Archives de catégorie : Cybersécurité

Actualités liées à la CyberSecurité.

BlueFiles : l’outil indispensable pour sécuriser vos transferts

Le service français Bluefiles s’arme de nouvelles options permettant de sécuriser vos transferts.

Dans le monde professionnel d’aujourd’hui, la sécurité des données et des communications électroniques est une préoccupation majeure. Il existe de nombreuses solutions apportant des solutions pour répondre à ce défi, renforçant la confidentialité et la sécurité des informations échangées. Il y a un an, ZATAZ nous faisait découvrir un outil étonnant, 100% français, offrant une solution de transfert de fichiers sécurisé : Bluefiles. J’utilise d’ailleurs cette solution pour transmettre et recevoir des documents en toute sécurité. Un an plus tard, retour sur l’évolution de cette solution venue du Sud de la France.

Simplicité d’usage et intégration transparente

BlueFiles se distingue par sa capacité à s’intégrer de manière fluide dans les routines quotidiennes, notamment en se greffant sur Microsoft Outlook grâce à un complément (AddIn). Cette intégration permet aux utilisateurs de continuer à composer leurs courriers électronique et joindre des fichiers comme ils le feraient habituellement, tout en offrant la possibilité de sécuriser les envois en un clic. Une nouveauté notable réside dans l’option laissée à l’utilisateur de choisir ou non de sécuriser chaque message envoyé, renforçant ainsi la flexibilité sans compromettre la sécurité. Il est toujours possible de blinder le transfert par un mot de passe et une auto destruction selon un timing prédéterminé.

Capacités étendues de transfert de fichiers

Dans sa dernière mise à jour, BlueFiles augmente la capacité de transfert de fichiers jusqu’à 2 Go en standard, répondant ainsi aux besoins croissants de partage de fichiers volumineux dans le cadre professionnel. L’outil introduit également un système d’accusés de réception, informant l’expéditeur dès que les destinataires accèdent aux données ou téléchargent les pièces jointes. Cette fonctionnalité renforce la traçabilité et assure une meilleure responsabilité dans la gestion des informations sensibles.

Comptes partagés et anonymisation

BlueFiles innove en proposant la mise en œuvre de comptes partagés, simulant le fonctionnement des boîtes électroniques de service, tout en garantissant une traçabilité nominative des actions réalisées à partir de ces comptes. Cette fonctionnalité favorise la continuité du service et une meilleure gestion des communications au sein des équipes. Une avancée particulièrement intéressante est la possibilité de créer et de publier des formulaires réglementaires sans nécessiter de compétences en programmation. Cette option simplifie considérablement les démarches administratives et réglementaires pour les entreprises.

Le Filigrane dynamique : une innovation marquante

Pour la diffusion de documents sensibles ou personnels, BlueFiles propose une liseuse PDF en ligne sécurisée. Cette innovation permet aux destinataires de consulter les documents directement dans leur navigateur sans devoir les télécharger, offrant ainsi une couche supplémentaire de protection. Enfin, BlueFiles introduit le concept du Filigrane dynamique, inspiré de l’intelligence Corse. Cette technologie permet d’insérer des informations personnelles spécifiques à chaque destinataire, telles que leur adresse IP ou leur adresse électronique, directement dans le filigrane du document. Cette approche sensibilise les destinataires à la confidentialité des informations reçues et renforce leur responsabilité individuelle, tout en facilitant l’identification de la source en cas de fuite de données.

Opération texonto : campagne de désinformation russophone

Mise à jour d’une nouvelle vaste campagne de désinformation psychologique déployée via des courriels, visant à influencer l’opinion publique ukrainienne par la diffusion de fausses informations suggérant que la Russie prenait l’avantage dans le conflit.

Lancés en deux temps, en novembre puis fin décembre 2023, ces courriers électroniques propageaient des messages sur les coupures de chauffage, les manques de médicaments, et les pénuries de nourriture, reprenant les thèmes récurrents de la propagande russe. En outre, en octobre 2023, la société ESET a découvert une attaque par hameçonnage ciblant une entreprise de défense ukrainienne, suivie en novembre par une attaque similaire visant une agence de l’UE, utilisant de fausses pages de connexion Microsoft dans le but de dérober des identifiants de connexion à Microsoft Office 365. La similarité des infrastructures réseau utilisées pour ces différentes campagnes permet de les associer avec une grande certitude.

