Tous les articles par Damien Bancal

Damien Bancal, expert reconnu en cybersécurité Damien Bancal est une figure incontournable de la cybersécurité, reconnu à l’international pour son expertise et son engagement depuis plus de 30 ans. Fondateur de ZATAZ.com en 1989 (et DataSecurityBreach.fr en 2015), il a fait de ce média une référence majeure en matière de veille, d’alertes et d’analyses sur les cybermenaces. Auteur de 17 ouvrages et de plusieurs centaines d’articles pour des médias comme Le Monde, France Info ou 01net, il vulgarise les enjeux du piratage informatique et de la protection des données personnelles. Lauréat du prix spécial du livre au FIC/InCyber 2022, finaliste du premier CTF Social Engineering nord-américain (2023), et vainqueur du CTF Social Engineering du HackFest Canada (2024), il est reconnu pour sa capacité à allier pratique du terrain et transmission pédagogique. Le New York Times ou encore Le Big Data ont salué son parcours, et l’agence Tyto PR l’a classé parmi les 500 personnalités tech les plus influentes en 2023. Il est aujourd’hui 9ᵉ influenceur cyber en Europe. Chroniqueur à la radio et à la télévision (France Info, RTL, M6, Medi1...), il est également réserviste citoyen au sein de la Gendarmerie Nationale (Lieutenant-Colonel - Unité Nationale Cyber) et de l'Éducation Nationale (Hauts-de-France). Médaillé de la Défense Nationale (Marine) et des réservistes volontaires, il poursuit son engagement au travers de son entreprise veillezataz.com, lancée en 2022.

9 entreprise sur 10 ont connu un problème de sécurité en 2013

A l’occasion de l’ouverture des Assises de la Sécurité à Monaco, Kaspersky Lab a présenté les principaux résultats de son étude « Global Corporate IT Security Risks 2013 », réalisée par B2B International en avril 2013 auprès de plus de 2800 entreprises à travers le monde. L’étude explique que 91% des entreprises ont connu au moins un incident de sécurité externe et 85% un incident interne au cours des 12 derniers mois, avec les conséquences financières que cela implique parfois. Ces chiffres élevés peuvent s’expliquer par un manque de connaissance des risques, exprimé par les professionnels. Un quart des répondants considèrent que les problèmes de sécurité informatique « n’arrivent qu’aux autres ». 28% des entreprises pensent à tort que s’équiper d’une solution de sécurité informatique représente un investissement plus élevé que les coûts liés à une attaque.

Près 60% des responsables informatiques ne disposent pas des ressources de temps et d’argent nécessaires à la mise en place de règles de sécurité informatique. En conséquence, seule 1 entreprise sur 2 pense disposer des processus automatisés et organisés nécessaires à la gestion des menaces. La situation est particulièrement critique dans le secteur de l’éducation, où 28% des organisations confirment disposer de règles de sécurité suffisantes. Plus inquiétant encore, 34% seulement des organisations gouvernementales ou travaillant dans le secteur de la défense au niveau mondial disposent des ressources nécessaires pour développer des règles de sécurité. Les autres, elles, sont exposées au danger permanent de perdre des informations gouvernementales confidentielles.

Pourtant, il suffit parfois d’une seule mesure, comme la mise en place d’une stratégie de sécurité mobile, associée à de la pédagogie, pour réduire de manière significative les risques liés à l’utilisation des smartphones et des tablettes en entreprise, qu’il s’agisse de flottes professionnelles ou dans le cadre du BYOD. Ainsi, l’étude révèle que près de la moitié des répondants ne disposent pas de ce type protection. Même les entreprises qui disposent d’une stratégie de sécurité mobile ne peuvent y attribuer les ressources associées : près de la moitié déplorent des augmentations de budgets insuffisantes, et 16% n’ont enregistré aucun accroissement budgétaire.

