Tous les articles par Damien Bancal

Damien Bancal, expert reconnu en cybersécurité Damien Bancal est une figure incontournable de la cybersécurité, reconnu à l’international pour son expertise et son engagement depuis plus de 30 ans. Fondateur de ZATAZ.com en 1989 (et DataSecurityBreach.fr en 2015), il a fait de ce média une référence majeure en matière de veille, d’alertes et d’analyses sur les cybermenaces. Auteur de 17 ouvrages et de plusieurs centaines d’articles pour des médias comme Le Monde, France Info ou 01net, il vulgarise les enjeux du piratage informatique et de la protection des données personnelles. Lauréat du prix spécial du livre au FIC/InCyber 2022, finaliste du premier CTF Social Engineering nord-américain (2023), et vainqueur du CTF Social Engineering du HackFest Canada (2024), il est reconnu pour sa capacité à allier pratique du terrain et transmission pédagogique. Le New York Times ou encore Le Big Data ont salué son parcours, et l’agence Tyto PR l’a classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023. Il est aujourd’hui 9ᵉ influenceur cyber en Europe. Chroniqueur à la radio et à la télévision (France Info, RTL, M6, Medi1...), il est également réserviste citoyen au sein de la Gendarmerie Nationale (Lieutenant-Colonel - Unité Nationale Cyber) et de l'Éducation Nationale (Hauts-de-France). Médaillé de la Défense Nationale (Marine) et des réservistes volontaires, il poursuit son engagement au travers de son entreprise veillezataz.com, lancée en 2022.

Vos anciens employés sont-ils partis avec vos données ?

Seuls 40% des dirigeants de PME en France sont certains que leurs anciens employés ne peuvent pas accéder aux actifs numériques de leur entreprise.

Une récente enquête sur le comportement des petites et moyennes entreprises en temps de crise montre que les réductions de personnel peuvent entraîner des risques supplémentaires en matière de cybersécurité. Preuve en est, seuls 40% des dirigeants d’entreprises françaises sont sûrs que leurs anciens employés n’ont pas accès aux données stockées dans le cloud de l’entreprise, et seulement 39% d’entre eux sont certains qu’ils ne peuvent plus utiliser les comptes de l’entreprise. En comparaison à la moyenne globale, s’élevant respectivement à 51% et 53% (des chiffres toujours insuffisants), la France fait figure de mauvaise élève.

Si les études ont montré que les entreprises se sont attachées à fidéliser leurs équipes au maximum pendant la pandémie, il n’en reste pas moins que nombre d’entre elles risquent encore de devoir recourir à des suppressions de postes afin de réduire les coûts en temps de crise. Kaspersky a interrogé plus de 1 300 dirigeants de petites et moyennes entreprises pour connaître les stratégies privilégiées pour maintenir les activités à flot, et quels risques cyber ces mesures pourraient entraîner.

Parmi les personnes interrogées, plus de la moitié des répondants et 6 Français sur 10 ont dit être incapable d’affirmer avec certitude que leurs ex-employés n’ont pas accès aux actifs numériques de l’entreprise. Sur la base de ces données, il apparaît que les réductions de personnel peuvent faire courir des risques supplémentaires à la sécurité des données de l’entreprise et à ses moyens d’existence. L’utilisation abusive de ces données par d’anciens employés dans le cadre d’un nouvel emploi ou pour se faire de l’argent est une préoccupation majeure pour les dirigeants d’entreprises. Les résultats de l’enquête suggèrent que la plupart d’entre eux s’inquiètent de voir d’anciens collaborateurs partager les données internes de l’entreprise avec de nouveaux employeurs (63% à l’international, 66% en France), ou qu’ils fassent usage de données corporate comme les bases de données de leurs prospects existants pour se lancer à leur compte (60%).

Dans l’ensemble, 31% des responsables interrogés considèrent les réductions d’effectifs comme une mesure à considérer pour réduire les coûts en cas de crise. Les chefs d’entreprise français sont moins disposés à envisager des réductions d’effectifs que la moyenne globale, avec seulement 20% des répondants estimant qu’il s’agit là d’une possibilité.

Les mesures de réduction des coûts les plus pratiquées en France incluent la diminution des dépenses marketing (41%) et des dépenses liées aux véhicules (34%), suivie par la diminution des coûts attribués à la formation du personnel (24 %). Quant à la cybersécurité, 14% des dirigeants de PME françaises sont susceptibles de réduire les sommes allouées à ce poste de dépense, c’est plus que la moyenne, et très au-dessus, par exemple, des 5% obtenus au Royaume-Uni !

