Archives de catégorie : Cybersécurité

Actualités liées à la CyberSecurité.

Une IA pour combattre le harcèlement sexuel et la discrimination au travail

Les solutions d’Intelligence Artificielle (IA) dédiées aux ressources humaines, que la plupart des entreprises d’envergure internationale développent ou utilisent, sont régulièrement pointées du doigt pour leurs systèmes jugés discriminatoires. A contrario à la Direction des Ressources Humaines du comté de Los Angeles, l’IA est du côté de ceux qui croient en l’équité.  Au cours du 1er trimestre de 2019, un système d’enquête basé sur l’IA, capable de détecter les comportements d’employés suggérant un risque futur, en termes de harcèlement sexuel et de discrimination en entreprise, sera déployé dans le comté de Los Angeles.

La DRH du comté de Los Angeles travaille sur la mise à jour de ses normes et procédures relatives aux relations interpersonnelles, afin de protéger ses 111 000 employés contre tout préjudice. « Nous souhaitons déployer l’Intelligence Artificielle et l’automatisation des processus pour obtenir des informations sur les problèmes comportementaux », explique Murtaza Masood, DHR Assistant Director au comté de Los Angeles. « Mais l’objectif n’est pas le suivi et le profilage individualisés, et c’est là que se croisent les lignes éthique et juridique. La technologie n’est pas encore là pour prédire le comportement individuel », ajoute-t-il.

L’objectif de cette IA est de rechercher les facteurs qui contribuent à certains comportements, de détecter des schémas comportementaux, ainsi que la formation de tendances au fur et à mesure qu’elles apparaissent, afin d’être proactif et de réagir avant, et non pas après le méfait. A terme, cela permettra de créer des normes et des formations internes visant à encourager les bons comportements et à minimiser les mauvais.

Pour ce faire, le comté suit l’activité des employés sur leurs ordinateurs professionnels et leurs e-mails, grâce à la technologie d’OpenText. « L’intelligence artificielle et l’automatisation des processus peuvent réellement aider les enquêteurs – entreprises ou forces de l’ordre – à mieux comprendre et identifier les schémas comportementaux. Cependant, le suivi personnalisé dépasse la technologie disponible et créerait des problèmes éthiques. OpenText collabore avec le comté de Los Angeles afin d’appliquer des analyses permettant d’améliorer les enquêtes sur le harcèlement, d’accélérer le processus de résolution et de donner au comté le pouvoir d’agir de manière plus proactive pour éviter les situations problématiques, » exlique Zachary Jarvinen, head of technology strategy for AI and analytics, OpenText.

Ce système va permettre de migrer entièrement en ligne les enquêtes sur le harcèlement sexuel et la discrimination, et de les analyser par voie numérique. En effet à ce jour, certains dossiers existent uniquement sous format papier.  Il s’agit d’une application conçue sur mesure, fondée sur la plateforme OpenText Documentum xCP intégrant sa technologie Brava!.

Carbon Black publie pour la première fois un rapport sur les cybermenaces en France

Carbon Black, société américaine spécialisée dans les solutions de sécurité des points terminaux de nouvelle génération dans le Cloud, publie les résultats de son premier rapport sur la sécurité des entreprises françaises qui met en lumière le volume et l’intensité des cybermenaces pesant sur ces dernières.

Selon ce rapport, 94 % des organisations françaises interrogées ont déclaré avoir été victimes d’une violation de données au cours des 12 derniers mois. Ce rapport couvre différents secteurs verticaux, ainsi que des organisations et des services informatiques de toutes tailles, ce qui permet de dresser une vue d’ensemble du paysage actuel des attaques et de la cyberdéfense en France.

Les principales conclusions de l’étude

  • 94 % des organisations françaises interrogées ont subi une violation de la sécurité au cours des 12 derniers mois
  • Le nombre moyen de violations par organisation est de 5,81
  • 91 % des organisations ont constaté une augmentation du volume des attaques
  • 94 % des organisations pensent que ces attaques sont de plus en plus sophistiquées
  • 89 % des organisations prévoient d’augmenter leur budget de cyberdéfense

Escalade des cyberattaques

Sur les 91 % des entreprises françaises signalant une augmentation des cyberattaques, 35 % estiment que leur nombre a augmenté de plus de la moitié au cours de l’année passée. 94 % ont constaté une sophistication accrue et plus de la moitié (52 %) estiment que l’approche de leurs adversaires est considérablement plus sophistiquée qu’avant.