13 présumés Anonymous inculpés aux USA

Le tribunal d’Alexandrie (USA – Etat de Virginie) n’a pas été de main morte. La justice américaine vient de mettre en cause 13 pirates informatiques présumés pour avoir lancé des attaques informatiques sous la signature d’Anonymous. Des piratages informatiques, vols de données et autres DDoS menés entre septembre 2010 et janvier 2011 contre la Motion Picture Association of America. Le syndicat des studios de cinéma Hollywoodien (MPAA), la Recording Industry Association of America (RIAA), Visa, Mastercard ou encore la Bank of America. Des actions lancées au moment des mises en place de nouvelles lois contre le piratage de biens culturels sur le réseau des réseaux. Les 13 personnes inculpées « ont planifié et mis en oeuvre une série de cyberattaques contre les sites des entreprises victimes (…) pour rendre leurs ressources inaccessibles à leurs clients et utilisateurs », a pu lire datasecuritybreach.fr dans l’annonce de l’acte d’inculpation. Ces internautes, s’ils sont reconnus coupables, risquent jusqu’à 30 ans de prison ferme.

Plus de 2 millions de données clients volées à ADOBE

ADOBE, le géant du logiciel de création sur Internet ne voit que pas le Cloud. Au prix que coûtent ses outils numériques, nous aurions pu penser que la sécurisation des données que nous pouvons lui laisser étaient aussi carrée que le protocole mis en place pour s’assurer que les utilisateur de Photoshop, Premiere, … ne soient pas des vilains copieurs.

La société américaine vient de confirmer, par le biais de Brad Arkin (responsable sécurité) qu’un pirate informatique avait mis la main sur pas moins de 2.9 millions de comptes utilisateurs. Dans le fichier intercepté via une faille iSQL : les noms, les informations de facturation, les données des carte de crédit, CVV et compagnie. Les mots de passe des clients ont été réinitialisés.

« L’équipe Adobe en charge de la sécurité a récemment découvert sur notre réseau des attaques sophistiquées portant sur l’accès illégal aux informations de nos clients, ainsi qu’au code source d’Adobe ColdFusion, un serveur d’applications destiné aux développeurs et, potentiellement, d’autres produits Adobe. Nous pensons que ces attaques pourraient être liées. En collaboration avec nos partenaires et les services de police, nos équipes internes mettent tout en œuvre pour résoudre cet incident. »

Là ou cela devient du grand n’importe quoi. Le pirate aurait réussi à mettre la main sur des codes sources d’outils comme Adobe Acrobat, ColdFusion, et ColdFusion Builder. Les pirates ont eu accès aux identifiants et mots de passe Adobe des clients. Les pirates ont pu accéder aux informations bancaires cryptées de 2,9 millions de clients Adobe, et notamment aux noms des clients, à leurs numéros de carte bancaire cryptés et dates d’expiration, ainsi qu’à d’autres données relatives à leurs commandes. « Pour le moment, nous pensons qu’aucun numéro de carte bancaire extrait de nos systèmes n’a été décrypté« . a pu lire datasecuritybreach.fr. Adobe enquête également sur l’accès illégal au code source de ColdFusion et sur le risque d’un accès non autorisé au code source d’autres produits Adobe. « Nous n’avons pas connaissance de menaces accrues pesant sur les utilisateurs de ColdFusion suite à cet incident« .

Toute la procédure pour les clients est en ligne afin de réinitialiser en trois points son mot de passe.

En entreprise, 80% des ressources financières dédiées à la sécurité sont dépensées à mauvais escient

Malheureusement, ce succès est surtout dû à l’envolée du nombre d’attaques, qui s’accompagne en plus d’une nuée de rumeurs et d’informations erronées, incomplètes ou exagérées participant à la confusion générale. Pendant ce temps, les attaques les plus massives sont passées sous silence – et encore, lorsqu’elles sont identifiées –  pendant des mois, si ce n’est plus. Comment je le sais ? Parce que j’observe les répercussions tous les jours chez nos clients. Et parce j’ai été dans cette position, lorsque RSA a été victime d’une attaque il y a deux ans. Mais depuis, le phénomène n’a fait que s’aggraver.

