Archives de catégorie : cyberattaque

Les attaques de messagerie professionnelle en hausse : Microsoft met en garde contre l’augmentation des attaques de type BEC

Microsoft a récemment signalé une augmentation alarmante des cyberattaques utilisant la technique baptisée Business Email Compromise (BEC). Cette méthode d’hameçonnage consiste en des attaquants se faisant passer pour des dirigeants ou des partenaires d’entreprises, cherchant à convaincre les employés de transférer de l’argent ou de divulguer des informations confidentielles.

Selon les données de Microsoft, le nombre d’attaques BEC (Business Email Compromise) a augmenté de 250 % en 2022 par rapport à l’année précédente. De plus, les attaquants ont développé des méthodes de tromperie de plus en plus complexes et sophistiquées. Par exemple, ils peuvent usurper des domaines ou des adresses e-mail pour donner l’illusion que leurs messages sont légitimes. Ils peuvent également compromettre de véritables comptes et envoyer des e-mails de phishing au nom des victimes.

Les petites et moyennes entreprises sont particulièrement ciblées par les attaques BEC, car elles ont souvent des mesures de cybersécurité moins avancées et un personnel moins formé. Microsoft estime que les dommages moyens causés par une attaque BEC réussie s’élèvent à environ 75 000 $.

Afin de se protéger contre les attaques BEC, Microsoft recommande aux entreprises d’utiliser des mesures telles que l’authentification multifacteur, le chiffrement des e-mails, la sensibilisation des employés à l’hygiène de la cybersécurité et l’authentification de domaine. Ces précautions peuvent contribuer à renforcer la sécurité des systèmes de messagerie professionnelle et à réduire les risques d’attaques BEC.

Les sauvegardes, une source lucrative pour les cybercriminels

Les ransomwares se sont avérés être une source lucrative pour les cybercriminels, avec des sauvegardes souvent insuffisamment protégées pour éviter les dommages ou le versement d’une rançon. De plus, le paiement ne garantit pas toujours une récupération réussie des données.

D’après une enquête menée par Veeam et présentée dans le Ransomware Trends Report, 40% des entreprises mondiales adoptent une politique de non-paiement en cas d’attaque de ransomware. Cependant, plus de 80% finissent par payer la rançon demandée par les pirates informatiques suite à une attaque. L’étude a interrogé environ 1 200 organisations et analysé 3 000 cyberattaques survenues l’année dernière.

L’enquête a révélé des informations précieuses sur la récupération après une attaque de ransomware. Dans 59% des cas, l’entreprise concernée a pu récupérer ses données après avoir payé la rançon. Dans 4% des cas, aucune rançon n’a été exigée. Par ailleurs, 16% des entreprises ont réussi à récupérer leurs données cryptées sans payer de rançon.

Cependant, 21% des organisations qui ont payé une rançon n’ont pas réussi à récupérer leurs données. Selon Veeam, cela inclut des situations où la clé de déchiffrement n’a pas été fournie ou ne fonctionnait pas.

Une attaque paralyse également les applications

Il est important de noter que la récupération des données ou l’empêchement de leur propagation ne résout pas l’intégralité du problème. Souvent, une attaque paralyse également les applications et les services numériques, nécessitant des réparations approfondies et une meilleure mise en place de la sécurité après l’attaque.

Par exemple, après l’attaque par ransomware de décembre dernier, la ville d’Anvers n’a pu restaurer ses principaux services numériques qu’un mois et demi plus tard, et six mois après l’attaque, tout n’était toujours pas rétabli. L’administration communale a admis cette semaine à Data News que de nombreux processus étaient complexes et nécessitaient une révision pour prévenir de futures attaques.

Veeam a également souligné que dans 93% des attaques, les cybercriminels tentent également de compromettre les sauvegardes, rendant la récupération des données plus difficile sans payer de rançon. Dans 75% des cas, les criminels ont réussi à entraver la récupération des données. L’entreprise recommande donc d’utiliser des sauvegardes inaltérables et d’intégrer des ‘air gaps’ (trous d’air) pour séparer la sauvegarde d’Internet et la protéger contre les attaques de ransomware.

Assurance en cybersécurité

L’impact du succès des ransomwares se fait également sentir dans le secteur de l’assurance en cybersécurité. 21% des répondants à l’enquête ont indiqué que leur assurance n’incluait pas le risque de ransomware. Trois quarts des participants ont constaté une augmentation de leur prime d’assurance l’année dernière, 43% ont fait état d’exigences accrues de la part de l’assureur, tandis que 10% ont déclaré être moins couverts qu’auparavant.

