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Microsoft comble 107 failles en août, BadSuccessor en tête

Microsoft frappe fort en août 2025 : 107 vulnérabilités corrigées, dont la faille zero-day BadSuccessor. Les élévations de privilèges dominent une nouvelle fois le paysage cyber.

La mise à jour Patch Tuesday d’août 2025 de Microsoft corrige 107 vulnérabilités (CVE), dont 13 critiques. En tête : CVE‑2025‑53779, alias BadSuccessor, une élévation de privilèges dans Kerberos révélée en mai, désormais corrigée. Bien que son impact immédiat reste limité (seulement 0,7 % des domaines Active Directory sont vulnérables), sa dangerosité potentielle est indiscutable. La tendance est claire : pour le deuxième mois consécutif, les élévations de privilèges dépassent les exécutions de code. SharePoint et Exchange continuent d’inquiéter, notamment après les failles ToolShell. Avec déjà 20 failles SharePoint corrigées en 2025, un nouveau record est en vue. L’alerte est maintenue dans l’écosystème Microsoft.

Une tendance persistante : les élévations de privilèges dominent

Depuis juillet 2025, Microsoft constate un basculement notable : les vulnérabilités post-compromission, notamment celles liées à l’élévation de privilèges (EoP), deviennent majoritaires. En août, 39,3 % des CVE corrigées relèvent de cette catégorie, contre 41,4 % le mois précédent. Cette évolution souligne une stratégie offensive plus subtile de la part des cybercriminels, visant à contourner les défenses en profondeur via l’exploitation des privilèges élevés.

Dans ce contexte, les vulnérabilités critiques, bien que moins nombreuses (13 cette fois), ne doivent pas masquer le danger latent des failles importantes, souvent moins spectaculaires, mais plus facilement exploitables dans des environnements mal surveillés.

BadSuccessor : une menace silencieuse mais sous contrôle

Révélée en mai 2025, la vulnérabilité CVE‑2025‑53779, surnommée BadSuccessor, visait le mécanisme d’authentification Kerberos dans les domaines Active Directory utilisant des comptes de service gérés délégués (dMSA) sous Windows Server 2025.

Cette faille permet à un attaquant, possédant déjà un accès de base, d’élever ses privilèges et de compromettre un domaine entier. Pourtant, l’analyse de Tenable nuance son impact : seulement 0,7 % des domaines Active Directory étaient vulnérables au moment de la divulgation. L’exploitation requiert au moins un contrôleur de domaine exécutant Windows Server 2025, un environnement encore peu répandu.

Microsoft a corrigé la faille dans cette publication, bien que son niveau de sévérité soit jugé « important » plutôt que critique. Le fait que cette vulnérabilité ait été rendue publique sans preuve d’exploitation dans la nature permet de gagner en sérénité — du moins temporairement.

SharePoint et Exchange : la menace continue de rôder

SharePoint, cible récurrente mais peu exploitée
En août, deux nouvelles failles SharePoint sont corrigées :

CVE‑2025‑49712 : exécution de code à distance,

CVE‑2025‑53760 : élévation de privilèges.

Ces correctifs arrivent dans un contexte post-ToolShell particulièrement tendu. Entre 2022 et 2024, plus de 80 vulnérabilités SharePoint ont été corrigées. Pourtant, seules six ont été activement exploitées : trois en 2023-2024 (CVE-2023-29357, CVE-2023-24955, CVE-2024-38094) et trois ToolShell en 2025 (CVE-2025-49706, -49704, -53770). Une septième, CVE‑2025‑53771, pourrait aussi avoir été exploitée, sans confirmation officielle.

Malgré ces chiffres rassurants, la méfiance reste de mise. SharePoint, par sa surface d’exposition et son usage intensif en entreprise, demeure une cible de choix.

Exchange, toujours sous pression

Autre point chaud : Microsoft Exchange Server. La faille CVE‑2025‑53786 permet une élévation de privilèges qui, si elle est combinée à d’autres vecteurs, pourrait faciliter l’accès à Exchange Online. La CISA (Cybersecurity and Infrastructure Security Agency) a classé cette vulnérabilité comme à fort potentiel d’exploitation, au point d’en faire une priorité dans sa directive d’urgence d’août 2025.

Ce regain d’attention n’est pas anodin. Depuis les vagues d’attaques Hafnium en 2021, Exchange est scruté de près. L’écosystème Microsoft reste, plus que jamais, sous tension. BadSuccessor, bien que spectaculaire dans sa conception, illustre la nuance entre gravité théorique et impact réel. Quant à SharePoint et Exchange, leur présence continue dans les bulletins de sécurité souligne une nécessité : ne jamais relâcher l’attention sur les environnements Microsoft.

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