Archives de catégorie : Cybersécurité

Actualités liées à la CyberSecurité.

Télétravail : risques de sécurité pour les entreprises

Télétravail  : Les résultats de l’enquête révèlent que seulement 11 % des PME se préoccupent des facteurs sécurité et informatique lorsqu’il s’agit du travail à distance de leurs employés.

Une étude vient de dévoiler les résultats d’une enquête sur le télétravail . Selon cette recherche, à partir de 586 répondants, les nouvelles pratiques de travail flexibles pourraient poser un risque pour la sécurité des petites entreprises. En effet, un employé sur cinq (9 %) estime être le plus productif lorsqu’il travaille dans des lieux publics comme un café ou une bibliothèque, mais seulement 11 % des employeurs sont préoccupés par les répercussions que cela pourrait avoir sur la sécurité de leur entreprise. Les PME doivent donc relever le défi de maintenir leur sécurité, tout en répondant aux besoins et aux attentes de leurs collaborateurs.

Une nouvelle norme

L’étude met en évidence les tendances et les attentes concernant le télétravail, plus d’un tiers (38 %) des personnes interrogées préférant accepter une réduction de salaire plutôt que de se limiter à travailler dans un bureau. Une autre tranche de 35 % choisirait la flexibilité du travail à domicile plutôt qu’une augmentation de salaire, même si on leur proposait une augmentation de 25 %. Alors que les entreprises se disputent les meilleurs talents, il sera vital de pouvoir attirer des personnes aptes à mettre en place des méthodes de travail modernes. Cependant, 38 % des répondants ont indiqué qu’ils ne reçoivent pas le soutien technologique ou l’expertise dont ils ont besoin lorsqu’ils travaillent à domicile ou dans un lieu public, faisant de la sécurité un problème croissant pour les petites entreprises qui ont recours au travail flexible.

« Le lieu de travail fonctionnant selon un horaire 9h – 17h appartient au passé, et les employés qui rejoignent le marché du travail aujourd’hui exigent une plus grande flexibilité en termes d’horaires, d’emplacement et d’avantages sociaux personnalisés, déclare Kevin Chapman, SVP et General Manager, chez Avast Business. Bien qu’il soit prouvé dans certains cas que ces pratiques augmentent la satisfaction et même la productivité des employés, il y a des problèmes de sécurité bien réels qu’il est nécessaire de résoudre. Les entreprises doivent être en mesure de fournir les outils qui leur permettent non seulement de faire preuve de flexibilité, mais aussi de le faire en toute sécurité. Il est également important de ne pas négliger les employés qui préféreraient conserver un environnement de bureau traditionnel. Il convient de trouver un équilibre pour permettre à tous de travailler de la manière qui leur est la plus bénéfique. »

Avantages du télétravail

Non seulement les PME seront en mesure d’attirer le meilleur personnel qui soit, mais le travail mobile semble présenter d’autres bénéfices. Interrogés sur les avantages que présente le télétravail pour les employés des petites entreprises, près d’un tiers d’entre eux (30 %) ont confié que cela les rendait plus heureux, et 31 % ont répondu que cela leur permettait d’apprécier leur travail. Cette étude a également révélé que la satisfaction des employés n’est pas la seule à augmenter : la flexibilité du travail pourrait avoir un impact positif sur sa qualité et sur la productivité ; 34 % des employés affirment être les plus productifs lorsqu’ils travaillent à domicile, contre 45 % au bureau.

Les petites entreprises qui souhaitent adopter de nouvelles pratiques de travail doivent relever de nombreux défis sécuritaires. Si le personnel accède à des données sensibles ou se connecte à des comptes professionnels via un réseau Wi-Fi non sécurisé, l’entreprise risque de subir une attaque. Il existe également un risque de violation de données si un employé enregistre des renseignements sensibles sur un ordinateur de bureau. Machine qui va disparaître. Les propriétaires de petites entreprises doivent prévoir des mesures de sécurité pour les travailleurs mobiles, telles que des solutions de réseau privé virtuel (VPN) à utiliser sur les connexions Wi-Fi ouvertes, et des logiciels anti-malware déployés aux points finaux sur tous les appareils personnels (BYOD – Bring Your Own Device) des employés. De plus, il convient de veiller à ce que les employés soient sensibilisés au rôle très important qu’ils ont à jouer dans la sécurité de l’entreprise.