« Tout accès non autorisé peut devenir un réel problème pour toutes les entreprises, car cela peut affecter la compétitivité d’une société lorsque les données de celles-ci sont transférées à un concurrent, vendues ou supprimées » explique Bertrand Trastour, directeur général de Kaspersky France. « Ce problème se complique lorsque les employés utilisent des services non professionnels (« shadow IT ») qui ne sont pas directement déployés ou contrôlés par les départements informatiques de l’entreprise. Si l’utilisation de ces services n’est pas maîtrisée après le licenciement d’un employé, il est fort probable que l’ex-employé ait toujours accès aux informations partagées via ces applications.« 

Sécurité de votre entreprise

Gardez le contrôle du nombre de personnes ayant accès aux données critiques de l’entreprise, en réduisant la quantité de données accessibles à l’ensemble des employés. Il est plus probable que les incidents adviennent dans des entreprises où trop d’employés manipulent des informations confidentielles qui peuvent être vendues ou utilisées d’une manière ou d’une autre.

Mettez en place une politique d’accès aux actifs de l’entreprise, notamment aux boîtes mail, aux dossiers partagés et aux documents en ligne. Tenez-la à jour et pensez à supprimer l’accès si un employé quitte l’entreprise. Utilisez un logiciel de sécurité d’accès au cloud pour gérer et surveiller l’activité des employés dans les services de cloud de votre entreprise, et vous aider à appliquer les politiques de sécurité.

Effectuez des sauvegardes régulières des données essentielles de l’entreprise pour garantir leur sécurité en cas d’urgence.

Effectuez une veille régulière des données essentielles de l’entreprise ayant pu fuite, comme la veille proposée par le service veille ZATAZ.

Donnez des directives claires quant à l’utilisation des services et des ressources externes. Les employés doivent savoir quels outils ils doivent ou ne doivent pas utiliser et pourquoi. Lors du passage à un nouveau logiciel de travail, il faut mettre en place une procédure pour que les services informatiques et les autres responsables puissent le valider en amont.

Encouragez les employés à avoir des mots de passe forts pour tous les services numériques qu’ils utilisent, et à en changer régulièrement.

Rappelez régulièrement au personnel l’importance de respecter les règles de base en matière de cybersécurité (gestion sécurisée des comptes, des mots de passe, des e-mails et bonnes pratiques en ligne). Un programme de formation complet permettra à vos travailleurs non seulement d’acquérir les connaissances nécessaires mais aussi de les mettre en pratique.

Une nouvelle version d’un logiciel espion visant les citoyens iraniens, Furball, caché dans une application de traduction

Une nouvelle version du malware Android FurBall utilisée dans une campagne « Domestic Kitten » impacte les citoyens iraniens. Et cela dure depuis 2016 !

Des chercheurs ont récemment identifié une nouvelle version du malware Android FurBall. Cette version est utilisée dans une campagne nommée Domestic Kitten. Le groupe de pirates APT-C-50 opère des actions de surveillance visant des smartphones de citoyens iraniens. Depuis juin 2021, le malware est diffusé sous couvert d’une application de traduction par l’intermédiaire d’une copie d’un site web iranien fournissant des articles, des revues et des livres traduits. La campagne Domestic Kitten remonte au moins à 2016 et est toujours active.

Cette version de FurBall possède les mêmes fonctionnalités de surveillance que les versions précédentes. Comme la fonctionnalité de cette variante n’a pas changé, l’objectif principal de cette mise à jour semble être d’échapper aux logiciels de sécurité. Ces modifications n’ont cependant eu aucun effet sur les solutions ESET, qui ont détecté cette menace sous le nom de Android/Spy.Agent.BWS. FurBall,. Ce malware Android utilisé depuis le début de ces campagnes, a été créé à partir du stalkerware commercial KidLogger.

L’échantillon analysé par l’éditeur d’antivirus ESET ne demande qu’une seule permission intrusive ; celle d’accéder aux contacts. La raison pourrait être son objectif d’éviter d’être détecté, mais d’un autre côté, nous pensons également qu’il pourrait s’agir de la phase préliminaire d’une attaque d’hameçonnage ciblé menée par SMS. Si l’auteur de la menace élargit les autorisations de l’application, il pourrait être également possible d’exfiltrer d’autres types de données à partir des téléphones concernés, comme les SMS, la géolocalisation de l’appareil, les appels téléphoniques et bien plus encore.

