Archives de catégorie : Mise à jour

Planter Skype à coup de http://:

Planter le Skype d’un correspondant et l’empêcher de redémarrer la machine, simple comme un message de 8 signes.

Nous avions vu, la semaine dernière, comment une commande mal interprétée dans certains iPhone, utilisant une version iMessage boguée (L’ensemble des iPhone n’était pas sensible à ce bug comme on a pu le lire un peu partout, NDLR).

Cette fois, prenons Skype avec une vulnérabilité bien plus gênante. Que vous soyez sous iOS, Android, Windows (sauf Windows 8.1) ou Mac, le fait d’envoyer le message  » http://:  » à un correspondant fait planter son outil de communication en ligne. Plus gênant encore, le chercheur russe qui est tombé sur ce bug, s’est rendu compte que le « code » continué le blocage de Skype si le message n’était pas effacé par l’émetteur. La solution, réinstaller l’outil de Microsoft dans sa nouvelle version. La rédaction s’est amusée à bloquer ses propres Skype sous MAC (OS X 10.10.3) ou Windows (Skype 7.3.0.101). Ca fonctionne malheureusement que trop bien. Imaginez les entreprises, utilisatrices de ce moyen de conversation. Lors d’un rendez-vous important, plus possible de communiquer. Bref, mise à jour obligatoire !

Les Risques Cachés de l’Explosion du Trafic HTTPS

Si vous n’êtes pas préparé à une forte augmentation du trafic HTTPS, votre réseau est menacé !

Paradoxal, non ? HTTPS, après tout, est une bonne chose. Comme tout le monde le sait, HTTPS est la version sécurisée du Hypertext Transfer Protocol (HTTP), qui utilise le protocole SSL/TLS pour crypter et protéger le trafic web. Si vous souhaitez privatiser n’importe quelle action en ligne — qu’il s’agisse de l’achat de nouvelles chaussures ou du paiement d’une facture— HTTPS est ce qui protège vos communications des regards mal intentionnés.

Les professionnels de la sécurité ont toujours encouragé l’utilisation d’HTTPS par les applications web. Il semble que leurs vœux aient été exhaussés. Comme le confirme l’ouvrage The Cost of “S” in HTTPS, 50% des flux sur le web sont aujourd’hui sécurisés. En fait, beaucoup des plus grands sites web ont adopté HTTPS comme leur protocole par défaut, dont Google, Facebook et YouTube. Mieux encore, les fournisseurs de navigateurs tels que Google ont même commencé à considérer toutes les pages non HTTPS comme non sécurisées, un nouveau pas vers la standardisation par défaut d’HTTPS.

De nombreux facteurs contribuent à cette ruée vers HTTPS, dont le principal est probablement « l’effet Snowden. » Certes, les spécialistes ont toujours compris la facilité avec laquelle nos conversations sur Internet peuvent être interceptées, mais les documents secrets dévoilés par Edward Snowden n’ont pas seulement permis au grand public d’identifier le risque du ‘man-in-the-middle’ (MitM), mais ont prouvé que les gouvernements y ont participé activement depuis des années. Maintenant que nous savons que quelqu’un nous regarde, nous prenons la protection de nos conversations beaucoup plus sérieusement.

Au sens large, cet accroissement du trafic HTTPS est une bonne chose. Toutefois, sous la surface il dissimule deux écueils qui peuvent sérieusement affecter votre sécurité, si vous n’y êtes pas préparé. Spécifiquement,

1.      Les méchants utilisent aussi HTTPS,
2.      La sécurisation de ce trafic entraîne de nouvelles contraintes en matière de performances.

Les avantages que vous retirez d’HTTPS profitent également aux hackers. Les pirates veulent dissimuler leurs communications, qu’il s’agisse de leurs téléchargements de malware ou des canaux de commande et de contrôle (C&C) que leur malware utilise pour communiquer avec eux. HTTPS fournit un mécanisme très efficace pour faire précisément cela. Les méchants ont compris que HTTPS est typiquement un « trou noir » pour vos outils de sécurité réseau, et ont donc commencé à l’utiliser pour leurs activités malveillantes, afin de les masquer.

C’est la raison pour laquelle il est plus important que jamais de commencer à sécuriser HTTPS. Vous avez besoin de solutions de sécurité capables de “voir” à l’intérieur des communications HTTPS, et d’y appliquer les scans traditionnels de sécurité (IPS, antivirus, etc.).

