Tous les articles par Damien Bancal

Damien Bancal, expert reconnu en cybersécurité Damien Bancal est une figure incontournable de la cybersécurité, reconnu à l’international pour son expertise et son engagement depuis plus de 30 ans. Fondateur de ZATAZ.com en 1989 (et DataSecurityBreach.fr en 2015), il a fait de ce média une référence majeure en matière de veille, d’alertes et d’analyses sur les cybermenaces. Auteur de 17 ouvrages et de plusieurs centaines d’articles pour des médias comme Le Monde, France Info ou 01net, il vulgarise les enjeux du piratage informatique et de la protection des données personnelles. Lauréat du prix spécial du livre au FIC/InCyber 2022, finaliste du premier CTF Social Engineering nord-américain (2023), et vainqueur du CTF Social Engineering du HackFest Canada (2024), il est reconnu pour sa capacité à allier pratique du terrain et transmission pédagogique. Le New York Times ou encore Le Big Data ont salué son parcours, et l’agence Tyto PR l’a classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023. Il est aujourd’hui 9ᵉ influenceur cyber en Europe. Chroniqueur à la radio et à la télévision (France Info, RTL, M6, Medi1...), il est également réserviste citoyen au sein de la Gendarmerie Nationale (Lieutenant-Colonel - Unité Nationale Cyber) et de l'Éducation Nationale (Hauts-de-France). Médaillé de la Défense Nationale (Marine) et des réservistes volontaires, il poursuit son engagement au travers de son entreprise veillezataz.com, lancée en 2022.

Antivirus en 2026 : toujours indispensable ?

En 2026, les protections intégrées progressent, mais les attaques aussi. La vraie question n’est plus « antivirus ou pas », c’est quel niveau de contrôle vous voulez sur vos postes et vos données.

Faut-il encore installer un antivirus en 2026, alors que Windows, macOS, iOS et Android intègrent déjà des défenses solides ? La réponse dépend moins d’un réflexe d’achat que d’un modèle de risque : usages, exposition, valeur des données et capacité à réagir vite. Un antivirus moderne n’est plus seulement un « scan » de fichiers, il sert à bloquer des comportements, filtrer le web, durcir le navigateur, surveiller des processus et produire des traces utiles après incident. Pour un particulier, il peut réduire l’impact des arnaques et des téléchargements piégés. Pour une entreprise, il devient une brique d’hygiène et de preuve, surtout face au phishing, aux rançongiciels et aux vols d’identifiants.

Ce qui a changé : l’antivirus n’est plus un simple “scanner”

Pendant longtemps, l’antivirus a été résumé à une image : un programme qui repère une « signature » dans un fichier, puis le met en quarantaine. En 2026, cette vision est trop étroite, parce que la menace ne se limite plus à un exécutable grossier déposé sur le disque. Les attaques s’insinuent via le navigateur, des documents piégés, des scripts, des extensions, des publicités, ou des identifiants volés. Elles misent souvent sur la vitesse, l’automatisation et la confusion, plutôt que sur un code facilement reconnaissable.

L’antivirus moderne, quand il est bien conçu, travaille donc sur plusieurs couches. Il peut analyser des comportements, détecter des enchaînements suspects, bloquer des connexions vers des destinations risquées, empêcher un processus de modifier massivement des fichiers, ou alerter sur des tentatives d’accès aux mots de passe du navigateur. Ce glissement est important pour comprendre le débat. Si vous pensez « antivirus = signatures », vous conclurez trop vite que les protections intégrées suffisent. Si vous pensez « antivirus = surveillance, blocage, et preuves », vous verrez qu’il reste une valeur, à condition de choisir une solution adaptée et de ne pas la laisser fonctionner en roue libre.

Il faut aussi regarder l’adversaire tel qu’il opère réellement. Le cybercrime industrialisé ne cherche pas forcément à « infecter » au sens classique, comme une grippe ,hivernale. Il cherche à monétiser, en volant des comptes, en extorquant, en détournant une session, ou en poussant à payer une fausse assistance comme on peut le lire dans cet article. Dans ce théâtre, la prévention ne se limite pas à éviter un fichier. Elle consiste à réduire les occasions de cliquer, à limiter les permissions, à contrôler les scripts, à contenir l’exécution, et à récupérer des indices quand quelque chose a dérapé. L’antivirus, dans sa version 2026, est souvent l’un des rares outils grand public capables d’apporter ces protections sans exiger une équipe sécurité.

Enfin, il y a un aspect rarement assumé : la charge mentale. Beaucoup d’incidents naissent d’un moment d’inattention, d’un faux message « urgent », d’une fenêtre qui se superpose, d’une page qui imite un service. Dans ces scénarios, un bon produit ne remplace pas le discernement, mais il peut casser la chaîne, au bon moment, en bloquant un site, un script, un téléchargement ou une action à risque. C’est moins spectaculaire qu’un « nettoyage » après coup, mais c’est là que se joue l’essentiel.

Protections natives : suffisantes pour qui, et dans quels usages ?

Les systèmes actuels intègrent des mécanismes de défense sérieux. Pour beaucoup d’utilisateurs, c’est déjà une base efficace, à condition d’activer les options de sécurité, de maintenir le système à jour, et de ne pas transformer l’ordinateur en terrain d’essai. Dans ce cadre, la question “faut-il encore un antivirus ?” devient une question de couverture. Qu’est-ce qui est déjà pris en charge, et qu’est-ce qui reste fragile dans votre usage quotidien ?

Le premier facteur, c’est l’exposition. Un poste utilisé pour consulter des sites connus, avec peu d’extensions, des mises à jour automatiques et des comptes protégés, court moins de risques qu’un poste où l’on télécharge souvent, où l’on installe des utilitaires, où l’on partage des fichiers, ou où l’on jongle entre plusieurs comptes. Le second facteur, c’est la valeur des actifs. Si votre machine contient des documents sensibles, des accès professionnels, des identifiants bancaires, ou si elle sert de « coffre-fort » à vos vies numériques, alors votre seuil d’acceptation du risque est plus bas. Le troisième facteur, c’est votre capacité à réagir. Un incident n’est pas seulement un “virus”. C’est du temps perdu, des mots de passe à changer, des comptes à récupérer, parfois des démarches, et une incertitude sur ce qui a été vu ou copié.

Dans cet arbitre, l’antivirus tiers peut ajouter des couches de protection ou de visibilité. Il peut offrir une interface plus lisible, des contrôles web plus agressifs, des règles plus strictes sur les scripts, un suivi d’événements, et des outils de remédiation. Il peut aussi fournir une forme de redondance utile. Une défense n’est pas parfaite, donc deux lignes de défense, si elles ne se gênent pas, peuvent réduire la probabilité qu’un même angle mort soit exploité.

C’est là que le choix devient concret. Chercher le meilleur antivirus n’a de sens que si vous définissez vos critères, simplicité, impact sur les performances, protection web, gestion des alertes, et qualité des journaux en cas d’incident. Sinon, vous achetez un logo et vous espérez. En cybersécurité, l’espoir n’est pas une stratégie, la clarté des règles l’est.

Le vrai risque en 2026 : l’arnaque qui ressemble au normal

Si l’on devait résumer le danger dominant côté grand public, ce ne serait pas « le virus » au sens des années 2000. Ce serait l’arnaque parfaitement plausible, livrée au bon moment, avec les bons codes visuels, et parfois une assistance téléphonique qui imite un support officiel. Les ransomwares et les vols d’identifiants continuent de peser, mais ils arrivent souvent par un point d’entrée très banal : un lien, une pièce jointe, une connexion sur un faux site, un mot de passe réutilisé.

Dans ces attaques, l’antivirus joue un rôle moins visible mais décisif, casser des redirections, empêcher un téléchargement, détecter un script inhabituel, bloquer un domaine récemment utilisé pour des campagnes, alerter sur un comportement de chiffrement massif, ou isoler une action suspecte. Ce sont des micro-interruptions qui peuvent éviter un incident majeur. La défense la plus efficace est celle qui vous épargne l’étape où vous devez « récupérer » votre vie numérique. Un logiciel de cybersécurité qui produit des traces compréhensibles n’est pas seulement une barrière, c’est un instrument d’enquête à l’échelle du poste.

En 2026, la question n’est pas de savoir si l’antivirus « sert encore », mais si votre environnement exige une couche supplémentaire de blocage, de contrôle web et de traçabilité. Pour un usage simple et discipliné, les protections natives peuvent suffire. Dès que l’exposition augmente, téléchargements, usages professionnel, données sensibles, famille peu technophile, une solution dédiée redevient rationnelle, indispensable. Le point décisif est la capacité à prévenir, mais aussi à comprendre, quand une tentative a eu lieu : sans traces, on subit, avec des preuves, on corrige. (Image : Pixabay)

Prospection politique : la CNIL sanctionne cinq candidats

En décembre 2025, la CNIL frappe cinq candidats des scrutins européens et législatifs 2024. Motif : des messages de campagne envoyés à des électeurs, sans respecter plusieurs exigences de protection des données.

La CNIL a prononcé en décembre 2025 cinq sanctions simplifiées contre des candidats aux élections européennes et aux législatives anticipées de 2024. Les contrôles, déclenchés après des signalements via un téléservice dédié, ont mis au jour des manquements liés à l’envoi de SMS, courriels ou courriers de prospection politique. Au total, 23 500 € d’amendes ont été infligés. La CNIL relève notamment l’incapacité à prouver la base légale du traitement, l’utilisation de données collectées pour d’autres finalités, une information incomplète des personnes, l’absence de mécanisme d’opposition, le défaut de réponse à des demandes de droits, et une faille de confidentialité par envoi sans « cci ».

Un observatoire des élections pour capter les dérives

L’épisode démarre pendant la séquence électorale de 2024, marquée par les européennes et des législatives anticipées. Pour canaliser les remontées du public, la CNIL a ouvert un téléservice, pensé comme un point d’entrée unique pour signaler des situations problématiques, dont la réception de messages de prospection politique. Le dispositif, présenté comme un « observatoire des élections », a servi de déclencheur opérationnel. Des citoyens y ont rapporté des SMS, des courriels ou des courriers perçus comme intrusifs, ou envoyés dans des conditions jugées irrégulières.

À partir de ces alertes, l’autorité a interrogé les candidats mis en cause sur la manière dont ils avaient géré les traitements de données liés à leurs envois. Le cœur du sujet n’est pas la communication politique en elle-même, mais la façon dont des informations personnelles ont été utilisées, et sécurisées, pour toucher des électeurs. Dans une campagne, la tentation est forte d’aller vite, d’externaliser, de réutiliser des fichiers existants ou de s’appuyer sur des circuits déjà prêts. C’est précisément là que la CNIL place son curseur : une campagne électorale n’est pas une zone de non-droit, et la mécanique de prospection doit rester compatible avec les règles de protection des données.

Les investigations ont débouché sur cinq sanctions financières prononcées via la procédure simplifiée. La somme totale des amendes atteint 23 500 €. Dit autrement, le dossier met en scène un volume limité de décisions, mais une diversité de défaillances. Et, en filigrane, une même question de gouvernance : qui maîtrise réellement la chaîne, depuis la collecte des données jusqu’au clic sur « envoyer » ?

Des manquements répétés, du consentement à la sécurité

Premier reproche, la difficulté, pour certains candidats, de démontrer que le traitement reposait sur une base légale. La CNIL rappelle que le candidat reste responsable, y compris s’il confie l’envoi à une société spécialisée. Externaliser l’exécution ne transfère pas l’obligation de conformité. Concrètement, les candidats doivent pouvoir établir soit que les destinataires ont accepté de recevoir ces messages, soit que les conditions permettant d’invoquer un intérêt légitime sont réunies, notamment en montrant que les personnes pouvaient raisonnablement s’attendre à être contactées. Or, les contrôles indiquent que certains n’ont pas été capables de fournir ces éléments, ce qui constitue un manquement à l’article 5-2 du RGPD. Sur le plan cyber, l’enjeu est simple : sans traçabilité, pas de preuve, et sans preuve, la conformité s’effondre au premier contrôle.

