle. Ces règles liées à la prise en charge totale ou partielle des coûts devront être définies et portées à la connaissance des employés. Cette problématique rejoint celle de la discrimination entre les salariés : certains salariés pourront se procurer eux-mêmes leur propre équipement tandis que d’autres ne le pourront pas pour des raisons exclusivement financières.

La durée légale du travail En utilisant son équipement personnel, notamment pour recevoir ses mails professionnels, le salarié reste connecté en permanence avec le réseau de son entreprise.Cela a pour conséquence d’augmenter la durée du travail. Or les entreprises doivent respecter la durée légale du temps de travail sous peine de sanction. La charte devra donc tenir compte du fait que l’utilisation de l’équipement personnel ne doit en aucun cas porter atteinte à la durée légale du travail applicable à chaque salarié concerné. Au même titre, aucune sanction ne devrait découler d’une absence de réactivité d’un salarié en dehors de ses horaires de travail.

Les accès aux applications ou plus généralement au réseau de l’entreprise en dehors des horaires de travail peuvent être directement bloqués à distance par la direction des systèmes d’information. Ce système impose de créer des groupes d’utilisateurs autorisés, en fonction des horaires de travail qui leur sont applicables, du poste ou encore du rang hiérarchique occupé.

La responsabilité en cas de vol ou de dommages matériels causés à l’équipement personnel La question des éventuels dommages causés à l’équipement personnel de l’employé sur le lieu de travail sans aucune faute de sa part devra être tranchée dans la charte. Par exemple un virus pourrait être transmis sur l’équipement personnel du salarié qui se serait connecté au réseau de l’entreprise. Dès lors que l’équipement du salarié serait endommagé par la faute ou la négligence de l’entreprise, celle-ci devrait, dans ces conditions, être responsable des réparations.Les conditions de responsabilité et de réparation totale ou partielle en cas de dommages matériels doivent donc être précisément définies, dans le respect des règles du code du travail applicables.

La redéfinition des règles d’utilisation prohibées Il conviendra d’élargir les règles d’utilisation prohibées des ressources de l’entreprise aux ressources personnelles, dès lors que le réseau internet de l’entreprise devient accessible via un équipement personnel. Ainsi, il faudra rappeler au salarié que les règles d’utilisation prohibées des ressources de l’entreprise s’étendent à son équipement personnel (faits d’atteinte à la vie privée ou à l’image d’un tiers, diffamation, injure, discrimination, dénigrement de l’entreprise, l’atteinte à l’image de marque, à sa réputation ou à ses droits). De même, devront être prohibés les téléchargements de contenus portant atteinte au droit de la propriété intellectuelle qui seraient effectués par le salarié via le réseau de l’entreprise avec son équipement personnel. Enfin, il devra être interdit au salarié de se connecter via des réseaux wifi non sécurisés mais également de télécharger des applications ou logiciels non sécurisés sur son équipement personnel. La DSI pourrait préalablement établir une liste d’applications ou d’éditeurs interdits car présentant des risques en termes de sécurité, et mettre à jour cette liste.

L’opposabilité des règles L’opposabilité de ces règles devra être assurée afin de pouvoir engager la responsabilité disciplinaire ou judiciaire du salarié qui ne les aurait pas respectées et qui aurait été responsable du dommage causé à l’entreprise par sa faute. Ces règles peuvent donc figurer dans la charte informatique de l’entreprise, laquelle sera elle-même annexée au règlement intérieur. Les instances  représentatives du personnel devront être consultées.

Pour finir, DataSecurityBreach.fr vous rappelle que dans son arrêt du 12 février 2013, la Cour de cassation a jugé qu’un employeur pouvait contrôler une clé USB d’un employé connectée à son ordinateur professionnel alors même que celle-ci était personnelle et sans la présence de l’employé. En l’espèce, les fichiers contenus n’étaient pas identifiés comme personnels, pas plus que la clé en question. Malheureusement pour l’employé, la clé contenait des informations confidentielles, ce qui a justifié son licenciement. (par Courtois Lebel, pour DataSecurityBreach.fr – PL est membre de deux réseaux de cabinets d’avocats : AEL, réseau européen, et ALFA.)