GandCrab! : découverte d’un nouveau ransomware

Le Trojan nommé par ses auteurs « GandCrab! » attribue l’extension *.GDCB aux fichiers chiffrés. Actuellement, deux versions du ransomware sont connues.

Après son lancement sur une machine attaquée tournant sous Microsoft Windows, GandCrab! peut recueillir des informations sur les processus en cours des logiciels antivirus. Il vérifie en premier lieu s’il a déjà été lancé sur la machine afin d’éviter d’être lancé à nouveau (redémarré), puis force l’arrêt des processus des logiciels selon une liste définie par les pirates. Il installe une copie de lui-même sur le disque et modifie une branche du Registre Windows pour assurer son lancement automatique. Le Trojan chiffre le contenu des disques fixes, amovibles et de réseau, à l’exception de certains dossiers dont quelques dossiers système et service. Chaque disque est chiffré dans un thread séparé. Après la fin du chiffrement, le Trojan envoie au serveur des données sur le nombre de fichiers chiffrés et sur le temps mis pour le chiffrement.

Le Trojan utilise un serveur de contrôle dont le nom de domaine n’est pas autorisé de manière standard. Pour obtenir l’adresse IP de ce serveur, le ransomware exécute la commande nslookup et cherche les données nécessaires dans la sortie correspondant à la commande exécutée. Actuellement, il est impossible de déchiffrer les fichiers touchés par GandCrab! Le moyen le plus fiable pour protéger les fichiers est d’effectuer une sauvegarde régulière de toutes les données importantes sur des supports externes… et de ne pas cliquer sur n’importe quoi. (avec DrWeb)

Cryptomonnaie : comment ne pas miner à l’insu de son plein gré !

Arenavision, un site de vidéos d’évènements sportifs à la demande, a été piraté et a ainsi permis de miner de la cryptomonnaie sans que ses utilisateurs ne s’en aperçoivent.

Alors que la France est classée quatrième en termes de nombre de visiteurs sur la plateforme de vidéos sportives ArenaVision, les amateurs de sport ont tout intérêt à rester vigilants face à ce type de menaces. Le site a été piraté.

Les malveillants n’ont pas « defacé » le site (barbouillé), ils ont caché un script qui leur a permis de miner de la cryptomonnaie à chaque passage de spectateurs. Le script utilisait la puissance machine des internautes pour générer des monnaies numériques.

« Les pirates exécutent des calculs de transactions à partir du navigateur de l’internaute ciblé. souligne Michal Salát, Threat Intelligence Director chez Avast. Partant du constat que plus un visiteur reste sur une page, plus un pirate a le temps de créer de la cryptomonnaie« . Plus le site a de l’audience, plus il va rapporter de l’argent aux pirates. Imaginez, le nombre d’internautes regardant un match de football, de rugby, de baseball … La plupart des téléspectateurs les regardent intégralement, donnant alors au pirate tout le loisir de miner !

Selon SimilarWeb, Arenavision a été visité 6,6 millions de fois en décembre dernier, avec une durée moyenne de trois minutes et trente secondes par visite sur la page d’accueil. En imaginant que de nombreux utilisateurs se soient servi d’un PC ou d’un ordinateur portable, l’éditeur estime le nombre de visiteurs à 6 millions au cours de cette période. A partir de ces chiffres, les gains estimés sont de 840 dollars sur le mois pour les pirates et uniquement via la page d’accueil du site.

Les programmes de minage ralentissent les performances des navigateurs, et par conséquent la batterie se décharge plus vite. Les visiteurs des sites ciblés peuvent éventuellement remarquer un fonctionnement général de l’ordinateur plus lent et bruyant. En cas de doute, il est possible de contrôler si un navigateur est secrètement miné grâce à plusieurs techniques : Vérifier quels scripts sont chargés. Si vous remarquez une importante charge de votre processeur mais qu’il n’y a qu’un seul onglet dans le navigateur ouvert, et il n’exécute aucun élément susceptible d’impacter cette charge, alors il est sûrement exploité pour du minage de cryptomonnaie. Bloquer les sites suspectés. Télécharger des bloqueurs de minage.

Selon AdGuard, 500 millions de personnes ont déjà été touchées, en 3 semaines, par les outils JSEcoin, CryptoLoot ou encore MineMyTraffic. 220 sites web, sur 1000 analysés minaient de la monnaie numérique. Bref, chacun fabrique sa petite planche à billet. 18,66% étaient américains ; 13,4% étaient indiens. 12,44% Russes et 8,13% étaient Brésiliens. 22,27% de ce sites proposaient de regarder des films et des vidéos. 17,73% proposaient de télécharger des fichiers. 10% concernaient des espaces pour adultes. 7,73% étaient des médias.

