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Protection numérique : Google renforce la sécurité des jeunes

Google amorce une révolution dans la protection des mineurs en ligne : l’intelligence artificielle détecte l’âge pour bloquer contenus sensibles et pubs ciblées, sans intervention des éditeurs.

Google déploie une nouvelle technologie d’estimation d’âge par intelligence artificielle pour protéger les mineurs aux États-Unis. Grâce à un système d’apprentissage automatique, l’âge des utilisateurs connectés est évalué afin d’appliquer automatiquement des restrictions. Les publicités personnalisées sont désactivées, les catégories sensibles interdites, et plusieurs fonctionnalités limitées. Ce changement concerne les plateformes publicitaires Google (AdSense, AdMob, Ad Manager) sans aucune action requise des éditeurs. Ce dispositif répond à des exigences réglementaires croissantes tout en respectant la vie privée. L’initiative pourrait être étendue à d’autres pays, alors que les législateurs mondiaux s’attaquent à la question de la protection des jeunes en ligne. Un tournant stratégique majeur dans le paysage numérique.

Une IA pour protéger les jeunes : l’approche inédite de Google

Depuis juillet 2025, Google expérimente un modèle d’intelligence artificielle inédit pour estimer l’âge des utilisateurs connectés aux États-Unis. L’objectif ? Identifier automatiquement les personnes de moins de 18 ans afin d’activer des protections renforcées, sans collecte intrusive ni vérification manuelle préalable. Ce système s’applique en priorité à ses services publicitaires (AdSense, AdMob, Ad Manager), ainsi qu’à des plateformes comme YouTube, Google Maps et Google Play. Une technique qui n’est pas nouvelle, des sites comme TikTok vous propose aussi de vérifier votre âge à grand coup de biométrie !

Le modèle s’appuie sur les données comportementales associées au compte Google : types de recherches, historique de navigation, vidéos visionnées ou interactions avec des contenus spécifiques. En détectant qu’un utilisateur a probablement moins de 18 ans, Google désactive plusieurs fonctions : Suppression des annonces personnalisées ; Blocage des catégories publicitaires sensibles : alcool, tabac, jeux d’argent, perte de poids, etc. ; Désactivation de Timeline dans Google Maps ; Limitation des recommandations sur YouTube ; Activation automatique des rappels de pause et de coucher.

Ces mesures s’inscrivent dans une logique proactive, sans nécessité pour l’utilisateur ou l’éditeur de modifier ses paramètres. Lorsqu’un compte est classé comme « mineur probable« , le système applique instantanément des restrictions conformes aux standards en vigueur en matière de sécurité numérique des mineurs.

Aucun changement requis chez les éditeurs : Google centralise la régulation

Pour les éditeurs de contenus utilisant les services publicitaires Google, cette évolution ne requiert aucune configuration manuelle. Le déploiement de cette fonctionnalité se fait entièrement côté serveur, sur la base des données associées au compte utilisateur connecté. Le système détecte localement si un compte doit être traité comme appartenant à un mineur, et modifie en conséquence les flux publicitaires.

Les éditeurs doivent cependant être conscients des impacts potentiels : une baisse possible des revenus peut survenir dans les segments où les annonces personnalisées généraient historiquement de meilleures performances. Les créations publicitaires contenant certains mots-clés ou images peuvent aussi être bloquées si elles correspondent à des catégories jugées sensibles. En clair, les mineurs ne verront plus certains types de campagnes, et la monétisation de ces impressions pourrait être affectée.

Google précise que cette technologie s’applique exclusivement lorsque l’utilisateur est connecté à son compte Google. Si l’utilisateur navigue anonymement ou en mode invité, ces protections ne s’activent pas automatiquement.

Pour les internautes mal catégorisés — par exemple, un adulte considéré comme mineur — une procédure permet de vérifier son âge : pièce d’identité, carte bancaire (pour 0,50 $ soit environ 0,46 €), ou selfie biométrique traité localement. Aucune donnée n’est conservée après vérification.

Ce mouvement stratégique répond à une pression réglementaire croissante dans plusieurs pays. En Europe, le Digital Services Act impose des garde-fous stricts sur la collecte de données des mineurs et le ciblage algorithmique. Le Code britannique pour la conception adaptée à l’âge, en vigueur depuis 2021, oblige les entreprises numériques à minimiser les risques pour les moins de 18 ans. L’Irlande et la France suivent des lignes similaires.

Aux États-Unis, des États comme la Louisiane, l’Arkansas ou l’Utah imposent déjà des vérifications d’âge obligatoires pour accéder à certains réseaux sociaux. Le Kids Online Safety Act (KOSA), en discussion au Sénat, pourrait imposer ces standards à l’échelle fédérale. En réponse, les grandes plateformes cherchent à automatiser la détection d’âge sans collecter de documents sensibles en amont.

Google opte pour un compromis innovant : un modèle probabiliste, non intrusif, capable d’identifier des signaux d’âge sans traitement biométrique systématique. Cette méthode « privacy-friendly » s’inscrit dans une stratégie plus large visant à réconcilier régulation, rentabilité et protection de la vie privée. Le système est testé auprès d’un petit échantillon d’utilisateurs avant extension progressive aux États-Unis, puis, sans doute, au reste du monde.

À moyen terme, cette politique pourrait être déclinée dans tous les produits Google, y compris Gmail, Discover et Chrome, et redessiner les contours de la publicité en ligne à l’ère des régulations générationnelles.

Invitation Is All You Need : fausse invitation pour pirater votre vie numérique

Invitation Is All You Need : une simple invitation Google Calendar peut devenir une arme redoutable contre Gemini, l’assistant IA de Google — bienvenue dans l’ère du promptware, où vos appareils sont compromis à votre insu.

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Trois chercheurs israéliens ont mis au jour une faille alarmante dans Gemini, l’assistant IA de Google. En cachant des instructions malveillantes dans le titre d’un événement Google Calendar, ils ont réussi à manipuler l’IA pour exécuter des actions inattendues : prise de contrôle de domotique, suppression de rendez-vous, géolocalisation, déclenchement d’appels, diffusion de messages injurieux et vol de correspondances. Baptisée « Invitation Is All You Need », cette attaque de type promptware démontre à quel point un simple rendez-vous numérique peut devenir une arme d’intrusion. Google a réagi avec filtres, confirmation humaine et détection par apprentissage automatique. Mais l’incident souligne les risques majeurs liés à l’intégration des IA dans nos vies connectées.

