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Augmentation de 550% du vishing, arnaque téléphonique

Les attaques par hameçonnage vocal (vishing ou voice phishing) auraient augmenté de près de 550 % au cours des douze derniers mois, selon le dernier rapport trimestriel sur les tendances en matière de menaces. Une hausse peu étonnante à la vue des méthodes pirates mises en place pour passer outre la double authentification.

Au cours du premier trimestre 2022, les sociétés Agara/Phishlabs ont détecté des centaines de milliers d’attaques phishing en provenance des réseaux sociaux, messageries électroniques ciblant un large éventail d’entreprises et de marques. Ce rapport analyse les principales tendances du paysage des menaces actuel.

Les attaques par vishing dépassent la compromission des e-mails

Depuis le troisième trimestre 2021, les attaques par vishing ont dépassé la compromission des e-mails professionnels, se positionnant comme deuxième source de menaces pesant sur les systèmes de messagerie électronique. À la fin de l’année, ces dernières représentaient plus d’une menace sur quatre, et cette tendance s’est poursuivie au premier trimestre 2022.

« Les campagnes de vishing hybride continuent de générer des chiffres stupéfiants, puisqu’elles constituent 26,1 % du volume total des attaques enregistrées jusqu’à présent en 2022 », indique John LaCour, de chez HelpSystems. « On assiste à une multiplication des acteurs de la menace qui délaissent les campagnes de phishing vocal standards pour lancer des attaques par e-mail malveillant en plusieurs étapes. Au cours de ces attaques, les hackers se servent d’un numéro de rappel inséré dans le corps de l’e-mail comme appât, puis s’appuient sur l’ingénierie sociale et l’usurpation d’identité pour inciter la victime à appeler et à interagir avec un faux représentant. »

Un chiffre qui pourrait étonner, mais qui pourtant montre l’évolution des pirates. Le blog ZATAZ, référence en matière des actualités liées à la lutte contre le cybercrime, révélait en 2021, une méthode pirate baptisée la méthode du « ALLO » qui consiste à appeler les victimes, par téléphone, pour leur soutirer les informations que les pirates informatiques ne possèdent pas déjà !

Autres enseignements de ce rapport

Les attaques par usurpation d’identité sur les réseaux sociaux sont en hausse. Depuis le deuxième trimestre 2021, le volume des usurpations d’identité ciblant les marques a bondi de 339 % et celui des usurpations d’identité de dirigeants de 273 %. D’après les résultats, les marques constituent des cibles faciles pour les cyber criminels, surtout lorsqu’elles sont associées à des opérations de contrefaçon de produits vendus au détail. Cependant, pour certaines attaques ciblées, des comptes sociaux de dirigeants sont utilisés pour renforcer le réalisme.

Les escroqueries par e-mail dont l’objectif est le vol d’identifiants restent le type de menaces par messagerie électronique le plus courant signalé par les collaborateurs, à hauteur de près de 59 % de tous les typologies de menaces rencontrées. Les vols d’identités ont augmenté de 6,9 % en volume par rapport au quatrième trimestre 2021.

Le paysage des malware est en constante évolution

Qbot a été une fois de plus le malware le plus usité par les acteurs de la menace pour servir leurs attaques par ransomware, mais Emotet a refait surface au premier trimestre prenant la première place du podium.

Alors que près de la moitié des sites d’hameçonnage s’appuient sur un outil ou un service gratuit, le premier trimestre 2022 a été le premier de cinq trimestres consécutifs où les services payants ou compromis (52 %) ont dépassé les solutions gratuites pour les mises en scène des sites de phishing.