Microsoft obtient la certification FIDO2 pour Windows Hello

FIDO2 : Une authentification sécurisée sans mot de passe pour plus de 800 millions de dispositifs Windows 10 actifs

L’Alliance FIDO annonce que Microsoft a obtenu la certification FIDO2 pour Windows Hello. Tout appareil compatible fonctionnant sous Windows 10 est ainsi désormais certifié FIDO2 dès sa sortie, une fois la mise à jour de Windows 10 de mai 2019 effectuée. Les utilisateurs de Windows 10 peuvent désormais se passer des mots de passe stockés de manière centralisée et utiliser la biométrie ou les codes PIN Windows Hello pour accéder à leurs appareils, applications, services en ligne et réseaux avec la sécurité certifiée FIDO.

FIDO21 est un ensemble de normes qui permettent de se connecter facilement et en toute sécurité à des sites Web et à des applications via la biométrie, des appareils mobiles et/ou des clés de sécurité FIDO. La simplicité de l’expérience utilisateur de FIDO2 s’appuie sur une sécurité cryptographique forte qui est largement supérieure aux mots de passe, protégeant les utilisateurs contre le phishing, toutes les formes de vols de mots de passe et les attaques par rejeu (replay attack). Pour en savoir plus sur FIDO2, rendez-vous sur : https://fidoalliance.org.

FIDO2

« Notre travail avec l’Alliance FIDO, le W3C et nos contributions aux normes FIDO2 ont été un élément déterminant dans l’engagement de Microsoft pour un monde sans mot de passe, confie Yogesh Mehta, Principal Group Program Manager, chez Microsoft Corporation. Windows Hello a été conçu pour s’aligner sur les normes FIDO2 et fonctionner avec les services Microsoft cloud ainsi que dans des environnements hétérogènes. L’annonce d’aujourd’hui boucle la boucle, permettant aux organisations et aux sites Web d’étendre l’authentification FIDO à plus de 800 millions de dispositifs actifs sous Windows 10 ».

Microsoft, l’un des leaders dans le domaine de l’authentification sans mot de passe, a fait de l’authentification FIDO un élément fondamental dans ses efforts visant à offrir aux utilisateurs une expérience de connexion transparente et sans mot de passe. En tant que membre du conseil d’administration de l’Alliance FIDO et l’un des principaux contributeurs au développement des spécifications FIDO2, Microsoft a proposé l’un des premiers déploiements FIDO2 du marché avec Windows Hello. L’entreprise prend en charge FIDO2 sur son navigateur Microsoft Edge et permet également la connexion au compte Windows avec les clés de sécurité FIDO.

Windows 10 prend en compte FIDO

La mise à jour Windows 10 de mai 2019 prend en charge l’authentification FIDO sans mot de passe via Windows Hello ou la clé de sécurité FIDO, sur Microsoft Edge ou les versions les plus récentes de Mozilla Firefox. Plus d’informations sont disponibles sur le blog de Microsoft.

« En tant que membre du conseil d’administration et contributeur clé au développement de FIDO2, Microsoft a été un ardent défenseur de la mission de l’Alliance FIDO qui est de faire évoluer le monde au-delà des mots de passe. Cette certification s’appuie sur la prise en charge de longue date par Microsoft des technologies FIDO2 sous Windows 10 et, par l’intermédiaire de l’écosystème Windows, donne la possibilité à ses clients et partenaires de bénéficier de l’approche de FIDO en matière d’authentification des utilisateurs, indique Andrew Shikiar, Directeur Marketing de l’Alliance FIDO. FIDO2 est désormais pris en charge par les systèmes d’exploitation et les navigateurs Web les plus utilisés au monde, ce qui permet aux entreprises, aux fournisseurs de services et aux développeurs d’applications d’offrir rapidement une expérience d’authentification plus simple et plus forte à des milliards d’utilisateurs dans le monde.»

FIDO2 et les navigateurs

En plus de Microsoft Edge, FIDO2 est également supporté par les principaux navigateurs Web Google Chrome et Mozilla Firefox (avec, en avant-première, la prise en charge par Apple Safari). Android a également été certifié FIDO2, ce qui permet aux applications mobiles et aux sites Web de tirer parti des normes FIDO sur plus d’un milliard d’appareils compatibles Android 7.0+. En outre, plusieurs produits certifiés FIDO2 ont été annoncés en vue d’appuyer la mise en œuvre.

Les fabricants d’appareils qui souhaitent bénéficier d’une certification prête à l’emploi et afficher le logo FIDO Certified sur leurs appareils Windows 10 doivent consulter le nouvel accord relatif à l’utilisation de la marque et des services de l’Alliance FIDO.

