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Trois employés de TalkTalk arrêtés

Novembre 2015, deux adolescents sont arrêtés dans l’affaire du piratage de données de l’opérateur TalkTalk. En Inde, trois employés du Call Centre de l’entreprise viennent d’être entendus par la police.

Un rapport avec l’affaire du piratage des données clients de l’opérateur britannique TalkTalk ? Je vous expliquais, en novembre 2015, comment deux adolescents avaient été arrêtés au Royaume-Unis. Ils étaient soupçonnés d’avoir participé au piratage des données de l’opérateur britannique TalkTalk. Quatre millions de données avaient été consultés. 157 000 avaient été volées.

Trois mois plus tard, en Inde cette fois, trois employés de TalkTalk, ils officiaient au Call Center de la société, ont été arrêtés. Ces personnes travaillaient pour un partenaire de TalkTalk, la société Wipro, un fournisseur de centre d’appel basé à Calcutta.

Suite à la cyberattaque d’octobre 2015, un audit a été lancé par l’opérateur. Il a été découvert que les trois individus avaient fait de « grosses bêtises » numériques. Un rapport avec le piratage ou un moyen pour TalkTalk de modifier son contrat commercial avec Wipro ? Chose est certaine, les trois indiens se sont servis dans les informations clients.

Qwant, en déploiement expérimental dans l’administration Française

Le moteur de recherche français et européen Qwant est actuellement en déploiement expérimental au sein de l’administration française.

Dans le cadre des discussions parlementaires relatives au projet de loi pour une République numérique qui se sont tenues le 21 janvier 2016, Madame Axelle Lemaire, Secrétaire d’État chargée du numérique, a déclaré, interpelée par Patrice Martin-Lalande, Député (LR) au sujet de l’accès de l’ensemble des agents de la fonction publique au libre choix de leur moteur de recherche : « […] Nous l’avons [mis] en œuvre à Bercy, à ma demande […] Nous avons procédé au déploiement expérimental du moteur de recherche Qwant, qui met en avant la protection des données personnelles et le respect de la vie privée de ses utilisateurs. Nous avons demandé aux agents, sans naturellement les y obliger, d’utiliser par défaut ce moteur de recherche et l’analyse de leurs retours d’expérience est très intéressante. Comme vous le voyez, c’est dans une démarche d’encouragement que nous nous inscrivons plutôt que dans une démarche d’obligation. »

Sécurité des données : une tour en équilibre précaire

Pendant les fêtes, j’ai eu l’occasion de voir « The Big Short : Le Casse du siècle », film inspiré du livre de Michael Lewis sur la bulle immobilière. Ou plus exactement sur la manière dont un groupe de parias de Wall Street voit clairement les signes d’effondrement prochain du marché hypothécaire. Il est intéressant de constater qu’aucun de ces indices financiers ne constituait un secret.

Cela m’a poussé à me demander s’il existe aussi des signes incroyablement évidents montrant que la sécurité des données d’entreprise ne se trouve qu’à un ou deux piratages d’une explosion complète.

En guise de pièce à conviction A, veuillez consulter l’article de Krebs sur les nouvelles méthodes d’authentification mises en œuvre par Google et Yahoo. Google essaie une ouverture de session Gmail sans mot de passe par l’envoi d’un e-mail d’approbation au smartphone associé à votre adresse électronique. Après avoir accepté la requête, vous pouvez utiliser Gmail. Aucun mot de passe n’est nécessaire !

En octobre dernier, Yahoo a commencé à offrir un service similaire appelé « mots de passe à la demande ». Dans ce système, Yahoo envoie un code aléatoire de quatre caractères à un périphérique séparé lorsqu’un abonné tente de se connecter. Yahoo exige ensuite que l’utilisateur saisisse ce code sur son site Web pour obtenir l’accès.