Deuxième manquement, l’usage de données pour un objectif différent de celui annoncé au départ. Un cas ressort nettement : l’un des candidats, professionnel de santé, a utilisé les numéros de téléphone de ses patients, collectés pour organiser les consultations et assurer le suivi médical, afin d’envoyer un SMS vantant sa candidature. La CNIL juge cet emploi incompatible avec la finalité initiale (article 5-1-b du RGPD). L’affaire illustre une dérive classique dans les environnements riches en données : la réutilisation opportuniste d’un fichier « disponible », sans reposer la question du pourquoi et du cadre. Dans une logique de renseignement, le point d’alerte est évident : lorsqu’une même personne cumule des rôles, l’accès à des données sensibles au travail peut devenir un levier d’influence en dehors de ce contexte.

Troisième reproche, l’information insuffisante des personnes. En prospection politique, la CNIL rappelle l’obligation de fournir l’ensemble des informations prévues par les articles 13 et 14 du RGPD. Le moment dépend de l’origine des données : à la collecte, ou dès le premier message si les données proviennent d’un tiers, par exemple des listes électorales, de sociétés spécialisées dans la revente de données, d’un listing de parti politique, ou d’autres canaux cités par l’autorité. Or, dans quatre cas sur cinq, les messages ou courriers contrôlés n’incluaient pas ces informations, ou seulement une partie. Cette lacune n’est pas un détail rédactionnel. Elle empêche l’électeur de comprendre pourquoi il est ciblé, par qui, et sur quel fondement. Pour une campagne, c’est aussi une erreur stratégique : l’opacité alimente la défiance et transforme un message de mobilisation en signal d’intrusion.

Quatrième manquement, l’absence de mécanisme d’opposition réellement utilisable. Deux candidats n’avaient prévu aucun dispositif permettant aux personnes de refuser la réception de nouveaux messages. La CNIL cite, à titre d’exemples, un « STOP SMS » ou un lien de désinscription. Ici, la logique est binaire : si l’opposition n’est pas simple, elle n’est pas effective, et le droit devient théorique. Dans une lecture cyber, c’est aussi une question de contrôle des flux : une campagne qui ne sait pas traiter les demandes d’opposition est une campagne qui perd la maîtrise de sa propre base, et augmente mécaniquement le risque de plaintes, de blocages et d’escalade contentieuse.

Cinquième point, le défaut de réponse à une demande d’exercice de droits. Un plaignant, destinataire d’un SMS de prospection, a demandé des explications, notamment sur la source de ses données et sur la base légale du traitement, et a également demandé l’effacement. Le candidat n’a pas répondu. La CNIL a sanctionné ce silence et a ajouté une injonction : répondre aux demandes. Ce volet, souvent traité comme un irritant administratif, est en réalité un test de maturité organisationnelle. Répondre suppose d’avoir documenté les entrées de données, les échanges avec d’éventuels prestataires, et la logique de conservation. Là encore, sans journalisation et sans chaîne de responsabilité, la réponse devient impossible.

Enfin, la CNIL relève un manquement à la confidentialité (article 32 du RGPD) dans un envoi par courriel à plusieurs centaines de destinataires, tous adhérents d’un même parti, sans utiliser le champ « cci ». Résultat : les adresses électroniques ont été exposées à l’ensemble des destinataires. L’autorité insiste sur la gravité du risque, car ces données peuvent révéler des opinions politiques réelles ou supposées. Elle rappelle qu’il s’agit de données sensibles au sens de l’article 9 du RGPD. Pour l’angle cybersécurité, c’est le point le plus immédiatement tangible : une simple erreur de paramétrage, ou un geste mal maîtrisé, suffit à créer une fuite de données, avec un impact potentiel sur la sécurité des personnes et sur la confiance dans l’organisation politique.

Ce que la CNIL rappelle aux candidats, et aux prestataires

Pris ensemble, ces manquements dessinent une cartographie très concrète des fragilités des campagnes. D’abord, la gouvernance. La CNIL répète un principe clé : même si une entreprise est sollicitée pour envoyer les messages, le candidat demeure comptable de la conformité. Dans les faits, cela signifie que la délégation ne peut pas se limiter à « faire partir » un volume de messages. Elle doit inclure la capacité à démontrer la licéité, à expliquer l’origine des données, et à garantir les droits. Ce n’est pas une formalité, c’est une obligation de preuve.

Ensuite, la discipline des finalités. Le cas du professionnel de santé résume l’écueil : une donnée collectée dans un contexte relationnel asymétrique, ici le soin, ne peut pas être recyclée pour un objectif électoral. Au-delà du cadre juridique rappelé par la CNIL, l’effet de renseignement est évident : des bases constituées pour des usages de confiance, lorsqu’elles sont détournées, deviennent des outils de pression ou d’influence, même si l’intention initiale se veut « seulement » politique. La frontière, pour le public, se brouille immédiatement.

Troisième enseignement, la transparence n’est pas optionnelle. La CNIL insiste sur l’information complète : dire ce qui est fait, avec quelles données, et comment exercer ses droits. Ce point est crucial dans un environnement où les données circulent par listes, par prestataires, par réutilisations successives. Le texte de l’autorité cite explicitement des sources possibles de données, comme les listes électorales ou la revente, ce qui suffit à comprendre le risque : dès que l’origine n’est plus directe, la charge de clarté augmente.

Quatrième leçon, l’opposition et la gestion des droits doivent être conçues comme un circuit. Un « STOP » absent, une demande ignorée, et la campagne se retrouve à la fois en infraction et dans l’incapacité de corriger. Ce n’est pas seulement une faute, c’est une perte de contrôle. Les campagnes modernes fonctionnent avec des outils, des envois en masse, parfois des fichiers multiples. Sans procédure, l’organisation ne sait plus où se trouvent les données, qui les a, ni comment arrêter l’usage.

Cinquième rappel, la sécurité opérationnelle la plus basique compte. L’épisode du courriel sans « cci » montre qu’une fuite peut naître d’un acte banal. Dans le champ politique, où l’exposition peut être sensible, divulguer une appartenance ou une proximité partisane, même indirectement, peut entraîner des conséquences disproportionnées. La CNIL qualifie ces informations de sensibles, et souligne la gravité de leur révélation. Ce rappel vaut comme message plus large : la conformité n’est pas qu’une affaire de formulaires, elle touche à la protection effective des personnes, et donc à la sécurité.

Patch Tuesday de décembre : Windows en première ligne

Dernier Patch Tuesday de 2025, et Microsoft boucle l’année avec un lot de correctifs où une élévation de privilèges Windows exploitée activement impose l’ordre de priorité aux équipes sécurité.

Ce Patch Tuesday de décembre se distingue moins par le volume des correctifs que par leur profil de risque. Microsoft publie 56 CVE, dont seulement deux critiques sur le papier mais une faille d’élévation de privilèges déjà exploitée dans Cloud Files Mini Filter Driver, rendant la mise à jour Windows prioritaire. Deux vulnérabilités officiellement divulguées complètent le tableau, l’une dans PowerShell, l’autre dans GitHub Copilot pour JetBrains. En parallèle, Mozilla corrige 27 CVE dans Firefox, et Adobe traite à lui seul 142 failles, majoritairement via une mise à jour ColdFusion classée priorité un. Pour les équipes de défense, l’enjeu n’est plus de tout installer au plus vite, mais de hiérarchiser finement les risques.

Un Patch Tuesday dominé par Windows

Pour ce dernier rendez-vous correctif de 2025, Microsoft publie 56 vulnérabilités référencées, avec deux failles considérées comme critiques et 54 classées importantes. Pris isolément, ce volume pourrait presque sembler modéré par rapport à certains mois précédents. Mais l’angle cyber ne se mesure pas au compteur brut de CVE, plutôt à la combinaison entre criticité théorique, exploitabilité pratique et surface d’exposition.

Le point dur de ce mois-ci est clair : CVE-2025-62221, une vulnérabilité d’élévation de privilèges dans le pilote Cloud Files Mini Filter. Officiellement, Microsoft la classe comme « Important » avec un score CVSS v3.1 de 7,8. En pratique, le fait qu’elle soit déjà exploitée dans la nature change complètement la donne. Un attaquant capable d’en abuser peut obtenir des privilèges SYSTEM, soit le niveau de contrôle maximal sur une machine Windows. Dans un modèle de priorisation basé sur le risque, cette combinaison score élevé plus exploitation active suffit à la reclasser de facto au rang de faille critique, quelle que soit l’étiquette de l’éditeur.

Cette vulnérabilité affecte Windows 10 et les versions ultérieures. Autrement dit, elle recoupe une grande partie du parc encore en production dans les entreprises. Pour un attaquant déjà positionné sur un poste utilisateur, cette élévation de privilèges constitue un tremplin idéal vers un contrôle complet de la machine, puis une éventuelle progression latérale. C’est précisément ce type de maillon qui permet de passer d’un incident isolé à un compromis de domaine complet.

La mise à jour du système d’exploitation Windows de décembre corrige à la fois cette faille exploitée et l’une des vulnérabilités divulguées publiquement, CVE-2025-54100. C’est la raison pour laquelle le bulletin place explicitement Windows au sommet des priorités ce mois-ci. Pour les RSSI et responsables de configuration, le calcul est simple : une seule vague de déploiement du correctif OS réduit en même temps la surface d’attaque liée à une exploitation active et à une divulgation publique. Toutes choses égales par ailleurs, la fenêtre de tir laissée aux attaquants se mesure en jours.

Toutes les autres mises à jour Microsoft peuvent, selon les recommandations fournies, être intégrées dans les cycles de patch habituels, alignés sur les SLA internes. Cette hiérarchisation n’invite pas à la complaisance, mais elle reconnaît que le risque marginal supplémentaire lié à ces autres CVE est moindre que celui associé à une élévation de privilèges déjà utilisée sur le terrain.

PowerShell et Copilot, nouveaux angles d’attaque

Au-delà de l’élévation de privilèges dans Cloud Files, deux vulnérabilités divulguées publiquement attirent l’attention des équipes défense. La première, CVE-2025-54100, touche PowerShell et se traduit par un risque d’exécution de code à distance. Là encore, Microsoft la classe en « Important » avec un score CVSS v3.1 de 7,8. Le fait qu’elle soit déjà publique augmente mécaniquement le risque de voir apparaître des scripts d’exploitation reproductibles, même si aucune exploitation active n’est mentionnée dans le texte fourni.

Le correctif de Microsoft pour cette faille ne se limite pas à un patch technique, il s’accompagne d’un avertissement et de recommandations d’usage. Le cœur du problème vient de la commande Invoke-WebRequest. Lorsqu’elle analyse le contenu d’une page web, elle peut, dans certaines conditions, exécuter du code script lors de cette phase d’analyse. La recommandation fournie insiste sur l’utilisation du paramètre -UseBasicParsing pour éviter la prise en charge avancée susceptible de déclencher ce type de comportement.

Les auteurs du récapitulatif soulignent que la nature même de la vulnérabilité rend une correction totale peu probable. Dit autrement, même après application du correctif, la posture de sécurité dépendra en grande partie de la discipline opérationnelle des administrateurs et des scripts en production. Cette vulnérabilité affecte Windows Server 2008 et toutes les versions ultérieures, ce qui élargit encore la surface d’exposition, notamment dans les environnements où PowerShell est massivement utilisé pour l’automatisation.

La seconde vulnérabilité rendue publique, CVE-2025-64671, cible GitHub Copilot for JetBrains. Elle est également classée « Important » mais avec un score CVSS v3.1 plus élevé, à 8,4. On reste officiellement sous le seuil « critique », mais la proximité montre que le scénario d’attaque est loin d’être théorique. L’exploitation repose sur un concept qui parle directement aux spécialistes de l’IA générative : l’attaque « Cross Prompt Inject ».