Toujours selon ce rapport, 59 % des organisations interrogées ont subi au moins cinq violations. Par ailleurs, une sur 10 a constaté au moins 10 attaques. 89 % des organisations françaises interrogées prévoient d’augmenter leur budget de cyberdéfense en réponse à l’accumulation de menaces.

« Notre premier rapport sur la cybersécurité en France dévoile que les entreprises sont soumises à une pression intense en raison de la montée en puissance des attaques », explique Rick McElroy, directeur du service des stratégies de sécurité de Carbon Black. « Nous avons constaté une augmentation générale du volume d’attaques et du degré de sophistication, qui ont contribué à une progression des violations de sécurité. En réaction, un nombre encourageant d’organisations françaises tente d’anticiper les risques grâce à la chasse aux menaces et obtient des résultats très positifs. Alors que ces stratégies arrivent à maturité, nous espérons voir le nombre de violations recensées se réduire. »

Ransomware et hameçonnage à la source des violations 

Selon le rapport, le ransomware est à l’origine de 19 % des violations au sein des entreprises françaises. Toutefois, le facteur humain joue également un rôle non négligeable. D’après ce rapport, les attaques par hameçonnage sont à l’origine d’une violation sur six en France.

Chasse aux menaces en France

73 % des organisations françaises interrogées affirment avoir mis en place des mesures actives de chasse aux menaces ou « threat hunting », avec un peu moins de la moitié (35 %) ayant commencé au cours des 12 derniers mois. 95 % de ces organisations estiment que les mesures de chasse aux menaces ont renforcé leurs défenses, ce qui est très positif.

« Il est encourageant de constater que près des trois quarts des entreprises françaises interrogées ont mené des opérations de chasse aux menaces », poursuit Rick McElroy. « Il reste certes une marge d’amélioration, mais le fait que 95 % de ces organisations pensent avoir renforcé leur cybersécurité permet d’espérer que nous sommes sur la bonne voie. »

Pour accéder à l’étude complète : https://www.carbonblack.com/resources/threat-research/global-threat-report-series/

Tendance 2019 : pas de répit pour le cryptojacking

Le rapport sur les tendances de cybersécurité 2019 indique  que les attaques par « cryptojacking » ne devraient montrer aucun signe de faiblesse en 2019, alors que les attaquants ciblent désormais aussi les équipements intelligents et les assistants personnels afin de bâtir des fermes de cryptominning toujours plus importantes.

Tendance #1 : la montée des cryptomineurs

Les crypto-monnaies ont occupé le devant de la scène médiatique en 2018 et le cryptojacking (le fait de détourner un équipement pour le forcer à « miner » des crypto-monnaies pour le compte du pirate) semble ne montrer aucun signe de répit, selon David Harley, chercheur en cybersécurité chez ESET :  « et nous pouvons nous attendre en outre à voir de plus en plus de logiciels de minage tenter de désinstaller d’autres logiciels concurrents sur les systèmes compromis, afin de s’approprier la plus grosse part du gâteau par rapport aux performances du système ».

Tendance #2 : l’automatisation au service des campagnes d’ingénierie sociale

Selon ESET, 2019 verra un recourt accru par les cybercriminels aux techniques d’automatisation et d’apprentissage automatique (le « Machine Learning ») afin de collecter toujours plus de données personnelles, et mener ainsi des attaques par ingénierie sociale toujours plus sophistiquées et, surtout, plus personnalisées.

Bien qu’il soit peu probable qu’ils aient accès aux données détenues par des acteurs commerciaux (comme par exemple les habitudes d’achat de clients des sites de commerce électronique), les pirates pourront tout de même avoir recours à des traqueurs web pour suivre leurs victimes de site en site, et acquérir des informations auprès de vendeurs de données pour développer leurs propres profils personnalisés.

D’après Lysa Myers, chercheur en cybersécurité senior « Bien que certaines opérations de phishing et autres fraudes aient clairement amélioré leur capacité à imiter des sources légitimes, beaucoup demeurent encore vraiment très amateurs et donc très simples à identifier. Mais le Machine Learning pourrait aider les pirates à les améliorer et augmenter ainsi leur efficacité ».

