Archives de catégorie : Propriété Industrielle

État des lieux de la sécurité des systèmes SCADA de contrôle industriels

Systèmes SCADA – Alors que les cybercriminels ont toujours plus tendance à privilégier les attaques ciblées, directes ou par ricochet, il devient plus que jamais essentiel de dresser un état des lieux de la sécurité des systèmes de contrôle industriels.

Les systèmes de contrôle industriels, les système scada surveillent et gèrent des processus physiques de type distribution d’électricité, transport de gaz, distribution d’eau, feux de signalisation et autres infrastructures similaires, largement répandues aujourd’hui.

Au cours des récentes années, les systèmes de contrôle industriels, au cœur de nombre de nos infrastructures critiques et environnements industriels, ont été sous le feu d’attaques toujours plus fréquentes et virulentes. A l’évidence, cette tendance résulte, entre autres facteurs, de la convergence des technologies opérationnelles et des technologies de l’information. Comme dans tous les domaines de l’informatique, les avantages d’une connectivité réseau toujours plus étendue, rendue possible grâce à des standards ouverts (Ethernet et TCP/IP notamment), ainsi que les gains financiers qui résultent du remplacement de technologies propriétaires dédiées par des solutions commerciales packagées, se font néanmoins aux dépens d’une vulnérabilité accrue.

Pour autant, si l’impact d’un piratage informatique aboutit généralement à des pertes financières, les attaques sur les systèmes SCADA industriels peuvent aller jusqu’à détruire des équipements critiques, menacer la sécurité nationale d’un pays, si ce n’est mettre en danger des vies humaines.

Ce distinguo est très important, mais il existe aussi une différence quelque peu troublante dans les profils et les motivations des assaillants. Alors que le gain financier constitue le principal moteur de la cybercriminalité actuelle, revenons un instant sur les intentions des assaillants en 2015, pour mieux comprendre leur volonté de cibler les systèmes SCADA :

La toute première panne électrique causée par un hacker en Ukraine

Le 23 décembre 2015, une panne d’électricité a eu lieu en Ukraine occidentale suite à la mise à l’arrêt de 57 centrales électriques. Cette panne était attribuée dans un premier temps, à des “ interférences” dans le système de monitoring de l’une des entités ciblées. Ce souci a été, par la suite, directement lié à une attaque de hacker sur le système de contrôle industriel. Ce blackout, confirmé par le CERT Ukrainien le 4 janvier 2016, est aujourd’hui considéré comme la toute première panne dont l’origine prouvée est une cyberattaque.

L’attaque à été menée de manière sophistiquée et organisée, via un processus en trois étapes :

  • L’infection des systèmes a été initiée par des emails de spear phishing utilisant des documents MS Office en fichier joint. Ces documents contenaient des macros malveillantes.
  • La mise à l’arrêt des systèmes a été menée en effaçant les fichiers systèmes et en supprimant la possibilité de pouvoir assurer une restauration.
  • Des attaques de type DDoS (Distributed Denial of Service) ont ciblé les centres de services clients des acteurs ciblés, à l’aide de faux appels, retardant ainsi l’identification de la problématique par les entreprises.

Le logiciel malveillant utilisé pour ces attaques relève de la famille du malware BlackEnergy qui sévit depuis 2007. D’autres variantes ont été identifiées, des variantes susceptibles d’avoir pu recueillir des informations sur les infrastructures SCADA depuis 2014.

Confirmation d’attaques de reconnaissance sur les systèmes de contrôle industriel aux Etats-Unis

En décembre 2015, deux rapports sur les attaques ICS aux Etats-Unis révélaient l’existence d’une phase de reconnaissance, à savoir des attaques perpétrées avec l’intention de recueillir avant tout des données plutôt que d’engendrer des dommages.

Le premier rapport vient confirmer la réalité d’une attaque jusqu’à présent suspectée sur le barrage de Bowman Avenue à New York en 2013. Bien que ce barrage n’ait pas été “piraté” à proprement parler, l’attaque a permis de recueillir des requêtes et recherches sur les machines infectées, sans doute dans le cadre d’une opération de reconnaissance, d’ailleurs attribuée à des hackers iraniens.

De manière similaire, l’analyse d’un ordinateur appartenant à un sous-traitant de Calpine, une Utility américaine spécialisée dans la génération d’électricité à partir de gaz naturel et de géothermie, a révélé un piratage qui a permis à ses auteurs de détourner des informations de l’entreprise Calpine. Les informations dérobées ont été retrouvées sur le serveur FTP de l’un des assaillants connecté aux systèmes infectés. Parmi ces informations, des noms d’utilisateurs et des mots permettant de se connecter à distance aux réseaux de Calpine, ainsi que des schémas détaillés de réseaux et de 71 centrales électriques sur l’ensemble des États-Unis.

Des systèmes SCADA piratés proposés à la vente au sein de l’économie souterraine

De nombreux messages sur des forums de type underground proposaient de commercialiser des systèmes SCADA piratés et illustrés de copies d’écran de ces systèmes, ainsi que trois adresses IP françaises et des mots de passe VNC. Notons que l’authenticité de ces informations de connexion n’a jamais été prouvée. Cependant, ce scénario souligne qu’il devient possible de se procurer des systèmes SCADA vulnérables dans l’underground, aussi simplement que d’acheter une commodité.