Cette application Android malveillante est diffusée via un faux site web imitant un site légitime qui propose des articles et des livres traduits de l’anglais au persan (download maghaleh). D’après les coordonnées du site web légitime, ce service est proposé depuis l’Iran, ce qui nous amène à penser avec quasi-certitude que le faux site web cible des citoyens iraniens. « Le but est de proposer une application Android à télécharger après avoir cliqué sur un bouton qui indique en persan « Télécharger l’application ». Le bouton porte le logo Google Play, mais cette application n’est pas disponible dans Google Play Store. Elle est téléchargée directement depuis le serveur de l’attaquant « déclare Luká tefanko, chercheur chez ESET.

MyOpenVDP : approche responsable de la divulgation de vulnérabilités

YesWeHack, plateforme européenne de Bug Bounty, lance MyOpenVDP, une solution de Programme de divulgation volontaire de vulnérabilités clé en main sous forme d’outil open-source. Mission; favoriser une approche responsable de la divulgation de failles.

« Notre initiative est le reflet de notre décennie d’expertise en matière de sécurité en Europe, de nos investissements à long terme et de notre engagement profond envers l’approche CVD (Coordinated Vulnerability Disclosure), l’éthique, la transparence et le respect des lois européennes« , déclare Guillaume Vassault-Houlière, CEO et cofondateur de YesWeHack.

Alors que plusieurs organismes publics internationaux ont reconnu l’intérêt et la nécessité d’une manière plus transparente de signaler les vulnérabilités, la CVD n’est pas encore largement généralisée alors qu’elle offre un canal indispensable pour un dialogue régulier et de confiance avec la communauté de hackers éthiques.

CVD / VDP, kesako ?

Un internaute trouve une faille dans un site web ? Comment faire pour alerter, de manière propre et efficace ? Et surtout, sans risque d’être pris pour un vulgaire mais dangereux pirate par l’entreprise alertée ? Une application Web pour divulguer les vulnérabilités (VDP = Programme de divulgation volontaire) en toute sécurité est une solution, celle proposée par YWH. (il existe aussi l’ANSSI, les CERTs, Etc.)

Étant donné que la divulgation sauvage ou le fait de ne pas signaler une vulnérabilité en raison d’un défaut de moyens de communication met les utilisateurs en danger et peut avoir un impact sur la réputation des fournisseurs, le CVD est le moyen de transformer ces risques en opportunités et d’instaurer la confiance.

Le système permet de protéger la communication, chiffrement (pgp) obligatoire et l’unique récepteur de l’information est l’entreprise.

MyOpenVDP peut évoluer vers une version payante offrant une personnalisation complète et facile ainsi qu’une intégration dans la plateforme YesWeHack, parfaitement adaptée aux processus et outils d’une organisation DevSecOps.

Les incidents de cybersécurité en troisième position des types de crise les plus difficiles à surmonter pour les PME françaises

Une récente enquête menée à l’international auprès de 1 307 dirigeants d’entreprises comptant entre 1 et 999 employés révèle que les incidents de cybersécurité engendrent presque les mêmes difficultés qu’une chute brutale des ventes. 13% des personnes interrogées dans les petites et moyennes entreprises considèrent que les cyberattaques sont les crises les plus difficiles à surmonter. En France, ils sont 11% à le penser, plaçant les risques cyber à la troisième position des aléas les plus durs à appréhender. Les résultats de la recherche suggèrent également que la probabilité d’être confronté à un incident de cybersécurité augmente avec le nombre d’employés travaillant dans l’entreprise.

Les petites et moyennes entreprises contribuent grandement à l’économie mondiale : selon l’Organisation mondiale du commerce, les PME représentent plus de 90 % de la totalité des entreprises. Cependant comme l’a montré la pandémie, ces entreprises peuvent être particulièrement vulnérables aux répercussions des crises.

Afin de mieux comprendre quels cas de figure représentent le plus de risques pour les PME, des dirigeants d’entreprises comptant entre 1 et 999 employés, issus de 13 pays différents ont été interrogés par un spécialiste de la cybersécurité . Bien que les données agrégées indiquent que les incidents relatifs à la cybersécurité constituent le deuxième type de crise le plus grave au niveau mondial (3e en France), derrière la chute brutale des ventes, ces deux types de crises sont jugées comme ayant une gravité égale, selon les dirigeants d’entreprises moyennes (50 à 999 employés) interrogées. Les problèmes liés aux loyers et à l’introduction de nouvelles réglementations sont cependant moins difficiles à gérer pour les PME.

