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L’employé, le meilleur ami des pirates

21 % des cyber incidents survenus dans les entreprises en France au cours des deux dernières années auraient été provoqués par des employés.

Selon une récente étude, les violations des politiques de sécurité de l’information d’une organisation par ses employés sont aussi dangereuses que les attaques de cyberpirates externes à l’organisation. En France, au cours des deux dernières années, 21 % des cyber incidents survenus dans les entreprises ont été provoqués par des employés qui ont intentionnellement violé les protocoles de sécurité. Ce chiffre est presque égal aux dommages causés par les violations de la cybersécurité, dont 22 % sont dues à des piratages informatiques.

La perception selon laquelle l’erreur humaine est l’une des principales causes des cyberincidents dans les entreprises est bien établie. Mais les choses ne sont pas aussi tranchées. Le niveau de cybersécurité d’une organisation dépend de nombreux facteurs dont il n’est pas si simple de rendre compte. L’étude visait à recueillir des informations sur les différents groupes de personnes influençant la cybersécurité, en tenant compte à la fois du personnel interne et des acteurs externes.

L’étude a révélé que, outre les erreurs involontaires, les violations de la politique de sécurité de l’information par les employés constituaient l’un des plus gros problèmes pour les entreprises. Les personnes interrogées dans des organisations du monde entier ont déclaré que des actions intentionnelles visant à enfreindre les règles de cybersécurité avaient été menées par des employés des services informatiques et non informatiques au cours des deux dernières années.

En France

En France, ces violations de politiques telles que celles commises par les responsables de la sécurité informatique ont été à l’origine de 8 % des cyberincidents survenus au cours des deux dernières années. D’autres professionnels de l’informatique et leurs collègues non informaticiens ont provoqué respectivement 6 % et 7 % des cyberincidents en enfreignant les protocoles de sécurité.

En ce qui concerne le comportement individuel des employés, le problème le plus courant réside dans le fait qu’ils font délibérément ce qui leur est interdit et, inversement, qu’ils ne font pas ce qui est exigé. En France, les personnes interrogées affirment que près d’un quart (21 %) des incidents de cybersécurité survenus au cours des deux dernières années sont dus à l’utilisation de mots de passe faibles ou au fait que ceux-ci n’ont pas été modifiés en temps voulu. La seconde cause (14 %) des atteintes à la cybersécurité est la consultation par le personnel de sites web non sécurisés.

Par ailleurs, 14 % des entreprises françaises interrogées déclarent avoir été confrontées à des incidents de cybersécurité dus au fait que les employés n’ont pas mis à jour les logiciels ou les applications utilisés en temps et en heure.

L’utilisation de services ou de dispositifs non sollicités est un autre vecteur important de violation intentionnelle de la politique de sécurité de l’information. En France, 11 % des entreprises ont subi des cyberincidents parce que leurs employés ont utilisé des systèmes non autorisés pour partager des données. Les employés de 21 % des entreprises ont intentionnellement accédé à des données par le biais d’appareils non autorisés, tandis que 11 % du personnel ont envoyé des données à des adresses électroniques personnelles. Une autre action signalée est le déploiement de l’informatique fantôme (Shadow IT) sur les appareils professionnels – 10 % des personnes interrogées indiquent que cela a été à l’origine de leurs cyberincidents.

Fait alarmant, les personnes interrogées en France admettent que, outre le comportement irresponsable déjà mentionné, 18 % des actions malveillantes ont été commises par des employés à des fins d’enrichissement personnel. Autre constatation intéressante, les violations intentionnelles de la politique de sécurité de l’information par les employés constituent un problème relativement important dans les services financiers, comme l’indiquent 34 % des personnes interrogées dans ce secteur.

« Outre les menaces externes à la cybersécurité, de nombreux facteurs internes peuvent conduire à des incidents dans n’importe quelle organisation. Comme le montrent les statistiques, les employés de n’importe quel service, qu’il s’agisse de non-informaticiens ou de professionnels de la sécurité informatique, peuvent avoir une influence négative sur la cybersécurité, que ce soit intentionnellement ou non. C’est pourquoi il est important de prendre en compte les méthodes de prévention des violations de la politique de sécurité informatique lors de la mise en place des dispositifs et des mesures de sécurité, c’est-à-dire de mettre en œuvre une approche intégrée de la cybersécurité. D’après nos recherches à l’échelle mondiale« , commente Alexey Vovk, responsable de la sécurité de l’information chez l’éditeur Russe Kaspersky, auteur de l’étude.

Cyber incidents en entreprise : les attaques par e-mails continuent de causer les dégâts les plus importants

Le nouveau rapport sur les interventions suite à un cyber incident montre que les boîtes mails constituent le maillon faible de la cyber sécurité des entreprises. Ces dernières éprouvent des difficultés à détecter rapidement et avec précision les incidents de sécurité.

Selon un nouveau rapport publié par F-Secure, plus d’un tiers des cyber incidents de sécurité informatique sont initiés par des mails de phishing ou des pièces jointes malveillantes reçus par les employés d’une entreprise. Ce nouveau rapport présente les conclusions des enquêtes conduites par F-Secure sur les interventions menées suite à un cyber incident et offre un aperçu des véritables modes opératoires des pirates informatiques.

21 % des cyber incidents analysés par F-Secure dans ce rapport font suite à des attaques ciblant les services web utilisés par les entreprises. Il s’agit du mode d’attaque le plus fréquemment utilisé par les pirates mettre la main sur les données d’une organisation. Toutefois, le phishing et les pièces jointes malveillantes totalisaient, ensemble, environ 34 % des attaques. Pour Tom Van de Wiele, Principal Security Consultant chez F-Secure, les attaques par e-mail constituent donc le plus gros danger pour les organisations.

« L’exploitation des vulnérabilités logicielles est typique des attaques opportunistes mais les intrusions informatiques via e-mail sont bien plus fréquentes. Les pirates disposent de tout un éventail d’attaques par e-mail. Elles remportent un franc succès, puisque la plupart des entreprises utilisent les e-mails pour leurs communications », explique Tom Van de Wiele. « Il convient de toujours réfléchir à deux fois avant de cliquer sur une pièce jointe ou sur un lien… mais la pression professionnelle l’emporte souvent sur le bon sens. Les pirates comprennent et exploitent cette logique. »

Cyber incident

● Les organisations sont touchées à la fois par des attaques ciblées et opportunistes, dans des proportions égales
● Les violations de données menées par des acteurs internes à la structure représentaient un cinquième des incidents de sécurité
● Dans près de 80% des cas, les experts en cyber sécurité ont été contactés après une alerte cyber sécurité de l’entreprise.
● Après s’être introduit sur le réseau d’une entreprise, les pirates procèdent le plus souvent à une diffusion de malware (surtout à des fins financières, à des fins d’espionnage, ou pour maintenir un accès ultérieur au réseau)
● 13 % des enquêtes ont révélé des faux positifs

Sur ce dernier point, pour Tom Van de Wiele, les entreprises détectent de trop nombreux faux positifs. « Trop d’organisations éprouvent des difficultés à détecter avec précision les cyber incidents. Elles ne disposent pas de capacités de détection précises. Nous sommes souvent appelés à enquêter sur des activités suspectées à tort. Parfois, il nous est demandé d’intervenir et nous découvrons un simple problème informatique. Ces faux positifs épuisent les ressources de l’entreprise et détournent l’attention des vrais problèmes. »

Le rapport recommande aux entreprises d’améliorer leurs capacités de détection et d’intervention, en investissant, par exemple, dans une solution de détection ou un service d’intervention pour les postes de travail.