Cette tendance souligne l’importance de mettre en place des mesures de sécurité robustes pour protéger les données et les systèmes d’information contre les attaques de ransomware. Les entreprises doivent également se préparer à faire face à des augmentations de primes d’assurance en cybersécurité et à des exigences plus strictes de la part des assureurs, car le risque de cyberattaques continue de croître.

En conclusion, bien que le paiement d’une rançon puisse parfois permettre de récupérer des données, les entreprises doivent prendre conscience que cela ne garantit pas une récupération complète et peut également encourager davantage d’activités criminelles. Par conséquent, des mesures préventives, telles que l’amélioration de la sécurité des sauvegardes et le renforcement de la protection contre les ransomwares, doivent être prioritaires pour les organisations.

Des entreprises tardent à corriger la vulnérabilité GoAnywhere MFT même après les attaques du rançongiciel Cl0p

Des dizaines d’organisations sont toujours exposées à des cyberattaques via une vulnérabilité largement exploitée dans GoAnywhere MFT, un outil Web qui aide les organisations à transférer des fichiers.

Depuis février 2023, les groupes de rançongiciels Cl0p et Blackcat ont cyber attaqués des dizaines de grandes entreprises et gouvernements du monde via une vulnérabilité zero-day GoAnywhere (CVE-2023-0669).

Les gouvernements de Toronto et de Tasmanie ont été touchés par l’incident aux côtés de géants comme Proctor & Gamble, Virgin et Hitachi comme avait pu vous le révéler le blog dédié à l’actualité de la cybersécurité ZATAZ, à l’époque.

Un correctif pour la vulnérabilité avait été publié en février, ce qui n’a pas empêché Cl0p de compromettre plus de 130 organisations.

Il y a quelques jours, une société de cybersécurité a pris son abonnement chez Shodan est a regardé les machines encore connectées. Plus de 2 mois après la divulgation de ce 0Day, 179 hôtes affichaient encore des panneaux d’administration GoAnywhere MFT ! 30% d’entre eux montraient qu’ils n’étaient pas encore mis à jour.

Une nouvelle vague de diffusion du malware Qbot cible les entreprises avec des PDF malveillants

Début avril, découverte d’une nouvelle diffusion massive des logiciels malveillants Qbot. Le pirate cible les entreprises via leurs employés via des PDF Piégés.

Des attaquants malveillants utilisent une méthode inédite pour diffuser Qbot, un cheval de Troie bancaire notoire qui s’attaque aux entreprises en leur volant des données sensibles telles que des mots de passe et des correspondances professionnelles. Les attaquants ont lancé une campagne de spams qui utilise des fichiers PDF piégés comme pièces jointes pour infiltrer les systèmes informatiques de l’entreprise. Des experts en cybersécurité ont détecté plus de 5 000 courriels contenant des pièces jointes indésirables au format PDF dans plusieurs pays depuis le début d’avril.

Les attaquants utilisent des techniques d’ingénierie sociale avancées pour intercepter des échanges professionnels existants et y insérer des fichiers PDF malveillants. Les destinataires des courriels sont incités à ouvrir ces fichiers pour des raisons plausibles, telles que la consultation de la documentation associée ou le calcul des coûts d’un contrat. Une stratégie classique mais qui semble toujours porter ses fruits.

PDF piégé

Le contenu du fichier PDF partagé est une image qui imite une notification de Microsoft Office 365 ou de Microsoft Azure. Si l’utilisateur clique sur « Ouvrir », l’archive malveillante se télécharge sur son ordinateur à partir d’un serveur distant compromis.

Qbot permet aux pirates de contrôler le système infecté à distance et d’installer des ransomwares ou d’autres chevaux de Troie sur d’autres appareils du réseau. Les experts recommandent aux entreprises d’être vigilantes et de vérifier attentivement les signaux d’alerte tels que l’orthographe de l’adresse électronique de l’expéditeur, les pièces jointes suspectes et les erreurs grammaticales.

Qbot est un cheval de Troie bancaire notoire qui évolue dans le cadre d’un réseau de botnets. C’est un trojan capable de collecter des données telles que les mots de passe et les correspondances professionnelles des personnes ciblées. Cette interception permet aux pirates d’écrire des courriels aux contenus plausibles, car existant.