Inquiétudes pour les PME françaises

En France, si les incidents de cybersécurité sont perçus comme critiques et complexes à maîtriser (11%), ils ne sont qu’en troisième position derrière les départs massifs d’employés (13%) et les désastres environnementaux (12%). Si l’on se concentre uniquement sur les moyennes entreprises, les incidents de cybersécurité arrivent en deuxième place (16%), après les démissions massives (20%).

Ces préoccupations en matière de sécurité informatique sont loin d’être infondées, d’autant plus que la probabilité d’être confronté à un problème de cybersécurité augmente à mesure que l’entreprise se développe. Alors que seulement 8% des organisations comptant 1 à 8 employés ont déclaré avoir été confrontées à une faille de sécurité informatique (3% en France), cette part passe à 30 % pour les entreprises comptant plus de 501 travailleurs (23% en France, mais ce chiffre monte à 33% pour le segment des entreprises comptant entre 250 et 500 employés).

« Aujourd’hui, les incidents de cybersécurité peuvent arriver aux entreprises de toutes tailles et affecter leurs opérations de manière significative, ainsi que leur rentabilité et leur réputation » commente Konstantin Sapronov, de chez Kaspersky. « Cependant, comme le montre notre rapport analytique sur la réponse aux incidents, dans la plupart des cas, les auteurs des attaques utilisent des lacunes évidentes dans la sécurité numérique d’une organisation pour accéder à son infrastructure et voler des fonds ou des données. Ce fait suggère que les mesures de protection de base, que même les petites entreprises peuvent facilement adopter, comme la mise en place d’une politique de mots de passe rigoureuse, des mises à jour régulières et la sensibilisation des employés à la sécurité, peuvent, si elles ne sont pas négligées, contribuer de manière significative à la cyber-résistance de l’entreprise« .

En France, on constate que les petites et les moyennes entreprises sont tout autant visées par les cyberattaques. Cependant, les petites entreprises ne considèrent pas le risque cyber avec autant de sérieux, ce qui dénote un énorme besoin de sensibilisation quant à l’importance de la cybersécurité pour les petites entreprises.

Recommandation pour que votre entreprise reste protégée même en temps de crise

  • Mettez en place une politique de mots de passe forte, en exigeant que le mot de passe d’un compte utilisateur standard comporte au moins huit lettres, un chiffre, des lettres majuscules et minuscules et un caractère spécial. Veillez à ce que ces mots de passe soient modifiés en cas de suspicion de piratage. La Commission Informatique et des Libertés (CNIL) vient de publier ses recommandations sur le sujet.

  • N’ignorez pas les mises à jour. Celles-ci apportent généralement de nouvelles fonctionnalités et des améliorations de l’interface, mais elles permettent également de combler des lacunes en matière de sécurité.

  • En plus de la mise à jour de tous les appareils, une autre étape importante consiste à mettre en place des sauvegardes hors ligne de vos données afin de pouvoir y accéder rapidement si l’un des fichiers de votre entreprise se retrouve crypté. Vos solutions de sécurité doivent être capables d’identifier et de bloquer les logiciels malveillants inconnus avant qu’ils ne soient exécutés, et doivent disposer d’une fonction qui déclenche la création automatique de copies de sauvegarde en cas d’attaque

Wipers et botnets IoT dominent le paysage des menaces

La guerre entre la Russie et l’Ukraine, la multiplication des équipements connectés et les botnets IoT ont eu le plus fort impact sur les menaces visant les systèmes de contrôle des processus industriels (ICS).

Selon le dernier rapport de sécurité OT et IoT de Nozomi Networks Labs, les malwares de type « wipers », l’activité des botnets IoT et la guerre entre la Russie et l’Ukraine ont eu un fort impact sur le paysage des menaces au premier semestre 2022.

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, les chercheurs ont observé l’activité de plusieurs types d’acteurs malveillants, notamment des hacktivistes, des APT étatiques et des cybercriminels. Ils ont également été témoins de l’usage intensif de wipers, ainsi que de l’apparition d’un variant d’Industroyer, nommé Industroyer2, conçu dans le but de détourner le protocole IEC-104, couramment utilisé dans les environnements industriels. Comme le montre le blog ZATAZ, spécialiste de l’actualité liée à la lutte contre la cybercriminalité, les assauts des pirates informatiques Russes et Ukrainiens ont évolué de manière significative.