Avec le conflit en cours en Ukraine, des groupes pro-russes comme Sandworm se sont illustrés par des attaques visant à saboter l’infrastructure informatique ukrainienne au moyen de logiciels destructeurs. Ces derniers temps, une intensification des activités de cyber espionnage a été notée, notamment de la part du groupe Gamaredon, tristement célèbre. L’opération Texonto illustre un tournant dans l’utilisation des technologies numériques pour influencer le cours de la guerre. A noter que certains groupes, comme Killnet, se sont rabattus sur leur business de base, les fraudes bancaires. D’autres groupes sont apparus, comme NighMare, sans vraiment afficher une efficacité militaire et étatique.

L’association inhabituelle d’espionnage, de manipulation de l’information et de faux messages médicaux rappelle les agissements de Callisto, un groupe de cyberespionnage aligné sur la Russie, dont deux membres ont été inculpés le 7 décembre 2023 par le département américain de la Justice. Bien que Callisto soit connu pour cibler des fonctionnaires gouvernementaux et des organisations militaires via des sites d’hameçonnage, aucune connexion technique directe n’a été établie entre Texonto et Callisto. Néanmoins, en raison des méthodes, cibles, et messages diffusés, Texonto est attribué avec une haute confiance à un groupe soutenu par la Russie.

Les enquêteurs ont observé la réutilisation d’un serveur de messagerie par les assaillants, initialement pour les opérations de désinformation, puis pour envoyer des spams typiques des pharmacies canadiennes, une pratique courante au sein de la communauté cybercriminelle russe. D’autres investigations ont révélé des domaines liés à l’opération Texonto et à des affaires internes russes, comme le cas d’Alexeï Navalny, opposant russe emprisonné décédé le 16 février 2024, suggérant des tentatives de cibler des dissidents russes et les partisans de Navalny.

La première salve d’emails visait à instiller le doute chez les Ukrainiens avec des messages préoccupants sur le chauffage ou des manques de médicaments, sans inclure de liens malveillants, se concentrant purement sur la désinformation. Un domaine imitant le ministère ukrainien de la Politique agricole proposait des remèdes à base de plantes en remplacement des médicaments et suggérait des recettes improbables comme du « risotto au pigeon ».

Un mois plus tard, une seconde vague d’emails a été lancée, ciblant non seulement les Ukrainiens mais aussi des citoyens d’autres pays européens, avec des messages plus sinistres incitant à des mutilations pour échapper à la conscription. Cette campagne reflète les tactiques de guerre psychologique utilisées dans les conflits.

VPN : un bug permettait de connaitre les sites web visités

L’équipe derrière le VPN ExpressVPN a émis un avertissement concernant la nécessité de retirer la fonctionnalité de split tunneling de leur logiciel. Cette décision a été prise après la découverte d’un défaut lié à cette option, lequel exposait les noms de domaines consultés par les utilisateurs.

Février 2024, un défaut a été identifié par les experts de CNET et concernait uniquement les versions de l’application ExpressVPN pour Windows (de la version 12.23.1 à la 12.72.0) distribuées entre le 19 mai 2022 et le 7 février 2024. Le problème se manifestait exclusivement chez les utilisateurs activant le split tunneling, une fonction permettant de diriger une partie du trafic internet soit via le VPN, soit en dehors, facilitant ainsi un accès local sécurisé. À cause de cette faille, les requêtes DNS des utilisateurs bypassaient l’infrastructure sécurisée d’ExpressVPN pour être redirigées vers les serveurs DNS du fournisseur d’accès internet (FAI) de l’utilisateur.

Normalement, les requêtes DNS transitent par les serveurs d’ExpressVPN empêchant les Fournisseurs d’Accès à Internet et autres entités de suivre les activités en ligne des utilisateurs. Toutefois, ce bug a conduit certaines de ces requêtes vers les serveurs DNS par défaut du système de l’utilisateur (généralement ceux du FAI), permettant ainsi de détecter les sites web consultés par l’utilisateur. Les clients sous Windows et ayant activé le split tunneling rendaient leur historique de navigation accessible. Gênant !