Depuis le début du mois d’avril, les chercheurs de Kaspersky ont observé un pic d’activité provoqué par une campagne de spam utilisant le schéma décrit plus haut, avec des pièces jointes au format PDF. On date le début de cette nouvelle vague à la soirée du 4 avril. Les courriers sont écrits en anglais, en allemand, en italien et en français.

Le Pentagone, la CIA, l’OSINT et les fuites

Le Pentagone est confronté à une fuite de données militaires sensibles, mettant en lumière la rivalité entre le Pentagone, la CIA, les espions et les pirates informatiques pour la collecte d’informations.

Le Pentagone est en train de se préparer à mener des campagnes de propagande sur Internet en utilisant des vidéos deepfake, selon des documents fédéraux de marchés publics. Le Commandement des opérations spéciales des États-Unis, qui est responsable de certaines des opérations militaires les plus secrètes du pays, veut affiner sa propagande offensive en espionnant apparemment son public cible via leurs appareils connectés à Internet. Le document mis à jour sur les marchés publics montre que l’armée américaine veut intensifier ces efforts de tromperie en ligne en utilisant des vidéos deepfake.

Le Pentagone a déjà utilisé des tactiques « d’opérations psychologiques » dans le passé, comme en décembre 2022, lorsqu’un réseau de faux comptes Twitter a été créé pour diffuser de fausses nouvelles douteuses. Bien que l’opération sur Twitter n’ait pas utilisé de deepfake, les entrepreneurs du Pentagone avaient utilisé des avatars créés à l’aide d’apprentissage automatique pour donner aux faux comptes une certaine dose de réalisme.

La fuite de données du Pentagone

Le Pentagone fait face à une fuite de données militaires sensibles qui pose un risque « très grave » pour la sécurité nationale des Etats-Unis. Cette fuite de documents classifiés américains, notamment liés à l’Ukraine et qui semblent authentiques pour la plupart, est considérée comme la plus importante depuis l’affaire Snowden en 2013 indique le New York Times. Les documents contiennent des analyses détaillées sur la guerre en Ukraine, qui donnent une idée de l’étendue de la pénétration américaine des plans militaires russes, mais aussi des interceptions de communications, parfois au détriment de pays alliés des États-Unis comme Israël et la Corée du Sud. Le Service Veille ZATAZ a pu retrouver certains documents sur les forums 4chan (documents ont été détruits depuis, NDR) ou encore sur Telegram.

Un flot régulier de photographies de documents classifiés a été découvert sur des réseaux sociaux, bien que certains aient pu circuler en ligne pendant des semaines avant d’attirer l’attention. Les autorités ont ouvert une enquête pour déterminer l’origine de cette fuite de données.

La CIA, l’OSINT et la concurrence avec le Pentagone

La stratégie nationale de renseignement de 2019 souligne que l’incapacité de suivre rapidement les évolutions technologiques et les normes de l’industrie peut affecter l’avantage concurrentiel des services de renseignements de l’Oncle sam (IC). Cependant, la stratégie ne fournit pas de définition précise de cet avantage concurrentiel. Il s’agit de la capacité de collecter et d’analyser des informations que personne d’autre ne peut obtenir ou traiter. Cette définition est issue de l’Executive Order 12333, qui régit la pratique du renseignement aux États-Unis.

L’EO 12333 énonce l’objectif principal de l’IC, qui consiste à fournir des informations précises et opportunes au président et au Conseil de sécurité nationale pour fonder les décisions concernant la conduite et le développement de la politique étrangère, de défense et économique, et la protection des intérêts nationaux des États-Unis contre les menaces étrangères à la sécurité. Cette collecte doit être conforme à la Constitution et à la loi applicable, respectueuse des principes sur lesquels les États-Unis ont été fondés et poursuivie d’une manière vigoureuse, innovante et responsable.

L’IC a commencé à s’intéresser à l’Open Source Intelligence (OSINT) pour combler une lacune que personne d’autre ne pouvait. Le Foreign Broadcast Information Service (FBIS), créé en 1941, était le moyen le plus rapide, le moins cher et le plus fiable d’obtenir des informations générales et des renseignements concernant un pays particulier. Cependant, au fil des décennies, la demande croissante de l’ensemble du gouvernement et du milieu universitaire, des scandales et des coupes budgétaires, ainsi qu’une portée de mission sinueuse et gonflante ont compliqué la mission de l’IC.