Toujours au premier semestre 2022, l’activité des botnets IoT s’est intensifiée et complexifiée. Nozomi Networks Labs a mis en place une série de honeypots destinés à attirer ces robots malveillants et à en capter l’activité afin d’en savoir plus sur la manière dont ils ciblent l’Internet des objets. Les analystes de Nozomi Networks Labs ont ainsi exprimé des préoccupations croissantes autour de la sécurité des mots de passe codés « en dur » et des interfaces Internet servant à l’identification des utilisateurs. De janvier à juin 2022, les honeypots de Nozomi Networks ont permis les découvertes suivantes :

Mars 2022 a été le mois le plus actif, au cours duquel ont été collectées près de 5000 adresses IP distinctes de cyberattaquants. Les plus nombreuses de ces adresses IP se situaient en Chine et aux Etats-Unis. Les identifiants root et admin sont les plus fréquemment ciblés et exploités selon diverses méthodes par des acteurs malveillants afin d’accéder à l’ensemble des commandes et comptes utilisateurs.

En matière de vulnérabilité, les secteurs de la fabrication et de l’énergie demeurent les plus exposés, suivis par la santé et le commerce.
La CISA a rendu publiques 560 CVE, un nombre en recul de 14 % comparé au second semestre 2021.
Le nombre de fabricants touchés a augmenté de 27 %.
Le nombre de produits touchés est lui aussi en hausse, de 19 % par rapport au second semestre 2021.

« Cette année, le paysage des cybermenaces s’est complexifié, commente Roya Gordonde chez Nozomi Networks. « De nombreux facteurs, notamment la multiplication des équipements connectés, la sophistication des acteurs malveillants ou encore l’évolution des motifs des attaques accentuent le risque de piratages de données ou de cyberattaques physiques. Heureusement, les défenses de sécurité évoluent elles aussi. Des solutions sont disponibles dès à présent pour apporter aux infrastructures critiques la visibilité réseau, la détection dynamique des menaces et les informations de veille exploitables nécessaires pour réduire leurs risques et renforcer leur résilience. »

Vulnérabilité à pirate pour Microsoft Office 365 Message Encryption

Une faille dans l’outil Microsoft Office 365 Message Encryption peut permettre à des hackers malveillants d’accéder à vos courriels. Il n’existe, pour le moment, encore aucun correctif.

Microsoft Office 365 Message Encryption (OME) permet aux entreprises d’envoyer des e-mails chiffrés en interne et en externe. Cette solution utilise l’implémentation Electronic Codebook (ECB) – un mode de fonctionnement connu pour laisser fuiter certaines informations structurelles sur les messages.

En collectant suffisamment d’e-mails OME, des hackers peuvent déduire partiellement ou totalement le contenu des messages. Pour ce faire, ils doivent analyser l’emplacement et la fréquence des séquences répétées dans les messages individuels, puis faire correspondre ces séquences à celles trouvées dans d’autres e-mails et fichiers OME.

« Les hackers qui parviennent à mettre la main sur plusieurs messages peuvent utiliser les informations ECB fuitées pour déchiffrer le contenu de ces messages. Plus le hacker dispose d’un nombre important d’e-mails, plus ce processus est facile et précis. Ils peuvent mener cette opération soit en mettant la main sur des archives d’e-mails volés lors de violations de données, soit en s’introduisant sur un compte ou un serveur de messagerie, soit en accédant aux sauvegardes », explique Harry Sintonen, consultant et chercheur en sécurité chez WithSecure, qui a découvert le problème.

Les pirates peuvent mener une analyse tout en étant hors ligne, et donc compromettre des archives d’anciens messages. Malheureusement, les entreprises n’ont aucun moyen d’empêcher un hacker en possession des e-mails d’en compromettre le contenu en utilisant cette méthode.

Il n’est pas non plus nécessaire de connaître les clés de chiffrement pour effectuer l’analyse. Et l’utilisation d’un système BYOK (Bring Your Own Key) ne résout pas le problème.

Harry Sintonen a partagé ses recherches avec Microsoft en janvier 2022. Microsoft a reconnu le problème mais… aucun correctif n’a cependant été publié depuis !

Les entreprises peuvent choisir de renoncer à utiliser cette fonctionnalité mais le risque que des hackers accèdent à des e-mails existants déjà chiffrés avec OME demeure.

Toute entreprise dont le personnel utilisait OME pour chiffrer les e-mails est coincée. Pour celles qui sont soumises à des exigences de confidentialité dans le cadre de contrats ou de réglementations locales, cela peut créer des problèmes. Et il y a, évidemment, les risques liés au vol de données lui-même, ce qui en fait un souci majeur pour les organisations.