Et pour cause : le terrain de jeu des cybercriminels s’est étendu. Si au début du millénaire ils devaient encore se contenter de quelques points d’entrées vers des périmètres spécifiques contrôlés par firewall, ils ont aujourd’hui face à eux une infinité d’appareils mobiles, d’environnements virtualisés, de réseaux sociaux et d’objets connectés pour la plupart ouverts.

Nos ennemis sont aussi devenus plus forts. Au départ inexpérimentés, ils sont aujourd’hui capable de camoufler et transformer leurs virus et logiciels espions pour qu’ils soient indétectables. Leurs cibles se multiplient et leurs méthodes se professionnalisent pendant que leurs attaques se font plus complexes et coordonnées.

Encore plus troublant, nous observons depuis peu une évolution des attaques intrusive traditionnelles comme la fraude ou le vol d’IP à des attaques à grande échelle qui ont pour but de paralyser le système. C’est le cas par exemple des attaques DDOS des derniers mois. Pour l’instant, ces méthodes sont très difficiles à utiliser sur Internet sans intervention manuelle. Mais l’essor des appareils connectés et le passage vers le tout-IP vont largement faciliter les attaques informatiques entrainant des destructions physiques réelles.

C’est pourquoi il devient urgent d’agir pour améliorer la compréhension des enjeux de sécurité informatique dans les organisations.

Sans compréhension, pas de protection En sécurité informatique, 80% des ressources financières sont dépensées à mauvais escient. Le plus souvent, elles sont consacrées à la prévention des intrusions alors que nous négligeons de développer notre capacité à identifier et comprendre les attaques dans notre environnement. Quant à la prévention des risques de pertes de données ou la réponse à y apporter, elle est la cinquième roue du carrosse. Ironiquement, il est impossible d’identifier et combler toutes les failles d’une infrastructure. Essayer est donc une perte de temps et d’argent.

En cas d’attaque, si les informations dont nous disposons ne sont pas suffisantes ou pas pertinentes, il est impossible de comprendre le problème et de le régler. Au contraire, cela génère de l’anxiété et un sentiment d’impuissance contre-productifs. Pour adresser une menace efficacement, il est essentiel de mettre en perspective trois éléments : le périmètre de l’attaque, l’environnement des menaces et les opportunités de faire évoluer la sécurité. Pour faciliter le croisement d’informations, nous faisons la promotion d’un nouveau modèle de sécurité intelligente.

Pour une efficacité optimale, il est important de pouvoir analyser des informations internes et externes. Comprendre les vulnérabilités et évaluer la probabilité d’une attaque demandent une compréhension des enjeux et contraintes internes comme externes. Il est donc essentiel de mieux partager l’information. Et après ? Car c’est un premier pas essentiel, mais ce n’est pas suffisant. Plus notre compréhension est étendue, plus il est facile d’interpréter les signes et de limiter le nombre d’inconnus, mais comment peut-on améliorer nos systèmes de sécurité?

Il est évident qu’il n’existe aucune protection parfait et infaillible, je fais ici référence a un modèle qui peut s’adapter et apprendre au fur et à mesure de l’évolution des processus, des technologies ou des menaces. Je fais référence à un modèle qui nous permet de détecter les attaques et d’y répondre rapidement. Je fais référence à un modèle Big Data.

Transformer les données en bouclier de protection Les organisations doivent pouvoir jouir d’une visibilité total de leurs données, qu’elles soient structurées ou non structurées. Les architectures Big Data seront suffisamment évolutives pour que toutes les données puissent être analysées, permettant aux entreprises de construire une mosaïque d’informations spécifiques à propos de leurs actifs numériques, des utilisateurs et de l’infrastructure. Le système sera alors capable d’identifier et de recouper les comportements anormaux dans un flux continu d’informations.Bien sûr, le système ne sera pas pour autant inviolable mais cela permettra de maintenant un niveau acceptable de risque et de ne pas nous laisser distancer par l’adversaire. Est-ce que ce sera difficile ? Oui, mais les technologies nécessaires pour y arriver sont déjà entre nos mains.