En 2023, le gouvernement américain a perdu le monopole qu’il avait autrefois sur la collecte et la transmission d’informations diffusées librement, rapidement et à moindre coût. Cependant, lorsqu’il s’agit de comprendre les plans et les intentions de l’adversaire, il n’y a pas d’alternative à l’infiltration humaine ou technique que seul l’IC est équipé et autorisé à effectuer. La directrice du renseignement national (DNI) a admis que les États-Unis avaient obtenu des détails extraordinaires sur les plans secrets du Kremlin pour une guerre qu’ils continuaient de nier avoir l’intention.

Un secret est quelque chose de concret qui peut être dérobé par un espion ou discerné par un capteur technique. Un mystère est une énigme abstraite dont personne ne peut être sûr de la réponse

Par conséquent, lorsque l’IC considère l’OSINT en tant que fonction principale, il doit adopter une approche « d’abord, ne pas nuire » à sa mission la plus unique et exclusive, compte tenu des coûts d’opportunité substantiels en jeu. Les décideurs peuvent aspirer à un IC capable de garder une longueur d’avance sur l’adversaire, tout en étant capable de « battre la presse ». Même s’il ne réussit que périodiquement, il vaut mieux poursuivre vigoureusement le premier que de réussir catastrophiquement le second.

Dans la communauté du renseignement américain, l’utilisation des sources ouvertes est vue différemment, mais le navire amiral concernant le renseignement de l’Oncle Sam est la CIA. Au sein de l’agence se trouve le Bureau de la gestion des données ouvertes, qui mise sur un développement massif de cette direction dans des conditions de réalités technologiques et cognitives changeantes.

Récemment, Randy Nixon, un ancien du service analytique de la CIA, a pris la tête de l’OROD, ce qui s’inscrit dans les préférences de l’équipe Biden – promouvoir la direction analytique du renseignement. De plus, Nixon était auparavant responsable du partenariat avec le secteur privé au sein de l’UCCI de la CIA et a dirigé, par exemple, le programme Digital Hammer.

Le Pentagone ne reste pas non plus immobile dans la lutte pour le leadership dans l’OSINT. L’Agence nationale de renseignement géospatial, qui relève du Pentagone, renforce activement les possibilités de renseignement géospatial et d’OSINT.

Cependant, les possibilités d’OSINT sont évaluées à la Maison Blanche et la CIA considère l’utilisation de l’OSINT en tant qu’outil efficace non seulement de collecte et d’analyse d’informations, mais aussi d’influence, y compris politique, comme prioritaire. La concurrence entre la CIA et le Pentagone dans ce domaine prometteur se poursuit, avec des développements massifs de part et d’autre.

Il est à noter que d’ici juin 2028, le Pentagone aura son propre cloud « souverain », le Joint Warfighter. Ce cloud sera conçu pour fournir un accès à des données non classifiées, secrètes et top secrètes au personnel militaire du monde entier. Il devrait servir de colonne vertébrale aux opérations de guerre modernes du Pentagone, qui s’appuieront fortement sur des avions sans pilote et des satellites de communication spatiale, mais auront toujours besoin d’un moyen de transmettre rapidement les renseignements de ces plates-formes aux troupes au sol. Google, Oracle, Microsoft et Amazon se partagent un contrat de 9 milliards de dollars du Pentagone pour construire son réseau de cloud computing.

CommonMagic et PowerMagic voleurs de données

Des chercheurs ont découvert une nouvelle campagne d’espionnage ciblant les agences gouvernementales et les organisations opérant dans les territoires ukrainiens occupés par la Russie.

Qui sont les pirates cachées derrière des cyber attaques visant les entreprises et les agences gouvernementales basées sur les territoires Ukrainiens occupés par la Russie ? Alliés de l’Ukraine ? Espion Chinois ? « Simple » malveillant à la recherche de données à revendre ? Les pirates ont utilisé des souches de logiciels malveillants jusqu’alors inconnues, appelées CommonMagic et PowerMagic, pour dérober des données sur les appareils de leurs cibles.

La campagne a débuté en septembre 2021. Selon des chercheurs locaux, elle continue encore aujourd’hui et cible principalement les régions de Donetsk, Lougansk et de Crimée. Des régions ukrainiennes annexées par la Russie en 2014. Des agences gouvernementales, ainsi que des organisations agricoles et de transport, ont été visées par des courriels piégés. La première pensée est de ce dire qu’étant donné le conflit militaire dans cette région, il est probable que cela fasse partie d’une cyberguerre. Mais qui ? C’est une autre question.