Quand une invitation devient une intrusion

Tout commence dans un appartement discret de Tel-Aviv. Les volets motorisés, les lumières connectées et la chaudière semblent fonctionner normalement. Pourtant, au moment précis où un occupant demande à Gemini de lui lire ses prochains rendez-vous, la pièce bascule dans l’étrange : les volets s’ouvrent sans demande, la chaudière s’allume, un appel vidéo se prépare en arrière-plan. La source ? Une simple invitation Google Calendar, envoyée quelques jours plus tôt et soigneusement camouflée pour paraître banale.

Derrière cette démonstration se trouvent Ben Nassi, Stav Cohen et Or Yair, chercheurs en cybersécurité. Leur objectif : prouver qu’un assistant IA peut être manipulé sans interaction directe avec sa victime, en exploitant la manière dont il lit et interprète les informations contextuelles.

Ils ont découvert que Gemini, lorsqu’il lit un événement du calendrier, intègre l’intégralité du titre et de la description dans son « contexte » d’analyse. Si ces informations contiennent des instructions malveillantes, l’IA peut les exécuter, convaincue qu’elles font partie de la demande de l’utilisateur. L’utilisateur, lui, ne voit qu’un résumé anodin… mais déclenche malgré lui une séquence invisible.

L’ombre du promptware

Le terme promptware décrit ces attaques qui n’exploitent pas une faille de code, mais la confiance qu’un système accorde à son entrée textuelle. Dans ce cas, l’entrée n’est pas tapée par l’utilisateur : elle arrive automatiquement par un service tiers, ici Google Calendar. L’équipe a ainsi démontré que l’on pouvait transformer une simple donnée textuelle en levier de compromission.

Les scénarios qu’ils ont simulés donnent le vertige. Un message caché dans un rendez-vous peut ordonner à Gemini d’envoyer un courriel à une liste précise, ce qui permet de diffuser du spam ou de mener des campagnes de phishing. Un autre peut lui demander de supprimer certains événements importants de l’agenda, créant une désorganisation ciblée. Les chercheurs ont aussi montré qu’il est possible d’obtenir la localisation d’un appareil et de la transmettre discrètement à un tiers, ouvrant la voie à une surveillance intrusive.

Ils ont poussé l’expérience plus loin : contrôle d’objets connectés via Google Home, comme allumer une chaudière ou déverrouiller une porte ; déclenchement d’appels vidéo non sollicités ; ou encore insertion de messages offensants dans des conversations. Autant d’actions qui, dans un contexte professionnel ou privé, peuvent provoquer des dommages tangibles, financiers comme psychologiques.

L’efficacité de ces attaques repose sur deux facteurs : leur invisibilité et leur proximité avec l’usage normal de l’IA. Gemini croit agir sur ordre légitime. L’utilisateur, lui, ne soupçonne rien, puisque l’action est liée à une commande vocale qu’il a lui-même donnée, comme « Quels sont mes prochains rendez-vous ? ».

La contrainte technique : pour que l’attaque fonctionne, le rendez-vous piégé doit figurer dans les cinq événements les plus récents de l’agenda. Les chercheurs ont donc imaginé des stratégies pour maintenir l’événement dans cette zone visible, notamment en multipliant les invitations successives, chacune repoussant l’ancienne plus loin dans la liste.

L’alerte cyber et renseignement

Cette faille révèle bien plus qu’un simple problème technique : elle met en lumière la manière dont l’intégration des IA dans nos outils quotidiens peut créer des points d’entrée inattendus pour des opérations de renseignement.

Dans un scénario d’espionnage, une agence malveillante pourrait envoyer à grande échelle des invitations piégées à des cibles précises, déclenchant des actions d’exfiltration ou de sabotage à distance. Contrairement aux campagnes de phishing classiques, il n’est pas nécessaire que la victime clique sur un lien ou télécharge un fichier. Le seul fait de demander à Gemini d’accéder à son calendrier suffit.

L’attaque contourne aussi les défenses humaines : même un utilisateur prudent, conscient des risques des emails suspects, n’imaginerait pas qu’une notification de réunion puisse activer une porte d’entrée vers ses données.

Google, alerté par cette découverte, a réagi en déployant plusieurs contre-mesures. La première : un filtrage de sortie, visant à bloquer la transmission de données sensibles. Ensuite, un système de confirmation humaine avant d’exécuter certaines actions jugées à risque. Enfin, un renforcement de la détection automatique par apprentissage automatique, afin d’identifier les formulations suspectes insérées dans des contenus apparemment anodins.

Ces mesures réduisent le risque immédiat, mais elles ne changent pas la nature fondamentale du problème : la dépendance croissante de nos outils à des IA qui, par conception, obéissent aveuglément au texte qu’elles interprètent.

Une vigilance de tous les instants

Pour se prémunir de ce genre d’attaque, il ne suffit pas de compter sur les correctifs des éditeurs. Les utilisateurs peuvent limiter l’exposition en restreignant l’accès de Gemini aux données sensibles. Examiner régulièrement les nouveaux événements ajoutés au calendrier, surtout lorsqu’ils proviennent de sources inconnues, reste une précaution utile. Dans les paramètres, il est possible de forcer une validation manuelle avant toute action impactant le monde réel, comme contrôler un appareil domestique.

La sensibilisation joue un rôle clé. Comprendre que le promptware peut se glisser dans n’importe quelle interaction avec une IA, même indirecte, aide à repérer des comportements anormaux. Enfin, du côté des développeurs et architectes systèmes, il est urgent de concevoir des IA qui ne puissent pas exécuter d’actions critiques sur la seule base de contenu textuel non vérifié.

Pékin accuse Nvidia : soupçons de backdoors dans les puces IA H20

Nvidia dans le viseur de la Chine : Pékin suspecte ses puces IA H20 d’abriter des backdoors, ravivant la guerre technologique sur fond de cybersurveillance mondiale.

 

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La Chine vient d’interpeller Nvidia, géant américain des semi-conducteurs, au sujet de présumés backdoors dans ses puces H20 destinées à l’intelligence artificielle locale. Pékin s’appuie sur de nouvelles lois sur la cybersécurité pour exiger transparence et garanties techniques, tandis que Washington impose, de son côté, des restrictions et des mécanismes de contrôle dans les puces exportées. Cet épisode cristallise la montée en puissance des tensions entre les deux superpuissances numériques, où la sécurité, la souveraineté et la capacité de renseignement s’entremêlent. Retour sur les dessous d’un affrontement qui redéfinit les équilibres du cyberespace mondial.

L’ombre du renseignement : Pékin convoque Nvidia

Au matin du 31 juillet 2025, une rumeur parcourt les couloirs feutrés des grandes universités technologiques de Pékin. Dans un communiqué solennel, la Cyberspace Administration of China (CAC), autorité suprême du cyberespace, annonce avoir convoqué l’un des plus puissants fabricants mondiaux de puces d’intelligence artificielle : Nvidia.

