Vol d’identifiant de connexion

Découverte d’un problème de sécurité dans un logiciel censé fournir des fonctions supplémentaires aux serveurs Web Microsoft. Des pirates seraient capable de voler les identifiants saisis lors d’une connexion à Outlook Web Access (OWA) via une faille exploitée dans un nouveau module IIS.

Baptisé Owowa, ce module IIS a été compilé entre fin 2020 et avril 2021. Il permet à des pirates d’accéder à distance au serveur sous-jacent. Cela constitue une méthode de vol furtive difficile à détecter via la surveillance du réseau. Résistant également aux mises à jour logicielles d’Exchange, il peut rester longtemps caché sur un appareil.

En 2021, les groupes de malveillants ont intensifié leur exploitation des vulnérabilités Microsoft Exchange Server. En mars 2021 par exemple, quatre failles critiques de serveurs ont permis aux black hat d’accéder à tous les comptes de messagerie enregistrés et d’exécuter du code arbitraire.

En recherchant d’autres implants potentiellement frauduleux dans Exchange, les experts ont découvert un module malveillant qui permet aux hackers malveillant de voler les identifiants de connexion à Outlook Web Access et d’exercer un contrôle à distance sur le serveur sous-jacent. Les fonctionnalités malveillantes de ce malware baptisé Owowa se déploient facilement via l’envoi de demandes d’apparence inoffensive, en l’occurrence des requêtes d’authentification OWA.

Bref, autant dire qu’un antivirus pour Windows est plus que nécessaire pour palier toute tentatives d’infiltration d’un code malveillant.

Les experts pensent que les cibles de cet outil pirate sont basés en Asie, et plus précisément en Malaisie, en Mongolie, en Indonésie et aux Philippines. La plupart étaient liées à des organisations gouvernementales et une autre à une société de transport d’État. Il est probable que d’autres victimes soient basées dans le monde depuis.

« Owowa est particulièrement dangereux car un attaquant peut l’utiliser pour voler passivement les identifiants d’utilisateurs qui accèdent légitimement à des services Web. C’est un moyen bien plus discret d’obtenir un accès à distance que l’envoi d’un e-mail de phishing. De plus, même si des outils de configuration IIS peuvent détecter ce type de menace, ils ne sont pas intégrés aux activités standard de surveillance des fichiers et des réseaux. Par conséquent, Owowa peut facilement passer inaperçu », souligne Pierre Delcher, Senior Security Researcher au sein de la Global Research and Analysis Team (GReAT).

« Puisque Owowa est un module IIS, il se maintient même en cas de mise à jour de Microsoft Exchange. La bonne nouvelle est que les attaques ne semblent pas très sophistiquées. Les entreprises doivent surveiller de près les serveurs Exchange, qui sont particulièrement sensibles et contiennent tous leurs échanges d’e-mails. Nous recommandons également de considérer tous les modules en cours d’exécution comme critiques et de les vérifier régulièrement », ajoute Paul Rascagneres, Senior Security Researcher, GReAT.

Ce que la cybersécurité a à apprendre des jeux vidéo

Les moyens mis en œuvre pour protéger la sécurité numérique des personnes et des États ne cessent d’évoluer avec le temps. Pour améliorer ces performances, les professionnels de la cybersécurité peuvent se tourner vers un secteur riche en enseignements, celui des jeux vidéo.

Le problèmes des outils de cybersécurité

Pour garantir notre protection, de nouvelles solutions de sécurité sont proposées chaque année par les industriels. Ces solutions, souvent faillibles, peinent à convaincre les utilisateurs puisqu’elles ne permettent pas une réelle implication de l’utilisateur. Pour s’améliorer, l’industrie de la cybersécurité devrait peut-être s’inspirer des règles et pratiques des jeux vidéo.

Les jeux vidéo et l’implication de l’utilisateur

Parmi les caractéristiques des jeux vidéo, et les raisons de la fidélité des joueurs, on trouve en premier lieu la notion de gameplay. Il s’agit de la sensation tactique et de l’interaction du joueur avec le jeu, en dehors des effets visuels et sonores. De la qualité du gameplay dépend le succès du jeu vidéo. S’inspirer de ce concept signifierait pour les industriels de la cybersécurité proposer des outils engageants pour l’utilisateur. En étant l’acteur de sa propre protection, il prendrait conscience de l’importance de perdre certaines mauvaises habitudes.