Heureusement, il existe une solution à ce problème. De nombreuses solutions de sécurité réseau actuelles, telles que de nouvelles versions de boîtiers UTM, des firewalls de nouvelle génération (NGFW), et d’autres proxies de sécurité, disposent de passerelles sur la couche applicative ou de capacités d’inspection DPI pour HTTPS. En gros, ils effectuent une attaque MitM « amicale » sur HTTPS afin de le décrypter de façon temporaire et de mettre en œuvre les scans de sécurité. Le boîtier ré encrypte ensuite le trafic pour le délivrer au réseau. Ces outils nécessitent que vos clients acceptent un certificat numérique, afin de maintenir la confidentialité de la connexion HTTPS. En bref, ils vous permettent de potentiellement détecter des activités malicieuses dans un trafic normalement indéchiffrable, sans remettre en cause la vie privée de vos utilisateurs.

Toutefois, sécuriser le trafic HTTPS met en lumière et exacerbe le second problème – les contraintes d’HTTPS en matière de performances. En termes simples, encrypter quelque chose consomme des ressources de traitement et accroît le volume du trafic. Si vous désirez savoir dans quelle proportion, il vous suffit de consulter l’ouvrage que j’ai cité précédemment. En gros, les conséquences ne sont pas négligeables, mais nous disposons généralement des ressources processeur et réseau pour les gérer… Ceci, avant d’y ajouter les solutions de sécurité dont j’ai parlé plus haut.

Comme je l’ai mentionné précédemment, des solutions de sécurité peuvent maintenant décrypter le trafic HTTPS. Toutefois, ce décryptage double le temps de traitement d’HTTPS, le boîtier de sécurité devant décrypter puis ré encrypter avant de délivrer le trafic. De plus, dans l’environnement actuel riche de menaces, vous souhaiterez que plusieurs couches de sécurité (par exemple IPS, antivirus, détection C&C) contrôlent votre trafic HTTPS. Si vous avez mis en place un contrôle de sécurité séparé pour chaque couche, chacune d’entre elles nécessite un traitement, ce qui ralentit singulièrement le trafic. Si 50% du trafic Internet est en protocole HTTPS, cela représente un vrai goulet d’étranglement.

La solution ? Utiliser des contrôles de sécurité tout en un conçus pour traiter la charge HTTPS. Un des avantages des nouveaux boîtiers UTM et des firewalls de nouvelle génération est que leurs couches de sécurité sont toutes appliquées en un seul point. Ceci veut dire qu’ils n’ont à décrypter HTTPS qu’une seule fois. Cependant, si votre sécurité dépend à ce point d’un seul boîtier, mieux vaut être sûr qu’il sera capable de supporter la charge. Beaucoup de boîtiers UTM ou Next Generation Firewalls mettent en avant leurs performances firewall, qui ne tiennent pas compte des autres contrôles de sécurité et de l’inspection des paquets HTTPS. Il est donc très important d’examiner la performance du boîtier lorsque tous les contrôles de sécurité sont activés, et spécialement l’inspection des paquets HTTPS. Ce n’est qu’une fois cette vérification faite que vous saurez si votre boîtier sera capable ou non de traiter, et de sécuriser, l’explosion des flux HTTPS.

Pour résumer, l’usage accru du protocole HTTPS est une très bonne chose pour la sécurité du web. Toutefois, vous devez vous assurer que vos solutions de sécurité en place sont capables réellement d’identifier les menaces à l’intérieur d’HTTPS, et qu’elles peuvent supporter l’accroissement de la charge HTTPS induit par l’effet Snowden. (Par Pierre Poggy, Country Manager Watchguard France / TechDirt)

Stegosploit : l’outil qui cache un code malveillant dans une image

Lors de la conférence Hack In The Box d’Amsterdam, un chercheur en sécurité informatique présente Stegosploit, un outil qui permet de cacher un code malveillant dans une image.

Imaginez, vous êtes en train de surfer quand soudain votre machine devient folle ! Un code malveillant vient d’être installé alors que vous avez un antivirus et vos logiciels à jour. Une image, affichait par un site que vous veniez de visiter vient de lancer l’attaque. De la science-fiction ? Pas avec les preuves de Saumil Shah, un chercheur en sécurité informatique.

