L’intelligence artificielle redéfinit l’emploi et la formation en cybersécurité

L’automatisation progresse rapidement dans le secteur de la cybersécurité. Selon une récente enquête de l’ISC2, près d’un tiers des entreprises ont déjà intégré l’intelligence artificielle dans leurs opérations, tandis que 42 % évaluent ou testent actuellement ces outils.

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L’enquête de l’ISC2 [lien en bas de l’article], l’une des plus importantes organisations mondiales de professionnels certifiés en cybersécurité, met en lumière l’essor de l’intelligence artificielle dans les stratégies de défense informatique. Ce développement concerne principalement les grandes entreprises, notamment celles comptant plus de 10 000 salariés, ainsi que les sociétés de services informatiques et du secteur industriel. Les administrations publiques apparaissent à la traîne, avec seulement 16 % des structures ayant déjà franchi le cap de l’intégration de l’intelligence artificielle dans leurs dispositifs de cybersécurité.

L’adoption rapide de l’IA s’explique avant tout par la recherche de gains d’efficacité et de réactivité. Selon les résultats de l’enquête, sept équipes sur dix ayant déjà recours à l’IA constatent une nette amélioration de la productivité dans la détection d’intrusions, la surveillance des réseaux et la gestion des vulnérabilités. « Sept équipes sur dix ayant adopté l’IA signalent une hausse sensible de leur productivité. »
La majorité des usages recensés concernent cinq axes principaux : la surveillance réseau et la détection des intrusions, la protection et la réponse aux incidents sur les terminaux, la gestion des vulnérabilités, la simulation des menaces et le test de sécurité. Ces activités étaient auparavant le terrain d’apprentissage privilégié des professionnels débutants du secteur.

Les entreprises interrogées font état d’un intérêt croissant pour l’automatisation, bien que celle-ci s’accompagne d’une certaine prudence. La plupart des groupes sondés précisent qu’ils sont encore en phase de test, cherchant à évaluer les risques et à mesurer les bénéfices réels avant un déploiement généralisé. Toutefois, les responsables de la sécurité de l’information estiment que l’intégration de l’IA devient progressivement incontournable, notamment face à la sophistication croissante des cybermenaces. « Plus de 40 % des équipes sont actuellement en phase de test ou d’évaluation de solutions d’intelligence artificielle. »

Les investissements dans l’IA sont majoritairement concentrés dans les grandes entreprises, qui disposent des moyens financiers et humains nécessaires pour explorer ces nouvelles technologies. Les PME et les administrations restent plus en retrait, invoquant des contraintes budgétaires, un manque de compétences internes et des doutes quant à la maturité des outils disponibles. Ce clivage illustre l’inégalité d’accès à l’automatisation dans le secteur de la cybersécurité.

Un impact direct sur l’emploi débutant et la formation

La progression de l’IA dans les équipes de cybersécurité influe déjà sur la gestion des ressources humaines, en particulier concernant les profils débutants. Selon l’enquête, 52 % des répondants considèrent que l’automatisation pourrait réduire le besoin de recruter des salariés en début de carrière. Par ailleurs, 21 % des entreprises déclarent avoir déjà modifié leur politique de recrutement à la suite de l’introduction d’outils d’IA.

Ce changement suscite des inquiétudes quant à l’avenir des jeunes professionnels du secteur. Les postes d’analyste junior, de support réseau ou de veille sécurité, souvent premiers tremplins dans la filière, risquent d’être moins nombreux à mesure que les solutions automatisées s’imposent. « Plus d’une entreprise sur deux estime que l’IA va limiter le recours aux débutants dans la profession. »

Les experts interrogés rappellent que la formation pratique sur le terrain, au contact des menaces réelles, constitue une étape déterminante dans la montée en compétence des futurs spécialistes. L’absence de cette expérience pourrait freiner le développement de l’intuition, du sens critique et de la capacité à appréhender la complexité des attaques sophistiquées. Certains alertent également sur le risque de voir émerger un déficit de profils qualifiés à moyen terme, susceptible de renforcer la pression sur les équipes expérimentées et d’augmenter les coûts de recrutement.

 

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L’enquête indique aussi que l’automatisation transforme la nature même des tâches confiées aux débutants. À la place des activités répétitives, comme l’analyse manuelle de logs ou la surveillance continue, les jeunes professionnels se voient confier des missions plus techniques ou hybrides, à l’interface entre l’expertise cybersécurité et la gestion d’outils d’intelligence artificielle.

Face à cette évolution, la plupart des organisations affirment réévaluer leurs programmes de formation interne afin de mieux préparer les recrues aux réalités du nouveau paysage technologique. Les cursus intègrent désormais des modules dédiés à la compréhension du fonctionnement des systèmes automatisés, à l’entraînement des modèles d’IA et à la détection des biais potentiels dans les analyses produites par ces outils.

Des métiers émergents et une adaptation des parcours professionnels

Malgré les incertitudes, de nouvelles opportunités apparaissent. Près de 44 % des entreprises interrogées déclarent que l’intégration de l’intelligence artificielle n’a, à ce stade, eu aucun effet sur leurs politiques de recrutement. De plus, 31 % estiment que l’IA pourrait favoriser l’émergence de postes hybrides, combinant compétences en cybersécurité et maîtrise des outils d’automatisation.

Des fonctions inédites sont en cours de structuration dans de nombreuses équipes : analyste SOC avec appui de l’IA, junior chargé de l’entraînement des modèles, assistant à la vérification des systèmes automatisés, spécialiste du respect éthique des algorithmes, assistant dédié à la maintenance et à l’évolution des processus automatisés, analyste de sécurité cloud épaulé par des plateformes intelligentes.

Cette recomposition du marché du travail pousse les entreprises à revoir leur politique de gestion des talents. Certaines mettent l’accent sur le développement de cursus internes orientés vers l’intelligence artificielle appliquée à la cybersécurité. D’autres multiplient les partenariats avec les écoles d’ingénieurs et les universités afin d’adapter les programmes de formation initiale.

Ce mouvement vise à garantir la continuité des savoir-faire au sein des équipes et à sécuriser l’évolution de la filière. Les organisations les plus avancées investissent également dans la formation continue, notamment pour les salariés déjà en poste, afin de faciliter la transition vers des postes à plus forte valeur ajoutée ou en lien direct avec l’automatisation.

Dans le même temps, les acteurs publics et privés réfléchissent à la manière de préserver les filières d’entrée dans la profession, pour éviter l’apparition d’un goulot d’étranglement au niveau du recrutement de nouveaux spécialistes. Les enjeux sont d’autant plus cruciaux que la demande de compétences en cybersécurité reste largement supérieure à l’offre, en particulier pour les profils experts capables de superviser ou d’auditer des systèmes automatisés.

L’automatisation, un enjeu stratégique pour la pérennité de la cybersécurité

L’intelligence artificielle s’impose progressivement comme un levier majeur d’efficacité dans la lutte contre les cybermenaces. Les solutions automatisées permettent de traiter des volumes de données considérables, d’accélérer la détection des incidents et de renforcer la capacité de réaction des équipes. Toutefois, cette évolution pose la question du maintien des compétences fondamentales, indispensables à la compréhension fine des risques et à la conduite d’investigations complexes.

La structuration des nouveaux métiers, l’adaptation des parcours de formation et la préservation de l’apprentissage sur le terrain constituent les principaux défis identifiés par les entreprises. Les experts du secteur soulignent que la gestion de la transition vers une cybersécurité automatisée doit s’effectuer de manière progressive et réfléchie, afin d’éviter toute rupture dans la chaîne de compétences.

L’enquête de l’ISC2 révèle également que l’automatisation n’a pas vocation à se substituer entièrement à l’humain. Les tâches les plus complexes, la supervision des systèmes intelligents et la prise de décision stratégique restent du ressort des professionnels expérimentés. L’IA apparaît davantage comme un outil d’assistance, permettant d’augmenter la productivité et d’alléger la charge de travail, tout en ouvrant de nouvelles perspectives de carrière.

À mesure que l’écosystème évolue, les entreprises sont amenées à redéfinir les contours de leurs équipes de cybersécurité. Cela suppose une gestion fine de l’équilibre entre automatisation, formation des jeunes talents et valorisation des compétences internes.

Si les investissements dans l’IA sont aujourd’hui portés par les grands groupes, il est probable que les outils automatisés deviendront progressivement accessibles à un plus grand nombre d’organisations.

