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APPLE AVERTIT LES ARMÉNIENS DE TENTATIVES DE PIRATAGE SOUTENUES PAR L’ÉTAT

Récemment, Apple a envoyé des alertes à ses clients en Arménie, les informant que leurs téléphones sont ciblés par des pirates informatiques soutenus par un État.

Le logiciel d’espionnage Pegasus est-il caché derrière l’alerte lancée par Apple, au début du mois de novembre, à l’encontre de plusieurs personnalités Arméniennes ? CyberHUB, une organisation arménienne de droits numériques qui enquête sur ces incidents, a observé une augmentation constante des infections par logiciels espions dans le pays au cours des deux dernières années. De nombreuses infections seraient liées au gouvernement azerbaïdjanais, connu pour son histoire conflictuelle avec l’Arménie, en particulier concernant la région contestée du Haut-Karabakh.

« Dans le cas de l’Arménie, ces avertissements signifient que le téléphone a été infecté par le logiciel espion Pegasus« , a déclaré Samvel Martirosyan, co-fondateur de CyberHUB, faisant référence à l’outil de surveillance développé par la firme israélienne NSO Group et vendu à des gouvernements du monde entier. NSO Group qui a demandé, il y a quelques jours, une demande de réunion avec la Maison Blanche pour expliquer l’importance de son outil lors du conflit entre Israël et le Hamas. Une entrevue, demandée par l’avocat de l’entreprise, qui indique d’ailleurs un élément important : le gouvernement israélien semble cautionner et utiliser Pegasus.

Bien qu’Apple n’ait pas précisé le logiciel espion utilisé ni identifié les responsables du piratage, il existe certaines preuves que la dernière vague d’infections a utilisé Pegasus, selon Natalia Krapiva, conseillère juridique et technologique chez Access Now, une organisation à but non lucratif pour les droits numériques. Cependant, elle souligne qu’il est difficile de le savoir avec certitude tant que l’enquête est en cours. Martirosyan a indiqué que le logiciel espion a probablement été installé sur ordre du gouvernement azerbaïdjanais. Pendant la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan en 2020, le logiciel espion Pegasus a été utilisé pour cibler des journalistes, des militants, des fonctionnaires gouvernementaux et des civils arméniens. Bien que l’identité des pirates derrière ces attaques reste floue, des chercheurs suggèrent que l’Azerbaïdjan est l’un des suspects potentiels.

Le Citizen Lab de l’Université de Toronto a identifié au moins deux opérateurs présumés de Pegasus en Azerbaïdjan qui ont ciblé des individus à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Krapiva est également d’avis que « le suspect probable est l’Azerbaïdjan », en raison de son histoire avec Pegasus et de ses liens étroits avec Israël. Les tensions entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont élevées et ont atteint un point critique en septembre lorsque l’Azerbaïdjan a lancé une offensive militaire à grande échelle au Haut-Karabakh, violant ainsi un accord de cessez-le-feu de 2020.

CyberHUB, qui enquête sur les infections par Pegasus depuis deux ans, a signalé que le nombre de piratages augmente en Arménie. Cependant, l’étendue réelle de ces piratages est difficile à déterminer, car de nombreuses victimes préfèrent ne pas rendre leurs cas publics, selon Krapiva. Elle ajoute que les utilisateurs d’Android ne reçoivent pas du tout de telles notifications. La plupart des infections surviennent lors d’escalades entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Les cibles en Arménie ont inclus des politiciens de haut rang, des représentants de la société civile, des militants, des journalistes et des rédacteurs.

En septembre, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe a qualifié l’utilisation du logiciel espion Pegasus par plusieurs pays de la région de potentiellement illégale.

Précision : Une version précédente de cet article indiquait que Pegasus avait été utilisé pour cibler des militants en Russie — il a en fait été spécifiquement utilisé contre une journaliste russe lors de son voyage en Allemagne, et elle a reçu la notification en Lettonie.

Temu, Epik, Etc. ces applications qui aspirent vos données personnelles

Vous avez toujours rêvé de vous voir figurer dans un annuaire à l’américaine des années 90, avec votre portrait aux côtés de Backstreet Boys et Spice Girls ? Vous adorez acheter des produits chinois ? Les applications Epik et TEMU cachent des collecteurs de données que vous ne pourrez plus maitriser !