La force de la communauté des joueurs et l’ensemble des stratégies élaborées, notamment dans les jeux PVP comme Mech Arena ou Total Domination, sont un autre aspect à exploiter pour améliorer les performances des outils de protection numérique. La logique, la ténacité et la vigilance des joueurs sont autant d’attributs à transposer chez les utilisateurs de produits virtuels.

Les jeux RTS, une source d’inspiration méconnue

La cybersécurité et les jeux RTS, des principes communs

Parmi les nombreux types de jeux vidéo, il y en a un dont les mécanismes sont particulièrement intéressants pour la cybersécurité : les jeux RTS (Real-Time Strategy) ou STR en français (Stratégie en Temps Réel). Le principe de ces jeux est de construire des structures et des unités dans le but d’acquérir des ressources pour défendre les zones contrôlées par le joueur en temps réel.

Les similarités entre jeux RTS et protection numérique traditionnelle

Les principes et pratiques des jeux RTS rappellent les règles du monde de la cybersécurité. Dans les deux cas, l’utilisateur doit comprendre la nature du terrain ou de la structure, construire et gérer des structures ou des logiciels, prioriser les alertes et les attaques, gérer les ressources, évoluer dans un climat d’incertitude et maîtriser le micro management et le macro management.

Les différences entre la cybersécurité et les jeux RTS

Si ces similarités sont frappantes, les différences entre ces deux univers le sont tout autant puisqu’il est facile d’apprendre les règles des jeux RTS, mais très difficile de comprendre celles de la cybersécurité. De même, il est difficile de se défendre en équipe dans le monde réel alors que c’est la base des jeux vidéo. Et bien sûr, ne pas réussir à contrer une attaque dans un jeu RTS ne fait que redémarrer la partie, tandis que les conséquences sont bien plus graves lorsqu’il s’agit d’une agression dans la réalité.
En fait, ce sont ces différences qui devraient inspirer les concepteurs d’outils de protection numérique. En faisant des utilisateurs les acteurs de leur propre sécurité et en leur permettant d’apprendre rapidement et facilement les règles de la protection numérique, un grand nombre de menaces et d’attaques pourraient facilement être parées au quotidien.

Le monde de la cybersécurité a tout à gagner à tirer des enseignements d’autres secteurs, notamment ceux du divertissement, pour améliorer la performance de ses produits.

83 vulnérabilités Microsoft dont 7 critiques et 1 activement exploitée

Patch Tuesday Microsoft & Adobe – 83 vulnérabilités Microsoft dont 7 critiques et 1 activement exploitée. 60 vulnérabilités Adobe dont 28 critiques.

Microsoft corrige 83 vulnérabilités avec la publication de son Patch Tuesday de décembre 2021, dont 5 classées comme critiques. L’édition de décembre corrige aussi une vulnérabilité Zero-Day activement exploitée. Les produits concernés par la mise à jour de sécurité de décembre de Microsoft sont Microsoft Office, Microsoft PowerShell, le navigateur Microsoft Edge basé sur Chromium, le noyau Windows, le spooler d’impression et le client du service Bureau à distance. Microsoft corrige des problèmes dans les logiciels, y compris des vulnérabilités par exécution de code à distance (RCE), des failles de sécurité facilitant une élévation des privilèges ainsi que des problèmes d’usurpation et de déni de service. 

Vulnérabilités Microsoft à prioriser et corriger… rapidement. 

CVE-2021-43890 | Vulnérabilité d’usurpation d’identité dans le programme Windows d’installation de paquets AppX. 

Cette vulnérabilité CVSS 7.1 est un Zero-Day identifié comme une vulnérabilité d’usurpation d’identité activement exploitée dans le programme d’installation de logiciels AppX et qui affecte Microsoft Windows. Microsoft a identifié des attaques qui tentent d’exploiter cette vulnérabilité en utilisant des paquets malveillants comprenant la famille de malware Emotet/Trickbot/Bazaloader.

Un attaquant peut créer une pièce jointe malveillante qui sera ensuite utilisée pour des campagnes de phishing. Il suffira ensuite à l’attaquant de persuader l’utilisateur ciblé d’ouvrir cette pièce jointe malveillante. Les utilisateurs dont les comptes sont configurés pour avoir moins de droits utilisateur sur le système seront moins impactés que les utilisateurs ayant des droits administratifs. 