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Royaume-uni et openai signent un partenariat pour la sécurité et l’innovation de l’intelligence artificielle

Londres et OpenAI ont signé un accord de partenariat pour renforcer la recherche sur la sécurité de l’intelligence artificielle et explorer de potentielles opportunités d’investissements dans l’infrastructure nationale. Le gouvernement britannique prévoit d’injecter 1 milliard de livres sterling (1,18 milliard d’euros) dans le développement de capacités de calcul destinées à stimuler l’essor de l’IA.

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« L’IA deviendra un vecteur clé des changements à mener à travers tout le pays, qu’il s’agisse de réformer le National Health Service, de lever les obstacles à l’accès ou de soutenir la croissance économique », a déclaré Peter Kyle, ministre britannique chargé de la technologie.

Le partenariat conclu avec OpenAI vise à explorer, selon les termes du gouvernement, des applications concrètes de l’intelligence artificielle dans des domaines stratégiques comme la justice, la défense, la sécurité et l’éducation. Ce rapprochement intervient alors que le Royaume-Uni cherche à consolider sa position de leader européen du secteur et à rivaliser avec les États-Unis et la Chine, qui dominent largement la course mondiale à l’IA.

Accélération de l’investissement et ambitions gouvernementales

Le plan dévoilé par le gouvernement britannique prévoit une multiplication par vingt de la capacité de calcul publique disponible sur le territoire au cours des cinq prochaines années. Cette ambition est intégrée à l’initiative du Premier ministre Keir Starmer, dont l’objectif est de transformer le pays en une superpuissance de l’intelligence artificielle. « Lancement du partenariat stratégique Royaume-Uni – OpenAI pour l’IA », a résumé le communiqué officiel.

Parmi les axes majeurs, le programme comprend des investissements dans la recherche sur les réseaux de neurones, l’amélioration de l’efficacité de la sphère publique, le développement de « zones de croissance IA » réparties géographiquement, et le soutien à la création de centres de traitement de données et de pôles scientifiques. Les autorités britanniques attendent de ces mesures un impact significatif sur l’économie du pays à moyen et long terme.

Selon les chiffres publiés, la réalisation du plan devrait permettre de générer 47 milliards de livres sterling (environ 55,3 milliards d’euros) de valeur économique supplémentaire sur dix ans. Plusieurs entreprises privées ont d’ores et déjà promis d’investir 17 milliards de dollars (environ 15,7 milliards d’euros) et de créer 13 250 emplois afin de soutenir le déploiement de la stratégie nationale d’intelligence artificielle.

« Le secteur de l’IA au Royaume-Uni est évalué à 72,3 milliards de livres sterling (85,1 milliards d’euros), positionnant le pays au troisième rang mondial derrière les États-Unis et la Chine », a souligné le ministère de la Technologie.

 

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Le Royaume-Uni est aujourd’hui le principal marché de l’intelligence artificielle en Europe ?

Le dynamisme du secteur se traduit par la présence de plus de 2 300 entreprises technologiques spécialisées dans l’intelligence artificielle et bénéficiant d’investissements en capital-risque. Leur valorisation cumulée a atteint 230 milliards de dollars (213 milliards d’euros) au premier trimestre 2025. Le Royaume-Uni recense également huit “licornes” de l’IA, soit des start-ups valorisées à plus de 1 milliard de dollars (929 millions d’euros). Seuls les États-Unis et la Chine font mieux sur ce critère.

L’activité d’investissement dans la tech britannique s’est maintenue à un niveau élevé, avec 1,03 milliard de dollars (956 millions d’euros) levés par les start-ups spécialisées dans l’IA au premier trimestre 2025, soit un record sur les trois dernières années.

L’un des atouts majeurs du pays réside dans son écosystème de recherche et développement. Des universités et instituts de pointe, tel l’Institut Alan Turing, forment des experts de haut niveau et mènent des recherches avancées dans le domaine. Le pôle technologique londonien attire aussi bien des acteurs nationaux qu’internationaux : Anthropic, OpenAI et Palantir ont choisi la capitale britannique comme base de leurs opérations européennes.

« 76 % des dirigeants d’entreprises technologiques britanniques observent un impact positif de l’IA sur la croissance de leur activité », révèle un rapport officiel.

Les technologies d’intelligence artificielle sont désormais adoptées dans tous les secteurs, du financement à la santé, en passant par la cybersécurité, l’industrie, l’éducation et la création artistique.

Des champions nationaux et une stratégie de souveraineté numérique

L’écosystème britannique compte plusieurs start-ups à succès mondial. DeepMind, fondée à Londres en 2010, s’est imposée comme un pionnier du deep learning et de l’intelligence artificielle. Rachetée en 2014 par Google pour un montant estimé entre 500 et 600 millions de dollars (de 464 à 557 millions d’euros), la société s’est illustrée par la création d’algorithmes capables de battre l’humain dans des jeux de stratégie complexes.

Dans le secteur des biotechnologies et de la santé, BenevolentAI et Exscientia utilisent l’IA pour accélérer la découverte de nouveaux médicaments et collaborent avec de grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux.

La société Wayve, issue de l’université de Cambridge, développe à Londres depuis 2017 une approche basée sur “l’intelligence incarnée” (Embodied AI) pour l’apprentissage de la conduite autonome. Dans l’industrie du hardware, Graphcore, start-up fondée à Bristol en 2016, a conçu des processeurs spécifiquement optimisés pour l’IA et levé près de 700 millions de dollars (650 millions d’euros) auprès d’investisseurs majeurs.

Stability AI, également basée à Londres, s’est fait connaître dès 2019 avec la création de Stable Diffusion, un modèle génératif d’images à partir de descriptions textuelles. La société a réuni 101 millions de dollars (94 millions d’euros) de financement en 2022 pour une valorisation à 1 milliard de dollars (929 millions d’euros).

Intégration de l’IA dans la défense et la sécurité nationale

Le développement de l’intelligence artificielle est une priorité affirmée du gouvernement britannique. La National AI Strategy, publiée en septembre 2021, définit trois axes : investissement massif dans la recherche, généralisation de l’adoption dans l’économie et encadrement éthique et réglementaire.

En 2022, le ministère de la Défense a publié sa propre stratégie de l’IA, considérant cette technologie comme un élément clé des armées du futur. Le dernier Strategic Defence Review de 2025 désigne l’intelligence artificielle comme “composante fondamentale de la guerre moderne” et juge indispensable son intégration systématique pour préserver la supériorité opérationnelle.

Si l’IA était d’abord envisagée comme un outil de soutien, la doctrine actuelle prévoit sa généralisation à tous les niveaux, du renseignement à la conduite des opérations sur le terrain. L’une des priorités consiste à développer des modèles linguistiques capables d’accélérer la prise de décision en exploitant en temps réel les données issues du renseignement et du champ de bataille.

Le ministère de la Défense ambitionne de créer une digital targeting network : un réseau unifié d’information, alimenté par des capteurs multiples (satellites, drones, radars, cyber renseignement), pour identifier et répartir automatiquement les cibles prioritaires entre les différentes armes.

Ce système, basé sur l’IA, doit permettre de passer d’une approche fragmentée à des “opérations centrées sur la donnée”, avec une capacité de réaction et de décision accrue pour les forces armées.

Les forces britanniques expérimentent déjà de nombreux prototypes de systèmes autonomes, qu’il s’agisse de drones aériens, de robots terrestres ou de véhicules sous-marins. La Royal Air Force travaille avec ses partenaires industriels sur le projet Tempest (Future Combat Air System), un avion de combat de sixième génération intégrant l’intelligence artificielle pour l’aide à la décision et le pilotage de drones en essaim.

Les forces terrestres testent des concepts d’intégration de drones de reconnaissance et de plateformes robotisées pour l’appui-feu, avec une première détection et désignation des cibles assurées par des algorithmes d’IA. La marine, quant à elle, investit dans des projets de navires autonomes et de sous-marins sans équipage pour la surveillance et la neutralisation de mines.

La prochaine génération de grandes plateformes militaires (avions de combat, navires) sera conçue pour fonctionner en équipages hybrides, combinant opérateurs humains et systèmes d’IA. Les porte-avions en projet devraient ainsi intégrer une proportion croissante de drones contrôlés par IA en coopération avec les avions pilotés.

