Archives de catégorie : Cybersécurité

Actualités liées à la CyberSecurité.

Le virus qui fait disjoncter les réseaux électriques

Un nouveau malware potentiellement lié à la Russie serait capable de causer des dommages physiques aux réseaux électriques. En décembre 2021, un utilisateur russe a téléchargé ce logiciel malveillant sur le service d’analyse antivirus de Google, VirusTotal.

Baptisé CosmicEnergy par Mandiant, ce malware présente des similitudes avec Industroyer, utilisé par la Russie pour attaquer l’infrastructure énergétique de l’Ukraine en 2016 et 2022. Les chercheurs ont également découvert un commentaire dans le code du malware le reliant à un projet nommé « Solar Polygon » organisé par Rostelecom, la plus grande entreprise de télécommunications russe, dans le but de former des spécialistes de la cybersécurité.

En septembre 2022, Les autorités Russes avaient annoncé une dépense de 1,9 milliard de roubles (22 millions d’euros) pour la création et le développement en Russie du « National cyber training ground » pour la formation et l’éducation de spécialistes dans le domaine de la sécurité de l’information. Le projet est mis en œuvre par Rostelecom. Dans le cadre du cyberpolygone, des scénarios étaient annoncés pour les secteurs bancaire, pétrolier et énergétique, et il est prévu d’étendre le polygone aux réseaux de raffinage du pétrole et de communication dorsale.

Bien que les chercheurs n’aient pas encore suffisamment de preuves pour déterminer l’origine et les intentions précises de CosmicEnergy, cette découverte est préoccupante, car les pirates pourraient réutiliser ce logiciel malveillant pour cibler les infrastructures critiques existantes.

CosmicEnergy vise un protocole de communication couramment utilisé dans l’industrie de l’énergie électrique en Europe, au Moyen-Orient et en Asie. Ce protocole facilite l’échange de données entre les centres de contrôle et les appareils, y compris les unités terminales distantes (RTU) essentielles à l’exploitation et au contrôle des systèmes de transmission et de distribution électriques.

Le malware dispose de deux outils de perturbation, PieHop (écrit en Python) et LightWork (écrit en C++), utilisés pour mener des attaques. Bien que l’échantillon de PieHop analysé contienne des erreurs, celles-ci pourraient être corrigées facilement par les pirates s’ils décidaient de le déployer.

CosmicEnergy fait partie d’une lignée de malwares industriels tels qu’Industroyer, Triton et Incontroller, qui exploitent des protocoles non sécurisés de l’industrie. Ces logiciels malveillants peuvent être réutilisés et cibler plusieurs victimes, profitant des faiblesses de conception des environnements industriels. De plus, la disponibilité de projets open source implémentant ces protocoles facilite la tâche des pirates.

La découverte de ce malware présente une menace immédiate pour les organisations concernées, car les environnements industriels non sécurisés sont peu susceptibles d’être corrigés rapidement, soulignent les chercheurs. (Mandiant)

Microsoft propose d’isoler les applications pour une meilleure sécurité

Alors que l’on entend surtout parler de ChatGPT dans les outils Microsoft, une autre fonctionnalité plus intéressante apparait dans Windows 11 : l’isolation des applications Win32.

Actuellement en phase de test dans une version d’aperçu, cette nouvelle fonction permettra aux utilisateurs d’exécuter des applications Win32 dans un environnement isolé, offrant ainsi une protection accrue et une sécurité renforcée pour le système d’exploitation. En créant une sorte de bac à sable, les applications Win32 ne pourront pas affecter le reste du système en cas de compromission ou d’attaque. Cette initiative fait partie de la mise à jour majeure de Windows 11, baptisée « Moment 3 », qui apporte également un support natif pour des formats de compression populaires tels que 7-Zip, RAR et GZ. Les utilisateurs des versions de prévisualisation peuvent déjà profiter de cette nouvelle fonctionnalité, qui promet d’améliorer l’expérience de sécurité et de confidentialité sur Windows 11.

BrutePrint : une faille expose les smartphones Android à des attaques par force brute des empreintes digitales

Des chercheurs de l’Université du Zhejiang et de Tencent Labs ont découvert un nouveau vecteur d’attaque baptisé BrutePrint. Il exploite la faiblesse des mécanismes de sécurité des empreintes digitales sur les smartphones Android.