4 documents sur 10 perdus par année sur le web

Une étude Kroll Ontrack révèle que 40 % des entreprises perdent des données dans leurs environnements virtuels chaque année. 33 % seulement des entreprises ayant subi une perte au cours de l’année écoulée ont pu récupérer 100 % de leurs données.

80 % des entreprises pensent que le stockage de données dans un environnement virtuel réduit ou prévient le risque de perte de données pour leur organisation. Pourtant, 40 % des entreprises qui ont recours au stockage virtuel ont subi l’an passé une perte de données à partir de ces environnements.

Cette étude menée par Kroll Ontrack, leader sur le marché de la récupération de données, de la recherche d’informations et de preuves informatiques, révèle des chiffres sur la fréquence des pertes de données dans les environnements virtuels et sur la gestion de la récupération. Ainsi, il en ressort que 84 % des entreprises ont recours à la virtualisation pour le stockage et que près d’un tiers des personnes interrogées ont 75 à 100 % de leur environnement actuel stockés dans un environnement virtualisé. Parmi les entreprises qui stockent des données dans un environnement virtuel, 40 % ont subi au moins une perte de données au cours des 12 derniers mois, contre 65 % en 2011. Fait intéressant, 52 % des entreprises croient que les logiciels de virtualisation diminuent le risque de perte de données.

« C’est une erreur de croire que les environnements virtuels sont intrinsèquement plus sûrs ou moins exposés à la perte de données que les autres supports de stockage », affirme Paul Dujancourt, directeur général de Kroll Ontrack France. « La perte de données virtuelles peut avoir différentes causes, notamment l’altération du système de fichiers, la suppression de machines virtuelles, l’altération d’un disque virtuel interne, la défaillance du système RAID et autre matériel serveur ou de stockage, et la suppression ou l’altération de fichiers contenus dans les systèmes de stockage virtualisés. Les ramifications sont généralement bien plus graves, car le volume de données stockées dans un environnement virtuel est exponentiel par rapport à celui stocké sur un système de stockage ou un serveur physique ».

L’étude révèle en outre que seulement 33 % des entreprises ont réussi à récupérer 100 % de leurs données perdues, ce qui représente une baisse de 21 % par rapport à 2011, où 54 % des entreprises avaient pu récupérer l’intégralité de leurs données. Les 67 % de personnes interrogées restantes ont révélé qu’elles n’avaient pas été en mesure de récupérer toutes les données suite à leur perte de données la plus récente.

« Même si l’utilisation de VMware® en tant qu’infrastructure courante a gagné en maturité et qu’il se produit apparemment moins d’incidents, les entreprises sont toujours frappées par des pertes de données cruciales », souligne Paul Dujancourt, directeur général de Kroll Ontrack France. « Cette diminution de l’aptitude à restaurer entièrement les données prouve qu’il existe un risque élevé de perte permanente des données lorsque les entreprises ne font pas appel à un professionnel expérimenté dans ce type de récupération après une perte de données dans un environnement virtuel ».

Lorsqu’on leur demande comment leur entreprise a tenté la récupération, la majeure partie des personnes interrogées (43 %) indique avoir reconstitué les données. Elles étaient seulement une sur quatre à avoir consulté un spécialiste de la récupération de données.

« La reconstitution des données ne doit pas être le premier réflexe des entreprises, car cette méthode leur coûte beaucoup de temps et de ressources. Des spécialistes expérimentés de la récupération de données tels que Kroll Ontrack ont les processus, les technologies et l’expérience nécessaires pour récupérer les données dans des environnements virtualisés complexes, et permettre ainsi d’assurer le fonctionnement continu des entreprises », ajoute Paul Dujancourt, directeur général de Kroll Ontrack France.