Epik, une application d’intelligence, une « IA » qui vous offre la possibilité de donner à votre photo une touche rétro des années 90. Derrière cette « pseudo » expérience nostalgique, des questions juridiques et éthiques se posent. À l’instar d’applications telles que Faceapp, qui permet de visualiser son visage vieilli, ou des filtres Snapchat de transformation masculine/féminine, l’application EPIK – AI Photo Editor, une filiale de la société sud-coréenne Snow Corporation, propose de créer une soixantaine d’images inspirées des années 1990 à partir de 8 à 12 de vos photos personnelles, incluant des tenues et coiffures rétro.

Les résultats de cette application semblent séduire un grand nombre d’utilisateurs, ce qui lui a valu une place parmi les applications les plus populaires sur l’App Store d’Apple, dans la catégorie Photos et vidéos. Sur le Play Store de Google, elle a déjà été téléchargée plus de 50 millions de fois. Un certain nombre de Youtubeur et « vedettes » ont diffusé des posts et autres vidéos vantant l’outil. A se demander, d’ailleurs, si nous n’avons pas là de la promotion cachée, ou du simple « p*te à clic » mettant en danger les données des viewers ainsi attirés.

Soyons clairs, les préoccupations liées à la sécurité et à la confidentialité des données via Epik doivent se poser. Pour générer ces images, l’application utilise la technologie de reconnaissance faciale, collectant ainsi des données biométriques et d’autres informations sensibles. La politique de confidentialité de l’application fournit très peu d’informations et de garanties concernant la protection des données personnelles. Autant dire que le RGPD, alors qu’ils doivent le suivre dans la mesure ou l’application est utilisée par des Européens, n’est pas vraiment cité dans le mode d’emploi. L’application a été développée en Corée du Sud, les lois encadrant les données biométriques y sont moins contraignantes. Il suffit d’ailleurs de lire ce mode d’emploi pour découvrir que l’application collecte pratiquement toutes les données disponibles, y compris des informations sur les autres photos stockées sur votre téléphone.

Bref, à votre de fournir votre visage au diable, le diable n’aura plus besoin de vous pour vous damner !

Application TEMU : logiciel espion possible

En avril 2023, l’application de commerce électronique d’origine chinoise [siège social aux USA], TEMU [concurrent de Wish, AliExpress et d’Amazon], a fait son entrée au Canada, puis en France et a rapidement gagné en popularité. Une société qui a déversé des millions de dollars en publicités sur le sol Américain [lors du Super bowl, entre autre].

Cependant, selon une enquête menée par la société américaine Grizzly Research, qui analyse les plus grandes sociétés cotées du monde, il pourrait y avoir des raisons de s’inquiéter quant à son utilisation. En seulement quelques semaines, TEMU est devenue l’une des applications les plus téléchargées en France, avec une tendance similaire observée aux États-Unis suite à une publicité diffusée lors du Super Bowl. Contrairement à ses concurrents, chinois ou américains, TEMU a réussi à attirer un public inattendu, en particulier parmi les personnes de plus de 40 ans, dont la part du chiffre d’affaires est 65 % supérieure à la moyenne des autres vendeurs Cependant, Grizzly Research a soulevé des préoccupations sérieuses concernant l’application. Selon leurs analyses, TEMU semble comporter des fonctions cachées qui permettent une exfiltration massive de données personnelles des utilisateurs, sans leur consentement explicite.

L’application a un accès pratiquement illimité à toutes les données stockées sur les smartphones des utilisateurs. Comme j’ai pu l’expliquer sur l’antenne de BFM TV ou dans le journal Le Point, les données peuvent, ensuite, être exploitées à de multiples fins [espionnage, marketing agressif, Etc.]. La réputation de TEMU et son succès commercial ne doivent pas occulter les inquiétudes quant à la sécurité et à la confidentialité des données. Il est crucial que les utilisateurs restent vigilants et conscients des risques potentiels associés à l’utilisation de cette application, en particulier en ce qui concerne la protection de leurs informations personnelles.

Bref, deux cas d’applications qui doivent inquiéter. Les avantages commerciaux, le côté « FUN » et la facilité d’utilisation ne doivent pas primer sur la sécurité en ligne.

Loi chinoise sur la cybersécurité : le ver est dans le Pitaya ?

Depuis 2021, la Chine a mis en place une nouvelle loi obligeant toutes les entreprises technologiques opérant sur son territoire à signaler les vulnérabilités de leurs systèmes aux autorités gouvernementales. Cette initiative, censée renforcer la sécurité nationale, soulève des inquiétudes quant à la manière dont les données sont gérées et utilisées.