Rien de sophistiqué, mais efficace

Les logiciels malveillants et les techniques utilisées ne sont pas particulièrement sophistiqués. En octobre, des logiciels malveillants avaient déjà été installés sur les machines des victimes, indiquant que certaines attaques avaient réussi. Les pirates ont distribué des logiciels malveillants via des e-mails d’hameçonnage (phishing) contenant un lien vers une archive .zip hébergée sur un serveur Web. Bref, du grand classique. L’archive contenait un document déguisé en décret officiel du gouvernement Russe et un fichier .lnk malveillant qui, une fois ouvert, exécutait le logiciel pirate et infectait l’ordinateur.

Au début de l’attaque, les pirates ont utilisé une porte dérobée basée sur PowerShell nommée PowerMagic. Toutes les victimes de PowerMagic ont également été infectées par CommonMagic, un logiciel malveillant plus complexe et inédit. Les attaquants ont probablement utilisé la porte dérobée PowerMagic pour installer CommonMagic sur les appareils ciblés. Le groupe derrière cette attaque est inconnu, mais ses objectifs sont clairs : voler des données. Une fois le réseau infiltré, les pirates peuvent extraire des documents et faire une sauvegarde des données affichées à l’écran de l’ordinateur de la victime toutes les trois secondes.

Guerre 3.0

Au cours des dernières années, plusieurs virus informatiques ont ciblé la Russie et l’Ukraine, deux pays souvent associés aux cyberattaques. Ces attaques ont été menées par des groupes de cybercriminels, des gouvernements étrangers et même des groupes terroristes.

Depuis des années, les cyber attaques visant l’Ukraine se sont enchaînées. En 2017, un virus informatique appelé NotPetya a infecté des milliers d’ordinateurs en Ukraine avant de se propager à travers le monde. Bien que NotPetya ait été conçu pour ressembler à un ransomware, il a rapidement été découvert que son véritable objectif était de causer des dommages permanents aux systèmes infectés. Le virus a effacé les disques durs des ordinateurs infectés, causant des dommages considérables aux entreprises touchées. Les dommages causés par NotPetya ont été estimés à plusieurs milliards de dollars, faisant de cette attaque l’une des plus coûteuses de l’histoire.

Toujours en 2017, un virus informatique appelé Bad Rabbit a infecté des milliers d’ordinateurs en Russie et en Ukraine. Le virus a été distribué via des sites web compromis, et il a été conçu pour se propager rapidement à travers les réseaux d’ordinateurs. Bien que le virus ait été conçu pour ressembler à un ransomware, il a été découvert que son véritable objectif était de voler des données sensibles des ordinateurs infectés.

En 2015, un groupe de hackers appelé Sandworm a lancé une attaque contre le réseau électrique ukrainien. Les hackers ont utilisé un virus informatique appelé BlackEnergy pour prendre le contrôle des ordinateurs du réseau électrique, coupant l’électricité dans plusieurs régions du pays. L’attaque a été considérée comme l’une des premières attaques réussies contre une infrastructure critique, et elle a soulevé des inquiétudes quant à la capacité des hackers à perturber les systèmes de contrôle industriels.

En 2014, un groupe de hackers appelé Dragonfly a lancé une série d’attaques contre les sociétés d’énergie en Europe et aux États-Unis. Le groupe a utilisé un virus informatique appelé Energetic Bear pour accéder aux systèmes des sociétés d’énergie, volant des données sensibles et prenant le contrôle de certains systèmes.

2017, un virus informatique appelé Bad Rabbit a infecté des milliers d’ordinateurs en Russie et en Ukraine. Le virus a été distribué via des sites web compromis, et il a été conçu pour se propager rapidement à travers les réseaux d’ordinateurs. Bien que le virus ait été conçu pour ressembler à un ransomware, il a été découvert que son véritable objectif était de voler des données sensibles des ordinateurs infectés.

Le développeur de NetWire arrêté

En Croatie, le développeur de NetWire RAT, Mario Žanko, a été arrêté et l’infrastructure du malware a été saisie par les autorités.