La raison officielle ? La présence de « vulnérabilités de sécurité sérieuses » – des backdoors selon l’administration – dans les puces H20, version modifiée et bridée, spécialement conçue pour satisfaire aux exigences américaines en matière d’exportation vers la Chine.

Derrière la formule administrative, la réalité est bien plus explosive. Car depuis 2023, le secteur mondial des semi-conducteurs est l’objet de toutes les tensions, chaque acteur jouant une partie d’échecs à très haut risque, où chaque mouvement peut avoir des conséquences stratégiques majeures.

Washington, dans une course effrénée à la suprématie technologique, a multiplié les restrictions à l’exportation, craignant que ses technologies ne viennent renforcer la puissance militaire et cybernétique chinoise. Mais la diplomatie du silicium ne se limite pas à un simple jeu de barrières douanières. Depuis quelques mois, la législation américaine va plus loin : avec le Chip Security Act, toute puce IA exportée doit embarquer des fonctions de traçage GPS, de localisation et de coupure à distance.

Pour Pékin, c’est une déclaration de guerre numérique à peine voilée.

La cyberguerre dans le silicium : l’art du soupçon et de la riposte

La convocation de Nvidia par les autorités chinoises n’est pas un geste isolé. Elle s’inscrit dans une stratégie globale, où la souveraineté numérique est devenue une priorité nationale. La Chine, qui ne cesse de rappeler son attachement à la « cybersécurité et à la protection des données des utilisateurs », applique strictement ses lois : Cybersecurity Law, Data Security Law et Personal Information Protection Law.

Au centre de l’enquête, une question : les puces H20, qui font tourner nombre d’algorithmes d’intelligence artificielle en Chine, sont-elles vraiment sûres ?

En creux, la peur d’un sabotage à distance. Si les puces américaines comportent effectivement des modules de tracking ou de télécommande, Washington pourrait, en cas de crise, désactiver à volonté une partie de l’infrastructure numérique chinoise. Un scénario digne de la cyberguerre froide, mais qui devient, à la lumière des technologies actuelles, de plus en plus crédible.

La réponse de Nvidia ne s’est pas fait attendre. L’entreprise, par la voix d’un de ses porte-paroles, nie toute présence de backdoor : « La cybersécurité est essentielle pour nous. Nvidia ne place aucune porte dérobée dans ses puces permettant un accès ou un contrôle à distance par un tiers. »

Mais la défiance est tenace, et pour cause : dans le même temps, le marché noir s’empare du sujet. Selon les estimations, pour plus d’un milliard de dollars (environ 920 millions d’euros) de puces Nvidia, parfois des modèles officiellement bannis comme les B200, H10 ou H200, auraient trouvé leur chemin vers la Chine via des circuits parallèles. Kits complets, racks prêts à l’emploi, tout s’arrache sous le manteau – preuve que le besoin de puissance de calcul reste insatiable, quelles que soient les réglementations.

Sécurité nationale, souveraineté et rivalité : le vrai visage de la crise

Ce bras de fer n’est pas qu’une affaire de technique : il symbolise la nouvelle géopolitique du renseignement à l’ère de l’IA. En exigeant de Nvidia la remise de « preuves », de « documents techniques » et d’« explications détaillées », Pékin affiche sa volonté de contrôler la chaîne technologique, mais aussi de démontrer à ses propres acteurs économiques la nécessité d’une indépendance stratégique.

Les failles supposées des puces H20 ne sont en réalité que l’arbre qui cache la forêt. Car malgré les efforts de géants nationaux comme Huawei ou SMIC, la Chine reste encore dépendante, pour les applications de pointe, des technologies américaines. Le lancement du dernier notebook Huawei, salué comme une avancée nationale, a aussi révélé le retard technologique du pays – des générations entières de retard, difficilement comblables sans coopération internationale.

La bataille se joue également sur le terrain du renseignement : dans le cyberespace, tout composant étranger est désormais considéré comme une menace potentielle. L’incertitude est totale. Qui détient vraiment la clé du contrôle de ces puces ? Les circuits imprimés sont-ils de simples outils, ou des armes silencieuses, prêtes à être activées à distance ?

Pour Pékin, la réponse est claire : seule une maîtrise totale de la chaîne technologique, du design à la production, en passant par le contrôle des codes sources, permettra de garantir la sécurité nationale. En attendant, la Chine redouble d’efforts pour stimuler son industrie, investir massivement dans la recherche et l’innovation, et limiter sa dépendance à l’Occident.

Mais la tâche est titanesque. Face à une Silicon Valley toujours à la pointe, les ambitions chinoises se heurtent à des décennies de domination américaine. Le feuilleton des puces Nvidia H20 n’est qu’un épisode de plus dans une série au long cours : celle de la conquête, puis de la sécurisation, du cyberespace mondial.

RomCom exploite une faille WinRAR zero‑day CVE‑2025‑8088

Une faille critique dans WinRAR exploitée par RomCom menace entreprises et administrations. Espionnage ciblé, spearphishing redoutable : l’Europe et le Canada sont directement dans le viseur.

 

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Une vulnérabilité critique (CVE‑2025‑8088) dans WinRAR, exploitée par le groupe cyberespion RomCom aligné sur la Russie, a été découverte par ESET Research. Active entre le 18 et le 21 juillet 2025, cette campagne visait des secteurs stratégiques en Europe et au Canada : finance, défense, logistique, industrie. Disséminées via spear phishing, les archives piégées permettaient l’exécution de backdoors comme SnipBot, RustyClaw ou Mythic. Cette attaque sophistiquée marque une nouvelle escalade dans la guerre cyber et politique menée par des groupes APT russophones. WinRAR a corrigé la faille dès le 30 juillet 2025 via une mise à jour manuelle obligatoire vers la version 7.13. Le retard de correctif expose encore de nombreuses victimes potentielles.

Une faille invisible, une intrusion discrète

Le 18 juillet 2025, les analystes d’ESET détectent un comportement anormal dans une archive RAR transmise à une entreprise européenne de défense. Une DLL nommée msedge.dll, dissimulée dans un chemin d’extraction détourné, attire immédiatement leur attention. L’analyse révèle l’exploitation d’une faille jusqu’alors inconnue, touchant toutes les versions de WinRAR jusqu’à la 7.12 incluse.

Dénommée CVE‑2025‑8088, cette vulnérabilité exploite un mécanisme sournois : la traversée de chemin via les flux de données alternatifs NTFS. Résultat ? Un simple fichier extrait peut être redirigé vers des répertoires critiques du système, comme le dossier de démarrage de Windows. À la prochaine session, le code malveillant s’exécute sans déclencher d’alerte.