Cette vulnérabilité permet à un attaquant de mener des tentatives d’authentification par force brute afin de prendre le contrôle d’un appareil mobile. En exploitant les vulnérabilités Cancel-After-Match-Fail (CAMF) et Match-After-Lock (MAL), les chercheurs ont pu contourner les limites de tentatives d’authentification infructueuses imposées par les smartphones Android modernes.

Les détails techniques de BrutePrint ont été publiés sur la plateforme Arxiv par les auteurs de l’étude. Ils ont identifié des lacunes dans la sécurité des données biométriques au niveau de l’interface périphérique série (Serial Peripheral Interface, SPI) des capteurs d’empreintes digitales. Cette vulnérabilité permet une attaque de l’homme du milieu et l’accès aux images d’empreintes digitales. Les chercheurs ont testé leur vecteur sur dix modèles de smartphones populaires et ont pu mener un nombre illimité de tentatives d’authentification sur Android OS et HarmonyOS (Huawei). Dans le cas d’iOS, ils ont réussi à éliminer seulement dix tentatives supplémentaires.

Il est important de souligner que l’exécution de BrutePrint nécessite un accès physique à l’appareil ciblé. De plus, l’attaquant doit avoir accès à une base de données d’empreintes digitales, ce qui peut être obtenu pour un coût modeste d’environ 15 $.

Les résultats des tests ont révélé que tous les smartphones expérimentés étaient vulnérables à au moins l’un des bugs décrits. Les appareils Android permettaient un nombre illimité de tentatives de sélection d’empreintes digitales, tandis que les appareils Apple étaient légèrement plus fiables dans leur limitation des tentatives.

Cette découverte met en évidence la nécessité de renforcer la sécurité des données biométriques et des mécanismes d’authentification sur les smartphones Android. Les fabricants et les développeurs doivent prendre des mesures pour corriger ces vulnérabilités et améliorer la protection des empreintes digitales, qui sont de plus en plus utilisées comme moyen d’authentification. Les utilisateurs doivent également être conscients de ces risques potentiels et prendre des mesures pour protéger leurs données en utilisant des méthodes d’authentification supplémentaires, comme les codes PIN ou les mots de passe, en plus des empreintes digitales. (Arxviv)

Les pirates d’Evasive Panda utilisent des mises à jour d’applications légitimes pour diffuser des malwares

Le groupe Evasive Panda, opérant dans la sphère sinophone, utilise des mises à jour d’applications légitimes pour diffuser des malwares. Des utilisateurs d’une ONG internationale en Chine continentale ont été visés par ces malwares, distribués via des mises à jour de logiciels développés par des entreprises chinoises. Cette activité a été attribuée avec une quasi-certitude au groupe Evasive Panda, qui utilise la porte dérobée MgBot à des fins de cyberespionnage.

Des chercheurs ont découvert une campagne menée par Evasive Panda, au cours de laquelle des canaux de mise à jour d’applications légitimes chinoises ont été détournés pour distribuer le programme d’installation du malware MgBot, la principale porte dérobée de cyber espionnage utilisée par le groupe. Les utilisateurs chinois des provinces de Gansu, Guangdong et Jiangsu ont été ciblés par cette activité malveillante, qui a débuté en 2020 selon la télémétrie d’ESET. La plupart des victimes sont des membres d’une organisation non gouvernementale internationale.

En janvier 2022, il a été découvert que lors des mises à jour d’une application chinoise légitime, la porte dérobée MgBot d’Evasive Panda était également téléchargée. Des actions malveillantes similaires s’étaient déjà produites en 2020 avec plusieurs autres applications légitimes développées par des entreprises chinoises.

Evasive Panda utilise la porte dérobée personnalisée MgBot, qui a connu peu d’évolutions depuis sa découverte en 2014. À notre connaissance, aucun autre groupe n’a utilisé cette porte dérobée. Par conséquent, nous attribuons avec quasi-certitude cette activité à Evasive Panda. Au cours de notre enquête, nous avons découvert que lors des mises à jour automatiques, plusieurs composants logiciels d’applications légitimes téléchargeaient également les programmes d’installation de la porte dérobée MgBot à partir d’URL et d’adresses IP légitimes.

Lors de l’analyse des méthodes utilisées par les attaquants pour diffuser des malwares via des mises à jour légitimes, les chercheurs d’ESET ont identifié deux scénarios distincts : des compromissions de la chaîne d’approvisionnement et des attaques « adversary-in-the-middle » (AitM).