L’ingénieur a expliqué lors de la conférence (HiP) Hack In The Box que des pirates étaient très certainement en train d’exploiter sa découverte. L’idée, cacher un code malveillant dans une image en utilisant la stéganographie (cacher une information dans un autre document, NDR). Des recherches de Shah est sorti Stegosploit, un logiciel qui code en Javascript un logiciel malveillant dans les pixels d’une image au format JPEG ou PNG.

Signatures numériques

Peut-on se passer de l’e-mail dans le cadre de ses activités professionnelles ? Pratique et instantanée, la communication par e-mail s’est imposée au quotidien dans l’entreprise. Certaines études évaluent à plus de 100 milliards le nombre d’e-mails professionnels qui sont échangés chaque jour.

Malgré ses nombreux atouts, l’e-mail présente également certains risques. Des récits de fuites de données sensibles font régulièrement la une des médias. Un des derniers incidents en date : la récente divulgation des numéros de passeport de 31 leaders mondiaux. En cause ? La fonctionnalité de saisie automatique à partir du carnet d’adresses d’Outlook. Cette fonctionnalité – aussi pratique soit-elle – ne fait qu’accentuer le risque de diffuser, par erreur, des données confidentielles.

Malgré l’augmentation du nombre d’erreurs d’aiguillage d’e-mails et l’évolution du contexte législatif – comme en atteste la récente loi australienne sur l’obligation de conserver des métadonnées et d’autres textes réglementant la transmission de données confidentielles (HIPAA, FIPPA et PCI) –, on peut s’étonner que les entreprises ne soient pas plus nombreuses à choisir de sécuriser le contenu de leurs e-mails.

L’e-mail est sans doute un peu trop pratique à en juger par la facilité avec laquelle des informations sensibles peuvent être envoyées, au risque de tomber dans les mauvaises mains.

Quelques chiffres
53 % des employés ont déjà reçu des données sensibles d’entreprise non cryptées par e-mail ou en pièces jointes. (2)
21 % des employés déclarent envoyer des données sensibles sans les chiffrer2. Les coûts liés à la perte de données s’envolent, sans parler des conséquences sur la réputation des entreprises et des éventuelles répercussions sur le plan juridique en cas de violation de la réglementation sur la  transmission et le stockage de données confidentielles (notamment dans le cadre des lois HIPAA et FIPPA, et du standard PCI).
22 % des entreprises sont concernées chaque année par la perte de données via e-mail. (3)
3,5 millions de dollars : coût moyen d’une violation de données pour une entreprise. (4)

La solution ?
Il existe heureusement des solutions de sécurité des emails qui mettent les utilisateurs et leur entreprise à l’abri de ces menaces. La signature numérique et le chiffrement des courriels garantissent la confidentialité d’un message et évitent que des données sensibles ne tombent dans de mauvaises mains. Le destinataire a également l’assurance de l’identité réelle de l’expéditeur de l’e-mail et que le contenu du message n’a pas été modifié après son envoi.

Le chiffrement d’un e-mail revient à sceller son message puis à le déposer dans un dossier verrouillé dont seul le destinataire prévu possède la clé. Il est alors impossible pour une personne interceptant le message, pendant son transit ou à son emplacement de stockage sur le serveur, d’en voir le contenu. Sur le plan de la sécurité, le chiffrement des e-mails présente les avantages suivants :

Confidentialité : le processus de chiffrement requiert des informations de la part du destinataire prévu, qui est le seul à pouvoir consulter le contenu déchiffré.
Intégrité du message : une partie du processus de déchiffrement consiste à vérifier que le contenu du message d’origine chiffré correspond au nouvel mail déchiffré. Le moindre changement apporté au message d’origine ferait échouer le processus de déchiffrement.

Avant de choisir une solution, il est important d’avoir en tête plusieurs choses. L’utilisateur est le mieux placé, car il connaît son entreprise mieux que personne. Phishing, perte de données… quels sont ses principaux sujets de préoccupation ? Quelle est l’infrastructure de messagerie en place dans l’entreprise ? Quel est le cadre réglementaire ? Les réponses propres à chaque entreprise orienteront les choix vers la solution la plus appropriée.

