Archives de catégorie : Propriété Industrielle

Le vol d’identité, en tête des avidités pirates

Les vols d’identité arrivent en tête de la cybercriminalité, avec 53 % des failles de données enregistrées, selon une étude de Gemalto.

Gemalto, spécialiste des solutions de sécurité informatique, vient de publier les résultats de l’étude Breach Level Index pour le premier semestre 2015. L’étude fait apparaître 888 failles de données signalées au cours de cette période, compromettant ainsi 246 millions d’enregistrements de données dans le monde.

Les failles de sécurité ont augmenté de 10 % par rapport au premier semestre de l’année précédente, alors que le nombre d’enregistrements de données compromis diminuait de 41 % au cours des six premiers mois. Cette nette amélioration peut être attribuée à la diminution du nombre de méga-failles à très grande échelle ayant touché le commerce de détail et la distribution, comparativement à la même période de l’année écoulée.

Malgré la diminution du nombre de données compromises, les failles les plus importantes ont touché des volumes considérables d’informations personnelles. L’incident le plus important constaté au cours du premier semestre – niveau 10 sur l’échelle de gravité du Breach Level Index –, a concerné un vol d’identité dont a été victime l’assureur-santé Anthem Insurance aux États-Unis, qui a impacté 78,8 millions de fichiers, soit le tiers (32 %) de l’ensemble des fichiers de données volés au cours du premier semestre. Parmi les autres failles notables recensées au cours de la période d’analyse, il faut citer une attaque touchant 21 millions de fichiers de l’US Office of Personnel Management (9,7 sur l’échelle BLI) ; une attaque touchant 50 millions de fichiers de la Direction générale de la population et des affaires de la citoyenneté en Turquie (9,3 sur l’échelle BLI) ; et une défaillance affectant 20 millions de fichiers du site de rencontre russe Top Face (9,2 sur l’échelle BLI). Les dix principales cyber-attaques ont représenté 81,4 % de l’ensemble des fichiers compromis.

« Nous sommes obligés de constater le fort retour sur investissement des attaques sophistiquées que mènent les pirates, qui affectent des volumes considérables de données. Les cybercriminels continuent de s’approprier, la majeure partie du temps en toute impunité, des jeux de données extrêmement précieux. A titre d’exemple, les failles qui ont touché le secteur de la santé au cours du premier semestre leur ont permis de recueillir en moyenne plus de 450 000 fichiers de données, soit une augmentation de 200 % par rapport à la même période de 2014 », explique Jason Hart, vice-président et directeur de la technologie, en charge du pôle protection des données chez Gemalto.

Incidents par source
Le nombre d’attaques conduites à l’instigation ou avec la bénédiction d’un État ou d’un service gouvernemental n’ont représenté que 2 % de l’ensemble des incidents enregistrés. Le nombre de fichiers affectés par ces épisodes représente toutefois 41 % de l’ensemble des fichiers compromis, en raison notamment de l’attaque ayant ciblé Anthem Insurance et l’US Office of Personnel Management. Alors qu’aucune des dix principales failles enregistrées au premier semestre 2014 n’était le résultat d’une action soutenue par un État, trois des principaux incidents recensés cette année ont été menés à l’instigation de services gouvernementaux – et notamment les deux premiers en termes de sévérité.

Les intrusions malveillantes menées à titre individuel ont cependant été la principale cause des failles de données enregistrées au premier semestre 2015, représentant 546 ou 62 % des attaques informatiques, contre 465 ou 58 % au premier semestre de l’année écoulée. 116 millions (soit 46 %) des fichiers affectés globalement l’ont été en raison d’intrusions malveillantes, ce qui constitue un net recul sur les 298 millions d’incidents (71,8 %) répertoriés en 2014.

Incidents par type
Le vol d’identité demeure, au premier semestre, la principale cible des cybercriminels, représentant 75 % de tous les fichiers affectés, et un peu plus de la moitié (53 %) des failles de données enregistrées. Cinq des dix principales failles, y compris les trois premières – toutes trois classées au niveau « catastrophique » sur l’échelle BLI –, ont porté sur des vols d’identité, contre sept sur dix au cours du premier semestre 2014.