CVE-2021-43215 | Vulnérabilité de corruption de mémoire sur le serveur iSNS pouvant entraîner l’exécution de code à distance 

Cette vulnérabilité d’exécution de code à distance (RCE) cible le protocole Internet Storage Name Service (iSNS) qui facilite les interactions entre les serveurs et les clients iSNS. Un attaquant peut envoyer une requête malveillante au serveur iSNS pour déclencher une exécution de code à distance. Avec un score de sévérité CVSS de 9,8, cette vulnérabilité critique doit être corrigée en priorité. 

CVE-2021-43217 | Vulnérabilité d’exécution de code à distance dans le système de chiffrement de fichiers EFS de Windows. 

Il s’agit d’une vulnérabilité RCE qui cible le système de chiffrement de fichiers (EFS) et qui permet à un attaquant de provoquer un débordement de tampon d’écriture entraînant une exécution de code non mis en bac à sable et non authentifié. Avec un score de sévérité CVSS de 8,1, il s’agit d’une vulnérabilité à corriger rapidement. 

Microsoft est en train de résoudre cette vulnérabilité via un déploiement en deux temps. Ces mises à jour corrigent la vulnérabilité en modifiant la manière dont le système EFS établit les connexions depuis le client vers le serveur. 

Pour obtenir des conseils sur la façon de gérer les modifications requises pour cette vulnérabilité et pour en savoir plus sur le déploiement par étapes, se reporter à l’article KB5009763: EFS security hardening changes in CVE-2021-43217

Lorsque la deuxième phase de mises à jour Windows sera disponible au cours du premier trimestre 2022, les clients seront avertis au moyen d’une révision de cette vulnérabilité de sécurité. Pour être avertis de la disponibilité de cette mises à jour, nous vous invitons à vous inscrire à la liste de diffusion des avis de sécurité qui vous tiendra informés des modifications de contenu qui seront apportées à cet avis. Voir les avis de sécurité technique de Microsoft (Microsoft Technical Security Notifications)

CVE-2021-43905 | Vulnérabilité d’exécution de code à distance dans les applications Microsoft Office 

Il s’agit là d’une vulnérabilité d’exécution de code à distance (RCE) non authentifiée dans les applications Microsoft Office. À corriger rapidement car elle affiche un score de sévérité de 9,6. 

CVE-2021-41333 | Vulnérabilité d’élévation de privilèges dans le spooler d’impression Windows 

Cette vulnérabilité d’élévation de privilèges dans le spooler d’impression Windows qui a été rendue publique peut être facilement attaquée si bien qu’avec un score de sévérité de 7,8 cette vulnérabilité doit être corrigée rapidement. 

CVE-2021-43233 | Vulnérabilité d’exécution de code à distance sur le client Bureau à distance 

Cette vulnérabilité RCE critique contenue dans le déploiement mensuel de Windows doit elle aussi être corrigée rapidement en raison d’un score de sévérité de 7,5. 

Adobe Patch Tuesday – Décembre 2021 

À l’occasion de ce Patch Tuesday, Adobe a publié 11 mises à jour de sécurité pour ses produits qui permettent de corriger 60 vulnérabilités CVE dont 28 sont classées comme critiques et qui impactent les produits Adobe After Effects, Dimension, Experience Manager, Media Encoder, Photoshop, Prelude, ainsi que Premiere Pro et Rush. 

Hébergement : penser budget cybersécurité

Planifier son budget cybersécurité ne doit plus être une option. Dans ce dernier, la ligne « hébergement » sécurisé doit y figurer parmi les premières places avec l’humain et les experts appropriés.

Les RSSI européens augmentent leurs investissements pour sécuriser la transition de leur organisation vers le cloud public et fournissent de plus en plus de contrôles de sécurité à partir du cloud. Qui dit cloud, dit hébergement, et qui dit hébergement impose obligatoirement de suivre des règles tels que le Règlement Général des Données Personnelles (RGPD), du pentest pour s’assurer de ne pas finir avec l’ensemble de ses données dans les méandres du web, etc… Pour vous pencher sur cette question cliquez ici pour avoir des pistes d’une sélection possible pour vos besoins.

Des dépenses stratégiques

Les responsables de la sécurité européens maintiennent également les changements antérieurs vers les dépenses des fournisseurs de services gérés et des sociétés de conseil pour les aider à réaliser leurs priorités stratégiques.

Forrester, dans sa dernière étude donne d’ailleurs un aperçu de la planification des budgets de cybersécurité en Europe pour 2021 et 2022. On y découvre, par exemple, que jusqu’à 15% des dirigeants interrogés ont décidé d’établir une stratégie cybersécurité pour le hébergement, leur cloud (laas, Paas, SaaS). 