Mario Žanko, 40 ans, est un informaticien recherché par le FBI depuis des années. Il faut dire aussi que son logiciel pas comme les autres a permis d’orchestrer des dizaines de milliers de piratages de part le monde. L’outil en question, un cheval de Troie baptisé NetWire RAT (Remote Access Trojan). Des centaines de pirates utilisent cet outil d’espionnage comme vous pourrez le lire plus bas.

L’opération internationale, à laquelle ont participé le FBI et les forces de l’ordre de nombreux pays, dont la Croatie, la Suisse et l’Australie, a conduit à l’arrestation du créateur du malware. Les autorités ont saisi son site web (World Wired Labs) ainsi que du serveur d’hébergement.

Vendu comme outil pour entreprise

En 2012, Netwire était vendu, comme je vous le montre dans ma capture écran datant de cette époque, comme un logiciel d’entreprise, ayant pour mission d’augmenter la productivité de la société acquéreuse. « NetWire fournit une collection intégrée d’utilitaires d’administration au sein d’une interface centralisée pour la gestion à distance des serveurs, postes de travail, ordinateurs de bureau et ordinateurs portables Windows, Linux et Solaris. Une interface intuitive et simple offre un accès simplifié aux versions personnalisées des utilitaires d’administration, dont beaucoup ont été considérablement améliorés pour offrir des performances supérieures, des fonctionnalités supplémentaires et une facilité d’utilisation. » dixit le service marketing de l’époque.

Seulement, l’outil va très vite être détourné. Il va devenir le cheval de Troie le moins cher du marché, et le plus utilisé. Les licences allaient de 10$ à 1200 dollars par mois, les pirates avaient en main un outil particulièrement efficace. Le mandat d’arrêt contre l’auteur du Netwire RAT a été émis le 3 mars 2023.

Quelques jour plus tard, dans le cadre d’une opération internationale coordonnée, le développeur a été arrêté en Croatie. Le FBI a confisqué le nom de domaine, la police suisse a saisi le serveur hébergeant le site.

La presse Croate a révélé que son auteur, Mario Žanko (40 ans), originaire de Sinja, passera les prochains jours en garde à vue à Remiteče, afin de ne pas influencer les potentiels témoins. Les enquêteurs ont trouvé plus de 650 000 dollars américains, et 268 615 euros sur des comptes bancaires.

L’enquête a débuté à l’automne 2020. Le FBI a acheté une licence NetWire et tiré les ficelles durant trois mois pour remonter à l’auteur. Pas bien compliqué, son adresse Gmail était accessible depuis 2012.

Des pirates Nigérians adeptes de Netwire

Cela peut paraître drôle et moins pathétique que ce à quoi nous sommes habitués. Mais des pirates nigérians ont été actifs dans des attaques visant des entreprises de transport en Amérique du Nord, en Europe et au Moyen-Orient. Les détails concernant les attaquants ont été révélés par les chercheurs de Proofpoint, qui ont étudié en profondeur les formes et les méthodes du groupe TA2541 pendant plusieurs années. Selon les experts, les pirates ciblent exclusivement les industries de l’aérospatiale, de l’aviation, de la défense, de la fabrication et du transport. Le groupe est actif depuis au moins 2017 et a utilisé des sujets liés à l’aviation, aux transports et aux voyages pour infecter des cibles avec divers chevaux de Troie d’accès à distance (RAT), dont Netwire.

Toujours la même méthode : des courriels de phishing contenant des pièces jointes Word activées par macro pour déployer des charges utiles malveillantes. Ils ont une tactique et s’y tiennent, et apparemment cela fonctionne puisque le groupe se comporte de la même manière depuis 5 ans.

Toutefois, dans les attaques récentes, le groupe a commencé à utiliser fréquemment des liens vers des services nuagiques (cloud), notamment Google Drive, OneDrive, GitHub, Pastetext et Sharetext. Les URL de Google Drive récemment découvertes ont conduit à un fichier VBS malveillant conçu pour recevoir des charges utiles provenant d’autres plateformes. Les attaques utilisent également des scripts PowerShell et Windows Management Instrumentation (WMI) pour interroger les produits de sécurité que l’attaquant tente de désactiver. TA2541 recueille également des informations sur le système avant d’installer des RAT et envoie généralement plus de 10 000 messages à la fois pendant l’attaque.

Les experts estiment que le groupe n’est pas très compétent, car il utilise des familles de logiciels malveillants populaires de 2017 accessibles au public. Mais récemment, les attaquants ont privilégié AsyncRAT, NetWire, Parallax et WSH RAT aux côtés de Revenge RAT, vjw0rm, Luminosity Link, njRAT.