Dans un récent rapport publié par l’Atlantic Council, il est révélé que cette loi, en apparence bien intentionnée, présente des implications importantes pour la sécurité en ligne et les relations internationales. La Chine avait précédemment utilisé la CNVD (National Vulnerability Database), une base de données nationale destinée à signaler les vulnérabilités des logiciels, pour protéger le pays contre les cyberattaques. Cependant, la nouvelle loi va plus loin en imposant un délai strict de 48 heures pour signaler toute vulnérabilité découverte.

Conformément à cette loi, les entreprises technologiques doivent signaler les failles à travers une plate-forme en ligne du ministère chinois de l’industrie et de la technologie de l’information. De là, les vulnérabilités sont ajoutées à la Cybersecurity Threat Intelligence Sharing Platform, une base de données qui, selon le rapport de l’Atlantic Council, pourrait être utilisée à des fins potentiellement malveillantes.

L’Atlantic Council met en lumière le fait que les données de cette plate-forme sont également partagées avec d’autres instances gouvernementales en Chine, certaines étant associées à des campagnes d’espionnage et de cyberattaques passées. Cette situation suscite des préoccupations quant à l’utilisation des vulnérabilités signalées, suggérant que certaines d’entre elles pourraient être exploitées pour des activités de piratage.

En plus de signaler les vulnérabilités, la loi exige également que les entreprises enregistrent des informations détaillées sur les produits contenant des vulnérabilités, telles que le nom, le modèle et la version. Les chercheurs de l’Atlantic Council ont constaté que le portail en ligne utilisé pour signaler les vulnérabilités comporte des champs de remplissage obligatoires, obligeant ainsi les entreprises à fournir des détails sur les erreurs du code source, voire à ajouter des vidéos démontrant la nature du bug et son emplacement.

Selon Dakota Cary, chercheuse au Global China Hub de l’Atlantic Council, cette nouvelle loi a suscité des préoccupations dès son annonce. Elle souligne qu’il existe un chevauchement notable entre les individus responsables de ces rapports et ceux qui mènent des opérations de piratage offensives.

Cependant, l’Atlantic Council admet que toutes les entreprises technologiques ne suivront pas nécessairement la loi chinoise de la même manière. Certaines entreprises pourraient ne pas être pleinement conscientes de ce que leurs responsables locaux transmettent aux autorités gouvernementales. L’impact de ce rapport sur les relations internationales entre la Chine et l’Occident reste à déterminer, mais il pourrait potentiellement influencer les décisions politiques futures concernant la technologie chinoise et les cyberattaques.

Cette nouvelle loi chinoise sur la cybersécurité soulève des questions cruciales sur la protection des données, la sécurité en ligne et les relations internationales, et elle continuera à susciter un débat animé dans les années à venir. Dans la foulée, la justice américaine vient de se pencher sur une nouvelle puce produite par la société Huawei. Un processeur de 7 nanomètres.

Une puce intégrée dans le nouveau fleuron de la marque chinoise, le Huawei Mate 60 Pro et Pro +. « Coquine » la société Huawei a lancé son nouveau téléphone au moment de la visite de la secrétaire américaine au commerce, Gina Raimondo, en Chine. (AC)

Emotet revient, Lokibot persiste, DarkGate exploite

Un rapport dévoile les méthodes d’infection des familles de logiciels malveillants DarkGate, Emotet et LokiBot. En plus des méthodes de chiffrement unique en leur genre de DarkGate et le retour en force d’Emotet, les exploits de LokiBot se poursuivent, illustrant l’évolution constante du paysage des menaces cyber.

En juin 2023, des chercheurs ont découvert un nouveau loader baptisé DarkGate, doté d’un éventail de fonctionnalités dépassant les capacités habituelles des loaders. Parmi elles, on retrouve un VNC caché, un proxy inverse et des capacités de blocage de Windows Defender, de piratage de l’historique du navigateur infecté, de gestion des fichiers et de vol de jetons Discord.

Le fonctionnement de DarkGate implique une chaîne d’infection en quatre étapes, conçues de manière sophistiquée pour aboutir au chargement de DarkGate. Ce chargeur se distingue par sa façon unique de chiffrer les chaînes de caractères avec des clés personnalisées et une version originale de l’encodage Base64, utilisant un jeu de caractères spécial.

Dans son rapport, la société Kaspersky s’est penchée sur l’activité d’Emotet, un botnet notoire qui a récemment refait surface après avoir été démantelé en 2021. Dans cette nouvelle campagne, les victimes sont amenées à ouvrir, involontairement, un fichier OneNote malveillant qui déclenche l’exécution d’un VBScript caché et déguisé. Le script tente ensuite de télécharger la charge utile malveillante à partir de différents sites web jusqu’à ce qu’il réussisse à s’infiltrer dans le système. Une fois à l’intérieur, Emotet place une bibliothèque de liens dynamiques (DLL) dans le répertoire temporaire, puis l’exécute.