Phishing récréatif et lucratif
Que dit Krebs à propos de ces changements ? Améliorer l’authentification est une bonne idée, mais Krebs pense que ces approches mèneront à des attaques de phishing plus sophistiquées. Aïe !

En règle générale, ce type de modèle reste exposé aux attaques de l’intercepteur.  Toutefois, Krebs semble suggérer que les pirates profitant de ces services enverront des e-mails contrefaits pour demander plus d’informations aux abonnés. Les utilisateurs de Yahoo et de Google ayant probablement l’habitude d’accepter et de répondre à des e-mails de vérification réels, ils pourraient accidentellement révéler un mot de passe ou d’autres informations en réponse à une communication falsifiée.

Alors que d’autres grands services en ligne commencent à essayer leurs propres méthodes et que certaines entreprises font appel à des techniques à facteurs multiples, d’insidieuses failles de sécurité restent possibles.

Le Web caché
Ma pièce à conviction B est constituée de toutes les données piratées au cours de ces deux dernières années. Étant donné que les IPI et autres données sensibles sont à la portée des pirates au moyen du Web caché, les cybercriminels possèdent beaucoup plus d’informations pour exécuter leurs futures opérations de phishing et autres attaques d’ingénierie sociale.

À l’heure où j’écris ces lignes, les médias technologiques signalent la divulgation massive de plus de 190 millions d’enregistrements électoraux comprenant des dates de naissance, des adresses électroniques et des affinités politiques. Bien sûr, cela s’ajoute à la violation géante de l’OPM, la violation de l’IRS  et les gigantesques violations des compagnies d’assurance.

Récemment, j’ai écrit un article au sujet des énormes quantités de données de santé protégées (PHI) qui se trouvent dans les systèmes informatiques des grandes entreprises. Ces dernières ne sont pas toutes des entreprises de services de santé. Souvent mal sécurisées, les PHI ont été écrémées par les pirates au cours des quelques dernières années. Elles constituent une autre remarquable source d’informations pour de futures attaques.

Le Jenga de la sécurité des données
Revenons au film « The Big Short ». Je ne pense pas que nous en dirons trop en révélant cette scène du film, car elle a déjà été largement distribuée. Je fais ici référence à Ryan Gosling montrant à ses collègues de Wall Street les pieds d’argile du colossal marché hypothécaire.

Comme au Jenga, il a lentement retiré les blocs de base de sa tour infernale. Comme on peut s’y attendre, la structure entière, y compris les blocs représentant les hypothèques les plus sûres, finit par s’effondrer.

J’attends qu’un DSI retire ce genre de bloc de Jenga ! C’est-à-dire qu’un collaborateur (peut-être un individu imprégné de philosophie « red team ») explique aux cadres dirigeants en quoi la sécurité informatique est semblable à une tour de Jenga.

Au sommet se trouvent une défense de périmètre et un chiffrement des données forts. Mais il existe des données mal sécurisées sous cette première couche. Et plus profondément encore, on rencontre des techniques d’authentification peu efficaces, des mauvaises stratégies de mots de passe, une gestion tardive des correctifs et une supervision des données insuffisante.

Le pirate mène ses essais et ses attaques à travers la main de l’employé. Guidé par les données volées existantes et d’autres informations de vulnérabilité acquises sur le marché noir (logiciels malveillants, IPI, informations d’identification volées), il sait quels blocs retirer de la base pour faciliter son accès à la prochaine couche de données mal sécurisées.

L’ensemble de la structure informatique s’effondre ensuite en laissant les blocs de Jenga éparpillés sur le bureau du DSI.

Je ne pense pas qu’en 2016 nous verrons l’équivalent informatique d’un effondrement financier dans lequel le commerce électronique et la pornographie seraient soudainement bloqués. Mais il existe depuis quelques années des signaux d’alarme en direction de sérieux problèmes au niveau des fondations mêmes de la sécurité des données informatiques. (Par Norman Girard, Vice Président et directeur général Europe de Varonis)

Fuite de données via un iPhone 5

Un client de l’opérateur Telstra se retrouve avec les messages du répondeur de l’ancien propriétaire d’un iPhone 5.