L’espace ZeroDot1 propose une liste de sites et de scritps à bloquer. Pour votre navigateur (sous Chrome), le widget No Coin permet de bloquer les tentatives de minage sur le dos de votre navigateur et CPU. Même action pour MinerBlock.

Sécurité des documents, une priorité… à maîtriser !

Les enjeux sont tels, qu’il n’est plus une seule organisation qui ne se préoccupe de sécurité. Pour autant, le challenge est grand car non seulement les technologies de l’information et de la communication ont progressé mais surtout, l’interopérabilité est devenue la règle. La complexité est grande et les entreprises doivent déployer de nombreux dispositifs pour résister aux cyber-attaques polymorphes qui ne cessent elles aussi d’évoluer.

Il est clair que les documents et les informations (D&I) des organisations sont au cœur des convoitises des cyber-pirates. Ces derniers savent parfaitement que les points d’entrées sont multiples chez leurs victimes et que notamment, les moyens de capture et d’impression de documents peuvent constituer des prises de choix. En tant que constructeur de tels périphériques, Ricoh sensibilise les clients sur différentes stratégies de résistance et c’est ce que je vais faire ici.

Stratégie d’organisation

Il convient de s’adresser en premier lieu aux employés de votre organisation. Ils constituent les principaux vecteurs de transmission des informations et à ce titre, ils doivent impérativement être sensibilisés et formés aux risques et attitudes à adopter. Chacun doit être en situation d’éviter l’ouverture d’un email malveillant, d’imprimer des documents laissés à la vue de tous dans un bureau ou sur l’imprimante, de classifier les documents avant transmission, de confier ses badges ou codes d’accès à des tiers,… etc.

En second lieu, votre entreprise doit s’assurer d’une prise de conscience collective de la responsabilité portée sur la sécurité des D&I appartenant tant aux services internes qu’à des clients ou prospects. Les fuites d’information provoquent d’importants préjudices aux activités ou à l’image de l’entreprise. Elles peuvent être évitées par une démarche proactive parfaitement décrite par les normes ISO 27000. Celles-ci contribuent à la mise en place d’un système cohérent de gestion de la sécurité de l’information.

En dernier lieu, la société civile et ses organisations publiques doivent faire l’objet d’une écoute attentive. Votre entreprise doit comprendre l’évolution de la loi et des normes relatives à la numérisation des processus métiers. Elle ne doit pas seulement en comprendre les enjeux économiques mais aussi en maîtriser les contraintes de conformité et les risques associés. De la loi Godfrain (No 88-19) du 5 janvier 1988 relative à la fraude informatique à l’application prochaine du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) en passant par le règlement eIDAS (No 910/2014) du 23 juillet 2014 – ou de la norme Z42-013 de mars 2009 (transposée ISO 14641-1), pour les spécifications des systèmes destinés à préserver les documents stockés, à l’application prochainement possible de la NF Z42-026 sur la copie fidèle qui conduira un jour à la destruction des documents papiers – l’évolution de l’environnement digital n’a de cesse que d’évoluer.

Stratégie technique

Évidemment, si vos employés et votre entreprise sont au fait des normes et des lois de la société, chacun comprendra que les D&I méritent toutes les attentions. Ainsi, les documents doivent être sécurisés par chiffrage, contrôlés dans leur intégrité, signés pour leur authenticité,…etc. Les équipements manipulant les D&I ne sont pas à négliger. Qu’il s’agisse de fermeture des ports, de protection contre les accès non autorisés, du nettoyage des données,… etc. Ils doivent être conçus en gardant à l’esprit qu’ils doivent résister aux risques de sécurité, comme nous le faisons pour nos périphériques de capture et d’impression des documents. Enfin, les logiciels (capture, impression, GED, parc), sont à sélectionner avec soin. Ils sont souvent au cœur des problématiques de sécurité parce que les métiers donnent trop souvent la priorité aux fonctionnalités. Gageons qu’en Mai 2018, la situation changera avec l’application du RGPD. L’entreprise devra être en situation de démontrer qu’elle s’est assurée avoir fait des choix responsables pour faire face aux contraintes de sécurité et protégeant les données privées.