Il n’existe donc pas de correctif publié par Microsoft, et aucun mode de fonctionnement plus sécurisé n’est disponible pour les administrateurs de messagerie ou les utilisateurs. Bref, en attendant et quand cela est possible, il est recommandé d’éviter d’utiliser OME pour assurer la confidentialité des e-mails.

TOP 5 des attaques DNS : Le phishing toujours plébiscité par les hackers, les DDoS en forte hausse

D’après le rapport IDC Global DNS Threat Report 2022, les attaques par phishing ont représenté 44% des attaques subies par les entreprises françaises tandis que les DDoS ont vu leur part croître de près de 11 points pour s’établir à 33%.

EfficientIP, entreprise hexagonale spécialisée dans l’automatisation du DDI (DNS, DHCP, IPAM), présente le Top 5 des attaques visant ou utilisant le DNS comme vecteur qui ont frappé les entreprises françaises en 2022. D’après le Global DNS Threat Report 2022, les hackers se sont ainsi concentrés sur les attaques par phishing, les malware basées sur le DNS, le DDoS, le DNS Hijacking et enfin l’abus des mauvaises configurations DNS au niveau du cloud. Parmi celles-ci, les attaques DDoS ont été en forte augmentation, boostées par le contexte de tensions internationales extrêmes.

Phishing

Aujourd’hui le phishing est la menace numéro 1 qui pèse sur le DNS. Ce mode opérationnel a représenté 44% des attaques subies par les entreprises françaises interrogées dans le cadre du DNS Threat Report. Les hackers se font passer pour un organisme connu (banque, service des impôts, CAF, etc.), en utilisant le logo et le nom de cet organisme pour inciter les utilisateurs à cliquer sur des liens frauduleux. L’usage de liens trompeurs et corrompus est ainsi le principal vecteur d’attaque utilisé par les hackers pour compromettre les DNS.

DNS based malwares

En deuxième position, les attaques DNS basées sur des Malwares ont quant à elles progressé de 8 points par rapport à 2021 pour représenter 40% des tentatives de compromissions qui ont visé les entreprises françaises en 2022. Pour ces attaques, les hackers tentent d’installer des virus au niveau du serveur DNS pour atteindre plusieurs objectifs. Ils peuvent par exemple altérer les configurations TCP/IP pour rediriger les utilisateurs vers des noms de domaine frauduleux, ou alors s’appuyer sur cette porte d’entrée pour exfiltrer les données qui circulent via le DNS.

DDoS

En troisième place, les DDoS ont vu leur part exploser et prendre 11 points pour représenter 33% des attaques subies par les entreprises en 2022. Le but de ces attaques est toujours le même, à savoir rendre impossible le fonctionnement du DNS en le saturant de requêtes et ainsi empêcher les entreprises de fonctionner. Dans un climat international tendu, ces attaques visant plus à mettre hors service ont été largement privilégiées aux ransomwares ayant des visées plus pécuniaires pour les hackers.

DNS Hijacking

Quatrième, le DNS hijacking – aussi appelé « redirection DNS » ou « attaque DNS » représente quant à lui 25% des attaques qui ont frappé les entreprises françaises, soit 8 points de plus que l’an passé. Ces attaques visent principalement deux niveaux de l’ensemble du système : le registre qui contrôle la liste des noms de domaine, et le serveur DNS qui gère les enregistrements techniques. Dans les deux cas l’objectif est de détourner, d’une manière ou d’une autre, les fonctionnalités du serveur de domaine des entreprises, soit pour rediriger les utilisateurs vers des domaines frauduleux, soit pour exfiltrer des données.

Abus des mauvaises configurations cloud

Enfin, la cinquième attaque la plus représentée en France avec 22% est l’abus des mauvaises configurations au niveau du cloud. Ces attaques exploitent les failles les erreurs de configuration au niveau du DNS et qui permettent aux hackers de mettre en place des redirections frauduleuses. Il est important de noter que ces attaques touchent aussi bien des entreprises que les grands hyperscalers.

« Ces attaques, leur variété, leur nombre et l’impact qu’elles ont sur les entreprises, aussi bien financier qu’au niveau de la réputation, montrent que la sécurité du DNS doit devenir une priorité absolue des entreprises. Il s’agit d’un organe central et vital qui représente bien trop d’opportunités pour les hackers s’il est mal protégé, » détaille Ronan David, directeur de la stratégie et cofondateur d’EfficientIP. « L’intégration de solutions de sécurité au niveau du serveur de noms de domaine permet non seulement de protéger celui-ci, mais aussi de renforcer la protection de tous les utilisateurs et des outils de l’entreprise.« 

Executive Order on Enhancing Safeguards for United States Signals Intelligence Activities

Les Etats-Unis et l’Union européenne bientôt au diapason concernant le transfert des données personnelles ?