Tendance #3 : la protection des données personnelles sera l’alpha et l’oméga des entreprises

En 2018 la question de la protection des données à caractère personnel a occupé le devant de la scène, autant à cause de grandes affaires de fuites de données que par l’entrée en vigueur du règlement européen RGPD. Des incidents tels que celui de Cambridge Analytica pourraient pousser les internautes à chercher des alternatives aux plateformes dominantes actuelles telles Facebook.

Tendance #4 : vers une législation globale pour la protection des données personnelles ?

A la suite de l’entrée en vigueur du RGPD, le rapport s’interroge quant à l’émergence possible d’une réglementation universelle sur la protection des données personnelles, dont le RGPD ne serait en définitive que le précurseur. En particulier parce que des modèles de réglementations similaires commencent à apparaître en Californie, au Brésil et au Japon.

ESET met ainsi en garde les entreprises qui seraient tentées de ne considérer le RGPD que comme un problème purement européen, presque une anomalie. Bien au contraire, la pression pour protéger correctement les données personnelles des clients et des collaborateurs est une question globale, et cela devrait conduire à voir émerger de plus en plus de réglementations similaires à travers le monde.

Tendance #5 : les attaquants convoitent les équipements domestiques intelligents

Entre l’intérêt croissant pour les crypto-monnaies et l’adoption massive des objets intelligents connectés à Internet, il est envisageable que ces derniers deviennent les points d’entrée privilégiés des attaquants pour bâtir leurs fermes de crypto mineurs en 2019.

Nous avons déjà observé comment les criminels exploitent les objets connectés afin de lancer des attaques par déni de service distribué de grande envergure. Mais alors que de plus en plus d’équipements personnels sont connectés et intégrés à nos vies quotidiennes, en 2019 les attaquants pourront continuer à rechercher ces objets intelligents pour les aider à mettre en œuvre des attaques diverses, telles que des escroqueries, des demandes de rançon et, nous l’avons vu, du crypto-mining.

Pour plus d’informations sur les tendances 2019 et les menaces qui pèseront sur les entreprises, téléchargez le rapport ESET des tendances de cybersécurité 2019 : « Vie privée et intrusion dans le Village Global ».

La cyber criminalité constitue une préoccupation majeure pour un Français sur deux

Europ Assistance dévoile les conclusions de l’édition 2019 de son baromètre des cyber risques. L’étude, conduite en partenariat avec LEXIS, porte sur la perception des Européens et Américains à l’égard des risques liés à l’utilisation d’internet.

Près d’1 Français sur 4 connait une victime d’attaque ciblant des données confidentielles ou sensibles – de surcroît, 78% des Français considèrent une potentielle attaque contre leurs données personnelles comme un événement « hautement stressant ». Ainsi, la prise de conscience concernant les cyber risques se généralise. Quelles sont les principales inquiétudes des français face à la cybercriminalité ? 60% des sondés se disent très préoccupés par les paiements et achats en ligne, tandis qu’un sur deux s’inquiète pour la sécurité de leurs enfants et craigne une usurpation d’identité.

Des stratégies de protection en décalage avec les préoccupations en matière de cybercrimes

Un tiers des Français (32%) déclare modifier fréquemment leurs identifiants, mots de passe et certificats numériques. Plus alarmant, si la majorité d’entre eux révèle disposer d’une solution antivirus ou antimalware sur leur ordinateur, moins de la moitié déclare utiliser un service similaire sur leur smartphone ou sur leur tablette. Cette statistique est particulièrement inquiétante dans la mesure où désormais, plus de la moitié du trafic web mondial s’effectue sur ces supports.

Par ailleurs, la moitié (48%) des répondants français disent ne pas savoir comment gérer une éventuelle compromission de leurs données personnelles. Cela explique pourquoi un nombre similaire de Français (47%) déclarent ne pas avoir un sentiment de contrôle sur les informations en ligne les concernant. Ce sentiment accentué par le fait que 51% des Français pensent que les entreprises et les institutions n’en font pas assez pour protéger leurs informations personnelles.

Méthodologie : l’édition 2019 du baromètre cyber d’Europ Assistance et de LEXIS a été réalisée dans 9 pays à savoir les États-Unis, l’Italie, la France, l’Espagne, l’Autriche, la Hongrie, la Suisse, la République Tchèque et la Roumanie. Dans chaque pays, 800 consommateurs âgés de 25 à 75 ans ont répondu à un questionnaire en ligne de 15 minutes. L’enquête, conduite entre novembre et décembre 2018, porte sur quatre sujets clefs : les activités en ligne et les stratégies de protection personnelle, les inquiétudes concernant les activités Web et numériques, l’évaluation d’un service de protection contre les cyber risques, et l’intention d’achat d’un tel service.