Sources :
1 Email Statistics Report 2013-2017, The Radicati Group, Inc.
2 SilverSky Email Security Habits Survey Report, SilverSky, 2013
3 Best Practices in Email, Web, and Social Media Security, Osterman Research, Inc., January 2014
4 Global Cost of Data Breach St’sudy, Ponemon Institute

Un antivirus collaboratif Made in France à 3€

La société d’édition AxBx annonce la sortie de la version « C.E » de son antivirus VirusKeeper. VirusKeeper C.E (C.E pour Collaborative Edition) est un antivirus complet dont la licence est d’un genre nouveau.

La Collaborative Edition de VirusKeeper propose une licence de la version complète de l’antivirus en échange d’une collaboration des utilisateurs à l’amélioration du produit et d’un coût de licence réduit au minimum. La licence VirusKeeper C.E est en effet proposée au tarif de 3 € soit près de 10 fois moins cher que le coût d’une licence antivirus habituelle.

Ce nouveau type de licence répond aux besoins des utilisateurs qui avaient le choix entre les antivirus commerciaux dont le coût annuel varient de 30 à 60 € et des antivirus gratuits mais limités ou bridés qui s’avèrent décevants et insuffisants. « Nous avions régulièrement des demandes de la part des étudiants et des seniors qui souhaitaient acquérir notre antivirus VirusKeeper mais dont le budget ne le permettait pas. D’autre part, des utilisateurs nous proposent leur aide pour enrichir notre produit. Nous avons donc réfléchi à une nouvelle approche « gagnant/gagnant » où l’utilisateur pourrait disposer d’un antivirus de haut niveau en version complète sans limitation à des conditions accessibles à tous et nous faire part de ses retours pour améliorer encore le produit. » explique à DataSecurityBreach.fr Grégory SNAUWAERT, Dirigeant-fondateur d’AxBx.

Autre nouveauté, l’utilisateur peut régler sa licence par SMS ou d’un simple appel téléphonique ! Les moyens classiques (CB, PayPal) sont également supportés. Rappelons que VirusKeeper est le seul antivirus français. Il repose sur un moteur d’analyse comportementale exclusif qui lui permet de détecter les malwares connus ou non. L’analyse comportementale présente également l’énorme avantage de consommer très peu de ressources contrairement aux technologies de type scanner. Ainsi VirusKeeper consomme très peu de mémoire et ne ralentit pas l’ordinateur.

A noter que l’outil propose un gestionnaire de cookies (possible d’effacer les fichiers, NDR) ou encore le très pratique module Vikee qui analyse les programmes installés sur votre système et contrôle que les mises à jours critiques de sécurité ont bien été installées.

Attaque de masse de Locker, un nouveau ransomware mort né

Voilà qui reste étonnant. Un étudiant ayant mis en place une démonstration qui a mal tourné ? Le code malveillant Locker touche des centaines de machines. Son auteur s’excuse et diffuse de quoi se soigner ?

Il se nomme Poka BrightMinds. Derrière ce pseudonyme, l’auteur du ransomware V Locker. Depuis le 25 mai, ce microbe infecte et chiffre des milliers de données dans le monde. Une démonstration qui aurait mal tourné ? Son auteur vient de s’excuser en diffusant la base de données des clés publiques, privées et bitcoins employés par V Locker.

Dans la foulée, et avec la présence de ces données, un outil a été réalisé afin de déchiffrer les fichiers. Locker Unlocker va déchiffrer les fichiers infectés par « v Locker ». L’ensemble de la base de données des clés a été inclus dans l’outil. Bilan, le programme de Nathan Scott fait tout de même 70 Mo mais permet de sauver les contenus des disques durs piégés. Attention, cette version ne fonctionnera que pour les victimes qui connaissent leur adresse BitCoin. Une adresse donnée lors de l’attaque.

Outils anti ransomwares

Disque dur bloqué, fichiers chiffrés, … les attaques de ransomwares n’ont jamais été aussi nombreuses. Un kit de sauvetage vient d’être diffusé. Il ne corrige pas toutes les possibilités malveillantes, mais permet déjà d’y voir plus clair.