Le référentiel Européen

L’enjeu de souveraineté numérique face aux géants du web (GAFAM) est plus qu’évidente. Choisir son hébergement face à cet élément stratégique, politique et sociétale est indispensable.  Choisir ses infrastructures et autres points d’accès web hors des murs européens, et encore mieux français ne doit plus être option pour le choix de son hébergement. Il en va de l’indépendance numérique de vos données et de celles de vos clients.

Pour finir,  l’objectif du gouvernement français de sécuriser à la fois les process, la technique et la gestion juridique des services d’hébergement et cloud des entreprises françaises est à prendre en compte. Le nouveau label “Label du Cloud de Confiance” est gage de qualité, de confiance et de cybersécurité. Seules les entreprises possédant déjà la qualification SecNumCloud peuvent espérer le recevoir. Ce label ++ démontre l’indépendance du récipiendaire vis-à-vis des lois non européennes, comme le très intrusif patriot act américain.

Google Map : suivi à la trace !

Vous êtes nombreux à demander si Google et Google map étaient capable de suivre, à la trace, vos moindres faits et gestes. En voici une réponse, en image !

Des manifestations ont eu lieu aux États-Unis plus tôt cette année – des « supporters » de Trump en colère ont envahi le Capitole. Des activistes de la droite dure américaine voyant d’un mauvais œil la démocratie électorale mettre à la porte Donald Trump. Beaucoup de ces « révolutionnaires » sont encore en procès.

Selon les journalistes de WIRED qui ont étudié ces affaires de près quelques mois plus tôt, les données de géolocalisation de Google ont permis d’arrêter 45 personnes qui étaient apparemment impliquées dans les manifestations.

Où je veux en venir ? Voici de quoi il s’agit. L’autre jour, ils ont publié des documents sur l’un des défendeurs. Sur la carte ci-dessous, vous pouvez voir 57 points qui enregistrent les mouvements d’une personne dans le bâtiment.

Si vous vous êtes déjà demandé comment des données précises vous concernant peuvent être collectées par toutes ces applications qui demandent l’accès à la géolocalisation, vous voici avec la réponse.

1 employé sur 10 respecte la cybersécurité de son entreprise !

Plus d’un tiers des travailleurs à distance ignore ou contourne les règles de cybersécurité de leur organisation. Seuls 16 % des travailleurs français à distance appliqueraient strictement les politiques de sécurité de leur entreprise.

Une étude baptisée « Au-delà des frontières : l’avenir de la cybersécurité dans le nouveau monde du travail » met en évidence les risques introduits par les employés français lorsqu’ils travaillent à distance. Lorsque Forrester Consulting, qui a réalisé l’étude pour Tenable, a demandé aux entreprises si elles étaient convaincus du respect des mesures cybersécurité de leurs employés, 39 % des responsables de la sécurité et des dirigeants d’entreprise ont répondu qu’ils étaient très ou complètement convaincus. Cependant, 34 % des employées assurent ignorer ou contourner ces mêmes mesures prises par l’entreprise.

Les entretiens réalisés avec les employés à distance ont montré une image différente de ce à quoi s’attendaient les dirigeants et les responsables IT. Lorsqu’on leur a demandé ce qui était important pour eux, 82 % des employés français travaillant à distance ont répondu que la protection des données des clients était assez ou très importante. Cependant, 64 % d’entre eux ont déclaré utiliser un appareil personnel pour accéder à ces informations. La situation est similaire en ce qui concerne la protection de la propriété intellectuelle de l’entreprise : 66 % des employés distants ont déclaré qu’elle était importante, tandis que 30 % utilisent un appareil personnel pour y accéder. En fait, seuls 61 % des employés à distance déclarent suivre systématiquement les mesures de protection des données, de la propriété intellectuelle et des systèmes de leur entreprise lorsqu’ils travaillent à domicile.

En creusant un peu plus, l’étude montre que seuls 18 % des employés à distance respectaient strictement les mandats de leur entreprise en matière de restriction d’accès aux données et aux systèmes via des appareils personnels. Cette situation est préoccupante si l’on considère que seulement 32 % des responsables de la sécurité estiment avoir une visibilité élevée ou complète sur les appareils appartenant aux employés. Le plus inquiétant est peut-être que 34 % des employés ont déclaré qu’ils ignoreraient ou contourneraient les politiques de cybersécurité de leur organisation, tandis que 36 % ont déclaré que l’un des défis auxquels ils étaient confrontés était le manque de clarté des politiques et pratiques de sécurité de leur organisation. Des données internes, professionnelles que les pirates adorent ! Le Service Veille de ZATAZ a d’ailleurs reçu, il y a quelques jours, un cadeau d’une société (qui en a profité pour souscrire un abonnement, merci 🙂 à la suite d’une découverte du SVZ : des données internes qui servaient à la préparation d’une fraude au président. Les factures et les informations incluent dans l’ensemble des documents étaient exploités, au téléphone, par un/des escroc(s).