Patch Tuesday : 74 vulnérabilités dont 20 critiques

Le patch Tuesday de ce mois de février 2019 propose la correction de 74 vulnérabilités, dont 20 critiques.

Le Patch Tuesday de ce mois-ci est très volumineux et porte sur la résolution de 74 vulnérabilités dont 20 classées critiques. 15 de ces vulnérabilités critiques concernent le moteur de script et des navigateurs, les 5 autres sont liées à GDI+, SharePoint et DHCP. Microsoft a également publié un avis de sécurité pour un exploit Zero-Day affectant Exchange ainsi qu’un patch pour l’une des deux vulnérabilités signalées. De son côté, Adobe a publié des mises à jour pour Acrobat/Reader, Flash, ColdFusion et Creative Cloud.

Correctifs pour les postes de travail

Les patches pour les navigateurs, le moteur de script et GDI+ sont une priorité pour les équipements de type poste de travail, c’est-à-dire tous les systèmes utilisés pour accéder à la messagerie ou à Internet depuis un navigateur. Concernés, les serveurs multiutilisateurs en mode postes de travail distants.

Exchange

Fin janvier, un exploit Zero-Day a été annoncé pour Microsoft Exchange. Ce dernier utilise plusieurs vulnérabilités connues dans Exchange et Active Directory. L’attaquant qui exploite ces vulnérabilités peut élever ses privilèges jusqu’au rang d’administrateur de domaine. La semaine dernière, Microsoft a publié un avis de sécurité concernant cet exploit et donné certaines recommandations pour atténuer les vulnérabilités. Cependant, deux mises à jour ont été publiées aujourd’hui (CVE-2019-0686 et CVE-2019-0724) qui remplacent l’atténuation suggérée en amont. Le déploiement de ces mises à jour est hautement prioritaire dans tous les environnements Exchange.

SharePoint

Les deux vulnérabilités dans SharePoint (CVE-2019-0594 et CVE-2019-0604) permettent à un utilisateur malveillant d’exécuter du code dans le contexte d’un pool d’applications SharePoint et du compte de la ferme de serveurs SharePoint. L’utilisateur malveillant a besoin de droits spéciaux pour réaliser cette action. Le correctif est hautement prioritaire pour tous les serveurs SharePoint.

DHCP

Une vulnérabilité affecte le serveur DHCP de Windows. Classée comme critique. Elle peut faciliter l’exécution de code à distance.

Tout attaquant qui envoie des paquets à un serveur DHCP. Ce correctif doit donc être une priorité pour tous les déploiements DHCP Windows.

Correctifs Adobe

Pour conclure, Adobe a également publié des correctifs pour Acrobat/Reader, Flash, ColdFusion et Creative Cloud. Les patches Acrobat/Reader corrige 71 CVE.

Classé comme important par Adobe, le patch pour Flash corrige une vulnérabilité de type « lecture hors limites » pouvant entraîner la divulgation d’informations. Pour sa part, Microsoft considère cette vulnérabilité comme critique et pouvant entraîner une exécution de code à distance.

Le correctif pour ColdFusion permet de traiter deux vulnérabilités, l’une étant classée comme critique. La vulnérabilité de désérialisation Java doit être corrigée dès que possible car son exploitation peut entraîner l’exécution de code à distance. Une procédure plus complète sera peut-être nécessaire après le déploiement de la mise à jour. (Par Jimmy Graham/Qualys)

Cybercriminels : évolution des systèmes sophistiqués de menaces

Utilisation massive des attaques par email, détection difficile des attaques phishing ou encore chute des ransomwares… Quelles ont été les tendances des cybercriminels ce dernier trimestre ?

Dans son Rapport Trimestriel Q4 2018, Proofpoint met en lumière l’évolution des systèmes sophistiqués de menaces, que ce soit à travers les emails, les réseaux sociaux ou plus largement sur internet. Conçu pour mieux combattre les menaces d’aujourd’hui et anticiper les attaques émergentes, il permet de découvrir les tendances en matière de cyberattaques.