Incidents par secteur
De tous les domaines d’activité recensés, les secteurs gouvernementaux et de la santé ont payé le plus lourd tribut à la cybercriminalité, puisqu’ils représentent environ les deux tiers (31 % et 34 % respectivement) des fichiers de données compromis. La santé ne représente toutefois que 21 % des atteintes informatiques enregistrées cette année, contre 29 % au cours du premier semestre de l’année précédente. Le secteur du commerce de détail et de la distribution connaît une nette diminution du nombre de fichiers volés, représentant seulement 4 %, contre 38 % au cours de la même période de l’année écoulée. En termes de localisation géographique, les États-Unis sont le pays le plus touché, avec plus des trois quarts (76 %) des failles de données enregistrées, et près de la moitié (49 %) de l’ensemble des fichiers affectés par des attaques. La Turquie représente 26 % des compromissions de données, avec notamment une attaque massive ciblant la Direction générale de la population et des affaires de la citoyenneté, au cours de laquelle quelque 50 millions de fichiers numériques ont été forcés dans le cadre d’une intrusion malveillante.

Le niveau de chiffrement utilisé pour protéger les données exposées – capable de réduire considérablement le nombre et l’impact des failles de données –, a légèrement augmenté et se situe à 4 % pour toutes les attaques enregistrées, contre 1 % au cours du premier semestre 2014.

« Malgré la fluctuation du nombre de failles de données, la question reste la même : il ne s’agit pas de savoir ‘si’ vous allez être victime d’un vol de données, mais ‘quand’. Les données collectées dans le cadre de l’étude Breach Level Index montrent que la majeure partie des sociétés ne sont pas en mesure de protéger leurs données dès lors que leur défense périmétrique a été mise à mal. Alors même qu’un nombre croissant d’entreprises procèdent à un chiffrement de leurs données, elles ne le font pas au niveau requis pour réduire l’ampleur et la gravité de ces attaques », explique Jason Hart. « Les entreprises doivent adopter une vision de la menace numérique centrée sur les données, à commencer par l’instauration de techniques de gestion des identités et de contrôle d’accès beaucoup plus efficaces, qu’il s’agisse de procédures d’authentification multifactorielle ou du chiffrement des données, pour rendre inutilisables les informations dérobées. »

Selon le cabinet Forrester, l’habileté et la sophistication croissantes des cybercriminels se traduisent par une érosion de l’efficacité des contrôles et techniques de sécurité classiques, essentiellement basées sur un contrôle périphérique. La mutation constante du paysage de la cybercriminalité nécessite donc de nouvelles mesures défensives, avec notamment la généralisation des technologies de chiffrement. Dans l’avenir, les sociétés procéderont par défaut à un chiffrement dynamique de leurs données, mais aussi lorsque leurs systèmes et leurs données seront au repos. Cette approche de la sécurité centrée sur les données s’avère beaucoup plus efficace pour lutter contre des cybercriminels déterminés. En adoptant le chiffrement des données sensibles, qui les rend inutilisables, les sociétés incitent les cybercriminels à aller chercher des cibles beaucoup moins bien protégées. Le chiffrement est appelé à devenir la clé de voûte de la sécurité informatique. Ce sera donc un élément stratégique central pour les responsables de la sécurité et de la gestion des risques au sein des entreprises.1

La synthèse complète des incidents et failles répertoriés au premier semestre 2015, par secteur, source, type et région, est disponible sur : 1H 2015 Breach Level Index Report.

détection des menaces basé sur l’apprentissage automatique Machine Learning

Avast conçoit un système de détection des menaces basé sur l’apprentissage automatique Machine Learning. Sa collaboration avec Qualcomm permet de protéger les utilisateurs face aux attaques zero-day, aux logiciels malveillants et à la violation des données personnelles.