« Les employés veulent avoir la possibilité de travailler de n’importe où. Le défi est de savoir comment ils peuvent le faire en toute sécurité, explique David Cummins, vice-président de la région EMEA chez Tenable. Cette étude confirme ce que nous soupçonnons déjà : les employés distants se connectent à des informations sensibles de l’entreprise à partir d’appareils personnels sur des réseaux domestiques non sécurisés. Les équipes de sécurité doivent accepter cette réalité et changer leur perception du risque. Elles ont besoin d’une visibilité sur l’ensemble du paysage des menaces et disposer de l’intelligence nécessaire pour prévoir les cybermenaces qui auront le plus grand impact sur l’entreprise. En tandem, elles doivent également mettre en œuvre des profils de risque adaptatifs pour les utilisateurs afin de surveiller et de vérifier en permanence chaque tentative d’accès aux données de l’entreprise, avec la possibilité de refuser les demandes qui ne répondent pas aux règles établies. »

Fraude au président : une arnaque qui profite de l’essor du télétravail

La fraude au président est devenue l’une des principales cyberattaques dans le monde. La fraude au président a profité de l’essor massif du télétravail en 2020 pour se développer.

Selon le baromètre 2020 “Etude sur la fraude” du cabinet Euler Hermes, la fraude au président est devenue l’une des principales cyberattaques dans le monde (la troisième d’après le cabinet). Cette escroquerie, qui a recours à l’usurpation d’identité des dirigeants d’entreprise, est en hausse notable et est mentionnée par 38% des entreprises ayant répondu à l’étude. Tout comme les rançongiciels, la fraude au président a profité de l’essor massif du télétravail en 2020 pour se développer. Si, dans le cas des rançongiciels, ce sont les technologies d’accès à distance qui ne sont pas adaptées au télétravail, ici c’est le manque d’interactions sociales en présentiel et de communication qui est l’une des causes majeures de la multiplication de ce type d’arnaque.

Comment se déroule une fraude au président ?

Dans le cadre de la fraude au président, un escroc qui a préalablement fait des recherches sur l’entreprise cible se fait passer pour le PDG ou pour un administrateur pour demander, par e-mail, au comptable de la société, un virement bancaire pour une opération confidentielle et urgente. Cet escroc usurpe ainsi l’identité d’une personne de confiance, via une adresse e-mail créée pour l’occasion, et s’adresse directement au bon interlocuteur (le comptable). Cette tâche apparaissant comme urgente, la personne contactée va parfois s’exécuter sans prendre le temps de la réflexion et, puisqu’il s’agit d’une opération confidentielle, elle n’en parlera pas à ses collègues et n’éveillera donc pas les soupçons. En décembre 2020, le CDER, l’une des associations de gestion et comptabilité les plus importantes en France, a subi une attaque de ce type avec un préjudice annoncé de 14,76 M€ (source : L’Union). La comptable de l’association a été licenciée pour faute grave pour avoir “contourné les procédures internes.

Suite à la pandémie et la mise en place du télétravail au sein des organisations, de nombreux collaborateurs travaillent depuis chez eux au moins une partie de la semaine. En conséquence, une forte diminution voire une absence d’interactions et de discussions de vive voix avec les dirigeants et administrateurs. Les échanges à distance se sont multipliés et les opérations qui avaient pour habitude d’être confirmées ou évoquées en présentiel ont fait place à des réponses par simples emails qui, dans le cas d’une fraude au président réussie, engendrent des dommages irréversibles”, explique Christophe Corne, de Systancia.

Quelques bonnes pratiques pour s’en prémunir

La gendarmerie nationale, la Direction Générale du Renseignement Intérieur, l’ANSSI, votre serviteur ne cessent d’expliquer comment ne pas se faire « filouter ». Seulement, rien de plus aveugle et sourde qu’une personne qui ne pense que cela n’arrive qu’aux autres. Le Service Veille de ZATAZ a d’ailleurs reçu, il y a quelques jours, un cadeau d’une société (qui en a profité pour souscrire un abonnement, merci 🙂 aprés que le SVZ a découvert des données internes qui servaient à la préparation d’une fraude au président. Les factures et les informations incluent dans l’ensemble des documents étaient exploités, au téléphone, par un/des escroc(s).