Dans le champ de la cybersécurité et de la guerre électronique, les réseaux neuronaux occupent une place croissante. Une unité spécialisée dans la guerre électronique a été créée en 2023 pour renforcer la détection automatique et la neutralisation des cyberattaques, la protection des réseaux militaires et la gestion optimisée des brouillages et contre-mesures électroniques.

L’intelligence artificielle permettra d’analyser en temps réel des millions d’événements sur les réseaux militaires, de détecter les comportements suspects et de piloter automatiquement les opérations de perturbation des communications et radars adverses.

L’usage de l’IA s’étend aussi à l’information warfare, avec la surveillance des réseaux sociaux pour identifier les campagnes de désinformation et la création de simulateurs avancés pour l’entraînement à la cybersécurité.

Le Royaume-Uni coordonne ses efforts avec les partenaires de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), ayant contribué à l’adoption de principes éthiques pour l’utilisation de l’IA dans les armées. Londres insiste sur le respect de la sécurité, de la stabilité et des valeurs démocratiques dans le déploiement de ces technologies.

Un secteur en pleine structuration malgré des défis persistants

En janvier 2025, le Defence Select Committee du Parlement a publié un rapport sur le développement du potentiel de l’IA de défense, soulignant que le secteur britannique reste à un stade précoce et doit être davantage soutenu par le ministère pour concrétiser ses ambitions.

« Le Royaume-Uni dispose d’un potentiel pour devenir un pôle mondial de l’IA de défense, mais le secteur demeure sous-développé et requiert des mesures incitatives », note le rapport parlementaire.

Le comité recommande d’accélérer la mise en œuvre concrète des projets, afin de réduire l’écart entre la stratégie affichée et la réalité opérationnelle. L’IA est encore perçue comme un domaine expérimental au sein des forces armées, alors même qu’elle a démontré son efficacité dans des conflits récents, notamment en Ukraine pour le traitement des données de renseignement et la gestion des drones.

Le gouvernement a assuré vouloir répondre à ces recommandations, précisant que la dernière revue stratégique de défense vise justement une intégration systématique de l’IA dans l’ensemble des activités du ministère de la Défense.

Les débats d’experts publiés en novembre 2024 ont rappelé les perspectives ouvertes par l’IA sur le champ de bataille, tout en soulignant la nécessité d’une approche pragmatique et d’un investissement massif pour transformer les intentions politiques en résultats concrets.

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DCHSpy : un spyware Android ciblant dissidents et journalistes en Iran

Découverte d’un nouveau logiciel espion Android, DCHSpy, utilisé pour cibler des utilisateurs recherchant l’anonymat en Iran, dans un contexte de tensions accrues entre l’Iran et Israël.

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DCHSpy, un outil de surveillance numérique sophistiqué diffusé via de faux VPN

Les analyses menées par les chercheurs de Lookout ont permis de mettre au jour la campagne de diffusion de DCHSpy, un programme malveillant sophistiqué récemment découvert pour la première fois en juillet 2024. Selon les constatations, DCHSpy est associé au ministère du Renseignement et de la Sécurité de la République islamique d’Iran, connu sous le nom de MOIS. Ce logiciel espion aurait également des liens opérationnels avec la cellule MuddyWater, identifiée par les spécialistes comme un groupe agissant dans l’intérêt du gouvernement iranien. MuddyWater est aussi référencé sous plusieurs autres appellations telles que Boggy Serpens, Cobalt Ulster, TA450, Seedworm et Static Kitten dans les rapports internationaux.

DCHSpy se démarque par sa capacité à être intégré dans des applications prétendument légitimes, principalement des services VPN destinés à contourner la censure de l’Internet en Iran. Les experts ont recensé au moins quatre variantes du logiciel malveillant diffusées à peine une semaine après le début des hostilités récentes entre l’Iran et Israël. Les noms des applications trompeuses incluent notamment Earth VPN, Comodo VPN et Hide VPN. Les fichiers d’installation, ou APK, adoptent parfois des appellations comme « starlink_vpn(1.3.0)-3012 (1).apk », misant ainsi sur la popularité du service Starlink, le fournisseur de connectivité satellitaire développé par SpaceX. Cette utilisation du nom Starlink constitue un appât particulier depuis que ce service a été brièvement opérationnel en Iran, suite aux restrictions d’accès à Internet imposées par les autorités et à l’adoption ultérieure d’une loi interdisant son usage.

« DCHSpy collecte des données sensibles telles que les conversations WhatsApp, les contacts, les SMS, les fichiers, la géolocalisation, les journaux d’appels, les enregistrements audio et des photos prises à l’insu de l’utilisateur. »

Dès les premières phases de sa diffusion, DCHSpy s’est propagé principalement via des chaînes Telegram, en anglais et en persan, ciblant des personnes souhaitant échapper à la surveillance d’État. Les sujets abordés dans ces groupes allaient à l’encontre des positions officielles du régime, renforçant l’attrait pour ces VPN présentés comme moyens fiables d’obtenir un accès non filtré à Internet. Cette approche s’adresse en priorité à une population déjà vulnérable face à la surveillance gouvernementale, tels que les dissidents politiques, les journalistes et les défenseurs des droits humains.

Les chercheurs n’ont pas encore pu établir avec précision le nombre total de victimes. Cependant, les premières analyses indiquent une volonté claire de la part des opérateurs de DCHSpy de cibler des individus dont l’activité en ligne présente un intérêt pour le gouvernement iranien. La diffusion par liens malveillants, transmis directement via les messageries instantanées comme Telegram, offre aux attaquants la possibilité de viser spécifiquement certains groupes, tout en évitant l’exposition massive susceptible d’alerter les solutions de sécurité classiques.

 

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Une menace persistante et adaptative dans le paysage de la cybersurveillance régionale

DCHSpy est conçu selon une architecture modulaire qui lui permet d’étendre ses fonctionnalités à distance et d’adapter ses modules selon les besoins des opérateurs. Le logiciel peut accéder à une large gamme d’informations personnelles, allant des échanges sur les applications de messagerie aux données de localisation. Il dispose également de capacités de prise de contrôle du micro et de la caméra du terminal infecté, permettant ainsi d’enregistrer sons et images à l’insu de la cible.

L’utilisation de la marque Starlink comme vecteur d’infection intervient dans un contexte particulier. Après l’introduction temporaire de la connectivité satellitaire Starlink en Iran, suite à l’intensification de la censure étatique, le parlement iranien a voté une législation interdisant l’usage de ce service sur le territoire. Cette interdiction, relayée dans les médias officiels, n’a pas empêché la multiplication d’applications se présentant comme des solutions pour accéder à Starlink, facilitant la diffusion de DCHSpy auprès d’une population avide de moyens de communication sécurisés.

Les investigations menées montrent que DCHSpy partage son infrastructure de commandement et de contrôle avec d’autres logiciels malveillants précédemment associés à MuddyWater. Cette infrastructure, souvent hébergée à l’étranger, est exploitée pour la gestion des données exfiltrées et la transmission des mises à jour du malware. Les fonctionnalités avancées de DCHSpy en font un outil de surveillance de choix pour les services de renseignement, qui peuvent ainsi surveiller de près les activités en ligne de leurs cibles tout en contournant les mesures de sécurité habituelles.

« DCHSpy se propage essentiellement via des liens malveillants transmis dans les messageries instantanées, une technique qui permet d’éviter la détection par les plateformes officielles de téléchargement d’applications. »

La distribution initiale de DCHSpy s’est faite de manière ciblée, privilégiant les groupes de discussion et forums fréquentés par des utilisateurs critiques envers les autorités. Ce mode opératoire, déjà observé dans d’autres campagnes de MuddyWater, permet de limiter la visibilité du malware et de maximiser ses chances d’infiltration auprès de cibles spécifiques. L’efficacité de cette stratégie repose sur la confiance accordée aux recommandations circulant dans ces réseaux fermés, ainsi que sur la difficulté pour les éditeurs d’applications officielles de repérer et bloquer la diffusion de ces fichiers APK non répertoriés.

L’évolution de DCHSpy témoigne de la capacité des acteurs soutenus par des États à adapter rapidement leurs méthodes aux événements géopolitiques régionaux. Le contexte de tension entre l’Iran et Israël a sans doute servi de catalyseur à la propagation accélérée du malware, les opérateurs cherchant à profiter de la confusion et du besoin accru de solutions de contournement de la censure.