« Ce défaut redirigeait certaines requêtes DNS vers un serveur externe, généralement celui du FAI. Cela donnait au FAI la possibilité de connaître les domaines consultés par l’utilisateur, comme google.com, sans toutefois pouvoir accéder aux pages spécifiques, aux requêtes de recherche ou à d’autres activités en ligne. L’intégralité du trafic internet de l’utilisateur restait cryptée, rendant son contenu invisible au FAI ou à toute autre partie externe« , ont expliqué les développeurs d’ExpressVPN.

Ce problème n’aurait touché qu’environ 1 % des utilisateurs Windows et qu’il avait été observé uniquement en mode split tunneling.

Les utilisateurs ont été invités à mettre à jour leur logiciel vers la version la plus récente.

Tendances des campagnes de phishing : les pirates aiment le mardi !

Dans le paysage évolutif de la cybersécurité, des chercheurs ont miss en évidence des tendances dans le comportement des cybercriminels, en particulier en ce qui concerne les campagnes de phishing par courrier électronique.

Des spécialistes ont identifié les tendances dominantes dans le domaine des campagnes de phishing par email pour l’année 2023. Ils ont observé que le mardi est devenu le jour favori des cybercriminels pour lancer des attaques de phishing, avec un constat que près de 98 % des malwares identifiés dans ces emails étaient dissimulés dans des pièces jointes, majoritairement sous forme d’archives .rar et .zip.

L’analyse révèle que le début de semaine, et particulièrement le mardi avec 19,7 % du volume total d’emails malveillants, est le moment choisi par les attaquants pour intensifier l’envoi d’emails de phishing. Le volume d’envois diminue progressivement après le mercredi, atteignant son niveau le plus bas le dimanche avec seulement 7,1 % des emails malveillants envoyés.

Les pièces jointes restent le vecteur principal de transmission de malwares, présentes dans 98 % des cas. En revanche, l’utilisation d’emails contenant des liens malveillants est en légère réduction, représentant un peu plus de 1,5 % des cas l’année dernière. Ceci est expliqué par le fait que télécharger un malware depuis un site externe ajoute une étape visible supplémentaire qui peut être détectée par les dispositifs de sécurité classiques.

La taille des pièces jointes malveillantes varie, mais celles pesant entre 512 Ko et 1 Mo sont les plus courantes, représentant plus de 36 % des envois de phishing. Les formats d’archive .rar, .zip et .z sont les plus utilisés pour regrouper les malwares, contenant principalement des fichiers exécutables au format PE.

On note également une baisse de l’utilisation des documents bureautiques comme vecteurs de malwares, avec une diminution notable de la part des fichiers au format .xls et .doc, ce qui suggère une diminution de l’efficacité de cette méthode due à l’amélioration des mesures de sécurité de Microsoft Office.

Parmi les malwares les plus fréquemment trouvés dans les emails malveillants de 2023, on retrouve le logiciel espion Agent Tesla, ainsi que les malwares de type FormBookFormgrabber et Loki PWS.

Une évolution qui apparait aussi dans la qualité des courriels piégés, qui exploitaient auparavant des sujets d’actualité et étaient le fait de cybercriminels professionnels ou de groupes sophistiqués. Des courriers électroniques de plus en plus conçus pour voler des données pouvant être vendues ou utilisées dans le cadre d’attaques ciblées contre des organisations.

Un petit vaccin pour le ransomware Rhysida

Des chercheurs en Corée du Sud ont identifié une faille dans le ransomware Rhysida, permettant la création d’un outil de décryptage gratuit pour les fichiers Windows affectés. Toutefois, certains experts critiquent la divulgation de ce défaut.

Lancé mi-2023, le groupe de pirates Rhysida a ciblé des secteurs variés, dont l’éducation et la santé. La Bibliothèque nationale britannique figure parmi ses victimes notables, ayant subi une attaque à l’automne. L’Université Kookmin et la KISA ont révélé une vulnérabilité dans le générateur de nombres pseudo-aléatoires de Rhysida, exploitée pour générer des clés de déchiffrement uniques par attaque, permettant ainsi de concevoir un outil pour restaurer les données chiffrées sans frais.

Ils ont détaillé dans leur étude que Rhysida utilisait LibTomCrypt pour le chiffrement et traitait les données en parallèle pour une efficacité accrue. Le programme appliquait un chiffrement discontinu, une stratégie courante chez les ransomwares pour accélérer le processus tout en évitant la détection, en alternant entre chiffrement et non-chiffrement de segments de données. Le décryptage fut possible grâce à l’analyse du modèle de chiffrement et l’application sélective de la clé correcte.