Plusieurs actions peuvent en effet être mises en place pour limiter drastiquement le risque qu’une telle arnaque aille à son terme. Dans un premier temps, il est indispensable de sensibiliser les comptables à ce type de fraude puisque ce sont eux qui sont spécifiquement visés. Deux éléments doivent les alerter : les caractères urgents et confidentiels de l’opération. En cas de doute, il conviendra alors de contacter le président par téléphone pour valider cette opération de vive voix.

Cependant, si ce type de vérification est faisable au sein des PMEs, lorsqu’il s’agit d’une grande entreprise, il est parfois plus compliqué d’obtenir une confirmation orale. C’est dans ce cas qu’une fonctionnalité telle que la séparation des tâches (SoD – Segregation of Duties) prend tout son sens.

Les virements bancaires étant, en tout état de cause, critiques pour toute organisation, ceux-ci doivent être soumis à un mécanisme de SoD pour tout virement non récurrent ainsi que lors de la mise en place d’un virement récurrent. La réalisation d’un virement bancaire par le comptable serait soumise à une validation électronique d’un administrateur de la société ou de tout autre personne habilitée à valider ce type d’opération. Ainsi, si le virement semble suspect, celui-ci sera investigué et stoppé avant même que le virement ne soit effectué.

La fraude au président, comme tout autres principales cybermenaces, doit être intégrée aux actions de sensibilisation à la cybersécurité dispensées par les organisations. Il s’agit là de la première barrière face aux cyberattaques et parfois la seule disponible, dès lors qu’une société ne dispose pas de solutions de cybersécurité adéquates face aux différentes menaces qui pèsent sur les systèmes d’information. Les collaborateurs sont en première ligne face aux cyberattaques et doivent donc être au cœur de la stratégie de sécurisation des systèmes. Un collaborateur formé et informé voit son statut passer de celui de faille à celui de maillon fort de l’organisation.

Des millions de dollars en cryptomonnaie volés ces dernières semaines !

Les propositions frauduleuses de dons de Bitcoin, Ethereum, Dogecoin, Cardano, Ripple et Shiba Inu ont prolifère sur YouTube Live ces dernières semaines. Des pièges grossiers, mais qui fonctionnent.

On peut toujours s’étonner de certaines escroqueries comme le pseudos dons du cousin du frère de l’ami du facteur d’un milliardaire africain ou encore de cette superbe blonde/rousse/brune tombée amoureuse de vous en un e-mail. Mais dites vous que si des pirates continuent d’exploiter de gros hameçons, c’est qu’en face, chez les pigeons 2.0, ça mord à pleines dents dans l’arnaque.

Les mois d’octobre et novembre 2021 auront été les mois des escroqueries autours des cryptomonnaies (BTC, ETH, DOGE, ADA, XRP ou SHIB). Satnam Narang, ingénieur de recherche Tenable, s’est rendu compte, mais il n’est pas le seul, plusieurs lecteurs de ZATAZ.COM et DataSecurityBreach.fr ont aussi alerté sur le sujet, de l’impressionnant nombre de fausses vidéos sur Youtube concernant de « bonnes affaires » dans le petit monde des Bitcoin, Ethereum, Dogecoin, Cardano, Ripple et autre Shiba Inu.

En octobre 2021, et selon les adresses crypto analysées, les sommes engrangées représentaient plus de 8,9 millions de dollars.

Comment ça fonctionne ?

Les arnaqueurs utilisent des comptes YouTube préalablement piratés pour lancer des campagnes d’offres frauduleuses de Bitcoin, Ethereum, Dogecoin, et autres cryptomonnaies. Ils récupèrent des comptes par divers moyens : phishing, rachat de base de données. Pour vous donner une petite idée du problème, le Service Veille ZATAZ (SVZ) a référencé, depuis le 1er janvier 2021, pas moins de 10 milliards (oui, oui, 10 milliards) d’adresses électroniques diffusées dans des espaces pirates (Le Service Veille ZATAZ en cyber surveille plus de 40 000). Sur cette même période, le SVZ a référencé pas moins de 190 000 bases de données piratées et diffusées par des hackers malveillants. Des diffusions sous forme de mise en ligne gratuite ou payante. Bref, autant d’information pouvant être exploitées dans des escroqueries 2.0.