Avast Software, éditeur des solutions de sécurité PC et mobiles, a développé une solution de sécurité mobile au niveau du noyau. Avast collabore actuellement avec Qualcomm Technologies, Inc., une filiale de Qualcomm Incorporated, afin de mettre sur pied cette nouvelle technologie. Qualcomm Technologies est le concepteur de Qualcomm® SnapdragonTM Smart Protect, un outil conçu pour détecter et classifier en temps réel les attaques zero-day et les malwares transformés, grâce à une analyse des comportements basée sur l’apprentissage automatique qui permettra de renforcer la protection des données personnelles et la sécurité des appareils. Snapdragon Smart Protect devrait être disponible sur les appareils grand public d’ici 2016 et sera intégré au processeur Snapdragon 820.

« Étant donné leur expérience et leur renommée sur le marché de la sécurité mobile, Avast était pour nous un choix évident pour cette intégration, déclare Asaf Ashkenazi, directeur de la gestion des produits chez Qualcomm Technologies. Grâce à la technologie AV avancée et aux solutions de sécurité mobile d’Avast, les clients bénéficieront d’une sécurité et d’une protection de la vie privée plus performantes. »

« Chez Avast, nous sommes ravis de collaborer avec Qualcomm Technologies en vue d’élaborer une solution de sécurité matérielle qui sera intégrée aux processeurs Snapdragon et à leur firmware, déclare Vince Steckler, PDG d’Avast. Le nombre de menaces grandit chaque jour, raison pour laquelle les fabricants et opérateurs mobiles doivent protéger leurs utilisateurs en temps réel. Snapdragon Smart Protect offrira une sécurité matérielle au niveau du processeur, afin de protéger les consommateurs plus efficacement face aux applications malveillantes, aux attaques zero-day et aux rançongiciels. »

Une solution de sécurité traditionnelle est uniquement capable d’analyser et de surveiller les comportements des logiciels au niveau des applications et de la structure logicielle. Avast utilisera ici la technologie embarquée Snapdragon Smart Protect et son algorithme d’apprentissage automatique au niveau du processeur afin de contrer les attaques zero-day et de différencier les applications logicielles autorisées et malveillantes. Alors que les utilisateurs bénéficieront d’une protection optimisée, les fabricants et opérateurs mobiles pourront quant à eux limiter les risques de violations de données et d’attaques malveillantes au sein de leurs systèmes.

Nouvelle loi en Russie impose la sauvegarde de toutes les données

Internet – Collecte de données obligatoire pour les entreprises Russes.

Une nouvelle loi russe, adoptée mardi 1er septembre 2015, oblige les entreprises à stocker les données qu’elles recueillent sur les citoyens russes. Des données collectées officiellement sur le territoire Russe. La nouvelle loi a créé de l’incertitude chez les entreprises et suscite des craintes sur la surveillance et la vie privée. D’autant qu’un site Internet russe qui reçoit des visiteurs de France, Chine ou États-Unis collectera et sauvegardera aussi les dites données.  La loi russe pourrait impacter plus d’un million d’entreprises locales. Certains experts craignent que cette nouvelle législation soit une tentative du gouvernement russe d’accéder à des informations personnelles à des fins de sécurité et de surveillance. Un détail loin d’être négligeable qui a du effleurer l’esprit de Vladimir Poutine ! [FT]

Opération et gestion des crises en cyber défense à Saint-Cyr Coëtquidan

Les écoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan viennent d’ouvrir, ce 31 août, le premier mastère spécialisé « Opération et gestion des crises en cyber défense ».

Le Ministère de la Défense indique que cette toute nouvelle formation a pour but d’appréhender les dimensions stratégiques et politiques d’une crise cyber. « Ce nouvel espace de bataille numérique nécessite une approche globale pour planifier et conduire les opérations tout en appréhendant les dimensions stratégiques et politiques d’une crise cyber« . Unique en son genre et accrédité par la conférence des grandes écoles, un mastère spécialisé « Opération et gestion des crises en cyber défense », doit permettre aux armées de disposer de spécialistes capables d’être l’interface entre les techniciens cyber et les chefs militaires.