À ce jour, aucun acteur de la cybersécurité n’a pu identifier avec certitude le nombre de terminaux compromis ni mesurer précisément l’ampleur des dégâts potentiels. Toutefois, les outils de collecte de données déployés par DCHSpy permettent d’envisager un risque élevé pour la vie privée et la sécurité des individus ciblés. Les données récupérées incluent des informations particulièrement sensibles, susceptibles d’être utilisées à des fins de répression ou de chantage, notamment contre les militants et les journalistes.

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Expressvpn corrige une faille critique exposant les adresses ip sous Windows

Une vulnérabilité majeure a été identifiée dans le client Windows d’ExpressVPN, affectant spécifiquement la gestion du protocole Remote Desktop Protocol (RDP) et entraînant l’exposition d’adresses IP réelles des utilisateurs. 

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La faille d’ExpressVPN sur Windows a permis le contournement du tunnel VPN lors des connexions RDP, ce qui a exposé les véritables adresses IP des utilisateurs concernés. À l’origine de cette vulnérabilité se trouvait un code de débogage, laissé par inadvertance lors de tests internes, qui n’a pas été retiré avant la mise en production de plusieurs versions du client. Concrètement, le trafic réseau généré lors d’une session RDP transitait hors du tunnel chiffré, contrairement à ce qu’exige le fonctionnement normal d’un VPN. De ce fait, un observateur externe, qu’il s’agisse d’un fournisseur d’accès à Internet ou d’un tiers connecté au même réseau local, pouvait non seulement détecter l’utilisation d’ExpressVPN, mais également accéder aux adresses IP précises des serveurs distants auxquels l’utilisateur se connectait.

« Le contournement du tunnel VPN lors des sessions RDP a permis la divulgation involontaire d’adresses IP réelles », a-t-il été constaté dans les rapports techniques.

Malgré le maintien du chiffrement du contenu, l’échec du routage par le tunnel VPN est considéré comme une faille importante. ExpressVPN, positionnée comme l’un des acteurs majeurs de la protection de la vie privée en ligne, a reconnu la gravité du problème, tout en précisant que la faille était limitée à une portion restreinte de sa base d’utilisateurs. D’après la communication officielle, seuls les utilisateurs ayant recours à RDP, un protocole essentiellement utilisé dans les environnements professionnels et par les administrateurs informatiques, étaient concernés. Le client standard, notamment pour la navigation web, n’était pas affecté par ce contournement.

La détection de la vulnérabilité le 25 avril 2025 a conduit à une enquête technique approfondie, confirmant que les versions du client Windows d’ExpressVPN comprises entre la 12.97 et la 12.101.0.2-beta étaient vulnérables. Selon l’éditeur, l’introduction du code problématique relevait d’un oubli lors du processus de développement et ne résultait pas d’une intention malveillante.

« La faille provenait d’un résidu de code de test destiné aux équipes internes, resté accidentellement dans les versions de production », ont précisé les experts sécurité.

Suite à la publication de la vulnérabilité, ExpressVPN a déployé le 18 juin 2025 une nouvelle version du client Windows, estampillée 12.101.0.45, corrigeant définitivement le problème. La société a demandé à l’ensemble de ses utilisateurs sous Windows de procéder immédiatement à la mise à jour du logiciel afin d’éviter toute exposition supplémentaire.

En réponse à l’incident, ExpressVPN s’est engagée à renforcer ses processus de validation interne des logiciels, en mettant notamment l’accent sur l’automatisation accrue des tests de sécurité sur les futures versions. L’objectif affiché est de prévenir toute récurrence d’incident de ce type, en veillant à ce qu’aucun code de test ne soit intégré dans les versions finales destinées au public.

 

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« L’incident a principalement concerné une population d’utilisateurs professionnels, utilisant fréquemment RDP pour des accès à distance », souligne le rapport d’audit technique.

L’impact réel sur les utilisateurs demeure circonscrit à ceux exploitant simultanément ExpressVPN et le protocole RDP sur des systèmes Windows, la majorité des clients particuliers n’ayant pas été concernés. Néanmoins, la nature même de la vulnérabilité, à savoir la possibilité pour des tiers de remonter jusqu’à l’adresse IP réelle d’utilisateurs pensant être protégés par le VPN, constitue un manquement notable à la promesse de confidentialité et de sécurité d’ExpressVPN.

En parallèle, cet incident survient alors qu’ExpressVPN avait déjà été confronté à une fuite de requêtes DNS en 2024, liée à l’option de tunnelisation fractionnée. Cette fonctionnalité avait dû être temporairement désactivée dans l’attente d’un correctif, ce qui avait suscité une vigilance accrue de la part de la communauté sécurité.

La séquence des deux incidents en moins de deux ans souligne les enjeux spécifiques à la sécurisation des logiciels VPN, dont l’attractivité repose justement sur la capacité à garantir l’invisibilité et la confidentialité du trafic en toutes circonstances. Dans les deux cas, ExpressVPN a publié des mises à jour correctives rapides et communique activement auprès de ses utilisateurs, tout en promettant une amélioration continue de ses procédures internes.

« ExpressVPN a diffusé un correctif le 18 juin 2025 et invite ses clients Windows à effectuer la mise à jour sans délai », selon les communications officielles.

La société rappelle que, dès l’installation de la version 12.101.0.45, l’ensemble du trafic, y compris lors des connexions RDP, transite à nouveau exclusivement par le tunnel VPN chiffré, conformément aux attentes et aux garanties de sécurité affichées. L’éditeur poursuit par ailleurs la mise en place de nouveaux mécanismes d’automatisation des tests, afin de mieux contrôler le processus de livraison logicielle et d’anticiper tout défaut similaire à l’avenir.

En ce qui concerne la conformité, ExpressVPN indique collaborer avec des spécialistes indépendants pour auditer ses procédures internes et valider la robustesse des correctifs appliqués. Selon les analyses publiques disponibles, aucun cas d’exploitation malveillante de la faille n’a été rapporté avant la publication du correctif, ce qui limite les risques pour les utilisateurs concernés.

La prise en charge proactive des utilisateurs et la publication rapide d’une version corrigée démontrent la volonté de l’éditeur de restaurer la confiance, bien que la succession d’incidents techniques impose une vigilance renforcée de la part des professionnels et des entreprises recourant à des solutions VPN pour la sécurisation des accès distants.

« Aucune exploitation malveillante de la faille n’a été détectée avant la mise à disposition du correctif », selon les analyses de sécurité publiées.

Pour conclure, cette faille sur le client Windows d’ExpressVPN illustre les risques inhérents au développement de solutions logicielles orientées sécurité, où la moindre erreur de code ou omission dans la gestion des protocoles peut remettre en cause la confidentialité des utilisateurs. Les réactions rapides d’ExpressVPN, associées à l’engagement public de renforcer ses pratiques de test, visent à rassurer l’ensemble de ses clients, tout en soulignant la nécessité pour les utilisateurs professionnels d’appliquer systématiquement les mises à jour proposées par leurs fournisseurs de solutions VPN.

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Mode YOLO de lIA Cursor : de graves failles découvertes

Révélation sur le mode YOLO du nouvel outil d’intelligence artificielle Cursor. Il comporte plusieurs failles de sécurité majeures, permettant de contourner aisément les mécanismes de protection censés limiter les actions automatisées du programme.

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Risques concrets liés à l’automatisation avancée du mode YOLO

Le mode YOLO (« you only live once ») de l’outil Cursor permet à l’agent d’exécuter automatiquement des séquences d’actions complexes sans validation systématique par l’utilisateur. Selon la documentation officielle de Cursor, ce mode serait encadré par des garde-fous tels qu’une liste de commandes autorisées, une liste noire de commandes interdites, et une option spécifique pour empêcher la suppression de fichiers. Ce dispositif vise à rassurer les développeurs sur la sécurité de l’automatisation dans les processus de programmation.

« La suppression automatique de fichiers et l’exécution de commandes arbitraires deviennent possibles, malgré les filtres intégrés. »

Cependant, une analyse conduite par Backslash Security a démontré que ces mesures ne résistent pas à des tentatives délibérées de contournement. Les experts en cybersécurité ont identifié quatre techniques principales permettant de déjouer les restrictions imposées par Cursor. Les agents IA peuvent notamment recourir à l’obfuscation du code, exécuter des commandes à travers une sous-couche shell (« subshell »), écrire des scripts sur le disque avant de les lancer, ou encore utiliser des manipulations sophistiquées de guillemets dans bash afin d’échapper aux blocages attendus.