Stratégie d’audit

Quels que soient les dispositifs, quelles que soient les précautions prises, quelles que soient les formations et sensibilisations prodiguées, il faudra contrôler. Pour cela, toutes les actions sont à tracer dans des journaux et des registres. Ceux-ci doivent aussi être considérés comme des documents et être soumis aux mêmes principes de sécurisation. Je ne le dirai jamais assez, la sécurité passe par la surveillance et l’amélioration continue.

Stratégie d’externalisation

La sécurité des D&I est aujourd’hui un tel enjeu, qu’il est de plus en plus délicat d’envisager que l’entreprise seule, puisse maîtriser toutes les subtilités des modalités à respecter. S’il est certain que très peu d’entreprises se constitueront en tiers de confiance pour délivrer la signature électronique, il en ira de même pour l’archivage électronique probant, la lettre recommandée électronique, le courrier numérique sans papier,… etc. Trop de spécialisations et de certifications ne trouveront pas leur retour sur investissement pour une entreprise à elle seule. Il est évident que le recours à l’externalisation est la voie à suivre. C’est pourquoi nous avons fait nos choix de services externalisés pour nos usages et les vôtres. Nous en reparlerons.

La transformation numérique de l’environnement de travail rendue possible par l’évolution du corpus législatif, depuis la loi No 200-230 du 13 mars 2000 portant adaptation du droit de la preuve aux technologies de l’information relative à la signature électronique, a fortement accrue la responsabilité des entreprises dans la maîtrise de la sécurité des documents et informations. Le RGPD à lui seul, constitue un marqueur majeur de cette évolution de la responsabilité. En contrepartie, constructeurs et éditeurs de solutions ont mené et mènent des études et des réalisations visant à empêcher et éliminer les failles de sécurité. Je reviendrai sur ces sujets dans deux prochains articles car mon objectif est de contribuer à la sensibilisation à la maîtrise de la sécurité. (Par Jean-Pierre BLANGER – Directeur Solutions, Services & Innovation de Ricoh France).

RSSI : les cinq meilleures façons de renforcer une architecture de sécurité

Pour les professionnels de l’informatique, RSSI, DSI … la sécurité des réseaux est un enjeu majeur. C’est vrai à la fois pour l’ingénieur de sécurité, le RSSI, le DSI et même le CEO ! La question est : « Que peut-on vraiment faire pour l’améliorer ? » Tout simplement renforcer le déploiement d’équipements de sécurité inline.

RSSI – En matière de conformité réglementaire pour PCI-DSS et HIPAA, le déploiement d’outils de sécurité inline n’est pas indispensable mais s’avère impératif pour une architecture de sécurité par laquelle on tente de maximiser ses défenses. Voici les cinq principales actions que les professionnels de l’IT peuvent mettre en œuvre pour améliorer l’architecture de sécurité en ligne de leur entreprise.

Insérer des switches bypass externes entre le réseau et les outils de sécurité pour améliorer la disponibilité et la fiabilité du réseau.

Les switches bypass sont généralement un bon point de départ pour améliorer la sécurité et la fiabilité d’un réseau. Alors que le déploiement direct d’outils de sécurité en ligne peut créer une défense améliorée, ils peuvent entraîner des échecs ponctuels. Un contournement interne, dans l’outil peut minimiser ce risque. Toutefois, il pourrait créer une autre interruption de de service, si l’appareil devait être retiré par la suite.

Un switch bypass externe a l’avantage de son homologue interne à la différence qu’il élimine les problèmes des déploiements directs d’outils inline en offrant des capacités de basculement automatique et à la demande avec un impact à peine perceptible (millisecondes) sur le réseau. Parce que le switch reste toujours dans le réseau, il peut être placé en mode de contournement à la demande, pour permettre l’ajout, la suppression ou la mise à niveau des dispositifs de sécurité et de surveillance au besoin.

Déployez des passerelles de renseignement sur les menaces à l’entrée/sortie du réseau pour réduire les alertes de sécurité de faux positifs

Les passerelles de renseignement sur les menaces sont une bonne deuxième stratégie parce qu’elles éliminent le trafic depuis et vers de mauvaises adresses IP connues. Même avec les pare-feux, les IPS et un large éventail d’outils de sécurité en place, les entreprises manquent toujours d’indices et souffrent de failles importantes chaque jour. Pourquoi ? Parce que le volume d’alertes générées représente un énorme fardeau de traitement pour l’équipe de sécurité, ainsi que pour l’infrastructure elle-même. Une passerelle de renseignement sur les menaces aide à filtrer automatiquement le trafic entrant dans un réseau qui doit être analysée. Certaines entreprises ont constaté une réduction de 30 % ou plus des fausses alertes IPS en supprimant le mauvais trafic connu, ce qui permet aux équipes de sécurité réseau de se concentrer sur les menaces potentielles restantes.