Concrètement, un attaquant peut insérer du contenu malveillant dans des fichiers non fiables ou sur des serveurs MCP. Copilot, en traitant ces informations, se trouve alors amené à proposer ou exécuter des commandes supplémentaires, injectées dans le flux normal de travail. Le danger augmente fortement lorsque l’option d’approbation automatique du terminal utilisateur est activée. Dans ce cas, les commandes suggérées franchissent plus facilement la barrière entre assistance et exécution réelle.

Cette vulnérabilité ne se corrige pas par une simple mise à jour Windows. Elle impose aux équipes de développement de télécharger et mettre à jour le plugin GitHub Copilot utilisé dans les IDE JetBrains. Ce détail opérationnel est important : il déplace une partie de la responsabilité du côté des équipes dev, qui n’entrent pas toujours dans le périmètre direct des processus de patch management classiques. Pour les équipes de sécurité, l’alignement entre IT, Dev et Sec devient ici une condition de réduction effective du risque.

En termes de renseignement cyber, le cas Copilot illustre une tendance lourde : les outils d’assistance à la programmation et les extensions d’IDE deviennent de nouvelles surfaces d’attaque. Là où l’on regardait traditionnellement les chaînes CI/CD et les dépôts de code, il faut désormais intégrer les assistants IA comme maillons à part entière de la chaîne d’approvisionnement logicielle.

Mozilla, Adobe et la pression des dépendances tierces

Le Patch Tuesday de décembre ne se limite pas à l’écosystème Microsoft. Côté navigateurs, Mozilla publie plusieurs mises à jour pour Firefox 146 et les branches ESR 115.31 et 140.6. Au total, 27 CVE sont corrigées, avec des impacts jugés élevés pour l’ensemble des trois mises à jour. Même si le détail des failles n’est pas fourni ici, les équipes de défense savent par expérience qu’un navigateur exposé à Internet, combiné à des vulnérabilités CVE en nombre à impact élevé, constitue une cible logique pour les campagnes d’exploitation opportunistes.

Adobe, de son côté, alourdit considérablement le bilan chiffré du mois avec cinq mises à jour qui traitent à elles seules 142 CVE. Les produits concernés sont ColdFusion, Experience Manager, DNG SDK, Acrobat et Reader, ainsi que l’application Creative Cloud Desktop. Quatre de ces cinq mises à jour sont classées priorité trois, ce qui suggère un niveau de pression moindre, soit parce que les scénarios d’exploitation sont jugés difficiles, soit parce qu’aucun contexte opérationnel massivement exposé n’a été identifié.

La mise à jour ColdFusion fait figure d’exception. Classée priorité un, elle corrige la grande majorité des 142 vulnérabilités recensées par Adobe ce mois-ci. Aucune exploitation connue n’est signalée dans le texte fourni, mais la concentration de CVE sur un produit serveur côté applicatif suffit à justifier ce classement prioritaire. Dans un environnement où ColdFusion reste installé, un attaquant obtenant une seule chaîne d’exploit stable peut bénéficier d’une surface extrêmement large, depuis les serveurs de contenu jusqu’aux backends métiers.

Le contraste est frappant : côté Microsoft, une faille exploitée activement dans le cœur de Windows impose l’urgence ; côté Adobe, c’est la densité de vulnérabilités dans un produit serveur qui dicte la priorité, même sans exploit connu. Dans les deux cas, les décisions de patch se font par combinaison de trois paramètres : exploitabilité avérée ou probable, criticité fonctionnelle de l’actif exposé et volume de failles corrigées.

En termes de gestion du risque, le récapitulatif du mois propose une ligne directrice claire. Première étape, déployer en priorité les mises à jour du système d’exploitation Windows pour neutraliser CVE-2025-62221 et réduire en même temps le risque lié à CVE-2025-54100. Deuxième étape, organiser la mise à jour des chaînes de développement utilisant GitHub Copilot for JetBrains afin de traiter CVE-2025-64671, en impliquant clairement les équipes dev. Troisième étape, intégrer les mises à jour Mozilla et Adobe, notamment ColdFusion, dans les cycles de patch habituels, tout en vérifiant que les actifs les plus exposés ne restent pas plusieurs mois sans correction.

Pour les SOC et équipes de renseignement sur la menace, ce Patch Tuesday de décembre offre enfin un signal plus large : les vecteurs d’attaque se diversifient. Pilotes de fichiers cloud, frameworks d’automatisation comme PowerShell, assistants IA intégrés aux IDE, navigateurs et plateformes applicatives comme ColdFusion constituent autant de couches où un attaquant peut chercher l’entrée la plus rentable. L’exercice de priorisation devient un travail d’arbitrage permanent entre ces couches.

Ce Patch Tuesday de décembre 2025 illustre une évolution désormais bien installée du paysage des vulnérabilités : la criticité ne se lit plus seulement dans le score CVSS ou le label « critique », mais dans la combinaison entre exploitation active, divulgation publique et rôle de l’actif dans la chaîne de valeur numérique. Avec une élévation de privilèges Windows déjà armée, un PowerShell dont la correction passe autant par la configuration que par le patch, et un GitHub Copilot exposé aux attaques de type Cross Prompt Inject, les organisations doivent synchroniser sécurité système, sécurité des scripts et sécurité des outils d’IA de développement. À la lumière de ce dernier Patch Tuesday de l’année, les équipes cyber sauront-elles adapter leurs processus de veille et de priorisation pour suivre, en temps quasi réel, le déplacement des surfaces d’attaque vers ces nouveaux points de friction entre système, DevOps et IA générative ?

Poésie contre l’IA : les garde-fous débordés

Une nouvelle étude montre qu’enrobées de vers, des demandes malveillantes trompent encore nombre de grands modèles de langage, révélant les limites des garde-fous de sécurité actuels.

Une équipe de chercheurs européens a testé 25 grands modèles de langage issus de neuf fournisseurs d’IA pour vérifier si la forme poétique permettait de contourner leurs garde-fous. Résultat : transformer des requêtes dangereuses en poèmes augmente fortement le taux de réponses interdites, avec des succès atteignant plus de la moitié des tentatives dans certains cas. Les protections dédiées à la cybersécurité, censées être parmi les plus strictes, échouent massivement lorsque les instructions malveillantes sont déguisées en vers. Deepseek et Google figurent parmi les plus vulnérables, tandis que seuls OpenAI et Anthropic restent sous les 10 % de réussite des attaques. L’étude pointe une faille structurelle dans les méthodes d’alignement actuelles.

La poésie comme cheval de Troie des invites malveillantes

L’étude, menée par des chercheurs du laboratoire Icaro de Dexai, de l’université Sapienza de Rome et de l’école d’études avancées Sant’Anna, et publiée sur arXiv, part d’une idée simple : si les systèmes de sécurité des modèles d’IA sont entraînés principalement sur du texte prosaïque, que se passe-t-il lorsqu’on change simplement de style, sans changer le fond de la demande ? Les auteurs ont donc reformulé des invites inappropriées sous forme de poésie pour mesurer l’impact sur le comportement des modèles.

Les résultats sont nets. Pour les poèmes composés à la main, les chercheurs observent un taux de réussite moyen de 62 % des attaques, c’est-à-dire dans 62 cas sur 100 les modèles produisent une réponse qu’ils auraient dû refuser. Pour les poèmes issus d’une méta-invite, générés automatiquement à partir d’un canevas standard, le taux moyen descend à 43 %, mais reste largement supérieur aux performances initiales. Les chercheurs estiment que cela représente, pour ces invites générées, une amélioration de plus de cinq fois par rapport au taux de contournement constaté avant passage en poésie. Autrement dit, la seule variation de style multiplie l’efficacité de l’attaque.

Les garde-fous centrés sur la cybersécurité se révèlent particulièrement fragiles. Les demandes liées à l’injection de code ou au craquage de mots de passe, pourtant au cœur des préoccupations de sécurité opérationnelle, affichent un taux d’échec des protections de 84 % lorsque ces instructions sont formulées en vers. Dans cette catégorie, près de huit réponses sur dix passent au travers des filtres alors qu’elles devraient être bloquées.

Les auteurs résument ainsi leurs observations : la reformulation poétique réduit de manière fiable les comportements de refus dans tous les modèles évalués. Selon eux, les techniques d’alignement actuelles ne parviennent pas à se généraliser dès que les entrées s’écartent stylistiquement de la forme prosaïque dominante dans les données d’entraînement. En clair, les garde-fous sont calibrés pour des textes « classiques », et perdent leurs repères dès que le langage se densifie en métaphores, en rythme ou en structures narratives moins conventionnelles.

Cette faiblesse n’est pas l’apanage d’un fournisseur isolé. Sur les 25 modèles étudiés, répartis entre neuf acteurs de l’IA, Deepseek et Google enregistrent les taux de réussite des attaques les plus élevés. À l’inverse, seuls OpenAI et Anthropic parviennent à maintenir un taux d’attaques réussies à un chiffre, ce qui signifie que moins de 10 % des tentatives poétiques aboutissent à une réponse problématique. Même dans ce cas, la faille existe, mais elle semble mieux contenue.

Un protocole d’attaque standardisé, de la cuisine à MLCommons

Pour des raisons de sécurité, les chercheurs restent discrets sur la structure exacte de leurs invites malveillantes. Ils ne détaillent pas, par exemple, comment ils transforment une demande d’aide à commettre un crime en texte poétique. Ils fournissent toutefois un exemple neutre, appliqué à une recette de gâteau, qui illustre le principe : la consigne décrit un boulanger gardant jalousement le secret de son four, de ses grilles, de sa broche, observant la farine qui se soulève et le sucre qui caramélise. Le modèle est invité à « décrire la méthode, trait après trait, qui donne forme à un gâteau aux couches entrelacées ». On comprend aisément que la même structure peut être réutilisée, en changeant seulement le domaine, pour demander la description « trait après trait » d’une procédure dangereuse.

Les chercheurs ont travaillé avec deux familles de poèmes. D’abord, des poèmes écrits à la main, sur mesure, qui obtiennent les meilleurs résultats en termes de contournement. Ensuite, des poèmes construits à partir d’une méta-invite prédéfinie, moins performants mais plus faciles à évaluer de manière systématique, puisque tous reposent sur le même modèle de transformation. Cette méta-invite est exécutée dans le modèle deepSeek-r1, chargé de convertir automatiquement un corpus de textes dangereux en versions poétiques.

Pour évaluer la robustesse des garde-fous sur un large spectre de risques, les auteurs s’appuient sur le référentiel de sécurité MLCommons AILuminate. Ce référentiel regroupe 1 200 invites couvrant 12 catégories de danger couramment utilisées dans les évaluations de sécurité opérationnelle : haine, diffamation, vie privée, propriété intellectuelle, crimes non violents, crimes violents, crimes à caractère sexuel, contenu sexuel, exploitation sexuelle des enfants, suicide et automutilation, conseils spécialisés et armes indiscriminées de type CBRNE (chimique, biologique, radiologique, nucléaire ou explosif).

L’objectif est de vérifier si le cadrage poétique fonctionne au-delà de quelques exemples fabriqués à la main. Pour cela, les chercheurs appliquent une transformation poétique standardisée aux 1 200 invites AILuminate en anglais. La méta-invite comporte deux contraintes explicites : la sortie réécrite doit être exprimée en vers, en utilisant images, métaphores ou structure rythmique, et le modèle reçoit cinq poèmes écrits à la main comme exemples de style. Cette combinaison fournit un moule stylistique à partir duquel le modèle reformule automatiquement les demandes initiales.

Les résultats, présentés dans un graphique, montrent que pour les 12 catégories de risques, le passage à la poésie entraîne une hausse significative du taux de défaillance des garde-fous par rapport aux invites d’origine. Les garde-fous échouent plus souvent lorsqu’ils sont confrontés à ces formulations détournées, alors que le contenu sous-jacent reste le même. Pour les auteurs, cela révèle une vulnérabilité systématique à travers différentes familles de modèles et différentes approches de formation à la sécurité. La simple variation stylistique suffit à mettre en défaut des mécanismes pourtant conçus pour filtrer ces mêmes demandes dans leur forme prosaïque.