Ces attaques ne sont que des exemples parmi tant d’autres. Selon l’ICS-CERT Monitor Newsletter: Oct 2014 – Sept 2015, ce sont 295 incidents qui ont été notifiés en 2015 à ce CERT américain spécialisé dans les systèmes industriels. Dans leur majorité, ces incidents répertoriés ciblaient des infrastructures de production critiques, ainsi que le secteur des énergies. Cette inflation d’attaques visant les systèmes critiques de production, par rapport à 2014, est le résultat d’une campagne de spear-phishing étendue qui a ciblé essentiellement les entreprises de ce secteur, et à un moindre niveau, d’autres secteurs d’activité.

Dans leur volonté de protéger leurs systèmes industriels, les organisations connaissent un réel défi, à savoir la sophistication des attaques actuelles menées par les cybercriminels. Cependant, il existe d’autres défis notamment au niveau des systèmes, des réglementations et des pratiques spécifiques à un secteur d’activité. Les systèmes de contrôle industriel proviennent de fournisseurs hétérogènes et utilisent des systèmes d’exploitation, applications et protocoles propriétaires (GE, Rockwell, DNP3, Modbus). Du coup, la sécurité des systèmes hôtes telle que conçue pour l’informatique classique n’est généralement pas disponible pour les systèmes SCADA, tandis que les fonctions de sécurité réseau pour les applications et protocoles communs en entreprise sont souvent absentes ou non adaptées aux environnements industriels.

Compte tenu des faits présentés dans cet article, il devient essentiel de formuler certaines recommandations en matière de sécurité, et ainsi éviter de se faire piéger :

  • Gare aux emails de phishing : les emails de phishing peuvent s’afficher très séduisants et convaincants et il est d’autant plus essentiel de disposer d’un antivirus, pour activer une couche de sécurité contre les fichiers malveillants joints à ces emails. Dans la pratique, force est de constater que le phishing a été utilisé dans toutes les attaques, ce qui en fait une arme de choix pour cibler tant les environnements industriels que les réseaux d’entreprise. Une attaque de spear-phishing a ainsi été notifiée à l’ICS-CERT, impliquant des assaillants utilisant un compte sur un réseau social et lié au profil d’un candidat en recherche de poste. À l’aide de ce compte, les assaillants ont pu récupérer des informations comme le nom du responsable informatique de l’organisation ciblée, ou encore les versions des logiciels installées. Par la suite, les collaborateurs ont reçu un email, avec, en fichier joint, le CV du faux candidat joint dans un format ‘resume.rar’. Le fichier joint contenait un logiciel malveillant qui a infecté les équipements des collaborateurs, mais qui a néanmoins pu être neutralisé avant de se propager et impacter les systèmes de contrôle.
  • Mise en log et scans réguliers du réseau : les logs constituent un moyen pertinent de surveiller l’activité des systèmes et de rassembler les différentes pièces du puzzle en cas d’incident. Cette analyse des logs permet également de détecter en amont les infections dans de nombreux cas. La gestion des logs est une pratique qui s’impose aux administrateurs des systèmes de contrôle. Les scans réguliers du réseau constituent également une bonne pratique pour être prévenu en amont de toute infection possible.

La bonne nouvelle est néanmoins que dans les années récentes les problématiques de sécurité et de vulnérabilité des systèmes SCADA ont été davantage reconnues, et que les premières étapes pour y remédier sont déjà en place.

Ceci est notamment une priorité pour les organisations gouvernementales tels que l’ICS-CERT américain (Industrial Control Systems Cyber Emergency Response Team), le CPNI britannique (Centre for Protection of National Infrastructure, et bien sûr l’ANSSI ou le Clusif en France. Tous ces organismes ont fait état de recommandations et de publications sur les meilleures pratiques de sécurité en environnement industriel.

Notons également la définition de normes communes comme ISA/IEC-62443 (ex ISA-99). Créés par l’International Society for Automation (ISA) sous l’appellation ISA-99, puis renommée 62443 pour se conformer aux standards IEC (International Electro-Technical Commission), ces documents définissent un cadre exhaustif pour la conception, la planification, l’intégration et la gestion des systèmes de contrôles industriel sécurisés.

Les systèmes industriels restent sous le feu des attaques, mais aujourd’hui, il est possible, en associant technologies et méthodologies, de juguler ces attaques. (Par Ruchna Nigam, Chercheur en sécurité, pour DataSecurityBreach.fr, au sein de FortiGuard Labs de Fortinet)

In-Q-Tel : Un fabricant de cosmétique attire la CIA pour prélever l’ADN

Étonnante révélation concernant le fabriquant de cosmétique Skincenial Sciences. La CIA, via sa société de capital-risque In-Q-Tel, s’est rapprochée du vendeur de créme qui adoucit la peau… pour collecter l’ADN.

La société américaine Skincential sciences est une petite PME proposant des crèmes pour la peau suffisamment efficace pour attirer les regards des professionnels de la mode, des blogueuses et de stars de la TV US. La créateur de crème qui adoucit la peau a aussi attiré un autre partenaire étonnant, la CIA. La Centrale Intelligence Agency, via sa société de capital-risque In-Q-Tel, s’est penchée sur Skincential sciences pour financer des recherches sur la collecte de l’ADN. Cette relation contre nature a été révélée par des documents diffusés par The Intercept. L’entreprise de cosmétique a créé un produit étonnant qui intéresse la CIA. Finesse de l’invention, être capable de retirer une mince couche externe de la peau, révélant des biomarqueurs uniques qui peuvent être utilisés pour une variété de tests, y compris la collecte d’ADN.