Le 24 juillet, ESET contacte le développeur de WinRAR. La réponse est immédiate : un correctif est intégré dans une version bêta, puis publié officiellement le 30 juillet dans la version 7.13. Mais attention : WinRAR ne propose aucune mise à jour automatique. Des millions d’utilisateurs pourraient donc encore être exposés sans le savoir.

Spearphishing ciblé et backdoors sur mesure

Entre le 18 et le 21 juillet 2025, RomCom lance une offensive de spearphishing contre plusieurs entreprises situées en Europe et au Canada. Les cibles sont choisies avec soin : finance, logistique, industrie manufacturière et défense. Les e-mails se présentent sous forme de candidatures professionnelles, CV à l’appui. Une fois l’archive RAR ouverte, la vulnérabilité est déclenchée.

Dans les cas observés par ESET, les charges utiles déployées sont variées mais convergent toutes vers un objectif d’espionnage. On retrouve la backdoor SnipBot, une version personnalisée de RustyClaw, et un agent Mythic configuré sur mesure. Ces implants sont conçus pour maintenir l’accès, exfiltrer des données et injecter des modules additionnels à distance.

RomCom — également connu sous les noms de Storm‑0978, Tropical Scorpius ou UNC2596 — est formellement attribué à cette campagne. ESET justifie cette attribution par une concordance complète des outils, méthodes et infrastructures déjà associées au groupe lors de précédentes attaques. RomCom est réputé pour ses opérations mêlant cybercriminalité classique et espionnage au service d’objectifs géopolitiques russes.

Un contexte géopolitique sous tension

La campagne RomCom s’inscrit dans une dynamique inquiétante. Depuis 2023, ce groupe cible les institutions occidentales sensibles, avec un pic d’activité lors de moments de tension internationale. En juin 2023, RomCom s’en était déjà pris à des entités européennes via des leurres liés au Congrès mondial ukrainien. Le choix des cibles 2025 — défense, finance, logistique — suggère une volonté claire d’interférer dans les structures stratégiques.

La faille CVE‑2025‑8088 a été ajoutée au catalogue KEV (Known Exploited Vulnerabilities) de la CISA américaine le 12 août 2025. Cela implique une obligation pour les agences fédérales de déployer un correctif immédiat sous peine de non-conformité aux directives de cybersécurité (BOD 22-01). Le score CVSS attribué à cette vulnérabilité est de 8,4, signe de sa criticité élevée.

Le plus alarmant reste la simultanéité d’exploitation par un second groupe : Paper Werewolf, alias GOFFEE, qui s’est approprié la même faille peu après. Cette double exploitation suggère une probable fuite ou vente privée de l’exploit, accentuant le danger de réutilisation dans des campagnes futures.

Dans cette nouvelle ère de guerre hybride, où les lignes entre cybercriminalité et renseignement s’effacent, la vulnérabilité WinRAR symbolise une faille bien plus large : celle d’un cyberespace vulnérable, traversé par des ambitions politiques masquées sous des lignes de code.

Une vulnérabilité Streamlit menace les marchés financiers

Une faille critique dans Streamlit expose des dashboards boursiers aux manipulations, facilitant la prise de contrôle de comptes cloud mal configurés et déstabilisant potentiellement les marchés.

 

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Cato Networks révèle une faille grave dans le widget st.file_uploader de Streamlit : l’absence de validation côté serveur permet d’exploiter cette vulnérabilité pour prendre le contrôle d’instances cloud mal configurées. À travers une démonstration, les chercheurs montrent comment cette faille peut être utilisée pour falsifier des tableaux de bord financiers en temps réel et déclencher des chocs artificiels sur les marchés. Bien que patchée dans la version 1.43.2, cette vulnérabilité souligne les risques liés à de mauvaises pratiques de configuration en environnement cloud. Vigilance, compartimentation et corrections rapides sont essentielles pour éviter tout scénario de manipulation malveillante.

Origine et nature de la vulnérabilité Streamlit

Streamlit, outil open source largement adopté pour la visualisation de données, intègre une fonction de téléchargement de fichiers, st.file_uploader, censée restreindre les types de fichiers acceptés. Or, cette vérification était uniquement exécutée côté client, dans le navigateur. Une faille majeure : en interceptant la requête, un attaquant pouvait facilement modifier l’extension du fichier envoyé, contournant ainsi la sécurité supposée.

L’équipe de Cato CTRL a mis en lumière cette vulnérabilité en février 2025. Elle permettait, entre autres, d’envoyer un fichier Python masqué sous une extension autorisée (ex. .txt), puis exécuté à distance. Cette négligence de validation côté serveur est d’autant plus critique qu’elle concerne un outil utilisé dans de nombreux dashboards de monitoring, y compris dans le secteur financier.

Scénario d’exploitation et conséquences financières

Imaginez une interface de trading qui affiche des données fausses en temps réel : cours erronés, signaux d’achat déclenchés artificiellement, volatilité non justifiée. C’est exactement ce que la démonstration de Cato a mis en scène.

En chargeant un fichier piégé dans une instance Streamlit exposée sans protections réseau (pare-feu, authentification, segmentation), l’attaquant peut obtenir un shell, escalader les privilèges et altérer les données affichées aux analystes financiers. Dans des conditions réelles, cela pourrait provoquer des prises de décisions erronées par des investisseurs, avec des impacts économiques significatifs, voire des déclenchements d’ordres automatiques sur les marchés.

La faille a été corrigée dans la version 1.43.2 de Streamlit en mars 2025. Pourtant, la plateforme a refusé de la qualifier de vulnérabilité de sécurité, estimant que la responsabilité de validation incombait aux développeurs d’applications, et non au framework. Cato Networks a donc tenté de faire enregistrer une CVE via MITRE – en vain jusqu’à aujourd’hui.

Cette faille met en lumière une vérité souvent négligée dans les environnements cloud : la configuration est aussi critique que le code. La vulnérabilité n’exploitait pas une faille dans l’infrastructure cloud sous-jacente (AWS, Azure, GCP), mais dans le déploiement de l’application elle-même. Dans le modèle de responsabilité partagée, c’est bien au client qu’incombe la protection de ses assets.

Il faut donc :

Isoler les instances Streamlit derrière des contrôles d’accès forts ;

Appliquer le principe du moindre privilège dans les autorisations ;

Mettre à jour systématiquement les dépendances open source ;

Effectuer des tests de sécurité sur les entrées utilisateur, y compris les fichiers.