Parmi les principales menaces du dernier trimestre 2018, nous notons Une utilisation massive des attaques BEC contre des entreprises. Une augmentation des fraudes par email de 226% au quatrième trimestre et de 476% par rapport au quatrième trimestre 2017. Les chevaux de Troie bancaires restent la principale menace véhiculée par email : ils représentent 56% de toutes les charges utiles malveillantes au quatrième trimestre ; parmi celles-ci, 76% des attaques proviennent de Emotet. Egalement, les chevaux de Troie d’accès à distance représentaient 8,4 % de toutes les charges utiles malveillantes au quatrième trimestre et 5,2 % pour l’année, marquant un changement significatif par rapport aux années précédentes où ils étaient rarement utilisés.

Les ransomware toujours très présents

Les ransomwares ont chuté à seulement 0.1% du volume total de messages malveillants. Les messages malveillants qui contiennent de fausses mise à jour ou lien de téléchargement corrompus ont grimpé à plus de 230 % en 1an. Les messages exploitant des URL malveillantes se sont révélés plus nombreux que les messages contenant des pièces jointes.

Les attaques sur le web : quand les cryptomonnaies se font miner. L’activité de Coinhive, ce logiciel de minage de moneros, a littéralement explosé en décembre (augmentation de 23 fois la moyenne de l’année en deux semaines). Dans l’ensemble, l’activité Coinhive a continué de croître lentement, à l’exception de ce pic. Il y a eu une augmentation de 150% de menace ciblant l’humain, bien qu’il s’agisse d’une croissance plus lente que les trimestres précédents. Ce chiffre confirme l’importance des techniques d’ingénierie sociale.

Sur les réseaux sociaux, les attaques par « angler phishing » restent difficiles à détecter. Le phishing sur les réseaux sociaux, communément appelé ‘angler phishing a augmenté de 442 % par rapport à l’année précédente. En revanche, les liens de phishing sur les réseaux sociaux diminuent à mesure que les plateformes renforcent leurs algorithmes pour contrer ce problème. Le phishing reste malgré tout une technique difficile à détecter car les attaques sont causées par des interactions humaines. (Le rapport)

les logiciels malveillants dédiés aux cryptomonnaies touchent 10 fois plus d’entreprises que les ransomwares

Les extracteurs de cryptomonnaie touchent 10 fois plus d’entreprises que les logiciels rançonneurs. Le Rapport Sécurité 2019 de Check Point révèle pourtant que seul 1 professionnel de l’informatique sur 5 anticipe les infections.

La seconde partie de son Rapport Sécurité 2019 souligne combien les outils et les services utilisés pour mener des activités cybercriminelles se sont démocratisés. Non seulement les méthodes d’attaque se sont perfectionnées mais elles sont désormais accessibles à toute personne disposée à en payer le prix, et c’est précisément rendu possible grâce au marché en plein essor des logiciels malveillants sous forme de service.

Cette seconde partie du rapport révèle les principales tendances en matière de cyberattaques observées en 2018, et pointe du doigt la croissance significative du nombre d’attaques furtives et complexes conçues pour échapper aux équipes de sécurité des entreprises. Il précise également les types de cyberattaques que les équipes informatiques et de sécurité des entreprises considèrent comme représentant la plus grande menace pour eux.

Les éléments clés du rapport

  • Les extracteurs de cryptomonnaie s’activent sur les réseaux sans être détectés : Les extracteurs de cryptomonnaie ont infecté 10 fois plus d’entreprises que les logiciels malveillants en 2018, mais seulement un professionnel de la sécurité informatique sur cinq a été en mesure de détecter une infection sur son réseau. 37 % des entreprises dans le monde ont été touchées par des extracteurs de cryptomonnaie en 2018. 20 % des entreprises continuent d’être touchées par ce phénomène chaque semaine, malgré une baisse de 80 % de la valeur des cryptomonnaies.
  • Les risques présentés par les extracteurs de cryptomonnaie sont sous-estimés par les entreprises : Lorsque CP a demandé aux entreprises quelles étaient les menaces les plus importantes pour leur entreprise, 16 % seulement des professionnels de l’informatique ont cité les extracteurs de cryptomonnaie, contre 34 % pour les attaques DDoS, 53 % pour les fuites de données, 54 % pour les logiciels rançonneurs et 66 % pour le phishing. C’est assez préoccupant, car les extracteurs de cryptomonnaie peuvent facilement servir de portes dérobées pour télécharger et activer d’autres types de logiciels malveillants. 
  • Les logiciels malveillants sous forme de service se développent : Le programme d’affiliation du logiciel malveillant sous forme de service GandCrab permet désormais à des amateurs de se lancer dans le business lucratif des logiciels rançonneurs. Ils conservent jusqu’à 60 % du montant des rançons perçues auprès des victimes et les développeurs en conservent jusqu’à 40 %. GandCrab compte plus de 80 affiliés actifs, et plus de 50 000 victimes ont été infectées en seulement deux mois en 2018, totalisant entre 300 000 et 600 000 dollars de rançons. 