Étant donné le caractère ciblé des attaques, nous supposons que les pirates ont compromis les serveurs de mise à jour de QQ afin d’introduire un mécanisme permettant d’identifier les utilisateurs ciblés, de diffuser le malware, de filtrer les utilisateurs non ciblés et de leur fournir des mises à jour légitimes. Nous avons en effet enregistré des cas où des mises à jour légitimes ont été téléchargées via ces protocoles détournés. D’autre part, les attaques de type AitM ne seraient possibles que si les attaquants étaient en mesure de compromettre des appareils vulnérables tels que des routeurs ou des passerelles, et d’accéder à l’infrastructure des fournisseurs d’accès Internet.

La conception modulaire de MgBot lui permet d’étendre ses fonctionnalités en recevant et en déployant des modules sur les machines compromises. Cette porte dérobée est capable d’enregistrer les frappes au clavier, de voler des fichiers, des identifiants, ainsi que des contenus provenant des applications de messagerie QQ et WeChat de Tencent. Elle est également capable de capturer des flux audio et de copier le texte du presse-papiers.

Evasive Panda, également connu sous les noms de BRONZE HIGHLAND et Daggerfly, est un groupe de pirates sinophones actif depuis au moins 2012. Les recherches d’ESET ont révélé que ce groupe mène des opérations de cyberespionnage ciblant des individus en Chine continentale, à Hong Kong, à Macao et au Nigéria. Une victime de cette campagne se trouvait au Nigéria et a été infectée via le logiciel chinois Mail Master de NetEase.

Cyber-assurance : découvrez la nouvelle obligation de dépôt de plainte sous 72h

La loi LOPMI, promulguée en janvier 2023, impose désormais une obligation légale aux victimes de cyberattaques de déposer plainte dans un délai de 72 heures si elles souhaitent être indemnisées par leur assurance. Cette nouvelle disposition, entrée en vigueur le lundi 24 avril, a des conséquences significatives et nécessite d’adopter les bons réflexes en cas de sinistre.

La loi LOPMI constitue une avancée majeure dans la lutte contre la cybercriminalité en France en permettant aux autorités d’avoir une meilleure visibilité sur les attaques subies par les professionnels et les entreprises. Elle apporte également des éclaircissements sur les conditions de prise en charge des risques liés à la cybersécurité, offrant ainsi un cadre législatif plus clair aux assureurs. Cependant, cette loi introduit également de nouvelles contraintes, notamment l’obligation de dépôt de plainte, qu’il est essentiel de comprendre afin d’agir de manière sereine et efficace en cas de cyberattaque.

Les changements apportés par la loi LOPMI sont les suivants : depuis le 24 avril 2023, tout professionnel ou entreprise victime d’une attaque doit déposer plainte dans un délai maximum de 72 heures à partir du moment où il a connaissance de l’incident. Ce dépôt de plainte est obligatoire pour pouvoir prétendre à une éventuelle indemnisation dans le cadre d’un contrat d’assurance Cyber en vigueur. Si la plainte n’est pas déposée dans ce délai, le professionnel ou l’entreprise ne pourra pas être indemnisé par son assureur. Cette disposition, d’ordre public, s’applique à tous les contrats d’assurance en cours, même si cette obligation n’est pas spécifiée dans les contrats.

Actions, réactions et garanties d’assistance

Il est important de noter que les garanties d’assistance peuvent être mobilisées sans attendre le dépôt de plainte afin d’aider à identifier les failles de sécurité et les données personnelles ou confidentielles compromises, ainsi que pour proposer des solutions initiales visant à limiter les conséquences de l’attaque et à constituer un dossier de recours. Toutefois, le dépôt de plainte reste obligatoire dans un délai de 72 heures.

Cette obligation concerne toutes les personnes morales (entreprises, associations, administrations publiques) et toutes les personnes physiques (professions libérales, travailleurs indépendants, etc.) qui subissent une cyberattaque dans le cadre de leurs activités professionnelles. Il est nécessaire que le professionnel ou l’entreprise soit immatriculé en France et soit assuré par un contrat d’assurance français. Les particuliers victimes d’une attaque à titre personnel ne sont donc pas concernés par cette obligation. Toutefois, il est recommandé de déposer plainte afin de faciliter l’identification des suspects et de favoriser la reconnaissance du préjudice subi par la victime.