Le décret signé le 7 octobre dernier par le président américain, Joe Biden, concernant le transfert des données personnelles permet de renforcer les mesures garantissant la confidentialité et la protection des libertés civiles et des données personnelles de résidents européens transférées vers les États-Unis (Executive Order on Enhancing Safeguards for United States Signals Intelligence Activities).

Pour mémoire, le dispositif du Privacy Shield avait été invalidé en 2020 par la justice européenne (CJUE 16 juillet 2020 arrêt dit « Schrems II »), qui avait jugé que les atteintes portées à la vie privée des personnes dont les données personnelles sont traitées par les entreprises et opérateurs soumis à la législation américaine étaient disproportionnées au regard des exigences de la Charte des Droits Fondamentaux de l’Union européenne.

Il s’agissait ni plus ni moins de restaurer la confiance entre l’Union européenne et les Etats-Unis concernant leurs flux transfrontaliers de données personnelles. Ce décret devrait permettre à la Commission européenne d’initier la procédure menant à une décision d’adéquation, dont l’objectif à terme serait de reconnaître l’adéquation de la législation américaine avec les exigences de législation européenne en matière de protection des données personnelles. (Réactions de Corinne Khayat et Anne-Marie Pecoraro, Avocate associée au cabinet UGGC).

Cyber attaque : campagne de cyber-espionnage du groupe POLONIUM contre des cibles basées en Israël

Des pirates s’intéressant uniquement à des cibles israéliennes, POLONIUM, ont attaqué plus d’une douzaine d’organisations dans différents secteurs, tels que l’ingénierie, les technologies de l’information, le droit ou encore les communications, le marketing et le branding, les médias, les assurances et les services sociaux.

POLONIUM a ciblé plus d’une douzaine d’organisations en Israël depuis au moins septembre 2021, et les actions les plus récentes du groupe ont même été observées en septembre 2022. Les secteurs ciblés par ce groupe comprennent l’ingénierie, les technologies de l’information, le droit, les communications, le marketing et le branding, les médias, les assurances et les services sociaux.

POLONIUM est un groupe de cyber espionnage décrit par Microsoft pour la première fois en juin 2022. Selon Microsoft, le groupe est basé au Liban et coordonne ses activités avec d’autres acteurs affiliés au ministère iranien du Renseignement et de la Sécurité.

Selon ESET Research, POLONIUM est un acteur très actif qui dispose d’un vaste arsenal de malwares, et qui les modifie et en développe constamment de nouveaux. L’utilisation de services dans le Cloud tels que Dropbox, Mega et OneDrive pour les communications de commande et de contrôle (C&C) est une caractéristique commune à plusieurs des outils du groupe. Les renseignements et les signalements publics sur POLONIUM sont très rares et limités, probablement parce que les attaques du groupe sont très ciblées et que le vecteur d’infection initial n’est pas connu.

« Les nombreuses versions et modifications que POLONIUM a introduites dans ses outils personnalisés démontrent un effort continu visant le long terme pour espionner les cibles du groupe. ESET en déduit que ce groupe de pirates est intéressé par la collecte de données confidentielles auprès de ses cibles, et ne semble pas s’engager dans des actions de sabotage ou de ransomwares, » explique Matías Porolli, chercheur chez ESET qui a analysé la campagne.

La boîte à outils de POLONIUM se compose de sept portes dérobées personnalisées : CreepyDrive, qui détourne les services de OneDrive et Dropbox dans le Cloud pour les communications de C&C ; CreepySnail, qui exécute les commandes reçues depuis l’infrastructure des attaquants ; DeepCreep et MegaCreep, qui utilisent respectivement les services de stockage de fichiers Dropbox et Mega; et FlipCreep, TechnoCreep et PapaCreep, qui reçoivent des commandes depuis les serveurs des attaquants. Le groupe a également développé plusieurs modules personnalisés pour espionner ses cibles en prenant des captures d’écran, en enregistrant les frappes au clavier, en espionnant via la webcam, en ouvrant des shells inversés, en exfiltrant des fichiers, etc.