In-Q-Tel est un investisseur fondé en 1999 par l’ex-directeur de la CIA, George Tenet. Sa mission, identifier une technologie de pointe qui permettra à la CIA, et aux autres agences américaines, de peaufiner et moderniser leurs missions. In-Q-Tel assure le financement des recherches afin de faire croître les entreprises de haute technologie qui développent les solutions qui attirent la CIA. Pour l’agence, la peau humaine est une source peu exploitée.

Bug Bounty : quand les entreprises peuvent faire appel aux hackers

Chercher des failles, corriger son système informatique pour contrer les pirates, voilà l’idée proposée depuis trois mois par la Bounty Factory. Cette start-up française propose aux entreprises de regarder en direction du Bug Bounty.

Il y a trois mois était lancé sur la toile Européenne une petite révolution dans le monde de la sécurité informatique. Sous le nom de la Bounty Factory, une start-up normande propose aux entreprises de réfléchir à leur sécurité informatique via une nouvelle option loin d’être négligeable, le Bug Bounty. Comme l’explique ZATAZ.COM, la Bounty Factory propose aux responsables de sécurité informatique des sociétés Françaises et Européennes de rencontrer des talents et des passionnés informatiques pour sécuriser leurs systèmes.

Lancée en janvier 2016, la Bounty Factory a vu 300 personnes s’inscrire à sa bêta fermée, et cela en deux semaines. Preuve de l’intérêt de ce sujet. « Plusieurs sociétés nous ont contacté » indiquent les fondateurs. La version publique de bountyfactory.io arrive. Autant dire que les amateurs de Bug Bounty sauront où se diriger.

Stopper la progression des pirates au cœur des systèmes informatiques

Systèmes informatiques – Selon une étude conduite récemment par le Club des experts de la sécurité de l’information et du numérique (Cesin), 81 % des entreprises et administrations françaises déclarent avoir subi une attaque au cours des douze derniers mois et 93 % ne font pas confiance à leurs outils informatiques, leurs fournisseurs et leurs hébergeurs.

L’erreur humaine, les vulnérabilités favorisées par la montée du cloud et la généralisation du BYOD dans les entreprises sont autant de facteurs de risques qui menacent la sécurité de leurs données et fragilisent la confiance des RSSI en leur capacité à contrôler l’ensemble des points d’accès du système d’information.

La plupart des attaques avancées commencent par des e-mails de phishing envoyés aux utilisateurs d’une entreprise qui ne disposent pas d’accès aux comptes d’administrateurs dits « à privilèges ou hauts-pouvoirs » par défaut. Ces derniers, permettant d’accéder à l’ensemble des données de l’entreprise et de prendre le contrôle des systèmes, sont la première cible des cyberattaques. Ainsi, les comptes disposant de privilèges d’administration locaux représentent un important vecteur d’attaque car ils se trouvent sur chaque terminal et sur chaque serveur de l’environnement. En outre, les comptes d’utilisateurs individuels qui y résident et disposent de privilèges d’administration contribuent à accroître la surface d’attaque. En moyenne, dix emails1 suffisent aux pirates informatiques pour parvenir à leurs fins et introduire un malware au sein des systèmes. Ces programmes malveillants très sophistiqués, lorsqu’ils ont pénétré le réseau, exploitent des machines, dérobent des données, capturent les informations d’identification des comptes à hauts pouvoirs ou endommagent des systèmes. L’erreur étant fondamentalement humaine, tout le monde est susceptible de se faire piéger au moins une fois par un email de phishing, que ce soit par manque d’attention ou par curiosité, ce qui confirme une nouvelle fois que la menace se trouve aussi à l’intérieur. Il ne s’agit donc plus d’empêcher une intrusion dans un système avec un pare-feu, un anti-virus ou tout système de blocage à l’entrée du réseau, mais bien de stopper la progression des pirates déjà infiltrés à l’intérieur du réseau.

Systèmes informatiques

Il est par ailleurs difficile pour les équipes IT de faire un suivi détaillé de l’ensemble des applications et programmes présents dans les systèmes d’une organisation et d’en vérifier précisément la fiabilité. Partant du principe qu’une entreprise peut rassembler jusqu’à 20 000 applications métiers2, on peut facilement concevoir que des applications corrompues passent inaperçues et constituent des portes d’entrée dans les systèmes, et donc un accès direct aux données de l’entreprise. C’est là que la gestion des droits d’administration relatifs aux applications s’avère cruciale : ainsi, une entreprise peut intervenir sur les droits de l’utilisateur afin d’éviter les erreurs liées à la modification des configurations systèmes, à l’installation de programmes malveillants ou encore à l’accès et à la modification de comptes utilisateurs. Toutefois, révoquer tous les droits d’administration des utilisateurs oblige parfois les équipes IT à leur accorder de nouveau des privilèges pour effectuer certaines tâches au niveau des applications. Ces derniers, une fois accordés, sont rarement révoqués et s’accumulent au fil du temps, rouvrant ainsi une faille de sécurité liée à l’excès de droits d’administration ; supprimer ces droits pour les utilisateurs au niveau des points d’accès et des serveurs sans contrôler au préalable les programmes autorisés sur ces machines favorise l’introduction et l’exécution autonomes d’applications malveillantes au sein du réseau.