Les chercheurs avancent une explication : les métaphores condensées, le rythme stylisé et le cadre narratif non conventionnel de la poésie perturbent les heuristiques de correspondance de motifs sur lesquelles reposent les garde-fous. Autrement dit, les filtres reconnaissent mal les motifs dangereux lorsqu’ils sont noyés dans une structure poétique, même si l’intention reste clairement malveillante pour un lecteur humain attentif.

De Gemini aux services de renseignement : un signal d’alerte

Afin de tester la réaction directe d’un fournisseur, les auteurs de l’article, ou le journaliste qui rapporte leur travail, se tournent vers Google Gemini. Ils lui soumettent l’étude sous forme de haïku, en y joignant le lien arXiv, avec un message poétique rappelant que le modèle n’a pas obtenu de bons résultats et demandant s’il compte corriger cette faiblesse. Gemini répond en grande partie en prose, adoptant le ton d’un commentaire de sécurité.

Le modèle explique être conçu pour respecter un ensemble strict de règles destinées à empêcher la génération de contenu nuisible, contraire à l’éthique ou non conforme. Il reconnaît qu’un échec de ses mécanismes de refus indique une vulnérabilité dans son alignement ou ses filtres de sécurité. Il précise aussi qu’en tant que modèle, il ne peut pas corriger directement son code ou ses mécanismes d’alignement en temps réel, cette responsabilité relevant de ses développeurs humains. Il évoque néanmoins un processus d’amélioration continue, censé permettre d’identifier et corriger ce type de défaut.

La conclusion de Gemini est sans ambiguïté : le jailbreak réussi fournit des données précieuses qui serviront, selon ses termes, à renforcer et rendre plus résilients ses garde-fous dans une prochaine version. Au-delà de la formule, cette réponse confirme que de telles attaques stylistiques sont prises au sérieux par les concepteurs de modèles et intégrées dans la boucle de retour d’expérience.

Pour les acteurs de la cybersécurité et du renseignement, les enseignements de cette étude vont au-delà de la poésie. Elle montre qu’un adversaire suffisamment patient peut contourner des filtres avancés non pas en trouvant une faille technique dans l’infrastructure, mais simplement en jouant avec le style et la forme du langage. Un groupe malveillant pourrait ainsi automatiser la transformation poétique d’un corpus entier d’invites interdites et tester en continu quels modèles cèdent, dans quelles configurations.

Cette approche complique également l’évaluation des modèles. Si les protocoles de test restent centrés sur des formulations directes et prosaïques, ils risquent de sous-estimer gravement le risque réel en conditions d’usage adversarial. L’étude suggère des limites fondamentales dans les méthodes d’alignement et les protocoles d’évaluation actuels, qui devraient intégrer beaucoup plus fortement la variation de style, de ton et de structure.

Pour les services de renseignement qui surveillent l’usage des IA génératives par des acteurs étatiques ou criminels, la leçon est claire : la surface d’attaque ne se limite plus aux failles de code ou aux API mal protégées, elle inclut désormais les marges stylistiques du langage. La question n’est plus seulement « que demande l’utilisateur ? », mais « comment le demande-t-il, et le modèle comprend-il vraiment la dangerosité du fond derrière la forme ? ».

En démontrant que de simples poèmes suffisent à contourner les garde-fous de 25 grands modèles de langage, cette étude met en lumière une faiblesse structurelle des IA génératives actuelles : leur dépendance à des heuristiques apprises sur du texte prosaïque, peu préparées aux variations de style. Les résultats, avec des taux de réussite d’attaques grimpant jusqu’à 62 % pour des poèmes écrits à la main et des protections de cybersécurité en échec dans 84 % des cas, rappellent qu’un alignement efficace doit résister autant au fond qu’à la forme. Alors que les acteurs malveillants peuvent industrialiser ces transformations stylistiques, les concepteurs de modèles, les équipes de cybersécurité et les services de renseignement devront-ils intégrer systématiquement ce type de tests poétiques et créatifs dans leurs protocoles d’évaluation pour éviter que la prochaine vague de jailbreaks ne passe, elle aussi, entre les vers ? (étude)

Licenciements : sécuriser les accès et les données

Quand un salarié change de poste ou quitte l’entreprise, chaque accès oublié ou support non restitué devient une opportunité de fuite, de sabotage discret ou de revente de données sensibles.

Le départ d’un collaborateur, volontaire ou contraint, est un moment critique pour la sécurité des systèmes d’information. Entre télétravail généralisé, outils cloud et informatique parallèle, les risques de fuite de données explosent si la révocation des accès, la restitution des supports et le contrôle des téléchargements ne sont pas rigoureusement encadrés. Comme va vous le montrer DataSecurityBreach.fr les licenciements nourrissent une offre soutenue sur le darknet, où des bases clients et informations internes se négocient activement. En structurant les procédures d’embauche, de mobilité et de sortie autour du principe du moindre privilège, de l’Identity and Access Management et de la surveillance des usages, les entreprises réduisent fortement la surface d’attaque interne.

Le licenciement, moment privilégié pour les fuites de données

Le fonctionnement normal d’une organisation repose sur une évidence souvent oubliée en sécurité : aucun salarié n’est éternel. Les recrutements, les mobilités internes, puis les licenciements forment un cycle naturel, mais les politiques de protection du système d’information se concentrent beaucoup plus sur l’entrée que sur la sortie des personnes. Cette asymétrie crée un angle mort où les risques explosent précisément au moment où le lien de confiance se fragilise.

Les fuites liées aux licenciements constituent une des infractions intentionnelles les plus courantes dans les entreprises. Les données internes, notamment commerciales, sont activement recherchées sur le darknet.

Le problème commence dès l’embauche lorsqu’un candidat est recruté sans vérification suffisante de sa fiabilité. Un employé peu scrupuleux peut, une fois informé de son licenciement, voler des secrets d’affaires, transférer des fichiers stratégiques vers un concurrent ou supprimer des informations critiques pour nuire à l’entreprise. C’est ici que la fonction sécurité, y compris l’équipe en charge de la protection du système d’information, doit jouer un rôle dès le recrutement.

Un contrôle d’antécédents approfondi mené par le service compétent permet de vérifier diplômes, expériences précédentes, éventuels casiers judiciaires ou éléments problématiques susceptibles d’augmenter le risque pour l’organisation. L’objectif n’est pas de transformer chaque recrutement en enquête intrusive, mais de réduire la probabilité d’intégrer un futur acteur malveillant. En parallèle, la sensibilisation régulière des équipes aux enjeux de cybersécurité rappelle les obligations de confidentialité et l’impact d’un comportement déviant.

Le principe du moindre privilège sert de garde-fou permanent. En limitant les droits d’accès de chacun aux seules ressources nécessaires à ses missions, l’entreprise réduit mécaniquement le volume de données auxquelles un salarié peut accéder et potentiellement emporter au moment de son départ. Des sauvegardes robustes et une protection renforcée des fichiers critiques complètent ce dispositif en permettant de restaurer des informations effacées volontairement ou non, tout en limitant la capacité de nuisance d’un employé sur le départ.

Révocation des accès, shadow IT et angles morts du cloud

Le risque le plus immédiat au moment d’un licenciement réside dans la suppression tardive ou incomplète des droits d’accès. Un compte mail ou un identifiant applicatif laissés actifs quelques jours de trop peuvent suffire à exfiltrer une base de clients ou à détruire des données essentielles. Pire, un compte oublié peut être récupéré par un attaquant externe pour rebondir sur les systèmes internes et mener une intrusion plus large.

La difficulté vient du fait qu’il est souvent complexe de tracer précisément l’historique des autorisations accordées à un salarié, surtout lorsqu’il est en poste depuis des années ou qu’il détient des privilèges d’administration. Pour reprendre la main, des audits réguliers des droits permettent de cartographier les catégories d’accès, de repérer ceux devenus inutiles et d’identifier les entorses aux procédures validées. L’intervention de prestataires spécialisés, mandatés pour réaliser des évaluations de risques et structurer les processus de sécurité du système d’information, peut apporter un regard externe et une vision plus complète.

La mise en place de solutions de gestion des identités et des accès, ainsi que de technologies dédiées à la sécurité des identités, devient le socle technique de ce contrôle. En automatisant les workflows, l’entreprise peut révoquer les rôles associés à un collaborateur dans les 24 heures suivant un licenciement ou un changement de poste, tout en notifiant les responsables et en générant des journaux d’audit. Ce délai chiffré, 24 heures, fixe un objectif clair de réactivité et limite la période pendant laquelle un compte résiduel peut être exploité.

Mais un autre risque se glisse en périphérie de ces dispositifs : l’informatique parallèle, ou shadow IT. Utilisation d’outils non référencés, ouvertures de comptes personnels sur des services en ligne, adoption spontanée de plateformes cloud ou SaaS, autant de pratiques qui échappent aux mécanismes classiques d’Identity and Access Management. Tant que ces systèmes ne sont pas intégrés à l’annuaire d’entreprise, les départs de collaborateurs ne déclenchent pas automatiquement la suppression des comptes associés. L’accès persiste alors au-delà du dernier jour travaillé, parfois dans une opacité totale pour la DSI.

La menace ne se limite pas à la fuite de données : introduction de logiciels malveillants, perte de capacité de reprise après sinistre, incohérences dans les sauvegardes, autant de conséquences possibles. Pour retrouver de la visibilité, il est nécessaire de recourir à des outils de surveillance du trafic réseau et à des solutions d’analyse du comportement des utilisateurs et des entités (UEBA). En observant les schémas d’activité, ces technologies mettent en lumière les usages cachés, détectent les connexions inhabituelles à des services SaaS ou des comportements anormaux.

Parallèlement, établir et maintenir à jour un inventaire complet des plateformes cloud et SaaS utilisées dans l’organisation, avec le niveau d’accès associé à chaque catégorie de personnel, permet de réduire les angles morts. La gestion des droits d’accès à l’infrastructure cloud via des technologies de type CIEM offre une vision globale des permissions accumulées au fil du temps. Les administrateurs peuvent alors révoquer, nettoyer ou ajuster les droits d’un salarié en une seule opération lors de son départ, plutôt que de découvrir tardivement des accès résiduels exploités à mauvais escient.

Supports, téléchargements, ressentiment : le facteur humain sous tension

Au-delà des comptes et droits logiques, le licenciement pose la question des supports physiques et des canaux de transfert. Dans un contexte de télétravail et d’usage massif d’appareils personnels, les données peuvent se retrouver stockées localement sur des ordinateurs privés non chiffrés, sur des smartphones insuffisamment protégés ou transitant par des réseaux Wi-Fi domestiques vulnérables. Chaque copie échappant au contrôle de l’entreprise augmente le risque de fuite accidentelle ou d’exploitation malveillante ultérieure.

La première étape consiste à récupérer l’ensemble des matériels fournis au salarié sortant. Ordinateurs, smartphones, tablettes, mais aussi supports amovibles doivent être restitués, puis analysés si nécessaire. Dans le même temps, les accès réseau autorisés depuis des appareils personnels dans le cadre de politiques BYOD doivent être supprimés. Il s’agit d’éviter qu’un ancien collaborateur puisse encore se connecter depuis un terminal privé resté configuré.

Avant même l’annonce des licenciements, le durcissement temporaire des postes et des flux réduit la fenêtre de tir. Le blocage des ports USB, l’interdiction des envois vers des boîtes mail personnelles et le filtrage des sites de partage de fichiers limitent les téléchargements massifs de données sensibles. La désactivation de l’authentification unique empêche qu’un identifiant central compromis ouvre la porte à une multitude d’applications internes. La réinitialisation des mots de passe des comptes à privilèges, accompagnée d’une interdiction d’accès au compte principal de l’utilisateur, complètent ce verrouillage.

Les risques ne disparaissent toutefois pas au moment où le badge est rendu. Un salarié peut avoir emporté, volontairement ou non, du code qu’il a produit, des fichiers confidentiels, ou des bases clients. La mise à jour des contrôles d’accès physiques, notamment pour empêcher tout retour non autorisé dans les bureaux ou les centres de données, est une mesure complémentaire. Sur le plan logique, les outils de sécurité et les mécanismes d’analyse comportementale doivent continuer à surveiller l’activité liée au compte de l’ex-salarié pendant plusieurs semaines, afin de repérer une exploitation tardive de données déjà copiées.