Toutes les formes de cyberattaques sont concernées par cette loi, notamment les attaques par logiciels malveillants tels que les ransomwares, les vols de données, les attaques par déni de service (DoS/DDoS), le phishing, la modification non sollicitée d’un site Internet, les interceptions de communication, l’exploitation de vulnérabilités logicielles, etc.

En cas de cyberattaque, il est essentiel de savoir comment réagir afin de réagir de manière efficace et de protéger au mieux son entreprise. Voici les consignes à suivre : éteindre les équipements et les accès réseau, déconnecter les sauvegardes ; informer les collaborateurs des consignes à suivre ; contacter immédiatement son assureur pour limiter au plus vite les conséquences de l’incident ; alerter les forces de l’ordre sans attendre ; il est important de noter que cette alerte ne dispense pas du dépôt de plainte, qui reste obligatoire ; déposer plainte dans un délai maximum de 72 heures à partir de la prise de connaissance de l’incident ; en cas de violation de données à caractère personnel, conformément à l’article 33 du RGPD, il convient de notifier l’incident à la CNIL dans un délai de 72 heures via le site dédié de la CNIL ; mettre en place le plan de gestion de crise, y compris les mesures de continuité d’activité prévues dans le Plan de continuité d’activité (PCA) ; déclarer le sinistre à l’assureur par courrier ; faire appel au service de veille ZATAZ pour effectuer des recherches dans le darkweb et le darknet afin de détecter toute fuite d’informations susceptible d’être entre les mains de groupes de pirates.

Déposer plainte, toujours !

Pour déposer plainte, il est nécessaire de préparer sa plainte en documentant tous les éléments utiles à l’enquête : conserver toutes les traces visibles de l’attaque (photos, captures d’écran, etc.) ; dresser une liste chronologique des actions entreprises après l’attaque ; fournir ou mettre à disposition le plus de preuves possible (fichiers, photos, images, vidéos, clés USB, CD/DVD, disque dur, etc.). Ensuite, la victime doit porter plainte dans une brigade de gendarmerie ou un commissariat dans un délai de 72 heures à partir de la prise de connaissance de l’incident. Si l’entreprise est victime d’une cyberattaque à l’étranger, deux options s’offrent à elle : déposer plainte en France dans les 72 heures ou déposer plainte dans le pays où l’attaque s’est produite, également dans les 72 heures. Il est important de souligner que l’obligation de dépôt de plainte doit être respectée, à condition que l’attaque cybernétique constitue également une infraction dans ce pays.

Il est crucial de garder à l’esprit que les garanties d’assistance peuvent être mobilisées sans attendre le dépôt de plainte afin d’aider à identifier les failles de sécurité et les données personnelles ou confidentielles compromises.

En conclusion, avec l’obligation de dépôt de plainte sous 72 heures, la loi LOPMI renforce la protection des victimes de cyberattaques et contribue à une meilleure lutte contre la cybercriminalité. Il est primordial de bien comprendre cette obligation et de suivre les procédures recommandées en cas d’incident afin de maximiser les chances de récupérer les dommages subis et de garantir une indemnisation adéquate de la part de l’assureur. En adoptant une approche proactive et en restant vigilant face aux cybermenaces, les entreprises peuvent renforcer leur résilience et leur capacité à faire face aux attaques.

Il est également important de souligner que la prévention reste la meilleure stratégie contre les cyberattaques. Les entreprises doivent mettre en place des mesures de sécurité solides, telles que des pare-feu, des antivirus et des programmes de sensibilisation à la cybersécurité pour former leur personnel à reconnaître les menaces potentielles et à adopter des pratiques sécuritaires en ligne.

En définitive, la nouvelle obligation de dépôt de plainte sous 72 heures introduite par la loi LOPMI constitue une avancée significative dans la protection des victimes de cyberattaques et renforce la responsabilité des entreprises dans la sécurisation de leurs systèmes informatiques. En agissant rapidement et en suivant les procédures recommandées, les entreprises peuvent minimiser les dommages causés par les attaques et assurer une meilleure collaboration avec les autorités et les assureurs pour faire face à ces situations complexes.

Le décret français sur la réutilisation des équipements informatiques réformés et ses implications

Le 12 avril 2023, un tournant significatif a eu lieu en France en matière de gestion des déchets électroniques. Un décret a été adopté fixant les objectifs et les modalités de réutilisation des équipements informatiques réformés par l’État et les collectivités territoriales. Cette nouvelle réglementation a des implications considérables, à la fois pour les organisations privées et les autorités publiques du pays.