Cette formation est inscrite dans le pacte cyber 2014-2016. 532 heures de formation pour 16 stagiaires des 3 armes. Au mois de juillet 2016, après un stage de quatre mois en entreprise ou dans leur future affectation, chaque étudiant rédigera un mémoire professionnel. A noter que pour les « civiles », un master cyber défense vient d’ouvrir ses portes à Valenciennes. Il est baptisé Master CDSI – Cyberdéfense des Systèmes d’Informations. Un licence, sur ce même sujet, est dispensé à l’IUT de Maubeuge : Licence Professionnelle Cyber défense, anti-intrusion des systèmes d’information. (MinDéf)

Game of War : Sale ambiance dans le jeu vidéo

Un employé de l’éditeur de jeux vidéo Zone Machine Inc arrêté avec les secrets du jeu Game of War: Fire Age.

Le jeu Game of War: Fire Age, vous n’avez pas pu passer à côté tant la publicité à la télévision et sur Internet nous vantent cette application vidéo ludique de l’éditeur Zone Machine Inc. Un de ses employés a été arrêté alors qu’il allait décoller pour Pékin. Dans ses bagages, Zeng Jing, 42 ans, avait les secrets de fabrication du jeu. Il a téléchargé des données sur la façon dont les utilisateurs interagissent avec Game of War. Zeng était l’administrateur de l’infrastructure mondiale de Zone Machine Inc. Le FBI a été le cueillir à sa monté dans l’avion. Il aurait téléchargé des données, dont les dépenses des joueurs, à la suite de problèmes internes avec ses employeurs. Zeng a ensuite tenté d’utiliser les données comme une monnaie d’échange pour se garantir une indemnité de départ plus importante. (WSJ)

Smart Cities : Pourquoi l’identité est la clé des villes vraiment intelligentes

Il ne fait aucun doute que la montée en puissance de l’internet des objets (IoT) change fondamentalement la façon dont nous interagissons avec le monde. Que ce soient les smartphones, les tablettes, les réfrigérateurs ou les ampoules, presque tout type d’équipement est désormais doté d’une connexion internet destinée à rendre notre vie plus facile et efficace. Cependant, alors que la révolution IoT s’est fortement accélérée ces dernières années, elle est limitée par un défaut significatif : les équipements IoT ne peuvent généralement pas communiquer entre eux. Par Ludovic Poitou, Directeur Général Forgerock, France

Cette impossibilité de communiquer vient du manque d’identité numérique de ces équipements. En tant qu’individu, notre identité est ce qui nous rend unique et ce qui indique aux autres qui nous sommes. Sans elle, nous ne serions qu’un numéro indiscernable de ceux qui nous entourent. Le même concept s’applique aux équipements connectés. Or parmi les 4,9 milliards d’équipements qui font désormais partie de l’IoT (avec une augmentation à 25 milliards prévue en 2025), un grand nombre souffre actuellement d’une crise d’identité.

Cela change cependant. Le développement de la technologie de gestion d’identité numérique signifie que l »on peut désormais attribuer leur propre identité à ces équipements à travers l’écosystème de l’internet des objets. Ils peuvent reconnaitre les autres identités numériques, interagir avec elles en toute sécurité et établir des relations numériques connues entre utilisateurs, entre objets connectés, et entre utilisateurs et objets connectés. Le résultat de cette nouvelle forme de communication est la forte amélioration de l’utilité des équipements connectés à internet chez les particuliers, dans les bureaux et même dans les villes.

Protéger la ville intelligente de demain

Envisagez une ville où les services publics y compris les systèmes de prévention de catastrophes et les systèmes d’alerte sont connectés à l’aide de l’identité. Un ouragan approche ? Alors, le système d’alerte se déclenche, il envoie un message crypté aux services des urgences municipales pour les prévenir du danger. L’identité du système d’alerte est rapidement vérifiée et des plans d’action en cas d’urgence préétablis sont mis en œuvre. Quelques minutes après le signal d’alerte initial, on peut fermer automatiquement les ponts et les systèmes de transport à risque et les services anti-incendie peuvent être envoyées pour évacuer des immeubles dangereux rapidement et efficacement. Les équipes anti-incendies possèdent elles-mêmes leur propre identité ainsi on peut suivre leurs mouvements à travers la ville et les véhicules peuvent être envoyés vers les lieux mal desservis à travers un itinéraire non encombré. Les feux de circulation réagissent à l’arrivée des pompiers afin de limiter les bouchons et on peut vérifier l’authenticité de l’identité de chaque pompier lorsqu’ils arrivent sur site.