L’objectif ultime des attaquants reste inconnu à l’heure actuelle.

Medusa ransomware, le groupe de pirates aux dents longues

Le jeune groupe de hackers Medusa, spécialise de la prise d’otage d’entreprise, montre un appétit et des cibles de hauts niveaux !

Voilà qui est inquiétant, et étonnant. Le jeune groupe de pirates informatiques du nom de Medusa est apparu « publiquement » début janvier 2023.

Ce groupe de malveillants affiche déjà plus de 25 entreprises victimes, menacées et/ou dont les informations internes, sensibles ont été diffusées dans le darkweb et sur des messageries sécurisées.

Parmi les victimes, L’Institut des Technologie de l’Espace du Pakistan, l’Autorité des aéroports du Kenya, la Banque d’Afrique, l’entreprise indonésienne PetroChina, le Casino Eureka de Las Vegas, ou encore, Tonga Communication et, ce 7 mars, l’école publique de Minneapolis.

Les demandes de rançons peuvent dépasser plusieurs centaines de milliers de dollars. Ils diffusent les informations exfiltrées en cas de non paiement aprés un compte à rebours pouvant atteindre une dizaine de jours.

Pour la casino de Las Vegas, par exemple, plus de 12 ans de données internes, dont l’analyse des joueurs !

Les pirates informatiques de Medusa filment leurs infiltrations et les diffusent sur le web.

Ransomware : 4 entreprises sur 10 ne récupèrent pas toutes leurs données

Plus de 4 entreprises sur 10 ne récupèrent pas toutes leurs données après le versement d’une rançon. Plus d’un tiers des entreprises ayant payé une rançon ont été visées une seconde fois par des cybercriminels.

En complément de son Rapport 2022 sur la gestion des cyber risques, Hiscox, assureur spécialiste de la protection cyber pour les petites et moyennes entreprises, a dévoilé un nouveau focus dédié aux ransomwares. Pour rappel, le business des assurances cyber s’est vue renforcée, en décembre, avec la possibilité pour les entreprises impactées par un ransomware (ou une cyber attaque) d’être remboursée par leur assureur. L’assureur Hiscox met en évidence les limites du paiement des rançons par les entreprises : 59% des entreprises ayant payé une rançon à des cybercriminels n’ont pas réussi à récupérer toutes leurs données.

Les statistiques montrent que le paiement des rançons ne résout pas tous les problèmes. Il n’est, par exemple, souvent pas possible de restaurer pleinement son système informatique ou d’éviter une fuite des données. Le rapport montre qu’il est plus efficace d’investir dans la mise en œuvre d’une cyber défense solide – en maintenant les logiciels à jours, en organisant des formations internes régulières, en sauvegardant fréquemment ses données – ainsi que dans la préparation d’une réponse appropriée en cas d’attaque, plutôt que de payer systématiquement les cybercriminels.

Un chiffre est particulièrement éloquent : plus d’un quart (26%) des entreprises qui ont payé une rançon dans l’espoir de récupérer leurs données l’ont fait parce qu’elles n’avaient pas de sauvegardes.

Outre la perte de données, une part significative des entreprises ayant payé les rançons a été confrontée à d’autres problèmes :
43 % ont dû reconstruire leurs systèmes, alors même qu’elles avaient reçu la clé de déchiffrement
36 % ont subi une autre attaque par la suite
29 % ont vu leurs données divulguées
Dans 19 % des cas, le pirate a ensuite exigé plus d’argent
Dans 15 % des cas, la clé de déchiffrement n’a pas fonctionné
Plus d’un quart (26 %) a estimé que l’attaque avait eu un impact financier important, menaçant la solvabilité et la viabilité de leur entreprise.

Défendre la liberté numérique en temps de cyberguerre

Au vu du contexte en Ukraine et de l’invasion Russe, nous sommes témoins en temps réel d’une cyberguerre totale qui se déroule sous nos yeux. Aujourd’hui en Europe, la cybersécurité et la liberté numérique sont, au sens propre, des questions de vie ou de mort… le champion des echecs Garry Kasparov donne son avis !