« Les arnaques aux Bitcoin, explique Satnam Narang, ont collecté 8,2 millions de dollars, avec un montant moyen de 1,6 million de dollars par campagne. » un joli pactole tout droit sorti de cette nouvelle génération d’internautes rêvant cryptomonnaie. A noter, d’ailleurs, que je croise énormément d’adolescents investissant quelques dizaines d’euros dans un miroir aux alouettes dont ils ne sortiront pas gagnants. Intéressant, l’arnaque autour du Bitcoin permet aux pirates de ramasser le plus d’argent. L’Ethereum ne représente que 400 000 dollars détournés. Les arnaques aux Shiba Inu est impacté au hauteur de 34 000 dollars, en moyenne, par campagne malveillante.

Fausses vidéos et influenceurs détournés

Les arnaqueurs le savent très biens. La grande majorité des utilisateurs sont des moutons qui accordent plus facilement leur confiance à des voix qui ont de l’influence. Bilan, ils créent de fausses vidéos mettant en scène les créateurs et cocréateurs des cryptomonnaies, des patrons d’entreprises … On y retrouve Michael Saylor, président-directeur général de MicroStrategy, Xavier Niel patron d’Iliade (Free), Vitalik Buterin, cocréateur de l’Ethereum ou encore Elon Musk (Tesla/SpaceX). Le point commun de toutes ces arnaques sur les fausses émissions YouTube Live, c’est que les utilisateurs sont renvoyés vers des sites externes qui proposent aux utilisateurs de doubler leur avoir en cryptomonnaie. Cette technique est la plus efficace dans les arnaques à la cryptomonnaie.

Patch Tuesday : novembre 2021

À l’occasion de la publication de son Patch Tuesday de novembre 2021, Microsoft a corrigé 55 vulnérabilités dont 6 classées comme critiques et 6 déjà signalées comme des Zero-Day.

Vulnérabilités Microsoft critiques corrigées

CVE-2021-42298 – Vulnérabilité d’exécution de code à distance (RCE) dans Microsoft Defender

Cette vulnérabilité qui affecte Microsoft Defender peut être exploitée en diffusant des fichiers malveillants. Cette vulnérabilité RCE sera déclenchée lorsque le fichier malveillant sera ouvert par un utilisateur ou analysé automatiquement depuis une version désuète de Microsoft Defender.

CVE-2021-42279 – Vulnérabilité de corruption de mémoire dans le moteur de script Chakra

La vulnérabilité de débordement de tampon est liée à un bug dans le moteur de script Chakra qui permet à des attaquants distants d’exécuter du code arbitraire en initialisant une corruption de mémoire.

CVE-2021-42316 – Vulnérabilité RCE dans Microsoft Dynamics 365 (on-premises)

Cette vulnérabilité est un bug avec exécution de code à distance dans les configurations Microsoft Dynamics déployées sur site (on-premises). Très peu d’informations publiques sont disponibles concernant cette vulnérabilité.

CVE-2021-26443 – Vulnérabilité RCE dans le composant Microsoft Virtual Machine Bus (VMBus)

Cette vulnérabilité se produit lorsqu’un invité VM ne parvient pas à traiter la communication sur un canal VMBus. Un utilisateur authentifié peut exploiter cette vulnérabilité en envoyant une communication malveillante sur le canal VMBus depuis l’invité à l’hôte, ce qui permet à l’attaquant d’exécuter du code arbitraire sur le serveur.

CVE-2021-3711 – OpenSSL : débordement de tampon de déchiffrement de la fonction SM2

Il s’agit d’une vulnérabilité de débordement de tampon dans le logiciel OpenSSL qui est intégré à Microsoft Visual Studio. Cette vulnérabilité est liée à un problème de calcul dans la taille du tampon dans la fonction SM2 d’OpenSSL. Un attaquant peut exploiter cette vulnérabilité pour planter l’application et exécuter potentiellement du code arbitraire avec la permission de l’utilisateur d’exécuter l’application.

CVE-2021-38666 – Vulnérabilité RCE sur le client Bureau à distance

Cette vulnérabilité sur les clients du service Bureau à distance peut être exploitée par un attaquant qui contrôle un serveur de ce service. L’attaquant peut manipuler un utilisateur pour qu’il se connecte au serveur du service Bureau à distance compromis/malveillant, ce qui entraîne une RCE.