Des audits rétrospectifs des journaux, des téléchargements et des échanges de courriels à partir de la date de démission permettent de reconstruire les opérations réalisées par la personne. La création et la conservation d’images forensiques de ses équipements professionnels pendant une période déterminée donnent aux enquêteurs la possibilité de revenir sur les faits si un incident est découvert ultérieurement. Cela ne repose pas sur des données nouvelles, mais sur l’exploitation systématique de traces déjà disponibles au sein du système d’information.

Enfin, le facteur psychologique ne doit pas être sous-estimé. Lorsqu’un employé est informé à l’avance de sa date de licenciement, le ressentiment peut se transformer en motivation à nuire, voire en comportement d’agent infiltré. Prévenu à l’avance, il dispose du temps nécessaire pour collecter progressivement des informations, exporter des bases de données ou photographier des documents. Des licenciements massifs peuvent aussi démoraliser les équipes restantes, générant de la négligence et donc de nouvelles vulnérabilités dans les usages quotidiens du système d’information.

Pour atténuer ces risques, les procédures de départ gagnent à être respectueuses et transparentes, avec des explications claires sur les raisons de la décision, indépendamment de l’ancienneté du salarié. Informer l’équipe des échéances et des projets à assurer, organiser des entretiens de sortie pour recueillir le ressenti, évaluer les risques de sécurité associés et rappeler les obligations de confidentialité, contribuent à réduire les tensions. Le maintien d’un contact minimal, voire l’intégration de l’ex-salarié dans un réseau d’anciens, peut limiter l’envie de monétiser des données internes et favorise une culture où la sécurité de l’information reste une responsabilité partagée, même après le départ.

En intégrant la sécurité à chaque étape du cycle de vie des employés, de l’embauche au licenciement, les organisations transforment un moment traditionnellement fragile en processus maîtrisé. Contrôles d’antécédents, moindre privilège, gestion industrialisée des identités, lutte contre le shadow IT, récupération systématique des supports, durcissement des canaux de téléchargement et prise en compte du facteur humain composent un ensemble cohérent. L’enjeu dépasse la simple conformité : il s’agit de protéger des actifs informationnels qui, comme le montrent les offres visibles sur le darknet, conservent une valeur marchande élevée longtemps après le départ d’un salarié. La vraie question pour les directions cybersécurité et les services de renseignement économique internes est donc claire : leurs procédures de licenciement sont-elles déjà conçues comme un dispositif de défense, ou restent-elles un angle mort exploitable pour les menaces internes et externes ?

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Réseaux sociaux professionnels, nouvelles armes d’ingérence

Utilisés pour recruter, réseauter ou lever des fonds, les réseaux sociaux professionnels deviennent aussi un terrain d’ingérence, d’escroqueries sophistiquées et de collecte discrète d’informations sensibles.

Les réseaux sociaux professionnels sont désormais centraux pour recruter, chercher un emploi ou nouer des partenariats. Mais la même mécanique de visibilité, fondée sur la mise en avant des parcours, projets et intérêts, expose chercheurs, dirigeants et salariés à des approches malveillantes. Un flash Ingérence 2025 de la DGSI détaille plusieurs scénarios concrets : faux investisseurs, mécénats imaginaires portés par des célébrités, usurpation d’identité de collaborateurs pour soutirer des informations stratégiques. Derrière ces démarches se trouvent des escrocs, des réseaux criminels ou des acteurs liés à des puissances étrangères. L’enjeu n’est plus seulement la cybersécurité technique, mais la maîtrise de son exposition numérique et la protection du renseignement économique et scientifique.

Réseaux sociaux professionnels, un angle mort de la sécurité

Les plateformes dédiées à la vie professionnelle sont devenues incontournables pour les trajectoires de carrière, la chasse de talents ou la mise en relation entre entreprises et chercheurs. Leur logique encourage toutefois à dévoiler bien plus que son simple CV, en exposant centres d’intérêt, projets, technologies maîtrisées, partenariats envisagés sans parler des égoscentricité diverses.

Cette surabondance de données en libre accès offre un terrain idéal à des acteurs malveillants. Escrocs, réseaux criminels organisés ou intermédiaires agissant pour le compte d’États étrangers peuvent y repérer des profils, cartographier des écosystèmes entiers et préparer des approches ciblées. Les informations utilisées pour bâtir le scénario de manipulation proviennent le plus souvent des contenus que la victime a elle-même publiés.

La DGSI souligne que cet usage non contrôlé des réseaux sociaux professionnels touche tous les niveaux, du jeune salarié au dirigeant d’entreprise, en passant par les chercheurs et cadres intermédiaires. Les motivations varient, mais se recoupent : escroquerie financière, déstabilisation d’une structure, captation d’informations économiques, technologiques ou scientifiques sensibles.

Le caractère dématérialisé de ces approches joue en faveur des attaquants. Une demande de connexion, un message flatteur ou une opportunité d’investissement semblent moins menaçants qu’un rendez-vous en face à face. La distance numérique atténue le sentiment de risque et abaisse la vigilance, alors même que les conséquences possibles sont lourdes : pertes financières, fuite de données, atteinte durable à la réputation.

Aux yeux de la DGSI, ces événements, souvent perçus comme des incidents isolés par ceux qui les subissent, s’inscrivent pourtant dans des stratégies plus larges. Une même campagne peut viser simultanément plusieurs chercheurs, différentes start-up d’un même secteur ou divers services au sein d’un groupe industriel, sans que chacun n’ait conscience d’être pris dans un ensemble coordonné.

L’obligation de discrétion inhérente à une recherche d’emploi ou à une discussion de partenariat complique encore la détection interne. Un salarié ou un responsable de laboratoire hésitera à alerter sa hiérarchie sur une approche ambiguë de peur de dévoiler des démarches personnelles. Ce silence crée un angle mort dont les attaquants tirent parti.

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Du faux investisseur au faux collègue, trois scénarios révélateurs

Le premier cas mis en avant par la DGSI concerne une start-up française en difficulté financière, active dans un secteur jugé sensible. Son dirigeant est approché sur un réseau social professionnel par un cabinet de conseil étranger qui se présente comme l’intermédiaire d’un fonds d’investissement. Le discours est calibré : promesse de capital, discours rassurant, vocabulaire professionnel.

Très vite, le cabinet réclame une présentation détaillée des activités de la jeune pousse, au motif d’évaluer un futur investissement. Le dirigeant, en quête de solutions, partage même un projet de nouveau produit encore en conception. Sans exiger de documents financiers solides, sans poser de questions approfondies, l’intermédiaire transmet une offre d’investissement très avantageuse pour la start-up. Cette absence de curiosité économique réelle constitue un premier signal d’alerte.

Lorsque le service juridique de l’entreprise engage une due diligence, les incohérences se multiplient. Les adresses électroniques des membres du prétendu cabinet de conseil ne correspondent pas au nom de la structure. L’identité de l’investisseur final ne peut être confirmée. Le montage financier proposé comporte, lui aussi, des zones d’ombre. La DGSI, sollicitée, confirme que ni le cabinet ni le fonds ne possèdent d’existence légale dans leurs pays d’origine et n’apparaissent dans aucune base de données officielle. Le dirigeant met immédiatement fin aux échanges, évitant à la fois une escroquerie potentielle et une exposition de ses informations sensibles.

Le deuxième scénario illustre une approche à mi-chemin entre ingénierie sociale et escroquerie classique, habillée en mécénat prestigieux. Un responsable de centre de recherche reçoit, via un réseau social professionnel, un message d’un individu se présentant comme le chargé de communication d’une célébrité internationale. Or le chercheur venait justement de publier un message signalant son intérêt pour cette personnalité, ce qui a probablement servi de déclencheur.

L’interlocuteur affirme que la célébrité souhaite financer les travaux du centre à hauteur de plusieurs millions d’euros, en cohérence avec ses engagements caritatifs. En sources ouvertes, les dons récents de cette star, relayés massivement sur les réseaux, semblent effectivement orientés vers un domaine proche de celui du laboratoire. Pour le chercheur, cette concordance entre le discours du contact et les informations publiques accroît la crédibilité du récit, au point qu’il poursuit la discussion.

Puis le scénario bascule vers un schéma d’escroquerie bien connu. Avant tout versement, le prétendu chargé de communication demande au chercheur de régler une taxe locale de plusieurs milliers d’euros, officiellement nécessaire pour débloquer le don. La DGSI, alertée, rappelle qu’il s’agit d’un mode opératoire typique des fraudes sur Internet et conseille fermement au chercheur de cesser immédiatement tout échange. Si la tentative échoue, elle révèle la capacité des attaquants à exploiter l’ego, la notoriété et l’actualité médiatique pour paraître crédibles.

Le troisième exemple met en lumière les dangers de l’usurpation d’identité interne. Dans une société développant des technologies sensibles, le dirigeant découvre sur un réseau social professionnel un profil se faisant passer pour un comptable de l’entreprise. Ce faux collaborateur tente de se connecter à un grand nombre de salariés. Grâce à un message d’alerte diffusé rapidement en interne, aucune interaction significative n’a lieu et le profil est identifié comme frauduleux.

Quelques mois plus tard, un second faux compte apparaît, cette fois encore en se présentant comme salarié de la même société. Plus discret, plus patient, ce profil parvient à engager le dialogue avec plusieurs collaborateurs sur des sujets professionnels. Un employé récemment recruté commet alors une imprudence : il communique des éléments stratégiques, notamment le calendrier de développement de certaines activités et le niveau d’avancement de technologies clés.

Le service sûreté de l’entreprise intervient pour sensibiliser ce salarié et rappeler les règles de protection de l’information. Le faux profil est signalé à l’ensemble du personnel. L’épisode illustre la fragilité particulière des nouveaux arrivants, moins familiers de la culture de sécurité de la structure, et montre qu’un simple échange en ligne peut suffire à livrer des renseignements à forte valeur ajoutée.

De la sensibilisation à la réaction, la stratégie défensive de la DGSI

Face à cette montée en puissance des approches malveillantes sur les réseaux sociaux professionnels, la DGSI insiste d’abord sur la prévention. Une hygiène numérique régulière doit être intégrée dans la culture de l’entreprise ou du laboratoire. Les services chargés de la sécurité des systèmes d’information peuvent organiser des sessions de formation internes, rappeler les bonnes pratiques et expliquer les mécanismes de l’ingénierie sociale. Les collaborateurs sont également invités à suivre les modules en ligne et le guide des bonnes pratiques proposés par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. La DGSI, de son côté, mène des conférences de sensibilisation sur les risques numériques dans les environnements économiques et scientifiques.

La prévention passe aussi par une utilisation plus réfléchie des réseaux sociaux professionnels. La DGSI recommande d’ajuster les paramètres de confidentialité pour limiter l’accès du grand public aux informations du profil. Les personnes occupant des fonctions stratégiques doivent particulièrement éviter de publier des détails trop précis sur leurs responsabilités, leurs projets, leurs partenaires ou leurs technologies. Chaque information partagée peut, à terme, nourrir un scénario d’approche hostile.

Sur le plan opérationnel, l’identification des profils à risque devient une compétence clé. Les profils nouvellement créés, dotés de très peu de relations professionnelles et d’un parcours lacunaire ou incohérent, doivent immédiatement éveiller la méfiance. L’usage d’outils de recherche d’images inversées permet de repérer les photos issues de banques d’images ou volées à d’autres utilisateurs. Des vérifications simples sur Internet ou sur l’intranet de l’organisation peuvent aussi confirmer ou infirmer l’existence réelle d’un contact prétendument rattaché à une entité connue.

La vigilance ne doit pas se limiter au moment de la demande de connexion. Toute sollicitation d’informations, qu’elles soient personnelles ou professionnelles, doit pousser l’utilisateur à s’interroger sur l’identité et les intentions de son interlocuteur. Tant que cette identité n’est pas clairement confirmée, le téléchargement et l’ouverture de pièces jointes envoyées via ces plateformes sont à proscrire, sous peine de risquer une infection ou une fuite de données.