Cette DLL contient des instructions cachées (shellcode), ainsi que des fonctions d’importation chiffrées. En déchiffrant habilement un fichier spécifique à partir de sa section de ressources, Emotet prend le dessus sur le système et parvient à exécuter sa charge utile malveillante.

Une campagne d’hameçonnage ciblant des compagnies de cargos a tenté d’infiltrer les entreprises avec le malware LokiBot. LokiBot est un infostealer identifié pour la première fois en 2016 et conçu pour dérober des identifiants à partir de diverses applications, notamment via des navigateurs et des clients FTP. Les mails de hameçonnage utilisés dans la campagne contenaient un document Excel en pièce jointe invitant les utilisateurs à autoriser les macros.

Les attaquants ont exploité une vulnérabilité connue (CVE-2017-0199) de Microsoft Office, conduisant au téléchargement d’un document RTF. Ce document RTF exploite ensuite une autre vulnérabilité (CVE-2017-11882) pour distribuer et exécuter le logiciel malveillant LokiBot.

Threads : fausse application aux couleurs du Twitter de META

Le 5 juillet 2023, l’application Threads, concurrente directe de Twitter développée par Meta, a été lancée aux Etats-Unis et a atteint en quatre jours plus de 100 millions d’utilisateurs, dépassant de loin les précédents records établis par ChatGPT et TikTok. Son indisponibilité actuelle en Europe a encouragé des développeurs malveillants à créer une application jumelle portant quasiment le même nom « Threads for Insta » sur l’Apple Store.

Créée par l’entreprise SocialKit LTD, qui avait déjà créé une fausse application ChatGPT, l’application Threads for Insta reprend les codes graphiques d’Instagram, réseau social auquel la vraie application Threads est liée. Son logo ressemble fortement à celui d’Instagram et incite l’utilisateur à penser qu’il s’agit de l’application légitime. Cette application jumelle est déjà classée à la 5ème place en nombre de téléchargements sur l’Apple Store, et numéro 1 dans la rubrique des réseaux sociaux !

Autre information clé, l’application Threads for Insta indique utiliser de l’intelligence artificielle pour émettre des « threads » alors que l’application officielle ne propose pas cette fonctionnalité.

Quel danger pour les utilisateurs ?

Contrairement à la véritable application Threads, cette supercherie n’est pas gratuite : seule la période d’essai l’est et son utilisation, une fois celle-ci expirée, est payante. Si l’utilisateur n’annule pas son inscription, il sera facturé 2,99 euros par semaine, ou 29,99 euros par mois, ou bien 89,99 euros par an. Pour l’instant, aucune cyberattaque n’a été reportée suite à l’utilisation de cette application. Cependant, les utilisateurs doivent rester vigilants pour ne pas tomber dans le piège d’un hackeur.

Comment être sûr de télécharger la véritable application Threads ?

L’application n’est pour l’instant pas disponible en Europe et aucune date de sortie n’a été annoncée. Toute application dont le lancement a eu un fort impact médiatique est sujette à des tentatives d’usurpation à des fins commerciales (comme c’est le cas ici de Threads for Insta), de collection de données personnelles (revendues par la suite sur le darknet), ou dans le pire des cas, de vol de coordonnées bancaires ou d’informations permettant de lancer une campagne de phishing (ou hameçonnage, technique utilisée par des fraudeurs pour obtenir des renseignements personnels dans le but de perpétrer une usurpation d’identité).

« Afin de ne pas se faire piéger, l’utilisateur devra tout d’abord rechercher le site officiel de l’entreprise qui, lui, comportera un lien vers l’Apple Store pour effectuer le téléchargement de l’application. confirme à DataSecurityBreach.fr Cassie Leroux, Directrice Produit chez Mailinblack. Il pourra également vérifier assidûment le logo de l’application, les captures d’écran disponibles sur l’Apple Store, ainsi que les conditions générales de vente et d’utilisation.« 

Le cheval de Troie WISE REMOTE : un infostealer, RAT, bot DDoS et ransomware réunis

Le monde de la cybercriminalité ne cesse d’évoluer avec l’apparition de nouveaux malwares sophistiqués. Le dernier en date, WISE REMOTE, a été récemment mis en lumière par les experts en cybersécurité de CYFIRMA. Conçu comme un service malveillant (MaaS, Malware-as-a-Service) disponible sur le darknet, il se distingue par sa capacité à se transformer en infostealer, RAT, bot DDoS et ransomware. En quelques semaines seulement, plus de 1000 victimes ont été touchées. Cette menace multifonctionnelle, particulièrement visée sur les systèmes Windows, suscite une préoccupation majeure dans le monde de la cybersécurité.