Décharger le décryptage SSL des dispositifs de sécurité existants (pare-feu, WAF, etc.) vers des network packet brokers (NPB) ou des dispositifs spécialement conçus pour réduire la latence et augmenter l’efficacité des outils de sécurité.

Bien que de nombreux outils de sécurité (pare-feu, WAF, IPS, etc.) incluent la capacité de déchiffrer le trafic afin que les données entrantes puissent être analysées à des fins de sécurité, ils ont également un impact sur les performances du CPU et peuvent ralentir considérablement (jusqu’ à 80 %) la capacité de traitement d’une application de sécurité. Ceci est dû au fait que les processeurs de ces périphériques exécutent d’autres tâches telles que l’analyse des paquets de données pour détecter les menaces de sécurité, telles que les scripts inter-sites (XSS), l’injection SQL, les programmes malveillants cachés et les menaces de sécurité. Le déchiffrement SSL peut représenter un travail considérable qui réduit l’efficacité des outils de sécurité et qui augmente les coûts si l’on veut que les données réseau soient inspectées. En raison de la performance du décryptage des données, de nombreuses équipes de sécurité désactivent cette fonctionnalité et créent ainsi un risque potentiellement grave pour la sécurité. Une solution consiste à utiliser un network packet broker pour effectuer le déchiffrement des données lui-même ou décharger la fonction sur un dispositif de décryptage distinct. Une fois les données décryptées, le NPB peut les transmettre à un ou plusieurs outils de sécurité pour analyse.

Effectuer une chaîne d’outils pour les données suspectes, afin d’en améliorer le processus d’inspection.
Une autre tactique à prendre en considération est enchaînement d’outils en série. Cette méthode améliore l’inspection des données en utilisant des séquences prédéfinies pour leur analyse. Elles sont acheminées vers de multiples outils de sécurité pour des inspections et une résolution supplémentaires. Ceci garantit que les actions se déroulent dans l’ordre approprié et ne sont pas négligées. Les outils de sécurité et de surveillance peuvent être reliés entre eux par le biais d’un approvisionnement logiciel au sein d’un NPB pour contrôler le flux de données à travers les services sélectionnés. Cela permet d’automatiser efficacement le processus d’inspection afin de le rendre plus efficace et de mieux suivre les alertes.

Insérer des NPB pour améliorer la disponibilité des dispositifs de sécurité en utilisant la technologie n+1 ou haute disponibilité.

La cinquième façon de renforcer une architecture de sécurité est d’améliorer la disponibilité des dispositifs en insérant un NPB qui favorise la survie à long terme. Un bon NPB aura deux options.
La première, que l’on nomme n+1, est déployée dans une configuration de partage de charge. C’est la situation où l’on a un dispositif de sécurité complémentaire en cas de défaillance d’un des principaux (IPS, WAF, etc.). Cependant, au lieu d’être en veille et prêt à se déclencher si besoin, l’appareil fonctionne en même temps que les autres et partage la charge normalement. Si un appareil tombe en panne, la charge totale peut alors être traitée par les autres appareils. Une fois que l’outil défectueux est de nouveau en ligne, les outils restants retournent à une configuration de partage de charge.

Bien que cela puisse se faire sans le NBP, il s’agit souvent d’un processus compliqué avec des équilibreurs de charge et d’autres efforts. Un NPB est programmé pour gérer l’équilibrage de charge ainsi que les messages sur la bonne marche d’un outil (quand il a échoué et quand il est disponible), de manière à s’assurer un une architecture « d’auto-guérison » rentable. Une option plus robuste, mais aussi plus coûteuse, consiste à mettre en œuvre une haute disponibilité. C’est une option n+n dans laquelle il y a un ensemble d’équipements complètement redondants. Malgré le coût, ce pourrait être la meilleure option, selon les besoins de l’entreprise.

L’utilisation de ces cinq cas d’utilisation peut considérablement améliorer une architecture de sécurité en ligne, y compris la fiabilité de la solution, ainsi que la capacité à détecter et prévenir/limiter les menaces de sécurité. (Par Keith Bromley, Senior Solutions Marketing Manager chez Ixia)

DarkSky : un nouveau bot pirate aux multi facettes

Découverte récente d’un nouveau botnet baptisé DarkSky. Mission de ce code pirate : DDoS, infiltration et vol de données.