Ces méthodes contournent ainsi facilement les listes noires de commandes. Par exemple, même si la commande « curl » est ajoutée à la liste des interdictions, Cursor peut l’exécuter si elle est chiffrée en Base64 ou intégrée dans une autre commande shell. La protection affichée par l’éditeur apparaît alors comme largement inefficace dans la pratique.

 

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Les faiblesses structurelles du système de sécurité de Cursor

La possibilité de contourner les garde-fous a des conséquences directes pour les développeurs. En important des instructions ou des modèles d’agents issus de dépôts publics tels que GitHub, il devient possible d’introduire des comportements malveillants dans l’environnement Cursor. Ce risque ne se limite pas aux fichiers exécutables ou scripts manifestes. Un simple commentaire ou un extrait de texte placé dans le README d’un projet peut constituer un vecteur d’attaque si l’agent IA l’interprète et l’exécute sans contrôle supplémentaire.

Par ailleurs, la fonctionnalité censée empêcher l’effacement de fichiers s’avère elle aussi inefficace dès lors que les autres couches de protection sont contournées. Selon le rapport publié, aucune option dans le paramétrage du mode YOLO ne saurait garantir l’intégrité du système si un agent acquiert la capacité de lancer un code malveillant. Les filtres actuels ne constituent donc qu’une barrière symbolique.

Cursor n’a pas fourni de commentaire officiel concernant ces découvertes au moment de la publication de l’enquête. Toutefois l’éditeur prévoit d’abandonner le mécanisme de liste noire jugé inefficace dans la prochaine version majeure 1.3, encore non déployée à ce jour. Ce changement d’approche vise à combler les lacunes structurelles de la solution actuelle, sans qu’aucun détail précis n’ait été communiqué quant aux nouveaux dispositifs de sécurité envisagés.

Tant que les mécanismes de validation ne seront pas revus en profondeur, la seule protection efficace consiste à éviter l’activation de l’exécution automatique pour les tâches critiques, et à vérifier systématiquement l’intégrité des instructions importées depuis des sources tierces. (BS)

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Zéro-day sur Microsoft SharePoint : plus de 100 organisations déjà compromises !

Un exploit critique permet l’injection de portes dérobées avant toute authentification. Des géants industriels, des hôpitaux et des agences gouvernementales figurent déjà parmi les cibles. Microsoft et les CERT appellent à une vigilance renforcée.

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Il y a quelques jours, une vulnérabilité critique de type « zero-day » a été découverte dans Microsoft SharePoint Server. D’abord perçue comme une faille technique isolée, elle s’est révélée être au cœur d’une campagne de piratage d’ampleur inédite. Ce défaut de sécurité permet à des attaquants d’exécuter du code arbitraire sur les serveurs cibles, avant même toute authentification. L’exploitation active a été détectée par l’entreprise néerlandaise Eye Security, rapidement relayée par la Shadowserver Foundation, qui confirme une vague de compromissions en cours.

Initialement repérée sur une poignée de systèmes – environ 85 serveurs selon les premières observations – l’attaque s’est révélée bien plus large que prévu. À l’heure actuelle, plus de 100 organisations ont été confirmées comme victimes, parmi lesquelles figurent des multinationales, des entreprises industrielles sensibles, des hôpitaux et des administrations publiques. La majorité des compromissions concerne des entités situées aux États-Unis et en Allemagne, mais la propagation est mondiale.

Une porte d’entrée avant identification, une persistance après patch

La faille, désormais référencée sous le code CVE-2025-49706, affecte spécifiquement les installations locales de Microsoft SharePoint Server. Elle repose sur un processus de désérialisation de données non fiables, permettant à un acteur malveillant d’exécuter du code sans avoir besoin de s’authentifier sur le serveur. Cette caractéristique rend l’attaque particulièrement redoutable : elle contourne les protections de base, infiltre les systèmes, et permet l’installation d’un backdoor persistant dans l’infrastructure.

Une fois la brèche exploitée, les attaquants récupèrent des clés cryptographiques sensibles – notamment les clés MachineKey, utilisées pour la validation et le chiffrement des sessions. Ces éléments permettent ensuite de générer du trafic qui semble parfaitement légitime aux yeux du serveur cible, même après l’installation des correctifs de sécurité. Les requêtes malveillantes sont ainsi indétectables par les filtres traditionnels, et la compromission se prolonge en toute discrétion.

Des chercheurs décrivent une chaîne d’infection redoutablement efficace. L’attaque commence avant l’authentification, se poursuit à l’aide de scripts PowerShell, de fichiers ASPX malveillants, et de techniques d’exfiltration directe depuis la mémoire vive du serveur. L’objectif : récupérer des secrets, contourner les journaux système, et pivoter à l’intérieur du réseau à grande vitesse, sans nécessité de ré-exploiter la faille.

 

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Des milliers de serveurs vulnérables encore exposés

La Shadowserver Foundation estime que jusqu’à 9 000 serveurs SharePoint accessibles depuis Internet pourraient être vulnérables à l’attaque. Les secteurs concernés sont critiques : entreprises industrielles, établissements de santé, cabinets d’audit, institutions bancaires, organismes publics. Le risque d’espionnage économique ou d’interruption de service est donc majeur.

Data Security Breach vous alerte également sur un danger moins visible : la simple présence de la vulnérabilité peut signifier qu’un accès clandestin a déjà été pris. Il ne suffit donc plus de déployer les mises à jour. Il est désormais recommandé de procéder à un audit complet des systèmes, voire à leur isolement en cas de doute sérieux.

Microsoft, de son côté, a reconnu la gravité de la situation. Des mises à jour de sécurité ont été publiées, accompagnées de recommandations urgentes. Toutefois, l’éditeur souligne que les correctifs seuls ne suffisent pas si les attaquants ont déjà obtenu les clés de chiffrement critiques. Pour se protéger, Microsoft préconise également l’activation de l’interface de scan antimalware (AMSI), le déploiement de Microsoft Defender sur les hôtes concernés, et – en cas d’urgence – la coupure de la connexion Internet des serveurs affectés.

Une campagne en chaîne, et des traces menant vers la Chine

Plus inquiétant encore : la faille CVE-2025-49706 est désormais exploitée en tandem avec une autre vulnérabilité, non nommée pour l’instant. Cette combinaison permet de transformer une simple requête HTTP avec un en-tête Referer pointant vers le chemin /_layouts/SignOut.aspx en une attaque complète, équivalente à celle connue sous le nom CVE-2025-53770. Cette technique de contournement minimaliste est actuellement utilisée activement dans des campagnes mondiales, selon les experts Palo Alto Networks.

Quant à l’origine des attaques, aucun groupe n’a encore revendiqué cette campagne sophistiquée. Cependant, les données de Google sur le trafic global ont permis d’établir un lien potentiel avec une groupe APT opérant depuis la Chine. Cette hypothèse reste à confirmer, mais elle est prise au sérieux par les services de renseignement. L’ambassade chinoise, sollicitée, n’a pas souhaité commenter ces accusations. A noter que l’Ip est Chinoise, les pirates sont trés certainement à des milliers de kilomètres de ce pays.

Aux États-Unis, le FBI est désormais saisi de l’affaire, tout comme le National Cyber Security Centre (NCSC) britannique. Les deux entités coopèrent activement avec des partenaires publics et privés pour évaluer l’impact et identifier les vecteurs d’intrusion.

La réaction d’urgence ne suffit plus : les entreprises doivent revoir leur modèle de sécurité

Cette attaque marque un tournant dans la stratégie des cybercriminels. Elle démontre que la compromission d’un serveur peut précéder toute détection, et qu’un patch appliqué tardivement est souvent inutile. Pire encore : certains systèmes sont aujourd’hui silencieusement compromis, en apparence sains, mais manipulés en profondeur. Le modèle de sécurité défensif classique – identifier, patcher, surveiller – montre ici ses limites.

Pour les entreprises utilisant Microsoft SharePoint, il ne s’agit plus d’un simple avertissement. C’est un appel à l’action immédiat, mais aussi à une refonte stratégique. La résilience numérique passe désormais par une surveillance proactive, des journaux renforcés, des audits réguliers de configuration, de la veille sérieuse du web et du dark web comme le propose la référence sur ce sujet, le Service Veille de ZATAZ, et des simulations d’intrusion pour évaluer la surface d’attaque réelle. Le recours à des plateformes cloisonnées, la segmentation réseau, et l’automatisation des détections doivent redevenir prioritaires.