Aussi sinistre que polyvalent, WISE REMOTE est un malware particulièrement pernicieux découvert récemment sur des forums de pirates informatiques [preuve qu’ils ne sont pas si pro que ça, NDR]. Il est constamment amélioré par ses développeurs qui en assurent la promotion à travers des preuves d’efficacité diffusées sur Discord et Telegram.

Cet infostealer, dont le code est écrit en Go, est également compatible avec les langages de programmation C++, C# et Python, ce qui démontre son niveau d’adaptabilité.

Il s’attaque principalement aux systèmes d’exploitation Windows, notamment les versions 8, 10 et 11. Pour se soustraire aux systèmes de détection d’antivirus, WISE REMOTE utilise une panoplie d’astuces ingénieuses, et chiffré toutes les communications avec son serveur C2 basé en Suisse.

Couteau Suisse de la malveillance

Il s’agit d’un véritable ‘couteau suisse’ du malware, qui sait à la fois collecter des informations système, créer un shell inversé, télécharger et exécuter des fichiers supplémentaires, extraire des informations sensibles des navigateurs, voler des données de portefeuilles de cryptomonnaie, interagir avec des sites web sans consentement, capturer des écrans, et même modifier des journaux système pour masquer son activité malveillante.

Grâce à son tableau de bord sophistiqué, l’opérateur de WISE REMOTE peut surveiller jusqu’à 10 000 ordinateurs infectés simultanément et donner des instructions générales, notamment pour déclencher une attaque DDoS.

À l’heure actuelle, WISE REMOTE Stealer dispose des fonctionnalités suivantes :

Collecte d’informations système et création d’un shell inversé ;
Téléchargement et exécution de fichiers supplémentaires ;
Extraction d’informations à partir des navigateurs (mots de passe enregistrés, cookies, données de cartes bancaires, favoris, historique de navigation, liste des extensions) ;
Vol de données à partir de portefeuilles de cryptomonnaie ;
Ouverture de sites web et interaction avec eux sans le consentement de la victime ;
Capture d’écran ;
Téléchargement de fichiers dans le dossier AppData ;
Création et personnalisation d’agents malveillants ou de modules pour mener des attaques ciblées ;
Modification des journaux système, suppression d’enregistrements pour masquer l’activité malveillante.
Le tableau de bord permet de surveiller jusqu’à 10 000 ordinateurs infectés. L’opérateur a également la possibilité de donner des instructions générales, par exemple, pour effectuer une attaque DDoS ou d’autres actions malveillantes.

Le malware est écrit en Go, bien que les développeurs utilisent également C++, C# et Python. WISE REMOTE vise principalement les systèmes Windows (versions 8, 10 et 11). Diverses astuces sont utilisées pour contourner les antivirus, et les communications avec le serveur C2 (basé en Suisse) sont chiffrées.

Les modules côté client sont importés via le cloud, les données volées sont enregistrées sur le disque (dans le dossier /temp) et effacées après l’envoi. Le builder fourni aux abonnés permet de personnaliser les icônes (adaptées aux méthodes de distribution du malware choisies et à la chaîne d’infection) ; les versions finales pèsent généralement moins de 100 Ko.

LetCall : un logiciel pirate qui dirige vers un centre d’appel malveillant !

Le code malveillant LetCall intercepte les appels téléphoniques des clients de banques afin de les diriger vers des centres d’appels pirates !

Les experts de ThreatFabric ont étudié la boîte à outils Letscall, qui est utilisée pour le phishing vocal en Corée du Sud. Une caractéristique intéressante de ces attaques est que si la victime essaie d’appeler la banque, le logiciel malveillant intercepte son appel et redirige la victime vers un centre d’appels pirate. En 2022, une attaque similaire avait été detectée. Elle avait été baptisée FakeCalls. Une fois installé, LetCal redirige les appels des victimes vers un centre d’appel contrôlé par des pirates. Là, des opérateurs spécialement formés, se faisant passer pour de vrais employés de banque, peuvent récupérer, sans mal, des informations confidentielles de victimes sans méfiance.