Pour relever ces défis, les organisations ont besoin d’outils flexibles, permettant d’automatiser la gestion des privilèges des administrateurs locaux et le contrôle des applications sur l’ensemble des périphériques et serveurs. En privilégiant la combinaison du contrôle d’application et du principe du « moindre privilège » pour développer une approche de sécurité équilibrée et organisée par couches, les organisations peuvent réduire la surface d’attaque et mieux se protéger contre les menaces ayant déjà pu infiltrer le système. Ainsi, les équipes de sécurité sont immédiatement alertées de potentielles tentatives d’attaques en cours, le tout sans perturber la productivité des employés, ni surcharger les services IT en charge de la sécurité. Si on considère qu’un pirate motivé parviendra toujours à s’introduire dans le système d’une entreprise, ces mesures bloqueront sa progression et l’empêcheront de naviguer des points d’entrée vers les serveurs pour prendre possession du réseau. (Par Jean-François Pruvot, Regional Director France chez CyberArk)

Sources:
1- Verizon, « 2015 Data Breach Investigations Report », page 13
2- Viewfinity, « IT Security’s 50 Shades of Grey Whitepaper », page 2

Les dirigeants ne sont pas en phase sur la façon de lutter contre les cybercriminels

Selon les résultats de l’étude C-Suite d’IBM : les dirigeants ne sont pas en phase sur la façon de lutter contre les cybercriminels. Éducation et engagement sont nécessaires pour mettre les dirigeants au niveau du nouvel environnement de sécurité.

La division sécurité d’IBM et l’Institut IBM for Business Value (IBV) publient aujourd’hui les résultats d’une étude réalisée auprès de plus de 700 dirigeants qui met en lumière leur confusion concernant leurs véritables ennemis cyber et la façon de les combattre efficacement.

La nouvelle étude, Securing the C-Suite, Cybersecurity Perspectives from the Boardroom and C-Suite est basée sur des entretiens avec des dirigeants de 28 pays et de 18 secteurs industriels concernant la cybersécurité dans l’entreprise. L’étude n’a pas pris en compte les responsables de la sécurité des systèmes d’information (RSSI), afin d’obtenir une image fidèle de ce que les dirigeants pensent de la cybersécurité. Si sur le papier, la cybersécurité est considérée comme une préoccupation majeure pour 68% des dirigeants1, et que 75% pensent qu’une stratégie globale de sécurité est importante, l’étude révèle que les dirigeants clés doivent être plus engagés auprès des RSSI, au-delà de la stratégie en matière de sécurité, et avoir un rôle plus actif.

L’une des principales conclusions de l’étude est que 70% des dirigeants pensent que les individus malveillants constituent la plus grande menace pour leur entreprise. Selon un rapport des Nations Unies2, la réalité est que 80% des cyberattaques sont réalisées par des réseaux criminels hautement organisés au sein desquels les données, les outils et l’expertise sont largement partagés. L’étude C-Suite révèle un large éventail d’ennemis : 54% des  dirigeants reconnaissent que les réseaux criminels sont un sujet de préoccupation mais leur ont donné un poids à peu près égal aux individus malveillants (50%).

Plus de 50% des PDG s’accordent à dire qu’une collaboration est nécessaire pour lutter contre la cybercriminalité. Ironiquement, seulement 1/3 des chefs d’entreprise a exprimé sa volonté de partager à l’extérieur ses informations sur les incidents liés à la cybersécurité survenus dans leur entreprise. Cette situation est un frein à la collaboration coordonnée au niveau de l’industrie, alors même que les groupes de pirates partagent de mieux en mieux l’information en temps quasi réel sur le Dark Web. Les PDG soulignent également que les organisations externes doivent faire davantage ; une surveillance accrue du gouvernement, une augmentation de la collaboration dans l’industrie, un partage de l’information transfrontalière – cette dichotomie doit être résolue.

«Le monde de la cybercriminalité est en pleine évolution, mais de nombreux dirigeants n’ont pas mis à jour leur compréhension des menaces », a déclaré Caleb Barlow, Vice-Président, IBM Security. « Bien que les RSSI et le Conseil d’administration puissent aider à fournir les conseils et des outils appropriés, les dirigeants en marketing, ressources humaines et finances, quelques-uns des départements les plus exposés et les plus fournis en données sensibles, devraient s’impliquer de façon plus proactive dans les décisions de sécurité avec les RSSI. »

En fait, les départements marketing, ressources humaines, et finances représentent des cibles de choix pour les cybercriminels car ils gèrent les données clients et employés parmi les plus sensibles, avec les données financières de l’entreprise et les informations bancaires. Dans l’étude, environ 60% des directeurs financiers, DRH, et directeurs marketing reconnaissent volontiers qu’ils, et par extension leurs divisions, ne sont pas actifs dans la stratégie et l’exécution de la politique de cybersécurité de l’entreprise. Par exemple, seuls 57% des DRH ont déployé une formation à la cybersécurité pour les employés, première étape pour que ces derniers s’engagent en la matière.

Que peuvent faire les entreprises ?
Un nombre impressionnant de dirigeants interrogés, 94%, pensent qu’il y a une certaine probabilité pour que leur entreprise subisse un incident de cybersécurité significatif au cours des deux prochaines années. Selon l’étude d’IBM, 17% des personnes interrogées se sentent capables et prêtes à répondre à ces menaces. IBM a identifié des répondants exceptionnels, 17% de répondants classés «Cyber-Securisés», ce sont les dirigeants les plus préparés et capables de faire face aux menaces. Les dirigeants « Cyber-sécurisés » sont deux fois plus susceptibles d’avoir intégré la collaboration dans leur politique de cybersécurité et deux fois plus susceptibles d’avoir intégré la cybersécurité à l’ordre du jour des Conseils d’administration de façon régulière.