Autres vulnérabilités activement exploitées et donc hautement prioritaires :

CVE-2021-42321 – Vulnérabilité RCE dans Microsoft Exchange Server

Cette vulnérabilité activement exploitée affecte Microsoft Exchange Server 2019 et Microsoft Exchange Server 2016. Il s’agit d’une vulnérabilité post-authentification qui permet d’exécuter du code. Microsoft fournit des détails supplémentaires dans un article de blog public.

CVE-2021-42292 – Vulnérabilité de contournement de la fonction de sécurité dans Microsoft Excel

Cette vulnérabilité peut être exploitée via un fichier malveillant qui permet à un attaquant d’exécuter du code. Elle affecte à la fois les versions Windows et MacOS, sachant qu’un correctif n’est pas encore disponible pour MacOS.

Détails sur 4 des 6 vulnérabilités Zero-Day :

CVE-2021-43208 – Vulnérabilité RCE dans 3D Viewer

CVE-2021-43209 – Vulnérabilité RCE dans 3D Viewer

CVE-2021-38631 – Vulnérabilité de divulgation d’informations dans le protocole Remote Desktop Protocol (RDP) de Windows

CVE-2021-41371 – Vulnérabilité de divulgation d’informations dans le protocole – Remote Desktop Protocol (RDP) de Windows

(Par Ankit Malhotra, Chercheur, Qualys Lab)

Comment vérifier que votre box internet est piratée ?

Disposer d’une connexion internet est indispensable de nos jours. En effet, grâce à internet, il est possible de réaliser une multitude de taches du quotidien facilement. Et pour en avoir, la meilleure option est de disposer d’une box internet. Avec le développement de l’internet et la prolifération des hackers, il n’est pas rare de subir un piratage de votre box. Et lorsque cela arrive, dans le meilleur des cas, le pirate se contente d’utiliser votre connexion internet. Mais dans le pire des cas, il pourrait commettre des actes illégaux. Pour éviter cela, découvrez dans cet article comment vérifier que votre box internet est piraté.

Vérifier votre connexion internet

Vérifier votre connexion internet est la première étape si vous voulez découvrir si votre box a été piratée. Il est possible que pendant les jours de forts vents ou de pluie, la connexion puisse être affectée. Ce qui entraîne par moment une certaine lenteur de votre navigation par rapport aux autres jours. Cependant, vous devriez savoir que de manière générale, le Wifi fonctionne toujours correctement. Alors, si vous commencez par constater que votre connexion est plus lente que d’habitude, il pourrait s’agir d’une utilisation de votre réseau par quelqu’un d’autre. À cet effet, effectuez ce test de débit ici par exemple.

En dehors de la vitesse de votre connexion, vous pouvez également vérifier au niveau de la lumière de votre routeur destinée au Wifi (ou WLAN). Observez si elle clignote après que vous ayez éteint tous les appareils, y compris les smartphones. Si c’est le cas, cela indique clairement que quelqu’un utilise votre réseau.

Utiliser des outils en ligne

Il existe des outils en ligne et disponibles pour Windows, ainsi que Mac, qui peuvent vous permettre de détecter une présence inconnue sur votre réseau internet. Pour Microsoft Windows et Apple, vous avez le réseau wireless watcher et gestionnaire de réseau Microsoft. Pour mobiles Android, vous avez les dispositifs Fingdécouverte du réseau et scan du réseau. Pour mobiles iOS, il s’agit également de Fing. À celui-ci s’ajoutent scanner du réseau IP et iNet.

Toutefois, il faut noter un défaut avec ces outils. Ils ne sont pas en mesure de détecter les ordinateurs qui sont connectés au réseau. Aussi, il n’y a aucune possibilité d’accéder à une liste d’autres adresses IP qui ont pu se connecter à votre réseau sans fil.

Consulter votre retour

Le retour est un dispositif qui dispose d’un dossier qui vous permettra de savoir si une autre personne que vous est connectée à votre réseau en ce moment. Pour ce faire, vous devez entrer dans l’interface de gestion de votre routeur. Ensuite, cliquez sur votre adresse IP dans la barre de navigation (sur le même routeur). Vous verrez une boîte s’ouvrir et vous y entrez le code : ipconfig/all. Après, cliquez sur « intro », et vous verrez une adresse apparaître dans la barre du navigateur. Copiez-la et l’interface de votre routeur s’ouvrira. Il vous demandera le nom d’utilisateur et un mot de passe. Ils sont disponibles dans le manuel de votre routeur ou sur l’autocollant.

Recherchez l’historique de votre dispositif relié au Wifi. Elle apparaît souvent dans la section DHCP. Ainsi, vous verrez toutes les adresses IP connectées à votre routeur.

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