Darksky dispose de plusieurs mécanismes d’évasion, d’un téléchargeur de malwares et de plusieurs vecteurs d’attaques DDoS en réseau et en couche applicative. Ce bot est maintenant disponible à la vente pour moins de 20$ sur le Darknet.

Selon ses créateurs, ce malware est capable de fonctionner sous Windows XP/7/8/10, à la fois sous les versions x32 et x64, et possède des capacités de machine anti-virtuelle afin d’échapper aux contrôles de sécurité tels qu’une sandbox, ce qui lui permet de n’infecter que les « vraies » machines. Les équipes de Radware surveillent ce malware depuis ses premières versions en mai 2017. Les développeurs ont amélioré ses fonctionnalités et ont publié sa dernière version en Décembre 2017. Sa popularité et son utilisation sont en plein expansion. Parmi les attaques orchestrables via ce bot, du Déni Destribué de Service (DDoS) via les méthodes DNS amplification, TCP, UDP ou encore HTTP flood.

DarkSky

Les récents chiffres analysés par le F5 Labs montrent que la zone Europe (EMEA) a subi plus de 51 % des attaques DDoS en 2017. Ils font aussi le constat d’une augmentation de 64 % du nombre d’attaques et d’une plus grande diversité tactique de la part des cybercriminels. L’une des tendances a été la baisse relative de la puissance des attaques. L’an dernier, a été enregistré plusieurs attaques de plus de 100 Gbps, dont certaines dépassaient les 400 Gbps. En 2017, l’attaque la plus élevée enregistrée était de 62 Gbps.

Cela suggère une évolution vers des attaques DDoS de niveau 7 plus sophistiquées, potentiellement plus efficaces et nécessitant moins de bande passante. 66 % des attaques DDoS signalées étaient d’ailleurs multi-vecteurs et nécessitaient des outils et des connaissances sophistiquées en matière d’atténuation pour pouvoir y faire face. 2017 s’est terminée par une large prédominance des attaques UDP Floods (25 % de toutes les attaques). C’était également la période la plus chargée au niveau des attaques par réflexion DNS, qui représentaient 20 % de l’ensemble des attaques (contre 8 % en 2017 au cours de la même période).

RGPD loi 490 : une évolution dans la protection des données personnelles mais qui n’est pas encore suffisante

Loi 490 – La mise en place du RGPD (Règlement Général sur la Protection de Données) entrera en vigueur le 25 mai 2018. Tous les pays membres de l’Union Européenne doivent mettre en conformité leurs législations nationales avec ce nouveau règlement européen.

En France, le projet de Loi n°490, relatif à la protection des données personnelles, présenté à l’Assemblé en février 2018, est quant à lui, destiné à compléter en France les dispositions du RGPD.
Le premier objectif de ce projet de Loi est de responsabiliser les entreprises qui doivent se montrer actives dans la protection des données et mettre en œuvre des actions. Celles-ci ne devront plus se contenter de « déclaration » mais tenir un « registre des activités de traitement », effectuer des « analyses d’impact relative à la protection des données » lorsque le traitement est susceptible d’engendrer un risque élevé pour les droits et libertés des personnes physiques ou encore faire appel à un « délégué à la protection des données » qui vient remplacer le CNIL. Le second objectif est de renforcer le droit des personnes en leur accordant des nouveaux droits.

Bien que ce projet de Loi n°490 souligne un besoin réel de changement dans l’encadrement de la protection des données à caractère personnel, il possède encore des zones d’ombres qui risquent de compromettre la mise en application des droits gagnés des utilisateurs, et qui demandent aux Responsables de Traitement de réaliser des concessions.

Qu’est-ce que « l’intérêt légitime » ?

Pour être licite, un traitement de données à caractère personnel doit respecter l’une des six bases légales fixées par le Règlement à savoir l’exécution d’un contrat, l’obligation légale, le consentement, l’intérêt vital, l’intérêt légitime. La notion d’intérêt légitime est subjective et n’a pas la même ampleur pour toutes les entreprises. Pourtant l’intérêt légitime sera l’une des bases juridiques valables pour se passer du consentement de l’utilisateur.