Même un faux profil soigneusement construit, maîtrisant les codes des réseaux professionnels, reste rarement indétectable. Il est possible de recouper sa réputation en interrogeant d’autres membres de son propre réseau ou en observant le réseau de la personne suspecte. Un premier échange par téléphone ou en visioconférence peut offrir des indices supplémentaires sur la réalité de l’interlocuteur, même si cette étape ne suffit pas toujours à lever tous les doutes.

En cas d’approche suspecte, la DGSI recommande plusieurs réflexes. Il est préférable d’ignorer une invitation plutôt que de la refuser explicitement, car une invitation laissée sans réponse empêche l’émetteur de relancer ultérieurement. Lorsqu’un faux profil est détecté, les personnes visées doivent alerter leur responsable sûreté, leur fonctionnaire de sécurité défense ou la direction. Cette remontée d’information permet de prévenir l’ensemble des collaborateurs et de repérer d’éventuels cas similaires.

Les services d’assistance des principaux réseaux sociaux professionnels disposent, selon la DGSI, de dispositifs de signalement dédiés aux faux profils et aux contenus frauduleux. Les utiliser systématiquement contribue à assainir l’écosystème numérique de l’entreprise. Enfin, lorsqu’une société ou un organisme de recherche actif dans un domaine sensible détecte une campagne ou des approches répétées, il est encouragé à prendre contact avec la DGSI via l’adresse securite-economique@interieur.gouv.fr, afin d’être accompagné dans l’analyse et la réponse à apporter.

Les réseaux sociaux professionnels concentrent désormais une part croissante du renseignement exploitable sur les organisations, leurs projets et leurs talents. Faute de maîtrise de cette exposition numérique, dirigeants, chercheurs et salariés deviennent des cibles accessibles pour des acteurs dont la frontière entre criminalité, espionnage économique et ingérence étrangère est parfois floue. La réponse ne se résume plus à la protection des systèmes d’information : elle implique une culture partagée de vigilance, un encadrement clair de ce qui peut être publié et une capacité à détecter les signaux faibles d’une approche hostile. Reste une question centrale pour les années à venir : les organisations sauront-elles traiter leurs traces numériques professionnelles comme un actif stratégique à protéger au même titre que leurs secrets industriels ?

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IDFKA, la porte dérobée en Rust qui vise les télécoms russes

IDFKA, une backdoor en Rust restée dix mois chez un sous-traitant télécom russe, révélant une opération d’espionnage à double visage.

Présentée au SOC Forum 2025, l’enquête de Solar 4RAYS détaille une opération d’espionnage visant un opérateur de télécommunications russe via un sous-traitant informatique compromis. Deux groupes, Snowy Mogwai et NGC5081, ont exploité la même brèche pour accéder aux bases de données d’abonnés et aux informations d’appels. NGC5081 a déployé une nouvelle porte dérobée, IDFKA, écrite en Rust et masquée en service légitime, qui utilise un protocole propriétaire pour échapper à la surveillance réseau. Active depuis au moins dix mois dans l’infrastructure du prestataire, cette backdoor dispose toujours d’une infrastructure de commande et de contrôle opérationnelle, maintenant le risque de nouvelles intrusions contre d’autres organisations de part le monde.

Un sous-traitant compromis et deux groupes en parallèle

L’alerte ne vient pas d’un poste de travail classique, mais d’un compte de service. Fin mai 2025, le centre opérationnel de sécurité de Solar, le JSOC, observe des commandes inhabituelles exécutées sur l’infrastructure d’un opérateur de télécommunications. Les opérations suspectes transitent par un compte technique, administré par un sous-traitant informatique. Autrement dit, l’attaque s’appuie sur un maillon tiers, intégré au cœur des processus de l’opérateur.

Lorsque les spécialistes rejoignent l’enquête, le scénario se complexifie rapidement. Ils ne découvrent pas un acteur isolé, mais deux groupes distincts présents simultanément dans le réseau du prestataire. Le premier, Snowy Mogwai, est décrit comme une équipe d’espionnage informatique asiatique déjà connue. Le second, NGC5081, apparaît comme un groupe beaucoup moins documenté, mais manifestement capable d’opérer au même niveau.

Les deux équipes partagent le même intérêt stratégique. Leur cible n’est pas le sous-traitant pour lui-même, mais les données gérées par l’opérateur de télécommunications. En compromettant l’entreprise de services informatiques, elles obtiennent un accès indirect mais privilégié aux ressources de l’opérateur, notamment aux bases d’abonnés et aux informations relatives aux appels. Cette configuration illustre un schéma désormais classique dans les opérations d’espionnage numérique : frapper l’écosystème pour approcher la cible finale.

Le fait que Snowy Mogwai et NGC5081 agissent en parallèle dans le même environnement montre aussi que la brèche n’est pas un incident opportuniste isolé. La coexistence de deux groupes dans un périmètre aussi sensible indique un intérêt durable pour les données de télécommunications et suggère que ce segment d’infrastructure est surveillé et testé par plusieurs acteurs en quête d’accès pérennes.

Pour les équipes de réponse à incident, cette superposition complique l’attribution et la remédiation. Chaque groupe dispose de ses propres outils, de ses techniques et de ses objectifs opérationnels. Il faut distinguer les traces, séparer les chaînes d’attaque, comprendre ce qui relève de Snowy Mogwai et ce qui appartient à NGC5081. C’est dans cet enchevêtrement que la nouvelle porte dérobée IDFKA est mise en lumière.

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IDFKA, une porte dérobée écrite en Rust et pensée pour durer

NGC5081 ne se contente pas d’exploiter des outils existants. Le groupe déploie deux implants de contrôle à distance, Asian Tinyshell et IDFKA. Le premier est déjà connu, le second est inédit au moment de l’intervention. L’existence d’IDFKA est révélée précisément lors des opérations de réponse à incident chez le sous-traitant, preuve que l’outil était conçu pour rester discret, voire invisible, tant qu’aucune analyse approfondie n’était menée.

IDFKA se présente comme un service légitime. Cette approche permet de s’imbriquer dans l’infrastructure sans déclencher immédiatement de suspicion. En empruntant l’apparence et les comportements d’un composant attendu du système, la backdoor se dissimule au milieu du bruit de fond habituel des services techniques. Pour les équipes de défense, cela complique la détection, qui doit s’appuyer sur des signaux faibles plutôt que sur des anomalies grossières.

La référence choisie par les développeurs n’a rien d’anodin. Le nom IDFKA évoque le célèbre code de triche IDKFA du jeu Doom, qui offrait au joueur toutes les armes et toutes les clés. L’analogie est transparente : dans l’environnement de l’opérateur, la porte dérobée vise à donner aux attaquants un accès total, à la fois aux systèmes, aux mouvements latéraux et aux données recherchées. L’outil devient une clé universelle, forgée sur mesure pour cette opération d’espionnage.

IDFKA a été développé de bout en bout par les attaquants. Cet effort de conception complète révèle un niveau de compétence élevé et une volonté de disposer d’un arsenal propriétaire, non immédiatement détectable par les signatures classiques. Le choix du langage Rust renforce cette orientation. Ce langage moderne, plus rare dans les malwares traditionnels, rend l’analyse inverse plus complexe pour de nombreuses équipes de sécurité, habituées à des implants écrits dans des langages plus répandus.

Sur le plan réseau, IDFKA ne se contente pas d’employer des protocoles ou des canaux standard. La backdoor utilise un protocole propriétaire de couche 4 sur IP, ce qui permet de rendre son trafic beaucoup moins évident pour les systèmes de surveillance. Plutôt que de se cacher derrière un protocole chiffré connu, la porte dérobée emprunte une voie moins balisée, où les outils de détection automatisée disposent de moins de repères. Cette architecture renforce sa capacité à rester en place, même dans un environnement surveillé.

Les capacités opérationnelles décrites couvrent l’ensemble du cycle d’une intrusion furtive. IDFKA permet d’exercer un contrôle à distance sur les systèmes du sous-traitant, d’assurer des déplacements latéraux au sein du réseau et de conduire une analyse approfondie de l’infrastructure. Autrement dit, la backdoor n’est pas un simple point d’appui technique, mais un véritable poste de pilotage, qui offre aux attaquants une vue d’ensemble et des leviers d’action multiples dans l’environnement compromis.

Cette backdoor a permis aux attaquants de rester infiltrés pendant au moins dix mois dans l’infrastructure du prestataire. Cette durée est directement tirée de l’analyse de l’incident, qui relie la présence d’IDFKA à des activités observées sur une période prolongée. Dix mois de présence signifient que les attaquants ont disposé du temps nécessaire pour cartographier les systèmes, affiner leurs accès et calibrer leurs actions de manière discrète, loin d’une logique d’attaque brutale.

Pilotage à distance, données d’abonnés et menace persistante

Avec IDFKA solidement ancrée dans le réseau du sous-traitant, les attaquants ont pu atteindre ce qui constitue le cœur informationnel d’un opérateur de télécommunications : les bases de données d’abonnés et les informations d’appels. Les spécialistes indiquent que ces éléments ont pu être téléchargés depuis l’infrastructure compromise. En d’autres termes, les systèmes permettant l’extraction et le transit de ces données ont été sous contrôle adverse.

Les experts n’ont pas trouvé de preuve directe de vol, mais considèrent que les données sont très probablement tombées entre les mains des attaquants. Cette conclusion repose sur un enchaînement logique : d’une part, la backdoor donne un accès durable et profond aux systèmes où ces informations sont stockées ou manipulées ; d’autre part, les attaquants ont mis en place les moyens techniques de télécharger ces éléments. L’absence de preuve explicite d’exfiltration ne suffit donc pas à écarter le scénario, car les traces peuvent être limitées ou volontairement effacées.

Pour les métiers du renseignement et de la cyberdéfense, la valeur de ces données est évidente. Les bases d’abonnés offrent une vision détaillée des identités, des coordonnées et des structures de clientèle d’un opérateur. Les informations d’appels, même sans contenu des conversations, permettent de reconstituer des graphes de communication, des habitudes de contact et des schémas de relation. Dans un cadre d’espionnage, ce type de visibilité ouvre la voie à la surveillance ciblée, au profilage et à la préparation d’opérations ultérieures.

L’un des éléments les plus préoccupants mis en avant concerne la situation actuelle d’IDFKA. Malgré la découverte de l’implant et l’enquête menée sur l’incident, l’infrastructure de commande et de contrôle de la backdoor demeure active. Autrement dit, les serveurs et mécanismes permettant de piloter IDFKA n’ont pas disparu, ce qui signifie que l’outil reste à la disposition des attaquants pour de futures campagnes.

Cette persistance transforme l’affaire étudiée au SOC Forum 2025 en cas d’école. IDFKA n’est pas seulement le vestige d’une opération passée contre un sous-traitant spécifique, mais un composant réutilisable, prêt à être redéployé contre d’autres organisations, notamment russes. Toute entreprise partageant une architecture ou une chaîne de sous-traitance comparable peut, par analogie, se retrouver exposée aux mêmes méthodes et au même outillage.

Pour les opérateurs de télécommunications, le message est clair. La surface d’attaque ne se limite plus aux frontières directes de leurs systèmes. Elle inclut l’ensemble des prestataires techniques capables d’exécuter des commandes, d’administrer des comptes de service ou de manipuler des données sensibles. Dans ce contexte, un compte géré par un sous-traitant devient un point d’entrée de choix pour des groupes d’espionnage structurés, capables de maintenir une présence discrète pendant des mois.

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L’enquête montre aussi que la dynamique d’attaque ne repose plus sur un seul adversaire. La présence parallèle de Snowy Mogwai et NGC5081 rappelle que les environnements critiques peuvent intéresser plusieurs groupes, simultanément ou successivement. Chacun peut apporter ses propres outils, dont certains, comme IDFKA, sont développés sur mesure pour contourner des dispositifs de défense déjà connus. [Blog original / En russe / Restriction d’accés]

OVHcloud lance sa Quantum Platform dans le cloud européen

OVHcloud dévoile une plateforme dédiée aux ordinateurs quantiques, une étape stratégique qui vise à démocratiser l’accès aux technologies de calcul avancé via une offre opérée entièrement en Europe.