724 professionnels de l’informatique ont participé à cette étude en août 2013. 223 ont répondu à l’étude en personne à l’occasion du VMworld® 2013 aux États-Unis, tandis qu’ils étaient 466 de la région Europe, Moyen-Orient et Afrique et 35 de la région Asie-Pacifique à répondre à l’étude en ligne. La liste complète des questions et des résultats de l’étude est disponible sur demande.

Retour sur le Hacknowledge Tunis

C’est dans une chaleur intense que plus de 110 concurrents se sont retrouvés pour les 12 heures d’épreuves du HackNowLedge contest Tunisie. Organisé par  l’ATAST et Sup’COM, en collaboration avec l’association Française ACISSI, le concours a offert 72 épreuves de hacking éthique dans les très beaux locaux de l’école d’ingénieur située dans la capitale tunisienne. Autant dire que la Tunisie aura fait fort avec des vainqueurs dépassant l’ensemble des autres équipes des éditions antérieures (1 – Tunisie, 2 – France, – 3 Belgique). 6610 points aux compteurs pour la team ForbiddenBits. Autant dire que la finale du 7 décembre prochain s’annonce palpitante. (Reportage sur ce week-end exceptionnel sur zatazweb.tv). Prochaine date, fin octobre, à Alger.

 

HackNowLedge Live – Tunis 2013

Les 28 et 29 septembre, à partir de 18 heures, suivez en direct, le HackNowLedge Contest Tunis 2013 en partenariat avec ACISSI ; ATAST ; Sup’COM, ZATAZ.COM et ZATAZWEB.tv. Après la Côté d’Ivoire, le Maroc, l’Espagne, la Belgique et la France. C’est à Tunis que le H.N.C. a déposé ses conférences et ses 12 heures d’épreuves de Hacking Ethique. 72 épreuves de hacking logiciels, codes, hardware, lock Picking … Retrouvez nous sur Twitter @zataz et @hacknowledgeC. Vous pourrez retrouver dans cette page, … le voyage de l’équipe (selon connexions wifi, ndlr), les conférences (en live) et les 12 heures d’épreuves en streaming vidéo.

 

Des mesures renforcées pour la lutte contre la cybercriminalité

Une nouvelle directive européenne (n° 2013-40/UE du 12 août 2013) relative aux attaques contre les systèmes d’information est entrée en vigueur le 3 septembre 2013. Elle remplace et renforce une décision-cadre du Conseil de l’Union (2005/222/JAI) du 24 février 2005, qui avait déjà pour principal objectif de renforcer la coopération entre les autorités judiciaires des Etats membres grâce à un rapprochement de la législation pénale sanctionnant la cybercriminalité. Donatienne Blin, avocat au département Informatique & réseaux de Courtois Lebel, explique quelles vont être ces nouvelles règles. Les attaques contre les systèmes d’information constituent une menace croissante au sein de l’Union et plus généralement à l’échelle mondiale. Les progrès technologiques permettent aux hackers de construire des méthodes de plus en plus sophistiquées, susceptibles de provoquer des dommages économiques considérables : interruption de l’activité de l’entreprise, perte ou altération de données confidentielles ou personnelles…

L’existence de lacunes et de disparités dans les différentes législations des Etats membres en matière d’attaques contre les systèmes d’information risque d’entraver la lutte contre la cybercriminalité et de ralentir la coopération policière et judiciaire européenne. La directive 2013-40/UE renforce donc les mesures mises en place par la décision-cadre de 2005, avec pour objectif de lutter plus efficacement contre les attaques informatiques au niveau européen. En synthèse, la directive fixe les règles minimales concernant la définition des infractions pénales et les sanctions pénales applicables et améliore la coopération entre les autorités compétentes des Etats membres.

