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Le ministère de la Justice des États-Unis accuse deux hackers russes, Alexey Bilyuchenko et Aleksandr Verner, d’être impliqués dans le piratage de l’échangeur de crypto-monnaie Mt. Gox.

Le ministère de la Justice des États-Unis accuse deux hackers russes, Alexey Bilyuchenko et Aleksandr Verner, d’être impliqués dans le piratage de l’échangeur de crypto-monnaie Mt. Gox.

Les accusations, qui ont été déposées en 2019 mais rendues publiques récemment, affirment que Bilyuchenko et Verner ont volé 647 000 bitcoins à Mt. Gox et les ont utilisés pour soutenir leurs activités illicites sur la plateforme de crypto-monnaie BTC-e entre 2011 et 2017.

En outre, Bilyuchenko est accusé d’avoir dirigé BTC-e en collaboration avec Alexander Vinnik, un autre ressortissant russe qui a été extradé vers les États-Unis en 2022 après son arrestation en Grèce en 2017. Vinnik est accusé d’avoir blanchi plus de 4 milliards de dollars grâce à BTC-e.

Les accusations portées contre Bilyuchenko et Verner comprennent portent sur un certain nombre d’infractions liées au blanchiment d’argent.

Les procureurs affirment que Bilyuchenko a joué un rôle clé dans la création de BTC-e, qui aurait servi de plateforme de blanchiment d’argent pour des criminels du monde entier, notamment des pirates informatiques, des auteurs de rançongiciels, des trafiquants de drogue et des fonctionnaires corrompus.

Selon Ismail Ramsey, un avocat américain, Bilyuchenko et ses complices auraient exploité un bureau de change numérique qui a permis de blanchir des milliards de dollars pendant de nombreuses années. Ces allégations rejoignent celles des enquêteurs qui ont précédemment étudié cette affaire.

Les documents judiciaires déposés auprès du tribunal du district sud de New York révèlent que Bilyuchenko, Verner et d’autres complices non identifiés ont piraté les serveurs de Mt. Gox, basés au Japon, qui contenaient les portefeuilles de crypto-monnaie des clients de la plateforme. Ils ont ensuite transféré les fonds volés vers des adresses bitcoin contrôlées par les voleurs.

Selon le ministère de la Justice, le groupe aurait réussi à détourner les 647 000 bitcoins de Mt. Gox entre septembre 2011 et mai 2014, vidant ainsi les avoirs de la plateforme dans cette devise. Mt. Gox a finalement fermé ses portes en 2014.

En avril 2012, les accusés auraient conclu un accord avec un service de courtage de bitcoins anonyme pour convertir la monnaie volée en virements électroniques importants vers des comptes bancaires offshore. Entre mars 2012 et avril 2013, environ 6,6 millions de dollars ont été transférés sur des comptes bancaires à l’étranger. Ces comptes étaient contrôlés par Bilyuchenko, Verner et d’autres personnes. Il est allégué que Bilyuchenko, Verner et les autres membres de ce piratage ont utilisé cette « lessiveuse » de cryptomonnaie pour blanchir plus de 300 000 bitcoins qui avaient été volés à Mt. Gox. Les détails spécifiques de la façon dont le blanchiment a été effectué ne sont pas mentionnés.

Transfert de fonds volés vers BTC-e

La maison de courtage a effectué des transferts d’environ 6,6 millions de dollars vers des comptes bancaires à l’étranger contrôlés par Bilyuchenko, Verner et leurs complices. En retour, la maison de courtage a reçu un « crédit » sur une autre plateforme de crypto-monnaie contrôlée par le groupe. Il est estimé que plus de 300 000 bitcoins volés à Mt. Gox ont été blanchis via cette lessiveuse non citée.

Pendant de nombreuses années, l’ancien PDG de Mt. Gox, Mark Karpeles, a été accusé d’être à l’origine du vol et de l’effondrement de la plateforme. Cependant, les récentes accusations portées contre Bilyuchenko et Verner ont apporté de nouvelles preuves suggérant leur implication directe dans le piratage de Mt. Gox et le détournement des bitcoins.

En ce qui concerne BTC-e, Bilyuchenko est également accusé d’avoir collaboré avec Alexander Vinnik et d’autres pour diriger cette plateforme de crypto-monnaie jusqu’à sa fermeture par les forces de l’ordre en juillet 2017. Selon le ministère de la Justice, BTC-e était une plaque tournante d’activités criminelles, servant de moyen principal pour les cybercriminels du monde entier de transférer, blanchir et stocker les produits de leurs activités illégales.

La plateforme aurait compté plus d’un million d’utilisateurs dans le monde, facilitant le blanchiment des produits de nombreuses intrusions informatiques, piratages, ransomwares, usurpations d’identité, fonctionnaires corrompus et réseaux de trafic de drogue.

Damian Williams, procureur américain pour le district sud de New York, affirme que Bilyuchenko et Verner pensaient pouvoir échapper à la loi en utilisant des techniques de piratage sophistiquées pour voler et blanchir d’énormes quantités de crypto-monnaie. Cependant, les récentes accusations et les dernières arrestations dans le monde de la cryptomonnaie malveillante démontrent que les autorités ont des outils particulièrement efficaces pour stopper tout ce petit monde.