Patch Tuesday : 79 vulnérabilités dont 22 critiques

Ce Patch Tuesday de mai 2019 traite 79 vulnérabilités dont 22 classées critiques. Parmi ces dernières, 18 affectent les moteurs de scripts et les navigateurs.

Les quatre restantes concernent des exécutions de code à distance (RCE) sur le protocole Remote Desktop (RDP), le serveur DHCP, GDI+ et Word. Microsoft a également publié des recommandations sur les techniques MDS (Microarchitectural Data Sampling) récemment divulguées dont les failles ZombieLoad, Fallout et RIDL. Concernant Adobe, le Patch Tuesday comprend des correctifs pour des vulnérabilités dans Flash, Acrobat/Reader (83 vulnérabilités !) et Media Encoder.

Correctifs pour postes de travail

Le déploiement de patches pour les moteurs de script, les navigateurs, GDI+ et Word est une priorité pour les équipements de type poste de travail, c’est-à-dire tous les systèmes utilisés pour accéder à la messagerie ou à Internet depuis un navigateur. Sont également concernés les serveurs multi utilisateurs utilisés comme postes de travail distants par des utilisateurs.

Exécution de code RCE sur les services Remote Desktop (RDS)

Le protocole RDP (Remote Desktop Protocol) est affecté par la vulnérabilité par exécution de code à distance CVE-2019-0708. L’exploitation de cette vulnérabilité permet à un attaquant non authentifié d’exécuter du code de manière arbitraire sur un système affecté. Ce type de vulnérabilité peut faciliter la propagation de vers informatiques en raison du manque d’authentification et de l’omniprésence du service RDP. Même si un exploit Preuve de concept n’a pas encore été dévoilé, cette vulnérabilité doit être résolue en priorité absolue sur Windows 7, Server 2008 et Server 2008 R2.

Critiques : Exécution de code RCE sur le serveur DHCP

Le serveur DHCP de Windows est affecté par la vulnérabilité CVE-2019-0725 classée comme critique pouvant faciliter l’exécution de code à distance. Un quelconque attaquant non identifié peut envoyer des paquets à un serveur DHCP pour exploiter cette vulnérabilité, ce correctif est donc une priorité pour tous les déploiements DHCP Windows. Une vulnérabilité semblable au sein du serveur DHCP a été corrigée en février tandis qu’une autre vulnérabilité a été corrigée en mars sur le client DHCP.

Conseils pour les attaques MDS (Microarchitectural Data Sampling)

Microsoft a publié une documentation d’assistance concernant l’atténuation des attaques MDS (Microarchitectural Data Sampling). Les attaques de ce type s’appellent notamment ZombieLoad, Fallout et RIDL. Les CVE correspondant à ces vulnérabilités sont CVE-2018-12126, CVE-2018-12127, CVE-2018-12130 et CVE-2019-11091. Intel diffuse aussi une présentation ainsi qu’un document détaillé sur les techniques employées et les atténuations à déployer.

Des mises à jour du microcode pour les processeurs concernés devront être réalisées pour atténuer ces attaques tandis que des correctifs devront être déployés pour les systèmes d’exploitation. Microsoft précise que la désactivation de l’hyper-threading (alias Simultaneous Multi Threading ou SMT) pourra s’avérer nécessaire pour une atténuation complète, même si Intel déconseille cette procédure. Microsoft distribuera des mises à jour du microcode uniquement pour Windows 10. Pour les autres systèmes d’exploitation, c’est le fabricant OEM qui devra fournir ces mises à jour souvent sous la forme d’une mise à jour du BIOS.

Attaques actives sur des vulnérabilités facilitant une élévation de privilèges pour le traitement des erreurs Windows
Microsoft a également publié un correctif pour une vulnérabilité facilitant une élévation de privilèges pour le traitement des erreurs Windows (CVE-2019-0863) et qui a été exploitée à l’aveugle. L’application de ce correctif est donc prioritaire pour toutes les versions Windows prises en charge.

Adobe Patch Tuesday

Adobe a publié des correctifs pour Flash, Acrobat/Reader et Media Encoder. Même si les correctifs pour Flash ne concernent qu’une seule exécution CVE et que les patches pour Media Encoder en traitent deux, les patches pour Acrobat/Reader concernent pas moins de 83 vulnérabilités. Il est recommandé de traiter en priorité tous les systèmes hôtes impactés et plus particulièrement les équipements de type poste de travail. (Publié par Jimmy Graham dans The Laws of Vulnerabilities)

L’arnaque à la mise en conformité RGPD toujours en pleine forme !