L’une des principales préoccupations liées à la réutilisation des équipements informatiques est la nécessité de garantir l’effacement sécurisé des données. Par exemple, si une entreprise publique met hors service un serveur contenant des informations sensibles sur les citoyens, il est crucial de s’assurer que ces données ne peuvent pas être récupérées après la réutilisation de cet équipement. Dans ce contexte, des entreprises spécialisées proposent des solutions. Assurez-vous qu’elles soient à la norme NIST 800-88.

Cette réglementation intervient à un moment où la conscience environnementale atteint un niveau sans précédent, notamment en ce qui concerne la gestion des déchets électroniques. Selon l’ONU et l’APCE, les déchets électroniques sont la catégorie de déchets connaissant la croissance la plus rapide à l’échelle mondiale, avec une valeur estimée à plus de 62,5 milliards de dollars par an. Des initiatives comme celle du gouvernement français sont donc de plus en plus importantes pour réduire l’impact environnemental de ces déchets.

Il est aussi à noter que la suppression sécurisée des données est un élément crucial de la protection contre les cyberattaques. En effet, si les données sensibles ne sont pas correctement effacées avant la réforme ou la réutilisation d’un équipement informatique, elles peuvent être récupérées par des acteurs malveillants, posant un risque significatif de violation de la sécurité. Par exemple, si un vieux disque dur contenant des informations sensibles n’est pas correctement effacé avant d’être vendu ou réutilisé, ces données pourraient tomber entre de mauvaises mains.

En résumé, la nouvelle réglementation française sur la réutilisation des équipements informatiques réformés souligne la nécessité de garantir une suppression sécurisée et responsable des données, tout en minimisant l’impact environnemental des déchets électroniques. Des entreprises offrent une solution unique pour répondre à ces exigences, permettant aux organisations et aux autorités publiques de bénéficier d’une gestion des actifs informatiques complète et fiable. Ces efforts contribuent à la protection contre les cybermenaces, garantissant une meilleure sécurité pour les données et l’environnement.

C’est un grand pas en avant dans la gestion responsable des déchets électroniques. En effet, la réutilisation des équipements informatiques réformés présente des avantages significatifs, non seulement pour l’environnement mais aussi pour l’économie. En prolongeant la durée de vie utile des équipements informatiques, les organisations peuvent réduire les coûts associés à l’achat de nouveau matériel. De plus, la réutilisation des équipements informatiques peut créer des opportunités économiques, par exemple en fournissant du matériel informatique réformé à des prix réduits pour les écoles, les organismes à but non lucratif, ou les petites entreprises.

Il est clair que la mise en œuvre effective de cette réglementation nécessitera une coopération étroite entre le gouvernement, les entreprises privées, et les organisations à but non lucratif. Il est essentiel de développer des programmes de formation pour aider les organisations à comprendre et à respecter les nouvelles exigences en matière de suppression de données sécurisée. De plus, des efforts sont nécessaires pour sensibiliser le public à l’importance de la gestion responsable des déchets électroniques.

En conclusion, le décret du 12 avril 2023 marque une avancée significative dans la gestion responsable des équipements informatiques en France. Non seulement il souligne l’importance de la suppression sécurisée des données, mais il met également en évidence l’importance de la réutilisation des équipements informatiques dans la lutte contre la pollution électronique. Les organisations et les autorités publiques ont maintenant un rôle clé à jouer pour garantir le respect de ces nouvelles normes et pour promouvoir une économie plus durable et plus sécurisée.

La détection des menaces en cybersécurité : une clé pour la protection des données

La cybersécurité est devenue un élément essentiel de nos vies numériques. Avec l’explosion du nombre de données numériques produites et la multiplication des cyberattaques, la nécessité de protéger nos informations n’a jamais été aussi importante. Un aspect crucial de cette protection est la détection des menaces, un domaine complexe mais essentiel de la cybersécurité (1).

Qu’est-ce que la détection des menaces en cybersécurité ?

La détection des menaces est un processus qui consiste à surveiller les systèmes informatiques et les réseaux pour identifier les signes d’activités suspectes ou malveillantes qui pourraient indiquer une cyberattaque (2). Elle fait partie intégrante de la gestion des risques en cybersécurité et est souvent combinée à la prévention et à la réponse aux incidents pour former une approche globale de la protection des données.

Comment fonctionne la détection des menaces ?