Chaque Responsable de Traitement devra alors posséder la preuve du consentement de la personne faisant l’objet du traitement de données, sauf dans plusieurs cas précis, comme par exemple celui de la poursuite légitime. Comment définit-on alors l’intérêt légitime ?

Les moyens d’exercice de son droit

Comment permettre aux internautes de faire appliquer leurs droits de suppression, d’information ou de limitation ? Quels sont les moyens d’exercice qui garantiront aux usagers de ne pas voir leurs demandes rester sans réponse ? Pourquoi reconnaître des droits s’il n’existe pas de canal d’application permettant de les faire exécuter ?

Il est important que les obligations du Responsable de Traitement soient assorties des modalités d’application adaptées. Egalement, il serait pertinent de voir la « demande par email » considérée, d’autant que l’essentiel des fichiers comportent et portent un email, et d’indiquer des délais suffisamment courts pour que cela soit efficace et que les demandes des internautes soient traitées par les éditeurs du fichier.

Devoir d’information des Responsables de Traitement

Les modalités de mise en oeuvre du devoir d’information des Responsables de Traitement n’ont pas été évoquées de façon précises : l’information doit être compréhensible, accessible, en termes clairs. Que se passe-t-il après avoir rempli ce devoir d’information « one shot » ? Si les responsables de traitement envoyaient une fois par an un email récapitulatif à toutes personnes concernées par le traitement sur leur adresse mail utilisée pour le fichier, cela permettrait aux internautes de se rappeler quelles informations sont fichées, et leur fournirait un point de contact utilisable (adresse d’email utilisée pour l’envoi) pour faire appliquer leurs droits. Naturellement un délai de réaction adapté doit courir dès l’envoi de l’email, au-delà duquel une non-réponse vaudra refus ou manquement et donc permettra à l’intéressé de se tourner vers la CNIL. La CNIL verra alors ses pouvoirs et ses devoirs de gendarme du web renforcés. Aura-t-elle ainsi ses moyens d’action, humains et matériels, ajustés à la hauteur des objectifs qui seront désormais les siens ? Si ce n’est pas, cela aggravera l’impression générale que la CNIL ne peut traiter qu’une infime partie des signalements, bref un gendarme qui n’est pris au sérieux ne peut pas gendarmer !

Durée de conservation des données

Est-il souhaitable qu’un moteur de recherche géant ou une société de remarketing puisse conserver 40 ans d’historique de la vie de quelqu’un ? Comment l’utilisateur sera-t-il informé que ces données aient bien été supprimées, sans contacts spontanés réguliers avec le responsable de traitement ? Cela ne renvoie-t-il pas à la nécessité d’informer régulièrement l’utilisateur ? Pris ensemble, ces éléments imposent aux Responsables de Traitement de fournir aux internautes une adresse email pour faire appliquer leurs droits. La mise à disposition de requêtes automatisées accessibles par URL est certainement la meilleure solution pour toutes les parties : garantie d’action immédiate pour le demandeur, et annulation de l’encombrement service client lié au traitement humain des demandes côté responsable de traitements.

Sécurisation des données

La responsabilité de la sécurisation des données incombe au responsable de traitement comme le vol de données ou le hacking. Le manquement à ses obligations peut entrainer de lourdes sanctions prononcées par la CNIL dont le rôle sera de distribuer des amendes, et pourtant de nombreuses sociétés n’ont encore aujourd’hui aucune gestion de sérieuse de leurs données. De nombreuses sociétés vont à présent se positionner sur l’appel d’air du RGPD et vendre des registres,
des audits à de nombreuses sociétés. Une prestation pour sécuriser a minima leurs bases de données. Comment les entreprises informeront-elles leurs prospects/clients ? Comment pourront-elles gérer leurs demandes, la mise à jour de leurs registres ? Ces flous persistants sont aussi un problème pour la majorité des Responsables de Traitement qui ne sont pas nécessairement des grands moteurs de recherche ou des sociétés de targeting.

Ce texte de Loi est une avancée mais des éléments concrets pour protéger l’identité numérique des personnes manquent encore, comme cadrer les raisons qui permettent de se passer du consentement mieux qu’avec l’intérêt légitime de l’entreprise contre l’attente raisonnable de l’utilisateur ; Donner des vrais moyens pour exercer les droits de l’internaute lorsque l’écueil de l’intérêt légitime sera évité ; Mieux expliciter le devoir d’information des Responsables de Traitement n’est pas explicité ; la durée de la conservation des données… (Ludovic Broyer, fondateur d’iProtego)