Le groupe derrière Letscall comprend des développeurs Android, des concepteurs, des développeurs d’interface et de backend, et des opérateurs de centres d’appels spécialisés dans les attaques vocales et l’ingénierie sociale. Les experts décrivent Letscall comme un logiciel espion multifonctionnel ou RAT (cheval de Troie d’accès à distance, « cheval de Troie d’accès à distance »). Les victimes téléchargent LetsCall via un site qui imitait la page officielle Google Play Store. L’une des applications a des messages vocaux pré-enregistrés permettant de « discuter » avec le client qui essaie d’appeler sa banque ! (TF)

Fuite de données : le gouvernement Suisse s’inquiète !

Le gouvernement suisse a récemment averti la population que des données opérationnelles gouvernementales pourraient avoir été compromises lors d’une attaque visant une société informatique. Cette attaque, revendiquée par le groupe de rançongiciels Play, a visé Xplain, une société suisse fournissant des services à plusieurs agences fédérales du pays.

Selon le gouvernement suisse, les données opérationnelles de l’administration fédérale pourraient également avoir été affectées par cette attaque de rançongiciels. Des données volées ont été publiées sur le darknet, suscitant des inquiétudes quant à la sécurité des informations sensibles. Les agences gouvernementales concernées sont actuellement en train de déterminer l’ampleur de l’impact et les unités spécifiques touchées. Bien que des détails plus précis sur les types de données volées et leur contenu n’aient pas été divulgués, il est crucial de comprendre si des informations personnelles de citoyens ou d’employés gouvernementaux ont été compromises.

Suite à cette attaque de rançongiciels, Xplain a immédiatement informé le Centre national de cybersécurité (NCSC) et a signalé l’infraction pénale à la police cantonale de Berne. Le NCSC travaille en étroite collaboration avec Xplain et les procureurs pour résoudre cette affaire et assurer la sécurité des données gouvernementales. Jusqu’à présent, aucune preuve n’indique que les pirates ont tenté d’accéder aux systèmes fédéraux pendant leur attaque contre Xplain.

Concentration des risques et leçons à tirer

Les autorités suisses ont critiqué la décision d’autoriser plusieurs agences gouvernementales à utiliser le même fournisseur informatique, soulignant qu’une certaine concentration des risques est compensée par une meilleure rentabilité. Cependant, ils soulignent également que le nombre limité d’entreprises capables de fournir les services requis rend difficile l’adoption d’une approche plus diversifiée. Il est crucial de noter que l’utilisation de plusieurs fournisseurs entraîne des interfaces et des échanges de données supplémentaires, augmentant potentiellement le risque d’incidents de sécurité. Cette situation souligne l’importance de mettre en place des mesures de sécurité robustes et de revoir les politiques de gestion des fournisseurs pour réduire les vulnérabilités potentielles.

L’attaque de rançongiciels en Suisse non liée à une récente attaque DDoS contre le parlement

En plus de l’attaque de rançongiciels qui a compromis des données gouvernementales en Suisse, le gouvernement a également tenu à clarifier que cette attaque n’était pas liée à une récente attaque par déni de service distribué (DDoS) contre le parlement du pays. Les autorités suisses ont attribué cette attaque DDoS au groupe de piratage NoName, qui a émergé après l’invasion de l’Ukraine par la Russie et a ciblé les gouvernements de plusieurs pays européens avec des centaines d’attaques DDoS.

Confirmation de l’attaque DDoS contre les sites web gouvernementaux

Dans une déclaration distincte, le gouvernement suisse a confirmé que plusieurs sites web de l’administration fédérale ont été mis hors ligne en raison de l’attaque DDoS. Cependant, les spécialistes de l’administration fédérale ont rapidement détecté cette attaque et sont en train de prendre des mesures pour rétablir l’accessibilité des sites web et des applications affectés dans les plus brefs délais. Il est crucial de garantir la disponibilité et la sécurité des systèmes gouvernementaux pour maintenir les services essentiels et préserver la confiance des citoyens.

Kimsuky, le code malveillant made un Corée du Nord

Les États-Unis et la Corée du Sud avertissent sur les méthodes d’espionnage du groupe de piratage nord-coréen Kimsuky, alias Thallium.

Dans un récent avertissement conjoint, les agences de renseignement des États-Unis et de la Corée du Sud ont décrit les méthodes d’espionnage employées par Kimsuky, un groupe de piratage nord-coréen notoire. Ce groupe cible principalement les groupes de réflexion, les universités et les médias dans le but de recueillir des renseignements. Selon l’avis publié jeudi, les pirates de Kimsuky utilisent des tactiques d’usurpation d’identité, se faisant passer pour des sources fiables afin de gagner la confiance de leurs cibles et d’obtenir des informations sur les événements géopolitiques, les stratégies de politique étrangère et les efforts diplomatiques des pays considérés comme une menace pour le régime nord-coréen.