Les infractions pénales mieux définies S’agissant de la mise en place de « règles minimales », on citera :

I – L’adoption de définitions communes s’agissant des éléments constitutifs des infractions pénales suivantes (Art. 3 à 6) :

– accès illégal à un système d’information  – atteinte illégale à l’intégrité d’un système

– atteinte illégale à l’intégrité des données  – interception illégale de ces données ;

II – l’incrimination de la production, de la vente et de l’obtention des outils (programmes) ou dispositifs (code d’accès) conçus pour commettre l’une de ces infractions précitées  (Art.7) ;

III – l’incrimination du fait « d’inciter à commettre » lesdites infractions, d’y participer ou de s’en rendre complice (Art. 8) ;

DSB – le principe de « sanctions effectives, proportionnées et dissuasives » à mettre en place par les Etats membres : des peines d’emprisonnement minimum sont imposées par la directive (Art.9) ;

V – la présence de circonstances aggravantes en cas d’attaque de grande ampleur commise par des organisations criminelles (notamment dans le cas des réseaux dit « zombie »), en cas de préjudice grave, lorsque les attaques sont menées contre une « infrastructure critique » d’un état membre, ou encore en cas d’usurpation d’identité numérique (Art.9) ;

VI – la mise en cause de la responsabilité et la sanction des personnes morales, lorsque les infractions sont commises pour leur compte par toute personne qui exerce un pouvoir de direction (Art.10) ; VII – la responsabilité et la sanction des personnes morales, lorsque « l’absence de surveillance et de contrôle » aura rendu possible l’une des infractions précitées commise pour son compte par ses salariés (Art.10 et 11).

La directive insiste en effet sur le fait qu’il est nécessaire de « garantir des niveaux de protection appropriés contre les menaces et les vulnérabilités pouvant être raisonnablement identifiées » : la responsabilité de la personne morale devra donc être engagée dès lors que celle-ci n’a pas, « de toute évidence », assuré un niveau de protection suffisant contre les cyberattaques commises pour son compte (Considérant 26).

Des dispositions contraignantes pour les entreprises Les dispositions des articles 10 et 11 sont donc particulièrement contraignantes à l’égard des entreprises, à qui il revient d’apporter la preuve de leurs diligences en matière de surveillance et de protection contre les cyberattaques commises par leurs propres salariés.

Pour s’exonérer de leur responsabilité, celles-ci devront donc démontrer cumulativement :

A –  que la vulnérabilité ou la menace ne pouvait pas être raisonnablement identifiée ou anticipée (soit au regard de l’état de l’art, soit au regard des moyens déployés par l’auteur de l’attaque pour dissimuler ses actes au sein de l’entreprise) ;

B – avoir mis en œuvre en interne des mesures préventives, à la fois juridiques (dispositions spécifiques dans la charte informatique par exemple) et techniques (logiciel de surveillance et de contrôle) de protection contre les cyberattaques susceptibles d’être commises par leurs employés.

La coopération entre Etats membres est renforcée S’agissant de la coopération entre Etats membres, la directive prévoit :

A – la mise en place de réseaux de coopération et de partenariat pour permettre l’échange d’informations, destinées à prévenir et à combattre la cybercriminalité ;

B – que les Etats membres doivent désormais disposer « d’un point de contact national opérationnel », et recourir, au niveau européen, au « réseau existant de points de contact opérationnels » (art. 13) ;

C – que ces réseaux devront être disponibles 24h/24 et 7j/7 ; de plus, des procédures pour répondre aux demandes urgentes sous huit heures devront être mises en place par les Etats membres (Art.13).

La France devra transposer les dispositions imposées par cette directive au plus tard le 4 septembre 2015.  Par le Cabinet d’avocats d’affaires français Courtois Lebel pour DataSecurityBreach.fr.

Cheval Troie infectant les mobiles via « alien botnets »

Le tout premier cas de cheval Troie infectant  les mobiles via « alien botnets ». Depuis trois mois, les analystes de Kaspersky Lab étudient le mode de propagation du cheval de Troie Obad.a, une application malveillante détectée sur Android. Datasecuritybreach.fr a appris que les criminels qui se cachent derrière ce cheval de Troie ont adopté une technique inédite pour répandre leur malware. En effet, celui-ci se propage par le biais de botnets contrôlés par d’autres groupes criminels, ce qui est une première dans l’histoire de la cybercriminalité visant les terminaux mobiles. Il ressort aussi clairement que Obad.a se retrouve principalement dans les pays de la CEI (ex-URSS). Au total, 83% des tentatives d’infections ont été enregistrées en Russie, tandis que d’autres ont également été détectées sur des équipements mobiles en Ukraine, au Bélarus, en Ouzbékistan et au Kazakhstan.