« La seconde partie de notre Rapport Sécurité 2019 montre comment les cybercriminels s’intéressent à de nouvelles approches furtives et de nouveaux modèles commerciaux, tels que les programmes d’affiliation de logiciels malveillants, afin de maximiser leurs revenus illégaux tout en réduisant le risque d’être détectés. Même s’ils agissent à l’abri des regards on ne doit pas les oublier. Bien que discrètes, les cyberattaques de 2018 ont été nombreuses et préjudiciables, » déclare Thierry Karsenti, Vice-Président EMEA Sales Engineering de Check Point Software Technologies. « Grâce à notre rapport sécurité et aux analyses des évolutions récentes qu’il propose, les entreprises peuvent mieux appréhender les menaces auxquelles elles sont confrontées, et mieux anticiper pour qu’elles n’aient pas d’incidence sur leurs activités. »

Le Rapport Sécurité 2019 s’appuie sur des données provenant du plus grand réseau collaboratif de lutte contre la cybercriminalité, qui fournit des données sur les menaces et des tendances en matière d’attaques issues d’un réseau mondial de capteurs ; d’études effectuées par Check Point au cours des 12 derniers mois ; et d’une toute nouvelle enquête menée auprès de professionnels de l’informatique et de cadres supérieurs, qui évalue leur niveau de préparation face aux menaces actuelles. Le rapport examine les toutes dernières menaces émergentes dans différents secteurs d’activité, et fournit un aperçu complet sur les tendances observées dans le paysage des logiciels malveillants, des vecteurs de fuites de données émergents et des cyberattaques commanditées par des États.

Google Play : le premier malware capable de détourner des crypto-monnaies par copier-coller.

Des chercheurs découvrent dans le Google Play Store le premier malware Android capable de remplacer le contenu du presse-papier de l’appareil infiltré. De type « Clipper », ce code malveillant très spécifique cible les utilisateurs des crypto monnaies Bitcoin et Etherum, et il a pour objectif de rediriger les fonds transférés depuis le portefeuille (le « wallet ») de la victime vers celui du criminel en changeant l’adresse de destination au moment où celui-ci est copié-collé.

« Cette découverte montre que de tels Clippers capables de détourner des fonds ne sont plus réservés aux environnements Windows ou à des forums Android de seconde zone. Désormais, tous les utilisateurs Android doivent s’en méfier », explique Lukáš Štefanko, le chercheur ESET à l’origine de cette découverte.

Ce nouveau Clipper profite du fait que bon nombre d’utilisateurs de crypto monnaies entrent rarement manuellement les adresses de portefeuilles, car elles représentent souvent de longues et fastidieuses chaînes de caractères. Ils préfèrent copier l’adresse depuis un document, puis la coller dans le wallet. Et c’est à ce moment, lorsque l’adresse est encore dans le presse-papier Android, que le malware est capable de la remplacer par une autre, appartenant au criminel.

Les premiers Clippers sont apparus dans l’écosystème Windows en 2017. En 2018, les chercheurs découvraient même trois applications de ce type sur le site de téléchargement downolad.cnet.com, l’une des plateformes de téléchargement le plus populaire au monde. En août de la même année apparaissait le premier Clipper pour Android. Distribué que sur des forums de piratage underground. Depuis, il est présent sur de nombreuses places de marché alternatives (des « App Stores » non-officiels).

Cependant, à ce stade, les utilisateurs qui se cantonnaient au Google Play Store officiel n’avaient rien à craindre… jusqu’à aujourd’hui !

Mais tout a changé depuis cette découverte par les chercheurs du premier Clipper pour Android sur le store Android officiel. « Nous avons heureusement détecté ce malware peu de temps après qu’il ait été introduit sur la plateforme. Nous avons immédiatement alerté l’équipe sécurité de Google, qui l’a rapidement supprimé », explique Lukáš Štefanko.