Les chercheurs ont expliqué que Rhysida se servait d’un CSPRNG basé sur l’algorithme ChaCha20 pour créer des clés de chiffrement, utilisant une valeur initiale dérivée de l’heure système, rendant la graine prévisible. En exploitant cette faille, ils ont mis au point une méthode pour reconstruire l’état du CSPRNG en testant différentes valeurs initiales, permettant de prédire les nombres aléatoires et de restaurer les fichiers chiffrés sans la clé originale.

Leur outil de décryptage est disponible sur le site de la KISA, avec un rapport technique et des instructions d’utilisation.

Peu après cette révélation, Fabian Vosar a indiqué que d’autres avaient découvert cette vulnérabilité mais avaient choisi de ne pas la rendre publique. Avast (octobre 2023), le CERT français (juin 2023), et Vosar lui-même, en mai 2023, avaient identifié la faille, permettant le décryptage de nombreux systèmes. Vosar a précisé que cette faille ne s’applique qu’à la version Windows de Rhysida, et non aux versions ESXi ou PowerShell, avertissant que les créateurs de Rhysida pourraient rapidement corriger cette vulnérabilité, rendant la récupération de fichiers sans rançon de nouveau impossible.

AlerteCyber : Faille Microsoft Outlook

Aprés les Etats-Unis le 13 février 2024, Cybermalveillance.gouv.fr déclenche une AlerteCyber concernant une faille de sécurité critique dans Microsoft Outlook. Il est primordial de la corriger le plus rapidement possible en mettant à jour les systèmes concernés pour réduire les risques d’une cyberattaque.

Mis en place en juillet 2021, AlerteCyber est un dispositif lancé dès lors qu’une menace ou une faille critique est identifiée et qualifiée en tant que telle, conjointement par l’ANSSI et Cybermalveillance.gouv.fr. Son objectif est d’informer les entreprises, collectivités et associations de toute taille face à la menace afin de les inciter à prendre les mesures qui s’imposent pour se protéger.

Dans le cadre du dispositif, Cybermalveillance.gouv.fr a publié une alerte de cybersécurité concernant une faille de sécurité critique dans Microsoft Outlook.
De quoi s’agit-il ? Quels sont les risques encourus ? Quels systèmes sont concernés et surtout, quelles mesures doivent être prises ?

Description de la vulnérabilité

Une faille de sécurité critique immatriculée CVE-2024-21413 a été corrigée dans le produit Microsoft Outlook pour Windows. L’alerte avait été lancée le 13 février 2024. Des cybercriminels pourraient très prochainement exploiter cette vulnérabilité pour conduire des attaques massives contre les systèmes vulnérables. Il est vivement conseillé d’appliquer au plus vite sur les systèmes concernés la mise à jour publiée par Microsoft qui corrige cette vulnérabilité et protège de son exploitation.

Quels sont les risques encourus ?

Espionnage, vol, voire destruction de données suite à la prise de contrôle à distance des ordinateurs concernés. Microsoft, le 13 février indiquait la faille comme critique.

L’association InterCERT France alerte les entreprises et les organisations sur l’enjeu sécuritaire lié à leur dépendance aux solutions Microsoft

Microsoft est aujourd’hui omniprésent au sein des organisations publiques et privées, créant une forme d’addiction à ses solutions. L’association française des CERT, InterCERT France, interpelle les entreprises et organisations sur la dangereuse dépendance dans laquelle elles se placent du point de vue technologique, financier et des failles de sécurité inhérentes aux produits de Microsoft. Cette préoccupation ne se limite pas seulement à la question de la sécurité informatique et des coûts, mais elle soulève également des interrogations quant à la souveraineté numérique. 

En effet, la dépendance excessive à un fournisseur étranger peut compromettre la capacité d’un pays à exercer son contrôle et sa gouvernance sur ses propres infrastructures et données. En encourageant une diversification des fournisseurs et en favorisant le développement de solutions alternatives nationales ou européennes, les entreprises et les organisations pourraient renforcer leur souveraineté numérique et réduire les risques associés à une dépendance exclusive à un seul acteur du marché comme Microsoft.