Ces informations leur permettent également de créer des e-mails de phishing plus crédibles et plus percutants.

Il convient de noter que ce n’est pas la première fois que les États-Unis et leurs alliés mettent en garde contre les activités de Kimsuky, connu également sous les noms de TA406 et Thallium. Le groupe est actif depuis 2012 et cible principalement les diplomates, les organisations non gouvernementales, les groupes de réflexion et les experts en questions liées à la péninsule coréenne.

Kimsuky est contrôlé par le Bureau général de reconnaissance

Les agences de renseignement et les chercheurs en cybersécurité affirment que Kimsuky est contrôlé par le Bureau général de reconnaissance (RGB), l’organisation de renseignement militaire nord-coréenne, qui a été sanctionné par le Conseil de sécurité des Nations unies.

En réponse aux récentes activités de la Corée du Nord, la Corée du Sud a imposé de nouvelles sanctions aux membres présumés de Kimsuky, les accusant d’être impliqués dans le récent échec de lancement d’un satellite espion par la Corée du Nord. Selon le ministère sud-coréen, Kimsuky aurait participé, directement ou indirectement, au développement de satellites nord-coréens en volant des technologies avancées liées au développement d’armes, aux satellites et à l’espace.

La Corée du Nord a rejeté les critiques émanant des États-Unis et d’autres pays concernant son programme spatial, affirmant son droit souverain à l’exploration spatiale.

Les pirates de Kimsuky utilisent souvent des attaques de harponnage pour obtenir un premier accès à leurs cibles. Ils se font passer pour de vrais journalistes, universitaires ou chercheurs de groupes de réflexion ayant des liens crédibles avec les cercles politiques nord-coréens. Leur objectif est de s’introduire illégalement dans les documents, les recherches et les communications privées de leurs victimes.

Les renseignements obtenus grâce à ces opérations seraient d’une importance capitale pour la Corée du Nord

Les campagnes d’usurpation d’identité, telles que celles menées par Kimsuk y, sont dangereuses car certaines cibles peuvent sous-estimer la menace posée par ces attaques. Soit elles ne considèrent pas leurs recherches et leurs communications comme sensibles, soit elles ne sont pas conscientes de la manière dont ces efforts alimentent la stratégie plus large du régime nord-coréen en matière de cyberespionnage, a souligné l’avis.

Les opérations de harponnage de Kimsuky commencent généralement par une recherche et une préparation approfondies. Les pirates utilisent des informations disponibles publiquement pour identifier des cibles potentielles, puis adaptent leurs personnages en ligne afin de paraître plus réalistes et attrayants pour leurs victimes. Ils créent également des adresses e-mail qui ressemblent à celles de personnes réelles ou à des services Internet et sites de médias courants.

Les agences de renseignement qui ont publié le rapport estiment que la sensibilisation accrue à de telles campagnes et une connaissance de base en matière de cybersécurité pourraient réduire l’efficacité des opérations de harponnage menées par Kimsuky.

Les États-Unis encouragent les victimes à signaler les activités suspectes, y compris celles liées aux présumés pirates nord-coréens. Dans ce contexte, le programme de récompenses pour la justice du Département d’État peut accorder une récompense pouvant atteindre 5 millions de dollars en échange d’informations pertinentes.

La menace persistante posée par les activités de piratage d’État de Kimsuky souligne l’importance de la coopération internationale en matière de cybersécurité et de la vigilance continue des gouvernements, des institutions académiques et des médias. Alors que les groupes de piratage étatiques continuent d’évoluer et de perfectionner leurs techniques, il est essentiel de renforcer les mesures de protection et de sensibilisation pour faire face à cette menace croissante dans le cyberespace.

Kimsuky alias TA406 / Thallium

Ce groupe nord-coréen de menaces persistantes avancées (APT), est aussi connu sous le nom de TA406. En mars 2023 une nouvelle campagne de spearphishing ciblant des experts de la péninsule coréenne, selon les avertissements émis par les agences gouvernementales allemandes et sud-coréennes. La campagne utilise deux méthodes d’attaque : l’infection des téléphones Android via une application malveillante sur Google Play et l’utilisation d’une extension malveillante du navigateur web Chromium. A l’époque, l’avis conjoint publié par l’Agence allemande de protection constitutionnelle et le Service national de renseignement de la République de Corée décrivait une campagne très ciblée axée sur des victimes connues. Les agences de renseignement sud-coréennes estiment que cette attaque visait principalement les experts de la péninsule coréenne et de la Corée du Nord. Cependant, étant donné que les techniques utilisées peuvent être universellement appliquées, elles pouvaient également être utilisées par des groupes de réflexion en affaires étrangères et en sécurité du monde entier, ainsi que par des individus non spécifiés.