L’internaute Jada Cyrus a compilé un kit de secours pour aider les victimes de ransomwares à déchiffrer les fichiers verrouillés. Cette boite à outils serait efficace contre les variantes de CryptoLocker, TeslaCrypt, et CoinVault, trois logiciels rançonneurs malheureusement très populaire sur la toile… et dans les ordinateurs de leurs victimes. « Nous avons des dizaines de cas » souligne à DataSecurityBreach.fr un technicien officiant dans une boutique informatique du Nord de la France, à Seclin. « Beaucoup de personnes se retrouvent avec leurs fichiers chiffrés et n’hésitent pas à payer pour retrouver leurs biens« .

ZATAZ.COM a proposé, il y a quelques semaines, un article les premières minutes d’une attaque d’un ransomware. De quoi vous donner une idée de l’efficacité de ce genre d’attaque. Pour rappel, pour se protéger de ce genre de cochonnerie : Ne pas télécharger ou cliquer sur n’importe quoi ; Un courriel proposant un fichier joint de types .rar ; .zip ; .exe ; .svg ; … sont à bannir. Les alertes s’ouvrant dans votre navigateur vous annonçant « des virus » ou une mise à jour urgente de VLC (vidéo, NDR) ; Flash ; … ne sont pas à prendre à la lettre. Un antivirus mis à jour est obligatoire. La meilleure des défenses face à ce genre d’attaque reste la réflexion. Ce kit regroupe des anti ransomwares pour BitCryptor, CoinVault, CryptoLocker, FBI Ransomware, PC Lock, Tesla Crypt, Torrent Locker.

Un faux courriel, une pièce jointe piégée et le disque dur est chiffré !

Pendant ce temps…

Le Ministère de la justice Vietnamien est devenu la dernière victime de taille d’une attaque d’un ransomware. Plusieurs ordinateurs connectés au réseau du ministère ont été infectés par le malware. Beaucoup de données « importantes » se sont retrouvées cryptés. Comme il n’y a aucun moyen de récupérer les données autres que de payer la rançon, il est très probable que le ministère va perdre toutes ses données. Espérons pour ce ministère que les mots « sauvegardes », « Backup » ou « Kar surxng kahxmul » ne lui soit pas inconnu.

Le kit est à télécharger ICI.

Des millions de routeurs en danger

Des millions de routeurs de marques connues en danger. Une faille permet de bloquer les machines, à distance.

La société SEC Consult Vulnerability Lab vient d’annoncer qu’une faille, visant des millions de routeurs, permettait de bloquer un routeur Internet via une manipulation particulièrement formulée. Visé, le noyau Linux des routeurs, l’utilisation de NetUSB KCodes et le port TCP 20005. Un débordement de mémoire qui fait que les routeurs tombent en panne. Ce port permet un accès réseau aux périphériques (USB, imprimante, …) connectées au routeur.

TP-Link a publié des correctifs pour 40 de ses produits. Netgear vient de diffuser un patch pour 14 de ses machines. Quelques 24 autres fournisseurs, y compris D-Link et Western Digital sont potentiellement concernés par la faille.

WordPress ou lorsque la moitié des sites Web du Net sont vulnérables

Le 21 avril, WordPress a émis un avis de sécurité critique et « vivement encouragé » ses utilisateurs à mettre à jour « immédiatement » leurs sites Web. En règle générale, l’utilisation de ces termes alarmants est symptomatique d’une menace majeure. Et c’était effectivement le cas.

WordPress domine tellement le marché des CMS que près de 50% de l’ensemble des sites Web s’appuient sur ce système de gestion de contenu. Ce récent avis de sécurité résout de nombreuses vulnérabilités dont certaines étaient critiques puisqu’un attaquant pouvait obtenir un accès administrateur pour n’importe lequel des millions de sites Web fonctionnant sous WordPress. La vulnérabilité la plus sensible affecte la version 4.1.1 de WordPress et les versions antérieures.

Pour commencer, MySQL prend des libertés avec UTF-8

Le chercheur Cedric Van Bockhaven a découvert que le jeu de caractères UTF-8 utilisé par MySQL ne supportait que des caractères encodés sur 3 octets, ce qui est plus que suffisant pour la plupart des langues modernes (BMP), mais pas assez pour les caractères supplémentaires (SMP) tels que le superbe cheval de manège (U+1F3A0) ou le joli petit poussin vu de face (U+1F425) …

Si vous tentez d’insérer une chaîne de caractères contenant l’un de ces magnifiques animaux dans une colonne de type UTF-8, MySQL tronquera la chaîne de caractères après le caractère encodé sur 4 octets et avertira l’administrateur de la présence d’une «Incorrect string value». Le seul moyen de prévenir ce type d’insertion est de configurer MySQL en mode strict, ce qui n’est pas le cas par défaut.