Cato Networks recommande en outre d’utiliser des solutions capables de détecter les comportements anormaux dans les processus cloud, comme les accès non légitimes ou les modifications suspectes de fichiers backend. Ce cas rappelle que même une fonction d’apparence banale peut devenir un vecteur d’attaque dévastateur, surtout dans un contexte de finance algorithmique et de visualisation temps réel. L’ingénierie logicielle ne peut se permettre de reléguer la sécurité à un second plan.

Orange et OpenAI : partenar’IA

Orange s’allie à OpenAI pour lancer une nouvelle génération d’intelligences artificielles souveraines, frugales et inclusives. En déployant localement les modèles open-weight gpt-oss-120b et gpt-oss-20b dans ses propres data centers, Orange annonce garantir la confidentialité des données, le respect des réglementations locales et la performance à grande échelle. Cette collaboration pionnière marque une étape stratégique vers une IA qui se veut éthique, adaptée aux besoins des entreprises, des États et des citoyens, notamment en Afrique.

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De la puissance brute à la finesse maîtrisée : l’ambition souveraine d’Orange

Tout a commencé dans les laboratoires d’Orange, bien avant le battage médiatique autour de l’IA générative. En interne, les experts IA du groupe savaient que pour bâtir une stratégie durable, il fallait aller au-delà de la simple intégration d’un assistant conversationnel. Il s’agissait de prendre le contrôle : des données, des performances, des coûts, et surtout, de la souveraineté.

C’est dans cette logique qu’Orange devient l’un des premiers au monde à intégrer les modèles open-weight gpt-oss-120b et 20b de l’américain OpenAI dans ses propres infrastructures. Pas dans un cloud tiers. Pas sous la surveillance d’un acteur externe. Dans ses data centers, en France et dans 26 pays.

Ces modèles ne sont pas juste puissants : ils sont adaptables. Grâce à une architecture « Mixture of Experts » (128 experts, 4 activés par token), ils permettent à Orange d’activer uniquement ce qui est nécessaire. Résultat : performance ciblée, consommation énergétique réduite, et empreinte environnementale maîtrisée. Loin d’être gadget, ce déploiement ouvre la voie à une personnalisation ultra-précise : Orange distille ces IA pour des usages internes (maintenance réseau, cybersécurité, assistance technique) comme pour ses clients B2B, qui attendent une IA aussi puissante que souveraine.

L’intelligence responsable : cybersécurité, écologie, pragmatisme ?

Chez Orange, l’IA est un outil, calibré pour résoudre des problèmes réels : réseau en surcharge, attaques cyber, détection d’anomalies, besoins multilingues, expérience client inégale. Et c’est là que la responsabilité entre en scène. Déployer localement signifie que chaque modèle reste dans un cadre légal strict, avec des données chiffrées, sans exfiltration possible. Dans le contexte européen du RGPD ou face à la fragmentation des normes africaines et moyen-orientales, c’est un atout géopolitique. Orange devient son propre garant.

L’approche frugale — moins de puissance, moins de données, moins d’énergie — est tout sauf naïve. Elle s’ancre dans le réel. Moins de calcul, c’est moins de chaleur, moins de serveurs, moins d’émissions carbone. Dans ses propres centres de données, Orange peut même optimiser la consommation énergétique des modèles, en fonction des heures creuses, ou des pics d’activité. Avec gpt-oss-20b, par exemple, Orange développe des micro-modèles ultra-ciblés pour des tâches précises : tri intelligent de courriels, classification automatisée de tickets réseau, réponse instantanée en langage naturel dans les call centers. Tout cela en restant 100 % souverain.

Enfin, cette IA n’est pas neutre indique Orange : elle se veut aussi cyber-résiliente. Parce que les modèles sont localisés, Orange garde la main sur chaque couche, chaque adaptation. En cas d’attaque ou de vulnérabilité, l’entreprise peut couper, corriger, réentraîner sans dépendre d’un tiers. Une maîtrise rare, dans un secteur où l’IA est souvent opaque. Grâce aux gpt-oss d’OpenAI, Orange peut affiner ses modèles pour intégrer le wolof, le baoulé, le swahili ou le lingala. Cela change tout. Un client peut dialoguer avec un agent IA dans sa langue maternelle. Un service public peut proposer une interface vocale adaptée à sa population. Et demain, ces modèles seront publiés en open source, à disposition des États africains. L’impact est considérable. Dans des pays où l’accès aux services numériques reste inégal, une IA bien entraînée peut devenir un relais d’éducation, de prévention santé, d’accès aux droits. C’est aussi une arme contre la fracture numérique, contre la marginalisation linguistique, contre l’exclusion des femmes, souvent moins exposées aux outils tech.

Les limites du partenariat Orange–OpenAI : cinq points à surveiller

Derrière l’ambition affichée de souveraineté, plusieurs zones de vigilance demeurent. La première concerne la dépendance stratégique à OpenAI. Même si les modèles gpt-oss sont déployés localement dans les data centers d’Orange, ils restent conçus et maintenus par l’américain OpenAI. Cela signifie qu’Orange dépend toujours de ses choix technologiques et de son rythme d’évolution. La souveraineté est donc davantage opérationnelle que technologique.

Deuxième enjeu : les coûts et la complexité opérationnelle. Exploiter des modèles de 20 à 120 milliards de paramètres suppose une infrastructure lourde, énergivore et coûteuse. Les promesses d’efficacité énergétique permettent de limiter l’impact environnemental, mais pas d’effacer l’ampleur des investissements nécessaires, ni les frais de maintenance à long terme. Face aux géants du cloud, dotés de moyens colossaux, Orange devra contenir ses dépenses tout en restant compétitif.

Vient ensuite la question de la scalabilité et des performances réelles. Les modèles open-weight d’OpenAI sont puissants, mais restent derrière les modèles propriétaires les plus avancés. Ils conviennent à des cas d’usage ciblés, mais pourraient montrer leurs limites dans des déploiements massifs auprès du grand public ou pour des services transverses.

Le quatrième point critique touche à la gouvernance et à la transparence. En se posant en garant de ses propres IA, Orange assume une responsabilité directe : encadrer les biais, éviter les dérives et instaurer des mécanismes d’audit. Or, sans supervision externe indépendante, la crédibilité de l’approche pourrait être questionnée.

Enfin, l’impact géopolitique du projet est ambivalent. En Afrique, il peut réduire la fracture numérique et favoriser l’inclusion linguistique. Mais il peut aussi renforcer une dépendance technologique vis-à-vis d’acteurs extérieurs, dans un contexte où la souveraineté numérique africaine est un enjeu majeur.