L’InterCERT France est la première communauté de CERT en France. C’est le seul “collectif” rassemblant des membres experts en matière de sécurité cyber, oeuvrant par le partage de bonnes pratiques, l’entraide et la collaboration.

C’est dans le souci de préserver au maximum la sécurité des organisations publiques et privées que l’InterCERT France estime crucial de les alerter sur les risques auxquels elles s’exposent en laissant petit à petit les GAFAM, Microsoft en tête, installer leur monopole.

Anatomie d’une dépendance

Microsoft a su créer une « addiction » auprès des entreprises et des administrations de toutes tailles, par sa simplicité d’usage et son efficacité pour structurer l’ensemble d’un système d’information (annuaire, messagerie, bureautique, collaboration, bases de données…) sous forme d’offres imbriquées.

« Exemple : avec l’annuaire Active Directory. Microsoft mène actuellement une politique commerciale agressive auprès de ses clients afin qu’ils évoluent d’un modèle informatique « à demeure » vers un modèle entièrement cloud. Utilisant massivement des logiciels comme Microsoft Exchange ou Office, les organisations se trouvent dans la quasi impossibilité de se passer des annuaires de l’éditeur… Et Microsoft joue de cela comme effet de bascule, en fournissant en priorité aux clients de ses offres cloud (Azure, Office 365) les nouvelles fonctions et mises à jour de ces logiciels. » explique Frédéric Le Bastard, Président de l’InterCERT France.

Faute d’alternative, les entreprises et administrations développent un point névralgique, prêtant le flan aux cyber attaquants. Quand cette porte d’entrée est compromise, le risque affecte aussitôt l’ensemble du système d’information, et donc le fonctionnement de toute l’organisation, en interne comme en externe.

« Mi-2023 aux États-Unis, des douzaines de structures privées et publiques ont été piratées par la Chine, du fait de lacunes de sécurité dans des produits de Microsoft. Et dans un premier temps, seuls les clients disposant d’un contrat premium (60 % plus cher) en ont été informés par l’éditeur ! Ce qui fit dire à Ron Wyden, sénateur membre du Comité de renseignement des États-Unis que, fournir des produits non sécurisés puis faire payer aux clients des fonctions premium contre le piratage, revient à vendre un véhicule, puis à faire payer en supplément les ceintures de sécurité et les airbags ! » poursuit Frédéric Le Bastard.

Que faire pour limiter ces dérives ?

L’InterCERT France identifie trois leviers pour agir et invite les entreprises et institutions à :

  •       En interne : élever au maximum le niveau de contrôle de sécurité. En utilisant en aval les bons indicateurs, afin de conserver la maîtrise des sauvegardes, des détections, des authentifications à facteur multiple, du chiffrement, de la gestion des clés de sécurité, etc.
  •       Auprès des fournisseurs : proposer des configurations sécurisées par défaut. C’est essentiel pour garantir la sécurité des systèmes et des logiciels. Ces pratiques de sécurité peuvent être intégrées dans les configurations par défaut des systèmes, des applications et des services pour offrir une protection de base contre les menaces « courantes ».
  •       Auprès des pouvoirs publics : renforcer leur action contre les pratiques anticoncurrentielles et menaçantes. Enquêtes antitrust, décisions et amendes, coopération internationale, etc.

Protection des mineurs sur internet quelles sont les failles du Digital Services Act ?

Le DSA, Digital Services Act, réglementation européenne entrée pleinement en application le 17 février dernier, a pour objectif de lutter contre la propagation de contenus illicites, de désinformation sur le web et vise également à favoriser la transparence des plateformes vis-à-vis des consommateurs. Face à la généralisation de l’accès des enfants aux smartphones et aux tablettes, la protection des mineurs est donc l’un des enjeux prioritaires de cette nouvelle réglementation. Grazia Cecere, Professeure à Institut Mines-Télécom Business School, spécialiste de l’économie numérique, décrypte cette nouvelle législation.