Le modèle de diffusion le plus intéressant consiste en la propagation de diverses versions de Obad.a avec SMS.AndroidOS.Opfake.a. Cette double tentative d’infection commence par l’envoi d’un texto demandant au destinataire de télécharger un message reçu récemment. Si la victime clique sur le lien fourni, un fichier contenant Opfake.a se télécharge automatiquement sur son smartphone ou sa tablette.

Le fichier malveillant ne peut s’installer seulement si l’utilisateur le lance : dans ce cas, le cheval de Troie envoie d’autres messages à tous les contacts figurant sur le terminal qu’il vient d’infecter. Le fait de cliquer sur le lien contenu dans ces messages déclenche le téléchargement de Obad.a. Le système est parfaitement organisé : un opérateur de réseau mobile russe a signalé plus de 600 messages de ce type en l’espace de cinq heures, à peine, ce qui révèle une diffusion de masse. Dans la plupart des cas, le malware s’est propagé à partir d’appareils déjà contaminés.

En dehors des botnets mobiles, ce cheval de Troie, d’une grande complexité, est également diffusé par l’intermédiaire de spams. Typiquement, un message avertissant le destinataire de l’existence d’une « dette » impayée incite celui-ci à suivre un lien qui va télécharger automatiquement Obad.a sur son mobile. Là encore, il faut que l’utilisateur ouvre le fichier téléchargé pour que le cheval de Troie s’installe.

De fausses boutiques d’applications propagent également Backdoor.AndroidOS.Obad.a. Elles imitent le contenu de pages Google Play, remplaçant les liens authentiques par d’autres, malveillants. Lorsque des sites légitimes sont piratés et leurs utilisateurs redirigés vers des sites dangereux, Obad.a cible exclusivement les mobiles : si les victimes potentielles arrivent sur le site à partir d’un ordinateur, rien ne se passe. En revanche, les smartphones et tablettes, quelle que soit leur plate-forme, sont en danger.

« En trois mois, nous avons découvert 12 versions de Backdoor.AndroidOS.Obad.a. Toutes présentent le même jeu de fonctionnalités et un degré élevé de masquage du code. Aussi, chacune utilise une vulnérabilité d’Android OS qui confère au malware les droits DeviceAdministrator et le rend bien plus difficile à éliminer. Dès que nous avons fait cette découverte, nous en avons informé Google et la faille en question a été corrigée dans Android 4.3. Cependant, seuls quelques modèles récents de smartphones et de tablettes sont dotés de cette version et les appareils plus anciens restent menacés. Obad.a, qui exploite un grand nombre de vulnérabilités non publiées, se comporte davantage comme un malware Windows qu’à d’autres chevaux de Troie pour Android », explique à Data security breach Roman Unuchek, expert en antivirus chez Kaspersky Lab.

Pensez à vos mises à jour

Mardi 17 septembre, une nouvelle vulnérabilité zero-day affectant toutes les versions d’Internet Explorer a été annoncée par Microsoft. Cette vulnérabilité peut corrompre la mémoire de manière à permettre aux attaquants d’exécuter des codes arbitraires. L’attaque fonctionne en attirant des utilisateurs vers des sites conçus pour l’occasion et qui abrite cette vulnérabilité dirigée contre Internet Explorer. Jusqu’à présent, cette vulnérabilité a été utilisée dans un nombre limité d’attaques ciblées. Microsoft a pris connaissance de cette vulnérabilité et a posté une alerte sur le sujet. L’éditeur n’a pas encore distribué de patch, mais a fourni une solution  temporaire – cf. “Fix It” – qui devrait servir jusqu’à ce qu’une mise à jour en matière de sécurité soit disponible. (Symantec)