En somme, le partenariat ouvre des perspectives, mais son succès dépendra de la capacité d’Orange à transformer ces promesses en solutions réellement pérennes et autonomes.

Cybersécurité : les imprimantes, une faille trop ignorée

L’imprimante, ce périphérique banal du quotidien professionnel, devient une porte d’entrée inattendue pour les cybercriminels. Un oubli stratégique qui expose gravement les entreprises françaises.

 

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Une étude paneuropéenne dévoile une menace largement négligée : les imprimantes. En France, seuls 7 % des salariés formés à la cybersécurité ont reçu une sensibilisation spécifique à ces équipements. Tandis que 59 % des entreprises n’appliquent aucune mesure de protection dédiée, les comportements à risque s’accumulent. Impression de documents depuis des comptes électroniques personnels, fichiers web non sécurisés, ou encore documents oubliés dans les bacs de sortie, sans parler des sauvegardes sur les disques durs de certaines imprimantes : autant d’angles morts exploités par les cyberattaquants. Pourtant, à peine 5 % des salariés français considèrent les imprimantes multifonctions comme une menace. DataSecurityBreach.fr tire la sonnette d’alarme à quinze jours de la rentrée : la sécurité des imprimantes ne peut plus être laissée de côté.

Une faille invisible dans la routine des bureaux

Tout commence par un geste simple. Appuyer sur « imprimer ». Ce geste quotidien, anodin pour la plupart des salariés, dissimule pourtant un risque stratégique majeur. Dans les open spaces comme dans les bureaux à distance, les imprimantes sont devenues des périphériques essentiels… et vulnérables. L’étude européenne menée par Sharp Europe auprès de 11 000 employés de PME dans 11 pays révèle une donnée frappante : seuls 7 % des salariés français ayant suivi une formation en cybersécurité ont été sensibilisés aux risques liés aux imprimantes. C’est deux fois moins que la moyenne européenne (15 %). Une lacune qui en dit long sur la place accordée à ces équipements dans les politiques de sécurité informatique.

Ces chiffres pointent une réalité : les imprimantes sont vues comme inoffensives, voire obsolètes dans l’imaginaire cyber. Pourtant, elles disposent d’un système d’exploitation, sont connectées au réseau, stockent temporairement des données et offrent parfois une interface web. Tous les ingrédients d’un vecteur d’attaque sont réunis.

Le virage numérique accéléré par la pandémie a bouleversé les usages professionnels. Si la cybersécurité a gagné en importance, certaines zones restent dans l’ombre. Les imprimantes en font partie. Le travail à distance a modifié les comportements, sans forcément élever le niveau de vigilance.

L’étude souligne que 28 % des salariés français interrogés impriment au bureau des fichiers envoyés par e‑mail depuis leur domicile. Pire encore, 18 % impriment des fichiers téléchargés directement depuis des sites web, sans même s’interroger sur leur fiabilité. Ces gestes, anodins en apparence, sont des cadeaux offerts aux cybercriminels : fichiers vérolés, scripts malveillants, ou simples failles réseau peuvent être injectés par le biais d’un périphérique non sécurisé.

Autre constat alarmant : seuls 15 % des salariés sont conscients qu’abandonner un document dans le bac de sortie d’une imprimante multifonction représente une faille de sécurité. Ce chiffre traduit une méconnaissance profonde des usages à risque. Dans les entreprises manipulant des données sensibles, santé, finance, juridique, un document oublié peut suffire à compromettre la confidentialité de centaines de dossiers.

L’étude révèle également une inadéquation criante entre le niveau de menace réel et la perception des salariés. En France, seuls 5 % considèrent les imprimantes comme la plus grande menace cyber dans leur environnement de travail, contre 10 % à l’échelle européenne. Une différence révélatrice d’un décalage culturel dans la façon d’appréhender la sécurité numérique.

Une stratégie de cybersécurité à reconstruire

Les entreprises françaises accusent un net retard. 59 % d’entre elles n’ont mis en place aucune mesure spécifique de protection des imprimantes, contre 38 % en moyenne en Europe. Un écart de 21 points qui soulève une question cruciale : pourquoi ce désintérêt face à une menace connue ?

La réponse se trouve peut-être dans la perception de l’imprimante comme un outil « passif ». Un terminal qui ne génère pas de données, qui ne stocke que brièvement des fichiers, et dont l’interface semble rudimentaire. Or, cette vision est fausse. Les imprimantes multifonctions modernes disposent de capacités avancées : connexion sans fil, gestion à distance, synchronisation avec le cloud… Elles sont, en réalité, des ordinateurs à part entière.

Roland Singer, vice-président des services informatiques chez Sharp Europe, le souligne : « Les imprimantes sont perçues comme inoffensives. C’est précisément ce qui en fait une cible idéale pour les cybercriminels. »

La sécurisation de ces équipements passe par plusieurs leviers essentiels que DataSecurityBreach.fr vous propose. D’abord, l’intégration dans les audits de sécurité : toute stratégie de cybersécurité doit inclure les périphériques, y compris les imprimantes, dans sa cartographie des risques. La formation des collaborateurs. Sensibiliser les salariés aux bonnes pratiques comme, par exemple, ne pas laisser de documents traîner, ne pas imprimer des fichiers non vérifiés, utiliser des connexions sécurisées, ne pas jeter ce que l’on considère comme mal imprimé. Autre élément souvent mis de côté car sous-traité : la sécurisation logicielle et réseau. La mise à jour régulière des firmwares, chiffrement des données, désactivation des ports inutiles, gestion des accès utilisateurs par authentification ou badge ne doivent pas être ignorés. Une gouvernance transversale avec les équipes IT, le service achat et les utilisateurs finaux. Une collaboration qui doit intégrer des critères de cybersécurité dès l’acquisition des imprimantes.

Cette étude, même si cette dernière est mise en place par un vendeur d’imprimante et de solution d’impression, agit comme un révélateur. Les imprimantes ne sont pas des périphériques du passé. Elles sont au cœur des usages quotidiens et, de fait, au centre des enjeux de cybersécurité modernes. Elles incarnent ces zones grises, souvent oubliées, qui fragilisent l’édifice numérique de nombreuses entreprises. Tant que les imprimantes resteront perçues comme des accessoires anodins, elles continueront à représenter des portes d’entrée béantes pour les cyberattaquants. Or, dans un monde numérique en tension constante, chaque faille est une opportunité pour celui qui sait l’exploiter.

NOC : Le pilier invisible de la cybersécurité d’entreprise

La cybersécurité repose sur bien plus que des outils, elle exige une surveillance  constante des réseaux. Les NOC jouent un rôle clé dans la détection des incidents, la  continuité de service et la conformité IT.