Je vous faisais écouter, voilà bientôt un an, un interlocuteur proposant de vendre une mise en conformité RGPD. Une arnaque qu’avait dénoncé la CNIL dans un avertissement à destination des entreprises françaises. L’arnaque ne cesse pas !

Entré en application, il y a un an (le 25 mai 2018), le RGPD est plus que jamais un prétexte idéal pour des campagnes d’arnaques ciblant les entreprises françaises. Le blog ZATAZ avait été l’un des premier à alerter sur ce sujet [1] [2]. Depuis quelques semaines, une nouvelle variante de l’arnaque à la mise en conformité RGPD cible les entreprises. Cette arnaque est déjà connue, mais ici la méthode semble différente et très efficace. Décryptage de l’arnaque par Vade Secure, entreprise basée dans les Hauts de France, à Hem (59).

Un premier contact par courrier

Les escrocs ciblent les entreprises au travers d’une campagne de courriers au sujet d’une plainte d’un client concernant la mise en conformité à la RGPD. La technique est efficace. Des couleurs qui font officielles et des qui font peur.

« Si nous nous arrêtons quelques secondes sur ce document, le titre de la société – Comité Européen de la protection des données CFFE – semble reprendre le nom du Comité Européen de la protection des données CEPD, présent dans le texte de la RGPD à la section 3 du Chapitre VII (articles 68 à 76) » indique Sébastien Gest, Tech Évangéliste de Vade Secure.

L’adresse associée au dit comité est en fait une adresse de domiciliation située dans le 8e arrondissement de Paris. Contacté, l’interlocuteur de la société explique qu’il croule sous les appels pour ce même sujet depuis 15 jours. Un numéro de téléphone indiqué dans le but de traiter cette plainte. La personne au bout du fil développe alors un argumentaire efficace dans le but de vendre une prestation d’audit de mise en conformité afin de résoudre cette situation. Ces numéros de téléphone sont largement commentés et dénoncés.

Le paiement demandé par mail

Suite à cet appel un email contenant un lien de paiement par carte bancaire est envoyé dans le but de finaliser la transaction. D’un montant de 1194€, la prestation semble correspondre à un « Audit et à la rédaction du référentiel de traitement des données ».

Nous retrouvons dans cet email l’email présent dans le document papier mais ici en tant qu’expéditeur. Un lien de paiement par carte bancaire est ainsi proposé et ainsi qu’une nouvelle adresse apparaissant dans le but de contacter le support. Les domaines utilisent des extensions .eu et .online et sont déposés via le registrar américain namecheap.

En signature de cet email apparaît également le nom d’une société Française experte dans les domaines de la RGPD. Il ne nous est pas possible de certifier une possible implication de cette société dans cette escroquerie, nous avons donc souhaité de ne pas la citer.

Une arnaque ressemblant fortement à l’arnaque au support téléphonique

L’entreprise pensant devoir se mettre en conformité va dans les faits consommer une prestation dont elle n’a pas le besoin. Il est difficile d’évaluer le nombre de sociétés escroquées. Le seul indicateur reste le nombre de signalements sur les sites anti-escroqueries qui augmentent de jour en jour.

Porter plainte et faire un signalement aux autorités ? Clairement oui ! Les services de l’état ont mis en place le site https://www.pre-plainte-en-ligne.gouv.fr/ permettant de déposer une pré-plainte. À l’issue de ce signalement, un rendez-vous en gendarmerie est proposé. Il est vivement recommandé de déposer plainte et de faire remonter les informations aux services de Gendarmerie compétents.

RGPD : la protection des données reste un enjeu majeur

Entré en vigueur le 25 mai 2018, le règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD) continue de donner des cauchemars à de nombreux dirigeants d’entreprises et responsables juridiques. Soucieuse de ne pas laisser la discussion s’éteindre alors que de nombreux progrès restent à faire, la CNIL a récemment publié un premier bilan, plus de 6 mois après la mise en application du texte. Le nombre de sites web qui se sont mis en conformité avec le RGPD est encore trop anecdotique et la progression reste faible. Cela s’entend d’une part assez facilement du fait du flou de la position de la CNIL et de ses éventuelles sanctions qui planent ; et d’autre part du fait de la difficulté à remplir toutes les conditions pour être RGPD-compliant. En effet, nombre d’entreprises sont dépassées par l’application du texte de la CNIL, et n’arrivent pas à envisager de tels changements. Néanmoins, si la mise en place d’actions pour être conforme au RGPD n’est pas une mince affaire, passer par une agence de mise en conformité RGPD compétente et experte reste encore la meilleure solution pour rapidement et efficacement rendre votre site web fidèle aux attentes de la CNIL et vous éviter les lourdes sanctions encourues.