Le Digital Services Act : acteurs concernés, objectifs et mesures mises en place

Samedi 17 février 2024, le Digital Services Act (DSA) est entré en effet ; il vise entre autres à rendre Internet plus sûr et plus transparent pour les citoyens européens. Cette réglementation va s’appliquer en particulier au gatekeepers – les très grandes plateformes en ligne et les très grands moteurs de recherche, utilisés par plus de 45 millions d’Européens par mois, désignés par la Commission européenne – tels que TikTok, Facebook, Instagram, Airbnb…

Plus généralement, les fournisseurs de plateformes en ligne accessibles aux mineurs sont tenus de mettre en place des mesures appropriées pour garantir un niveau élevé de confidentialité, de sécurité et de sûreté des mineurs sur leurs services. Ce règlement vise notamment à interdire la publicité ciblée sur les plateformes en ligne pour les enfants en se basant sur des catégories spéciales de données personnelles telles que l’ethnicité, les opinions politiques ou l’orientation sexuelle.

Toutefois, ces mesures ne répondent qu’à une petite partie de la problématique et négligent d’autres dangers auxquels sont exposés les mineurs.

DSA, ce que la nouvelle réglementation européenne néglige 

Les très grandes plateformes et très grands moteurs de recherche ont donc à présent l’obligation de prendre des mesures identifiées d’atténuation des risques (vérification de l’âge, mise en place d’outils de contrôle parental ou d’outils permettant d’aider les mineurs à signaler les abus ou à obtenir un soutien…). La publicité ciblée sur les mineurs devient interdite et des sanctions lourdes sont prévues pour les plateformes en infraction. Le problème principal concerne donc les entreprises ciblées : les petites entreprises (entreprises de moins de 50 salariés et de moins de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel) sont moins visées par la régulation. Or, dans le marché des applications mobiles pour enfants il y a beaucoup de développeurs de petite taille. 

L’éducation des enfants et des parents représente donc un enjeu majeur. Pour les entreprises, il existe un marché réel pour la création de contenus adaptés pour les enfants, respectueux de la vie privée et de la réglementation et qui puissent offrir une expérience utilisateur éducative et constructive.

Les mineurs et le numérique : quelques chiffres

– Une enquête du Ministère de la culture1 en France indique que 27% des enfants de moins de 2 ans utilisent une tablette ou un smartphone et ce pourcentage augmente à l’âge de 5 ans pour atteindre une utilisation de la tablette par 54% des enfants.
– 74% des enfants sont en ligne avant 14 ans, selon une étude de la CNIL publiée en 2020.
– 26% des enfants européens interrogés déclarent avoir été victimes d’arnaques par phishing.

Le paysage du phishing en 2023 : une année record

1,76 milliard de courriels pirates diffusés en 2023. Les pages piégées aux couleurs de Facebook ont explosé.

Dans le monde numérique en constante évolution, le phishing continue de représenter une menace significative pour les entreprises et les individus. Le rapport annuel sur le phishing de l’entreprise française Vade, dévoile des statistiques alarmantes qui soulignent l’ampleur et la sophistication croissantes des attaques de phishing au cours de l’année 2023.

La société a analysé 197 000 pages de phishing associées à des courriels uniques, révélant ainsi les tendances et les tactiques employées par les cybercriminels. L’une des conclusions les plus frappantes est la hausse spectaculaire des escroqueries sur les médias sociaux, notamment sur Facebook, où plus de 44 000 sites de phishing ont été identifiés, constituant près d’un quart de toutes les URL de phishing répertoriées cette année.

Le phishing sur les médias sociaux en forte hausse

Le secteur des médias sociaux est celui qui a connu la plus forte croissance annuelle du nombre d’URL de phishing (+110 %). Facebook n’est pas le seul réseau à contribuer à cette hausse : Instagram (9e cette année), WhatsApp (13e) et LinkedIn (23e) y ont aussi joué un rôle dans cette augmentation. Cette multiplication des menaces de phishing intervient alors que les revenus publicitaires de ces réseaux ne cessent de grimper et que les entreprises comptent de plus en plus sur eux pour vendre leurs produits et services, diffuser leurs campagnes marketing et recruter des talents.

Le rapport indique également que les attaques de phishing ont atteint un niveau record en 2023, avec plus de 1,76 milliard d’URL de phishing envoyées dans le monde. Parmi les 20 marques les plus fréquemment usurpées, six sont françaises, démontrant l’impact global et local de cette menace. Facebook, avec une augmentation de 74 % du nombre de sites de phishing uniques le ciblant, occupe la première place du classement pour la troisième année consécutive, suivi de près par des géants technologiques tels que Microsoft, Google, et Netflix.