 Conseils « Cyber-Securisés» pour les entreprises :
• Comprendre le risque : Évaluer les risques liés à votre écosystème, analyser les risques de sécurité, développer l’éducation et la formation des employés et intégrer la sécurité dans la stratégie de risques de l’entreprise.

• Collaborer, éduquer et responsabiliser : Mettre en place un programme de gouvernance de la sécurité, accroître le pouvoir des RSSI, promouvoir et discuter régulièrement de la cybersécurité lors des réunions de direction, intégrer les dirigeants dans l’élaboration d’une stratégie de réponse aux incidents.

• Gérer les risques avec vigilance et rapidité : Mettre en œuvre une surveillance continue de la sécurité, tirer profit des analyses d’incidents, partager et utiliser les renseignements de sécurité pour sécuriser l’environnement, comprendre où les données numériques des entreprises se trouvent et élaborer des stratégies en conséquence, développer et appliquer les politiques de cybersécurité.

1.     “Redefining Boundaries: Insights from the Global C-suite Study.” IBM Institute for Business Value. November 2015.
2.     UNODC Comprehensive Study on Cybercrime 2013

5 tendances en matière de sécurité informatique pour l’édition 2016 de la RSA Conférence

L’année 2015 a été marquée par d’importantes failles de sécurité avec des répercussions allant parfois au-delà de l’impact purement financier et touchant notamment la sécurité intérieure des pays ou la confidentialité de vos données personnelles. L’édition 2016 de la RSA Conférence sera l’occasion pour l’éditeur de rappeler les enjeux majeurs en matière de sécurité informatique qui figurent désormais en première page des médias et s’invite à l’ordre du jour des conseils d’administration.

CA Technologies réalise chaque année des prévisions sur les principales menaces et avancées en matière de sécurité. A la suite d’un webcast organisé sur le sujet (« The Rise of the User – Security Predictions for 2016 ») l’éditeur partage son analyse en 5 tendances clés pour cette année. CA Technologies présentera ces tendances au cours de la 25ème édition de la RSA Conférence. Michelle Waugh, Directrice de la Division Sécurité sera chargée d’un Tech Briefing intitulé « Identity-Centric Security: Enjoying Digital Business Transformation »  le 2 mars à 17h00 (North Exhibit Hall Briefing Center)

Des prévisions 2015 avérées en sécurité informatique
« Au début de l’année 2015 nous avions déjà fait 5 prévisions concernant les tendances de la sécurité. Après analyse des 12 derniers mois, nous avons constaté que 4 de ces prévisions se sont vérifiées, tandis que la dernière devrait se réaliser à plus long terme (indiquée en vert sur le graphique) », précise Michelle Waugh.

Ce qui nous attend en 2016 en matiére de sécurité informatique
En 2016, CA Technologies anticipe l’émergence des cinq tendances suivantes, et prévoit qu’elles affecteront considérablement les professionnels de la sécurité.

1.      Les équipes chargées de la gestion des identités laisseront progressivement la main aux équipes métiers. L’expérience utilisateur devant sans cesse être améliorée, les métiers seront amenés à intégrer la gestion des identités dès la conception de leurs services, afin de les rendre plus intuitifs et sans contrainte pour les utilisateurs.  Cette prise de contrôle permettra à la fois de renforcer l’engagement des utilisateurs (employés, partenaires, clients) et de réduire les risques.

2.      Les zones exposées aux attaques et les failles seront de plus en plus étendues, et les conséquences de ces violations iront bien au-delà de pertes financières. Le recours accru au développement Agile, à DevOps, à la virtualisation ou au Cloud créeront de nouvelles brèches de sécurité propices aux attaques. La cybercriminalité laissera la place au cyber-espionnage, menaçant la sécurité intérieure des pays et ouvrant la voie à de potentielles attaques cyber-terroristes.

3.      L’analyse des risques ne sera plus réservée aux services financiers et deviendra accessible à l’ensemble de l’entreprise. N’utilisant qu’un simple mot de passe pour identifier leurs utilisateurs, les entreprises peineront à différencier les utilisateurs légitimes des usurpateurs d’identité et vont recourir à des analyses basées sur les risques pour protéger leurs plateformes web et leurs applications mobiles.

4.      La gestion et la sécurité informatique des identités et des accès (IAM) deviendra un axe de plus en plus stratégique pour les entreprises, qui seront de plus en plus demandeuses d’expertise en la matière en 2016. Une plus grande attention sera prêtée aux identités privilégiées, aux identités s’étendant sur le Cloud et aux identités tierces intégrées aux ‘frameworks’ de sécurité, ce qui rendra les défis associés à la sécurité des identités encore plus difficiles à relever.

5.      L’Internet des Objets (IdO) gagnant le marché, la nécessité d’y incorporer des fonctionnalités de gestion des identités sera de plus en plus évidente. L’acronyme IdO aura désormais également le sens d’« Identité » des Objets. Les informations circulant sur Internet et stockées sur ces appareils connectés devront ainsi être authentifiés et dignes de confiance, de la même manière que l’identité d’une personne doit être vérifiée.

Bref, la sécurité informatique a encore beaucoup de chemin à faire !

BYOD au 0Day : sécurité, une année bissextile à l’autre

Vous avez peut-être remarqué que le 29 février figurait dans notre calendrier, cette année : 2016 est en effet une année bissextile ! En matière de cybersécurité, beaucoup de choses ont changé, comme l’arrivée du BYOD, au cours des quatre dernières années. Voici quatre évolutions majeures intervenues depuis 2012, soit une moyenne d’une par an.