La détection des menaces repose sur une combinaison de technologies, de processus et de personnes. Technologies : Des outils spécifiques, comme les systèmes de détection des cybermenaces et de prévention des intrusions (IDPS), les logiciels antivirus et les systèmes de gestion des informations et des événements de sécurité (SIEM), sont utilisés pour surveiller les réseaux et les systèmes, détecter les activités suspectes et signaler ou bloquer les attaques (3).

Processus : Les processus de détection des menaces comprennent la collecte et l’analyse de données de sécurité, l’évaluation des risques, la détection des anomalies et la réponse aux incidents. Les organisations peuvent utiliser des approches basées sur les signatures, qui recherchent des comportements connus malveillants, ou des approches basées sur le comportement, qui identifient les activités anormales qui pourraient indiquer une attaque (4).

Personnes : En fin de compte, les personnes sont un élément clé de la détection des menaces. Les analystes de sécurité surveillent les alertes, évaluent les risques, enquêtent sur les incidents et coordonnent la réponse aux incidents. Ils s’appuient sur leur expertise et leur jugement pour interpréter les données et prendre des décisions (5).

La détection des menaces à l’ère de l’IA

La détection des menaces évolue constamment pour faire face à la nature changeante des cyberattaques. Une tendance clé est l’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) et du machine learning pour améliorer la détection. Ces technologies peuvent aider à analyser de grandes quantités de données, à identifier les modèles et les anomalies, et à prédire et à prévenir les attaques (6) comme le préconise l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI).

Cependant, bien que la détection des menaces soit un élément clé de la cybersécurité, elle ne peut pas à elle seule garantir la sécurité. Elle doit être intégrée dans une approche globale de la cybersécurité qui comprend également la prévention, la protection, la réponse et la récupération.

La détection proactive des menaces

Dans le paysage en constante évolution des cybermenaces, une approche proactive de la détection est essentielle. Cela comprend l’utilisation de technologies de pointe, l’adoption de pratiques d’hygiène numérique solides, le maintien de la sensibilisation à la sécurité et la formation continue des employés à la cybersécurité.

La détection proactive des menaces implique également une veille continue sur les nouvelles vulnérabilités et les nouvelles formes de cyberattaques. Les organisations doivent s’efforcer de rester à jour sur les dernières menaces et de mettre à jour leurs systèmes et leurs processus en conséquence.

Les défis de la détection des menaces

La détection des menaces présente plusieurs défis. Premièrement, le volume de données à analyser peut être énorme, rendant difficile l’identification des activités suspectes. Deuxièmement, les cybercriminels deviennent de plus en plus sophistiqués, utilisant des techniques avancées pour éviter la détection.

De plus, les faux positifs peuvent être un problème, avec des systèmes qui signalent des activités normales comme suspectes, ce qui peut entraîner une surcharge d’alertes pour les équipes de sécurité. Enfin, le manque de compétences en cybersécurité peut également être un défi, avec une pénurie mondiale de professionnels qualifiés dans ce domaine (7).

La détection des menaces est une composante essentielle de la cybersécurité. Alors que les cybermenaces continuent d’évoluer, les organisations doivent rester vigilantes et proactives dans leur approche de la détection des menaces. Cela nécessite une combinaison de technologies avancées, de processus solides et de personnes qualifiées. Malgré les défis, une détection efficace des menaces peut grandement contribuer à protéger les organisations contre les cyberattaques.

  1. « Understanding Threat Detection in Cyber Security, » IT Governance Blog, 2021.
  2. « The Essential Guide to Threat Hunting, » SANS Institute, 2022.
  3. « Intrusion Detection System (IDS) and its Detailed Function – SOC/SIEM, » ScienceDirect, 2021.
  4. « Understanding the Basics of Threat Detection, » IBM Security Intelligence, 2022.
  5. « Human Factor in Cyber Security, » Journal of Cybersecurity, Oxford Academic, 2021.
  6. « How AI and Machine Learning Are Transforming Cybersecurity, » Forbes, 2022.
  7. « Cybersecurity Skills Shortage Soars, Nearing 3 Million, » Infosecurity Magazine, 2021.

Identité numérique européenne : Le futur de la vie privée en ligne

En 2024, tous les pays européens devront mettre à la disposition de leurs citoyens un Digital ID Wallet. Grace à ce portefeuille électronique, ils pourront, depuis leurs terminaux électroniques, stocker et gérer leur identité numérique, et partager leurs attributs personnels vérifiés. Utilisable partout en Europe, il placera les citoyens au centre du contrôle de leurs données personnelles et garantira un très haut niveau de sécurité.