« La plupart des modules malveillants du groupe sont concis, avec des fonctionnalités limitées. Dans un cas, les attaquants ont utilisé un module pour effectuer des captures d’écran et dans un autre pour les transmettre au serveur de C&C. Dans le même ordre d’idée, ils aiment diviser le code de leurs portes dérobées, en répartissant la fonctionnalité malveillante dans plusieurs petites DLL. Espérant peut-être que les défenseurs ou les chercheurs n’observeront pas la chaîne d’attaque complète », termine Matias Porolli.

Données personnelles : Les Français exigent plus de transparence de la part des entreprises

Les Français exigent plus de transparence de la part des entreprises concernant l’utilisation de leurs données personnelles et admettent avoir besoin d’aide pour garantir leur confidentialité.

Une étude CISCO indique que 77 % des Français estiment que le traitement des données personnelles par une entreprise est révélateur de la façon dont elle considère et respecte ses clients.

55 % des Français déclarent ne pas être en mesure de protéger efficacement leurs données personnelles.

38 % des Français estiment que le gouvernement doit être l’acteur principal de la protection de leur vie privée.

Menée dans 12 pays dont la France, l’étude montre que près de huit consommateurs français sur dix font un lien direct entre le traitement des données personnelles par une entreprise et le respect de ses clients. Ainsi, la transparence apparaît comme la priorité absolue aux yeux des Français.

Pour accorder leur confiance à une entreprise, 32 % des Français exigent d’avoir un accès simplifié aux informations concernant l’utilisation de leurs données et 30 % déclarent ne vouloir en aucun cas que leurs informations personnelles puissent être commercialisées.

À l’international

L’érosion de la confiance auprès des entreprises qui ne respectent pas les données des consommateurs a des conséquences directes. Ainsi :

76 % des consommateurs dans le monde déclarent qu’ils n’achèteraient pas de produits/solutions à une entreprise à laquelle ils ne font pas confiance pour la gestion de leurs données.
37 % indiquent qu’ils ont changé de fournisseur en raison des pratiques en matière de confidentialité des données.
53 % disent qu’ils gèrent leurs paramètres de cookies à partir d’un site web avant de les accepter.
46 % des personnes possédant un appareil à commande vocale à domicile déclarent l’éteindre régulièrement pour protéger leur vie privée.
En France, il y a un fort besoin d’accompagnement et de clarté quant à l’utilisation des données personnelles par les entreprises. En effet, 59 % des Français avouent ne pas parvenir à lire complètement les conditions générales avant de les accepter. De plus, les Français aimeraient pouvoir faire confiance aux entreprises dans la personnalisation de leurs paramètres de confidentialité sous peine d’aller voir ailleurs… Ainsi, lorsqu’une entreprise ne peut pas répondre aux attentes de protection de leur vie privée, 25 % des consommateurs français déclarent changer de prestataire de services pour des raisons de confidentialité.

Des Français volontaires et à l’écoute mais qui restent à convaincre

55 % des Français déclarent ne pas être en mesure de protéger efficacement leurs données personnelles. Les raisons évoquées sont l’impossibilité de savoir ce que les entreprises font de leurs données (83 %) tandis que 45 % des Français se sentent obligés d’accepter la manière dont les données sont utilisées s’ils veulent disposer du service proposé par l’entreprise en question. Plus préoccupant, 43 % ont le sentiment que leurs données personnelles sont de toutes façons déjà accessibles. L’effort de transparence est ici une question majeure pour restaurer la confiance.

38 % des Français estiment que le gouvernement doit endosser le rôle de protecteur des données tandis que 21 % pensent que la garantie de la confidentialité incombe aux entreprises. Environ 1 Français sur 2 pense que les lois en matière de protection des données personnelles ont un impact positif. Autre fait intéressant, les consommateurs français ont une meilleure connaissance des lois relatives à la protection de la vie privée (52 %) que leurs voisins allemands (46 %), italiens (33 %) et espagnols (28 %). Cela laisse l’opportunité au gouvernement de proposer des nouvelles lois pour des Français plus que jamais à l’écoute.

Enfin, une lueur d’espoir existe concernant la réappropriation des données personnelles par les Français puisqu’ils sont 18 % à avoir déjà exercé leur droit d’accès qui consiste à demander à une entreprise de récupérer les données qu’elle détient sur eux. En effet, même si cette part est relativement faible par rapport à des pays comme l’Inde (59 %) ou l’Italie (26 %), on peut envisager que les Français seront davantage conscients des données récoltées par des tiers à mesure que cette pratique, encore inconnue il y a quelques années, prendra de l’ampleur. La sensibilisation aux recours possibles pour les Français souhaitant plus de visibilité sur leurs données sera donc un des principaux moteurs du regain de leur confiance.