Richard Thornton est Australien. Ce client de l’opérateur Telstra souhaitait changer d’iPhone. Bilan, il va effacer le contenu de son téléphone, réinitialiser « USINE » l’appareil, retirer sa carte sim. Bref, les actions logiques pour toutes personnes souhaitant revendre son matériel et ne pas laisser de traces dans l’ordiphone. Apple propose d’ailleurs une procédure à suivre avant de vendre ou de céder votre iPhone, iPad ou iPod touch.

Sauf que Richard Thornton a eu une très mauvaises surprises. Le nouveau propriétaire du téléphone de Richard reçoit les messages vocaux laissés sur le répondeur de l’ancien possesseur du smartphone. L’acheteur de l’iPhone d’occasion est aussi client de TelStra. Lorsque l’iPhone 5 a été mis hors tension, puis de nouveau branché, l’appareil d’Apple a téléchargé les messages vocaux de M. Thornton dans l’application de messagerie vocale visuelle du téléphone. Messages qu’il est possible d’écouter complétement.

La compagnie de téléphone n’a pas encore déterminé la cause du problème. « Ils connaissent les symptômes, mais ils ne savent pas la cause« , indique Thornton.

Procédure à suivre avant de vendre votre iPhone, iPad ou iPod touch

Si vous avez jumelé une Apple Watch avec votre iPhone, mettez fin au jumelage.
Sauvegardez les données de votre appareil iOS.
Touchez Réglages > iCloud. Faites défiler la page vers le bas et touchez Déconnexion. Sous iOS 7 ou version antérieure, touchez Supprimer le compte.
Touchez à nouveau Déconnexion, puis Supprimer de l’iPhone, et saisissez enfin votre mot de passe.
Rendez-vous à nouveau dans Réglages > Réinitialiser > Effacer contenu et réglages. Si vous avez activé la fonctionnalité Localiser mon iPhone, il peut être nécessaire de saisir votre identifiant Apple et votre mot de passe.
Si vous êtes invité à saisir le code d’accès de votre appareil, ou celui applicable aux restrictions, effectuez cette opération. Touchez ensuite Effacer [appareil].
Contactez votre opérateur pour connaître la procédure à suivre en cas de changement de propriétaire. Si vous n’utilisez pas de carte SIM avec votre appareil, adressez-vous également à lui pour savoir comment faire bénéficier le nouveau propriétaire de votre forfait. (SMH)

Mamie veut récupérer le mot de passe de l’iPad de son défunt mari

Une grand mère souhaite pouvoir utiliser l’iPad de son défunt mari. Apple lui réclame une ordonnance du tribunal pour récupérer le mot de passe.

Je ne sais pas pour vous, mais l’affaire qui vise Peggy Bush, une grand mère canadienne de 72 ans et Apple me fait dire que la manipulation de l’opinion publique au sujet des mots de passe des téléphones et tablettes vient de débuter une nouvelle phase.

Je m’explique. La petite dame a perdu son mari. Décédé, monsieur est parti avec le mot de passe qui permet d’accéder à l’iPad familial. Bilan, la veuve a demandé à Apple le précieux sésame. Réponse de la firme américaine, la dame doit obtenir une ordonnance du tribunal pour récupérer le mot de passe de son défunt époux. « J’ai pu obtenir des pensions, des avantages du gouvernement fédéral. Mais d’Apple, je ne pouvais  pas obtenir un mot de passe ridicule. »

L’opinion public manipulé ? Imaginez le tollé. Apple, refuse d’aider une grande mère. Vite une loi pour faire plier les sociétés à fournir le mot de passe demandé par les familles. Pour finir l’histoire, Peggy ne voulait pas récupérer des photos sur la tablette… elle veut jouer aux jeux installés sur l’iPad.