Malheureusement, le fonctionnement de WordPress est basé sur MySQL et le CMS n’utilise pas le mode strict.

Ensuite, on exploite la faille

Lorsqu’on parle de troncation, le Cross-site Scripting (XSS) n’est jamais très loin. M. Van Bockhaven a découvert que le même comportement de troncation UTF-8 permettait d’exploiter la fonctionnalité de commentaires de WordPress et d’insérer des scripts, quel que soit le thème WP. Le chercheur a pu modifier les mots de passe, créer un nouveau profil administrateur et exécuter à peu près n’importe quelle action sur le CMS.

Un autre exploit a été révélé le lendemain à partir du même problème de troncation. Jouko Pynnönen a en effet découvert que la taille des entrées du type TEXT de MySQL est limitée à 64 kilo-octets. Un très long commentaire sera donc tronqué tout comme le caractère encodé sur 4 octets de M. Van Bockhaven et avec les mêmes conséquences. Pour résoudre cette deuxième vulnérabilité, WordPress a publié un nouvel avis de sécurité (4.2.1)


Ensuite, WordPress corrige

L’équipe chargée de la sécurité de WordPress a résolu le problème UTF-8 via la mise à jour 4.1.2 du 21 avril qui prend désormais pleinement en charge les caractères encodés sur 4 octets en modifiant le jeu de caractères MySQL utilisé par défaut dans WordPress en UTF-8MB4. Une semaine plus tard, une nouvelle mise à jour 4.2.1 réglait le problème de troncation lors de l’insertion de longs commentaires. Les vulnérabilités XSS liées à ces problèmes ne seront donc plus exploitables.

L’équipe a également résolu d’autres problèmes de sécurité concernant encore XSS dans une version plus ancienne de WordPress ainsi que celui de l’injection de codes SQL dans certains plug-ins vulnérables. Le 7 mai, l’équipe sécurité de WordPress publie une nouvelle version 4.2.2. Cette fois c’est une vulnérabilité de type DOM XSS qui cible le CMS… (Par Jerôme Clauzade, Qualys)

Analyse Patch Tuesday de Mai 2015

Le Patch Tuesday de mai 2015 est plutôt consistant. En effet, Microsoft a publié 13 bulletins pour mai, ce qui porte à 53 le nombre de bulletins depuis le début de l’année, un nombre un peu supérieur à celui constaté ces cinq dernières années, 2015 était peut-être même l’année la plus active à ce jour en la matière. Notre suivi interne du nombre de vulnérabilités indique que plus de 140 bulletins ont été publiés depuis le début de l’année, également un autre nouveau record :

Nombre de bulletins Microsoft par an

Le principal patch du mois est MS15-043 pour Internet Explorer (IE). Il résout 22 vulnérabilités et expositions courantes (CVE) dont 14 classées comme critiques. Les CVE présentes dans IE permettent d’exécuter du code à distance (RCE) sur la machine ciblée en dirigeant la proie vers une page Web malveillante. Pour ce faire, l’attaquant dispose de tout un éventail de techniques dans leur son arsenal.

Il peut notamment :

  • Attaquer des logiciels couramment utilisés pour les blogs et les forums pour prendre le contrôle du site Web puis y insérer des liens vers des pages malveillantes. La campagne SoakSoak constitue un bon exemple de ces pratiques. De récentes vulnérabilités de cette classe ont été découvertes dans le moteur d’e-commerce Magento ainsi que dans le CMS WordPress.

  • Exploiter les services de fournisseurs de publicités en ligne pour insérer des liens malveillants qui seront automatiquement inclus dans des sites Web de confiance utilisant les services de ces fournisseurs, comme cela s’est encore produit récemment avec MadAdsMedia.

  • Utiliser l’empoisonnement des moteurs de recherche, une technique dérivée de l’optimisation pour les moteurs de recherche (SEO) pour attirer le trafic vers des sites spécifiques hébergeant ce contenu malveillant. Tous les sujets d’actualité sont bons : bébés royaux, accidents, événements sportifs récents, streaming gratuit, etc.