« Comme la diversité des canaux numériques utilisés par les entreprises pour conduire leurs activités et communiquer avec les consommateurs se développe, les hackers disposent de multiples vecteurs pour conduire leurs exactions », ajoute John LaCour. « La plupart des attaques ne démarrent pas de zéro ; elles reposent sur la refonte de tactiques traditionnelles et l’intégration de multiples plateformes. Pour continuer à se protéger, les entreprises ne doivent plus uniquement se concentrer sur une protection périmétrique mais augmenter leur visibilité sur différents canaux externes, afin de recueillir des renseignements et de surveiller les menaces de manière proactive. En outre, les équipes de sécurité doivent investir dans des partenariats qui garantiront la prévention rapide et complète des attaques avant qu’elles n’entraînent des préjudices financiers et des atteintes à la réputation. »

Vishing : un coup de fil qui ne vous veut pas du bien

Les escrocs s’attaquent à notre porte-monnaie via le téléphone. La gendarmerie nationale décide de lancer l’alerte auprès des Français, cibles potentielles de cette escroquerie qui gagne du terrain. Compte tenu de la méfiance des internautes face au phishing, les cybers fraudeurs s’attaquent maintenant à des victimes par l’entremise du vishing appelé aussi hameçonnage vocal. Le vishing est l’utilisation de la technologie VoIP (voix sur IP) dans le but de duper quelqu’un en lui faisant divulguer de l’information personnelle et/ou financière.

Les fraudeurs ont plusieurs méthodes d’attaques. « Un automate téléphonique est utilisé pour contacter les victimes potentielles en composant au hasard des numéros de téléphone fixe dans une région géographique déterminée » explique la Gendarmerie Nationale. Lorsque la victime potentielle décroche, un message préenregistré supposé provenir de sa banque la prévient que des opérations inhabituelles ont été récemment effectuées sur son compte bancaire. Elle est par la suite invitée à composer un numéro de téléphone généralement surtaxé pour vérifier la situation de ce dernier. Ce numéro correspond à une boîte vocale, un message demande alors à la victime de fournir ses identifiants bancaires (les 16 chiffres et la date de validité de sa carte bancaire). Ces informations pourront ensuite être utilisées pour effectuer des achats frauduleux sur Internet.

Une autre possibilité d’attaque par le biais d’un appel vers une victime potentielle. L’escroc se fait passer pour quelqu’un du département de sécurité Visa, Master Card ou simplement de son établissement bancaire. Elle lui signale que sa carte de crédit a été utilisée pour un achat plus que douteux et lui demande si elle est à l’origine de cette opération. « Sa réponse étant négative, elle lui attribue un numéro de contrat de fraude, donnant ainsi à l’appel un aspect réaliste, puis lui demande de communiquer les coordonnées de sa carte bancaire afin de vérifier qu’elle est toujours en sa possession. Une fois la conversation terminée, la personne ajoute n’hésitez pas à nous rappeler si vous avez d’autres questions et raccroche. » explique les militaires.

Pour se protéger, comme pour les cas de phishing web, il faut juste se dire que votre banque, votre FAI, les Impôts, la CAF… ne vous réclameront jamais vos informations bancaires par téléphone. Un commerçant « légitime » vous réclame vos données par téléphone, refusez. Dans tous les cas, votre signature (et un temps de réflexion dans le cas d’un achat, ndr) pour un achat est obligatoire. Les fraudeurs jouent sur une vulnérabilité psychologique du consommateur en créant en lui un stress et un faux sentiment d’urgence lié à la possibilité d’avoir été fraudé. « Si un message vous demande de rappeler tel numéro, ne le composez pas. Prenez le temps de retrouver le véritable numéro de téléphone qui vous a été donné par l’émetteur de votre carte de crédit et utilisez le » terminent les gendarmes. En cas de fraude, il ne vous reste plus qu’à alerte votre banque et déposer plainte dans les plus brefs délais, que ce soit auprès d’un NTECH (cyber gendarme) ou un OPJ dans un commissariat central habilité à prendre une plainte liée aux fraudes aux nouvelles technologies.

Attention à vos standards téléphoniques
Certains pirates informatiques spécialisés dans la téléphonie, baptisée les phreakers, s’intéressent aux standards téléphoniques et autres PABX. Un détail juridique devrait intéresser les administrateurs. Le site Legalis revient sur un arrêt du 25 mars 2014 de la cour d’appel de Versailles. Le tribunal a condamné une société de maintenance « pour avoir manqué à ses obligations contractuelles en ne donnant pas les moyens à son client d’éviter le piratage de communications téléphoniques dont il a été victime. Un nombre élevé d’appels injustifiés à destination du Timor oriental avait été constaté« . L’installation téléphonique avait été piratée grâce au mot de passe « usine » du système, soit les mythiques 0000.