Avouons aussi que ce problème sera de plus en plus récurant. Nous allons tous mourir laissant derrière nous mots de passe de sites web, forums, réseaux sociaux, smartphones… Comme j’ai déjà pu l’écrire sur le site zataz, il va falloir penser à se rapprocher de son notaire pour sauvegarder les précieux et les rendre disponibles aux proches parents.

Nagerfit, Plaquerfit, SauterFit, hackerFit !

Le piratage de données de clients des produits connectés FitBit se précise.

Pourquoi s’attaquer aux clients des montres et bracelets connectés FitBit ? Malheureusement, simple et facile. Une fois qu’un pirate a mis la main sur un compte, il peut tenter de piéger la société en se faisant envoyer un produit de remplacement encore sous garantie. Au pirate de trouver le moyen de se faire communiquer le produit qu’il revendra ensuite.

Depuis plusieurs semaines, la communauté Fitbit vibre. Des dizaines de clients font état d’une modification de leur page d’administration Fitbit. La société a confirmé le problème et annonce se pencher sur la chose. Des pirates qui ont, via cet accès, aux informations GPS, et toutes autres données sauvegardées sur les serveurs de la marque de produits high-tech pour sportifs.

Le pirate a changé les informations de connexion

D’après BuzzFeed, toujours le même pseudo caché derrière ces piratages annoncés : « threatable123 ». Un bot serait-il utilisé par le malveillant ou alors ce dernier est trop feignant pour se cacher ? Plusieurs clients reprochent à FitBit de faire la sourde oreille et de les accuser de ne pas avoir prêté attention à leurs identifiants de connexion. Alors attaque sur la base de données ou simple phishing ? A suivre…

Votre numéro de téléphone est devenu votre identité mobile

Au fil des années, nous sommes passés d’un simple numéro de téléphone mobile à une véritable identité numérique. Rares sont les personnes qui changent de numéro, rendant l’authentification plus simple pour les détenteurs de téléphones et moins chère pour les entreprises qui vérifient les numéros. Au fur et à mesure, plusieurs méthodes d’authentification faciles et simples impliquant des numéros de téléphone mobile ont été créées.

De nombreuses sociétés, telles que WhatsApp, Airbnb et Uber, passent par la vérification du numéro pour autoriser l’accès à leurs services. Afin d’apporter une couche de sécurité supplémentaire à la connexion, une méthode d’authentification à deux facteurs a également été inventée. Ainsi, après une grande quantité d’infractions, les entreprises ont trouvé en l’utilisation du SMS un intérêt certain. Le numéro de téléphone est devenu identité numérique et mobile !

Un second contrôle
Un exemple concret : Twitter a mis en place un process de connexion plus sûr après que des utilisateurs aient rapporté des tentatives de piratage de leurs comptes avec des techniques d’hameçonnage ou de violation de données. En mai 2013, ils ont introduit une seconde vérification d’identité pour s’assurer qu’il s’agissait bien du véritable titulaire qui se connectait au compte. LinkedIn et Facebook ont fait de même ainsi que, plus récemment, Snapchat.

La carte SIM au centre de l’identité mobile
D’autres sites ou applications utilisent également des applications SMS et vocales pour vérifier les numéros de téléphone de leurs utilisateurs, mobiles ou fixes. WhatsApp, Uber, Airbnb et de nombreuses sociétés utilisent les numéros afin de vérifier si la personne qui s’inscrit est réellement la personne qu’elle prétend être. Chaque inscription est vérifiée avec un message SMS : la personne qui s’inscrit laisse son numéro de téléphone dans le formulaire d’inscription, puis reçoit un message texte contenant un mot de passe. Il s’agit en  général d’un code de 6 à 8 chiffres, valide pour une durée limitée. En entrant ce code sur l’application ou sur le site web, la personne valide son inscription et l’éditeur sait que le numéro de téléphone appartient réellement à celui qui vient de s’inscrire. Autre raison du succès de l’authentification par SMS : l’existence de logiciels spécifiquement conçus pour vérifier les numéros de téléphone. Déjà mis au point et prêts à l’emploi, ces derniers permettent d’empêcher très facilement la création de centaines de comptes spams ou non utilisés.