Comme lors de précédentes campagnes, Kimsuky utilise des attaques de spearphishing pour obtenir un accès initial en se faisant passer pour des administrateurs de portails et des connaissances. Dans certains cas, les e-mails incitent à l’installation d’une extension malveillante sur les navigateurs basés sur Chromium, qui est automatiquement activée. Lorsque les victimes ouvrent Gmail, le programme vole leurs e-mails, qui sont envoyés à un serveur appartenant aux attaquants.

Dans une autre attaque, les acteurs de Kimsuky ajoutaient une application malveillante à la console Google Play pour des « tests internes » et donnaient la permission à une personne ciblée d’y accéder. Après avoir obtenu les identifiants de connexion lors d’une attaque de spearphishing, ils téléchargaient l’application via le compte de la victime, qui est ensuite synchronisée sur leur smartphone Android. Selon l’avis, les acteurs ont volé à la fois des e-mails et des données stockées dans le cloud.

Une alerte d’octobre 2020 de l’Agence américaine de cybersécurité et d’infrastructure décrivait déjà Kimsuky comme étant « probablement chargé par le régime nord-coréen d’une mission mondiale de collecte de renseignements ». Dans certains cas, les pirates se faisaient passer pour des journalistes sud-coréens pour accéder à leurs cibles.

32 modules complémentaires malveillants frappent 75 millions d’appareils depuis le Chrome Web Store

Google a supprimé 32 extensions malveillantes du Chrome Web Store qui usurpaient les résultats de recherche et montraient des publicités intrusives aux utilisateurs. Le nombre total de téléchargements de ces addons est de 75 millions.

Pour confondre les gens, les auteurs des extensions Chrome leur ont ajouté des fonctionnalités légitimes. Dans le même temps, la charge malveillante se cachait dans le code obscurci.

Palant, un chercheur en cybersécurité, a étudié un addon appelé PDF Toolbox (deux millions de téléchargements depuis la boutique officielle) et est arrivé à la conclusion qu’il contenait du code déguisé en wrapper d’API d’extension légitime.

Comme Palant l’a expliqué , le code malveillant a permis au domaine serasearchtop[.]com d’injecter du code JavaScript arbitraire dans n’importe quel site visité par l’utilisateur cible.

En d’autres termes, toute une gamme d’actions était ouverte aux attaquants : de l’injection de publicité dans les pages Web au vol d’informations confidentielles.

Palant a précisé que le but de cet add-on (PDF Toolbox) restait un mystère pour lui, puisqu’il était incapable d’attendre une activité malveillante de sa part.

Néanmoins, l’expert a remarqué que l’extension a commencé à fonctionner 24 heures après l’installation, ce qui indique indirectement une fonctionnalité suspecte.

Des dizaines de millions de téléchargements !

Il y a quelques jours, Palant a publié un nouveau post indiquant qu’il avait pu identifier le même code dans 18 autres extensions Chrome avec un total de 55 millions de téléchargements.

Parmi eux se trouvaient : Autoskip pour Youtube – 9 millions d’utilisateurs actifs ; Soundboost – 6,9 millions d’utilisateurs actifs ; Bloc Crystal Ad – 6,8 millions d’utilisateurs actifs ; VPN dynamique – 5,6 millions d’utilisateurs actifs ; Clipboard Helper – 3,5 millions d’utilisateurs actifs ; Maxi Refresher – 3,5 millions d’utilisateurs actifs.

Au moment de la rédaction du message de Palant, tous les modules complémentaires mentionnés sont distribués gratuitement via le Chrome Web Store officiel.

Après un certain temps, le spécialiste a également identifié deux autres variantes de code suspect : l’une était déguisée en Mozilla WebExtension API Polyfill, l’autre était la bibliothèque Day.js.

Les deux codes ont implémenté le même mécanisme d’injection de code JavaScript, où le domaine serasearchtop[.]com a été utilisé.

Un certain nombre d’utilisateurs de ces extensions se sont plaints de redirections et de piratage de recherche. La société tchèque d’antivirus Avast a également signalé la découverte de modules complémentaires malveillants, avec un total de 75 millions de téléchargements. Selon le rapport des experts , ces extensions ont également intercepté et modifié les résultats de recherche.