Parmi les principaux chiffres à retenir, 1 200 à 1 300 notifications de violation de données ont été reçues par la commission. Ces chiffres déjà impressionnants ne sont que la partie visible de l’iceberg.

Pour Tanguy de Coatpont, Directeur général Kaspersky Lab France : « Il ne fait aucun doute que le nombre de violations de données en France est bien plus élevé. Malgré les efforts combinés de la CNIL et de l’ANSSI pour sensibiliser les entreprises, elles sont encore nombreuses à ignorer ce qu’est une violation de données et méconnaître les obligations que leur impose le RGPD. Pour les petites et moyennes entreprises notamment, c’est un véritable casse-tête car elles ne disposent souvent pas des compétences juridiques et informatiques nécessaires. Les utilisateurs sont les premiers pénalisés par cette situation, car leurs données personnelles exposées sont à la merci de personnes mal intentionnées qui souhaiteraient les monnayer d’une façon ou d’une autre. »

Entré en vigueur le 25 mai 2018, le règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD) continue de donner des cauchemars à de nombreux dirigeants d’entreprises et responsables juridiques. Soucieuse de ne pas laisser la discussion s’éteindre alors que de nombreux progrès restent à faire, la CNIL a récemment publié un premier bilan, plus de 6 mois après la mise en application du texte. Le nombre de sites web qui se sont mis en conformité avec le RGPD est encore trop anecdotique et la progression reste faible. Cela s’entend d’une part assez facilement du fait du flou de la position de la CNIL et de ses éventuelles sanctions qui planent ; et d’autre part du fait de la difficulté à remplir toutes les conditions pour être RGPD-compliant. En effet, nombre d’entreprises sont dépassées par l’application du texte de la CNIL, et n’arrivent pas à envisager de tels changements. Néanmoins, si la mise en place d’actions pour être conforme au RGPD n’est pas une mince affaire, passer par une agence de mise en conformité RGPD compétente et experte reste encore la meilleure solution pour rapidement et efficacement rendre votre site web fidèle aux attentes de la CNIL et vous éviter les lourdes sanctions encourues.

Une difficile mise en conformité, face à des menaces qui ne faiblissent pas

Une étude réalisée en novembre 2018 sur les mesures de sécurité et de protection prises par les PME depuis la mise en application du RGPD. Réalisée auprès de 700 décideurs en fin d’année 2018, elle révèle que près de 50% des PME n’ont pas renforcé leurs mesures de sécurité ; près de 77% n’ont pas réalisé d’audit de sécurité ; 1 PME sur 2 ne forme pas ses salariés aux questions de protection de données personnelles et de cybersécurité.

Pourtant, les menaces ne faiblissent pas

En 2018, 30,1% des utilisateurs de produits de l’éditeur de solutions commerciales de cybersécurité ont été confrontés à une attaque web de type malware, contre 29,4% en 2017. En 2018, 554 159 621 URLs uniques ont été reconnus comme malveillantes, contre 199 455 606 en 2017 (+178%). 1 876 998 691 attaques lancées repoussées, depuis des ressources en ligne, contre 1 188 728 338 en 2017.

Problèmes dans un ancien logiciel G Suite

Google révèle, mardi 21 mai 2019, deux failles de sécurité dans un ancien outil de sa solution G Suite Pro. Le stockage des mots de passe des clients pas des plus sécurisé. Un problème depuis 14 ans.

Problème de stockage pour les mots de passe ! Voilà ce qu’indique le géant Google dans un communiqué de presse diffusé ce mardi 21 mai. Depuis 2005, un outil de la solution G Suite pour professionnel, situé dans la console d’administration, stockait les mots de passe « de manière simplifiée« . Seuls concernés, les clients d’entreprise G Suite. Pas les comptes Gmail classiques.