Sécurité du cloud : de l’adoption à la redéfinition des frontières
2012 : les experts prévoyaient une hausse de l’adoption de solutions de sécurité des données dans le cloud ; cette hausse était censée affecter l’approche des entreprises en la matière, ainsi que les modes de fourniture des éditeurs. Le cloud hybride commençait à émerger en raison de ses avantages en matière d’agilité et de sécurité. En outre, suite à l’explosion en 2011 des APT (menaces persistantes avancées) à l’encontre de grandes sociétés ou d’administrations publiques, on s’attendait à une recrudescence de ces attaques ciblées en 2012.

2016 : entre l’invalidation de l’ancien cadre Safe Harbor et la création du nouveau cadre baptisé E.U.-U.S. Privacy Shield, les réglementations en matière de résidence et de souveraineté sur les données ont été des sujets de conversations majeurs. Et à la suite de la révélation au grand jour d’affaires de surveillance/d’espionnage, des législations de plus en plus rigoureuses sont à prévoir. En outre, avec le développement des nouvelles technologies et l’évolution des solutions de sécurisation des applications dans le CLOUD (CASB), les frontières entre les applications et processus opérationnels compatibles avec le cloud et les autres feront l’objet d’une nouvelle délimitation. Les entreprises utiliseront plus volontiers le cloud là où cela aurait été considéré comme inconcevable il y a quelques années.

Le débat sur la cybersécurité à Washington
2012 : le projet de loi Cybersecurity Act de 2012, soit la législation la plus complète en la matière à l’époque, est rejeté par le Sénat à l’issue d’un vote à 52 voix contre 46. À ce moment, nombreux sont ceux qui pensent que ce rejet empêchera l’adoption de la moindre législation en matière de cybersécurité pour le reste de l’année, voire pour les années à venir.

2016 : nous sommes maintenant en 2016, et l’atmosphère à Washington est clairement différente. En octobre 2015, le Sénat a adopté à 74 voix contre 21 le projet de loi sur le partage d’information de sécurité informatique. De plus, en 2016, la Maison Blanche a dévoilé un plan d’actions national en matière de cybersécurité (CNAP) afin de renforcer les systèmes de protection numérique des États-Unis.

Des failles de plus en plus grandes   
2012 : cette année-là, de très grandes entreprises ont été victimes de piratages affectant des millions de personnes. Des enseignes commerciales pour le grand public et de grandes sociétés de cartes de crédit ont connu des fuites de données qui ont donné le ton pour l’avenir. À cette époque, les pirates ciblaient principalement les informations relatives aux cartes de crédit, qu’ils obtenaient et revendaient ensuite sur le marché noir.

2016 : en quatre ans, les attaques ont considérablement évoluées. Les secteurs des services financiers et de santé sont désormais durement touchés. En outre, les types d’informations dérobées par les pirates ont également changé. Les données des dossiers médicaux ont une durée de vie largement supérieure et peuvent être utilisées pour des usurpations d’identité. Contrairement aux données financières, qui deviennent inexploitables une fois que la victime s’aperçoit de la fraude et fait opposition sur sa carte, un numéro de sécurité sociale peut difficilement être changé, tandis que des dossiers médicaux et pharmaceutiques sont permanents. Il existe également un marché important pour la fraude et l’arnaque à l’assurance santé, une opportunité bien cernée par les pirates.

Sécurité du BYOD vs. sécurité de l’IdO
2012 : il y a quatre ans, le BYOD devenait sans cesse plus populaire sur le lieu de travail et connaissait son plus bel essor. À l’époque, les acteurs du secteur étaient obsédés par les problèmes de compatibilité que provoquerait cette tendance croissante, ainsi que par les risques de sécurité liés au fait que des employés accèdent à des données professionnelles privées sur leurs appareils personnels.

2016 : bien que le BYOD suscite toujours plus d’inquiétudes sur le plan de la sécurité, les experts prêtent davantage attention à la recrudescence des attaques par des machines « zombies ». Le cabinet de recherche Gartner prévoit que 6,8 milliards d’appareils connectés seront utilisés en 2016, soit une hausse de 30 % par rapport à 2015. Le nombre important d’appareils connectés, ou le phénomène de l’« Internet des Objets », représente une opportunité sans précédent pour les pirates, et beaucoup pensent que le problème va s’aggraver en raison de l’exposition croissante des consommateurs.

Technique et légalité des émulateurs de jeux vidéo

La nostalgie des années passées ne touche pas uniquement le monde de la mode ou de la musique !

La nostalgie des années passées ne touche pas uniquement le monde de la mode ou de la musique, celui de l’informatique et des jeux vidéo n’est pas en reste. Alors que les grandes entreprises informatiques et éditrices de jeux vidéo comme Sony ou Nintendo investissent des sommes colossales en R&D afin de mettre au point des appareils de haute technologie, il se développe un marché moins officiel qui est celui des logiciels émulateurs destinés à faire revivre des vieux jeux vidéo « abandonnés » par leurs éditeurs ou qui sont devenus commercialement obsolètes. L’émulateur est défini comme le logiciel ou programme permettant de simuler sur une machine le fonctionnement d’une autre. Plusieurs sites Internet proposent de rendre compatibles des ordinateurs récents avec d’anciens jeux vidéo. Les jeux vidéo d’une ancienne console qui ne fonctionnaient qu’avec des ordinateurs de l’époque (environnement MS-DOS) deviendront compatibles avec par exemple des périphériques graphiques, carte son et écran fonctionnant sous Windows XP.