À l’ère du numérique, la disponibilité et la sécurité des réseaux sont devenues des enjeux  cruciaux pour les entreprises. Les Centres d’Opérations Réseau (NOC) jouent un rôle  central dans la surveillance et la gestion proactive des infrastructures IT.

Qu’est-ce qu’un centre d’opérations réseau ?

Un NOC, ou Network Operations Center, est une entité dédiée à la supervision en temps  réel des réseaux informatiques d’une organisation. Il assure la maintenance, la gestion  des incidents et l’évolution des configurations pour garantir une performance optimale des  systèmes.

Les centres d’opérations réseaux surveillent divers éléments tels que les firewalls, les  équipements sécurité et réseaux que ce soit on-remise ou dans le Cloud. Ils détectent  les anomalies, interviennent rapidement en cas d’incident et assurent la continuité des  services. En centralisant ces opérations, les NOC permettent une gestion efficace et  réactive des infrastructures IT.

Les avantages d’un NOC pour la cybersécurité

La cybersécurité est un domaine en constante évolution, avec des menaces de plus en plus  sophistiquées. Un centre d’opérations réseau donne plusieurs avantages pour renforcer la  sécurité des réseaux. Tout d’abord, les NOC assurent une surveillance 24/7, ce qui permet  une détection proactive des incidents d’infrastructure pour un rétablissement rapide.  Ensuite, grâce à des outils avancés, ces centres peuvent mettre en place une gestion  proactive des incidents d’infrastructure. Ceci en anticipant les problèmes avant qu’ils  n’affectent les opérations.

La maintenance préventive est également un volet important du rôle des NOC : les mises à  jour régulières et l’application de correctifs permettent de prévenir les vulnérabilités connues.  Enfin, les NOC jouent un rôle de premier plan dans la conformité réglementaire, en aidant  les entreprises à respecter les normes de sécurité et les réglementations en vigueur.

Le centre d’opérations réseau de Nomios

Nomios propose un service de Centre d’opérations réseau NOC qui assure le Maintien en  Conditions Opérationnelles (MCO) des infrastructures réseau et cybersécurité. Ce  service s’appuie sur une supervision 24/7 et un monitoring réseau proactif.

Le NOC de Nomios propose une gestion proactive des incidents IT et des changements.  Cela garantit ainsi une maintenance réseau et sécurité efficace. Les services sont  conformes aux meilleures pratiques ITIL. Ce qui assure une gestion des incidents et des  changements IT de haute qualité.

Avec un score de satisfaction client (CSAT) de 9,37, le NOC de Nomios démontre son  engagement à fournir des services de haute qualité. Les ingénieurs NOC expérimentés  connaissent parfaitement les infrastructures des clients en assurant une continuité de  service optimale.

NOC et SOC : une collaboration primordiale

Bien que le centre d’opérations réseau se concentre sur la performance et la  disponibilité des réseaux, il travaille en étroite collaboration avec le SOC (Security  Operations Center), qui se focalise sur la détection et la réponse aux menaces de  cybersécurité. Cette collaboration permet une approche holistique de la sécurité des  systèmes d’information.

Le NOC détecte les anomalies de performance, tandis que le SOC analyse les incidents de  sécurité. En combinant leurs expertises, ils assurent une protection complète des  infrastructures IT, de la performance réseau à la sécurité des données.

Investir dans la supervision pour anticiper les risques

Les Centres d’Opérations Réseau sont des éléments importants pour garantir la  performance et la sécurité des infrastructures IT des entreprises. En assurant une  surveillance continue, une gestion proactive des incidents et une maintenance préventive,  les NOC permettent aux organisations de se concentrer sur leur cœur de métier en toute  sérénité.

Le service de Centre d’opérations réseau NOC proposé par Nomios illustre parfaitement  l’importance d’un NOC efficace et réactif dans le paysage numérique actuel. En collaborant  étroitement avec les SOC, les NOC renforcent la posture de cybersécurité des  entreprises. Cela assure ainsi la résilience et la continuité des opérations.

Dell sous pression : le cyberchantage d’un groupe rebaptisé WorldLeaks tourne court

Dell fait face à une nouvelle tentative de cyberchantage, orchestrée par WorldLeaks, mais assure que les informations volées sont inexploitables. Le climat cyber reste cependant sous haute tension.

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Dell Technologies a confirmé une tentative de cyberchantage orchestrée par le groupe WorldLeaks, exfiltrant 1,3 To de données issues de leur environnement de démonstration « Solution Center ». Selon Dell, ces fichiers n’ont aucune valeur, ne contenant ni données sensibles ni informations sur les clients. Cet incident survient dans un contexte de recrudescence des attaques par extorsion de données, un phénomène accentué par le récent « rebranding » de groupes cybercriminels. L’affaire rappelle également une fuite majeure survenue en 2023 ayant impliqué de véritables données clients. Analyse d’un incident révélateur des mutations actuelles dans la cybercriminalité.

Une attaque orchestrée par WorldLeaks : un coup d’épée dans l’eau ?

Le 22 juillet, la scène cybercriminelle bruisse d’une annonce : WorldLeaks, nouvelle appellation d’une ancienne équipe de rançongiciels, revendique l’infiltration du réseau Dell. Les chiffres avancés impressionnent : 1,3 To de données, soit plus de 416 000 fichiers, exfiltrés depuis les serveurs du géant informatique. Leur objectif ? L’extorsion, en menaçant de publier ces informations à moins d’obtenir un paiement.

Dell réagit rapidement, en coupant court à tout vent de panique. Selon l’entreprise, il ne s’agit là que d’ensembles de données synthétiques, stockés dans une zone de test entièrement isolée, sans aucun lien ni avec les clients, ni avec les partenaires, ni avec les opérations en production. La valeur de ces fichiers serait donc nulle, rendant toute tentative de chantage inopérante.

L’enjeu des environnements isolés et la réponse de Dell

Dans un contexte de multiplication des cyberattaques, Dell insiste sur la ségrégation stricte de son « Solution Center », laboratoire conçu pour les démonstrations produits. Cette séparation physique et logique vise à limiter l’impact des brèches potentielles. Les fichiers concernés par l’attaque seraient destinés uniquement à des scénarios de tests, totalement dépourvus d’informations sensibles ou d’identifiants clients.

Contactée par la presse spécialisée, la direction de Dell refuse d’évoquer le montant éventuel des rançons demandées. La seule certitude affichée : aucune information confidentielle n’a filtré. « Comme beaucoup d’autres entreprises, nous travaillons en continu à renforcer nos défenses. La sécurité de nos clients reste notre priorité absolue », martèle le groupe.