Plus d’informations à propos des utilisateurs
La validation par SMS fournit, en outre, plus d’informations qu’un simple numéro de téléphone individuel. En effet, elle permet de savoir quelle est son origine, qui est l’opérateur, s’il s’agit d’un numéro fixe ou mobile et quels sont les coefficients de conversion de ce numéro. Certains opérateurs et entreprises de télécommunications sont ainsi en mesure de fournir des taux de conversion fiables grâce à ce process.

Les utilisateurs et les organisations bénéficiaires
La vérification et l’authentification des numéros de téléphone protègent non seulement les utilisateurs, mais aussi les services et sociétés. Grâce à elles, les utilisateurs ainsi que les organisations bénéficient ainsi d’un internet sécurisé, libéré des fraudes. La vérification et l’authentification de l’identité mobile réelle des personnes en utilisant le numéro de téléphone est facile et efficace. (Par Jérémy Delrue, Country Manager France CM Telecom).

Clé USB perdue pour un hôpital, 29 000 patients concernés

La fuite de bases de données peut prendre de multiples formes. La perte d’un support de stockage contenant des informations sensibles médicaux par exemple.

Ca n’arrive pas qu’aux autres – 29 000 patients de l’hôpital universitaire Arnett de l’Indianna viennent d’être alertés d’un problème concernant leurs dossiers médicaux. Le centre hospitalier a alerté la justice de l’Etat à la suite de la « perte » d’une clé USB. Dans le support de stockage de l’University Health Arnett Hospital, des informations de santé de milliers de patients. La clé n’était pas chiffrée, n’avait pas de mot de passe. Le document n’était pas protégé contre les lectures non autorisées. Plus grave encore, les données couraient de novembre 2014 à novembre 2015. Quid des autres sauvegardes et de la sécurité de ces dernières ?

A noter, qu’en France, ce mardi 11 janvier, un hébergeur Lillois a été attaqué par un pirate informatique Turc. Des cabinets dentaires, des sites d’infirmiers et infirmières Français ont été impactés par cette attaque. Impossible de savoir si des données sensibles ont été collectées par le malveillant.

Sécurité en ligne : la méfiance des Français est-elle mère de sûreté ?

La cybercriminalité se développe aussi vite que les technologies et il n’est pas surprenant que cela rende les consommateurs méfiants lorsqu’on leur demande de saisir des données personnelles en ligne. C’est le cas pour 63% des Français selon une étude récente Dashlane menée par Opinionway. Il est plus étonnant de constater le décalage avec les Américains, qui, s’ils ne sont pas moins touchés par les piratages, sont beaucoup moins méfiants lorsqu’ils doivent saisir des informations personnelles sur internet (seulement 35%).

L’explication est bien sûr en partie culturelle. La France est un pays où, depuis Descartes, on considère que l’intelligence s’illustre par la capacité à douter. En face d’un phénomène nouveau, les consommateurs doutent donc tant qu’ils ne disposent pas des garanties permettant de lever leurs interrogations. Aux Etats-Unis, l’optimisme est une valeur. C’est lui qui permet la « poursuite du bonheur » inscrite dans la déclaration d’indépendance, et la foi en un futur meilleur, « l’American Dream ». Si la sécurité en ligne était un verre d’eau, ou de Coca Cola, les Américains auraient ainsi tendance le voir à moitié plein. Les dangers du web ne sont pas pour eux une raison de ne pas profiter des formidables innovations qu’il apporte. On n’aurait en effet pas conquis l’ouest américain si l’on s’était focalisé sur les risques. Pour les Français, le verre est souvent à moitié vide. Ils sont plus réticent à adopter un service qui risque de perturber leur quotidien, de remettre en cause leur statut…