Comme le montre cet exemple, l’introduction de l’identité numérique à chaque étape de la réponse d’urgence peut rapidement transformer une opération très complexe avec beaucoup de mouvements en une réponse automatique qui peut sauver de nombreuses vies. Sans identité attachée à chacun des équipements et des systèmes impliqués, cela serait tout simplement impossible.

Equiper la ville intelligente de demain

En plus de nous protéger de l’imprédictible, l’identité numérique peut être aussi utilisée pour rendre plus rapides et plus faciles des aspects plus banals de notre vie. Les voyages et la logistique sont deux des domaines qui devraient bénéficier le plus d’une approche basée sur l’identité. Par exemple, les systèmes intelligents de services routiers peuvent collecter des données en temps réel sur le trafic, la vitesse et les dangers. Ces systèmes peuvent alors mettre en œuvre une signalétique réactive pour guider les voyageurs vers des itinéraires moins encombrés (à travers leurs identités numériques), pour les avertir des retards sur leur itinéraire habituel et pour leur suggérer des alternatives. Les données collectées par ce type d’activité peuvent aussi servir aux planificateurs urbains pour les futurs développements de routes et de transports en commun en indiquant précisément quels sont les points critiques des systèmes actuels.

Ailleurs, les systèmes de parking intelligents peuvent indiquer automatiquement aux conducteurs les places libres dès qu’ils arrivent à proximité, ce qui évite de faire le tour. Une fois la voiture garée, le système intelligent peut surveiller la durée du stationnement à l’aide du GPS du véhicule, déterminer la somme à payer dès que la voiture redémarre et prélever automatiquement la somme à l’aide d’un compte préenregistré. Dans le même temps, la ville peut surveiller la demande globale de stationnement et y répondre par des prix indexés à la demande, ce qui réduit la pollution et le trafic tout en optimisant les revenus.

L’identité est la clé

Ce ne sont que quelques exemples du rôle central que peut jouer l’identité dans les villes intelligentes de demain. La possibilité qu’ont les équipements intelligents à se connecter et à communiquer les uns avec les autres améliorera beaucoup la qualité des services publics et la planification des villes. Pour les citoyens, cela signifiera de nouveaux services efficaces qui amélioreront presque tous les aspects de la vie urbaine, et tout cela sera rendu possible par l’identité et l’internet des objets.

L’importance d’identifier ses données sensibles

Une récente étude conduite par le Ponemon Institute révèle que 64% des professionnels de l’IT déclarent que leur principal défi en matière de sécurité est de ne pas savoir où se trouvent les données sensibles de leur organisation sur site et dans le cloud. Ils estiment en effet que cette tâche est d’autant plus difficile qu’ils ne sont pas non plus en mesure de déterminer si ces données sont vulnérables à une attaque ou une faille de sécurité. Par Jean-François Pruvot, Regional Director France chez CyberArk pour DataSecurityBreach.fr.

La gestion et la sécurisation efficaces des données sensibles passent par la mise en place de comptes administratifs ou individuels privilégiés pour surveiller et contrôler les accès – quel que soit l’emplacement des données. En effet, les organisations possèdent en moyenne trois à quatre fois plus de comptes à hauts pouvoirs que d’utilisateurs, ce qui rend les comptes à privilèges plus compliqués à gérer et à identifier. Ces derniers sont souvent utilisés par des cyber attaquants pour gagner l’accès au réseau d’une organisation et attaquer insidieusement le cœur de l’entreprise en visant les données et systèmes sensibles. Les hackers se déplacent latéralement à l’intérieur de l’entreprise tout en élevant les privilèges leur donnant accès à l’ensemble du réseau, et peuvent rester virtuellement non détectés pendant de très longues périodes.