Ce Clipper découvert par les équipes ESET imite un service légitime appelé MetaMask, qui permet de faire fonctionner des applications Ethereum décentralisées dans un navigateur, sans nécessiter un nœud complet. MetaMask existe sous la forme d’un plugin pour les navigateurs Chrome et Firefox pour ordinateurs desktops, mais il n’a pas de version mobile.

« Il y a manifestement de la demande pour une version mobile de MetaMask, et les criminels le savent. C’est pour cela qu’ils ont décidé d’y répondre en imitant ce service sur le Google Play Store » explique Lukáš Štefanko.

Si d’autres malwares ont par le passé déjà tenté de détourner des crypto monnaies de la sorte, ils le faisaient de manière relativement grossière, en dirigeant leurs victimes vers de faux formulaires contrôlés par l’attaquant. « Mais avec un Clipper installé sur son téléphone, la fraude devient extrêmement simple : ce sont les victimes elles-mêmes qui envoient, malgré elles, directement les fonds au criminel ! », précise Lukáš Štefanko.

Cette découverte d’un malware de type Clipper sur le Google Play Store officiel devrait servir de rappel aux utilisateurs Android qu’il est impératif de respecter les bonnes pratiques de sécurité élémentaires.

Pour se protéger de tels malwares Android, nous vous conseillons

  • Mettez votre appareil régulièrement à jour et utilisez une solution de sécurité fiable
  • Cantonnez-vous au Google Play Store officiel pour télécharger vos applications mobiles (malgré cette découverte, il demeure largement plus sûr que les plateformes non officielles)
  • Consultez toujours le site web officiel du développeur de l’application que vous vous apprêtez à télécharger, et recherchez-y un lien vers la véritable application sur le Google Play Store. Si le site officiel ne mentionne aucune application mobile, considérez avec précaution toute application que vous auriez trouvé via le moteur de recherche du Store
  • Vérifiez avec attention chaque étape de tout processus qui implique des informations sensibles, notamment les manipulations de fonds (virtuels ou non !). Et lorsque vous utilisez le presse-papier, prenez le temps de contrôler que ce qui a été collé correspond bien à ce que vous avez copié.

Google corrige 3 failles critiques : l’une d’elle permet de piéger une image

Google a corrigé une faille critique dans son système d’exploitation Android. La faille permettait à un pirate d’envoyer un fichier image PNG spécialement conçu pour pirater un périphérique cible.

PNG dangereux ?! Le nombre total de problèmes critiques corrigés en ce mois de février 2019 est de 11. Le géant de la technologie a traité un total de 42 problèmes, dont 30 ont été classés comme graves.

Parmi les failles, trois vulnérabilités critiques CVE-2019-1986, CVE-2019-1987 et CVE-2019-1988 corrigées.

Elles affectent des millions d’appareils Android exécutant des versions du système d’exploitation Google, allant d’Android 7.0 Nougat à la dernière Android 9.0 Pie. Google a corrigé les trois vulnérabilités du projet Open Source Android (AOSP) dans le cadre de ses mises à jour de sécurité Android en ce mois de février 2019. Même si Google a corrigé les failles, chaque fournisseur devra distribuer le correctif pour ses modèles et ce processus sera long, très long !

Les chercheurs de Google n’ont pas fourni de détails techniques sur les failles, le géant de la technologie a seulement indiqué que les mises à jour de sécurité traitaient une « faille de dépassement de mémoire tampon », « d’erreurs dans SkPngCodec » et de vulnérabilités dans certains composants générant des images PNG.

Pour finir, selon l’avis de sécurité publié par Google, la plus grave des trois vulnérabilités pourrait permettre la création d’une image piégée, au format PNG. Image malveillante qui peut exécuter du code arbitraire sur les appareils Android vulnérables. Les experts ont souligné qu’un attaquant pourrait exploiter cette faille en incitant les victimes potentielles à ouvrir un fichier image PNG malicieusement conçu sur leur Android.

Le passage de la quantité à la qualité : 2018 a vu les cybercriminels abandonner les opérations DDoS de base

Le rapport sur les attaques DDoS pour le 4ème trimestre, englobant les statistiques du dernier trimestre mais aussi l’ensemble de l’année 2018, met en lumière un recul de 13 % du nombre total d’attaques DdoS par rapport à l’année précédente. Cependant, la durée des assauts mixtes et de type Flood HTTP va croissant, ce qui semble indiquer que les cybercriminels se tournent vers des techniques d’attaque DdoS plus élaborées.