Pour rassurer les consommateurs, les éléments à leur fournir sont également différents. Selon la même étude, c’est d’abord la réputation de la marque qui met en confiance les Américains (47%), alors que les Français sont 68% à citer le petit cadenas vert, symbole d’une connexion sécurisée, comme facteur de confiance numéro 1. Là encore, le scepticisme des Français les conduit à chercher des preuves concrètes de sécurité plutôt que de faire confiance a priori aux marques.

On serait tenté de donner raison aux Français, tant sont nombreuses les grandes marques qui connaissent des failles de sécurité sur leur site web. En s’intéressant d’abord à un élément factuel de sécurité, la connexion https et son symbole, le petit cadenas vert, les Français ne seraient-ils pas des précurseurs ? Quand ils naviguent sur le web, souris en main, ils souhaitent des signaux clairs pour les rassurer ou leur indiquer les dangers, comme lorsqu’ils sont au volant de leur voiture. Le cadenas https est pour eux la même chose qu’un panneau route prioritaire qui leur dit « C’est bon vous pouvez rouler à 90. ».

La conduite sur route est aujourd’hui énormément guidée par la signalisation (panneaux, lignes, ralentisseurs etc….) au point qu’on y prête à peine attention. Grâce aux efforts de standardisation, on s’y retrouve même lorsqu’on circule loin de chez soi à l’étranger. Mais qu’en est-il du web ? N’est-il pas nécessaire de définir, au-delà du chiffrement de la connexion (https) d’autres standards de sécurité, ou de confidentialité, qui pourraient être vérifiés par des tiers indépendants et illustrés par une signalisation uniforme ?

Au cours des deux dernières décennies, on a vu se développer les « autoroutes de l’information ». Nous sommes bien sur la « route du futur » que Bill Gates annonçait par son livre en 1997. Nous avons juste oublié de tracer les lignes blanches et de poser les panneaux. (Par Guillaume Desnoes, Responsable des marchés européens de Dashlane)

Le Royaume-Uni veut stocker l’historique Internet des utilisateurs

Un pas de plus dans les idées nauséabondes de cyber surveillance. Le législateur britannique se penche sur une idée folle, garder en mémoire l’historique Internet des utilisateurs.

Imaginez, dans 20 ans, n’importe quelle personne autorisée (ou non) pourra connaitre vos habitudes de surfs. Votre passion à visiter Cam4 et autres Youporn. De troller comme un sauvage dans Call of Duty. De passer votre temps à regarder des chats sur la toile. De la science fiction ? Le gouvernement
Britannique se penche depuis novembre sur une nouvelle loi, légitimant la cyber surveillance de masse. Bref, une loi qui doit autoriser et légaliser ce que faisait déjà les 007 locaux depuis les années 60.

Par exemple, l’article 94 de la Loi sur les télécommunications élargit les capacités de surveillance. Les
FAI auront obligation de stocker la liste de tous les sites que les internautes britanniques ont visité lors des 12 derniers mois. Ils vont bien finir par imposer la communication des bookmarks à ce rythme là !

Pour répondre à la communication de masse du gouvernement de David Cameron, l’association dédiée à la protection des droits de l’homme Open Rights Group lance une opération de crowdfunding pour récolter 20,000 livres sterling afin de communiquer, elle aussi, sur ces aberrations législatives.

En 2014, l’Europe indiquait déjà la disproportion de certains articles de loi dédiés à la surveillance de masse des sujets de sa Gracieuse Majesté. En juillet 2015, la Haute Cour du Royaume-Uni a également statué que la loi DRIPA, l’état d’urgence britannique depuis 2014, poussée par le parlement sans aucun examen approprié, était illégale selon le droit européen lié aux droits de l’homme.