Les pirates ont à leur disposition de nombreux exploits destinés à tout un éventail de vulnérabilités et qu’ils adaptent à la machine ciblée. On peut avancer sans se tromper que leurs vecteurs d’attaque préférés sont notamment Internet Explorer, les vulnérabilités Windows natives et Adobe Flash, vecteurs pour lesquels sont diffusées des mises à jour mensuelles car plus de 20 vulnérabilités et expositions courantes affectent ces derniers chaque mois. Préparez-vous à installer ces mises à jour aussi rapidement que possible. Mais dans quel délai ? Le tout dernier rapport d’enquête sur les failles de données (VDBIR) publié par Verizon en avril 2015 indique que 50% des vulnérabilités récemment exploitées qu’ils ont identifiées l’ont été dans un délai de deux semaines.

Mais toutes ne sont pas exploitées. En fait, en 2014, seulement 5% de l’ensemble des vulnérabilités de type RCE au sein des logiciels Microsoft (voir leur présentation à RSA 2015) sont en fin de compte devenus des exploits fonctionnels :

La difficulté est de prédire quels sont ces 5%. Il est important de s’intéresser au passé pour voir ce qui a été attaqué et quelles vulnérabilités sont concernées par les packs d’exploits afin de se préparer en conséquence. US-CERT vient de publier une recommandation de 30 CVE fréquemment attaqués selon eux tandis que le BSI, l’Office fédéral allemand de la sécurité des technologies de l’information, agite aussi une liste des CVE à rechercher. Pour faire court, Windows, Internet Explorer, Adobe Flash, Java et Office figurent tout en haut de leur liste.

Mais revenons à notre Patch Tuesday si vous le voulez bien. Notre deuxième priorité est le bulletin MS15-044 qui résout deux vulnérabilités critiques au sein de polices de la bibliothèque GDI+ et qui affectent de nombreux produits Microsoft. Les pirates peuvent utiliser des pages Web ou des documents contenant des polices malveillantes pour exécuter du code à distance. Le déploiement de cette mise à jour de sécurité MS15-044 est hautement prioritaire.

Le bulletin MS15-046 est seulement classé comme important par Microsoft, mais il résout des vulnérabilités de format de fichier RCE à la fois dans Word et Excel que des pirates pourraient exploiter pour prendre le contrôle des machines de vos utilisateurs. Ces deux vulnérabilités ont pour vecteur d’attaque des documents attachés à un email envoyé au compte de messagerie de vos utilisateurs dans l’espoir que ces derniers ouvrent les pièces jointes. Et environ 10% des cibles les ouvrent selon des données de l’APWG (http://www.antiphishing.org) fournies dans le rapport VDBIR de Verizon.

À propos de vulnérabilités au sein de formats de fichiers entraînant une exécution RCE, Adobe diffuse également un patch ce mois-ci. Ce dernier résout des problèmes critiques dans Adobe Flash et Adobe Reader/Acrobat via les bulletins de sécurité APSB15-09 et APSB15-10. Pour Adobe Reader, le vecteur d’attaque est semblable au scénario Office décrit plus haut, à savoir qu’un pirate doit inciter un utilisateur à ouvrir un document PDF joint formaté de manière à exécuter l’exploit. Une fois installés sur la machine, les attaquants exploiteront ensuite une deuxième vulnérabilité pour obtenir des privilèges d’administration système, par exemple une vulnérabilité au niveau du noyau que Microsoft résout dans ses bulletins MS15-051 et MS15-052. Intégrez les deux bulletins à votre programme de patch critique.

Les autres bulletins de sécurité critiques concernent Journal Windows avec six vulnérabilités. Deux des vulnérabilités sont publiquement connues sans être pour autant exploitées. Corrigez rapidement et envisagez de désactiver l’application de prise de notes Journal Windows. Ne connaissant personne qui utilise cette application, je recommande donc de suivre la solution de contournement décrite dans l’avis de sécurité et de neutraliser la description du fichier « .jnl » pour contrer cette attaque et les prochaines à venir contre ce logiciel.

C’en est fini des bulletins de sécurité critiques pour mai. Les autres avis de sécurité concernent un certain nombre d’autres produits Microsoft parmi lesquels le logiciel serveur Sharepoint qui profite d’un patch pour une vulnérabilité de type RCE potentiel dans MS15-047.

Corrigez rapidement, d’ici deux semaines si vous le pouvez. (Par wkandek)