Deux bogues concernant les mots de passe

Cette faille de sécurité date d’un ancien outil des années 2000. « L’outil permettait aux administrateurs de charger ou de définir manuellement les mots de passe des utilisateurs de leur entreprise, indique la firme américaine. L’intention était d’aider à intégrer de nouveaux utilisateurs; par exemple, un nouvel employé pouvait recevoir les informations de son compte et le récupérer. » Google confirme avoir commis une erreur en mettant en œuvre la fonctionnalité de définition de mot de passe de cet outil en 2005. Les mots de passe créés via cet outil étaient stockés sur disque sans passer par l’algorithme de hachage de mot de passe standard de Google. « Les employés ou des intrus ne pouvaient ni voir ni lire les mots de passe en clair. » explique Google.

Problème minime ?

La société parle d’une découverte effectuée en 2019. Elle déconseille d’utiliser l’outil et corrige le problème. « Nous n’avons vu aucune preuve d’accès incorrect ou d’utilisation abusive des mots de passe concernés« , écrit Google.

L’entreprise a également révélé un deuxième incident au cours duquel la plate-forme G Suite avait stocké des mots de passe sans les transmettre via son algorithme habituel de hachage des mots de passe. Ce second incident a été mis au jour alors que le personnel « résolvait les nouveaux flux d’inscription des clients G Suite« .

Google affiche qu’à partir de janvier 2019, G Suite avait stocké les mots de passe définis lors de la procédure d’inscription sous une forme simplifiée. Comme lors du premier incident, les mots de passe ont finalement été chiffrés lors de leur enregistrement sur le disque. Ce deuxième lot de mots de passe non hachés stocké pendant 14 jours. La société a annoncé avoir déjà averti les administrateurs de G Suite et leur avait demandé de réinitialiser les mots de passe des utilisateurs définis à l’aide de l’ancien outil G Suite. « Par précaution, nous allons réinitialiser les comptes des administrateurs qui ne l’ont pas fait eux-mêmes« .

Risque minime donc pour la sécurité des clients impactés. Un malveillant aurait dû, pour intercepter les données, s’inviter dans l’infrastructure de Google et retrouver sa cible !

Une fuite bien loin de celle ayant impacté Facebook et Instagram, en mars 2019 et les millions de mots de passe stockés en clair. (Zdnet)

Des experts en sécurité paient les ransomwares et facturent leurs clients

Des experts en sécurité informatique annonçaient posséder une technologie pour déchiffrer le ransomware SamSam. Il s’avère qu’ils payaient les maîtres chanteurs pour récupérer les fichiers. Ils facturaient ensuite les clients piégés.

Deux entreprises spécialisées dans la sécurité informatique annonçaient posséder une technologie capable de déchiffrer les fichiers pris en otage par le ransomware SamSam.

Il s’avère que ces experts de la cybersécurité payaient les auteurs du rançonnage. Les sociétés facturaient ensuite les clients piégés.

C’est ProPublica qui a mené une enquête sur ce phénomène. Les entreprises, Proven Data Recovery et MonsterCloud, annonçaient être capable de déchiffrer les fichiers pris en otage par le ransomwate SamSam.

Samsam, une attaque informatique qui avait perturbé le port de San Diego ou encore les ville d’Atlanta (11 millions de dollars), de Newark, des hôpitaux (dont celui d’Epinal en France) … Au USA, le Hollywood Presbyterian Medical Center avait avoué avoir payé pour récupérer ses données.

SamSam (MSIL/Samas) s’attaque aux serveurs  JBoss obsolète. Pour déchiffrer une machine, cela coute 1.7 Bitcoin (BTC). Samsam aurait été créé par deux pirates Iraniens.

Payer pour mieux déchiffrer ?

De nombreuses sociétés agissent de la sorte, l’indiquent à leurs clients. Elles agissent de la sorte par facilité et permettre de retrouver les données ! Pour MonsterCloud et Proven Data Recovery, c’est différent. Elles affirmaient avoir la technologie pour déchiffrer les informations prises en otage. Proven Data Recovery indique que cela était nécessaire, quand par exemple la santé/vie de patients pouvaient être mis en danger.

Comme l’indiquait en mars 2019 l’ANSSI, SamSam cible des entreprises estimées très rentables, appartenant à des secteurs d’activités variés, ainsi que des entités publiques à même de payer un montant conséquent en guise de rançon.

Les deux pirates Iraniens ne peuvent plus être payés par bitcoin, du moins via une entreprise américaine. L’Oncle Sam a mis sous embargo le moindre commerce avec ce pays et des entreprises américaines ou basées aux USA, faisant commerce avec les Etats-Unis. Bilan, plus possible de payer !