Louer un appartement, acheter une voiture, ouvrir un compte en banque, contracter un prêt bancaire, donner son consentement pour un acte médical, s’inscrire dans une université… Des démarches aujourd’hui dématérialisées qui nécessitent de renseigner des dizaines de formulaires, de prouver son identité, de s’authentifier sur une multitude de services numériques (site e-commerce, services publics…) et parfois de transmettre des captures de justificatifs papier par email, sans sécurité particulière, lors de la transmission puis du stockage, et contenant souvent beaucoup plus d’informations que nécessaire. Autant d’opérations complexes et chronophages pour tous les usagers, notamment ceux pour qui la protection des droits et données personnelles et la maitrise des outils numériques et solutions de sécurité ne coulent pas de source.

C’est pourquoi l’Union européenne, dans sa politique de la « Décennie numérique« , a notamment demandé aux États membres de proposer un Digital ID Wallet. Elle souhaite offrir à tous les citoyens les moyens de stocker et gérer leurs identité numérique, identifiants et attributs personnels depuis un portefeuille électronique hébergé sur leurs terminaux personnels (smartphone, tablette, portable).

Disponible à partir de 2024, ce portefeuille électronique pourra contenir les éléments vérifiés de la carte d’identité nationale biométrique (empreintes digitales, photographies, informations textuelles), des attributs personnels authentifiés et certifiés (permis de conduire, acte de naissance, carte bancaire, justificatif de domicile, fiche d’imposition, diplômes, feuilles de paie, documents de santé…).

Reprendre le contrôle de ses données personnelles

En deux décennies, nos usages se sont profondément numérisés. Les données personnelles qui permettent d’identifier tout ou partie d’une personne – données d’état civil, adresse email ou postale, mots de passe, fiches d’impôt, salaire, facture EDF, sans oublier la transmission de données personnelles qui ne sont pas encore numérisées, telles que diplômes, factures et justificatifs en tout genre – sont communiquées à des tiers (services publics, entreprises privées) et stockées dans d’immenses et innombrables bases de données. Une centralisation de données personnelles qui présente des risques de cyberattaques, des risques d’utilisation peu scrupuleuse de données personnelles à des fins commerciales mais aussi des problématiques énergétiques de stockage.

En demandant aux États membres de proposer à leurs résidents un tel portefeuille numérique, l’UE permet à chaque citoyen de reprendre le contrôle et l’utilisation de son identité. Ainsi, il pourra, grâce aux technologies du wallet, circonscrire le partage de ses données aux seules nécessaires à la délivrance du service. Il pourra par exemple donner accès à son revenu d’imposition sans être contraint, comme c’est le cas actuellement, de délivrer l’intégralité de sa feuille d’impôts. Le citoyen pourra aussi récupérer ses données créées et vérifiées par des tiers sous forme d’attestations (Qualified Electronic Attribute Attestation – QEAA), les stocker dans son wallet, et les communiquer lorsque nécessaire. Via ce dispositif « zero knowledge proof », il pourra par exemple prouver sa majorité sans pour autant fournir sa date de naissance, car l’utilisation de son wallet garantira que l’information a été vérifiée par ailleurs.

Faire des citoyens les maîtres de leurs données d’identité

A l’heure actuelle, toutes les données personnelles de chaque citoyen sont stockées dans des bases de données privées et publiques. Elles seront, grâce à ce wallet, décentralisées et gérées individuellement par chaque citoyen européen. En devenant souverain de ses données, il pourra donc consciemment choisir de les partager sans peur et en toute sécurité. Il reprendra ainsi le contrôle de sa vie numérique, maitrisera ses données personnelles et la manière dont elles circuleront.

Prévu pour 2024, ce wallet sera fourni aux citoyens par leurs pays de domiciliation. Proposé par chaque État membre, il pourra être délivré par des établissements publics ou privés. Simple d’utilisation et interopérable, ce wallet devra répondre à des normes et spécifications techniques garantissant un haut niveau de sécurité. Si aucune obligation d’utilisation de ce portefeuille électronique européen n’est exigée, l’UE mise sur la fluidité et la simplicité d’un tel dispositif pour convertir tous les européens. (Par Stéphane Mavel, en charge de la stratégie Identité Numérique d’IDnow)

Une vulnérabilité corrigée dans le plug-in Advanced Custom Fields pour WordPress

Une faille de sécurité a été identifiée dans le plug-in Advanced Custom Fields pour WordPress, permettant l’insertion de code malveillant sur approximativement deux millions de sites web. Cela pourrait causer des préjudices aux sites eux-mêmes et à leurs utilisateurs.