Face à une menace qui évolue aussi vite que les correctifs, seule une vision stratégique et systémique de la cybersécurité permettra de contenir l’impact. Les organisations doivent cesser de traiter les failles comme de simples bugs techniques, et commencer à les voir comme des opportunités offertes à leurs adversaires les plus déterminés.

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Vulnérabilité zero-day critique CVE-2025-53770 : Microsoft et Google alertent sur une menace active visant SharePoint

Microsoft a diffusé une alerte d’urgence à destination de ses clients concernant la faille de sécurité identifiée sous le nom CVE-2025-53770, actuellement exploitée de manière active sur les instances on-premises de Microsoft SharePoint.

Les équipes du Google Threat Intelligence Group ont détecté plusieurs attaques en cours ciblant cette vulnérabilité, qui n’a, à ce jour, pas encore fait l’objet d’un correctif officiel. Selon les analyses menées, les attaquants déploient des webshells sur les serveurs compromis, accédant ensuite à des données cryptographiques sensibles stockées sur ces mêmes infrastructures. Ce mode opératoire confère aux cybercriminels un accès persistant et non authentifié, complexifiant considérablement la détection de la compromission.

« Les intrusions observées montrent que les acteurs malveillants visent spécifiquement l’implantation de webshells et l’exfiltration de secrets cryptographiques critiques », souligne l’un des rapports techniques issus des investigations menées par Google Threat Intelligence Group.

Face à la gravité de la menace, Microsoft a publié des mesures d’atténuation immédiates et recommande de les appliquer en urgence, notamment pour les organisations dont les serveurs SharePoint on-premises sont exposés à Internet. Les versions cloud de la plateforme, à savoir SharePoint Online au sein de Microsoft 365, ne sont pas concernées par cette vulnérabilité.

Les premiers éléments techniques publiés indiquent que la faille CVE-2025-53770 permet une prise de contrôle à distance d’un serveur SharePoint vulnérable, sans nécessité d’authentification préalable. Cette caractéristique facilite la propagation de l’attaque et son exploitation à grande échelle. Selon les recommandations des experts, il est impératif de partir du principe qu’un serveur exposé a potentiellement déjà été compromis, et d’engager sans délai des actions de vérification et de remédiation.

« Il ne s’agit pas simplement d’appliquer le correctif et de passer à autre chose. Les organisations doivent immédiatement déployer des mesures d’atténuation, rechercher activement des signes d’intrusion, et prévoir des actions de remédiation approfondies », précise Charles Carmakal, Chief Technology Officer de Mandiant Consulting, rattaché à Google Cloud.

Au moment de la publication de l’alerte, Microsoft n’a pas encore diffusé de correctif officiel pour la vulnérabilité CVE-2025-53770, mais recommande l’application de filtres et de restrictions réseau spécifiques pour limiter l’exposition des serveurs. Les recommandations actuelles incluent la désactivation de l’accès public à SharePoint on-premises, le durcissement des contrôles d’accès, et la surveillance des journaux d’activité afin de détecter toute activité anormale.

« Les attaques en cours démontrent la capacité des cybercriminels à adapter rapidement leurs techniques et à contourner les protections existantes », indique un rapport de Microsoft, insistant sur la nécessité d’une vigilance accrue.

L’analyse des compromissions déjà constatées révèle l’utilisation de webshells personnalisés, facilitant l’exfiltration de fichiers chiffrés, de certificats, de clés privées et d’autres secrets indispensables au fonctionnement sécurisé des environnements Microsoft SharePoint. Ce mode opératoire complique la détection des attaques, les fichiers malveillants étant fréquemment dissimulés au sein de répertoires légitimes ou sous des noms anodins.

La chronologie de la campagne d’attaque montre une accélération notable des tentatives d’exploitation depuis la fin de la semaine dernière, les attaquants adaptant leurs charges utiles en temps réel pour contourner les premières mesures d’atténuation publiées par Microsoft et ses partenaires. Plusieurs entreprises et administrations internationales ont d’ores et déjà signalé des tentatives d’accès non autorisées, ainsi que des traces de manipulation de fichiers critiques sur leurs infrastructures SharePoint.

« L’exploitation massive et continue de cette faille justifie la publication rapide d’un correctif d’urgence hors cycle de publication habituel », estime Charles Carmakal.

Par ailleurs, Microsoft rappelle que la vulnérabilité CVE-2025-53770 ne concerne pas les instances de SharePoint Online intégrées à Microsoft 365. Seules les versions hébergées localement (on-premises) sont impactées par la faille, ce qui restreint la surface d’attaque, mais impose une réactivité maximale aux administrateurs de ces environnements.

Les experts en sécurité recommandent également de vérifier l’intégrité des fichiers et des processus système sur les serveurs potentiellement exposés, d’analyser la présence de webshells, ainsi que de surveiller les flux réseau sortants inhabituels, signes possibles d’une exfiltration de données. Des outils spécialisés permettent de détecter certaines signatures spécifiques aux webshells utilisés dans le cadre de cette campagne, mais la diversité des implants observés nécessite une vigilance constante et des analyses approfondies.

« Les webshells implantés confèrent un accès persistant aux serveurs compromis, ouvrant la voie à des campagnes d’exfiltration de longue durée », rappelle un rapport technique relayé par les équipes de Google Threat Intelligence Group.

En complément des mesures techniques, plusieurs recommandations organisationnelles ont été formulées, telles que l’isolement temporaire des serveurs suspects, la rotation des clés et certificats potentiellement exposés, ainsi que la notification des utilisateurs concernés en cas de compromission avérée.

La collaboration entre Microsoft, Google Threat Intelligence Group et d’autres partenaires du secteur vise à accélérer le développement et la diffusion du correctif, mais aussi à sensibiliser les responsables informatiques aux risques encourus et à la nécessité d’une veille permanente face à l’évolution des menaces.

« L’exploitation de CVE-2025-53770 permet un accès non authentifié à des données cryptographiques sensibles, représentant un risque majeur pour la sécurité des organisations visées », souligne un communiqué officiel de Microsoft, publié ce week-end.

La campagne en cours met en lumière l’importance des processus de gestion de crise et d’analyse post-compromission, afin de limiter l’impact des attaques et de restaurer la confiance dans les systèmes d’information affectés. Les organismes ayant identifié des traces de compromission sont invités à contacter les équipes de réponse à incident et à procéder à un audit complet de leurs infrastructures SharePoint.

Les principales institutions de cybersécurité, dont l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, relaient les alertes et rappellent l’importance de n’exposer aucun service critique directement sur Internet, notamment lorsque des vulnérabilités non corrigées sont signalées.

La publication prochaine d’un correctif d’urgence est attendue par l’ensemble de la communauté, qui reste mobilisée pour limiter la diffusion de l’attaque et réduire le risque d’exfiltration de données. Les administrateurs sont invités à consulter régulièrement les bulletins de sécurité de Microsoft et à se tenir prêts à appliquer immédiatement toute mise à jour publiée.

« Les acteurs malveillants adaptent constamment leurs techniques pour exploiter de nouvelles failles dès leur divulgation », rappellent les spécialistes, insistant sur la nécessité d’une adaptation permanente des stratégies de défense.

Pour l’heure, aucune estimation précise du nombre de serveurs compromis n’a été officiellement communiquée, mais les observations recueillies montrent que la campagne vise en priorité des organisations détenant des informations cryptographiques à haute valeur ajoutée, telles que des certificats SSL/TLS, des jetons d’authentification et des clés de signature électronique.

L’alerte de ce week-end marque une étape supplémentaire dans la multiplication des attaques ciblant les environnements collaboratifs d’entreprise, mettant en évidence l’intérêt croissant des cybercriminels pour les serveurs SharePoint on-premises et les données sensibles qu’ils hébergent.

Le Thermomix TM5 piraté : une démonstration choc sur la sécurité des objets connectés

Possibilité de pirater le robot de cuisine Thermomix TM5. Parmi les possibilités : afficher des messages personnalisés ou modifier la température, sans aucune modification physique de l’appareil.

L’équipe de chercheurs en cybersécurité de Synacktiv a récemment mené une expérimentation saisissante sur le Thermomix TM5, robot de cuisine multifonctions de la société allemande Vorwerk, largement répandu dans les foyers français. Cette démonstration de piratage, effectuée dans un cadre strictement contrôlé, vise à attirer l’attention sur la réalité des risques auxquels s’exposent les objets connectés du quotidien, souvent perçus comme inoffensifs.