Microsoft, Google et Netflix dominent les marques du cloud usurpées lors d’attaques de phishing

Avec les médias sociaux, le monde du cloud est le seul secteur à enregistrer une augmentation du nombre d’URL de phishing uniques en 2023. Cette hausse est principalement due à Microsoft (2e), Google (11e) et Netflix (19e). La popularité de Microsoft et Google auprès des hackers ne se dément pas, à l’image de l’intérêt que suscitent leurs plateformes Microsoft 365 et Google Workspace.

Cette année, Microsoft a annoncé avoir dépassé les 382 millions de licences payantes au 3e trimestre 2023. De son côté, Google compte plus de 9 millions d’organisations abonnées à Google Workspace. Ces deux suites restent une cible privilégiée pour les auteurs de phishing.

Les auteurs de phishing ne se contentent pas d’imiter les grandes marques ; ils exploitent également des services légitimes pour contourner les solutions de sécurité email, rendant la détection et la prévention encore plus difficiles. De plus, l’émergence des marketplaces de Phishing-as-a-Service (PhaaS) témoigne de la professionnalisation et de la commercialisation de ces activités malveillantes.

Le secteur des services financiers reste le plus touché par l’usurpation d’identité, avec 64 009 URL de phishing uniques recensées, représentant 32 % du total mondial. Cette prévalence souligne la nécessité pour les entreprises et les individus de rester vigilants et d’adopter des solutions de sécurité robustes pour se protéger contre ces attaques de plus en plus sophistiquées. (Vade)

Des pirates Russes, Iraniens, Chinois et Nord-Coréens repérés sur ChatGPT

Cyber Signals : lutte contre les cybermenaces et protection renforcée à l’ère de l’intelligence artificielle. Microsoft analyse les requêtes faîtes avec ChatGPT et découvre des utilisations pirates !

L’essor de l’IA générative ouvre de nouvelles perspectives pour renforcer la cybersécurité, mais nous expose également à de nombreux risques. Le blog spécialisé dans les questions de lutte contre le cybercrime ZATAZ avait révélé, en janvier 2024, comment des pirates hispaniques avaient intégré l’Intelligence Artificielles dans un de leur outil d’hameçonnage [Phishing]. Bref, les acteurs malveillants exploitent cette nouvelle technologie pour renforcer leurs activités frauduleuses, que ce soit en créant des deepfakes, en améliorant la programmation des logiciels ou en y rajoutant des couches supplémentaires « d’intelligence » pour renforcer leurs attaques. Dans sa 6e édition de Cyber Signals, publiée par Microsoft, on découvre que le firme de Redmond analyse les requêtes utilisées par les internautes dans ChatGPT et a découvert la présence de malveillants étatiques.

Dans ce rapport, il est expliqué comment il a été possible d’identifier et de déjouer des tentatives de cyberattaques de groupes malveillants russes, nord-coréens, iraniens et chinois. Ces derniers ont tenté d’utiliser des LLM (Large Langage Models) comme ChatGPT pour perfectionner leurs cyberattaques.

En collaboration avec OpenAI, Microsoft (actionnaire à 49% d’OpenAI) explique avoir repéré des acteurs malveillants affiliés à des États connus sous les noms de Forest Blizzard, Emerald Sleet, Crimson Sandstorm, Charcoal Typhoon et Salmon Typhoon.

Le LLMH : Large Langage Models Hack

Les cybercriminels et les acteurs soutenus par des États s’appuient sur l’IA, y compris les LLM, pour améliorer leur efficacité et tirer parti de plates-formes susceptibles de servir leurs objectifs et leurs techniques d’attaque.

Bien que les motivations et la sophistication des acteurs malveillants soient différentes, ils opèrent de la même manière lorsqu’ils déploient des attaques. Ils procèdent notamment à une reconnaissance, comme la recherche des industries, des emplacements et des relations des victimes potentielles ; ils ont recours au code, de façon à améliorer des scripts logiciels et à développer des logiciels malveillants ; et ils recherchent de l’aide dans l’apprentissage et l’utilisation des langages humains et des langages de programmation.

Les recherches avec OpenAI n’ont pas permis d’identifier d’attaques significatives utilisant les LLM.