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L’incident intervient sur fond de souvenirs douloureux : en 2023, Dell avait reconnu le vol de données réelles concernant près de 49 millions de commandes clients, incluant noms, adresses et détails techniques sur les équipements. En mai 2024, une notification officielle avait confirmé la compromission, illustrant la réalité des risques cyber même pour les géants du secteur.

Plus inquiétant encore, cette attaque survient après la dissolution annoncée du groupe Hunters International, qui a profité de sa sortie pour « offrir » aux victimes les clés de déchiffrement de leurs données. Mais, selon les experts, ce départ ne serait qu’un écran de fumée destiné à permettre un repositionnement stratégique. Les cybercriminels, confrontés à la baisse de rentabilité des ransomwares traditionnels, semblent désormais privilégier l’exfiltration et la menace de publication des données.

Analyse : La cyber-extorsion, nouvelle norme ou impasse ?

Le cas Dell illustre la transition du paysage cybercriminel : face à des défenses mieux préparées et des ransomwares de moins en moins rentables, la menace s’oriente vers le vol d’informations et le chantage à la publication. Pourtant, cette tactique n’est pas sans risque pour les attaquants, qui peinent parfois à monétiser des données peu exploitables d’autant plus que certains pays, comme le Royaume-Unis font interdire le moindre paiement lors d’une demande de rançon.

Dell, pour sa part, semble avoir tiré les leçons du passé en compartimentant ses systèmes critiques. Mais l’affaire rappelle que la vigilance reste de mise et que chaque brèche, même anodine, peut devenir une vitrine pour les groupes malveillants en quête de légitimité. Sans parler du risque de fermer boutique comme ce fût le cas, il y a peu, pour un important transporteur de fret.

La tentative de chantage contre Dell, si elle s’avère sans effet immédiat, montre à quel point la cyber-extorsion s’est ancrée dans les pratiques des groupes criminels. L’évolution des méthodes — passage du rançongiciel à la pure exfiltration — témoigne d’une professionnalisation du secteur, mais aussi de la nécessité, pour les entreprises, d’investir en continu dans la cybersécurité et la gestion de crise. La question n’est plus de savoir « si » une attaque aura lieu, mais « quand » — et surtout comment y répondre sans céder à la panique ni à la pression.

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Le casse des capteurs militaires au cœur de la Silicon Valley

Un ingénieur modèle, deux passeports, et un sacré culot. À la clef : un braquage discret mais colossal de secrets militaires américains, orchestré depuis un banal bureau californien.

Un ingénieur à double nationalité, passé par Stanford et la Silicon Valley, a orchestré le vol de plus de 3 600 fichiers confidentiels sur des capteurs et caméras militaires de pointe, destinés à protéger les avions contre les missiles et à surveiller l’espace. Recruté par des programmes chinois visant à rapatrier l’innovation, il a exploité les failles internes de son employeur américain avant d’être démasqué par une enquête numérique. Retour sur un crime aux répercussions internationales, révélateur des enjeux de la guerre technologique et du pillage de la propriété intellectuelle, où un seul individu a mis en péril la sécurité nationale.

Un voleur aux deux passeports : le profil d’un ingénieur discret

Chengguan Gong, 59 ans, incarne la réussite de l’immigration dans la Silicon Valley. Entré aux États-Unis en 1993, formé à Clemson puis à Stanford, il devient citoyen américain en 2011 – tout en conservant sa nationalité chinoise. C’est un spécialiste reconnu des capteurs CMOS et des technologies sensibles, courtisé par des entreprises du secteur militaire.

Derrière cette success story, une ambition plus trouble émerge : dès 2014, Gong commence à postuler aux « programmes de rapatriement de talents » chinois, ces concours subventionnés à coup de centaines de milliers de dollars, destinés à drainer vers Pékin compétences… et secrets industriels.

Entre fin mars et avril 2023, Gong opère à la vitesse de l’éclair. Il copie méthodiquement plus de 3 600 fichiers – plans, schémas, documentation technique – de son poste de travail vers un simple clé USB et deux disques durs. Le timing n’a rien d’anodin : le 5 avril, il signe chez un concurrent direct dans le domaine des capteurs infrarouges. Il intensifie alors les copies, double les sauvegardes sur son ordinateur personnel, et prépare sa fuite numérique.

Son butin ? Des technologies critiques : capteurs capables de protéger des avions contre les missiles à guidage thermique, caméras résistant aux radiations pour l’observation spatiale, et circuits intégrés conçus pour repérer les lancements de missiles et d’objets hypersoniques. Le tout estimé à plusieurs centaines de millions de dollars par la société lésée.

L’affaire Gong révèle un angle mort inquiétant : la porosité entre recherche militaire américaine et programmes étatiques chinois. Entre 2014 et 2022, Gong multiplie les candidatures aux “talent programs” chinois, propose les mêmes technologies que celles développées dans ses fonctions américaines, et finit même demi-finaliste d’un concours… en présentant des photos du matériel de son entreprise.

Ce système de chasse aux cerveaux, installé dès les années 1990 en Chine, offre primes et financements massifs aux ingénieurs expatriés prêts à ramener “leur” expertise. Pour Gong, la récompense : près de 2 800 dollars pour une simple participation, et la promesse de sommes bien plus importantes à la clef.

Les failles internes et la riposte numérique

Gong pensait son stratagème à l’abri derrière la routine du télétravail et un départ “pour raisons familiales”. Mais les équipes IT de son employeur veillent au grain. En mars, un audit interne met au jour des mouvements de fichiers anormaux. L’alerte est donnée, le FBI entre en scène, commence sa surveillance, saisit les supports physiques et découvre l’ampleur de la fuite.

Les preuves sont accablantes. Gong reconnaît les faits, expliquant avoir commencé à copier des documents dès son arrivée aux États-Unis – preuve d’un projet de longue haleine plus qu’un simple “coup d’opportunité”. Accusé d’avoir mis en péril la sécurité nationale, il encourt jusqu’à dix ans de prison.

Analyse : le crime d’un homme seul ou le symptôme d’une guerre invisible ?

Au-delà de l’affaire, c’est tout l’écosystème de la recherche technologique qui tremble. Une simple négligence interne, un employé sous le radar, et la propriété intellectuelle la plus sensible se retrouve potentiellement à disposition d’États concurrents. L’affaire Gong rappelle que la guerre de l’innovation ne se joue plus seulement dans les laboratoires, mais aussi dans les back-offices des entreprises les plus prestigieuses.

La conclusion s’impose : à l’heure de la guerre économique mondiale, la vigilance doit être maximale, la cybersécurité renforcée, et la protection du “capital humain” aussi stratégique que celle des data centers.