Prudence au site SCPI-Gouv.fr

Vous souhaitez simuler un investissement ? Vous souhaitez passer par le site gouvernemental SCPI-Gouv.fr ? Prudence !

Le portail web SCPI-Gouv*fr vous propose de simuler le montant que vous pourriez gagner via des Sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). Le site est rapide, réclame quelques informations afin de vous permettre d’en savoir plus et d’acquérir des parts de SCPI. Le site indique être « indépendant« , et la simulation proposée est « non contractuelle« . Le logo de l’AMF, l’Autorité des marchés financiers est affiché plusieurs fois. Le domaine affiche un Gouv.fr rassurant.

Stop, rangez vos quelques économies

Ce site n’est aucunement de confiance. D’abord, il sauvegarde les informations. Le site explique que cette sauvegarde est réalisée pour « des raisons de sécurité […] elles ne seront jamais divulguées à des tiers« . Ce n’est malheureusement pas ce que nous a affiché notre navigateur en fournissant des numéros de téléphones, au hasard. Le site nous affiche bien la présence de certains numéros !

Second problème, l’utilisation du « Gouv », dans le nom de domaine. Clairement une envie de perturber l’utilisateur du portail et du nom de domaine. Un site du gouvernement ? Non ! Pour rappel, les sites gouvernementaux français sont sous la nomenclature xxxx.gouv.fr.

Ensuite, l’utilisation du logo de l’AMF. L’Autorité des marchés financiers a d’ailleurs mis en garde le public à l’encontre du site scpi-gouv.fr « utilisant abusivement son nom et son logo » explique l’AMF. « Les sites internet www.lascpi*fr et www.scpi-gouv*fr indiquent proposer aux épargnants des simulateurs de placement ainsi que des guides relatifs à l’investissement dans des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). L’association du nom et du logo de l’AMF à ces sites peut faire croire aux internautes que l’AMF en cautionne le contenu. Or, l’Autorité des marchés financiers ne produit ni ne supervise aucun simulateur de placement dans des sociétés civiles de placement immobilier (SCPI). » indiquait le 10 avril 2019 l’AMF. Un mois plus tard, logos et manipulations d’url sont toujours effectifs.

Equifax : le piratage à plus de 1,4 milliard de perte

Le piratage informatique a un vrai coût qu’il est difficile de quantifier tant les ramifications venant s’y greffer ne se découvrent pas du jour au lendemain. Un exemple avec le piratage de 2017 de la compagnie Equifax. Deux ans après l’intrusion, la facture ne cesse de gonfler.

Le piratage informatique est déjà psychologiquement difficile à vivre pour toute personne et entreprise impactée par cette malveillance. L’aspect financier l’est encore plus, d’autant que la facture peut continuer à gonfler durant des mois, des années. La banque Equifax en fait les frais depuis 2017. Entre mai et juillet 2017, un pirate s’est invité dans ses informations. Quelques mois plus tard, la société américaine spécialisée dans les crédits à la consommation, révélait une infiltration informatique et le vol des données personnelles d’environ 150 millions de clients.

Elle ne s’était même pas rendue compte du vol. C’est le Department of Homeland Security (DHS) qui informait la société d’une vulnérabilité logicielle ayant permis la ponction.

1,4 milliard de perte depuis 2017

Le dernier Comité d’Entreprise a annoncé une perte de 1.4 milliard de dollars. Perte liée à ce piratage. Cerise sur le gâteau, la société de crédit doit faire face à plusieurs centaines de procès devant des tribunaux Américains, canadiens, Anglais, sans oublier le FTC de l’Oncle sam. Le CEO a tenté de rassurer les actionnaires en indiquant, par la bouche du directeur général, Mark Begor, que plusieurs plaintes avaient été levée via des accords de règlement avec certains recours collectifs et enquêteurs du gouvernement.

Bref, l’assureur a payé ! Il reste encore 2 500 plaintes de consommateurs, des recours collectifs internationaux et nationaux, des litiges entre actionnaires et des actions en justice intentées par des gouvernements et des villes américaines (clientes Equifax). A noter que l’enquête sur ce piratage est toujours en cours aux USA et à l’étranger.

Plus de 2 500 plaintes

Début mai, un groupe de membres du Congrès a présenté un nouveau projet de loi proposant certaines modifications réglementaires qui imposeraient des peines plus lourdes pour toutes les infractions futures liées aux données des américains. Cette modification exige aussi des inspections de cybersécurité et une obligation d’indemnisation des consommateurs en cas de vol de données. La loi propose qu’un bureau de la cybersécurité soit mis en place à la FTC.