Cette faille concerne spécifiquement les plug-ins Advanced Custom Fields et Advanced Custom Fields Pro, développés par Delicious Brains. Ces outils offrent aux administrateurs de sites WordPress une plus grande maîtrise sur leur contenu et leurs données.

Patchstack a révélé le 5 février qu’une attaque XSS (cross-site scripting) pouvait être menée via ces plug-ins. En termes simples, une attaque XSS consiste pour un agresseur à insérer du code, généralement dans une zone de texte sur un site web. Ce code est ensuite exécuté par le site. Bien que ce type d’attaque soit moins fréquent qu’il y a une décennie, il existe toujours des exceptions.

En exploitant cette faille, il serait possible d’exécuter du JavaScript à l’insu des visiteurs du site. Cela pourrait conduire au vol de données des visiteurs ou à la prise de contrôle du site entier, si l’utilisateur affecté est un administrateur du site.

Un correctif a été publié début avril pour résoudre ce problème. Depuis le 5 mai, Patchstack et Rafie Muhammad, le chercheur de Patchstack qui a identifié la faille, ont été autorisés à partager publiquement leurs découvertes. Pour remédier à la situation, les utilisateurs d’Advanced Custom Fields doivent mettre à jour leur version vers la 6.1.6 ou une version ultérieure. Cette vulnérabilité a été enregistrée sous le code CVE-2023-30777.

Les banques russes mécontentes des nouvelles règles liées au VPN

Les banques russes sont mécontentes des nouvelles règles imposées par le gouvernement de Poutine, selon lesquelles les informations sur les services VPN doivent être transmises par courrier électronique.

Saviez-vous que Poutine se met de plus en plus de monde à dos dans son pays ? Dernier exemple en date, et pas des moindres, les banques russes. Ces dernières sont mécontentes des nouvelles exigences de la Banque centrale de la Fédération de Russie concernant le transfert d’informations sur l’utilisation des services VPN.

Les institutions financières ont une attitude négative envers les nouvelles exigences du régulateur local, l’autorité fédérale russe chargée de la supervision et du contrôle des médias, des communications et des technologies de l’information. Pourquoi ? Les informations liées aux VPN utilisés doivent être transmises à Roskomnadzor via un canal non sécurisé par courriel.

Selon les nouvelles exigences, les institutions financières russes sont tenues de fournir à Roskomnadzor des informations sur les services VPN utilisés pour automatiser les processus technologiques d’ici le 2 juin 2023. Ceci est fait dans le but « d’éliminer les risques du fonctionnement des systèmes d’information de l’industrie » écrivent les fonctionnaires.

Envoyer des informations sensibles, par courriel !

Il ne faut pas être une lumière pour comprendre et savoir que la transmission d’informations aussi sensibles par courrier électronique comporte d’énormes risques de fuite de données. Si ces informations tombent entre les mains de cybercriminels, ils disposeront de données sur toutes les adresses IP des services VPN exploités dans des bureaux bancaires, par exemple. De quoi lancée des attaques DDoS contre le siège social d’une banque russe particulière, mais également contre ses succursales. De quoi couper les clients des services bancaires pendant une longue période.

Le Roskomnadzor (en russe : Роскомнадзор) est l’autorité fédérale russe chargée de la supervision et du contrôle des médias, des communications et des technologies de l’information. Son nom complet est « Service fédéral de supervision dans le domaine des communications, des technologies de l’information et des médias de masse ». Il a été créé en 2008 et est subordonné au gouvernement russe.

Les principales responsabilités du Roskomnadzor incluent la régulation des médias, la censure de l’internet, la protection des données personnelles, la surveillance des télécommunications et la délivrance de licences pour les activités de médias et de communication. Le Roskomnadzor est également chargé de faire respecter les lois sur la protection des droits des consommateurs et de la concurrence loyale dans le domaine des communications.

Dans le cadre de ses fonctions, le Roskomnadzor a souvent été critiqué pour sa censure d’Internet et la suppression de contenus en ligne. Il a également bloqué l’accès à plusieurs sites web, y compris des plateformes de médias sociaux et des services de messagerie, en raison de préoccupations liées à la sécurité nationale, à la désinformation ou à la violation des lois russes.