Le faible coût des services DDoS à louer fait de ce type d’attaque l’une des cyber-armes les plus abordables. Les entreprises, quel que soit leur taille ou leur secteur d’activité, peuvent être confrontées à cette menace et subir des pertes de revenus et de réputation dans le cas où leurs utilisateurs légitimes et leurs clients sont dans l’impossibilité d’accéder aux ressources web de la société.

Bien que la quantité d’attaques DDoS ait reculé en 2018, il est trop tôt pour s’en réjouir car cette baisse en nombre ne signifie pas pour autant que les assauts sont moins graves. Selon les chercheurs de Kaspersky Lab, alors que les entreprises sont de plus en plus nombreuses à adopter des solutions pour se protéger des formes d’attaques DDoS élémentaires, il est probable qu’en 2019 les assaillants vont améliorer leurs compétences afin de contourner les mesures de protection DDoS standard et franchir un nouveau palier en termes de sophistication.

Moins d’attaques, mais plus puissantes

En dépit de la diminution du nombre des attaques, l’analyse des experts de Kaspersky Lab révèle que leur durée moyenne est en hausse. Comparée au début de l’année 2018, la longueur moyenne d’un assaut a plus que doublé, passant de 95 minutes au premier trimestre à 218 minutes au quatrième. Il est à noter que les attaques Flood UDP (qui consistent à saturer les ports du serveur cible avec une masse de paquets UDP afin de le rendre inaccessible aux utilisateurs), lesquelles ont représenté près de la moitié (49 %) des assauts DDoS en 2018, ont été très courtes, dépassant rarement 5 minutes.

Selon les experts de Kaspersky Lab, la brièveté des attaques Flood UDP illustre un rétrécissement du marché pour les assauts plus faciles à organiser. La protection contre les attaques DDoS de ce type est désormais largement mise en place, rendant celles-ci inefficaces dans la plupart des cas. Les chercheurs avancent que les attaquants lancent de nombreux assauts Flood UDP afin de tester la protection d’une ressource ciblée. S’il est immédiatement clair que ces tentatives sont vouées à l’échec, leurs auteurs n’insistent pas.

Dans le même temps, les attaques plus complexes (détournement de HTTP, par exemple) qui nécessitent un investissement en temps et en argent, vont conserver une longue durée. Comme le révèle l’étude, la méthode Flood HTTP et les attaques mixtes comprenant une composante HTTP, dont la proportion est relativement faible (respectivement 17 % et 14 %), représentent environ 80 % de la durée totale des attaques DDoS sur l’ensemble de l’année.

DDoS au cryptominage

« Lorsque les attaques DDoS les plus simples n’atteignent pas leur objectif, ceux qui en tirent profit ont le choix entre deux solutions. Soit ils peuvent reconfigurer les capacités requises pour ces assauts afin de les réorienter vers d’autres sources de revenus, telles que le cryptominage. Soit ils doivent améliorer leurs compétences techniques, faute de quoi leurs commanditaires s’adresseront à des cybercriminels plus chevronnés. Compte tenu de cela, nous pouvons nous attendre à une évolution des attaques DDoS en 2019 et il deviendra plus difficile pour les entreprises de les détecter et de s’en protéger », commente Alexey Kiselev, responsable du développement pour l’équipe de protection DDoS de Kaspersky Lab.

Concernant les résultats du dernier trimestre 2018, la plus longue attaque DDoS observée au cours de cette période a duré 329 heures (près de 14 jours). Il faut remonter à la fin de 2015 pour retrouver une telle durée.

Les trois pays à l’origine du plus grand nombre d’attaques DDoS restent inchangés. La Chine vient une fois encore au premier rang, même si sa part a chuté de 77,67 % à 50,43 %, toujours suivie des Etats-Unis et de l’Australie.

Pour ce qui est de la répartition des cibles, la Chine demeure en tête de liste, mais avec une part là aussi en recul à 43,26 % (contre 70,58 % au troisième trimestre 2018).

Au quatrième trimestre, il faut également noter des changements dans les pays hébergeant le plus de serveurs de commande et contrôle (C&C). Comme au trimestre précédent, les Etats-Unis conservent la première place mais ce sont à présent le Royaume-Uni et les Pays-Bas qui arrivent en deuxième et troisième position, remplaçant respectivement la Russie et la Grèce, sans doute en raison d’une nette augmentation du nombre de serveurs C&C actifs du botnet Mirai dans ces deux pays.