Il aurait pour mission d’inspecter et superviser la cybersécurité des structures telles que les agences de notation. Du côté des pénalités, imposer des sanctions obligatoires en matière de responsabilité pour les violations impliquant des données. Une pénalité de base de 100 dollars pour chaque consommateur pour lequel un élément personnel (PII) compromis. 50$ pour chaque PII supplémentaire.

En vertu de ce projet de loi, Equifax aurait payé une amende d’au moins 1,5 milliard de dollars.

Traders home, le trading forcé aux risques multiples

Depuis plusieurs jours, une société de trading harcèle ses interlocuteurs, par téléphone, pour leur vendre du trading et le rêve de gagner des milliers d’euros sans se fatiguer. Prudence !

L’appel débute souvent quelques jours avant d’être en tête à tête, par téléphone, avec un commercial de chez Traders Home. Le premier appel dure rarement plus de 3 secondes. Vous décrochez, et on vous raccroche au nez. Il s’agit d’un bot. D’un système automatisé qui doit permettre à Traders Home, comme à plusieurs autres arnaqueurs (rénover vos combles pour 1 euros ; devenir le parrain d’un jeune enfant en Afrique, …), de s’assurer qu’un humain est bien derrière la ligne téléphonique. Les numéros sont le plus souvent généré automatiquement. Ils sont aussi récupérés via différents itinéraires. Et être inscrit chez bloctel n’y changera rien !

Traders Home

Pour le cas de Traders home, la méthode est simple. Votre interlocuteur vous fait miroiter de l’argent, beaucoup d’argent, en devenant un trader. Vous allez pouvoir miser sur les monnaies (Euros, Dollars), l’or, les cryptymonnaies (bitcoin, …) ou encore sur l’énergie (gaz, électricité…)

Votre commercial (homme ou femme) vous indique que cela ne vous coûtera quasiment rien. Juste une centaine d’euros. Et comme vous êtes des débutants, ils mettent 50 euros de leur poche. Vous voilà ferré. Vous risquez de finir plumé par cette entreprise qui affiche une adresse basée dans les fins fond de l’océan indien. Autant dire que pour râler, il va falloir prendre les rames… et ramer !

Installer un logiciel et reg. arder les euros défilés

La communication peut-être longue. L’interlocuteur vous prend en main. Vous dirige dans les méandres du site web de Traders Home. On vous explique que « c’est super simple […] sans aucun risque« . Il faut juste s’inscrire, choisir l’espace « étudiant » (débutant), fournir un numéro de téléphone (pour votre coach), faire virer 100€ et installer un logiciel « Dans votre téléphone portable ou tablette pour plus de confort » !

Pour rappel, le trading est une véritable activité à risque. Un trader doit être connu favorablement auprès d’une autorité financière. Et devinez quoi… L’AMF, l’Autorité des Marchés Financiers en France n’aime pas du tout Tradershome Ltd. TD est même dans la liste noire de l’AMF.

L’arnaque

« J’ai été contacté en mars, explique Jacqueline à Data Security Breach. Mon interlocuteur m’a fait rêver. Il m’a expliqué que je pouvais gagner énormément d’argent en investissant dans le trading. Je n’ai aucune expérience. Le monsieur m’a indiqué que ce n’était pas utile. Tradershome allait m’aider. Je n’avais rien à faire que de – regarder les euros défiler« .

« J’ai fait un premier versement de 100€. Tout c’est enchaîné très rapidement. J’ai reçu des appels qui m’étaient indiqué provenant de Hong-Kong. On m’appelait chaque jour. Mon – coach – souhaitait que j’augmente mon capital. Plus je verserai, plus je gagnerai, m’affirmait-t-il. Le plus fou c’est qu’au début, je recevais bien mes profits. J’avais versé 1 000€ en mars 2019. J’ai reçu un premier versement de 250€. Bilan, les appels et cette entrée d’argent m’ont incité à placer 4 000 euros. Bilan, 5 000 euros chez eux. Pour me garder, j’ai reçu 740€ sur mon compte en banque, en avril 2019. Sauf que trois semaines plus tard, ma courbe a chuté à 4 700 euros. Il ne me restait plus que 300€. Je n’ai plus jamais eu de nouvelles. J’ai perdu 4 260 dans ce piège.«