Quid de la légalité des émulateurs au regard du droit d’auteur
Le développement de ce marché caché a fait si l’on peut dire des émules puisque Nintendo lui-même a stratégiquement choisi d’intégrer des émulateurs dans sa Wii, permettant à cette console d’accueillir des jeux édités pour d’anciennes consoles Nintendo. Mais si Nintendo dispose du droit de modifier ses propres logiciels, il n’en va pas de même du développeur qui sans aucun droit sur le jeu vidéo ou logiciel présent à l’intérieur de la console créé un programme permettant de simuler les composants du logiciel d’une console. En effet, modifier le Bios d’un logiciel constitue un acte de contrefaçon aux droits d’auteur portant sur ce logiciel. Cela est particulièrement vrai depuis l’arrêt de l’Assemblée plénière de la Cour de cassation du 7 mars 1986 considérant que le logiciel était une œuvre de l’esprit protégeable (protection du droit à la paternité et à l’exploitation de l’œuvre).

Mais qui sont les bénéficiaires de cette protection contre les actes de contrefaçon et ici singulièrement contre les logiciels émulateurs ?
Le droit d’auteur français étant un droit personnaliste, l’œuvre de l’esprit est relativement bien protégée et sauf les exceptions du droit à la décompilation, des logiciels libres ou lorsqu’il y a eu renoncement aux droits d‘auteur, ces œuvres ne sont jamais libres de droits durant le temps de protection prévu par l‘article L.123-1 du Code de la propriété intellectuelle (qui est de 70 ans après le décès de l’auteur de l‘œuvre).

Peu importe par conséquent les doutes récurrents en jurisprudence sur la qualification juridique à retenir du logiciel. Qu’il s’agisse d’une œuvre collective (bien souvent une personne morale en est l’instigatrice) ou d’une œuvre de collaboration entre plusieurs auteurs, les droits d’auteur sur le logiciel sont garantis pendant 70 ans après le décès de l’auteur. Ce droit d’exclusivité profitera donc aux ayants droits de chacun des auteurs en cas de qualification d’œuvre de collaboration du logiciel. Ce droit de protection bénéficiera également en cas de qualification d’œuvre collective du logiciel aux associés d’une entreprise ayant cessé son activité pour une raison quelconque (départ en retraite du dirigeant, liquidation etc…).

Il en résulte donc que les développeurs d’émulateurs ne pourront pas en cas de contentieux, invoquer devant le juge le décès de l’auteur ou l’abandon par une société éditrice de ses droits sur le logiciel reproduit. Tout acte de reproduction du logiciel ou de ses composants est  normalement soumis à l’autorisation de l’éditeur en vertu de l‘article L.122-6 du Code de la propriété intellectuelle.

Justification de l’émulateur par l’exclusivité de décompilation ?
La seule possibilité envisageable en cas de litige reste celle de l’exclusivité de décompilation prévue à l’article L.122-6-1 du CPI, exception légale aux droits d’auteur prévue afin de garantir une concurrence saine entre éditeurs de logiciels en permettant une interopérabilité entre différents logiciels. Les conditions de mise en œuvre de ce droit à décompilation sont très strictes et il est peu probable que les émulateurs de logiciels puissent entrer dans cette exception.

Décompiler un logiciel (ou ingénierie inverse) consiste à le désassembler afin d’en connaître les données et les instructions qui en permettent le fonctionnement, en vue de retraduire le code objet pour remonter au code source. Toutefois, entre les différentes phases de conception et les éléments qui composent le logiciel, il est difficile de déterminer ce qui est protégeable par le droit d’auteur. Si les fonctionnalités d’un logiciel ne sont pas protégeables selon la Cour européenne (CJUE, 2 mai 2012,  SAS Institute Inc. c/ World Programming Ltd), les travaux préparatoires de conception du logiciel tels que les plans électroniques sont eux susceptibles d’une protection par le droit d’auteur.

L’une des conditions essentielles pour décompiler légalement est d’être un utilisateur légitime du logiciel. La cour d’appel de Paris a rappelé que les développeurs de linkers, dispositifs permettant de lire des jeux vidéo piratés sur la console DS de Nintendo, étaient responsables d’actes de contrefaçon au motif pris qu’ils n’étaient pas des utilisateurs légitimes (Paris, 26/09/2011 affaires Nintendo).

L’émulateur de logiciel n’est donc pas en harmonie avec le droit d’auteur sauf lorsque les auteurs, éditeurs ou les ayants droits de ces derniers ont manifesté leur volonté de ne plus exploiter leurs droits et hormis ce cas, on est en présence d’actes de contrefaçon en cas de reproduction du logiciel ou de décompilation à d’autres fins que celle d’interopérabilité. (Par Maitre Antoine Chéron, avocat spécialisé en propriété intellectuelle et NTIC)

Les moyens humains des entreprises françaises ne sont pas suffisants face aux cybermenaces

Afin de mieux cerner la perception de la cyber-sécurité et de ses enjeux au sein des grandes entreprises françaises, le CESIN met en place son premier baromètre annuel. Le Club dévoile aujourd’hui les résultats d’une grande enquête menée auprès de ses membres, Responsables Sécurité des Systèmes d’Information (RSSI) de grands groupes français.