On me demande souvent, depuis l’invasion lancée par Poutine en Ukraine, comment j’avais compris qu’il allait lancer une guerre. La réponse est simple : je ne suis pas devin, je ne tire pas les cartes mais j’écoute attentivement ce que dit Poutine. Les dictateurs peuvent affabuler et mentir à leur guise sur le passé, mais ils sont plutôt honnêtes quand il est question de leurs plans d’avenir. Il y a quelques années durant un dîner chez l’auteur de l’article « Pourquoi j’aurais dû écouter Garry Kasparov quand il parlait de Poutine », j’avais expliqué que Poutine n’abandonnerait pas ses projets pour l’Ukraine, à moins qu’il ne soit arrêté avant. D’ailleurs, lorsque Poutine a nié l’existence de l’Ukraine en tant que pays, j’ai aussitôt tiré la sonnette d’alarme. Il s’agissait là clairement d’un appel à la guerre.

Pourquoi la Russie perd la cyberguerre

Nous savons que le Kremlin a lancé des dizaines de cyberattaques contre des cibles ukrainiennes depuis le début de cette nouvelle invasion, le 24 février. Mais malgré tous les plans et toutes les stratégies de Poutine, la Russie perd la cyberguerre en Ukraine. Pourquoi ?

L’une des raisons de cet échec est la force du peuple ukrainien : tout comme l’armée ukrainienne a gagné la bataille de Kiev et continue à lutter contre l’armée de conscrits de Poutine en rendant coup pour coup, les spécialistes ukrainiens en cybersécurité défendent le pays des attaques du Kremlin.

Cet échec russe s’explique également par le fait que les systèmes russes et ukrainiens étaient si imbriqués que chaque attaque contre l’Ukraine pouvait se retourner contre la Russie. Un détail que ZATAZ avait indiqué, en premier, dés le mois de février 2022, démontrant la faiblesse des russes sur les réseaux sociaux.

Enfin, cette guerre nous a montré la grande vulnérabilité des systèmes russes. Des individus ou des groupes tels que les Anonymous n’ont eu aucune difficulté à pirater des sites du gouvernement russe.

Nous pouvons en tirer une leçon importante : la guerre en Ukraine nous a montré que les forces de la démocratie sont plus fortes, plus perfectionnées et plus avancées que les forces de l’autoritarisme. Nous devons, à juste titre, nous inquiéter de ce mal, mais nous ne devons pas en avoir peur.

La guerre et la cyberguerre peuvent nous sembler abstraites, mais elles nous aident à nous rappeler l’importance de la cybersécurité dans notre vie quotidienne. En effet, nous avons tous fait l’expérience de cybermenaces. Vous avez déjà reçu un spam, vu de fausses informations débitées dans des commentaires Facebook ou Twitter par des bots ou aidé une personne âgée à éviter les pièges d’une tentative de phishing ? Alors, vous savez que la cybercriminalité ne cesse d’augmenter. Nos vies se passent de plus en plus en ligne. Les outils de l’autoritarisme et de l’exploitation sont de plus en plus perfectionnés. Nous avons donc besoin de technologies qui évoluent sans cesse pour protéger la démocratie et notre confidentialité en ligne. La meilleure défense contre les cyberattaques, c’est un bon moyen de dissuasion.

La liberté numérique diffère d’une nation à l’autre

La révolution numérique a vécu une accélération sans précèdent. La pandémie de COVID-19 nous a tous forcé, ainsi que les gouvernements et les pays, à nous adapter à une vie virtuelle et hybride. Dans la plupart des pays démocratiques, cette transition numérique a exposé les utilisateurs à plus d’escroqueries en ligne et à un risque plus grand de piratage. Mais dans des endroits où est encore en place le rideau de fer de l’autoritarisme, comme la Russie de Poutine ou le Myanmar de la junte militaire, la pandémie a offert l’occasion au totalitarisme de réprimer davantage les citoyens et de limiter encore leur liberté numérique.

Ces citoyens du monde entier, privés d’un accès libre à Internet, doivent trouver des moyens créatifs, peu fiables et risqués pour contourner les pares-feux et la censure de leurs gouvernements. Cependant, ce dont nous sommes témoins aujourd’hui en Russie est du jamais vu. La coupure d’Internet en Russie par Poutine est un exemple historique d’une nation entière qui disparait du réseau Internet mondial. Les utilisateurs en Russie seront donc plus vulnérables aux malwares que jamais auparavant. Cependant, il nous reste encore à découvrir toutes les conséquences que ce changement cataclysmique aura sur Internet.