Le choix du Thermomix TM5 n’est pas anodin, mais il ne vise pas pour autant à stigmatiser ce produit ou à remettre en cause la sécurité du fabricant. Le robot culinaire dispose d’un niveau de sécurité supérieur à nombre de ses concurrents. Néanmoins, le Thermomix incarne parfaitement cette génération d’objets intégrant des composants informatiques et communicants, désormais omniprésents dans l’environnement domestique. La société Vorwerk a d’ailleurs réagi avec sérieux et rapidité à la découverte, autorisant la publication des résultats et engageant un dialogue avec les experts, une attitude saluée par l’ensemble du secteur.

« Les objets connectés deviennent des ordinateurs comme les autres, donc des cibles potentielles d’attaquants. »

L’expérimentation a été menée sans qu’aucune modification physique ne soit apportée au robot de cuisine. À partir d’une analyse approfondie de son système embarqué, les experts en cybersécurité ont identifié des vulnérabilités permettant de prendre le contrôle de certaines fonctionnalités de l’appareil. Il a ainsi été possible d’afficher des messages personnalisés sur l’écran tactile, de manipuler la température de chauffe, ou encore de provoquer l’apparition de messages d’erreur non prévus. Cette prise de contrôle, bien qu’encadrée et réalisée par des chercheurs dans le cadre d’un test, illustre la capacité d’un attaquant à détourner un objet familier pour en faire un outil à des fins malveillantes, si les failles sont exploitées dans des conditions réelles.

La démonstration rendue publique

Synacktiv a choisi de rendre publique cette démonstration pour illustrer l’enjeu que représentent les objets connectés dans l’évolution du risque cyber. Aujourd’hui, ces équipements, qu’il s’agisse de robots de cuisine, d’enceintes intelligentes, de montres connectées, de caméras de surveillance ou encore de systèmes de chauffage, sont présents par milliards à travers le monde. Le risque, jusqu’ici principalement associé aux ordinateurs et téléphones, concerne désormais l’ensemble de l’électroménager connecté et plus largement tous les objets intelligents du quotidien.

« Plus un appareil est connecté, plus il peut devenir une porte d’entrée s’il est mal protégé. »

La démonstration, bien qu’étonnante, ne visait pas à créer l’inquiétude chez les utilisateurs. Les conditions de l’attaque restent complexes, nécessitant des compétences avancées et un accès physique ou logique particulier à l’appareil. Cette opération relève d’une démarche de recherche responsable, qui ne menace pas directement les possesseurs de Thermomix TM5. Toutefois, le message transmis est clair : la sécurité des objets connectés doit être prise en compte avec le même sérieux que celle des ordinateurs ou des smartphones.

Des dispositifs de sécurité dès la conception des produits

L’opération a d’autant plus d’impact que Vorwerk, informé en amont, a collaboré et fait preuve d’une transparence saluée par la communauté. Le fabricant a pris acte des vulnérabilités révélées et s’est engagé à travailler à l’amélioration de la sécurité de ses produits. Cette réactivité est encore trop rare dans le secteur, où la communication autour des failles de sécurité demeure souvent limitée, par crainte de porter atteinte à l’image de marque ou de subir des conséquences juridiques. En autorisant la publication des résultats, Vorwerk envoie un signal fort à l’industrie et démontre une maturité croissante face aux enjeux de la cybersécurité.

« Dialoguer avec les experts pour comprendre et corriger les failles démontre une maturité sur ces enjeux, c’est un signal fort pour le marché. »

Au-delà du cas du Thermomix TM5, cette expérience met en évidence la nécessité pour les fabricants d’intégrer des dispositifs de sécurité dès la conception des produits. Il est essentiel que la sécurité ne soit pas reléguée au second plan, mais qu’elle devienne un critère central, au même titre que la performance ou le design. Les appareils connectés, de par leur architecture, peuvent constituer des points d’entrée vers les réseaux domestiques ou professionnels, exposant l’ensemble des systèmes à des risques démultipliés. L’enjeu n’est plus seulement la protection des données personnelles, mais aussi la prévention de scénarios de sabotage ou de détournement de fonctions critiques.

La sensibilisation du public à cette problématique demeure aujourd’hui limitée. Les consommateurs ne sont pas toujours informés des risques liés à l’usage des objets connectés.

Patch Tuesday de juillet 2025 : 130 failles corrigées, priorité sur Chrome et Edge

Microsoft publie en juillet 2025 des correctifs majeurs pour Windows, Office, SharePoint, SQL et Visual Studio, tandis que Google Chrome et Edge corrigent une faille Zero Day critique.

Le mois de juillet 2025 marque un Patch Tuesday particulièrement dense, avec 130 nouvelles vulnérabilités (CVE) traitées par Microsoft, dont 14 classées au niveau Critique. Ces failles concernent l’ensemble des environnements Windows, mais touchent également Office, SharePoint et SQL Server, des composants majeurs dans les systèmes d’information des entreprises. Microsoft fait état d’une divulgation publique cette fois, avec la correction d’une faille (CVE-2025–49719) dans Microsoft SQL. Cette vulnérabilité de divulgation d’informations, dont la publication a été confirmée par Microsoft, bénéficie d’un score CVSS v3.1 de 7,5 et est considérée de niveau Important, bien que le code d’exploitation n’ait pas encore été démontré.

D’après les données officielles publiées le 9 juillet 2025, Microsoft recommande l’application rapide des correctifs, les vulnérabilités critiques pouvant permettre l’exécution de code à distance, notamment au travers du service Windows RRAS (Routing and Remote Access Service). Seize failles (CVE) ont été corrigées sur ce composant réseau, exposant les systèmes Windows Server à un risque d’exploitation par des acteurs non authentifiés. Microsoft précise que l’attaque ne nécessite pas de privilèges particuliers et peut être initiée via le réseau. Il est donc conseillé de limiter l’exposition en restreignant l’accès aux ports RRAS à des réseaux de confiance ou via des VPN, et de désactiver les fonctionnalités RRAS non utilisées.

« Les vulnérabilités RRAS, si elles ne sont pas corrigées, peuvent être exploitées sans privilège sur le réseau », rappelle le rapport officiel de Microsoft du 9 juillet 2025.

La situation du service DHCP sous Windows Server, perturbé depuis le Patch Tuesday de juin 2025, s’est également normalisée. Plusieurs entreprises avaient rapporté des problèmes de renouvellement d’adresse IP et des interruptions du service DHCP suite à l’application des mises à jour de juin. Selon les articles de connaissances (KB) mis à jour, ainsi qu’une vérification croisée sur le moteur de recherche Gemini le 8 juillet 2025, ce dysfonctionnement a bien été résolu par les correctifs publiés ce mois-ci. Avant la publication de ces correctifs, la solution temporaire recommandée consistait à désinstaller les mises à jour de juin, au prix d’une exposition accrue à d’autres vulnérabilités.

Git, Chrome, Edge et Visual Studio : correctifs urgents

Outre les produits phares, sept vulnérabilités liées à Git et deux vulnérabilités additionnelles nécessitant la mise à jour de Visual Studio sont corrigées ce mois-ci. Ces failles, signalées par MITRE, touchaient directement l’outil de versionnage Git intégré à Visual Studio, utilisé massivement dans le développement de logiciels. Les mises à jour de Visual Studio sont donc recommandées à tous les développeurs concernés.

Si Microsoft concentre l’attention par le volume de ses correctifs, la plus forte alerte de sécurité de ce début d’été concerne la quatrième vulnérabilité Zero Day de l’année pour Google Chrome. Signalée sous la référence CVE-2025-6554, cette faille a été corrigée dans le build 138.9.7204.96/.97 pour Windows, 138.0.7204.92/.93 pour Mac et 138.0.7204.92 pour Linux. La publication du correctif le 30 juin 2025 précède de quelques jours le Patch Tuesday, mais son importance est majeure, dans la mesure où elle a déjà été exploitée activement. Microsoft Edge, navigateur basé sur le même moteur Chromium, bénéficie également de cette correction.