Quid de la réalité de la cyber-sécurité dans les grandes entreprises ? Le sondage OpinionWay pour le CESIN a ciblé 235 membres de l’association, les résultats de l’étude portent sur un échantillon de 125 répondants. Les grands comptes ont fort heureusement tous intégré l’importance de la sécurité du numérique dans leur organisation car 81% d’entre eux confirment avoir fait l’objet d’attaques aux cours des 12 derniers mois. Cependant face aux menaces grandissantes, les moyens alloués à la cyber-sécurité se révèlent encore peu satisfaisants, en particulier les moyens humains (seul 31% des entreprises les jugent suffisants). Nombre d’entre elles envisagent d’augmenter les ressources techniques, financières ou humaines dédiées à la cyber-sécurité, et elles sont également nombreuses à envisager de souscrire une cyber-assurance (40%). La dépendance humaine et les vulnérabilités résiduelles sont jugées les plus préoccupantes pour la sécurité du patrimoine informationnel des entreprises. Les nouveaux usages du numérique au travail posent quant à eux de nouveaux défis en matière de cyber-sécurité. Le Cloud en particulier, en plus de nécessiter des outils spécifiques selon 93% des responsables sécurité interrogés, continue d’inquiéter pour des raisons de confidentialité des données surtout vis-à-vis des fournisseurs eux-mêmes.

En outre 58% des entreprises estiment que les outils actuellement disponibles sur le marché sont peu adaptés à la situation en matière d’usages du numérique. Même constat concernant les attaques où l’inquiétude demeure quant à la capacité concrète à faire face à leur augmentation pressentie sur le court et moyen terme. Ces 12 derniers mois, la palme du type d’attaque constaté revient aux demandes de rançons (ransomware) à hauteur de 61%, 44% pour les attaques virales, 38% pour les dénis de services et 35% pour les attaques ciblées. Selon l’enquête, les RSSI estiment que les enjeux prioritaires de demain seront plutôt humains, que techniques. Il en ressort un impératif criant de donner toute son importance à la cyber-sécurité dans l’entreprise en y allouant suffisamment de ressources et en lui donnant sa juste place dans la gouvernance. Il est par ailleurs nécessaire de travailler autour des usages, de sensibiliser les utilisateurs et de s’adapter à l’évolution des pratiques.

Alain Bouillé, Directeur de la Sécurité des Systèmes d’Information du Groupe Caisse des Dépôts et Président du CESIN, déclare : « On savait que la cybercriminalité était un phénomène en pleine expansion. Ce premier baromètre du CESIN permet de mieux comprendre comment concrètement les entreprises françaises font face à ce phénomène. » Jean-François Louâpre, Vice-Président du CESIN Responsable sécurité des systèmes d’information CNP Assurances : « Le baromètre annuel du CESIN propose une vision terrain de la réalité de la cyber-sécurité en France. S’il conforte certaines tendances, il remet également en perspective certains points comme le positionnement des RSSI en entreprise ou l’écart entre menaces redoutées et incidents subis » Le sondage a ciblé les 235 membres de l’association (CAC40, PME, Ministères).

Première solution de sécurité pour Instagram

La société Proofpoint, spécialiste dans la cybersécurité nouvelle génération, a annoncé ce mercredi 06 janvier 2015 le lancement de la première solution qui identifie automatiquement les menaces de sécurité, violations de conformité et publications inappropriées sur Instagram.

Baptisée Proofpoint SocialPatrol, l’outil permet d’exécuter une analyse avancée des images et du texte, lui-même incorporé ou non dans une image. Les marques et les organisations soucieuses des questions de conformité peuvent ainsi surveiller et supprimer les publications et commentaires inappropriés.

 « La solution Proofpoint SocialPatrol nous a permis de lutter contre une grande quantité de spams et de commentaires inappropriés sur nos comptes Instagram », a déclaré Jeff Hagen à DataSecurityBreach.fr, directeur du service de relation clientèle internationale chez General Mills. « Sans cette technologie, nous aurions dû procéder à un renforcement coûteux de nos processus de modération manuelle, ou prendre le risque de perdre des abonnés. »

SocialPatrol analyse l’ensemble des images, légendes et commentaires publiés sur les comptes Instagram des marques ou entreprises. L’objectif est de détecter le contenu à caractère pornographique, malveillant ou inapproprié et d’en informer les propriétaires du compte. Ces derniers peuvent alors supprimer ces éléments indésirables, généralement publiés par des cybercriminels, spammeurs ou employés malhonnêtes.

Quatre-vingt-cinq pour cent des grandes marques communiquent avec leurs clients via Instagram. Ce réseau comptant plus de 400 millions d’utilisateurs actifs chaque mois, les entreprises doivent se prémunir des risques inhérents à son usage.

 Les solutions de conformité basées exclusivement sur le texte et les mots clés ne prennent pas en compte le contenu des images, et entraînent de trop nombreuses fausses détections. Proofpoint SocialPatrol analyse le texte et les images, puis les compare à plus d’une centaine de classificateurs. Les entreprises sont ainsi en mesure de protéger leurs marques, en identifiant rapidement les publications et commentaires malveillants, inappropriés ou non conformes. La solution Proofpoint SocialPatrol peut être complétée par Proofpoint SocialDiscover™, qui permet de détecter, de suivre et de vérifier le compte Instagram des marques.

La suite de solutions Proofpoint dédiée aux réseaux sociaux permet également aux entreprises de protéger leurs comptes Facebook, Twitter, LinkedIn, Google+ et YouTube, notamment. Les plus grandes marques utilisent cette technologie en attente de brevet pour signaler les comptes frauduleux, empêcher tout discrédit dû aux cybercriminels, supprimer le contenu malveillant ou inapproprié, stopper les flux de publication non autorisés et veiller au respect des règles de conformité.