Cyber criminels se penchent sur Bitcoin

Comment les cybercriminels exploitent les monnaies virtuelles comme Bitcoin. D’abord, petit rappel de DataSecurityBreach.fr sur ce qu’est le Bitcoin. Bitcoin est une monnaie virtuelle décentralisée en ligne basée sur une source ouverte, le protocole P2P. Les Bitcoins peuvent être transférés sur un ordinateur sans avoir recours à une institution financière. La création et le transfert Bitcoin est effectué par des ordinateurs appelés «mineurs» qui confirment la création du bitcoin en ajoutant les informations dans une base de données décentralisée. Les Bitcoins deviennent plus difficiles à produire. Il n’y a plus « que » 10 millions de bitcoins en circulation aujourd’hui. La conception Bitcoin permet uniquement de créer 21 millions de pièces virtuelles. Cette limite sera atteinte au cours de l’année 2140. Le portefeuille Bitcoin est ce qui vous donne la propriété d’une ou plusieurs adresses Bitcoin. Vous pouvez utiliser ces adresses pour envoyer et recevoir des pièces provenant d’autres utilisateurs/internautes. Il existe les « piscines ». Espace qui permet à plusieurs internautes de « fabriquer » des Bitcoins. L’idée, travailler ensemble pour faire des bitcoins et partager les bénéfices de manière équitable. Enfin, vous pouvez acheter et vendre des bitcoins en utilisant plusieurs monnaies du monde réel (Euro, Dollar, …) à l’aide de plusieurs espaces d’échanges tels que MtGox, BTC-E ou encore Virtex.

En raison de la popularité croissante du Bitcoin, cette monnaie est devenue une cible intéressante et rentable pour les cybercriminels. Au cours des dernières années, DataSecurityBreach.fr vous a relayé d’une augmentation du nombre d’attaques et de menaces impliquant la monnaie virtuelle. Les « vilains » ont adapté leurs outils afin de voler des bitcoins à leurs victimes, utiliser des systèmes compromis pour exploiter des bitcoins et, bien évidement, traduire la monnaie virtuelle en billets biens réels. D’autre part les échanges virtuels sont également des victimes potentielles : phishing, déni de service. Dans ce dernier cas, la mission est clairement la déstabilisation du taux de change et des profits.

Au cours des dernières années, la capacité de voler le fichier wallet.dat (Le portefeuille Bitcoin, ndlr Data Security Breach) a été ajoutée à plusieurs familles de logiciels malveillants. En outre, de nouvelles familles de logiciels malveillants sont apparus dans le but de voler ce fichier à partir des machines infectées. Par exemple, une version du malware Khelios a été utilisée pour envoyer de faux courriels et inciter le téléchargement du malveillant. Mission finale, voler des données provenant des systèmes infectés. En conséquence, si un utilisateur du Bitcoin est infecté, le keylogger intercepte les frappes claviers dédiés aux Bitcoins. Le fichier porte-monnaie peut être protégé par un mot de passe… sauf que la majorité des logiciels pirates dédiés aux vols de données bancaires ont intégré le moyen de cracker le mot de passe du portefeuille. A noter que des botnets IRC s’exécutent sur la base du « AthenaIRCBot », un code source qui a la capacité de voler le fichier portefeuille (exemple : 928296a933c8eac9282955d47a811aa2759282973b8789bcfd567fb79282908ea).

En plus de voler le porte-monnaie Bitcoin, le nombre de logiciels malveillants qui permettent aux pirates d’utiliser la puissance de l’ordinateur des victimes est grandissante. Il permet aux escrocs numériques de générer des Bitcoins. Des variantes de Zeus/Zbot utilisent des « plugin » qui visent BitCoin.  L’année dernière, zataz.com vous parlait d’attaques de sites web, avec l’installation d’iframe « bizarres » dans les sites infectés. Les iframes dirigés les internautes vers le site anshaa[*]com. L’attaque visait Bitcoin. Au cours des derniers mois, plusieurs variantes de Dorkbot, y compris celui qui visait Skype, était exploité pour ajouter la capacité mining pool dans les ordinateurs infectés. Une fois que le système compromis, une version de la Ufasoft mining pool est lancée. Le pirate produit du Bitcoin sans se fatiguer. Derrière ce botnet, le même groupe. Il exploit(ait)e : cantvenlinea[*]biz, revisiondelpc[*]ru, cantvenlinea[*]ru, hustling4life[*]biz.

Alors que ce premier groupe a fait tourner son arnaque durant près de 6 mois, un autre groupe de pirates exploite, depuis 1 an, Dorkbot. Si le premier gang semble être des pays de l’Est, le second passe par l’Asie pour agir. Ce groupe exploite aussi une autre monnaie virtuelle, Litecoins. Dans ces cas, les pirates exploitent de faux logiciels diffusés via le P2P et les fameux iFrames installés dans des sites compromis via des kits Exploits de type  Blackhole. Comme vous pouvez le voir dans notre capture écran de comptes pirates, plusieurs escrocs utilisent des adresses Bitcoin. Bilan, il est possible de voir  les transactions effectuées par ces comptes. Certains affichent plus de 38.000 dollars de recettes ! Pas mal pour un petit Botnet !

Mtgox est le plus grand lieu d’échange Bitcoin. Il est possible de transformer ses Bitcoins en Euros ou Dollars. Ces dernières semaines, la popularité croissante de Bitcoin et Mtgox a attiré les pirates. Début avril, le site mtgox-chat[*]info ciblait les utilisateurs Mtgox. Mission de ce piège, inciter l’internaute à télécharger une applet Java malveillante. Marrant, le serveur pirate de gestion (C&C) se nommait « tamere123 ». Il faut dire aussi qu’avec 20.000 comptes Mtgox créé par jour (le nombre de comptes pirates n’est pas connu, ndlr DataSecuritybreach.fr), l’intérêt des escrocs ne fait que suivre le mouvement.

Vous commencez à comprendre pourquoi le Bitcoin a plongé de 50% la semaine dernière, passant de 36 euros le 16 mars pour atteindre 200 euros, 1 mois plus tard. Le Bitcoin se stabilise autour de 75 euros. Jusqu’au prochain problème, comme celui vécu début avril, chez Bitcoin central !