Par conséquent, si la majorité des équipes IT ne parviennent pas à tracer les mouvements de leurs données, et n’ont pas non plus suffisamment de visibilité sur les comptes administrateurs permettant d’y accéder, il est indispensable de mettre en place les outils nécessaires pour identifier rapidement les personnes ou machines qui accèdent aux données sensibles – et l’utilisation qui en est faite – pour protéger et renforcer l’efficacité des stratégies de sécurité. « Le fait que 64% des professionnels de l’IT ne pensent pas être capables d’identifier l’emplacement des données sensibles de leur organisation démontre des faiblesses dans les systèmes de protection. Un tel constat confirme la nécessité de sensibiliser les organisations sur le renforcement des mesures de contrôle pour sécuriser l’accès aux données et adhérer à des politiques de sécurité strictes. Avant d’envisager le déploiement de solutions de sécurité, il est essentiel de mettre en place une stratégie dédiée à la gestion de ces données – et en particulier des solutions permettant de mieux gérer, surveiller et contrôler les accès. Que ce soit sur site ou dans le cloud, les entreprises doivent savoir ce qu’elles sécurisent à tout moment et quelles que soient les actions en cours sur les infrastructures afin de protéger ce que de potentiels hackers peuvent dérober. »

Un programme stratégique de sécurisation des comptes à privilèges commence par l’identification de l’emplacement des comptes à hauts pouvoirs et identifiants associés. Sont inclus les comptes administrateurs des machines et postes de travail de l’entreprise, ainsi que les identifiants qui permettent la communication entre applications et entre machines. Les organisations doivent mettre en place les fondements de base de la sécurité incluant des patchs, la mise à jour régulière des systèmes et la rotation fréquente des mots de passe. Sans une vigilance accrue de leur gestion, une personne extérieure, ou un employé n’étant pas censé intervenir sur ces comptes dans le cadre de ses fonctions, pourrait accéder aux données de l’entreprise et en compromettre la sécurité de manière accidentelle ou malveillante.

Ainsi, afin de réduire au maximum les risques de vol ou de pertes de données, l’identification et la cartographie des données est indispensable pour élaborer une stratégie de sécurité parfaitement adaptée aux contraintes de sécurité liées à l’accès au réseau des organisations, et particulièrement dans les environnements virtualisés. Par conséquent, de même qu’on règle son rétroviseur et qu’on attache sa ceinture avant de prendre le volant, les organisations doivent avoir une visibilité complète de leurs données, de leur emplacement et contrôler qui accède aux informations où et quand, afin de les sécuriser de la manière la plus adaptée ; elles peuvent ainsi se prémunir contre les attaques et les infiltrations insidieuses dans leurs systèmes, que les données soient stockées sur site ou dans le cloud.

Un appareil médical interdit en raison de vulnérabilités numériques

La Food and Drug administration vient de faire interdire un appareil médical considéré comme dangereux en raison de trop nombreuses vulnérabilités informatiques. Un pirate pourrait manipuler les transfusions à un patient.

La FDA, la Food and Drug administration, l’Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux vient de tirer la sonnette d’alarme au sujet des matériels médicaux face aux pirates informatiques. Pour ce faire entendre, et faire de manière à ce que les constructeurs écoutent avec leurs deux oreilles, la FDA vient de faire interdire le dispositif médical de la société Hospita.

Le matériel incriminé, une pompe à perfusion, l’Hospira Symbiq Infusion System. La FDA encourage « fortement les établissements de soins de santé à changer de matériel, à utiliser des systèmes de perfusion de rechange, et de cesser l’utilisation de ces pompes [celles d’Hospita]. »

La raison de cette interdiction ? Trop de vulnérabilités pourraient être exploitées par des pirates informatiques, et donc mettre en danger les patients. Des failles qui pourraient permettre à un utilisateur non autorisé de contrôler l’appareil et de modifier la perfusion. Délivrer plus ou moins de médicament par exemple.