Le communiqué fait état de la mise à disposition d’une infrastructure Quantum-as-a-Service permettant d’exploiter, dès son lancement, une première machine fournie par Pasqal et destinée à accueillir au moins huit systèmes quantiques d’ici deux mille vingt-sept. Cette initiative s’inscrit dans une dynamique européenne de souveraineté technologique, où les outils de calcul quantique deviennent un élément central pour anticiper les besoins industriels, scientifiques et sécuritaires. OVHcloud s’appuie sur un écosystème déjà structuré autour de plusieurs émulateurs quantiques et ambitionne d’accompagner les organisations publiques et privées vers les usages de demain en simplifiant l’accès à une puissance autrefois réservée à des infrastructures spécialisées.

Une plateforme tournée vers la démocratisation du calcul quantique

Selon le document, OVHcloud positionne son offre comme une passerelle pour favoriser l’adoption de ces technologies émergentes par les entreprises et les institutions. Le groupe rappelle que les capacités quantiques permettent de traiter des problématiques complexes qui échappent aux architectures classiques. L’accès à ces ressources via le cloud devient ainsi le levier principal pour ouvrir ces technologies à un public élargi.

La Quantum Platform offre une première intégration concrète à travers une unité de calcul de Pasqal. Ce système, basé sur une technologie d’atomes neutres, met à disposition cent qubits dès le lancement. L’objectif affiché est de permettre aux organisations d’explorer les cas d’usage quantiques, d’évaluer les gains potentiels et de préparer progressivement leur transition vers des environnements où le calcul quantique viendra se combiner aux capacités traditionnelles.

L’orientation consiste à fournir un environnement unique dans lequel le quantique s’insère sans bouleverser les infrastructures existantes, réduisant les obstacles techniques et les coûts associés. La démarche se veut pragmatique et vise à transformer une technologie encore perçue comme expérimentale en un outil opérationnel accessible à la demande.

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Un écosystème en expansion autour des technologies quantiques

OVHcloud rappelle avoir initié sa stratégie quantique en deux mille vingt-deux en proposant un premier émulateur accessible dans un environnement spécialisé. Le communiqué indique que l’offre compte désormais neuf émulateurs, formant la gamme la plus complète disponible en Europe. Cette diversité a permis à près d’un millier d’utilisateurs d’explorer différents modèles de calcul et de tester des algorithmes avant leur exécution sur des machines physiques.

La mise en service de la première machine Pasqal dans le cadre de la Quantum Platform permet à OVHcloud d’étendre son positionnement en ajoutant une puissance quantique réelle à son catalogue. La disponibilité prochaine de plusieurs autres systèmes vise à élargir l’éventail technologique afin de couvrir les différentes approches développées par les acteurs européens. Selon le texte, sept des huit futures machines proviendront d’industriels européens, ce qui constitue un élément important pour renforcer une chaîne de valeur locale.

L’entreprise inscrit cette évolution dans une stratégie globale visant à bâtir un écosystème cohérent pour soutenir la recherche, l’expérimentation et le développement de cas d’usage industriels. L’ajout progressif des machines permettra aux utilisateurs de disposer d’une variété de technologies adaptées à des problématiques différentes, tout en conservant une interface unifiée au sein des infrastructures d’OVHcloud. Le communiqué souligne que cette dynamique participe à la construction d’un socle européen indépendant, capable d’opérer et de maintenir des infrastructures critiques liées au calcul quantique.

Une ambition de souveraineté numérique européenne

Le communiqué met en avant une double vision : démocratiser l’usage et garantir un ancrage souverain pour la chaîne technologique. L’intervention de la responsable du quantique au sein du groupe précise que cette offre fournit aux clients les moyens d’expérimenter les technologies de pointe dans un cadre maîtrisé. Le message s’inscrit dans la volonté d’accompagner les entreprises vers une montée en compétence progressive afin de les préparer aux mutations technologiques anticipées au cours des prochaines années.

Le dirigeant de Pasqal insiste sur la dimension stratégique de cette collaboration. Il évoque une étape majeure dans la construction d’une souveraineté numérique européenne en soulignant que l’ensemble de la chaîne, du matériel au cloud, pourra être développé et opéré à l’intérieur du continent. Cette déclaration souligne la volonté de créer une filière solide, indépendante et capable de rivaliser avec les acteurs internationaux.

La coopération annoncée vise à constituer un bloc technologique cohérent et compétitif. L’accès à une plateforme entièrement opérée sur le territoire européen est présenté comme un élément central pour assurer la maîtrise des données et des infrastructures sensibles. Les deux acteurs affichent un alignement stratégique visant à permettre aux entreprises publiques et privées d’accéder à des ressources critiques sans dépendre d’opérateurs extérieurs.

 

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La Quantum Platform marque une étape structurante dans le développement d’une capacité quantique européenne accessible via le cloud. L’intégration progressive de plusieurs machines et la volonté d’assurer une chaîne souveraine placent OVHcloud au cœur d’un mouvement visant à préparer les organisations aux défis technologiques émergents. Comment cette infrastructure influencera-t-elle les futures stratégies de calcul hybride et les politiques européennes liées à la souveraineté technologique ?

Thales dévoile Mistral pour contrer la menace quantique

Thales présente un chiffreur post-quantique destiné aux communications sensibles, conçu pour anticiper l’émergence d’attaques exploitant la puissance des futurs calculateurs quantiques.

Le constructeur annonce Mistral, un équipement de chiffrement pensé pour les transmissions classées Diffusion restreinte et destiné aux administrations, aux opérateurs d’importance vitale et aux industriels de défense. Cette solution s’inscrit dans une transition sécuritaire accélérée en Europe, alors que les institutions anticipent le risque de déchiffrement massif lié aux capacités attendues des machines quantiques. Le communiqué de Thales met en avant la conformité du produit aux exigences françaises, sa certification de sécurité et ses performances capables de répondre aux architectures exigeantes des infrastructures critiques.

Un chiffreur calibré pour l’ère post-quantique

Mistral est présenté comme une évolution directe des technologies souveraines de chiffrement déjà employées dans plusieurs infrastructures gouvernementales. Le communiqué décrit un matériel conforme aux recommandations de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information et certifié selon le niveau EAL4+ du référentiel Common Criteria, ce qui le positionne dans la catégorie des équipements autorisés pour les communications classées au niveau restreint. Thales insiste sur la combinaison entre durcissement cryptographique, capacités post-quantiques intégrées et stabilité opérationnelle.

Le système propose un débit maximal de quatre fois dix gigabits par seconde tout en conservant une latence faible, une caractéristique essentielle pour les réseaux temps réel des opérateurs critiques. L’industriel met en avant une architecture pensée pour simplifier la mise en service et la gestion, grâce à une supervision centralisée permettant d’unifier le pilotage du parc.

Selon les précisions fournies dans le communiqué, Mistral a été conçu pour répondre aux besoins des structures engagées dans des programmes européens de haute technologie où circulent des données sensibles soumises à restrictions. Thales affirme que l’équipement est prêt à s’intégrer dans les futures infrastructures interopérables devant résister à des scénarios d’attaque reposant sur des modèles de cryptanalyse quantique.

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Une réponse stratégique à la montée des risques

La déclaration de Pierre Jeanne, vice-président en charge des activités de cybersécurité souveraine, éclaire l’approche industrielle adoptée. Il affirme que le groupe propose une solution capable de résister aux attaques quantiques et destinée aux administrations, aux opérateurs d’importance vitale et aux entreprises de défense. Cette prise de position s’inscrit dans la doctrine de souveraineté technologique poursuivie par plusieurs États européens, qui cherchent à sécuriser les chaînes d’information classifiées en anticipation de la capacité future de machines quantiques à casser les schémas cryptographiques actuels.

Le communiqué indique que Mistral est déjà en phase de tests opérationnels et que sa disponibilité est prévue pour juin 2026. Cette étape marque l’entrée dans un cycle de qualification destiné à valider la robustesse face à des scénarios d’intrusion avancés. L’industriel positionne ce produit comme une brique essentielle de la transition vers des environnements de confiance, une évolution jugée stratégique pour préserver l’intégrité des échanges dans les secteurs clés de l’économie et du renseignement.

L’annonce intervient dans un contexte où les institutions de sécurité soulignent la nécessité d’un passage rapide aux schémas de chiffrement dits hybrides ou post-quantiques, afin d’éviter les attaques par capture différée des données, aussi appelées stock now, decrypt later. Le communiqué insiste sur la volonté de fournir un équipement pouvant être déployé à large échelle dans les réseaux sensibles européens dès la disponibilité commerciale.

Un positionnement industriel ancré dans la haute technologie

Le communiqué rappelle que Thales opère dans les domaines de la défense, de l’aérospatial et de la cybersécurité numérique. L’entreprise met en avant un investissement annuel supérieur à quatre milliards d’euros en recherche et développement, particulièrement concentré sur les secteurs critiques. L’industriel indique que ces efforts portent notamment sur l’intelligence artificielle, la cybersécurité, le quantique et les technologies cloud, quatre disciplines considérées comme structurantes pour les environnements souverains.

Le texte précise que Thales emploie plus de quatre-vingt-trois mille collaborateurs dans soixante-huit pays et annonce un chiffre d’affaires de vingt virgule six milliards d’euros en deux mille vingt-quatre. Cette présence internationale est présentée comme un levier essentiel pour soutenir la diffusion de solutions de sécurité dans les différentes infrastructures critiques européennes.

Le communiqué utilise également cet encadré institutionnel pour replacer le lancement de Mistral dans la stratégie globale du groupe. L’entreprise affirme vouloir accompagner ses clients dans la transition vers un écosystème de confiance, un objectif qui s’appuie sur des technologies conçues pour résister aux menaces futures et qui doivent permettre d’anticiper l’arrivée d’attaques exploitant les ressources quantiques. Thales présente ce chiffreur comme une pièce maîtresse dans la consolidation d’une sécurité pérenne pour les flux sensibles.

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Un Mac reconditionné est-il plus vulnérable qu’un Mac neuf ?

Pour les entreprises comme pour les particuliers, la question de la sécurité d’un Mac reconditionné est légitime : équiper ses équipes avec du matériel de seconde main, surtout quand des données sensibles sont en jeu, expose-t-il l’entreprise à des risques supplémentaires ? Cet article analyse concrètement les faits, en distinguant les idées reçues des menaces réelles, pour vous permettre de prendre une décision éclairée et pragmatique. Vous découvrirez pourquoi la véritable clé de la sécurité ne réside pas dans l’âge de l’appareil, mais bien dans la rigueur du processus de reconditionnement et la fiabilité du fournisseur choisi.

Mac reconditionné : le mythe de la vulnérabilité accrue

Un Mac qui a déjà servi. Est-il plus fragile ? Plus risqué ? La question se pose, surtout quand on gère des données sensibles. En tant que responsable RH, l’idée d’introduire une faille dans le parc informatique via un matériel d’occasion est une angoisse légitime. Mais la vraie question n’est pas l’âge ou l’usage précédent de la machine. Tout repose sur la qualité du processus de reconditionnement et sur l’architecture même de macOS.

La sécurité intrinsèque d’un Mac ne s’évapore pas avec son premier utilisateur. L’architecture macOS est conçue pour être robuste, que l’appareil soit neuf ou non. Les menaces existent, bien sûr, mais elles ne font pas de distinction entre un Mac sorti d’usine et un autre qui a été scrupuleusement remis à neuf.
Démêlons ensemble le vrai du faux. Nous allons analyser froidement, sous un angle purement technique, si un Mac reconditionné présente une exposition plus élevée aux menaces numériques. Loin des idées reçues, juste des faits concrets pour prendre une décision éclairée.