La diffusion du correctif étant en cours sur l’ensemble des plateformes, la priorité de sécurité numéro un ce mois-ci, selon la méthodologie de priorisation basée sur les risques, est d’assurer le déploiement effectif des mises à jour Chrome et Edge sur tous les postes de travail. « Les administrateurs doivent vérifier que la dernière version de Chrome et Edge est bien déployée pour contrer l’exploitation Zero Day CVE-2025-6554 », précise le communiqué officiel de Google.

Vulnérabilités tierces et recommandations

Les vulnérabilités tierces restent donc le point de vigilance principal en juillet 2025, bien que la volumétrie côté Microsoft soit importante. Les administrateurs système sont invités à maintenir un niveau de patching élevé sur l’ensemble des solutions Microsoft et Google, notamment dans les environnements d’entreprise. Les correctifs de juillet 2025 ne comportent toutefois pas, selon les publications officielles, de risque de sécurité significatif non corrigé ou d’incident majeur en cours. La priorité reste le déploiement rapide des correctifs disponibles.

Les recommandations générales pour limiter l’exposition aux vulnérabilités, comme la restriction des accès réseaux, la désactivation des fonctions inutilisées et l’application rapide des correctifs, demeurent d’actualité. Il convient également de s’assurer que la mise à jour de l’OS Windows Server est appliquée, particulièrement pour les organisations qui auraient désinstallé la mise à jour de juin à cause des problèmes DHCP.

Cybercriminalité en 2024 : Les vrais chiffres de la France sous surveillance

Alors que les projecteurs mondiaux étaient braqués sur la France pour les Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, beaucoup redoutaient une vague de cyberattaques sans précédent. Pourtant, derrière les chiffres officiels, la réalité s’avère bien plus nuancée. Loin des effets d’annonce, la cyberdélinquance en France dessine une cartographie complexe, où la vigilance institutionnelle côtoie les arnaques numériques du quotidien, et où l’évolution des comportements cybercriminels suit sa propre logique, loin des prédictions alarmistes.

L’année olympique n’a pas déclenché de tsunami cyber : radiographie d’une menace maîtrisée

En 2024, la France s’attendait à une avalanche d’incidents informatiques, alimentée par la visibilité mondiale des Jeux Olympiques et Paralympiques. Mais, au grand dam des catastrophistes, la vague n’a pas eu lieu. Les services de police et de gendarmerie, sur le pont, ont observé une stabilité inattendue du nombre d’infractions liées au numérique, alors même que l’Hexagone était sous les feux de la rampe.

Ce calme relatif cache toutefois une réalité plus subtile : la cybercriminalité ne connaît pas de pause, elle mute. Les chiffres officiels, consolidés par le Service Statistique Ministériel de la Sécurité Intérieure (SSMSI), montrent que le volume total des infractions numériques a progressé de 2 % en 2024 par rapport à l’année précédente. Cette hausse, loin d’un raz-de-marée, s’inscrit dans une tendance de fond : le numérique façonne désormais toutes les facettes de la délinquance.

Dans ce paysage, la création de la plateforme Thésée, dédiée au dépôt en ligne de plaintes pour e-escroqueries, a bouleversé les usages. Près de 51 000 plaintes y ont été enregistrées, soit plus d’un cinquième des atteintes numériques aux biens recensées par les forces de l’ordre. Si le volume global d’atteintes numériques aux biens recule légèrement (-1 %), cette évolution masque des dynamiques inversées : la forte baisse des infractions déclarées via Thésée (-19 %) n’est que partiellement compensée par une hausse des signalements hors plateforme (+6 %).

La conclusion s’impose : le numérique n’a pas provoqué d’explosion, mais il a façonné les modalités mêmes de la criminalité. Loin des fantasmes, la cybersécurité institutionnelle française a tenu bon, mais la vigilance reste de mise, car la délinquance numérique s’adapte et évolue, souvent à bas bruit.

En 2024, 348 000 infractions numériques ont été enregistrées en France, soit une hausse de 2 % par rapport à 2023, confirmant une progression constante, mais loin de l’explosion attendue durant les JO.

Victimes, profils et genres : la cybercriminalité cible différemment

Derrière chaque statistique, une histoire. En 2024, les femmes ont payé un lourd tribut aux atteintes numériques à la personne. Deux tiers des victimes sont de sexe féminin, une surreprésentation flagrante qui interroge sur la nature de la violence numérique : harcèlement, injures, menaces ou encore discriminations prolifèrent en ligne, bien au-delà des frontières physiques.

Les femmes de 18 à 44 ans incarnent à elles seules près de la moitié des victimes majeures de ces délits, alors qu’elles ne représentent qu’un cinquième de la population adulte française. Cette surexposition ne s’explique ni par un taux d’équipement informatique supérieur, ni par une différence d’accès à Internet, mais bien par une réalité sociale et numérique qui démultiplie la vulnérabilité dans l’espace digital.

Du côté des atteintes numériques aux biens — essentiellement des escroqueries et fraudes financières en ligne —, le clivage de genre s’estompe. Hommes et femmes sont concernés à parts quasi égales, avec une légère surreprésentation des hommes de plus de 45 ans. Les mineurs ne sont pas en reste : les victimes d’atteintes numériques à la personne sont très majoritairement des filles de moins de 15 ans, tandis que les garçons de plus de 15 ans dominent dans la catégorie des infractions financières.

L’analyse du profil des personnes mises en cause complète ce panorama : sur les 60 000 individus impliqués dans une infraction numérique en 2024, plus de huit sur dix sont majeurs. Les atteintes à la personne constituent désormais la majorité des dossiers traités (62 %), signe d’une dématérialisation croissante des violences. Sur la décennie écoulée, le nombre de personnes mises en cause a bondi de 75 %, même si la croissance ralentit en 2024. Un détail frappant, pourtant : les atteintes aux institutions et celles touchant aux législations spécifiques (RGPD, loi Hadopi, etc.) représentent une infime part des infractions, mais leur hausse reste spectaculaire en 2024 (+42 % pour ces dernières).

La cybercriminalité n’est donc pas qu’une affaire de chiffres : elle touche différemment selon l’âge, le genre, le statut social, et démontre chaque année sa capacité à contourner les réponses institutionnelles et à s’installer dans tous les recoins de la vie connectée.

En 2024, 66 % des victimes majeures d’atteintes numériques à la personne étaient des femmes, révélant la dimension profondément genrée de la violence numérique en France.

L’évolution des techniques et des profils : du hacking à la délinquance du quotidien

Le paysage cybercriminel français n’a plus grand-chose à voir avec les mythes des années 2000, où le “hacker de génie” était l’unique menace. Désormais, la majorité des infractions enregistrées s’inscrit dans un continuum qui va de l’escroquerie en ligne de masse jusqu’aux atteintes techniques complexes, comme l’intrusion dans les systèmes automatisés de traitement de données (ASTAD).

En 2024, 17 100 atteintes ASTAD ont été recensées, en léger recul, mais ces attaques constituent toujours le noyau dur de la criminalité numérique : sabotages, intrusions, paralysies de réseaux… Ces actes sont à la fois les plus difficiles à mener pour les criminels et les plus complexes à investiguer pour les services de sécurité. Paradoxalement, c’est dans les “petites” infractions du quotidien que l’ampleur du phénomène se mesure le mieux. Les escroqueries et fraudes profitent d’une automatisation croissante des attaques : phishing industrialisé, usurpations d’identité, arnaques à la fausse location ou au faux support technique.

Les chiffres du SSMSI montrent aussi une montée en puissance de la délinquance numérique “banalisée”, dont les auteurs ne sont pas des cyberpirates chevronnés mais de simples opportunistes profitant de failles humaines et techniques. Plus inquiétant encore, la criminalité numérique touche aussi les institutions publiques, avec une augmentation continue des attaques contre les collectivités, les administrations et les entreprises stratégiques.

Dans ce contexte, la plateforme Thésée représente une innovation majeure, tant pour le signalement que pour le dépôt de plaintes. Ce nouvel outil contribue à mieux documenter la réalité cybercriminelle, même s’il révèle aussi le retard de certaines victimes dans la prise de conscience et la dénonciation des faits.

Si la France a su résister à la tempête annoncée en 2024, c’est sans doute grâce à une alliance de facteurs : montée en compétence des équipes cyber, structuration des dispositifs de réponse et, surtout, capacité à s’adapter en continu aux mutations de la menace. La vigilance, quant à elle, reste une affaire collective, car chaque usager, chaque institution, chaque entreprise demeure une cible potentielle dans un univers numérique sans frontière.