Une interdiction qui était prévue chez Hospira. Le constructeur avait annoncé en mai 2013 qu’il mettrait à la « retraite » Symbiq, ainsi que d’autres pompes à perfusion. Une mise à la retraite prévue pour la fin 2015.

Des vilains chez Kaspersky ?

Deux ex-employés de Kaspersky indiquent que l’éditeur russe d’antivirus aurait diffusé de faux positifs pour embêter la concurrence.

Les plus anciens se souviennent très certainement des polémiques autour de plusieurs éditeurs d’antivirus, nous sommes alors dans les années 1990. Des éditeurs avaient été accusés d’être les auteurs de codes malveillants, histoire de faire parler la presse de leurs outils, capable d’éradiquer ces mystérieux monstres numériques. Nous sommes alors à l’époque de VX BBS, des worms Murphy, Nomenclatura, Beast, 512, Number of Beast (Virus made in Bulgarie) ou encore des russes Peterburg, Voronezh ou encore LoveChild. Une époque ou les lecteurs des Magazine Pc Today, ou encore Amstrar CPC, se souvient des codes malveillants cachés dans la disquette offerte par le journal ou proposé dans la page du journal.

Juillet 2015, voici revenir la rumeur. Selon l’agence de presse américaine Reuters, le russe Kaspersky aurait tenté de diffuser des fichiers modifiés afin de les faire détecter comme dangereux, par la concurrence. En gros, réussir à faire effacer par les concurrents des programmes indispensables permettant de lancer Windows. Bref, mettre le souk dans les signatures des autres antivirus.

Deux anciens employés, donc pas content de ne plus bosser pour Kaspersky, ont affirmé ce fait à Reuters. L’idée malveillante aurait été lancée il y a plus de dix ans. Kaspersky visait  les antivirus de Microsoft, AVG ou encore Avast. Sa méthode consistait donc a faire effacer des programmes importants, et non dangereux, par les antivirus des concurrents. Intoxiquer la concurrence et faire décliner l’efficacité de leurs outils. Reuters indique que le fondateur Eugene Kaspersky en a lui-même donné l’ordre. Il voulait, paraît-il, faire payer les concurrents qui auraient simplement imité la technologie utilisée dans son propre antivirus.

Kasperksy a bien entendu démenti la diffusion de ces faux positifs. Pourtant, il y a 5 ans, Kaspersky avait expliqué comment, en diffusant 10 faux positifs, ils avaient découvert les agissements de 14 concurrents. ces derniers auraient repris ses informations comme argent comptant. Dennis Batchelder, responsable des recherches anti-malwares chez Microsoft a confirmé à Reuters avoir découvert des fichiers modifiés ayant pour mission de paraître dangereux. Bref, la nouvelle guerre froide entre Russie et USA vient de se déplacer, aussi, dans le petit monde des antivirus.

Symantec.. la prochaine passoire ?

Découverte de plusieurs failles dans les outils de sécurité Symantec. Un pirate peut installer et exécuter un code distant malveillant.

Le chercheur en sécurité informatique Markus Wulftange de chez Code White Sec vient de mettre à jour une faille gênante pour les outils de sécurité informatique de l’éditeur Américain Symantec : Symantec Endpoint Protection (SEP). Il est possible d’exploiter un contournement d’authentification. Bilan, il devient possible d’exécuter un code distant non authentifié et de déposer/exécuter un shell dans la machine censée être protégée.

Symantec Endpoint Protection visant avant tout les entreprises, voilà une possibilité malveillante qui fait tache. Markus Wulftange a découvert six autres vulnérabilités critiques dans Symantec Endpoint Protection (SEP) Suite 12.1, affectant les versions antérieures à 12.1 RU6 MP1 (SYM15-007).

Des failles intéressantes alors que l’on apprenait, en juin dernier, que la National Security Agency, les grandes oreilles de l’Oncle Sam, disposerait d’un logiciel capable de faire sauter les antivirus et de suivre les utilisateurs des outils de protection informatique. La NSA posséde-t-elle aussi ces failles ? Snowden n’est pas au courant !