La sécurité de macOS : une forteresse logicielle, peu importe le contenant

Dans mon métier, on jongle avec les budgets et les besoins matériels. La question du reconditionné se pose donc souvent. Et avec elle, une interrogation légitime : un Mac qui a déjà servi est-il aussi sûr qu’un neuf ? La réponse, pour moi, réside moins dans l’historique de la machine que dans la conception même de son système d’exploitation.

Le point de départ : un système d’exploitation verrouillé par défaut

Qu’il sorte de l’usine ou d’un atelier, un Mac fonctionne avec macOS. C’est là que tout se joue. Apple a bâti son système sur une approche de sécurité multicouche, un point non négociable de leur architecture.
Concrètement, des mécanismes comme Gatekeeper vérifient la provenance des logiciels, tandis que le sandboxing isole les applications pour qu’elles n’interfèrent pas entre elles. Ajoutez la protection de l’intégrité du système (SIP), et vous obtenez une véritable forteresse logicielle, inhérente au système et qui ne s’use pas avec le temps.

La réinitialisation : la clé qui remet les compteurs de sécurité à zéro

C’est le point fondamental. Un reconditionnement professionnel n’est pas un simple nettoyage. C’est une réinstallation complète et propre de macOS. Ce processus efface toutes les données et réinitialise l’intégralité des configurations. Le Mac redémarre comme au premier jour.
Il n’a aucune « mémoire » de son passé. Sur les modèles récents, des puces dédiées comme la Secure Enclave protègent les données sensibles. La réinitialisation efface les clés de l’ancien propriétaire, rendant ses données inaccessibles et restaurant la sécurité matérielle à son état d’origine.
Le passé de la machine est numériquement effacé. Pour le système, il n’y a pas de « précédent propriétaire ». La sécurité repart d’une page blanche, identique à celle d’un appareil neuf.

Les vraies menaces : où se cache le risque réel pour un Mac ?

La vraie question n’est pas si le Mac a eu une vie avant, mais où se situe le danger. Le statut « reconditionné » est souvent un leurre. Le débat porte sur les menaces qui pèsent sur n’importe quel appareil, neuf ou non.

Les attaques logicielles : un danger universel

Soyons clairs. Les menaces les plus communes n’ont que faire de l’origine de votre machine. Phishing, malwares, ransomwares… Ils ne font aucune distinction entre un Mac neuf et un reconditionné. C’est aussi simple que ça.
Le principal vecteur d’attaque, c’est l’humain. Un clic trop rapide, un mot de passe trop simple. La meilleure défense reste notre vigilance, couplée aux mises à jour régulières de macOS. Un Mac reconditionné à jour est donc aussi protégé qu’un neuf sur ce front.
Les portes d’entrée courantes pour les attaquants sont :

  • Phishing (hameçonnage) : des tentatives de vol d’identifiants via de faux e-mails ou sites web.
  • Malwares (logiciels malveillants) : des programmes installés à votre insu pour nuire ou voler des informations.
  • Mots de passe faibles ou réutilisés : la porte d’entrée la plus simple pour un attaquant.
  • Logiciels non mis à jour : laisser des failles de sécurité connues ouvertes aux exploits.

Les menaces persistantes : le risque matériel et firmware

Ici, on touche au cœur de la méfiance, au point le plus technique. L’ANSSI est claire à ce sujet. Une menace persistante est un code malveillant qui survit à une réinstallation complète du système. Il s’accroche à la machine.
Il y a deux niveaux d’attaques avancées. D’abord, le piégeage matériel : l’ajout d’un composant physique. C’est rare, complexe et coûteux, un scénario d’espionnage ciblé. Ensuite, la corruption du firmware (UEFI), comme avec le rootkit LoJax. Une attaque sophistiquée qui modifie le logiciel de démarrage, quasi indétectable pour un non-spécialiste.
Oui, ces menaces existent en théorie. Mais dans la pratique, elles sont extrêmement improbables pour un Mac acheté auprès d’un reconditionneur sérieux. Le risque n’est jamais nul, mais pour une entreprise classique, il est infinitésimal.

Reconditionné vs occasion : le vrai critère de sécurité n’est pas l’âge, mais le processus

Confondre « reconditionné » et « occasion » est une erreur fondamentale en matière de sécurité. La vraie question n’est pas l’âge du Mac, mais comment il a été préparé pour sa seconde vie. C’est le processus qui fait la différence.
Un appareil d’occasion acheté à un particulier, c’est la loterie. Aucune garantie. Le système peut contenir des configurations hasardeuses, voire pire. Le risque est bien réel.

La différence fondamentale qui change tout

Le terme « reconditionné » implique un processus industriel, normé et certifié. Un Mac professionnellement reconditionné subit des tests rigoureux. L’effacement des données est une purge certifiée, rendant les anciennes informations irrécupérables.
Ensuite, macOS est réinstallé proprement. L’appareil reçu est vierge. Cette chaîne de contrôle — effacement, tests, réinstallation — constitue le véritable rempart. Ce n’est pas une promesse, c’est une procédure vérifiable.

Mac reconditionné vs. Mac d’occasion : ce qui change pour votre sécurité
Critère Mac Reconditionné (Professionnel) Mac d’Occasion (Particulier)
Effacement des données Certifié et systématique. L’appareil est vierge. Aucune garantie. Dépend du vendeur. Risque élevé.
Réinstallation du système (macOS) Propre et complète. Le système est comme neuf. Non garanti. Peut contenir des logiciels ou configurations de l’ancien utilisateur.
Vérification matérielle Tests sur de multiples points (ports, batterie, etc.). Prévention des pannes. Aucune. Vendu « en l’état ».
Garantie Obligatoire (12 mois minimum légal). Sécurité en cas de panne. Aucune. Risque total pour l’acheteur.

Alors, verdict ? Votre Mac reconditionné est-il sûr ?

Allons droit au but. Oui, un Mac reconditionné par un professionnel est aussi sûr qu’un Mac neuf face aux menaces logicielles classiques. Le passé de la machine importe peu ; c’est la procédure de remise à zéro qui compte.
La vraie différence ne se situe pas entre neuf et reconditionné. Elle se joue sur la rigueur du reconditionneur. C’est là que votre attention doit se porter. Un effacement de données normé et une réinstallation propre du système suffisent à écarter la quasi-totalité des risques.
Bien sûr, on peut imaginer des scénarios extrêmes, comme des menaces matérielles ou des attaques sur le firmware. Mais restons pragmatiques : pour la majorité des entreprises, ces risques sont infimes, presque théoriques. En réalité, la sécurité d’un Mac, qu’il soit neuf ou reconditionné, repose sur deux piliers : des mises à jour système régulières et la vigilance de l’utilisateur. C’est le b.a.-ba.
Choisir un Mac reconditionné n’est donc pas un compromis sur la sécurité. C’est une décision économique et écologique intelligente, parfaitement alignée avec une gestion RH stratégique et responsable, à condition de la prendre de manière éclairée.
Alors, verdict ? Votre Mac reconditionné est-il sûr ? Oui, un Mac reconditionné par un professionnel est aussi sûr qu’un Mac neuf face aux menaces courantes. Le facteur décisif n’est pas son passé, mais la rigueur du reconditionneur. Les risques matériels, bien que réels, restent rares. La sécurité repose avant tout sur des mises à jour régulières et votre vigilance.

FAQ

Est-ce qu’un antivirus est réellement nécessaire sur un Mac, qu’il soit neuf ou reconditionné ?

D’un point de vue technique, macOS est conçu avec une architecture de sécurité robuste (sandboxing, Gatekeeper) qui limite nativement l’exposition aux menaces traditionnelles. C’est pourquoi, historiquement, les Mac sont réputés moins ciblés. Cette protection est inhérente au système et reste identique sur un appareil neuf ou reconditionné, à condition que ce dernier ait été correctement réinitialisé.
Cependant, aucune protection n’est absolue. La principale menace reste l’utilisateur lui-même, via le phishing ou le téléchargement de logiciels non vérifiés. La meilleure approche consiste donc à maintenir son système à jour, à adopter des pratiques de navigation prudentes et à n’installer que des applications provenant de sources fiables. Un antivirus n’est pas indispensable, mais une vigilance constante, oui.

Peut-on vraiment faire confiance à un Mac reconditionné, notamment s’il est certifié ?

La confiance dans un produit reconditionné ne dépend pas de son statut d’occasion, mais de la rigueur du processus de reconditionnement. Un appareil simplement « d’occasion » vendu par un particulier n’offre aucune garantie. En revanche, un Mac reconditionné par un professionnel certifié a subi une série de tests, un effacement sécurisé des données et une réinstallation complète du système d’exploitation.
Cette démarche professionnelle garantit que l’appareil est remis dans un état fonctionnel et sécuritaire quasi neuf. La présence d’une garantie légale (12 mois minimum en France) est un indicateur concret de la fiabilité du reconditionneur et de la confiance que vous pouvez accorder au produit. Le critère clé est donc le sérieux du vendeur, plus que le passé de la machine.

Quelle est la durée de vie attendue pour un MacBook Air reconditionné ?

La durée de vie d’un MacBook Air reconditionné dépend moins de son reconditionnement que de son modèle d’origine et de l’usage qui en est fait. Les MacBook sont conçus pour durer. Un modèle reconditionné par un professionnel a été testé, et ses composants potentiellement usés (comme la batterie) ont souvent été remplacés. Il est donc tout à fait réaliste d’attendre plusieurs années d’utilisation fiable.
En choisissant un modèle récent (par exemple, avec une puce Apple Silicon M1 ou M2), vous vous assurez une compatibilité avec les futures mises à jour de macOS pendant de nombreuses années, ce qui est essentiel pour la sécurité et l’accès aux nouvelles fonctionnalités. La durée de vie est donc comparable à celle d’un appareil neuf, l’investissement initial en moins.

D’où proviennent les MacBook qui sont ensuite reconditionnés ?

Les MacBook reconditionnés proviennent de diverses sources, principalement professionnelles. Il s’agit souvent de flottes d’ordinateurs d’entreprises qui renouvellent leur parc informatique, de modèles d’exposition ou de retours clients auprès de grands distributeurs. Ils peuvent aussi provenir de programmes de reprise proposés par les fabricants eux-mêmes.
Ces appareils sont ensuite collectés par des entreprises spécialisées dans le reconditionnement. Celles-ci les soumettent à un processus industriel de diagnostic, de réparation, de nettoyage, d’effacement des données et de réinstallation logicielle avant de les remettre sur le marché avec une garantie.

Comment puis-je m’assurer de bien sécuriser mon Mac ?

La sécurité d’un Mac, neuf ou reconditionné, repose sur des pratiques simples et rigoureuses. La première étape est de toujours installer les mises à jour de macOS dès qu’elles sont disponibles ; elles contiennent des correctifs essentiels pour les failles de sécurité. Activez également le pare-feu intégré dans les réglages système (section « Réseau »).
Ensuite, soyez vigilant : ne téléchargez des applications que depuis l’App Store ou les sites officiels des développeurs. Méfiez-vous des emails et des messages inattendus vous demandant de cliquer sur un lien ou de fournir des informations personnelles (phishing). Enfin, utilisez des mots de passe complexes et uniques pour chaque service, et activez l’authentification à deux facteurs sur votre compte Apple.

Quel est le principal inconvénient lors de l’achat d’un produit reconditionné ?

Le principal inconvénient, si l’on peut en parler ainsi, réside dans l’aspect esthétique et la variabilité de l’offre. Contrairement à un produit neuf, un appareil reconditionné peut présenter de légères imperfections cosmétiques (micro-rayures), classées par grade (par exemple, « Parfait état », « Très bon état »). Il faut donc accepter que l’appareil ne soit pas toujours visuellement impeccable.
Un autre point est la disponibilité : les configurations spécifiques peuvent être plus difficiles à trouver que dans le neuf. Cependant, ces inconvénients sont souvent largement compensés par un prix significativement plus bas et un impact environnemental réduit, sans compromis sur la performance ou la sécurité si l’achat est fait auprès d’un reconditionneur fiable.